mardi 6 mai 2014 - par Luc-Laurent Salvador

« Les juifs » sont innocents, comme tous les peuples

La justice a récemment conclu que sous le rapport de l’Holocauste les juifs ne peuvent être qu’innocents au sens où aucune responsabilité ne doit leur être imputée. Un tel jugement pourrait apparaître comme une inquiétante restriction de la liberté d’opinion mais il s’agit, tout au contraire, d’une bonne leçon qui, parce qu’elle s’adresse à TOUS autant que nous sommes, pourrait contribuer à la réconciliation et l’apaisement des esprits sans interdire le débat citoyen et les nécessaires mises en cause.

Dans son ordonnance du 12 février dernier, le juge des référés Marc Bailly, a conclu que, dans l’affaire opposant d’une part l’Union des Etudiants Juifs de France ainsi que l’association J’accuse ! et d’autre part, Dieudonné M’Bala M’Bala au sujet de la vidéo « 2014 sera l’année de la quenelle », ce dernier avait tenu des propos de nature à susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité à l’égard des juifs » quand, tout en adoptant une position de neutralité, il a fait... :

« l’insinuation claire de ce que les [juifs] ont, à tout le moins, une part de responsabilité dans la survenance des événements tragiques. »

Alors qu’il cherchait manifestement l’apaisement des esprits (voir la vidéo à partir de 8’08") Dieudonné a, en effet, affiché une position inacceptable pour celles qu’il appellera plus loin « les associations de la pleurniche » :

« (...) je n’ai pas à choisir entre les juifs et les nazis,

je suis neutre dans cette affaire,

j’étais pas né en 1900 machin moi je suis né en 66

 donc qu’est ce qui s’est passé

moi, qui a provoqué qui, qui a volé qui pffff...

j’ai ma petite idée mais enfin ,

alors heu calmons nous, calmez-vous (...). »

L’argument du juge, qui donnera raison à ces associations, est très clair :

  1. l’ambiguïté du « j’ai ma petite idée mais enfin » est seulement feinte, dès lors, en dépit de l’ignorance et de la neutralité affichées,
  2. Dieudonné fait là une « insinuation claire de ce que les [juifs] ont, à tout le moins, une part de responsabilité dans la survenance » de l’Holocauste.
  3. Ceci pourrait susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité à l’égard des juifs. »
  4. Partant, il y aurait bien là, comme l’on fait valoir les plaignantes, délit de « diffamation publique raciale » et délit de « provocation publique à la haine raciale. »

Ce jugement n’a pas été commenté dans les médias et pourrait sembler sans grande portée. Cependant, le fait qu’il soit explicitement déclaré illégal d’attribuer la moindre part de responsabilité aux juifs sous le rapport de l’Holocauste ne peut pas ne pas frapper les esprits.

 Car il va de soi qu’un tel jugement ne saurait concerner les seuls juifs et que c’est toute accusation à l’égard de n’importe quel peuple qui se trouve interdite dès lors qu’elle pourrait susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité à l’égard... » des populations concernées et constituer ainsi tout à la fois un délit de « diffamation publique raciale » et un délit de « provocation publique à la haine raciale ».

Le choc qu’amène une telle conclusion ne vient pas de sa signification intrinsèque, belle et bonne, mais du contraste, du décalage, que dis-je, du gouffre, de l’abîme que nous savons tous exister entre la loi et la réalité quotidienne.

Songeons à toutes les accusations racistes et de xénophobes qui ont pu et peuvent encore être énoncées en toute impunité à l’égard des « arabes  », « roms  », « gitans  » [1], « portos », « ritals  », « boches », « viets », « noirs », « rosbeefs », palestiniens, belges, suisses, auvergnats, parigots, gabaches, etc.

S’il devenait effectivement interdit d’attribuer à un peuple une quelconque responsabilité qui serait de nature à susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité » à son égard, nous pourrions alors pousser un immense cri de joie et, pour beaucoup d’entre nous... surveiller nos habitudes de langage !

J’en veux pour preuve la maladroite saillie de Manuel Valls qui, lors d’un récent rassemblement du CRIF a lancé « les juifs de France sont plus que jamais les français à l’avant garde de la République et de nos valeurs. » Observons que Valls dit « les français à l’avant-garde » et non « des français », ce qui veut dire que, selon lui, les français à l’avant-garde sont tous juifs. N’y aurait-il pas là une forme de discrimination positive tellement contraire aux valeurs de la République Française qu’elle pourrait susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité » à l’égard de la communauté concernée ?

Observons toutefois que sous le rapport de la répression législative et judiciaire des incitations à la haine raciale, on pourrait facilement avoir le sentiment que Valls dit vrai. Il semble très probable, en effet, que les autres « peuples » [2] aient à produire bien des efforts avant d’accéder à l’expertise et l’efficacité de la communauté juive dans ce domaine.

Au demeurant, le fait qu’il y ait éventuellement un leader qui ouvre la voie du progrès en matière de protection juridique des victimes de discriminations raciales est probablement une très bonne chose parce qu’elle sert incontestablement le bien commun.

En effet, plus une loi protectrice trouve à s’appliquer au présent plus elle renforce la probabilité de son application future dans des circonstances semblables de sorte que — peu importe nos origines respectives, nous qui sommes tous frères — il y a tout avantage à ce qu’elle soit mise en œuvre à chaque fois que l’occasion se présente.

Partant, nous avons tous intérêt à ce que le débat, privé ou public, se fasse dorénavant dans une observance impeccable des termes de la loi tels que rappelés par le juge Marc Bailly, à savoir, l’interdit d’attribution à un peuple quel qu’il soit de caractéristiques qui seraient de nature à susciter « un sentiment de rejet et d’hostilité » à son égard.

Encore une fois, il ne s’agit pas d’un coup de force contre la liberté d’opinion mais seulement de l’obligation d’une discipline consistant à s’interdire par avance toute forme d’accusation injuste à l’égard de qui que ce soit.

En effet, la logique sous-jacente n’est pas qu’il soit interdit à quiconque de porter des jugements ou des accusations publiques mais il est évident que les accusations fausses ou mensongères sont a priori prohibées.

Or, une accusation portée contre un peuple entier (ou simplement l’attribution d’une caractéristique discriminante) est nécessairement fausse ou mensongère car elle vise toujours un nombre significatif d’individus innocents (généralement des femmes, des enfants, des vieillards, etc.) qui, comme l’agneau de la fable, se voient indûment assimilés aux coupables éventuels. Il y a donc là une violence et une injustice qui sont d’emblée inacceptables et qui font le caractère odieux des préjugés raciaux ou des stéréotypes.

Nous ne faisons ici que retrouver les constats de la psychologie criminelle du XIXe qui, à l’origine de ce qui deviendra la psychologie sociale, s’intéressait aux foules révolutionnaires de l’époque en se demandant comment les sanctionner en toute justice. Il a fallu se rendre à l’évidence : les sanctions collectives sont injustes. Les membres d’une « foule délinquante » ne sont pas tous coupables ou, disons, pas suffisamment coupables pour être déclarés tels. Si on veut être « juste », il est absolument nécessaire d’identifier des « meneurs » qui porteront la culpabilité des éventuels « crimes » collectifs — à défaut de quoi il n’y aurait pas de coupables, ce qui, bien sûr, serait une injustice pour les victimes.

C’est donc une très bonne chose que la loi nous oblige à nous abstenir des amalgames consistant à mélanger les coupables aux innocents pour ensuite tout rejeter en bloc. Cela devrait être d’autant mieux accueilli que l’immense majorité d’entre nous est déjà réticente, voire clairement opposée, à l’emploi de généralisations que l’on sait toujours plus ou moins abusives.

Dieudonné lui-même est parfaitement conscient de cela et y trouve même l’occasion d’alimenter son humour ravageur (voir le sketch sur les pygmées à 0’34’’) en poussant cette logique à l’extrême.

Il montre ainsi la difficulté et sans doute même l’absurdité de l’exercice consistant à éviter absolument tout amalgame, toute généralisation. Pour avoir une parole impeccable, il faudrait en effet se garder de toute sociologie et ne considérer que des individus isolés de sorte qu’il n’y aurait alors aucun risque de leur faire des attributions (accusations) indues sur la base de leur groupe d’appartenance.

Mais si cela doit contribuer à un plein apaisement des esprits, alors pourquoi pas ?

Lorsqu’on ne va pas aux extrêmes, la chose n’est pas si compliquée et Dieudonné, encore lui, y réussit très bien en mettant à l’index non pas le peuple allemand dans son ensemble mais seulement les nazis à qui on peut et on doit attribuer toute la culpabilité que la nation allemande entretient vis-à-vis de l’Holocauste. [3]

Essayons maintenant de voir comment, en nous tenant à ces sages résolutions, il serait possible d’évoquer l’idée d’une possible provocation de l’Allemagne nazie.

Le fait que « les juifs » ne sauraient ici être mis en cause d’aucune manière n’interdit pas d’envisager qu’une telle chose ait pu avoir lieu. Il est seulement interdit, et pour de bonnes raisons, de répondre « les juifs » à la question de savoir qui en serait à l’origine. Autrement dit, le débat historique est complètement ouvert, il est nécessaire mais l’exigence de ne pas accuser d’innocents l’est tout autant. 

Pour le mener à bien, je pense qu’il faut se demander... :

  1. si (au moins) une provocation a existé ?
  2. qui en serait à l’origine ?
  3. comment désigner des responsables sans faire violence à quiconque ?
  4. est-ce qu’au final, une telle mise à plat servirait la paix et la réconciliation dès lors que les bourreaux nazis pourraient ne plus apparaître seuls en cause ?

Il est très clair que l’idée d’une provocation de l’Allemagne nazie ne peut pas ne pas renvoyer aux efforts de boycott des produits allemands apparus dès 1933 :

  • Alors que Hitler venait à peine de recevoir les pleins pouvoirs et n’avait pas encore pris une quelconque mesure discriminatoire, un journal anglais, le Daily Express a manifestement versé dans le sensationnalisme et la provocation en titrant à la une le 24 mars 1933 : « La Judée déclare la guerre à l’Allemagne » pour évoquer un appel au boycott des produits allemands lancé quelques jours auparavant mais qui était bien loin de faire l’unanimité au sein des organisations juives de l’époque et qui, de fait, ne la réalisera jamais.
  • Non sans exagération, l’article expliquait d’entrée que « Tout Israël se lève en colère contre l’offensive contre les juifs en Allemagne. »
  • La principale provocation n’était évidemment pas l’article, ni son titre belliqueux ou seulement l’idée d’une population juive mondiale unie dans une nation encore virtuelle — Israël — et qui s’opposerait à l’Allemagne. Tout cela était accessoire comparé au projet de boycotter les productions de l’Allemagne qui sortait d’une terrible décennie de crises économique et financière et pouvait recevoir là un coup fatal.

