Les Gilets jaunes à l’avant-garde, Hulot ringardisé. Stop à l’instrumentalisation politique de l’écologie !
Les Gilets jaunes redonnent du sens à la notion d’Avant-garde. Chaque jour, on nous dit que leur mouvement s’essouffle, mais comment tenir chaque jour au même nombre lorsque l’on travaille, que l’on doit faire face aux obligations familiales, lorsque l’on doit continuer à vivre, alors que justement on manifeste parce que l’on ne vit plus... Mais ils restent mobilisés, assez nombreux pour faire front, pour faire continuité, jusqu’au rendez-vous de samedi à Paris. Bravo et chapeau ! car c’est à contre-courant d’une idéologie ambiante qui entend tout sacrifier au nom d’une planète dite « déjà vouée à sa fin », qui a déjà tout plié. Ce qui fait écrire à une internaute que, « s’il n’y en a plus que pour 50 ans, pourquoi imposer tant de restrictions… » On dénonce la violence dans les actions de blocage, mais comment l’exaspération liée au désespoir, pourrait-elle ne pas s’exprimer malheureusement aussi sous cette forme, bien qu’elle soit marginale, alors que l’on méprise. Côté gouvernement et président de la République, on réagit en expliquant que l’on entend la détresse, et que l’on veut faire prévaloir le dialogue… Autrement dit, comme pour le « dialogue social », le « cause toujours tu m’intéresses », pour faire, au final, ce que l’on veut. Un président droit dans ses bottes, à défendre l’ultra-libéralisme avec la caution de l’écologie la plus punitive, tout en menaçant de répression ce peuple en jaune, parce qu’il dit stop, ça suffit !
L’Emission politique : Un Gilet jaune face à Hulot, qui n’a rien compris
Les gens n’y arrivent plus, et donc, ils se révoltent. Ce qui a un petit air de Jacqueries (soulèvements contre les excès de la noblesse ou de la monarchie au moyen-âge), d’avant la grande Révolution française, qui en avaient été les premières mèches. On n’a jamais autant parlé des rois et des reines, pour faire rêver le peuple en le mystifiant, lui faire oublier que c’est lui le souverain, pour mieux le tondre. Mais le pire, c’est cette volonté de passer en force quoi qu’il arrive, au nom d’une grande cause qui devrait justifier que le petit peuple, déjà le couteau sous la gorge, vive un peu plus à genoux. Si on ne vit plus, qu’importe l’écologie, la voilà la morale de l’histoire. Et surtout, cette écologie vue de l’Elysée et des salons dorés, qui sert toujours les mêmes intérêts, les mêmes inégalités. Une écologie instrumentalisée pour s’attaquer toujours aux mêmes, les moins bien lotis, et surtout les petites classes moyennes sur lesquelles pèse déjà l’essentiel des efforts liés à la crise économique.
Hulot était l’invité de l’Emission politique ce jeudi soir, par Léa Salamé, « comme par hasard » pourraient penser certains, avec une mise en scène digne d’une star. C’est précisément lui qui est à l’origine de cette folie furieuse de la taxe sur les carburants, et de la plupart des taxes qui relèvent de l’écologie punitive, et lorsqu’il ne les a pas imaginées, il les a soutenues. Face à un Gilet jaune l’interpellant en duplexe de son lieu de mobilisation, pour lui dire qu’il ne comprend pas ce qui se passe à être totalement hors de la réalité du vrai monde, Monsieur Hulot se dédouane en avançant avoir, avant de démissionner, proposé un volet social d’accompagnement à cette hausse des taxes, et reprend la litanie du chèque énergie, de la prime à la conversion... On lui répond qu’avec toutes les primes du monde on n’obtient pas un crédit en banque que l’on n’a plus les moyens de payer, pour simplement disposer d’une voiture. La journaliste oublie de rappeler à l’ex-ministre, que les voitures anciennes sont progressivement interdites des grandes villes autrement dit, celles de ces Français qui n’ont pas les moyens d’en changer et subissent là une véritable discrimination sociale, et que les augmentations à venir tous azimuts, électricité, gaz, fioul, diesel…vont laisser un peu plus sur le carreau. Contrairement à son désir de passer pour un gentil, en modérant le propos, s’il a démissionné, c’était en raison d’une surenchère sur laquelle le gouvernement n’entendait pas le suivre, alors que c’était déjà trop.
