lundi 12 février 2007 - par Lavande & Coquelicots

Les errements idéologiques des gauches françaises

La gauche française est diverse. A l’approche des présidentielles, on observe néanmoins deux grandes tendances. D’une part, les partis ouvertement trotskistes et antilibéraux, catégorie dans laquelle on retrouve la LCR, LO, et dans laquelle s’inscrit la candidature de José Bové, ainsi que le PCF ; D’autre part, les socialistes et apparentés : PS, PRG, MRC.

Le Parti communiste occupe parmi les antilibéraux une place particulière, en ce sens qu’il a participé à plusieurs gouvernements depuis 1981. Néanmoins, il est aussi le seul de ces partis dits de gouvernement à avoir envisagé une fusion dans une candidature unique antilibérale. Mais en dépit d’un noyautage intensif des 800 collectifs concernés, Marie-George Buffet n’a pu s’imposer comme la candidate de ce rassemblement (le PCF refusant de s’engager sur sa non-participation à une nouvelle gauche plurielle, ce qu’exigeaient les autres antilibéraux). Pour survivre, le PCF a donc pris la décision de saboter purement et simplement cette initiative commune, dont il s’est retiré.

Si la dénonciation des excès de la mondialisation constitue une base pertinente de réflexion pour cette tendance, la grille d’analyse qui en est proposée s’avère particulièrement caricaturale, traduisant ce que l’opinion commune s’accorde à considérer comme une méconnaissance du fonctionnement de l’économie, de la société, et même de l’Homme. L’opposition rudimentaire entre riches et pauvres, le recours à la notion de lutte des classes, la dénonciation en soi de l’argent capitalisé, la requalification systématique du terme "différence" en "inégalité" et le culte de l’égalitarisme, le refus de la notion de "risque", sont les principales caractéristiques de cette catégorie.

L’autre tendance de la gauche française est la tendance socialiste. Tandis que la droite française, mise à mal et complexée par la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale, a été forcée de repenser son positionnement et héritage intellectuel, la gauche socialiste continue à se croire parée de toutes les vertus, refusant d’assumer une mutation idéologique que l’échec économique de Mitterrand aurait dû entraîner. Cette gauche dite caviar est prise entre deux feux : d’un côté, elle manie un langage volontiers révolutionnaire, manichéen, marxiste et antilibéral pour rallier ce qu’elle appelle "le peuple de gauche" ; d’un autre, elle se contente au gouvernement d’un réformisme light, arc-boutée sur le dogme statutaire, tout en accélérant la libéralisation des grands monopoles publics français, mais réduite aussi à un malthusianisme économique et social autour du mythe de la diminution perpétuelle du temps de travail.

A l’occasion du débat interne du parti socialiste sur le référendum européen sur le TCE, le vieux clivage entre Guesde et Jaurès resurgit. Mais, comme en 2002 avec l’échec de Jospin au premier tour des présidentielles, les caciques du PS s’avèrent une fois encore incapables de repenser leur positionnement autrement que par des références qu’ils prétendent accaparer sans plus les comprendre. Lorsque Sarkozy cite Jaurès pour rappeler à quel point la politique prônée par le PS est défavorable aux couches populaires, les socialistes s’offusquent, au lieu d’en tirer des leçons. Ségolène Royal, qui donnait jusqu’à hier l’impression d’incarner un certain renouveau du PS, tente de reprendre pied avec un discours de Paris qui renoue avec Mitterrand, et tourne le dos à Mendès-France. La posture préférée au pragmatisme de conviction. Autant dire que Tony Blair est loin.

Fondamentalement, la sensation de faire partie de ceux qui souffrent le plus de la mondialisation explique le positionnement des électeurs de gauche. Mais l’archaïsme des partis censés les représenter sonne le glas de leur crédibilité passée : dans une société riche, et en contrepartie exigeante, la durabilité et le renouvellement des emplois passent par des efforts en matière d’innovation technique et de formation continue. Or, ce n’est pas en travaillant moins que les conditions de vie des plus démunis s’améliorera, mais en rendant nos systèmes plus efficaces : une meilleure éducation, orientation, formation, réinsertion. Et le refus de l’assistanat : même lorsque des conditions externes sont en partie responsables d’une situation difficile, la lucidité exige de reconnaître que ceux qui s’en sortent sont ceux qui se prennent aussi eux-mêmes en charge. Il faut apprendre à aider sans enfermer dans la dépendance, là est la vraie solidarité.

