mardi 22 novembre 2016 - par Perceval

Le vote payant est une bonne chose (gratuité et subventions sur le déclin)

L'introduction par le PS en 2011 du vote payant (pour leur primaire) puis l'institutionnalisation de cette même primaire par la droite (qui est passée sous douleur de 1 euro de participation à 2 euros) est une bonne chose dans notre pays car elle augure d'une nouvelle conception de la chose publique : faire payer au citoyen le vrai prix des choses et cesser de demander qu''Etat (désormais impécunieux) lui paie tout (Etat qui emprunte 500 millions par jour pour continuer à régler les ardoises de la société française).

Le fonctionnement de la démocratie a un coût, pourquoi ne pas le faire payer à ceux qui votent ?

La gratuité n'a pas le même sens en 2016 qu'en 1856

Si au XIX ème siècle dans un pays où l'assistance reposait seule sur l'église ou les institutions caritatives, la gratuité pu représenter un progrès social (gratuité de l'école, puis de la santé...) cette gratuité s'est depuis l'avènement de l'Etat providence largement retournée contre ses pères fondateurs

La gratuité est devenue le symbole de la déresponsabilisation d'une fraction croissante de la population

Dans une société profondément matérialiste (la France depuis l'après-guerre), une société individualiste et du confort matériel (je me sers avant les autres et ne respecte pas ce qui est collectif) la gratuité (et son pendant la subvention de tous les services au public) a des conséquences néfastes :

- l'impression partagée par une majorité de Français d'avoir droit à tout sans sans contribuer à rien (parce que je le vaux bien)

- la piètre utilisation des fonds publics par ceux qui ont la charge de les répartir (ce serait de l'argent commun tombant du ciel donc peu importerait comment il serait utilisé et donc gaspillé)

- la dévalorisation des anciens services assurés gratuitement par l'Etat ou la collectivité : par exemple l'école, comme la fac, sont gratuites, donc elles ne valent rien et on pourrait dès lors la transformer en garderie sociale pour enfants des pauvres et des classes moyennes

- la déresponsabilisation des services publics eux-mêmes transformés en guichets payeurs d'un nombre invraisemblables d'allocations et d'aides.

Quand il faudra bien un jour quitter l'Etat providence ou Père Noël  : le vrai prix des choses

- les études, au delà de la scolarité obligatoire, pourraient parfaitement être payées par les bénéficiaires et les familles (les excellents élèves issus de familles désargentées auraient seuls des bourses. Ces dépenses d'éducation (pour la formation aussi) seraient évidemment déductibles des revenus

- les transports ne seraient plus subventionnés : le ticket de métro passerait à ou 5 euros environ (son vrai prix si on retire les subventions de l'Etat ou des entreprises) et il faudrait de ce fait revoir les conditions de travail de tous les salariés des transports (en tête ceux de la RATP et de la SNCF qui vivent grace aux subventions de l'Eat)

- la santé serait en partie à la charge des malades (la visite à 25 euros est parfaitement finançable par 90 % des Français). Seul pourrait rester financé par la sécu le vrai risque de santé comme les maladies graves ou invalidantes

....

Sortir de la gratuité c'est retrouver le chemin du travail, de la liberté et de la responsabilité

Bref au lieu de dire : ce sont les autres qui paient, c'est l'Etat, c'est au frais de la princesse... les Français comprendraient et intègreraient que rien n'est gratuit, que tout à un coût et que la (nécessaire) solidarité a des limites de plus en plus étroites (financières et sociales).

Evidemment les conséquences sur la gauche sociale-libérale seraient redoutables si la gratuité cessait en France. 
Tous ceux qui avaient fait de la distribution gratuite des pains un fond de commerce, tous ceux-là perdraient leurs obligés ainsi que leur fond de commerce.



12 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 22 novembre 2016 11:53

    Ne croyez-vous pas qu’il serait préférable de revenir une fois pour toutes au pricipe du vote censitaire ?


  • nofutur 22 novembre 2016 11:55

    Ne pas donner de la nourriture aux trolls !!!


  • slave1802 slave1802 22 novembre 2016 12:23

    Et le retour à la royauté c’est pour quand ?


  • Ben Schott 22 novembre 2016 12:37

     
    « gratuité et subventions sur le déclin »
     
    C’est pour ça que Perceval donne cinquante euros à sa moitié à chaque fois qu’il l’honore !
     


  • MagicBuster 22 novembre 2016 13:58

    NON seulement le vote est payant ; mais il est très cher (pour ceux qui payent des impôts ... )


  • lsga lsga 22 novembre 2016 14:01

    Donc, quand l’air sera payant, sa qualité augmentera ? 

    Fut un temps, l’eau était gratuite, et de bien meilleure qualité qu’aujourd’hui. 

  • ZenZoe ZenZoe 22 novembre 2016 14:20

    En l’occurence maintenant en France on 1) les subventions publiques aux partis et 2) le vote payant.


  • Inquiet 22 novembre 2016 14:52

    Donc, il n’y a pas de problème à faire payer des impôts pour faire fonctionner les services publics.

    A ce que j’ai compris, sur la responsabilisation, ça devrait permettre d’en avoir de meilleur qualité.

    Sur ce point là, je suis assez d’accord :)


  • MagicBuster 22 novembre 2016 16:29

    Dans la même logique - on gagne combien en répondant correctement à un sondage ?


  • benyx benyx 22 novembre 2016 23:10

    Hé le robot, le mieux c’est de supprimer le droit de vote des ploucs.


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