Les médiocres au pouvoir
1. Le constat sur les communicants et attachés de Presse des candidats et « élus » du peuple
Je ne sais pas vous, mais j’ai remarqué que tous les candidats à l’élection présidentielle de 2022, déclarés, putatifs ou ayant la volonté d’y aller, sont des médiocres.
Personne ne sort réellement du lot. Ils font tous de la communication qui est devenue leur intérêt central. Le langage que l’ENA use et en abuse est toujours de mise lors des interviews et discours. De la même manière, les directives et autres éléments de langage donnés par les communicants des candidats sont visibles et sautent aux yeux dès que deux ou plus personnes de l’entourage du même candidat s’expriment.
2. Expérience personnelle
J’ai eu l’occasion depuis trois décennies de participer ou d’organiser des rencontres impliquant l’Elysée et/ou différents ministères français et étrangers.
Le constat est simple : on est passé de l’implication personnelle des personnes concernées aux réunions des communicants et attachés de Presse. Je m’explique : Du temps de De Gaulle ou de Mitterrand, l’élu était au centre des annonces et des programmes ; du temps de Macron, de Le Pen, Zemmour, Pécresse et compagnie, les communicants et les gestionnaires d’image ont pris le pas sur les idées. Ils sont devenus les faiseurs de rois et les épicentres des campagnes électorales qui gèrent l’image ainsi que les idées (dans le cas où il y en aurait, ce qui n’est pas toujours le cas !) des candidats.
A l’Elysée, par exemple, sous Macron, il y a une flopée de communicants et attachés de Presse, qui contrôlent tout. Aucun journaliste, correspondant étranger ou membre d’une quelconque délégation ou Organisme ne peut voir « Dieu » ou apercevoir sa Sainteté sans être passé entre les mains de ces sbires. Je n’ai jamais vu autant de communicants et aussi sévères et insistants que sous Macron…
Un autre volet de la même facette
Dans les pays du tiers monde… - pardon on utilise maintenant un subterfuge du langage des communicants et on dit « pays en voie de développement » ; cependant la voie vers le bonheur (des certains très minoritaires) est interminable et quand les « pays en voie de développement » y parviendront au développement (défini par les pays dits développés), les pays dits développés auront des colonies sur Mars. Donc, je disais que dans les « pays en voie de développement », les candidats et les « élus » du peuple s’entourent des communicants, mais également d’avocats et de juristes. D’une part, pour communiquer pardi et d’autre part pour sortir de la m..… des magouilles, apprises auprès les pays dits développés.
Tout cela ne date pas d’aujourd’hui, bien évidemment. Les civilisations européennes, notamment grecque et romaine, ont érigé en science ces pratiques.
Payer de sa personne
Un événement historique qui a fait couler beaucoup d’encre à Athènes concerne la décapitation / mutilation des statues d’Hermès ornant les rues à l’époque classique d’Athènes :
Les faits
Peu avant l'appareillage de la flotte athénienne partant pour la Sicile, en 415 av. J.-C., sous le commandement d’Alcibiade, on découvre que tous les Hermaï (Hermès) de la ville avaient été mutilés, sauf un, celui de la tribu Egéide. Les Hermaï étaient des représentations grossières du dieu Hermès, souvent de la forme d'un buste surmontant un bloc quadrangulaire. Ils avaient pour fonction de sanctifier et de marquer les limites : seuils, carrefours, etc[1].
Le vandalisme eut lieu en une nuit, et on accusa les habitants de Corinthe du méfait, parce qu'ils auraient voulu dissuader les Athéniens d'attaquer leur colonie, Syracuse. La population et l’Assemblée du peuple n'eut que faire de la rumeur, et décida d'examiner l'accusation du politicien démagogue Androclès, qui meurt assassiné en 411[2].
Alcibiade qui voyait un danger d’annulation de son expédition en Sicile fut accusé d’être à l’origine des mutilations, afin d’accuser les Corinthiens et partir à la tête de la flotte athénienne contre Syracuse.
Par ailleurs, il est à noter qu’Alcibiade a été élu par l’Assemblée du peuple athénien aux plus hautes fonctions de la ville grâce à son charme. On disait que n’étant pas favori aux élections, il s’est habillé avec un chiton (une sorte de chemise longue ou de tunique formée par une pièce d’étoffe pliée dans le sens de la hauteur, et cousue latéralement ; un des côtés pouvait rester ouvert ou être fermé par des agrafes) très court et décolleté, lors du discours des candidats. De cette façon, il a séduit les votants qui l’ont élu… Des fois il ne faut vraiment pas grande chose pour entrer dans l’histoire !
P.S. : La communication est devenue le centre des préoccupations de tout candidat ; le font des questions et les programmes sont secondaires et annexes à ce fléau devenu science, d’après les catégorisations des choses et comportements. Décidément, les communicants ont bien travaillé pour ériger ce schmilblick en science !