mardi 25 février 2020 - par Massoumeh RAOUF

Législatives en Iran : un boycott sans précédent, une abstention record

Ce boycott sans précédent est un « non » retentissant à Khamenei, Rohani et à l'ensemble du régime clérical et reflète l'enthousiasme de l’opinion publique pour le slogan des unités de résistance « je vote pour le renversement. (Maryam Radjavi)

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 Ce vendredi 21 février, les Iraniens étaient appelés aux urnes pour voter dans le cadre des soit disant élections législatives.¨ Selon des chiffres non officiels publiés par l'agence Fars, 1,9 million de personnes avaient voté à Téhéran sur les plus de 9 millions d'électeurs que compte la capitale, où beaucoup semblent avoir boycotté le scrutin. Cela signifie qu'en dépit des chiffres annoncés plusieurs fois exagérées, moins de 20 % des électeurs ont voté dans la capitale. En annonçant le taux de participation dans diverses villes, les autorités se sont abstenues de fournir le nombre de bulletins blancs ou invalidés, qui, selon les informations, atteint jusqu'à 10 % des suffrages exprimés dans certains secteurs.

Les quelques journalistes étrangers triés sur le volet et emmenés dans des bureaux de vote mis en scène pour leurs visites, ont rapporté que les gens avaient largement boycotté la mascarade électorale. "Dans certains bureaux de vote, peu de gens s'étaient présentés pour voter. Cela reflète la désillusion et la méfiance généralisées des Iraniens", ont-ils écrit.

 

Parfois plus de journalistes que d'électeurs 

Selon envoyée spéciale du parisien à Téhéran, « tout au long de la journée de vendredi, les bureaux de vote de Téhéran ont vu passer parfois plus de journalistes que d'électeurs, dans une grande opération de propagande dont on ne sait si elle était adressée aux Iraniens… ou à l'Occident.

Sans surprise le taux de participation dans la capitale, à mi-décompte, était de 25%. Au niveau national, le chiffre officiel annoncé de 43% devrait être révisé au minimum de 5 points à la baisse, si l'on veut avoir une idée de l'abstention réelle. Ici, les déçus de la politique parlent de « sélection » et non de véritables élections. »

https://twitter.com/AhmadRaouf1343/status/1231653077452754947

Seulement 42% de participation aux législatives en Iran - ministre

La participation aux élections législatives de vendredi en Iran a été de l'ordre de 42%, a annoncé dimanche le ministre iranien de l'Intérieur, soit la participation la plus fable depuis la révolution de 1979. Cité par la télévision iranienne, Abdolreza Rahmani Fazli a précisé qu'un peu plus 24 millions d'électeurs avaient participé au scrutin. L'Iran compte 58 millions d'inscrits. Pour justifier la faible participation, Rahmani Fazli a déclaré : "Compte tenu de la situation politique et de questions telles que le crash de l'avion de ligne (ukrainien), les incidents [manifestation] de novembre (2019) et janvier (2020), et d'autres circonstances, ce niveau de présence et de participation de la population est totalement acceptable".

C’est bien de noter que le boycott a eu lieu alors que le guide suprême Ali Khamenei, son président Hassan Rohani, le président du parlement Ali Larijani, le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, les commandants des pasdarans et de l'armée ainsi que les imams du vendredi avaient lancé de sévères avertissements. Ils ont décrit à plusieurs reprises la participation à l'élection en des termes tels que : "devoir religieux", "test divin", "jihad public", "prières", "plus obligatoire que la prière et le jeûne", "assurer les prouesses du pays", "la crédibilité de l'État", "garant de la sécurité de l'État", "une autre gifle magistrale à l'Amérique" et "vaincre la politique de pression maximale". Ils ont averti que la non-participation signifierait "coopérer avec l'ennemi et trahir", "ne pas être musulman" et "préparer le terrain pour les opérations de sabotage de l’OMPI".

