Les morts ne sont pas un paillasson politique
Mardi 17 Novembre 2015 s'est tenu à l'Assemblée nationale une séance de questions au gouvernement. Dans le contexte post-attentat et de deuil national, la classe politique avait rendez-vous avec la dignité. Pour la dignité, vous repasserez.
Alors que Jean Glavany évoque une question sur la France mobilisée. Question qui n'en n'est pas vraiment une mais plutôt un appel à la classe politique : "Etre digne de ces moments et de ces débats" précise le député. Puis il poursuit : "Il y a le peuple français qui saigne, qui entoure de son affection les victimes et leurs proches [...] et qui s'accroche à ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.[...] .Le peuple français qui est debout et courageux. [...]Le peuple français veut dominer sa peur, il faut le mobiliser".
Le Premier Ministre Manuel Valls répond alors. Dès le début de son intervention il est coupé par M. de la Verpillière, député de la 2nde circonscription de l'Ain. Puis il se lance dans un hommage aux forces d'intervention républicaine :
"Je vous le dis avec la plus grande fermeté. Avec le ministre de l'Intérieur, nous ne laisserons jamais mettre en cause l'action de ces hommes qui dans des conditions difficiles ont sauvé des vies. Ce commissaire qui est rentré dans le Bataclan, qui a abattu un terroriste. Ces unités d'élite de la BRI qui sont rentrés dans des conditions particulièrement difficiles. Je veux rendre hommage aux policiers, aux gendarmes à nos militaires. Je veux rendre hommage aux services de santé, à la sécurité civile, aux sapeurs pompiers. Je veux rendre hommage aux enseignants lundi qui ont accompli leur travail d'accueil des élèves et qui font vivre la République tous les instants. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui sont debouts et qui représentent nos services publics, la force et la puissance de l'Etat. Oui ce sont ces hommes et ces femmes comme tous les Français qui manifestnet aujourd'hui leur volonté de faire face au terrorisme. Et aujourd'hui comme demain, nous devrons en permanence penser aux victimes et à leurs proches, de penser à ceux qui permettent à la France de résister, parce qu'il s'agit bien de résister. Et nous devons le faire non pas par intermittence mais en permanence."
Les députés de la majorité en appui à cet hommage applaudissent et se lèvent. Les députés de l'opposition refusent cet hommage. Seuls quelques applaudissement bien mous et très épars se font entendre dans les rangs de l'opposition.
L'Union nationale n'interdit pas le débat.
Contrairement à ce que les politiciens de l'opposition proclament, l'Union nationale n'interdit pas le désaccord. Oui on a le droit d'avoir une analyse différente de la situation. Oui on a le droit d'avoir un déssacord sur des choix politiques. Oui on a le droit d'avoir des propositions alternatives. Ce que l'Union nationale interdit ce n'est pas le désaccord, ce n'est pas le débat. Ce que l'Union nationale interdit c'est l'absence de retenue, l'absence de dignité, l'absence de respect et l'abandon des petits calculs politiciens.
Le sangé versé, paillaisson des caclculs politiciens
Ce qui s'est passé hier à l'Assemblée n'est pas le résultat d'une réaction spontanée, d'une réaction analysée, pleinement réfléchie, mais celui d'une stratégie politique, que dis-je d'un calcul politicien. Si les cadres du parti Les Républicains admettent le choix délibéré de mettre en première ligne les durs du parti : les Sarkozy, Jacob et Lelouch . (L'information est par ailleurs reprise par le journal Le Monde ), il s'agit donc bel et bien d'une stratégie politique. De fait, la réaction des députés de l'opposition est un choix politique, délibéré, pensé, planifié, auquel il faut être aux ordres. Ce choix politique doit être mis en cohérence avec ses actes : celui du refus de l'hommage aux forces qui ont permis d'organiser la sécurité du pays. On a parfaitement le droit de refuser de rendre cet hommage. L'Etat de droit le permet. Refuser de rendre ici hommage aux forces d'intervention qui sont intervenues (et continuent d'intervenir ) dans des conditions particulièrement dégradées et difficiles relève non seulement de l'infantilité politique, mais aussi de l'indignité politique et républicaine. Qualificatif qui ne peut plus leur être apposé. La République n'est rien sans les forces qui permettent de lier la Nation. On a le droit de le refuser mais encore faut-il avoir le courage de l'assumer. Courage bien facile pour grimacer devant les caméras, fanfaronner dans les dîners en ville. Exercice plus périlleux devant la douleur d'un peuple meurtri, témoignage d'une déconnexion totale avec les réalités sociales et sociétales d'aujourd"hui. Evidemment les échéances électorales à venir n'arrangent rien. Mais au-delà des partis, au-delà des confessions, rien, absolument rien ne permet d'utiliser les morts comme paillasson des calculs politiciens. Cette infâme indignité politique à refuser l'appui aux forces vives de ce pays est la preuve d'un rejet d'un pays, de leur pays auxquels ils aspirent pourtant à en prendre les rennes.
Mesdames et Messieurs les politiciens, vous êtes indignes !
Pour vous faire une opinion, retrouvez l'intégralité des questions au gouvernement sur le site de l'assemblée nationale : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.3368511_564b7d3f14c7e.questions-au-gouvernement---mardi-17-novembre-2015-17-novembre-2015