lundi 9 novembre 2015 - par Emile Mourey

Les Gaulois, Dieu, le ciel, et les étoiles

Qui aurait pu penser qu'une simple pièce de monnaie gauloise nous dise autant de choses sur l'histoire de la Gaule ? Qui aurait imaginé qu'une simple très petite médaille attribuée aux habitants de Lutèce pouvait remettre en cause la thèse laborieusement élaborée d'une romanisation précoce ? On peut dire tout ce qu'on voudra, le fait est là : avant la guerre des Gaules, la ville des Parisii était déjà cadastrée, et ceci par les Gaulois eux-mêmes. Pourquoi s'étonner ? Quelques siècles plus tôt, la plaine de la Limagne l'était. Platon le dit dans son Atlantide et l’archéologue Vincent Guichard le confirme sans le vouloir en y mettant au jour des petites bourgades espacées à des distances régulières.

Si César a convoqué le conseil des Gaules à Lutèce, n'est-ce pas parce qu'il s'y trouvait déjà un théâtre aux grandes dimensions ? (1)

Dans le cheval bondissant, le graveur a représenté la Seine, la large courbe de l'île de la cité, et, chose absolument extraordinaire, dans l'encolure du cheval, un chemin d'étoiles qui nous conduit des rives du fleuve à la butte Montmartre (voyez mes précédents articles et la contribution d'Antenor). Or, ce chemin d'étoiles, c'est très exactement la projection sur terre de la constellation de la petite Ourse, alias petit chariot. Ce tracé d'étoiles, les numismates ne l'ont pas vu, mais pour les Gaulois de cette époque, c'était le signe par excellence de la présence divine. En effet, même si l'étoile polaire, brillante entre toutes, n'a pas toujours exactement coincidé avec le nord géographique, c'est bien sur elle que les Anciens voyaient la constellation tourner, et avec elle, toute la sphère céleste. Bref, cette disposition d'étoiles qu'était la petite Ourse, surtout dressée sur la queue, était pour ainsi dire "ciselée" dans leur mémoire et ils ne pouvaient pas ne pas la voir quand ils examinaient la médaille.

Mais alors, pourquoi cinq étoiles dans le quadrilatère de notre constellation ? Il n'y a qu'une explication possible. Étant admis que le dit quadrilatère indique le temple divin sur terre, le graveur a voulu indiquer, par ce curieux crochet, le passage de la terre au ciel en passant par le temple. Faut-il deviner, dans l'arrondi de la médaille, le tracé sinueux de la voie lactée qui conduit au sommet du ciel ?

Cela fait plus de trente ans - une éternité - que j'écris que Bibracte est à situer à Mont-Saint-Vincent et que les fresques du temple voisin de Gourdon datent d'avant la guerre des Gaules. Cela fait plus de trente ans que les inconditionnels de la romanisation ironisent à mon sujet... des inconditionnels qui, dans leur aveuglement romanophile, se refusent à voir dans ces fresques une espérance antique dans la venue d'un messie. Un christ juif faisant l'offrande des prépuces et des clitoris, ce n'est pas romain.

Ce messie qui descend du ciel entre l'ange Gabriel et Marie est juif. Il ne vient pas dans une romanisation qui aurait précédé la guerre des Gaules. Cette idée vient du Proche-Orient. Il descend du ciel, au milieu des étoiles. Il s'agit, bien sûr, d'une vision prophétique. Le prophète voit les constellations bouger dans le ciel. Il faut préciser : dans un ciel tel qu'il le voyait "astrologiquement". Il voit la constellation du lion se rapprocher de celle de la Vierge. La Vierge, c'est Marie ; le lion, c'est Bibracte qui s'est incarné dans l'ange Gabriel ; il est celui qui annonce. Mais voilà que la constellation d'Hercule s'est mise en mouvement. Voilà qu'il descend du ciel... Hercule, l'ancêtre fondateur !   Frappée au nom de Dumnorix, premier des Éduens, une monnaie éduenne dit la même chose. 