 

Le guide accuse coronavirus et la propagande de l’étranger 

Le dimanche, le chef suprême du régime, Ali Khamenei, a tenté de justifier cette écrasante défaite. L'Iran est devenu dimanche le pays où le nouveau coronavirus a fait le plus de morts hors de Chine avec huit décès, et le guide suprême iranien a accusé la presse étrangère d'avoir utilisé cette maladie comme un "prétexte" pour nuire aux législatives.

Il a déclaré : "Une campagne collective a été entreprise contre la participation du peuple à l'élection. Sur les médias sociaux, diverses entités ont utilisé tous les facteurs possibles... Depuis un mois, il y a deux mois, ils disent que ce n'est pas une élection, pas une vraie élection, le Conseil des gardiens a fait ceci ou cela... Et cette dernière maladie (COVID-19) est devenue une excuse. En d'autres termes, ils n'ont pas manqué la moindre occasion et n'ont même pas perdu quelques heures".

Ce boycott sans précédent est un « non » retentissant à Khamenei et son régime

Le seul mouvement qui a appelé au boycott des élections à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran était le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Mme Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a félicité le peuple iranien pour le boycott national de la mascarade électorale du fascisme religieux au pouvoir. Mme Radjavi a estimé que l'échec du régime à intimider les électeurs pour qu'ils se rendent aux urnes reflète l'hommage du peuple iranien aux 1 500 martyrs du soulèvement de novembre 2019 et présage de prochains soulèvements. Ce boycott sans précédent est un « non » retentissant à Khamenei, Rohani et à l'ensemble du régime clérical et reflète l'enthousiasme de l’opinion publique pour le slogan des unités de résistance « je vote pour le renversement ».

Le boycott national de la farce électorale va attiser les querelles intestines du régime et aggraver l'impasse mortelle dans laquelle il se trouve. Il va aussi accélérer son renversement par le peuple iranien et sa Résistance. Il faut cesser de serrer les mains sanglantes de ce régime illégitime sur la scène international. La communauté internationale doit reconnaître le droit du peuple iranien et de sa Résistance à changer de régime et à établir la démocratie et la souveraineté populaire.

Qui sont les nouveaux députés ?

Plus de 80 % de ceux qui ont été élus ou qui le seront au prochain tour sont des loyalistes de Khamenei. Ce sont des terroristes et des criminels des pasdarans impliqués dans la répression, l'exportation du terrorisme et du bellicisme. Le général Mohammad Baqer Qalibaf, le principal candidat de Téhéran, est en lice pour présider le Parlement. Il a été commandants du Corps des pasdarans dans la guerre antipatriotique Iran-Irak, commandant de l'armée de l'air du Corps des pasdarans, commandant des Forces de sécurité de l'État et maire de Téhéran. Il a toujours figuré au nombre des plus hauts responsables de la torture, des exécutions, du terrorisme et de la belligérance ainsi que du vol et du pillage des richesses de la population. Qalibaf a admis sa participation active à l'assassinat des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) dès le début, et de jeunes révoltés lors de manifestations telles que le soulèvement de 1999. Il doit être traduit en justice en tant que criminel de guerre et criminel contre l'humanité.



12 réactions


  • sylvain sylvain 25 février 2020 20:57

    bonne chance aux iraniens, ils en auront besoin, que ce soit avec leur gouvernement, les ricains, ou les monarchies du golfe


    • vesjem vesjem 26 février 2020 18:04

      @sylvain
      ou , pourquoi pas avec les russes ?


    • germon germon 26 février 2020 18:26

      @sylvain
      Bonsoir,
      Le jour ou les Américains ne foutront plus le bordel dans le monde entier et que leur CHEF se cassera la gueule, on sera moins emmerdés.