Sur ce sujet, il est plus facile de soulager sa bonne conscience que d’être efficace.



31 réactions


  • Anthony Meilland Anthony Meilland 12 février 2007 12:29

    Pitoyable plaidoyer Sarkozyste.

    Le discours d’hier ne s’inscrit pas du tout dans la tradition mitterrandienne, mais se rapproche plutôt de la social-démocratie Strauss-Kahnienne.

    J’avais beaucoup de doutes sur Ségolène Royal, et j’étais presque près à voter pour Bayrou, mais le discours d’hier était à la fois modéré et ambitieux, et fortement inspiré (à mon avis) par DSK.

    La première partie sur la politique économique et financière n’était pas réellement archaïque, même si elle mérite d’être détaillé beaucoup plus. Confier ce dossier à DSK, seul ministre de l’économie à avoir eu un bilan nettement positif lorsqu’il était au pouvoir pourrait être une bonne idée.

    J’avais aussi beaucoup de doutes sur l’intérêt de la démocratie participative, mais force est de constater que cela à permis de faire remonter plusieurs propositions qui semblent intéressantes. Bien sur, d’autres me semblent populistes (changement du calcul du pouvoir d’achat par l’INSEE par exemple) et sans intérêt, et cette méthode ne peut s’appliquer à certains dossiers complexes : politique étrangère, de défense, macroéconomie..., mais elle peut donc être utile, je fais donc mon mea-culpa sur ce point.

    Effectivement Ségolène s’éloigne de Tony Blair, et cela est très bon, car rappelons-le une fois de plus, le RU c’est 13% de pauvreté contre 6% en France !!!!! Voir l’article publié aujourd’hui (La réalité en trompe-l’œil du modèle britannique et lire aussi l’excellent « le royaume enchanté de Tony Blair » de Philippe Auclair sur le sujet.

    Bref, Ségolène se dirige lentement mais sûrement vers la social-démocratie, c’est un peu la victoire « posthume » de DSK. smiley

    Espérons qu’elle puisse rassembler suffisamment pour battre l’abject Sarkozy et son projet en 3 P : Patron, Prêtre et Police.


    • Fred (---.---.155.75) 12 février 2007 12:45

      D’apres votre propre lien (donne dans l’autre article), les 5% les plus pauvres au Royaume-Uni ont 840€/mois apres paiement de leur loyer. Combien a un RMIste ?

      Le salaire median Anglais apres paiement du loyer est de 1800€ ; 50% de ce salaire est 900€. Combien de Francais gagnent moins de 900€ apres paiement de leur loyer ; je suis sur que c’est bien au dessus de 13%.

      ps : je ne dis pas que je suis entierement pour le systeme Britanique, il y a plein de choses qui ne sont pas bonnes : sante, infrastructure, retraite...mais il faut arreter de croire que la solution ideale est a l’oppose du capitalisme. Il faut trouver un compromis pour s’adapter.


    • parkway (---.---.18.161) 12 février 2007 13:51

      a a.meilland

      et l’europe ? et le TCE ?

      où c’est ?

      ah ! j’oubliais, ce n’est pas important...

      c’est seulement vital et essentiel, mais comme sarko et bayrou l’impasse est totale.


    • (---.---.247.32) 12 février 2007 15:37

      @ Fred

      Et combien coute le Mac Do et le demi en Angleterre ? Combien de temps attendez vous votre rendez-vous chez le dentiste si vous n’avez pas le moyen de vous le payer en extra ? Combien coûte la scolarité de vos enfants ?

      Le salaire moyen ne signifie rien si on qu’on ne prend pas en compte le niveau de vie et les services publics.


    • Fred (---.---.155.75) 12 février 2007 17:08

      "@ Fred

      Et combien coute le Mac Do et le demi en Angleterre ? Combien de temps attendez vous votre rendez-vous chez le dentiste si vous n’avez pas le moyen de vous le payer en extra ? Combien coûte la scolarité de vos enfants ?

      Le salaire moyen ne signifie rien si on qu’on ne prend pas en compte le niveau de vie et les services publics."

      Je suis entierement d’accord avec vous mais apparement vous ne savez pas non plus mais ca ne vous empeche pas de donner un regard negatif sur la vie en Angleterre.