La question n’est donc pas tant de savoir qui était l’auteur anonyme de cet article que de situer les initiateurs et les soutiens du boycott des produits allemands sachant qu’on ne peut, j’y insiste, ni en droit, ni en vérité désigner « les juifs » en général.

Le fait est qu’on ne peut pas non plus désigner les associations ou les organisations juives en général étant donné que, de part et d’autre de l’Atlantique, un nombre significatif d’entre elles étaient clairement opposées au principe du boycott, en particulier celles (comme l’American Jewish Committee ou le B’nai B’rith) qui étaient formées par des (descendants de) juifs allemands et qui, fort logiquement, s’inquiétaient des répercussions pour les populations juives d’Allemagne placées sous la coupe d’un gouvernement national socialiste.

De manière peut-être plus surprenante, on ne peut pas non plus désigner les sionistes en général car, pour diverses raisons, ils étaient eux aussi divisés sur la question du boycott. Par exemple, les organisations sionistes allemandes y étaient fermement opposées, de crainte, là encore, de voir les populations juives d’Allemagne en payer le prix. Par ailleurs, les deux principaux courants sionistes avaient, chacun à sa manière, des politiques contradictoires vis-à-vis du boycott.

D’un côté, le Labor, orienté à gauche, de Chaim Weizmann cherchait, via l’Agence Juive en Palestine à mettre en place un accord de transfert, la Haavara, établi en 1933 avec les Nazis. Cet accord a permis jusqu’en 1942 l’émigration de juifs allemands « aisés » autorisés à amener en Palestine une partie de leurs avoirs sous forme, précisément, de biens de production allemande. Il est clair que cette visée s’opposait radicalement au principe du boycott des produits allemands et a contribué à le rendre ineffectif.

De l’autre côté, le courant sioniste nationaliste d’extrême-droite dit révisionniste (sic) de Jabotinsky soutenait pleinement l’effort de mise en place du boycott dans l’idée de dissuader ainsi l’Allemagne d’oppresser les populations juives d’Europe, ce dont, à l’évidence, le Labor, se souciait beaucoup moins.

La provocation, qu’a incontestablement constituée — aux yeux du gouvernement allemand et de nombreuses organisations juives, généralement antisionistes — la mise en place d’un boycott des produits allemands dès fin mars 1933, ne semble donc pas pouvoir être attribuée à une quelconque entité bien identifiée. De toute évidence, on peut seulement y voir l’implication de certaines organisations juives (comme l’American Jewish Congress ou la Jewish War Veterans) et/ou de certaines organisations sionistes (comme le mouvement de Jabotinsky) qui, dans une démarche collective passablement désordonnée, ont porté ce projet en dépit de l’opposition clairement affichée d’autres organisations juives et/ou sionistes.

Au mieux, peut-on noter que les trois principales figures identifiées comme porteuses du projet de boycott aux USA (Untermyer), en Grande Bretagne (Lord Melchett) et sur le continent (Jabotinsky) étaient tous trois des sionistes de premier plan.

Dès lors, sauf à postuler une improbable irrationalité commune à ces trois personnages, il devient difficile de ne pas considérer le boycott comme une action concertée servant, d’une manière ou d’une autre, le projet sioniste.

Mais encore une fois, nous ne pouvons au mieux que désigner ces trois leaders, quelques organisations juives et/ou sionistes, certainement pas les sionistes dans leur ensemble et, encore moins « les juifs » — quoi qu’en disent les journaux et notamment, le Daily Express.

Bref, il est très clair que les tenants de la théorie du complot juif mondial contre la nation allemande ne peuvent s’appuyer sur le boycott des produits allemands pour valider leurs hypothèses.

Il semblerait que l’on puisse seulement défendre — en toute rationalité et, pour le moment, en toute légalité — l’idée que ce sont principalement des sionistes qui ont initié et/ou soutenu cette forme d’action antinazi qu’a été le boycott.

Il n’est pas interdit de faire une telle attribution causale car seuls les peuples et les races ne peuvent jamais être mis en cause ou jugés responsables de quoi que ce soit — étant donné que, faut-il le rappeler, cela pourrait engendrer rejet et hostilité à leur égard.

Le sionisme étant comme tous les courants, actions collectives ou projets humains, il peut être évalué sous le rapport de sa conformité aux lois, nationales et internationales. Partant, il peut être critiqué à l’aune des éventuels méfaits qu’on voudrait lui attribuer dès lors qu’on dispose de preuves et qu’on s’assure donc de ne pas verser dans la diffamation.

Le communisme, le capitalisme sont régulièrement mis en procès, il n’y a pas de raison que le sionisme doive en être a priori dispensé, à moins que sa proximité avec le peuple victime de l’Holocauste lui vaille cette absolution qu’a toujours engendré le sacrifice dans l’histoire humaine.

Le fait est que c’est justement la tendance actuelle, celle que Manuel Valls, a parfaitement incarnée lorsque, ministre de l’Intérieur et donc du culte, il appelait à la sacralisation républicaine (sic) de l’Holocauste. On ne sera donc pas surpris de sa véhémence dans la diabolisation de la critique antisioniste accusée d’être un antisémitisme qui ne dit pas son nom [4] : avec cet appel au sacré, tout se passe comme si nous étions déjà dans une guerre de religion, avec l’Holocauste comme nouvelle religion d’Etat.

Tout se passe comme si il fallait absolument vérifier l’aphorisme suivant :

 « Avant, un antisémite c’était quelqu’un qui n’aimait pas les juifs, maintenant un antisémite c’est quelqu’un que des sionistes n’aiment pas. »

Le fait est que, l’honnête homme, même s’il n’a accès qu’aux médias français, SAIT que cette maxime dit vrai — dès lors qu’il est bien écrit DES sionistes et non pas les sionistes.

Quoi qu’il en soit, cette sacralisation progressive du sionisme sous couvert de l’Histoire est d’autant plus troublante que, contrairement au communisme ou au capitalisme, il a fait en 1975 l’objet d’une résolution argumentée de l’ONU l’identifiant à « une forme de racisme et de discrimination raciale. »

La décision contenue dans cette résolution 3379 a, par la suite, été « abrogée  » [5] mais, notons bien que, ce faisant, le contenu de la résolution n’a pas été réfuté. Sa conclusion n’a pas été déclarée fausse ou infondée, elle a seulement été « révoquée », comme on dirait « congédiée. » Ceci veut dire que ses attendus restent, implacables, comme les témoins d’une époque depuis longtemps révolue où l’on pouvait encore critiquer le sionisme officiellement.

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On notera que le rapprochement entre, d’une part, l’initiative sioniste d’un boycott des produits allemands qui ne pouvait que nourrir le ressentiment à l’égard des populations juives otages des nazis et, d’autre part, la diabolisation de l’antisionisme sous couvert de sacralisation de l’Holocauste, fait émerger l’image troublante d’un sionisme qui, régulièrement — et, peut-être, systématiquement — se met à l’abri derrière le peuple juif, un peu comme Ulysse et ses compagnons ont trompé le cyclope en se cachant sous des moutons, animal sacrificiel par excellence.

Dans ces deux contextes, le peuple juif apparaît un peu comme le bouclier humain du sionisme et cela ne saurait nous laisser indifférent. Car aussi hallucinante qu’elle puisse paraître, cette perspective où le peuple juif apparaît pâtir d’initiatives sionistes n’est pas extravagante. Pour se convaincre de sa plausibilité, il n’est que d’écouter les rabbins orthodoxes de Neturei Karta [6] et de manière générale, tous les rabbins antisionistes. De leur point de vue, le sionisme est non seulement en opposition frontale avec la lettre et l’esprit du judaïsme, il est surtout une calamité qui vient s’ajouter à la longue liste de celles qu’ont connues les populations juives au cours de l’Histoire.

Je ne fais là aucun amalgame : je n’incrimine aucunement les sionistes en général et ce, d’autant moins que (1) je l’ai été, de manière véhémente et (2) je pourrais encore me revendiquer tel vu que la chose essentielle que j’aurais à reprocher au sionisme c’est de s’être donné la Palestine comme terre d’accueil en faisant comme s’il s’agissait d’une terre sans peuple [7]. Il n’y aurait (presque) rien à redire (d’un point de vue légal) à l’installation d’un Etat juif en Sibérie, en Ouganda ou quelque part aux USA dès lors que ce serait avec l’accord des populations concernées.

Ainsi donc, pour conclure, je pense que dans ce monde qui, ainsi que chacun peut le constater, se trouve au bord du chaos, nous avons tous à contribuer du mieux possible à l’apaisement des tensions, à la réconciliation et — ainsi qu’en attestent les commissions Vérité et Réconciliation du continent africain — cela ne pourra se faire sans que la vérité soit dite, sans que cessent enfin les amalgames de part et d’autres, sans qu’il ne soit rendu justice aux faibles et aux opprimés.

Je comprends bien que cet article n’est qu’une tentative terriblement imparfaite, une goutte d’eau encore bien trouble qui ne changera pas le cours des choses mais si, à tout le moins, j’ai pu donner à voir à certains lecteurs l’intérêt qu’il y aurait à éviter d’amalgamer les innocents aux coupables, comme les coupables aux innocents, alors je n’aurai pas perdu mon temps.

Encore une fois, quand j’écris : « "Les juifs" sont innocents, comme les autres peuples », je ne dis pas que tous les juifs sont innocents, mais qu’en tant que peuple, « les juifs » ne peuvent être tenus pour responsables de quoi que ce soit.

Il n’y a donc pas d’amalgame dans quelque sens que ce soit. Le principe de responsabilité (pénale) continue de valoir pour tout individu ou organisation de quelque peuple ou race qu’il/elle se revendique dès lors que, par ses paroles, ses actes ou ses manquements, il/elle transgresse les lois nationales et/ou internationales.

Il semble que sous ce rapport, il est des sionistes qui auraient bien des comptes à rendre et je m’étonne que leur projet et l’Etat qu’il a engendré, tous deux si peu respectueux du droit et de la justice, aient été et soient encore soutenus par nos gouvernants avec une telle constance, parfois même, une telle véhémence — qui ne voit que sur les visages et dans les mots de ceux qui amalgament antisionisme et antisémitisme s’affiche une haine qui rappelle des heures sombres...  ?

Si nous voulons la paix, cette tragique comédie des erreurs doit cesser. « Les juifs » sont innocents, oui, c’est incontestable [8], mais il y a toutes raisons de penser que le sionisme ne l’est pas. Les premiers ne doivent plus servir de paravent au second. Si nous voulons la paix, il est temps de mettre le sionisme en examen et de faire en sorte que justice passe.