Ce ciel astrologique, ce ne sont pas les Romains qui l'ont apporté aux Gaulois, ce sont les juifs, ceux qui sont revenus de l'exil de Babylone, les esséniens. Nous avons là, ici, dans la fresque centrale de Gourdon, le ciel des esséniens que les manuscrits de la mer Morte ont oublié de nous transmettre. Nous avons là, ici, dans la fresque centrale de Gourdon, le ciel astrologique que le prophète Ézéchiel a vu dans sa célèbre vision du VI ème siècle avant J.C. Nous avons là, ici, dans la fresque centrale de Gourdon, le ciel astrologique de l'Apocalypse de Jean de l'an 70.   La fresque de Gourdon date probablement du Ier siècle avant J.C. Elle était là quand César est intervenu en Gaule. On a dû la lui expliquer. L'a-t-il comprise ? Rien n'est moins sûr. Y a-t-il dans ces fresques un quelque chose qui ferait penser à une romanisation ? Je n'en vois pas. Au IV ème siècle avant J.C., c'était le ciel dans lequel Ézéchiel a vu une forme d'homme. Au IV ème siècle après J.C., c'est un christ du ciel qui se fait voir à Autun, dans le même ciel, dans sa mandorle d'étoiles, le soleil à sa droite, la lune à sa gauche. Sortant de l'oeuf cosmique de l'univers, Il trône royalement assis sur le tribunal de la Jérusalem céleste. Il accueille les morts pour les récompenser ou pour les punir. Seule concession à la romanité, dans le visage du Christ, le sculpteur a mis les traits de César Constance-Chlore, toutefois en les spiritualisant. Rome a peut-être romanisé la Gaule, mais la Gaule a judaïsé l'empereur romain et l'empire. 

J'admire nos modernes philosophes qui se posent des questions sur le "qu'est-ce que l'homme ?" Je m'étonne qu'ils ne s'intéressent pas à la réponse que les Anciens ont cherchée dans le ciel des étoiles.

Voilà ce qu'Enoch, présenté comme l'arrière-grand-père de Noé, a vu dans le ciel :
  Je vis l'Ancien des jours, dont la tête était comme de la laine blanche (au centre du ciel, dans sa mandorle d'étoiles) et avec lui un autre, qui avait la figure d'un homme (à sa droite, dans notre constellation de la Vierge, l'homme/ange de la fresque de Gourdon). Cette figure était pleine de grâce comme celle d'un des saints anges.
  J'interrogeais alors un des anges qui étaient avec moi, et qui m'expliquaient tous les mystères qui se rapportent au Fils de l'homme. Je lui demandais qui il était, d'où il venait, et pourquoi il accompagnait l'Ancien des jours.
  Il me répondit en ces mots : ceci est le Fils de l'homme, à qui toute justice se rapporte, avec qui elle habite, et qui tient la clef de tous les trésors cachés ; car le Seigneur des esprits l'a choisi de préférence, et il lui a donné une gloire au-dessus de toutes les créatures
. (Livre d'Enoch,XL,VI, 1 et 2, IIIème IVème siècle avant J.C.).

Dans la vision d'Enoch, l'Ancien des jours dont la tête est recouverte de laine blanche, majestueusement, commande comme un roi terrestre aux quatre ou six archanges qui gravitent autour de son trône (les chérubins de l'Ancien Testament). La fresque judéo-druidique de Gourdon nous précise que dans ces quatre archanges, les Anciens ont projeté le monde vivant des airs (dans l'aigle), celui de la terre sauvage (dans le lion), celui des forces domestiques ou d'incarnation (dans le bœuf/taureau), et le monde de l'homme (dans l'homme/ange).

