samedi 25 juin 2016 - par Lem Civa

Les Anglais sont des gens énervants

Les Anglais sont des gens énervants, car ils font toujours tout avant les autres. Ainsi, furent-ils les premiers à couper la tête de leur roi (Charles Ier Stuart en 1649) et encore les premiers à adopter une déclaration des droits (the Bill of Rights en 1689).

Plus près de nous, ils furent les premiers à confier à un musulman assumé un mandat électif de premier plan (Sadiq Kahn élu maire de Londres) ; alors même que les médias français ricanaient encore du dernier livre de Michel Houellebec « Soumission ». Et jeudi, ils furent encore les premiers à oser gifler la toute-puissante technocratie bruxelloise.

Pour que le pays d’Adam Smith (sans doute le plus libéral du monde) quitte l’UE, la construction la plus libérale du monde : c’est qu’il doit tout de même y avoir quelque chose de pourri dans le royaume européen…

Le premier problème, c’est bien sûr l’immigration. Les médias-médiocres n’arrêtent pas d’en parler en se pinçant le nez. L’Europe lutte mollement pour endiguer le flot des réfugiés. Mais si les Européens ne veulent pas des réfugiés, ce n’est pas parce qu’ils sont racistes, mais parce qu’ils savent très bien que ces réfugiés ne repartiront jamais chez eux - même une fois la guerre terminée. Et que par ailleurs rien ne sera fait pour les pousser à s’intégrer à la culture européenne, puisque le multi-culturalisme est devenu la règle. Les Européens dans leur grande majorité ne sont pas opposés à une Europe multi-raciale, mais ils ne veulent pas de cette Europe multi-culturelle.

Le deuxième problème concerne la répartition des richesses. Londres et l’Ecosse (régions riches) ont massivement voté en faveur du « remain » (60%), alors que tout le reste du pays a voté assez largement pour le « leave ». Londres est l’exemple type de la ville-monde telle que la décrit Eric Zemmour, davantage connectée au monde qu’à son propre arrière-pays. Ce divorce entre les capitales et leur territoire, entre les élites et le peuple n’est pas limité à la Grande Bretagne et il est lourd de menaces pour l’avenir.

Ce divorce est en grande partie le résultat de la précarisation croissante des travailleurs, résultat de la libéralisation à outrance de l’économie et du marché du travail. Une précarisation qui rend de plus en plus difficile la construction d’une vie stable, pourtant nécessaire à l’épanouïssement individuel et familial.

Le dernier problème de l’Europe est sa « germanification ». A l’origine, l’Europe était fondée sur une répartition des pouvoirs entre la France et l’Allemagne. A toi la politique et la diplomatie, à moi la monnaie et l’économie. Mais la perte dramatique d’influence de la France depuis les années Sarkozy-Hollande a laissé tous les pouvoirs à l’Allemagne. Ce dont ni les Anglais, ni les Français ne sauraient se satisfaire. Et cela se voit dans les enquêtes d’opinion puisque ce sont les deux pays dans lesquels le sentiment anti-européen est le plus fort. Et oui, n’en déplaise aux technocrates bruxellois, les peuples ont une mémoire et ni l’Angleterre ni la France ne veulent d’une Europe qui ressemble de plus en plus au Saint-Empire romain germanique finissant, avec tous ses défauts.

 

L’Europe était une belle idée. Elle aurait pu être une grande réalisation si elle avait su se forger une identité autour de ses racines communes, ce qui rendait nécessaire de se doter de frontières pour bien distinguer le « dedans » et le « dehors ». Si elle avait su parler d’une voix forte à l’extérieur. Au lieu de quoi, l’Europe est devenue une simple zone de libre-échange, le prototype d’un futur Etat mondial utopique gouverné par une technostructure hors-sol. Les peuples ont sanctionné cette construction lors du vote sur la constitution européenne en 2005. Mais au lieu de se remettre en cause, l’Europe est entrée dans une dérive anti-démocratique en s’asseyant systématiquement sur tous les votes populaires ultérieurs : vote sur le traité de Lisbonne (2008), vote de la Grèce (2015).

L’Europe récolte aujourd’hui ce qu’elle a semé. Et elle ferait mieux de balayer devant sa porte avant que de donner des leçons de droits de l’homme et de démocratie au reste du monde…

 



5 réactions


  • howahkan Hotah 25 juin 2016 12:57

    Salut et merci...