      Voila le prix du Big Mac dans differentes villes. http://images.businessweek.com/ss/06/05/what_things_cost/source/4.htm

      De plus, je parlais principalement des 5% les plus pauvres, d’apres le site de Monsieur Meilland, qui gagnent apparement 840€ apres paiement de leur loyer. Les 5% les plus pauvres en France sont surement au RMI et donc ont beaucoup moins que 840€ apres paiement de leur loyer. La majorite de la population ne va pas chez le docteur tous les mois.

      ps : Il me faut 2 mois avant d’avoir un rdz chez mon occuliste a Paris.


    • Comité Cicéron 12 février 2007 20:39

      Vous parlez comme un bobo parisien qui ne connaît que Londres. A Londres tout est hors de prix, mais ce n’est pas le cas dans le reste de l’Angleterre, où le demi est nettement moins cher qu’en France (moitié moins, si vous me suivez). Si les prix sont élevés à Londres c’est que les Londoniens sont riches, très riches. Je sais que les socialistes n’aiment pas les riches, mais alors ce n’est pas la peine de se payer des petits week ends là-bas.

      C’est en France que les prix sont très élevés, et ce n’est pas un mystère si la campagne présidentielle française est marquée par la question du pouvoir d’achat, question qui n’existe plus en ANgleterre depuis Thatcher. Il faut dire que 15% des salariés français sont au SMIC, contre 1,5% en Angleterre, pour un SMIC équivalent.

      Quant à vos chiffres sur la pauvreté, ils sont tout simplement faux. En France, comme en ANgleterre et aux EU, il y a 15% de personnes sous les 9000€ par an. Mais les modes de calcul sont beaucoup plus conciliants en France, et donc les chiffres sont plutôt, là encore et ce n’est pas étonnant, en défaveur de notre beau pays.


  • jak (---.---.218.246) 12 février 2007 12:34

    Excellent présentation de la gauche Française idéologue et archaïque


    • parkway (---.---.18.161) 12 février 2007 13:52

      jak

      le PS c’est pas la gauche...ils sont peut-être centriste et à droite en plus.


  • Lavande & Coquelicots Pierce 12 février 2007 12:43

    Pour précision, cet article a été écrit au lendemain du discours de Ségolène Royal du 6 février, et non pas d’hier 11 février.

    L’analyse de ses 100 propositions mériterait effectivement désormais un éclairage plus spécifique. Ici, j’ai tenté une vision plus large des différentes gauches, madame Royal n’est donc pas le sujet de mon article (même si on parle beaucoup d’elle en ce moment).


    • Lavande & Coquelicots Pierce 12 février 2007 13:58

      Je vous laisse le soin de vous y essayer : je pourrais ainsi vous répondre et enrichir le débat. De même que cette analyse des gauches, vues depuis la droite, peut être une première base de débats.

      La démocratie passe par le dialogue, et celui-ci est plus intéressant entre personnes de sensibilités différentes. Ayons la curiosité d’observer la façon dont les autres nous perçoivent. Peut-être y découvrirons-nous une autre facette de nous-mêmes.


  • non666 (---.---.7.210) 12 février 2007 13:02

    Non, ce n’est pas vraiment une bonne presentation de la gauche française.

    L’Auteur oublie en effet que la gauche a elle meme, pendant 80 annnées, placée le Rubicon Gauche-Droite sur l’adhesion aux valeurs marxistes, la lutte des classes, le sens de l’Histoire..

    L’Auteur oublie aussi que la seule diffrence doctrinale entre le PC et les mouvances trotskistes, et le PS, est la voie reformiste pour arriver au socialisme.

    Enfin l’Auteur oublie que le seul a avoir depuis toujours milité pour la « deuxieme gauche », sociale democrate et non marxiste est Rocard. Comme Delors, il a jeté l’eponge faute d’avoir une majorité a gauche, mais aussi, au PS, pour le soutenir.

    On decouvre aujourd’hui que le PS semble tourner la page marxiste, tout en conservant son nom et en changeant de Leaders. Voir comme candidats a l’Investiture la « Blairiste » Royal, le social liberal Dsk ou son clone Fabius etait deja drolissime. Les voir flirter avec les themes centristes voir carrement lepeniste (encadrement par des militaires) montre a quel point la gauche s’est reniée a tous les niveaux.

    Comment justifier que ce parti s’appelle encore « socialiste » ?

    Mais bon, il est vrai qu’il est plus facile de redefinir les concepts plutot que d’avouer qu’on s’est trompé pendant 1 siecle...