Dans cette vision, l'image de l'homme a pris une place prépondérante auprès de l'Ancien des jours. Mais qu'on ne se trompe pas ! Il s'agit d'une image sublimée de l'homme, pensée par l'homme. Si les anges et les archanges sont des images transposées des phénomènes naturels où des espèces terrestres vivantes, le Fils de l'homme, de même, est la projection de l'homme de la terre dans l'idéal du ciel. En cela, il est bien issu de l'homme, son ben, son fils. Ce que nous n'avons jamais trouvé jusqu'à maintenant dans un ciel égyptien ou babylonien, nous le découvrons dans le ciel d'Enoch : c'est une véritable révolution ; non pas l'aspect d'homme qu'avait le Dieu d'Ezéchiel, mais un Fils d'homme, dans son autonomie et sa différence par rapport à Dieu. Ceci est très important, car contrairement aux ciels bloqués égyptien et babylonien, le ciel d'Enoch s'ouvre sur les perspectives infinies d'une réflexion de l'homme sur l'homme et de l'homme par rapport à Dieu (mon Histoire du Christ, tome 2, chapitre 7).

Ainsi va l'Histoire. Dans l'épitre aux Hébreux, ce Fils de l'homme est assis à la droite de la majesté divine, au plus haut des cieux. Il descendra un moment sur terre pour y "goûter" la mort.

Dans le Coran, c'est l'ange Gabriel qui dictera au Prophète la fin de la Révélation.

Ils ont des yeux pour voir et ne voient pas, des oreilles pour entendre et n'entendent pas.

Renvoi 1. La Rome architecturale n'existe que depuis la conquête des Gaules. La Rome d'avant ne montrait aux voyageurs que des ruelles puantes bordées de maisons branlantes prêtes à s'enflammer tandis que Lutèce leur offrait le spectacle grandiose d'un théâtre en pierres accroché au flanc d'une montagne verdoyante. Telle est ma thèse, à l'opposé de celle des archéologues Matthieu Poux et Vincent Guichard qui ne veulent voir, en Gaule, que des capitales gauloises construites en bois. Voyez mes précédents articles.

Renvoi 2 . Au sujet de l'ange, en haut et à gauche de la fresque, il s'agit bien d'un ange balançant l'encensoir où l'encens répandu est symbolisé par des fleurs. C'est ainsi que j'ai interprété la figure, fort heureusement avant la restauration (la restauration a brouillé l'image). C'est aujourd'hui la constellation de la Vierge. Pour Énoch, c'était l'homme, le fils de l'homme avant qu'il ne s'installe dans la mandorle. Pour l'Évangile, c'est Matthieu. On peut également y voir un ange, la tête en bas, la jambe tendue comme dans le tympan de San Isidoro. Quant au messie qui descend en armes dans la première fresque, il a été effacé et je n'en ai pas de meilleure photo.

Photo fresque de Gourdon : http://vogage-roman-art.blogspot.fr/2011/05/les-fresques-de-gourdon.html&nbsp ;

Photo tympan d'Autun : http://www.lyon-visite.info/autun-cathedrale-saint-lazare-art-roman/

E. Mourey, 9 novembre 2015



28 réactions


  • Lonzine 9 novembre 2015 11:48

    Passionnant merci.


  • Clark Kent M de Sourcessure 9 novembre 2015 13:31

    bonjour M Mouray,


    les pièces de monnaie ayant pour vocation d’être échangées, peuvent se retrouver loin de leur lieu d’émission ou d’affectation. Quel élément concret permet de penser que cette pièce (ou médaille) est lutécienne, même si on l’a trouvée à Paris ?
    Des haches de jade provenant du mont Viso en Italie ont été disséminées dans toute l’Europe dès le 5ème millénaire... alors les objets gaulois, beaucoup plus récents, devaient aussi voyager pas mal !