Cette rude conclusion pourrait laisser à penser que mon souci de contribuer à la paix s’est évanoui en chemin mais ce serait une erreur. En effet, la paix entre deux parties opposées ne peut venir que d’une sincère réconciliation, et celle-ci ne peut se réaliser qu’autour de la vérité. C’est celle-ci qu’il nous faut viser inlassablement.

Dès lors, pour finir de manière constructive et pacifique, je lance l’idée à qui veut l’entendre d’une commission Vérité & Réconciliation en Palestine qui pourrait être instaurée entre Palestiniens et Israéliens de bonne volonté.

Sans pouvoir expliciter ici le mécanisme mimétique sous-jacent à ces véritables tribunaux de paix, j’indique seulement que leur force et leur vertu fondatrice tient essentiellement à la repentance de ceux qui ont perpétrés des violences de toute nature et qui, en s’accusant eux-mêmes, rendent, d’une part, inutiles les accusations réciproques à la source de tout conflit et, d’autre part, offrent à leurs victimes respectives la reconnaissance dont elles ont tant besoin pour s’apaiser et cicatriser.

Si une telle commission pouvait voir le jour, victimes et bourreaux repentis pourraient enfin s’accorder sur la réalité qui a été la leur au-delà d’une propagande médiatique plus que centenaire. Or, la paix véritable est toujours à cette condition : le fait de s’adresser unanimement, consensuellement à une même réalité plutôt que d’être dans le conflit des interprétations et des mises en cause réciproques.

On pourrait me dire que je n’ai pas ici respecté cet esprit d’abstinence sous le rapport de l’accusation puisque la conclusion de l’article est que si les juifs sont bel et bien innocents, il est des sionistes qui ne le sont pas. Disons alors que a) ma mère étant tout à la fois juive et une sioniste fervente ayant soutenu financièrement Tsahal durant de nombreuses années, ayant moi-même été, pour cette raison, un sioniste véhément et trop peu sensible aux violences subies par les palestiniens, je plaide coupable et je fais à présent ce que je peux pour réparer en mettant la pierre dans le jardin sioniste qui fut le mien. Si les sionistes lucides et honnêtes s’avéraient nombreux à venir témoigner à une telle commission, je pense que cela pourrait changer le visage du conflit palestinien et offrir une lueur d’espoir terriblement absente à présent.

Encore faudrait-il pour cela que cette commission voit le jour ! Il me semble que les associations de soutien aux palestiniens pourrait en prendre l’initiative. Mais ne seraient-elles pas déjà trop timorées, trop soucieuses du « médiatiquement correct » ?

Bref, je l’avoue, je ne suis pas optimiste, j’ai peur que nous devions boire le vin jusqu’à la lie.

 

Luc-Laurent Salvador

 



[1] Voir aussi cet intéressant petit texte : « Les gitans sont des voleurs  ».

[2] Les guillemets renvoient ici à l’indépassable incertitude qui prévaut lorsqu’il est question de définir très exactement des « peuples. » Ainsi que l’a suggéré Shlomo Sand, l’idée qu’il existe un peuple juif pourrait bien n’être qu’une construction historique sans réalité sous-jacente.

[3] Il me semble que sans rien nier de l’arbitraire des logiques guerrières qui veulent que le vaincu constitue toujours un coupable de choix, on peut affirmer tout à la fois que : a) le peuple allemand est innocent mais que b) la nation allemande a des responsabilités vis-à-vis des victimes du conflit (d’où le principe des réparations de guerre) et que c) seuls ceux qui furent au pouvoir — en l’occurrence des nazis — s’avèrent coupables, c’est-à-dire, peuvent faire l’objet d’accusations légitimes en proportion des responsabilités qui furent effectivement les leurs.

[4] Même si on peut aussi y voir un effort de « posturage » prosioniste délibérément exagéré pour effacer quelques décennies de militantisme pro-palestinien qui font tache dans la biographie d’un présidentiable.

[5] Je reprends ici les termes de l’article français de Wikipedia. Le texte français de la résolution de l’ONU évoque une conclusion déclarée nulle, ce qu’il faut entendre au sens juridique du terme correspondant au verbe « to revoke » de la version anglaise.

[6] L’article Neturei Karta de Wikipedia France est certainement un des meilleurs exemples de ce que le principe de « neutralité », bien que d’importance cardinale pour l’encyclopédie en ligne, peut être bafoué en toute quiétude ; ce qui, bien sûr, jette le doute sur tous les autres articles portant sur des sujets sensibles. Pour ce qui touche à Israël ou au sionisme, une rapide comparaison avec la version anglaise (ou espagnole) suffit pour mesurer l’ampleur du biais prosioniste du Wikipedia en français.

[7] D’aucuns évoquent donc l’idée d’un génocide, parfois qualifié de lent.

[8] Mais il importe que chacun le reconnaisse non pas comme l’expression d’une quelconque exception juive liée à je-ne-sais-quel statut victimaire hérité de l’Holocauste mais comme la conséquence logique du caractère nécessairement faux et donc injuste de toute attribution faite à quelque peuple que ce soit.

 



276 réactions


  • Massada Massada 8 mai 2014 20:10

    Juif, donc sioniste !

    Je me suis toujours demandé pourquoi des juifs, et surtout des intellectuels juifs défendaient avec autant d’acharnement les thèses les plus antisionistes.


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 8 mai 2014 23:01

    Bonjour Luc-Laurent,

    Je ne pourrais pas mieux d’écrire la situation actuelle que Shmiel Borreman, qui explique comme les sionistes arrivent à tromper les juives.

    OUI, il faut du courage pour un juif pour se dresser contre les sionistes qui entrainent les juifs dans des conflits interminables ...

    Quelques citations de Shmiel Borreman :

    De nos jours, dans la plupart des pays occidentaux, soit dominés par l’impérialisme américain, soit alliés à l’impérialisme américain, se déchaîne la diffamation de l’Islam et la discrimination des Musulmans. Cela rappelle dangereusement la judéophobie et la persécution des Juifs entre les deux guerres mondiales. Rien que ce fait devrait appeler les Juifs à la vigilance (ils pourraient bien être les suivants, que Dieu nous protège). Mais surtout l’esprit de Droiture, de Justice, et de Générosité Humaine devrait faire que nous nous solidarisions avec nos frères et sœurs musulmans des pays occidentaux. source

    La cause palestinienne devrait unir le Judaïsme de la Torah et l’Islam. L’antisionisme de la Torah devrait s’opposer au Sionisme et à son entité, et ce même si lors de notre période d’Exil et de Dispersion le Saint Créateur avait installé en Terre Sainte, au lieu de Palestiniens musulmans, d’autres peuples tels des Coréens ou Inuits. La Torah interdit formellement tout autant un pouvoir politique religieux, même régi selon les règles de la Torah, que l’actuel pouvoir de Kofrim (renégats), alliance de sionistes antireligieux et falsificateurs religieux.
    source

    Malheureusement le Satan a réussi à tromper et à conditionner un très grand nombre de Juifs par la propagande sioniste.

    source

    — fin des citations —

    La phrase suivante de Shmiel Borreman est particulièrement intéressante :

    « La Torah interdit formellement tout autant un pouvoir politique religieux...  »

    Les organismes dites « juives » en France comme la Lycra ou le CRIF sont en réalité des organismes sionistes

    La France est dirigé par des sionistes, cela concerne la politique, les grands médias et même la justice, certain sionistes ne reculent devant rien comme montre cette vidéo

    J’ai un grand respect devant les juifs qui ont le courage de dénoncer le sionisme et j’espère que leur nombre augmente rapidement dans l’intérêt à maintenir la paix dans le monde.

    Je suis non croyant et j’ai la même envie que vous, Luc-Laurent, cela de vivre dans un monde démocratique (nous vivons en ploutocratie) et en paix.

    Merci pour votre article.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 mai 2014 05:39

      Merci à vous pour ce riche commentaire qui me permet de découvrir Shmiel Borreman. Nous sommes bien d’accord que les réseaux pro-israëliens ont la haute main sur la nation française, comme sur les U.S.A d’ailleurs.
      Cela veut dire que, malheureusement, la paix n’est pas pour demain.
      Oui, pour sûr, il nous faudrait beaucoup de Jonathan Moadab mais s’en trouvera-t-il suffisamment pour nous n’allions pas à la catastrophe ?
      Je ne suis pas optimiste


    • soi même 9 mai 2014 13:46

      @ Luc, il y n’a pas à d’ espérer de ce situation, l’histoire humaine nous montres bien que le pouvoir obtenue par la force bascule toujours en sa défaveur quand il atteint son sonnet.
      Qui pouvait douté au début des années 80 que l’Urss avait encore 11 à vivre !
      cela va se produire de la même manière avec le libéralisme qui va balayer tous sur son passage !
      C’est juste une question de l’autre versant de la cime, ce serra la chute libre.
      Ce n’est jamais les actions les plus visible qui créent l’avenir, celle qui sont les plus tonitruantes , les plus voyantes, les plus actives , sont en réalités , celles qui vont disparaître dans un avenir proche car elles sont liée à des impulsions du passés et porte aucun ferment d’avenir !
      Le sionisme et une branche du nationalisme, elle est en étroite parenté à le libéralisme économique et rien ne dit actuellement le libéralisme triomphant va pourvoir se maintenir, nous sonnes dans un processus de domino, il suffit qu’un domino bascule pour que tous se rêve de domination s’effondre.
      Ce n’est qu’une question de temps !


  • Hervé Hum Hervé Hum 9 mai 2014 00:17

    Très bon article,

    Peut être tous les peuples sont innocents aux yeux de l’histoire de l’humanité dans sa majorité relative en ce qui concerne la colonisation de la Terre. Mais pour ceux qui revendiquent la justice et l’équité, ils devraient commencer à accepter d’êtres également jugés sur leurs propres actes.

    Les peuples européens sous l’égide des monarchies d’abord et des nations ensuite, ont commis des génocides contre les peuples d’Amériques et d’Afrique sans jamais reconnaître ces génocides. Car que reste il de ces peuples ? Quelle reconnaissance de leur souffrance ? Quelle reconnaissance de leur droit d’exister en tant que peuple ? Bien faible au regard du monde perdu par ces peuples.

    L’Etat d’Israël existe, quid de l’Etat Sioux et autres ?

    Si tous les peuples sont innocents, peuvent ils le rester dans une démocratie dès lors qu’ils refusent à un peuple légitime le droit d’existence par la reconnaissance de son territoire ?

    Je suis contre la propriété et donc contre les frontières entre pays, mais pour la reconnaissance de tous les peuples à êtres reconnus comme gestionnaire, responsable du lieu où son peuple c’est constitué. Pas dans sa totalité, :mais dans sa vitalité.