Quand les peurs irrationnelles de l’écologie rejoignent l’irrationnel religieux
Hulot a de quoi se prendre pour le « sauveur suprême », le « nouveau Jésus », sous le signe de ce qu’il appelle follement, « la fin du monde », à relayer une idéologie de l’alarmisme et du catastrophisme qui confine à l’irrationnel religieux, la preuve. Dans les colonnes du journal Le Monde, on pouvait lire il y a trois jours cet invraisemblable article intitulé, « L’humanité soumise à des catastrophes climatiques en cascade » (1), croisant les Plaies de la Bible imposées à l’Egypte et les catastrophes climatiques en cascade que les écologistes transformés en prédicateurs imaginent, sous le feu de leur pensée panique, à force de se persuader de leur propre peur. On ose aller jusqu’à attribuer à ces prévisions fumeuses le terme de « châtiments ». « Dans la Bible, Dieu a puni l’Egypte en lui infligeant dix plaies. L’humanité actuelle, elle, a subi les foudres du changement climatique d’au moins 467 façons différentes. Surtout, ces châtiments vont redoubler, puisqu’en 2100, la moitié de la population pourrait être menacée par trois à six catastrophes climatiques (sécheresses, vagues de chaleur, inondations, etc.) d’intensité maximale de manière simultanée si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites drastiquement… » Des irresponsables doublés de croyants furieux qui mélangent écologie et jugement dernier. Des données publiées dans « Nature Climate Change », une de ces sombres officines écolo, partie intégrante de ce lobby écologiste dont on ne vérifie jamais les affirmations les plus fantaisistes, mais qui justifient par leur démesure tous les excès en matière de taxes. On nous raconte n’importe quoi pour nous mettre en panique et nous faire accepter n’importe quoi.
C’est dans cet état d’esprit que Monsieur Hulot nous dit qu’il ne faut rien retarder. S’il fallait une preuve à l’irrationalité de cette fuite en avant, il suffit de savoir que toutes les restrictions imposées en France au nom de ce que l’on appelle la transition écologique, ne représente pas grand-chose au regard des plus gros pollueurs de la planète qui ne font rien ou presque rien. C’est donc une punition gratuite qui nous est proposée, à coups de culpabilisation, pour nous imposer une contrition généralisée. Pendant ce temps, parallèlement, on casse tout le cadre social qui était notre protection, ce dont ne parlera aucunement Monsieur Hulot. La sécurité sociale est taillée en coupes réglées, les retraites sont ponctionnées comme jamais, le système de retraite saboté, la branche famille mise à l’os avec des suppressions de postes partout dans les CAF avec la nouvelle Convention d’objectifs et de gestion, l’obligation lamentable de travailler lorsque l’on est en arrêt maladie sous prétexte de télétravail, la généralisation des contrats privés dans le public pour remplacer les fonctionnaires et casser cette propriété collective de haute valeur et conquise de hautes luttes, sans compter encore avec un impôt sur les grandes fortunes en diminution de 54%...
Cette forme de vertu écologique à se restreindre toujours plus, qui nous est présentée pour justifier le pire, pendant que les riches et les rentiers continuent d’engraisser, c’est un hold-up politique, au regard de quoi les paranoïaques de l’écologie ne sont que des idiots utiles. On veut fermer nos réacteurs nucléaires, pour en ramener la production à 50% de notre électricité nationale (75% aujourd’hui), cette énergie sur laquelle nous avions le plus d’avance sur tous, qu’on saborde, qui nous permet encore une souveraineté dans ce domaine si précieux de l’énergie, sans laquelle il n’y a pas d’industrie, pas d’avenir. Une énergie électrique qui, grâce à l’énergie nucléaire, est payée deux fois moins chère qu’en Allemagne, et sans émission de ce fameux gaz à « effet de serre », le C02. Que demander de mieux ? Non, ça marche, donc, il faut le casser ! Le prix de l’énergie préoccupe les Gilets jaune, l’avenir de la Nation, sa souveraineté, en bons citoyens, mais pas Monsieur Hulot !