    • Emile Mourey Emile Mourey 9 novembre 2015 15:07

      @M de Sourcessure


      Très juste remarque mais c’est la concordance d’éléments qui conduit à une certitude. Le fait, un, que ce n’est pas le seul exemplaire à y avoir été trouvé, enterré ; deux, d’avoir été mis au jour dans un trésor d’autres pièces également enterré ; et j’ajoute, trois - je viens de m’en apercevoir - que certaines médailles à l’aurige balançant le quadrilatère, diffusées chez les Aulerques, montrent le même avers, ce qui désigne Lutèce comme origine avec le même mythe/symbole de la petite Ourse. Enfin, quatre, que, manifestement, nous avons bien là une vue de la Seine à Lutèce, vue d’oiseau, ce qui est, je vous l’avoue, assez étonnant, les drones n’existant pas encore. 

  • soi même 9 novembre 2015 14:01

    Bonjour Émile, le beaujolais nouveau est déjà arrivé ?
    A t ’il toujours le goût de banane ?
    En attendant je pense que cette énigme qui vous inspires ,

    ,


    • Emile Mourey Emile Mourey 9 novembre 2015 15:53

      @soi même

      Merci, vous êtes un contributeur précieux. Je ne vois pas, ou ne vois plus, d’énigme dans ce disque. Votre vidéo en donne une explication qui me semble tout à fait logique. Je pense que si j’avais vécu, il y a 3600 ans, j’aurais été très fier si j’avais réalisé cette oeuvre.

    • soi même 9 novembre 2015 16:03

      @Emile , il y a pas de quoi, je suis un peut inquiet de vos interprétations hâtives,

      Je ne pensent pas vous apprendre quelque chose sur le sujet , l’on commuait plus en histoire antique sur la mort que sur la véritable pensé des vivant de cette époque.

      Si y avait pas eux Pompéi, êtes vous certains que vous aurez sue que l’Empire de Rome était un vaste lupanar ?

       


  • alain_àààé 9 novembre 2015 15:46

    excellent article mon colonel moi qui suis numismate je n ai jamais eu ou vu des pieces que vous montraient de plus je pose le livre de la bible avec le nouveau et l ancien testament édité par un imprimeur qui ne fait que des livres histoires.je n ai jamais lu dans celivre d un christ que l on decouvr que le 1 e siecle.pensez vous que l on puisse trouver de ces medailles ou piéces que celle que vous montrez dans cet article.


    • Emile Mourey Emile Mourey 9 novembre 2015 16:23

      @alain_àààé


      Bonjour

      Je ne suis pas numismate et ne collectionne pas, mais vous pouvez vous renseigner auprès de Katherine Gruel qui est la grande spécialiste en la matière katherine.gruel@ens.fr

    • Goldored Goldored 10 novembre 2015 07:30

      @Emile Mourey
      Elle vous sera assurément reconnaissante d’avoir livré son adresse mail non codée sur internet.
      Mais votre grand âge excuse non seulement vos égarements mystico-historiques mais également votre ignorance des robots informatiques qui scannent les pages internet pour collecter de telles adresses à fin de spamming...


    • Emile Mourey Emile Mourey 10 novembre 2015 10:15

      @Goldored


      Excusez-moi mais la manipulation, elle est de votre côté. Les fresques de Gourdon étaient cachées sous un enduit et n’ont été découvertes qu’en 1940. En 1993, alors que leur restauration était en cours, je suis intervenu, sur place, pour mettre en garde. Lorsque je suis revenu, le messie guerrier était effacé. Cela m’a tellement ébranlé que les jeunes femmes qui étaient là ont cru que je faisais un malaise et m’ont fait asseoir. Le lendemain, mon épouse réussissait à avoir au téléphone Mme de Saint Pulgent, Directrice du patrimoine, qui a rejeté la faute sur une initiative personnelle du restaurateur japonais, ce qui n’est pas possible, M. Frédéric Didier étant l’architecte des monuments historiques et responsable. Il n’y a eu aucune inauguration à la fin des travaux, alors que, pourtant, M. Jack Lang se tenait au courant de l’avancée de la restauration.


      Quant à l’adresse mail de Mme Gruel, je suppose que si elle l’indique sur son site, c’est qu’elle accepte le débat.