    • MdeP MdeP 9 mai 2014 01:47

      MdeP @ Hervé Hum

      Article particulièrement pervers ! 
      Vous dites : « Peut être tous les peuples sont innocents aux yeux de l’histoire de l’humanité dans sa majorité relative... » La Convention de Genève prévoit, effectivement, la protection des populations civiles dont les Palestiniens ne s’embarrassent pas le moins du monde pour balancer des roquettes sur les Israéliens.
      J’en tire la conclusion absolue que pour vivre innocent le plus longtemps possible, mieux vaut vivre le couteau entre les dents.



    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 mai 2014 06:14

      Merci pour votre commentaire et les intéressantes mais délicates questions que vous soulevez.

      Je pense que gagneriez en cohérence et en efficacité (pour trouver des réponses) à ne pas inculper les peuples.
      Aucun peuple n’a commis quelque génocide que ce soit.
      Pas plus les Allemands que les Etasuniens, les Turcs ou les Hutus.

      Les nazis sont responsables de l’Holocauste, les élites nord américaines le sont du génocide indien, le gouvernement Turc de 1915 est responsable du génocide arménien et la clique anglo-saxonne derrière Paul Kagamé est, avec celui-ci, probablement responsable du génocide Tutsi.

      Pour remettre les choses à leur place, il faut remettre les causes à leur place et donc cesser de les disséminer sur la tête de tous ces innocents qui forment l’essentiel des peuples. Comme il est dit : « Rendons à César... »

      Comme vous insister, le besoin premier me paraît en effet celui de la reconnaissance. La double violence faite aux victimes tient à cela : le déni de reconnaissance en tant que victime.

      Les commissions Vérité & Réconciliation ont cela pour première fonction : permettre la reconnaissance des victimes.

      Je pense que ce que subissent les Palestiniens relève bien de la définition onusienne du génocide. Mais quand on voit la puissance du lobby sioniste on peut imaginer que sa reconnaissance attendra.
      En 1991 ils ont pu faire annuler proprement la résolution 3379 qui condamnait le sionisme comme une forme de racisme et en 2010 je crois ils ont réussi à faire « annuler » (je ne sais plus exactement de quelle manière) le rapport Goldberg sur l’opération criminelle à Gaza « Plomb durci ».

      Pour ma part, pour le moment, je suis pour la propriété parce que rien n’est plus utile pour la paix que le fait que chacun ait SA place (toit, ressources eau + aliments etc.) en ce bas monde.

      Mais cela ne peut être viable que dans une logique de partage et de solidarité telle que les peuples premiers en donnent généralement l’exemple.

      Bref, à chacun sa part, mais justement : on partage !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 mai 2014 06:25

      Bien sûr, mon message ci-dessus s’adressait à Hervé Hum

      @ MdeP

      On ne va pas rentrer dans une comptabilité morbide mais il y a une odieuse indécence à pointer la paille (quelques roquettes) dans l’oeil de l’adversaire pour mieux taire la poutre (Plomb durci, un massacre d’au moins 1500 civils innocents dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza) que l’on a dans son oeil.

      Si vous parlez sans cesse de perfidie, c’est probablement parce que vous êtes une référence en la matière !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 mai 2014 07:15

      Dans l’avant dernier message, le lien est rompu.

      Voici l’excellentissime et dévastatrice vidéo sur l’histoire truquée du génocide rwandais :
      https://www.youtube.com/watch?v=PSBgbFm0wjk


    • Hervé Hum Hervé Hum 9 mai 2014 08:37

      ns

      Bonjour Luc Laurent Salvador

      Je pense qu’il y a un léger malentendu sur la phrase

      Peut être tous les peuples sont innocents aux yeux de l’histoire de l’humanité dans sa majorité relative en ce qui concerne la colonisation de la Terre.

      Il me faut l’expliciter un peu plus. Celle ci ne met pas les peuples en accusation, mais constate que l’histoire de l’humanité à vue deux conception de ce qu’est la vie humaine. Celle de la propriété et celle de la non propriété de la Terre. Il est clair que les premiers ont gagné sur les second jusqu’à aujourd’hui. Ces derniers ayant perdu jusqu’à leur existence en tant que peuple.

      Voyez, les juifs n’ont jamais été menacé dans leur existence en tant que peuple de par leur dissémination sur tous les continents, pour finalement gagner leur territoire. Les peuplels amérindiens ont fait le chemin, ils disposaient d’immenses territoires pour finalement tout perdre. Pour autant, leur génocide et souffrance d’une fait pas l’objet d’une véritable reconnaissance. la France reconnait le génocide arménien alors même que les évènements ne l’ont pas incriminé contrairement au génocide juif, pourtant, elle reconnaît ce génocide comme fait de l’histoire. Mais que penser du déni fait aux autres génocides ?

      Que penser des peuples des USA face à cette mémoire ?

      Car si l’histoire ne retient que les chefs, c’est qu’en ce temps là, seuls les chefs étaient responsables. Mais que penser au jour d’aujourd’hui dans un monde où l’information est accessible par tous ? Que le droit de vote confère un pouvoir de décision des citoyens ? Que penser dans un monde où l’opinion publique peut forcer sur la décision politique ?

      Que ce monde voit se déplacer la responsabilité de l’élite dirigeante vers les citoyens. Donc, les peuples étaient innocents jusqu’à la fin du XXème siècles, mais plus aujourd’hui.

      Et si les peuples refusent leur propre prise de responsabilité morale, alors, c’est qu’ils méritent d’êtres traités comme des esclaves et serviteurs, mais sûrement pas comme des personnes adultes et responsables.

      Pour ma part, pour le moment, je suis pour la propriété parce que rien n’est plus utile pour la paix que le fait que chacun ait SA place (toit, ressources eau + aliments etc.) en ce bas monde.

      Mais cela ne peut être viable que dans une logique de partage et de solidarité telle que les peuples premiers en donnent généralement l’exemple.

      l’histoire enseigne que la propriété est mère de toutes les violences, génocides et injustice humaines.Qu’elle est le fondement du système capitaliste.

      Le principe de la propriété est l’exclusion d’autrui, non son intégration. Et si intégration il y a, elle n’est jamais qu’une volonté arbitraire, non d’un principe moral universel.

      La propriété ne permettra donc jamais la paix car c’est contraire à sa nature d’être. La paix ne peut être assuré que par le transfert de la propriété vers la responsabilité.

      Car seule la responsabilité, individuelle et collective, implique la reconnaissance et le respect d’autrui. La responsabilité signifiant « la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui ». La propriété voulant dire exactement le contraire, l’irresponsabilité de ses actes vis à vis d’autrui.


    • MdeP MdeP 9 mai 2014 13:36

      MdeP @ Luc-Laurent Salvador

      Je me présente : MdeP et un jour j’irai à la pêche.

      Et accessoirement : aucune appartenance politique, aucune appartenance religieuse, aucune appartenance syndicale.

      Vous vous êtes présenté, ici, sur Agoravox :

      Psychologue scolaire et chercheur en psychologie.

      Fidèle de Darwin, Piaget, Girard, Krishnamurti, etc.

      Ecologiste libertaire de la première heure, convaincu que le web social sera l’instrument d’une révolution. nécessaire, celle de la déconstruction de l’information et de la construction sociale de la réalité.

      Mais ce n’est pas la réalité : juste votre vitrine.

      Je vous présente donc Luc-Laurent Salvador :

      « Peu importe de quelle manière nous procédons au final l’important est de ne pas se mettre soi-même sur la touche en franchissant la ligne jaune....il est alors tout à fait possible d’affirmer que Soral ou Dieudonné voient juste mais qu’ils sont parfois excessifs, imprudents ou négligeants dans leur formulation. Comme il devient ainsi clair qu’ils n’entretiennent pas de sentiments négatifs à l’égard de ceux qu’ils mettent en cause, on peut parfaitement se solidariser avec eux comme je le fais, avec seulement les réserves... »

      Plutôt moche.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 13:12

      Désolé pour le délai de réponse, j’étais off durant ce WE.
      Désolé aussi nous n’allons pas être d’accord.
      L’actualité de nos pseudo-démocraties ne vous permet pas raisonnablement de postuler une venue à la responsabilité des peuples.
      Voyez mon argumentaire et essayez de montrer que je me trompe mais pour le moment je pense que ma conclusion tient la route : les peuples ne peuvent être mis en cause, c’est la loi, et c’est aussi la vertueuse logique.

      Maintenant il est très clair que je m’associe à vous pour dénoncer la non-reconnaissance des génocides indiens des Amériques, d’abord par la plupart de leurs gouvernements respectifs (à moins que les choses aient changé depuis les 8 dernières années) ensuite par les différentes nations qui ont pu y contribuer.

      Quant à la France, elle a une foultitude de massacres et peut-être de génocides à reconnaitre, ne serait-ce que l’esclavage, dont il est bien mignon de se targuer d’être la première nation à l’avoir déclaré « crime contre l’humanité » mais sans pour autant reconnaître l’avoir pratiqué.

      Sans parler du fait qu’en France, un esclavagiste moderne prend juste 6 mois ferme + 12 avec sursis. Pour un crime contre l’humanité, c’est pas cher payé je trouve.

      Mais dans tout ça, voyez-vous, c’est la nation qui est en cause, pas le peuple.
      Car seule la nation est la « personne morale » du peuple.
      Les individus qui le compose, jusqu’à preuves individualisées du contraire, doivent être considérés comme innocents.

      Maintenant, pour ce qui est de la propriété, ce n’est pas le lieu d’en faire la théorie. Mais je voudrais bien savoir comment vous allez pouvoir en faire l’économie, vu qu’il s’agit d’une caractéristique enfouie tellement profondément dans notre architecture animale.
      La territorialité est en effet la forme élémentaire de propriété.
      Elle suscite de l’agressivité, parfois des conflits, mais lorsqu’on accède à une relation basée sur le cotnrat et la représentation symbolique, ça peut carrément donner la paix.

      On a observé que dans les prisons, les prisonniers qui sont capables de territorialiser leurs cellules en espace quasi privatif pour chacun (ce tabouret à moi, ce coin de la pièce à moi, çuilà à toi, etc.) on observe une bien plus faible agressivité que dans les cas où les individus sont infoutus de se donner une telle répartition.
      Ils sont alors contamment en conflit pour la moindre chose.

      Mais, comme je l’ai dit, ce n’est pas le thème de l’article, inutile que j’essaie d’approfondir je pense.


  • Massada Massada 9 mai 2014 07:51

    Merci Mr Stephen Harper !


    Il avait fait un tres beau discours a la Knesset, tellement que les députes arabes se sont levés en plein milieu, en le traitant de sioniste, puis ont quitte la salle smiley

    « Aujourd’hui, à l’occasion du 66e anniversaire de la fondation de l’État d’Israël, j’adresse mes vœux les plus chaleureux à tous ceux et celles qui célèbrent Yom Ha’atzmaut.

    «  L’histoire d’Israël constitue un formidable exemple pour le monde. C’est celle d’un peuple qui a surmonté une grande souffrance et une tragédie indescriptible pour réaliser un rêve vieux de deux mille ans et pour bâtir un pays fondé sur des valeurs de liberté et de démocratie.