    N’empeche que Rocard et Delors doivent etre malade de voir cette transformation au profit de ceux qui les ont combattu pendant des années. Il reste a savoir si entre la posture centriste, sociale democrate affichée en periode electorale et les discours très gauchiste, très marxiste des congrès, laquelle sera poursuivie.

    ....et surtout laquelle des deux clienteles sera trahis la première !


    • parkway (---.---.18.161) 12 février 2007 13:54

      merci non66,

      enfin quelqu’un qui est dans le vrai !


    • Lavande & Coquelicots Pierce 12 février 2007 14:06

      D’accord avec vous concernant ces débats internes au PS ; pour autant, ce n’est pas ce qui en ressort pour la ligne politique générale du PS.

      Ce qui compte in fine, ce ne sont pas les débats internes et les luttes intestines de pouvoir, mais c’est ce qui est dit aux électeurs potentiels et aux citoyens français.


  • (---.---.144.163) 12 février 2007 13:02

    bof, l’idéologie est de toute façon un errement.

    Refusons toutes idéologie, restons rationel et donc votons Sarkozy.


    • Anto (---.---.178.10) 12 février 2007 13:31

      peu de candidats adhèrent à autant d’idéologies que Nicolas sarkozy. A la limite vous auriez pu dire pragmatique, mais sans ideologie certainement pas


  • chantecler (---.---.4.237) 12 février 2007 13:03

    @ Anthony, je suis d’accord avec toi:Je me suis beaucoup déplacé ce week-end et entendu des interventions passionnantes, samedi dans le XXème, et à Villepinte :

    J’ai trouvé le discours de F. hollande un chef d’oeuvre d’humour et de justesse. J’ai écouté Fabius, Todt, l’économiste, et bien d’autres. A Villepinte l’ensemble de la direction du PS était là,y compris Arnaud, et j’ai trouvé cela trés rassurant.

    Cet article est décalé...SR a fait un discours de gauche, ses propositions sont celles de son programme et du PS... Pour ceux que cela intéresse, il n’y a plus qu’aller sur le site du PS ou de SR...

    J’ai passé des moments inoubliables, j’ai serré la louche de JLM...De l’espoir, surtout pour ces jeunes et le pays...

    Amicalement...

    PS, j’ai éssayé de te rencontrer mais peut-être n’avais-tu pas ton chapeau...Faut dire qu’il y avait du monde, venu de toute la France.


  • Julot (---.---.208.241) 12 février 2007 13:48

    Il y a en France ceux qui parlent d’avenir et ne veulent rien changer. Et ceux qui parlent d’avant et veulent tout changer.

    Selon que l’on est socialiste ou UMP on s’imagine faire partit de ceux qui veulent l’avenir.

    Mais quelqu’un se trompe forcément. Vous ne croyez-pas ?

    La France, c’est un pays ou des gens exploités, débattent chaque jour pour savoir qui va les tondre.


    • parkway (---.---.18.161) 12 février 2007 13:57

      bien vu julot !

      mouton1, mouton2, mouton3, mouton4,...mouton 65.000.0000


  • parkway (---.---.18.161) 12 février 2007 13:49

    tout commentaire quelqu’il soit, mélangeant gauche et PS, est forcément tronqué...

    Les yeux et les oreilles, ça se lave aussi.


  • LE CHAT LE CHAT 12 février 2007 14:54

    Y’a 2 gauches radicales , celle qui malgré ses atternoiements appelera à voter quand même pour pimprenelle , et l’autre plus sectaire qui ne donnera aucune consigne ...


  • decurion (---.---.240.52) 12 février 2007 18:00

    Dans un monde en ébullition, etre pétri de certitudes, et s’endormir chaque soir du sommeil du juste doit etre une sensation trés agréable.

    Je vous imagine, à la proue du paquebot « le Libéral », les bras en croix, vous êtes le maître du monde et vous ne savez pas encore, le sort que l’iceberg vous réserve.

    Oui, il y a cacophonie à gauche, et c’est bien normal, aprés tout, puisqu’il s’agit de penser différemment, malgré le poids de l’éducation subit et distillée par un système qui s’appuit depuis des siècles sur l’exploitation de l’homme par l’homme.

    Les individus qui pensent à gauche, ne disposent d’aucun modèle concret comme base de réflexion, ils sont contraints de penser par opposition à ce qui existe, et ce n’est pas évident .