    • Goldored Goldored 11 novembre 2015 21:17

      @Emile Mourey
      Faut arrêter de fumer la moquette.
      Je n’ai pas parler de manipulation. Ca sent la psychose à tendance paranoïde.
      Quant à l’adresse de Mme Gruel, il ne s’agit pas de débat mais de spamm. Mais sans doute votre grand age, comme je le disais, vous excuse d’ignorer de quoi il s’agit.


  • Samson Samson 9 novembre 2015 17:26

    Passionnant ! Continuez !!!
    Cordiales salutations ! smiley


  • Antenor Antenor 9 novembre 2015 17:50

    Le Christianisme du Nouveau Testament s’inscrivant pleinement dans ce Judaïsme messianique astrologique, les fresques de Gourdon peuvent avoir été peintes par des disciples de cette religion.

    La dimension astrologique de la religion chrétienne a sans doute perdu de son importance au fur et à mesure des avancées de l’astronomie.


    • Emile Mourey Emile Mourey 9 novembre 2015 19:44

      @Antenor


      Oui, certainement. Il faut toutefois préciser que ces fresques précèdent les évangiles. On sait, notamment par Flavius Josèphe, que la Galilée vivait alors une extraordinaire exaltation du fait d’une interprétation des prophéties bibliques qui semblaient annoncer que le messie devait apparaître à cette époque. Rien d’étonnant à ce que cette exaltation et prémonition aient existé dans les capitales gauloises où se trouvaient des colonies juives. Rien d’étonnant à ce que le druidisme primitif, religion de la nature, ait évolué en un judéo-druidisme-préchristianisme sous l’influence de ces colonies.


    • Goldored Goldored 10 novembre 2015 07:34

      @Antenor
      Sauf que ces fresques sont datées du...12e siècle...
      Les faire vieillir de 13 siècles au moins me paraît... comment dire ? non, il vaut mieux ne rien dire, je vous offenserais tous les deux.


    • Emile Mourey Emile Mourey 10 novembre 2015 10:30

      @Goldored


       Voyez ma réponse ci-dessus. Vous êtes un parfait représentant de la technocratie française incapable de se remettre en question, qui ne pense qu’à défendre la crédibilité d’une profession et de soi-disant experts.

    • Antenor Antenor 10 novembre 2015 18:10

      @ Goldored

      Je suis loin d’avoir un avis définitif sur la question. La position d’Emile peut sembler extrême au premier abord mais l’est-elle plus que celle qui voit l’Europe se couvrir subitement d’église romanes en un siècle et demi ? Où sont passés tous les édifices religieux bâtis entre 300 et 1100 ?
      Je ne pense pas qu’on puisse faire remonter la construction des églises romanes avant 250 puisque jusqu’à cette époque la fonction religieuse étaient assurée par les Fanums et les « Théâtres ». Par contre, que les plus anciens de ces bâtiments remontent aux Carolingiens, aux Mérovingiens et même au Bas-Empire ne me surprendrait pas du tout.


    • Antenor Antenor 10 novembre 2015 18:13

      Et finalement, que ces fresques datent de -100 ou de 1100, cela ne change pas grand chose à leur signification messiano-astrologique. Dans le premier cas, on attend l’arrivée du messie et dans le second cas, son retour.


    • Goldored Goldored 11 novembre 2015 21:14

      @Antenor
      Ça change quand même qu’on ne peut pas les attribuer aux Gaulois.
      Et ça en dit long sur la rigueur méthodologique de l’auteur...