    « La profonde amitié qu’entretiennent le Canada et Israël est enracinée dans ces valeurs communes, et j’espère que cette relation continuera de croître sans cesse au fil des années. Le Canada est fier d’appuyer l’État juif d’Israël. Nous croyons que le peuple juif mérite la possibilité de vivre dans la paix et la sécurité sur la terre de ses ancêtres.

    « Même en face de constantes menaces à son existence, Israël et sa population ont non seulement survécu, mais également prospéré. Israël contribue à façonner le monde grâce à ses progrès réalisés dans de nombreux domaines, et plus particulièrement grâce à son innovation dans les domaines de la recherche médicale et de la haute technologie.

    « Plus tôt cette année, Laureen et moi avons eu le grand plaisir de visiter Israël, de voir de nos yeux la beauté de cette terre et de constater à quel point ce grand pays a su s’épanouir depuis sa fondation en 1948. Ce fut un voyage très émouvant au cours duquel nous avons visité Yad Vashem, le mur des Lamentations et de nombreux autres lieux saints et historiques. J’ai été honoré qu’on m’ait accordé le privilège de m’adresser à la Knesset, et ravi de visiter le refuge d’oiseaux de la vallée de la Houla qui porte mon nom.

    « Cette visite a confirmé ma vision d’Israël en tant que pays résolument moderne et solidement ancré dans la famille des nations démocratiques, et en tant qu’exemple pour d’autres pays de la région.

    « Je souhaite à toutes les personnes qui célèbrent cette journée historique un Yom Ha’atzmaut Sameach. »


  • Massada Massada 9 mai 2014 09:09

    l’auteur de l’article écrit : « Je ne suis pas optimiste »


    Je le comprend parce qu’ici nous le sommes très fort.

    par exemple avec l’annonce de la Royal Dutch Shell Company qui confirme qu’Israël peut extraire au moins 250 milliards de barils de pétrole, et que le gisement couvre une surface de 234 km carrés dans le bassin de Shfela au centre du pays.

    Cela fera d’ Israël, la 2e plus grosse réserve de pétrole au monde !

    Il est évident que cela amènera de grand bouleversements géostratégiques dans la région.

    Les diplomates européens vont se souvenir comme par magie que la Judée et la Samarie ne sont pas des territoires occupés mais des terres disputées qui n’appartiennent à personne. 
     
    Les archives de l’ONU vont s’ouvrir toutes seules, et révéler qu’il n’y a jamais eu de frontière en 1967, ni même avant d’ailleurs.
     
    Les dirigeants européens vont s’apercevoir d’un détail qui leur avait échappé jusqu’à lors, à savoir que Gaza avait une frontière avec l’Egypte. Donc qu’il ne peut pas y avoir un blocus israélien. 
     
    Ensuite les diplomates vont taper du point et exiger des palestiniens qu’ils fassent enfin des efforts et des concessions, car leur entêtement bloque les négociations de paix. Ils vont imposer au Hamas de déchirer leur charte qui jure de détruire Israël et de massacrer chaque juif habitant en Palestine, et ils vont imposer comme pré-condition, que les arabes reconnaissent Israël comme l’Etat des Juifs.


    • Hervé Hum Hervé Hum 9 mai 2014 11:44

      La profonde amitié qui li les dirigeants du Canada des USA et d’Israël est en effet construite sur le génocide d’autres peuples et le maintient sous tutelle de leurs propres peuples.

      Une belle amitié très certainement...


    • Massada Massada 9 mai 2014 12:54

      La France n’a pas le monopole de la morale !


      faut-il vous rappelez les colonies en Afrique noires, les tortures et massacres lors de votre guerre d’Algérie et plus récemment votre implication dans le génocide Rwandais.



      Franchement, vous avez l’arrogance du coupable, vous feriez mieux de ne pas la ramener et de reconnaitre vos crimes.



    • Hervé Hum Hervé Hum 9 mai 2014 13:35

      Tout d’abord, si je suis né en France, je suis un terrien avant tout.

      Alors, je reconnais tous les crimes de l’humanité, français compris. Je reconnais même les crimes des dirigeants palestiniens contre leur propre peuple et les israéliens.

      Ceci dit, devrais je penser que vous êtes à même de reconnaître les crimes de vos dirigeants adorés ???

      Parce que votre raisonnement, qui est malheureusement très commun, est de dire que puisqu’un voisin a tué le précédent locataire des lieux qui le dérangeait, je peux bien tuer celui qui me gène.

      Je peux même m’associer avec le voisin tueur, on appelle aussi cela association de malfaiteur, mais pour les dirigeants des pays, ils appellent cela alliance démocratique pour la paix et la liberté... La leur, pas celle du voisin. Là, c’est moi qui précise !

      Vous me direz que votre armée n’a pas encore tuez tous les palestiniens, c’est vrai, mais à vous lire je vois que ce n’est pas l’envi qui vous manque.

      En tous les cas, vous avez raison d’en profiter car on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Donc, riez, riez à gorge déployée.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 13:16

      @ Hervé Hum

      J’ai peur qu’il soit inutile de tenter une argumentation avec Massada.
      Pour ce que j’ai pu constater, il semble être seulement capable de faire de la propagande ; il vitupère à l’occasion mais ça ne va pas plus loin.
      Il n’y pas de communication,
      donc autant en rester là.


  • dertour 9 mai 2014 16:20

    vous savez les gars, que meme les juifs pensent moins à Israël que vous ?????

    qu’ils pensent meme moins aux juifs que vous ?????
    que la plupart des gens d’origine juive ont plus une culture juive qu’une veritable religion ? que leur veritable religion c’est le simple bon sens ???
    par contre, je vous confirme qu’ils ont les chocottes.
    à cause de la connerie, ou de la folie, c’est selon le point de vue, de gus dans votre genre....
    faut dire....quand on a en face de soi des malades qui beuglent « c’est la faute à/israe/sionistes/juifs » des qu’il y a une zone de turbulence, ca fout les jetons....
    alors une toute pitite, minuscule, suggestion comme ca.....

    Lachez leur la grappe, et réfléchissez aux vrais problèmes

    mais bon...n’étant pas croyant, j,attends pas de miracles


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 13:20

      @ dertour,

      Essayez de faire entrer dans votre petit cadre de pensée un DSK qui se demande tous les matins qu’est-ce qu’il va pouvoir faire pour Israël et après on en reparle... smiley


    • dertour 14 juin 2014 19:47

      ah oui c’est vrais, j’oubliais....la parole et les actes d’un seul juif engagent tous les autres.......

      et tous les noirs ont le sens du rythme....et tous les arabes sont des terroristes....
      finalement, la parole a beau être élaborée, la connerie crasse qu’il y a en dessous est toujours la meme

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 14 juin 2014 20:05

      Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, les généralisations, c’est vous qui les faites et vous seul. Alors débrouillez-vous avec et revenez quand vous avez des arguments qui tiennent la route, cad, qui mordent sur la réalité plutôt que de se vautrer dans l’univers bisounours du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».


    • dertour 14 juin 2014 23:57

      ah non désolé....moi je vis dans le monde du « j’ai pas besoin de penser aux juifs toute les 5 minutes »

      comme on dit il y en a qui se reposent jamais

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 15 juin 2014 06:23

      Je me rends compte que mon précédent message, écrit tardivement et donc à la va vite est plus irrité que pédagogique.
      Par souci d’éventuels lecteurs ultérieurs, je vais tenter de répondre sur une base plus rationnelle et explicite.
      Je disais que vous étiez dans la généralisation. C’est un fait peu contestable je crois. Or, vous l’aurez remarqué, mon article visait entre autres une radicale prise de distance avec les généralisations.
      Vous dites « les juifs ne se soucient pas d’Israël ». C’est une généralisation. Il est donc facile de montrer que c’est une erreur en pointant un contre exemple.
      J’ai donné le cas de DSK.
      J’aurais pu parler de BHL qui veut les printemps arabes ou la guerre en Libye « parce que c’est bon pour Israël ».
      J’aurais pu pointer le CRIF qui prend toujours fait et cause pour Israël et auquel nos politichiens font allégeance en allant clamer comme Valls que l’antisionisme c’est de l’antisémitisme qui ne dit pas son nom.
      Ces contre-exemples montrent suffisamment que vous ne pouvez écrire « les juifs », mais seulement « des juifs » « ne se soucient pas d’Israël ».
      Oui, bien sûr, cela a toujours été cela : les juifs assimilés n’en avaient rien à fout’.

      D’où l’intérêt qu’ont toujours eu les sionistes à crier au loup et donc à voir de l’antisémitisme à tout bout de champ : c’est le b a ba de la manipulation, il faut susciter la peur pour conduire le troupeau humain et le faire aller dans le sens attendu, ici, en l’occurence, vers Israël présenté comme lieu de refuge alors que c’est l’épicentre de la violence et du conflit en ce bas monde.

      Faut sacrément avoir peur de l’antisémitisme pour aller se réfugier là-bas...

      Ensuite dans votre réponse pour partez du cas DSK pour supposer que je généralise à tous les juifs. J’y insiste, c’est vous qui généralisez, pour ma part, je ne faisais que donner un contre exemple à votre précédente généralisation.

      Quoi qu’il en soit, il semblerait que vous ayez envie de vous raconter que le sionisme n’est pas un danger pour la paix mondiale parce qu’il n’existe quasiment pas vu que les juifs pensent très peu à Israël.

      Libre à vous de nous offrir des séquences bisounours.
      Vous aurez compris que je ne les goûte guère et vous me pardonnerez pour sûr de zapper allègrement... smiley


    • dertour 15 juin 2014 16:16

      j’avais dit « la plupart » mon grand. si tu veux être tatillons sur la sémantique, la plupart n’a jamais voulu dire tous.....

      mais peu importe en fait. tu vois, ce qui effraye les juifs normaux comme moi, plus que les siouuuunistes, qui eux me laissent indifférents, c,est surtout les gens comme toi.
      les obsedes des juifs, qui passent leur temps à parler d’eux, à leur renifler le cul, qui pensent tous savoir et qui n’ont rien compris.
      Franchement, comment ne pas être effrayé par un tel manque de bon sens ? par une telle obsession....
      allez, pond ce que tu veux comme réponse, et garde du opalin à porté de main



    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 15 juin 2014 17:59

      « vous savez les gars, que meme les juifs pensent moins à Israël que vous ????? »

      Vous l’avez compris, je suis tatillon et donc toujours prêt à reconnaître mes erreurs. J’espère qu’il en va de même pour vous car vous constaterez que vous avez bien écrit « les juifs » sans aucune nuance.
      Rien de surprenant quand on voit la suite de votre message.
      La nuance et la finesse, ça n’est visiblement pas votre tasse de thé smiley


    • dertour 15 juin 2014 21:08

      eh ben tu vois comme quoi la sementique à son importance.....

      ceci dit , comme avec les gars dans ton genre on a toujours l’impression que la moindre critique ne va pas engendrer un dialogue mais un cinglé armé d’un flingue, la pression est plus grande.....
      tu vas dire que je généralise ou que je suis parano.....il est vrais qu’avec des obsèdes des juifs ou tous simplement des gens ayant pour réflexe de chercher un coupable à la moindre zone de turbulence, il n’y a pas de quoi être parano....