    En fait, toute la partie de l’article, qui tend à juger de la situation de la gauche n’est qu’une mise en bouche au service d’une conclusion erronée.

    Le fait est qu’il n’y a aucun phénomène de causes à effets entre la situation actuelle et vos conclusions.

    lorsque vous écrivez « ce n’est pas en travaillant moins que les conditions de vie des plus démunis s’améliorera... »vous répétez un voeu dans la logique d’une vision tronquée de la société.La réalité, en ce qui concerne le travail rémunéré, c’est que l’intervention humaine tend à devenir négligeable dans la production des biens et des services. La rançon du progrés c’est la raréfaction des emplois. Ceci accouplé aux problèmes liés à l’écologie, les conséquences sont mathématiquement quantifiables. Productivité accrue + Consommation raisonnée = Diminution d’emplois.

    Un certain nombre d’emplois doivent leur éxistence à des subterfuges politiques, alors qu’ils sont au mieux inutiles, au pire nuisibles. Une énergie propre produite et gérée par le consommateur, c’est possible, mais avec des conséquences sur l’emploi.L’accés à la propriété, c’est la mort de l’économie lié à la location.Ce n’est pas une charette, ni un wagon, ni un train, mais des pans entiers d’une économie factice qui sont menacées par la convergence des progrés technique et des aspirations humaines.

    En réalité, le pragmatisme, auquel se réfère un grand nombre de faux penseurs, n’est pas parmi ceux qui s’en réclament, mais bien là ou il est dénoncé, ce qui en soit démontre l’absurdité de la situation, et la difficulté à séparer le réel de la fiction.


  • stravos (---.---.132.162) 12 février 2007 18:23

    Une « meilleure éducation, orientation, formation, réinsertion », mais tout celà c’est de l’étatisme, cher monsieur, exactement ce que prône la gauche... Car les boites privées ne metteront pas un rond dans la solidarité, cette dernière n’apportant aucun bénef comptable.


    • Lavande & Coquelicots Pierce 12 février 2007 18:53

      Je vous signale que la droite n’est pas anti-étatiste, et Nicolas Sarkozy prône un interventionniste réel : il n’est en rien l’ultra-libéral que prétend la gauche dans son ensemble dans un discours caricatural que je dénonce justement dans l’article ci-dessus.

      S’agissant de l’Education, il est temps de cesser de saupoudrer nos moyens en baissant les effectifs par classe de 3 ou 4 sur tout le territoire : il vaut mieux des classes à 30 élèves, avec la possibilité de placer (temporairement ou pour toute l’année) les élèves en difficulté dans de petites unités de 5-6 élèves, au sein du même établissement, avec un soutien intensif et des cours de rattrapage.

      S’agissant de l’enseignement supérieur, introduire une pré-sélection à l’Université pour éviter les choix par défaut et renforcer les liens universités-entreprises pour dynamiser la recherche privée.

      S’agissant de la formation continue et de la réinsertion, regrouper les moyens déjà mobilisés massivement, pour les consacrer pioritairement à ceux qui en ont le plus besoin et y ont le moins accès (l’essentiel des personnes accédant à une formation continue étant aujourd’hui celles qui sont déjà les plus diplômées).

      Pour les boîtes privées, des salariés formés et motivés représentent un atout essentiel, il n’est donc pas la peine de brandir le mot solidarité à toutes les sauces : les chefs d’entreprise visionnaires veillent à ne pas faire fuir leurs collaborateurs.

      Quant aux autres, ils peuvent s’attendre à voir leur boîte couler rapidement, et l’inspection du travail leur tomber dessus. Et tant mieux.


    • Comité Cicéron 12 février 2007 21:17

      Le libéralisme est un faux problème : on parle du libéralisme en France d’après ce qu’il était avant la 2nde guerre mondiale.

      Mais en réalité le libéralisme d’aujourd’hui c’est beaucoup plus compliqué : c’est en partie les méthodes de gestion privée, et cela c’est vraiment une bonne chose poru l’emploi ; c’est aussi la libéralisation financière, qui est effrayante mais dont personne ne veut se priver sauf les puissances pétrolières.

      Et puis n’oublions pas que le libéralisme c’est aussi la liberté des moeurs, la liberté politique, la liberté de pensée.