    • JC_Lavau JC_Lavau 25 février 2020 22:03

      @JC_Lavau. Question dates, j’étais encore très loin du compte :

      La famille Somoza était à la solde des gouvernements nord-américains depuis plus d’un quart de siècle. Cynique, le président US Franklin D. Roosevelt déclara le jour de l’intronisation de Somoza père à la présidence de la République nicaraguayenne : « Somoza est un fils de pute, mais c’est notre fils de pute. »

      Le 1er janvier 1933, Washington annonçait le retrait des marines US du Nicaragua où, depuis plus de cinq ans, ils tentaient de mater une insurrection populaire. Composée de mineurs, de dockers, de paysans, d’ouvriers des bananeraies, la « petite armée folle » en lutte pour « l’indépendance et la dignité » était dirigée par Augusto Cesar Sandino. Le « général des hommes libres », comme l’avait surnommé Henri Barbusse.

      En mars 1932, le nouveau président Franklin D. Roosevelt qui représentait - déjà - l’espoir des Etats-Unis empêtrés dans une crise - déjà - sans précédent avait promis un « bon voisinage » à l’Amérique latine. Sandino et ses hommes déposèrent leurs armes après le départ des occupants. Ils croyaient en la loyauté de Washington comme aujourd’hui on aimerait croire en celle de Barak Obama sur d’autres points chauds dans le monde. Sandino était tombé dans un piège.

      Un plan machiavélique avait été concocté avec comme grand ordonnateur l’ambassadeur des Etats-Unis à Managua, Arthur Bliss Lane, comme bras armé la Garde « nationale » nicaraguayenne formée, équipée et encadrée par des militaires US et comme capo-exécuteur Anastasio Somoza Garcia dit « Tacho ». Objectif : terminer le « travail » en éliminant toute opposition. Le 21 février 1934, dans une embuscade tendue par la Garde « nationale », Sandino et plusieurs de ses compagnons étaient assassinés. Puis vint le temps du massacre systématique des anciens soldats de la petite « armée folle » abattus avec femmes et enfants. « Tuez-les tous » avait hurlé Somoza père avant de lancer les tortionnaires. Un flot de sang coula dans l’indifférence générale.

      Somoza père, un vrai « fils de pute », régna vingt ans. Un tueur. Un prédateur. A sa mort, son fils aîné Luis lui succéda et s’employa, de 1957 à 1963, à poursuivre « l’oeuvre » de son père avant de mourir officiellement d’une crise cardiaque. Plusieurs sources affirmaient à l’époque que la mort de Luis avait été provoquée par des drogues habilement dispensées par son propre entourage familial.

      ...


    • Xenozoid Xenozoid 25 février 2020 22:05

      @clojac

      tu as recu 4 vote positif en 1 minute,ca sent bon la démocratie particitative


    • Xenozoid Xenozoid 26 février 2020 14:49

      @prong

      c’est vrais que ça ramais dur hier,


  • papat 26 février 2020 04:01

    c’est vachement mieux en france on a un président qui a épousé sa mère !

    un président sponsorisé par Rothschild et sa clique ! et une assemblé godillot aux ordres .


  • fabrice68 fabrice68 26 février 2020 12:48

    participation analogue à celle des législatives 2017 en France : 43%. Et le camp des conservateurs est largement majoritaire en Iran ;


  • mazig 27 février 2020 12:56

    CLOJAC

    Je na sais pas si c’est l’état de votre crane qui guide vos propos creux , mais pour y remédier avec quelques notions éclairantes , sachez que l’Iran est le seul pays musulman ou des élections libres permettent d’élire des femmes dont le nombre dépasse celui des françaises élues à l’assemblée de France , et ce depuis fort longtemps.

    Quant à l’auteure de cet article fallacieux et orienté , elle fait surement partie de ces iraniens nostalgiques du Shah déchu et qui était l’un des pires dictateurs sur terre.


    • mazig 28 février 2020 09:27

      @CLOJAC
       Cessez votre psittacisme qui n’a d’égal que votre dogmatisme . Vous faites partie de cette caste d’écervelés qui croit avoir tout compris et qui pollue l’atmosphère par des propos nauséabonds émanant des références sionistes les plus perverses , fallacieuses et soumises au Diktat de Tel Aviv.


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