  • Tzecoatl Claude Simon 11 mai 2014 10:47

    « Dieudonné fait là une « insinuation claire de ce que les [juifs] ont, à tout le moins, une part de responsabilité dans la survenance » de l’Holocauste. »


    A ce sujet, Arendt disait ceci :

    Dans Eichmann à Jérusalem, Arendt évoque notamment « le comportement des membres de certains Judenräte (conseils juifs) », qui furent selon elle « amenés à collaborer avec les autorités nazies » ou qui, en cachant la vérité sous prétexte d’humanité, conduisirent des gens à se porter volontaires pour être déportés à Auschwitz. Ces remarques, qui reprennent celles formulées par Raul Hilberg sur la coopération et qui ont été rappelées par le United States Holocaust Memorial Museum19, provoquèrent une importante polémique. Le terme « collaboration » concernant les Judenräte n’est pas utilisé par le mémorial de Yad Vashem20, tandis que l’historienne Annette Wieviorka estime pour sa part que parler de « collaborateurs » pour les Judenräte est inadéquat21. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hannah_Arendt)



    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 13:31

      @ Claude Simon,

      Merci pour les liens et pour ce très bon argument qui, de fait, pourrait être opposé à la décision du juge Marc Bailly si elle devait être contestée.

      En effet, historiquement, il est des penseurs de renom qui ont fait apparaître la possibilité d’une forme de collaboration, serait-elle passive, des populations avec la machinerie allemande de déportation.

      Mais là encore, si tant est qu’il faille parler de « conseils juifs » puisque tel était leur nom, cela ne permet pas de mettre en cause « les juifs » vu que les conseils forment une sorte d’élite dont l’attitude a été grandement télécommandée par... des sionistes, notamment ceux de l’Agence juive.

      Dès lors, je reste sur ma ligne argumentative consistant à défendre la pleine et totale innocence du peuple juif et à demander en même temps la « mise en examen historique » des sionistes à la manoeuvre durant la première moitié du XXe siècle.


  • alinea alinea 12 mai 2014 01:17

    Il nous faut faire un choix : soit nous sommes libres, soit nous ne le sommes pas. Si nous le sommes, nous sommes, chacun d’entre nous coupable des actes que l’on commet ; si nous ne le sommes pas, alors oui, seuls nos dirigeants, que nous écoutons, que nous suivons, à qui nous obéissons le sont. Ainsi Eichmann est-il innocent. Et chaque juif d’Israël est innocent de l’occupation forcée de leur terre, aux Palestinien.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 03:28

    Bonjour alinea

    Sauf erreur de ma part, la problématique du libre-arbitre de l’agent a été fixée par la loi qui dorénavant fait obligation à chacun de ne pas exécuter des ordres qui seraient contraires à la loi, l’éthique, la morale, ou je ne sais quoi précisément. Mais l’idée est là : l’individu ne peut se prévaloir d’un statut d’obéissant pour s’innocenter d’agissements barbares ou autres.

    Tout cela est très juste et très bon, mais dès lors que c’est centré sur la question de la mise en cause de l’individu en tant que partie d’un tout criminel, cela n’a pas de rapport immédiat avec la problématique de la mise en cause des peuples sur laquelle j’essaie d’attirer l’attention.

    Disons que c’est un élément de plus qui corrobore l’idée que c’est seulement une entité « une », « individuelle » qui peut être mise en cause, que ce soit une personne, une organisation ou même une nation car, chacune à leur manière, elles peuvent être identifiées sous le rapport de la loi, inscrites dans une forme de contrat social et « pénalement » responsables en cas de non respect des clauses.

    Un peuple n’est pas « un », il ne forme pas une entité identifiée par la loi qui puisse être mise en cause, tenue pour responsable et rendre des comptes.

    Un peuple est seulement un ensemble « dans l’oeil de l’observateur » dont l’aperçu est complètement dépendant de la perspective adoptée et qui comporte en son sein une multitude qui est assurément étrangère aux éventuelles mises en cause qui le visent.
    Autrement dit, on ne peut incriminer un peuple. Il est toujours innocent.


    • alinea alinea 12 mai 2014 12:04

      Luc Laurent :
      Vous prêchez une convaincue ; j’ai écrit quelque chose sur Israël où je dis entre autres que « les » juifs se rendant, dans la spontanéité du peuple, en Israël, n’auraient posé aucun problème aux locaux ! Les gens savent vivrent ensemble, ce sont les cinglés du pouvoir qui attisent les haines et veulent satisfaire leur ego ou leur vengeance ou je ne sais quoi selon le cas ! À Sarajevo, tout le monde vivait en bonne entente jusqu’à ce que quelques fanatiques sèment la guerre !
      Mais la responsabilité d’un peuple intervient au moment où des bornes sont franchies et où il doit dire stop ; nous en France, nous y sommes et je considérerais le peuple français comme responsable s’il se passait quoique ce soit en Ukraine !
      C’est un choix philosophique qui tient sur un fil, parce que je n’ignore rien du lavage de cerveau, des mensonges, de la fabrication du consentement,etc ; la faiblesse des hommes qui veulent se trouver du côté du pouvoir ! !! l’infantilisme en somme... mais qui est responsable ??? Et pourquoi s’en trouve-t-il qui soient éveillés ?


    • MdeP MdeP 12 mai 2014 13:28

      MdeP @ Alinea

      Les glaçons que vous sucez ne vous réussissent pas : vous devriez boire de l’eau.

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 14:06

      @ Alinéa,

      Vous aussi vous prêchez à un convaincu.
      La responsabilité est une notion cardinale.
      Mais il importe d’être impeccable dans la manière dont nous en traitons.
      Et encore une fois, j’y insiste, quoi que vous en pensiez, le moment ne viendra jamais où vous pourrez « mettre en cause » un peuple de quelque manière que ce soit.
      Par contre, une nation, comme la France, oui, bien sûr, comme je le disais plus haut en réponse à Hervé Hum, elle est impliquée dans d’innombrables massacres ou peut-être même génocides qui attendent d’être reconnus en tant que tels.
      Là vous pouvez y aller.
      Mais please, laissez les peuples hors de cause, ça sera déjà une jolie pierre angulaire pour la paix...


    • alinea alinea 12 mai 2014 15:42

      C’est justement à cet endroit : « laissez les peuples hors de cause » que se situe ma réflexion ! ce problème est à mon avis le noeud gordien de toute pensée ; je ne veux encore pas trouver ma tranquillité dans la responsabilité personnelle et l’innocence collective ; ce que je sais c’est que l’énergie spontanée des peuples est « anarchiste » ( et dans ma bouche, c’est un summum !) tandis que le comportement moutonnier est mortifère ; je ne suis pas la première à me casser les dents sur cette constante, mais j’aime à y revenir ; pour moi pouvoir pointer la sortie, c’est avoir trouvé le Saint Graal !!


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 16:20

      Je ne suis pas sûr de bien visualiser les lignes de force, de fracture ou de front de votre réflexion.
      Je sais juste que l’innocence du collectif, immanquable à mes yeux, peut toutefois très vite laisser la place à une responsabilité et donc une possible mise en cause dès lors que le collectif en viendrait à s’unifier ou se solidariser dans un contrat social ou autre qui en ferait une unité ayant statut juridique (association, entreprise, organisation, nation, etc.)
      La France peut être condamnée et payer des amendes.
      Le peuple français, comme n’importe quel autre peuple, ne peut jamais l’être.

      Ce n’est pas du juridisme.
      C’est très important d’un point de vue psychologique de savoir attribuer les causes correctement.
      Visiblement vous êtes parfaitement consciente de la chose !


  • philouie 12 mai 2014 12:40

    Bonjour,

    c’est intéressant les attaques qui viennent de MdeP et de Massada.

    Vous seriez un traitre, un collabo, un apostat au sens islamique.
    du genre a qui on colle une balle dans le dos pour fait de traitrise...

    ça renvoi au propos de Dieudonné que vous citez :" je n’ai pas à choisir entre les juifs et les nazis,

    je suis neutre dans cette affaire,« 

    Or, il semble que pour ces personnes, le fait que vous soyez juif vous interdise le choix, ou de prendre partie. vous devez faire fait et cause pour Israel si vous ne voulez pas être dans le camp des bourreaux.

    Evidement, c’est avec de telles positions que l’on se retrouve avec un conflit Israelo-palestinien qui se joue, au moins sur le plan des idées, sur le territoire français et qui fait que nous français, sommes sommés de prendre parti , c’est à dire de participer à cette guerre. Nos politiques aussi.

    Puisque vous dites de vous que vous êtes juif, ce serait intéressant, d’autan que j’ai cru comprendre que vous vous dites athée, de nous dire ce que pour vous signifie »être juif".

    J’ai quand même le sentiment que s’il y a des juifs qui ne se sentent pas solidaire de la cause israelienne, bien peu, sont ceux qui osent s’en démarquer et ose le faire savoir.

    on en quand même l’impression, qu’être juif en France, c’est être pro-sioniste ou pour le moins avoir des difficulté à affirmer d’une part son identité juive et son opposition au sionisme.

    Pour ma part, je me tiens avec Dieudonné dans le camp de la neutralité ou plutôt, je refuse que ma vision du monde et celle de mes relations à l’humanité, se mesurent à l’aulne du conflit palestinien.

    Nous le voyons chaque jour, des Massada ou des Jonas, viennent atiser en france la haine de l’arabo-musulman qui est en réalité le vrai antisémitisme franaçis de notre temps. c’est inacceptable.


    • MdeP MdeP 12 mai 2014 13:32

      MdeP @ philouie

      Quand on veut faire la guerre, il faut déjà apprendre à tenir un stylo.
      Ce que vous écrivez est débile et bourré de fautes.
      Pleurnicheuse.

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 mai 2014 14:29

      @ Philouie,

      Il est évident que les français juifs (sic) se trouvent le cul entre deux chaises avec les sionistes toujours à attendre d’eux soit le silence complice soit les gages de bonne foi dans le projet israëlien. A chacun son cas de conscience.
      Ils sont de toute façon bien mieux lotis que les sémites arabo-musulmans qui, comme vous le dites si bien, s’avèrent en effet, la cible du seul véritable antisémitisme qui subsiste actuellement dans notre société et qui s’apparente en intensité à l’antisémitisme d’avant-guerre qui avait pour cible les juifs.