      Mais ce qu’incarne le « libéralisme » en France, c’est l’échec du rêve selon lequel on pourrait travailler moins et gagner plus. On a eu ce rêve depuis Pompidou. C’était un mensonge de politiciens sans courage.

      Pour bien gagner sa vie il faut avoir reçu un bon enseignement (et si ce n’est pas le cas, recevoir des formations professionnelles bien orientées) et être prêt à faire certains sacrifices. C’est comme ça partout, et ça l’a été toujours. Dire le contraire a été une dangereuse idéologie, à laquelle plus personne ne croit, sauf quelques désespérés.


    • (---.---.149.144) 13 février 2007 01:18

      Certes, les fonctionnaires de l’Education Nationale revent d’en avoir toujours plus, l’ideal pour eux étant qu’il y ait autant de profs que d’élèves !!!

      En réalité, une classe de 30 élèves travailleurs et disciplinés est plus facile à gérer et moins fatigante qu’une classe de quinze qui n’en ont rien à foutre de l’instruction (je ne parle même pas de l’éducation !) qu’un enseignant conscienceux souhaiterait transmettre.


  • Lionel TARDY (---.---.72.220) 12 février 2007 21:47

    Bonsoir,

    J’ai une question pour tous ceux qui attestent du divorce entre PS et gauche radicale.

    Je travaille dans les transports ; de quel parti serait issu le ministre des transports d’un éventuel gouvernement nomé par Mme Royal ?

    J’ai 35ans : j’ai toujours connu, de Fitterman à Gayssot, des ministres communistes des transports. La SNCF, pour ne prendre qu’elle, a pris un retard terrible dans sa modernisation imposée par la majorité plurielle PC-CGT-PS. La branche fret est d’ailleurs en faillite.

    Alors quid d’un prévisible accord de gouvernement rouge-vert-rose, retardant encore l’entrée d’une partie entière de notre économie dans la compétition européenne et mondiale ?

    Mme Royal peut elle s’engager à ne pas gouverner avec les communistes ?


    • Comité Cicéron 12 février 2007 22:05

      Bonne question !

      Il faut choisir entre réforme et grèves d’un côté (Sarko-Fillon), ou pas de grève mais des hausses d’impôt pour financer les retraites des cheminots (Ségo-Buffet).

      Et ce n’est pas le moindre des enjeux de cette élection !


  • LE CHAT LE CHAT 13 février 2007 08:33

    ce sont les legislatives qui seront interessantes dans notre circonsription , cher pierce !

    le PS osera t-il présenter le mafieu granié chantre de la ripoutude comme tête de gondole ? Les electeurs suivront ils ? score de l’UMP de Gaudin l’incinerophile ? carton du FN ?


  • Julot (---.---.208.241) 13 février 2007 10:03

    Pas besoin de communiste, notre candidate ségolène est elle même communiste marxiste.

    En concertation avec elle, j’ai décidé (je suis participant au débats participatifs) que la majeur partit de son programme devrait reprendre les idées de françois mitterand.

    Je téléphone demain à ma ségo pour lui faire part de vos remarques. Déjà que je lui avait demandé l’encadrement militaire des jeunres, je vais lui parler de ma proposition de goulag pour les récalcitrants dans votre genre.

    Bien sur, vous pouvez me présenter vos excuses.

    J’écoute.


  • Lavande & Coquelicots Pierce 13 février 2007 10:12

    Christian,

    Je pense que vous savez que Granié est le premier à avoir défendu le projet de retraitement à Fos-sur-Mer des déchets de MPM, y compris en recourant à l’incinération.

    http://ump13.typepad.fr/citoyens/2006/12/docteur_bernard.html

    De même, c’est Granié qui a permis la mise en place de l’incinérateur de Solamat-Mérex... dont on a appris la semaine dernière le rejet de dioxines. Dans des proportions certes infinitesimales... mais ça a été l’occasion de constater que Raimondi avait deux discours sur l’incinération, puisqu’il a minimisé la chose alors qu’il se présente d’habitude comme un prétendu farouche « défenseur » anti-incinération.

    Quant à l’actuel député, il fait vraiment le service minimum pour la population, et ce n’est pas de lui que viendra la défense et le développement de la circonscription. On ne le voit jamais, et son discours est archaïque.

    Entre les affaires mafieuses d’un côté, et les discours lénifiants de l’autre, le clivage gauche-gauche qui règne chez nous n’a rien de séduisant.

    Et les affaires et règlements de compte au sein du SAN sont particulièrement putrides.

