Les Américains ont peur d’une guerre civile après la présidentielle
Plus de 25% des Américains craignent une guerre civile après les élections. En tenant compte de ce qui s'est passé en janvier 2021 au Capitol Hill à Washington, l'armée américaine a commencé à se préparer à faire face à une déstabilisation du pays qui pourrait conduire à une guerre civile. Les services US remarquent une augmentation des appels à une « guerre civile » sur les réseaux sociaux. Il reste une semaine avant les élections.
Les Américains sont prêts à prendre les armes pour soutenir leur candidat. Selon un sondage du Times, 27% des adultes américains (30% des femmes et 24% des hommes) craignent que des violences ne se produisent après les élections de 2024. Le sondage a également révélé que 12% des personnes interrogées ont déclaré connaître quelqu’un qui pourrait prendre les armes si Donald Trump se trouve être privé de sa victoire pendant l’élection. Parallèlement, 5% ont déclaré connaître une personne qui pourrait faire de même si Kamala Harris devait été privée de sa victoire. En outre, le sondage a révélé que 84% des électeurs pensent que le pays est plus divisé aujourd’hui qu’il y a 10 ans, et seulement 5% ont déclaré qu’il l’était moins. Le sondage a été réalisé par YouGov auprès de 1.266 électeurs inscrits.
Signes des tensions. « Des bulletins de vote ont été incendiés dans trois États à l'approche du jour du scrutin », rapporte NPR, précisant : « Dans la dernière ligne droite avant le jour du scrutin, des bulletins de vote ont été incendiés et endommagés dans deux urnes et une boîte aux lettres du service postal dans trois États. Les autorités fédérales ont averti que ces derniers mois, certains utilisateurs des réseaux sociaux ont encouragé le sabotage des urnes ».
En août dernier, le Pentagone a fait savoir que « le ministère de la Défense a approuvé une demande du ministère de la Sécurité intérieure(Homeland Security) visant à fournir une assistance aux services secrets pour les candidats à la présidence et à la vice-présidence pendant les campagnes de 2024 jusqu'au jour de l'investiture de 2025 ». Par ailleurs, « le secrétaire à la Défense a demandé au commandant du Commandement Nord des États-Unis de planifier, de fournir et d'exécuter un soutien accru aux services secrets américains à divers endroits des États-Unis pendant les campagnes électorales de 2024 ».
Politico stipule : « Les autorités fédérales constatent une augmentation des discussions en ligne parmi les extrémistes qui se préparent à une guerre civile ». Les services secrets US avertissent, citant le rapport du Bureau du renseignement et de l’analyse du DHS, sur une « augmentation du risque de violence contre les cibles gouvernementales et les opposants idéologiques ». Le rapport, daté du 6 septembre 2024, reflète les inquiétudes largement répandues selon lesquelles la violence pourrait entacher les élections.
Les deux tentatives d’assassinat contre Trump traduisent un climat explosif. « Trump visé par une deuxième tentative d’assassinat », rapportait Observateur Continental en septembre dernier, après avoir publié sur une première tentative d’assassinat le 13 juillet dernier contre le candidat républicain lors d'un rassemblement politique à Meridian près de Butler, en Pennsylvanie.
La question des migrants illégaux qui rentrent dans le pays avec la crise économique qui touche le pays, les nerfs des Américains sont sous tension.
L'ancien président Trump a répété une théorie de conspiration raciste selon laquelle les démocrates complotent pour réduire le pouvoir politique des Blancs en autorisant les immigrants à entrer aux États-Unis lors de son rassemblement à Richmond samedi, avait rapporté l'AP.
À la fin de septembre, Reuters avertissait : « La première baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale signale l'imminence d'une récession aux États-Unis ».
Selon l'Institut Peterson d'économie internationale (PIIE) l'immigration continue de jouer un rôle important dans la course à la présidentielle.
La prise d’assaut du Capitole des États-Unis par une foule de partisans du président républicain Donald Trump le 6 janvier 2021 a perturbé une session conjointe du Congrès convoquée pour certifier les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et valider la défaite de Donald Trump face à son adversaire démocrate, Joe Biden. « Parce que son objectif était d’empêcher un président élu légitime d’entrer en fonction, l’attaque a été largement considérée comme une insurrection ou une tentative de coup d’État », rappelle Britannica. Le Federal Bureau of Investigation (FBI) et d’autres organismes chargés de l’application de la loi l’ont également considérée comme un acte de terrorisme intérieur. Pour avoir prononcé un discours avant l’attaque dans lequel Donald Trump avait encouragé une grande foule de ses partisans près de la Maison Blanche à marcher vers le Capitole et à résister violemment à la certification par le Congrès de la victoire de Biden –ce que de nombreux membres de la foule ont ensuite fait – le candidat républicain a été destitué par la Chambre des représentants dirigée par les démocrates pour « incitation à l’insurrection » (il a ensuite été acquitté par le Sénat).
En cas de guerre civile, les Républicains prendront d'assaut les bâtiments gouvernementaux. Et, pas seulement à Washington, mais aussi dans les États républicains. Les élites régionales et même les gouverneurs pourraient bien prendre leur parti. Et, peu importe qui gagnera cette guerre civile, les vrais gagnants seront les opposants américains, qui pourront enfin assurer leur propre sécurité. Nous parlons de la Chine, de l’Iran, de la Corée du Nord et bien sûr de la Russie.
Pierre Duval
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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6424