      Maintenant pour ce qui touche à ma personne, je vois que décidément je dois remettre à jour un profil perso qui a bien changé depuis que je me suis inscrit sur Agoravox.

      Il est très clair que si je suis bien juif par mère (et selon elle par mon père aussi, les Salvador étant généralement des descendants de juifs convertis afin de pouvoir rester en Espagne).
      Pour autant, j’ai reçu une éducation chrétienne et même si j’ai pris de la distance avec à partir de mon adolescence, je n’ai jamais coupé le double lien (familial et intellectuel) qui me reliait aux enseignements évangéliques.
      Même quand ma mère était au sommet de ses convictions sionistes, prête à faire son alya et même, si elle avait pu, entrer dans Tsahal et mourir au front, j’étais déjà acquis aux thèses girardiennes qui m’ont permis de comprendre la portée universelle du message évangélique.
      Si on rajoute là-dessus l’expérience personnelle dont j’ai fait le récit ici, il est très clair que je n’ai jamais rien eu à voir avec un athée smiley

      Mais bon, quoi qu’il en soit, je vais changer mon profil.

      Par ailleurs, il me semble que, sauf erreur de ma part, vous n’avez pas répondu à certains de mes messages où je taquinais gentiment vos prises de position... smiley


    • philouie 13 mai 2014 06:04

      Par ailleurs, il me semble que, sauf erreur de ma part, vous n’avez pas répondu à certains de mes messages où je taquinais gentiment vos prises de position.

      Merci pour vos explications. il est toujours intéressant de savoir qui parle.
      pour vos réponses , j’ai senti votre agacement, mais je pense que vous vous êtes mépris sur mon propos : je ne voulais que montrer que les clichés dont on affuble les juifs (le juif banquier, le juif apatride, les juifs qui sont partout ...) repose sur une certaine réalité historique, afin de donner corps à l’idée d’un peuple juif comme réalité.


    • philouie 13 mai 2014 06:12

      sans me prononcer ici sur la question de l’innocence ou de la culpabilité, il me semble quand même qu’il vaut mieux comprendre pour pardonner.

      ce que je veux dire, c’est que la reconnaissance d’un peuple juif comme tel, avec une histoire comme telle, est préférable au déni.


  • philouie 12 mai 2014 22:56

    Coran 5.13. Et puis, à cause de leur violation de l’engagement, Nous les avons maudits et endurci leurs coeurs : ils détournent les paroles de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d’un petit nombre d’entre eux. Pardonne-leur donc et oublie [leurs fautes]. Car Dieu aime, certes, les bienfaisants.


  • philouie 12 mai 2014 23:00


    Livre de Michée, chapitre 3 :

    Mi 3:1- Puis je dis : Écoutez donc, chefs de la maison de Jacob et commandants de la maison d’Israël ! N’est-ce pas à vous de connaître le droit,

    Mi 3:2- vous qui haïssez le bien et aimez le mal, qui leur arrachez la peau, et la chair de sur leurs os !

    ...

    Mi 3:12- C’est pourquoi, par votre faute, Sion deviendra une terre de labour, Jérusalem un monceau de décombres, et la montagne du Temple une hauteur boisée. Le règne futur de Yahvé à Sion.


  • philouie 12 mai 2014 23:04

    [11Evangile de Matthieu, chapitre 23 :

    Mt 23:13- " Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux ! Vous n’entrez certes pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient ! [

    Mt 23:14- ].

    ......

    Mt 23:35- pour que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang de l’innocent Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel !

    Mt 23:36- En vérité, je vous le dis, tout cela va retomber sur cette génération !

    Mt 23:37- " Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes..., et vous n’avez pas voulu !

    Mt 23:38- Voici que votre maison va vous être laissée déserte.

    Mt 23:39- Je vous le dis, en effet, désormais vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! "


  • philouie 12 mai 2014 23:07

    Bonsoir,

    ci-dessus quelques extraits de la bible, des évangiles et du Coran.

    A titre d’illustration.

    je reviendrais demain pour tenter une réponse islamique à la question « les palestiniens sont-ils responsables de leur malheur ? »


  • philouie 13 mai 2014 13:27

    les palestiniens sont-ils responsables de leur malheur ?

    D’aucun trouveront ridicule de traiter de cette question à travers le langage religieux pensant par exemple que c’est un mode de pensée dépassé. Ce n’est pas mon cas, je pense qu’il y a encore beaucoup d’avenir à la pensée religieuse même si aujourd’hui elle est un peu sous le boisseau.
    D’autre part, je crois que les croyances, si elles sont formées par la conscience, sont aussi la matrice de la conscience.

    je traite des palestiniens, parce que je crois, comme je l’ai fait en introduisant la question rom, cela permet un décalage qui permet de réfléchir au problème sans tomber dans le dilemme anti-sémite ou pas.

    je vais le faire par touche, comme j’en ai l’habitude. Le mieux est peut-être d’attendre que le tableau se dessine pour réagir...


  • philouie 14 mai 2014 12:36

    Le Coran et les juifs.

    j’ai posté ces quelques extraits de la bible, de l’évangile et du coran pour ceux qui seraient tenté de croire que le Coran est antisémite.
    mais, non pas plus que la bible, pas plus que l’évangile.
    Le Coran se situe dans la droite ligne de la bible et de la critisque récurente de Dieu envers son peuple - dont on peut penser qu’il ets le prototype du peuple humain - en raison du non respect de son Alliance.
    Il est évident que si Dieu venait à intervenir dans les histoire humaines d’aujourd’hui, il ne manquerait pas de critiquer les chrétiens qui ont perdu le sens de l’évangile ou les musulmans pour s’être enfermés dans le littéralisme.

    Il se trouve que les humains sont criticable et que Dieu ne manque pas de le rappeler. rien de plus ici....


    • philouie 14 mai 2014 13:00

      les juifs et le coran

      Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d’un petit nombre d’entre eux. Pardonne-leur donc et oublie [leurs fautes]. Car Dieu aime, certes, les bienfaisants.

      Ce petit passage concerne notre sujet : parmi les peuples se trouvent toujours quelques justes qui fait que l’on ne peut traiter les gens d’un peuple comme un tout.

      c’est aussi ce que rappelle ce verset :

      « Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les Chrétiens, ceux parmi eux qui croient en Allah, au Jour dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres, pas de crainte sur eux, et ils ne seront point affligés. »


  • philouie 14 mai 2014 13:08

    Les Palestiniens sont-ils responsable de leur malheur ?

    Lorsque Massda l’affirme, il est assez probable qu’il ne le fait depuis un contexte religieux. Son commentaire se place apparemment sur le terrain politique qui n’est pas le mien.
    Mais, c’est une croyance assez commune des religieux de croire que l’on est responsable de ce qui nous arrive.
    En est-il ainsi ? qu’est-ce que ça signifie ?


  • philouie 14 mai 2014 19:21

    Responsable ?

    Il y a la justice des hommes, le domaine de la créature.

    C’est le juge, en raison de l’autorité que lui a octroyé la communauté, qui décide de la responsabilité et de l’application des peines.

    Je n’ai jamais vu qu’un peuple soit condamné par une quelconque justice humaine.

    et je pense pas que cela soit possible. il n’y a pas de loi pour ça.


  • philouie 14 mai 2014 19:44

    Il y a la justice divine, celle du Créateur.

    le jour du jugement dernier.

    Et là, la position de l’Islam est claire : c’est la créature, seule, face à face avec le Créateur.

    Sans intermédiaire.


  • philouie 14 mai 2014 19:57

    Sodome et Gomorrhe, ou le peuple de Loth.

    le prototype du châtiment divin qui s’abat sur un peuple :

    Coran 15 - 58 et 59
    Les deux anges dirent à Abraham : « nous sommes envoyés vers un peuple criminel, pour l’anéantir, mais nous sauverons la famille de ton neveu Loth. »

  • philouie 14 mai 2014 20:04

    Sodome et Gomorrhe

    Genèse 19.13 - Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l’Éternel. L’Éternel nous a envoyés pour le détruire.


  • philouie 16 mai 2014 13:38

    En Islam la responsabilité est in-di-vi-du-a-li-sée.

    C’est le sens qui se dégage de l’échange entre Abraham et l’ange lorsqu’il demande si pour 500,puis 50, puis 1 seul juste la ville ne serait pas épargnée.

    La condamnation de la ville est liée à la faute de chacun.

    C’est ainsi que les commentateurs analysent le verset qui dit que Dieu fit pleuvoir sur les habitants des pierres d’argile marquées du sceau de Dieu : chaque pierre serait marquée du nom de celui a qui elle est destinée et Dieu connait personnellement chacune des personnes condamnées.

    D’un point de vue Islamique, lorsqu’une calamité collective s’abat sur un groupe humain laissant croire qu’il pourrait s’agir d’un châtiment divin s’abattant sur une communauté, il faut garder à l’esprit que ce ne sont en réalité qu’un ensemble d’histoire individuelle et non une punition collective.
    Le Coran et l’Islam l’affirme de façon claire et explicite : le châtiment divin, celui qui fait que l’homme est responsable, ne s’applique qu’individuellement, ici-bas et au jour du jugement dernier et jamais collectivement, en dépit de l’apparence.

    Ce point confirme que notre responsabilité individuelle même lorsque nous agissons collectivement, ce qui signifie clairement que chaque individu est responsable des actes de la communauté et qu’il doit agir pour que la communauté ne commette pas de faute et non que la communauté est responsable des individus.
    Vous ne pouvez pas arguer du fait que tout le monde fait le mal pour en faire autant, vous devez, vous , chacun, se tenir dans le droit chemin et exhorter les autres à faire de même.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 16 mai 2014 17:41

      J’attends que vous ayez achevé votre parcours avant de réagir, mais là je dois dire de suite que cette perspective est très intéressante et me réjouit.

      Au fait, est-ce bien Abraham qui négociait, n’était-ce pas Loth ?


    • philouie 16 mai 2014 18:45
      génèse 18:2 Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ?

      Abraham prie, loth y est.

    • philouie 16 mai 2014 18:58
      19:29
      Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, il se souvint d’Abraham ; et il fit échapper Lot du milieu du désastre, par lequel il bouleversa les villes où Lot avait établi sa demeure.

    • philouie 16 mai 2014 19:16

      On a vu que la responsabilité est individuelle, aussi bien du point de vue de la justice des hommes (quand un peuple en massacre un autre, ce n’est jamais par décision de justice ) que du point de vue de la justice divine : dans l’au-delà avec le jugement face à Dieu, seul et sans intermédiaire, et aussi ici bas avec l’exemple de Sodome et Gomorrhe.
      encore trois points : la Toute Puissance et le libre arbitre,le sujet et l’Autre, le châtiment et l’épreuve.