  • Passante Passante 9 novembre 2015 17:55

    salut Emile,

    il faut se mettre dans la tête de l’astrologue de l’époque,
    le propre de l’astro antique, c’est que les fleuves terrestres sont identifiés à des fleuves célestes, l’exemple le plus célèbre étant celui de l’Eridan tenant lieu de Jourdain, le yardèn hébraïque.
    mais une autre constellation que l’Eridan joue comme fleuve céleste c’est aussi l’hydre, 
    dont justement la particularité c’est qu’elle serpente tout en dessous des constellations ici rassemblées que sont le lion et la vierge, 
    ainsi la représentation du fleuve est à la fois terrestre et céleste, 
    les étoiles étant celle de la grande ourse située pile sous la constellation du lion, 
    et dont les proportions semblent mieux aller avec le reste, 
    car question petite ourse c’est le propre des navigateurs de haute mer 
    et je ne suis pas sûr que les lutéciens ne soient pas un peu d’eau douce...

    • Emile Mourey Emile Mourey 9 novembre 2015 19:20

      @Passante


      Bonjour,

      En effet, les Anciens n’avaient pas une représentation cartographique exacte de leurs fleuves. Ils avaient donc naturellement tendance à voir dans leurs fleuves terrestres une projection sur terre de fleuves célestes. On en a la preuve pour l’Égypte en ce qui concerne le Nil.
      « Ignores-tu, ô Asclépios, que l’Égypte est l’image du ciel et qu’elle est la projection ici-bas de toute l’ordonnance des choses célestes ? Hermès Trismégiste, trad. de L. Ménard, P. 147




  • Salvatorio Salvatorio 15 novembre 2015 19:14

    Avec les mouvements galactiques, notre vision des constellations vue de notre planète changent.
    Je me demande bien qu’est-ce qu’ils verront dans les cieux nos successeurs ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2015 08:40

      @Salvatorio
       

      Oui et c’en est d’autant plus intéressant. Quand Jules César désigne la montagne de Bussy au nord, il utilise le mot « septentrionibus », autrement dit, un groupe d’étoiles qui ne peut être que la constellation de la Petite Ourse. Cette constellation était facilement repérable et d’autant plus importante qu’elle semblait entraîner toute la sphère céleste même si l’étoile polaire était excentrée. À supposer que les Anciens l’aient projetée sur terre dans le tracé au sol de leurs monuments religieux, on devrait retrouver sa déformation progressive dans le temps.

  • hyperclient 26 novembre 2015 15:37
    cette représentation n’est pas unique on la trouve point pour point à 


    Curieux ! Quand je vois cette photo, je me souviens de peintures murales très semblables se trouvant dans les églises creusées dans les rochers de Cappadoce (site de Göreme en particulier). La ressemblance est vraiment frappante...
    Posté par jcdsablon le 03/09/2012 

    • Emile Mourey Emile Mourey 26 novembre 2015 17:14

      @hyperclient


      Fresque très intéressante, IVème siècle après JC selon moi ; nous sommes dans l’héritage culturel éduen des fresques de Gourdon du Ier siècle avant J.C., avec en plus le culte de saint Martin. L’artiste a interverti les figures du tétramorphe de Gourdon en faisant passer à droite celles de gauche, probablement par défaut de mémoire ou d’inattention, mais les profils semblent assez conformes.

      Très intéressant, surtout la représentation des habitants de la cité, probablement donateurs, qui se sont fait représenter sous la protection du manteau de la Vierge, mère et reine. Il se trouve une peinture semblable de même inspiration dans une église de Venise, ainsi que dans des sculptures présentes en pays éduen. C’est l’iconographie des vierges dite de miséricordes, alias « vierges au manteau. » 
      Les fresques du Cappadoce s’expliquent selon moi, par une survivance de la culture éduenne suite à l’expédition galate du III ème siècle avant J.C. qui se réveille en retrouvant ses racines à l’époque de Constantin.


  • Demosthenes 16 janvier 2019 14:09

    C’est ridicule et lamentable !  Le dessin sur le statère gaulois est directement descendu par divers mutations de celui de Philippe II de Macédoine, et il consiste en un char avec cheval, certes très stylisé. Vous l’avez mis à l’envers, et ce que vous prenez pour une ville cadastré est en fait un filet. Soit vous êtes très naïve, soit un manipulateur, mais vérifiez vos dires avant d’induire d’autres dans vos erreurs.


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