L’écologie entre mauvaise foi et imposture
« Les énergies fossiles sont les ennemis de l’humanité » dit Nicolas Hulot, autre absolue absurdité ! Mais les énergies fossiles sont un acquis formidable, grâce auquel le monde développé a pu devenir un monde vivable pour l’homme dominant la nature au lieu d’être soumis à ses aléas. Sans pétrole, plus de plastique, et quoi à la place ? Les fausses évidences sont toutes au rendez-vous de cette écologie obsessionnelle, ici parce qu’un glacier recule, ou que l’eau des mers monte, ce qui est un phénomène venu du fond des temps et qui appartient à une planète vivante qui n’a pas attendu l’Homme pour se transformer (2)
Une agricultrice sur le plateau laisse sans réponse Hulot qui préfère globaliser en bifurquant, lorsqu’elle lui parle de la cerise française qui est en train de disparaitre, parce que notre pays est le seul à avoir interdit l’unique pesticide essentiel pour lutter contre une mouche asiatique qui détruit ce fruit. Pourquoi, parce que ce pesticide, c’est-à-dire un produit chimique utile issu de la science agronomique, est désigné comme perturbateur endocrinien « probable ». Principe de précaution oblige… Une interdiction qui a délocalisé la production de la cerise, qu’on importe en masse, traitée par ce même pesticide, d’Espagne et d’Italie, de Turquie, sur nos étalages… Il y a de quoi rager, non ! Voilà où mène cet intégrisme écologiste propre au boboïsme ambiant des bien-pensants et des nouveaux richards ! Pour justifier le changement des normes alimentaires, il explique que c’est une demande des consommateurs. Forcément, puisqu’on leur bourre le crâne avec des informations fausses, à tout le moins édulcorées et alarmistes, pour les pousser dans ce sens. C’est l’effet d’une propagande qui se fiche du monde, comme cet exemple de la cerise française promise à la mort le montre.
« Une économie basée sur l’infini dans un monde fini n’est pas possible », selon Hulot, pour condamner une société de la croissance économique. Un monde fini, mais il n’y a rien de plus faux. Le monde n’est pas un gâteau à partager, sinon il n’en resterait depuis longtemps pas une miette. L’homme n’a cessé de se développer et de créer, de produire et de transformer, en découvrant et en inventant, de la roue à la navette spatiale, de la charrue à l’industrie agronomique pour nourrir des millions et des millions de gens, avec mille solutions à des problèmes que l’on n’aurait jamais cru pouvoir résoudre, grâce à ce qui lui échappe, et dont il ne parle jamais, la science. Cela porte un nom, l’obscurantisme.
Juliette Binoche, invitée, admiratrice de maitre Hulot, boboïste en cheffe, explique que la peur (de la fin de planète) serait le meilleur moteur de la prise de conscience, comme si les sentiments irrationnels étaient à la source du savoir. Elle a été à l’initiative d’un Appel dans le journal le Monde, signé par 200 personnalités du cinéma, de la musique et des sciences, « pour alerter les politiques et les inciter à mener des actions rapides pour lutter contre le réchauffement climatique ». On doit à ce genre d’initiative aussi, à ces élites moralistes en quête de grande cause, une part de justification à ces taxes absurdes et injustes.
Reprendre confiance en l’Homme et dans ses facultés pour renouer avec le progrès
Il faut sortir de cette vision défaitiste de l’homme, qui le conduit à un suicide par restrictions et décroissance, lorsqu’il a tous les moyens de dépasser les contradictions qui se mettent en travers de son chemin, de son développement, à condition de ne pas tomber dans le mysticisme et les peurs irrationnelles, mais d’entreprendre le monde et sa planète en la faisant vivre au rythme de ses créations et de sa faculté à se dépasser lui-même, par son intelligence collective, pour peu qu’on en lui laisse l’opportunité. La prise en compte de l’environnement dans l’action de l’Homme est à reconsidérer dans cette perspective. Les Gilets jaunes, loin d’être de simples révoltés face à l’injustice, nous obligent à nous poser toutes les questions, au regard de ce qui apparait de plus en plus comme une évidence : l’usage de l’écologie comme instrument de domination, au service d’un système en perte de vitesse, de plus en plus discrédité, qui cherche là une ultime justification morale à son existence et à sa pérennité. La seule réponse est à cet endroit, aujourd’hui comme hier, dans l’accélération du progrès. Et l’action pour l’imposer, la mobilisation du peuple !
1- L’humanité soumise à des catastrophes climatiques en cascade,
LE MONDE | 19.11.2018 à 17h03 • Mis à jour le 20.11.2018 à 11h01 |Par Audrey Garrich ttps ://abonnes.lemonde.fr/climat/article/2018/11/19/malnutrition-maladies-guerres-les-467-facons-dont-l-humanite-est-deja-affectee-par-le-changement-climatique_5385653_1652612.html ?
2- Délire furieux sur le climat : Ne nous laissons pas devenir fous ! Agoravox, Guylain Chevrier,
vendredi 2 novembre 2018. https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/delire-furieux-sur-le-climat-ne-209198