    • Xenozoid 16 mai 2014 19:23

      c’est la morale,qui est détruite et remplacé,par les mêmes qui ont perpétués les précédentes,l’esclavage évolue,l’histoire et le temps sont cycliques, et remplacés,mais jamais ne change


    • philouie 16 mai 2014 19:48

      ,l’histoire et le temps sont cycliques, et remplacés,mais jamais ne change

      C’est pourquoi il est question de Loth et d’Abraham.


    • Xenozoid 16 mai 2014 19:50

      hah les myths,lá ils reviennent,philouie je comprend


  • philouie 16 mai 2014 22:08

    La Toute Puissance.

    Dieu est Tout Puissant et Il fait ce qu’Il Veut.

    Il n’y a rien de ce qui est qui soit en dehors de la Volonté Divine.


  • philouie 16 mai 2014 22:13

    Si la Palestine est occupée, c’est que Dieu le Veut !

    Si le peuple d’Israel domine le peuple palestinien, c’est que Dieu le Veut !

    et lorsque Streicher s’exclame, avant d’être pendu : « Purim Fest 1946 ! » , c’est que Dieu le Veut !


  • philouie 16 mai 2014 22:23

    Dira-t-on pour autant que Dieu est responsable de la Palestine occupée ?

    Non.

    Dieu fait ce qu’Il Veut, comme Il Veut, quand Il Veut, si Il Veut.

    Il n’a de compte à rendre à personne et ne peut-être tenu responsable.

    Pour le croyant, ce qui est, est.


  • philouie 17 mai 2014 09:32

    Pour qu’il y ait responsabilité il faut qu’il y ait libre arbitre.

    Quid du libre arbitre face à la Toute Puissance ?

    La réponse à cette question est relativement simple : Seul le sujet possède le libre arbitre, l’autre est.

    C’est pourquoi le coeur de l’Islam est la prière.


  • philouie 19 mai 2014 13:15

    Posons le sujet libre alors que tout ce qui est autre est entièrement voulu par Dieu.

    Evidemment au sein de cet « autre entièrement voulu par Dieu », il existe d’autres sujets libres dont la réunion forme la communauté, ordonnée par le langage à travers la loi.
    Mais chacun des sujets ne peut connaitre la part de liberté des autres, ni savoir ce que, dans un acte, est part de liberté, part de déterminisme. Il dira alors « Dieu le Veut »
    quoiqu’il en soit, et sans vouloir entrer dans les méandres d’une philosophie de l’altérité, cette façon de voir à plusieurs implications pour notre débat.

    1- pour le musulman, si l’autre est, et qui plus est, est par pur décret divin, il devient alors évident qu’il faut respecter cette volonté divine : Si Dieu veut que la Palestine soit occupée, qui serait-je pour m’opposer à cette occupation ?

    2- Cette perspective ouvre à l’idée que ce qui est réellement important pour le sujet libre sont les choses sur lesquels il peut agir lui-même : ce qui est à portée de main :
    La liberté n’existe que par l’acte libre, de sorte que le sujet n’est libre que lorsqu’il agit librement, ce sont donc ses actes qui manifestent sa liberté et donc sa responsabilité. De cela il faut conclure à une philosophie de l’ici et maintenant, et à une justice dque je nomme « la justice à portée de pierres » (en référence à « Satan le lapidé ».)
    Ce qui veut dire qu’il est plus important de ranger une poubelle ou d’ôter un caillou du chemin que de militer pour la libération de la Palestine occupée ou pour quoique ce soit d’autre sur lesquels nous n’avons pas de prise directe et dont nous devons bien au contraire croire être issues de la volonté divine.


    • philouie 19 mai 2014 21:35

      Il faudrait dire au contraire de cocteau : « puisque ces choses nous dépassent acceptons les tels qu’elles sont »


  • philouie 19 mai 2014 21:32

    Le dernier point a aborder est celui du châtiment et de l’épreuve : si nous ne savons rien du jugement dernier, et que nous ne le connaissons que par un acte de foi, nous voyons chaque jour s’abattre sur l’humanité calamités, désastres et maladies.
    la mort nous atteint avant que nous ayons l’age, la perte d’un ami nous laisse désemparés.
    Le récit de Sodome et Gomorrhe pourrait laisser croire en une justice immanente dans laquelle les souffrances vécues seraient la preuve du châtiment divin : un tel mourant dans la force de l’age serait puni par Dieu, pendant que tel autre verrait la maladie en réponse à son iniquité.
    On pourrait de là conclure que la situation de Palestinien est la preuve de leur perversion et la domination Israélienne la réponse à leurs crimes. Il n’en est rien et nous ne savons rien : la seule chose que la religion nous enseigne est que Dieu est Seul Juge et que rien en nous permet de décider à Sa place qui est châtié et qui est récompensé.
    Ce que nous savons aussi, à travers les différents récits bibliques et coraniques, par exemple celui de Job, que le malheur qui atteint l’un de nous peut être une épreuve que Dieu envoi pour conduire à la sainteté et ramener à Lui.
    Et peut-être même (voir surement ) lorsque le malheur s’abat sur un peuple, nous pouvons croire (nous devons croire) que pour l’un de ses membres ce sera une punition pendant que pour l’autre ce sera une sanctification.

    Dieu Seul Savant,

    Dieu Seul Juge.

    Nous confessons notre ignorance.


    • MdeP MdeP 20 mai 2014 00:25

      MdeP @ Philouie

      Dieu n’existe pas. La neutralité de Dieudonné sur la question palestinienne non plus. Pas plus que la vôtre.
      Faut pas jouer les archanges quand on n’est qu’un vulgaire kapo comme vous.



    • philouie 20 mai 2014 13:07

      MdeP,

      Ici j’ai essayé de présenter un discours à base religieuse, c’est à dire fondé sur les croyances, les dogmes et la tradition.
      Cependant, il y a évidemment toujours un hiatus entre l’idéal religieux et la réalité du croyant. Par exemple on peut tout à fait être négrophobe et penser que la négrophobie c’est mal. La vie religieuse consiste précisément à cet effort consistant à combler ce hiatus entre la réalité du croyant et l’idéal religieux.

      par exemple, vous ne trouverez que peu de chrétien vivant suivant l’exemple de Jésus, mais ça n’invalide ni le modèle ni le discours correspondant.

      Concernant le conflit palestino-israélien, vous verriez facilement en lisant mes interventions sur ce forum que je n’interviens pas dans ce type de discussion autrement que pour dénoncer ceux qui ramènent la guerre de chez eux chez nous en particulier en attisant la haine de l’autre, l’autre étant pour eux l’arabo-musulman duquel je me sens solidaire.

      Quand à me traiter de kapo, permettez moi de vous faire remarquer qu’il n’y a pas chez moi de camp de concentration à ciel ouvert aussi je vous invite à ôter la poutre de votre oeil et de regarder la réalité en face.


    • MdeP MdeP 21 mai 2014 09:29

      MdeP @ philouie

      On vous a connu moins fuyant.

      Tenez, voici ce que vous avez répondu, le 1er Octobre à 12:56, à Alois Frankergerger dans l’article « Mais pourquoi le Kenya » par Résistance du 1er Octobre 2013 :

      "Par philouie (---.---.166.60) 1er octobre 2013 12:56

      Vous inversez les rôles : les agresseurs sont les USA et Israël."

      Sans blague.

      Vous êtes, à vous tout seul, un camp de concentration à ciel ouvert !


    • philouie 22 mai 2014 20:39

      OUi, pour moi il s’agit d’un constat.
      j’écrivais d’ailleurs le même jour :

      Vous savez, beaucoup disent que c’est la faute aux juifs.
      et que les américains sont à la solde d’Israël.

      Et bien moi je n’y crois pas.

      Je crois au contraire qu’Israël est le bras armé de l’Amérique impériale, son jouet.
      Qu’on prend, qu’on jette.

      Israël, les flammes s’approchent !

      Ce que je voulais dire alors c’est que pour moi, Israël est instrumentalisé par les volonté hégémoniste des groupes militaro-industriels : la question juive, ici, est un prétexte, un masque.

      par contre, en vous lisant, en lisant les remarques que vous me faites et que vous avez faites à LLS et que je vois votre position de soldat sur la défensive, incapable de penser le monde autrement qu’à travers le prisme de la guerre qu’il vit, qu’en réalité, lorsque vous construisez des murs pour vous protéger de ceux que vous considérer comme votre ennemi et que l’on sent bien être, dans le fond le reste du monde, qu’en réalité donc, vous ne construisez pas des murs pour enfermer le peuple palestinien mais bel et bien pour vous enfermer vous-même : Israel le plus grand camp de concentration pour juifs que le monde n’ai jamais connu.


    • MdeP MdeP 24 mai 2014 00:23

      MdeP @ philouie

      Non éduqué et totalement inculte, vous avez en plus 500 ans de retard dans la vue.
      Inadapté et en décalage dans notre siècle, soyez heureux quand même : c’est votre dieu qui vous enterrera. 


    • MdeP MdeP 24 mai 2014 01:36

      MdeP @ philouie

      Vos vieilles ficelles n’intéressent que vous, comme cet « article » qui se situe entre le folklore guerrier et l’obscurantisme. Vous êtes des hommes du passé. 
      Bye bye !

  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 7 juin 2014 03:10

    Preuve par 9 que les peuples sont innocents : Hollande déclare lors des cérémonies de commémoration du débarquement allié que les Allemands ont été victimes du nazisme.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/06/06/ceremonies-du-d-day-hollande-salue-la-memoire-des-civils-normands_4433619_3224.html

    C’est très juste et cela aide à accepter l’idée que les juifs ont, de tous temps, été les premières victimes du sionisme.
    Je ne dis pas ça pour minimiser l’abominable sort fait aux Palestiniens mais pour mettre en lumière la perverse logique victimaire dont joue le sionisme.

    Elle s’apparente à ces pratiques que l’on voit en Inde et qui consistent, par exemple, pour un père, à couper la jambe de son fils ou à le rendre aveugle, afin de susciter l’apitoiement et ainsi augmenter les gains de la mendicité.


    • MdeP MdeP 9 juin 2014 17:33

      MdeP @ Luc Laurent Salvador

      Diplomatie oblige, pourrait-t-on dire ! Mais... 
      C’était pas le moment de froisser Angela ! n’est-ce pas ? vu que c’était, en plus du D Day, le jour J aussi sur l’Ukraine, avec Poutine.
      Mais...
      Hollande serait surtout bien avisé de lire et de reformuler les discours qu’on lui prépare avant de les balancer en public. Quand j’entends, à France Info, de sa bouche « les populations civiles victimes des bombardements alliés » j’éteins ma radio. Je pense qu’il eut été préférable de parler des « populations civiles prises aussi sous les bombardements alliés ».
      Confondre les victimes et les bourreaux, à se stade-là, ce n’est pas qu’une simple erreur politique.


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