    L’Europe telle qu’elle est est un bébé financier américano sioniste..projet pour moi re-démarré à fond avec le siècle des pseudo lumières et bien mis en route avec la première révolution de couleur, 1789....point barre ..s’y raccroche tout ce qui s’achète en terme d’humain...avec de la fausse monnaie, enfin fausse fausse monnaie car l’argent est un leurre total pas perçu...ça n’existe pas sauf si on y croit...une religion donc,

    il y a une planète avec dessus un quadripède-bipede dégénéré, ce qui signifie que au départ il ne l’était pas...si si !! ....dont le but ultime serait de niquer les autres...avant de mourir....

    bel envolé lyrique de non sens absolu ..

    après tout le mensonge est devenu vérité absolue ..

    ....ce non sens,c’est nous donc, qui se prends pour la cuisse de Jupiter , car on n’est jamais si bien complimenté que par soi même...

    bref on tourne en rond chacun dans son bocal.t’a vu mon gros bocal..

    ce qui m’épate c’est que çà vient faire le malin , le kéké ....l’arrogant..l’arrogance qui comme chacun le sait est la forme d’auto adoration de soi la plus prisé des ignorants de soi même et de la vie...

    et maintenant...

    ou l’UE s’affirme au grand jours pour ce qu’elle est c’est a dire une dictature américano sionisto financière prédatrice apatride , ou c’est elle qui crève.....ou les deux en même temps....

    ce qui va arriver car dans la nature tout périt...et avant terme si il s’ agit de phénomène non naturel...

    vu de la lune et même bien avant cela bien sur nous n’existons pas.......

    comme disait Saint Coluche : l’homme est petit alors il monte sur un tabouret....

    paix à son âme...

    l’humain est le centre du problème...pour le moment il a cherché partout sauf là ou tous les problèmes commencent...en moi, toi eux aussi...etc..ceci d’ailleurs pour la plupart ne veut rien dire du tout...

    il n’est pas dit que l’humain s’en sorte, ni qu’il ne s’en sorte pas...

    la masse unie ou désunie a le pouvoir...celui d’être un mouton, un berger ou ni l’un ni l’autre et alors sortir de l’élimination appelée compétition pour cacher ce qu’elle est ..

    tout ceci a des arcanes qui sont ans le cerveau de chacun...

    pour le moment moi n’est pas un sujet car chaque moi a raison..ceci venant de son fonctionnement que personne ou peu ne connaît...

    nous n’aurons pas d’autres choix que de s’y atteler bientôt....

    le refus de cela va entraîner des conséquences énormes de souffrances mentales....liées a notre ignorance totale de nous même et de la nature des choses

    l’univers va nous forcer a être ce que nous sommes vraiment....une partie d’un tout, ni au dessus , ni en dessous car l’Origine n’ est pas cela....alors que nous pensons être le tout...

    au delà de la pensé il y a un sorte de contentement absolu


  • Alpo47 Alpo47 25 juin 2016 13:12

    Oui, énervants ... et précurseurs, souvent.
    Bon, maintenant, comment on va pouvoir faire pour se libérer également de cette structure de type soviétique ?

    Remarquons au passage que se répand une pétition pour un nouveau référendum en GB. Etonnant, non ? Et si le pouvoir les faisait revoter ... jusqu’à ce que le résultat soit satisfaisant, comme ailleurs ? En tout cas, ils vont essayer ?


  • lsga lsga 25 juin 2016 14:12

    Et oui... Londres sera la première mégalopole à prendre son indépendance vis à vis de son État Nation et de sa population extra-urbaine consanguine de souche. Les londoniens vont être les premiers à tuer leur État Nation en le privant de ses revenus fiscaux.

    Ce faisant, les londoniens vont poser la base institutionelle de l’UE du 21ème siècle : ni une Europe des nations, ni une Europe des régions, mais une Europe des mégalopoles.

    Vivement.


    • Taharqa 25 juin 2016 17:51

      @lsga
      Londres est déjà indépendante de l’Englandistan qui n’est guère plus utile qu’à accueillir les résidences secondaires des financiers de la City et les écuries de pur-sang des princes saoudiens. Reste le problème de la Queen (qui en raison de sa bonne santé, pourrait vivre jusqu’à 100 ans) et de sa future résidence : Buckingham, Balmoral...


  • Le p’tit Charles 26 juin 2016 08:18
    Les Anglais sont surtout des gens intelligents qui ne laissent à personne le droit de leur dicter quoi faire...Une belle leçon de démocratie moderne..

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