    Quant à l’UMP locale, je me permets de souligner que ce sont les seuls à s’être depuis le début opposés à ce projet de retraitement à Fos des déchets de Marseille, quel que soit le mode d’élimination. Pour favoriser la réduction des déchets, c’est à chaque communauté de communes de prendre en charge elle-même ses déchets, sans sous-traiter l’opération à l’intercommunalité voisine.

    (au passage, on soulignera qu’actuellement, le SAN sous-traite largement ses propres ordures du côté de Lançon, les leçons que Granié prétend donner sont risibles, et encore plus depuis qu’il est en prison pour corruption et trafic d’influence)

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17862


  • Eric 13 février 2007 11:28

    Comme on souhaiterait que vous ayez raison et qu’il existe effectivement deux gauches distinctes avec des idéologies distinctes : en gros révolutionnaire et réformiste.

    Je crois que les choses sont plus compliquées. En pratique tous ces gens sont liés.

    Soit ils appartiennent à de mêmes sphères mais occupent des places différentes dans la hierarchie. L’instituteur de province est écolo et déteste les agriculteurs. Le prof parisien est socialiste et n’aime pas les patrons. Le journaliste de FR3 région est « alter » mais son collègue du Monde est plus tôt socialo quand le technicien de France 2 de 50 ans vote PC. Le chef de service de la poste est au PS mais le facteur est trotskiste.

    Soit leurs divergences reflètent des conflits de génération L »intermittent du spectacle » du film l’auberge Espagnol est le fils d’une écolo dépressive et d’un apparachik socialiste vraisemblablement énarque. Les enfants du député socialiste dans le film « la crise » jettent son foie gras par écologie.

    Les plus jeunes et les moins riches jouent a retenez nous ou nous allons faire un malheur. Les écolo par exemple négocient pieds a pieds leurs voix pour obtenir des postes que se monopolisaient leurs collègues de la gauche « arrivée ». En pratique, on leur donnera une vice présidence de région. Les jeunes troskistes méritant finissent ministres ou en tous cas apparachiks. Parfois, cela coûtera un tramway très politique au contribuable.

    Au bout du compte, tous ces braves gens savent se retrouver quand leurs intérêts sont en jeux.

    Et en pratique, ils collaborent

    Un bon exemple cite dans le livre d’Elisabeth Lévy les maîtres censeurs

    Au sein du Comité national de vigilance contre l’extrême droite, elle parle des controverses entre différentes gauches, le plus intéressant est que le représentant de la LCR et celui du P.S. partagent une sorte d’opposition molle face à une motion des verts hostile à une position de la gauche républicaine chevènementiste.

    L’enjeu, la mondialisation ultra-libérale....

    On ne sait trop que penser des positions de la gauche extrême. Extrémisme de façade pour négocier des prébendes avec les grands frères du PS ou réel fascisme ? Dans les faits, ils respectent les règles démocratiques électorales aussi bien que le FN par exemple.

    Mais ce qui est frappant, c’est que même des Strauss Kahn se retrouvent plus proche dans l’action et dans le vote des troskistes que par exemple des chrétiens démocrates réformistes de Bayrou.

    Et je dis Bayrou pour rester dans les hypothèses réalistes, mais vu de prêt, le programme de madame Royale est plus proche de celui de Monsieur Sarkozy que de ceux des verts ou rouges.

    Nicolas Tenzer, homme de gauche modéré, responsable de la revue le banquet prétend que c’est une erreur historique. Mais au bout d’un siècle de collusion entre une gauche qui s’affiche réformistes et des extrémistes anti démocrates de préférence à d’autres réformistes, il serait bon de faire enfin une analyse de cette erreur.

    Finalement, c’est peut être Marx qui a raison. Tout discours serait en réalité un paravent idéologique pour camoufler des intérêts de classe. Lors de l’émission d’Arlette chabot , « la gauche est elle prête a gouverner », tous les candidats potentiels a l’époque, tous fonctionnaires hors Kouchner, firent le constat que malgré leurs divergences ils étaient d’accord sur l’essentiel, augmenter les impôt pour renforcer le service public.

    D’où une hypothèse, Madame Royale n’est pas plus une néo marxienne archaïque que Besancenot n’est vraiment un totalitaire en herbe. Ils sont comme tout le monde, ils veulent plus d’argent pour leurs amis et pour eux même.


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