mercredi 18 novembre 2015 - par barkhane

Les morts ne sont pas un paillasson politique

Mardi 17 Novembre 2015 s'est tenu à l'Assemblée nationale une séance de questions au gouvernement. Dans le contexte post-attentat et de deuil national, la classe politique avait rendez-vous avec la dignité. Pour la dignité, vous repasserez.

Alors que Jean Glavany évoque une question sur la France mobilisée. Question qui n'en n'est pas vraiment une mais plutôt un appel à la classe politique : "Etre digne de ces moments et de ces débats" précise le député. Puis il poursuit : "Il y a le peuple français qui saigne, qui entoure de son affection les victimes et leurs proches [...] et qui s'accroche à ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.[...] .Le peuple français qui est debout et courageux. [...]Le peuple français veut dominer sa peur, il faut le mobiliser".

Le Premier Ministre Manuel Valls répond alors. Dès le début de son intervention il est coupé par M. de la Verpillière, député de la 2nde circonscription de l'Ain. Puis il se lance dans un hommage aux forces d'intervention républicaine : 

"Je vous le dis avec la plus grande fermeté. Avec le ministre de l'Intérieur, nous ne laisserons jamais mettre en cause l'action de ces hommes qui dans des conditions difficiles ont sauvé des vies. Ce commissaire qui est rentré dans le Bataclan, qui a abattu un terroriste. Ces unités d'élite de la BRI qui sont rentrés dans des conditions particulièrement difficiles. Je veux rendre hommage aux policiers, aux gendarmes à nos militaires. Je veux rendre hommage aux services de santé, à la sécurité civile, aux sapeurs pompiers. Je veux rendre hommage aux enseignants lundi qui ont accompli leur travail d'accueil des élèves et qui font vivre la République tous les instants. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui sont debouts et qui représentent nos services publics, la force et la puissance de l'Etat. Oui ce sont ces hommes et ces femmes comme tous les Français qui manifestnet aujourd'hui leur volonté de faire face au terrorisme. Et aujourd'hui comme demain, nous devrons en permanence penser aux victimes et à leurs proches, de penser à ceux qui permettent à la France de résister, parce qu'il s'agit bien de résister. Et nous devons le faire non pas par intermittence mais en permanence."

Les députés de la majorité en appui à cet hommage applaudissent et se lèvent. Les députés de l'opposition refusent cet hommage. Seuls quelques applaudissement bien mous et très épars se font entendre dans les rangs de l'opposition. 

 

L'Union nationale n'interdit pas le débat.

Contrairement à ce que les politiciens de l'opposition proclament, l'Union nationale n'interdit pas le désaccord. Oui on a le droit d'avoir une analyse différente de la situation. Oui on a le droit d'avoir un déssacord sur des choix politiques. Oui on a le droit d'avoir des propositions alternatives. Ce que l'Union nationale interdit ce n'est pas le désaccord, ce n'est pas le débat. Ce que l'Union nationale interdit c'est l'absence de retenue, l'absence de dignité, l'absence de respect et l'abandon des petits calculs politiciens.

Le sangé versé, paillaisson des caclculs politiciens

Ce qui s'est passé hier à l'Assemblée n'est pas le résultat d'une réaction spontanée, d'une réaction analysée, pleinement réfléchie, mais celui d'une stratégie politique, que dis-je d'un calcul politicien. Si les cadres du parti Les Républicains admettent le choix délibéré de mettre en première ligne les durs du parti : les Sarkozy, Jacob et Lelouch . (L'information est par ailleurs reprise par le journal Le Monde ), il s'agit donc bel et bien d'une stratégie politique. De fait, la réaction des députés de l'opposition est un choix politique, délibéré, pensé, planifié, auquel il faut être aux ordres. Ce choix politique doit être mis en cohérence avec ses actes : celui du refus de l'hommage aux forces qui ont permis d'organiser la sécurité du pays. On a parfaitement le droit de refuser de rendre cet hommage. L'Etat de droit le permet. Refuser de rendre ici hommage aux forces d'intervention qui sont intervenues (et continuent d'intervenir ) dans des conditions particulièrement dégradées et difficiles relève non seulement de l'infantilité politique, mais aussi de l'indignité politique et républicaine. Qualificatif qui ne peut plus leur être apposé. La République n'est rien sans les forces qui permettent de lier la Nation. On a le droit de le refuser mais encore faut-il avoir le courage de l'assumer. Courage bien facile pour grimacer devant les caméras, fanfaronner dans les dîners en ville. Exercice plus périlleux devant la douleur d'un peuple meurtri, témoignage d'une déconnexion totale avec les réalités sociales et sociétales d'aujourd"hui. Evidemment les échéances électorales à venir n'arrangent rien. Mais au-delà des partis, au-delà des confessions, rien, absolument rien ne permet d'utiliser les morts comme paillasson des calculs politiciens. Cette infâme indignité politique à refuser l'appui aux forces vives de ce pays est la preuve d'un rejet d'un pays, de leur pays auxquels ils aspirent pourtant à en prendre les rennes. 

 

Mesdames et Messieurs les politiciens, vous êtes indignes ! 

 

Pour vous faire une opinion, retrouvez l'intégralité des questions au gouvernement sur le site de l'assemblée nationale : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.3368511_564b7d3f14c7e.questions-au-gouvernement---mardi-17-novembre-2015-17-novembre-2015



10 réactions


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 18 novembre 2015 19:18

    C’est le gouvernement qui se pare des plumes du paon en sous-entendant que c’est son action qui a permis l’intervention réussie des forces de l’ordre, alors qu’il a mené une politique mettant sans cesse des bâtons dans les roues des policiers et les exposant inutilement en faisant relâcher des criminels.
    Les députés de l’opposition ont très bien vu la manœuvre, prendre tout le crédit d’une action dont ils ne sont pour rien, et ont tout naturellement refusé d’entrer dans ce jeu biaisé.


    • barkhane 18 novembre 2015 22:09

      @Gilles Mérivac
      Tout l’abord, la question de l’article porte la reconnaissance et l’hommage aux forces de sécurité et de santé qui ont été aux premières lignes ce week end.

      Ensuite, toute politique quelqu’elle soit est contestable. Ce n’est pas le problème. Sur ce point, je ne suis pas sûr que l’opposition qui a ouvert la boîte de Pandore libyenne et soutenu de façon outrageuse le Qatar soit les mieux placés pour être donneur de leçons...Il ne faudrait pas oublier que Sarkozy a supprimé plus de 12000 postes dans les forces de police et de gendarmerie. Autant de forces de sécurité supprimé dans les campagnes et les quartiers sensibles qui ont reduit le maillage sécuritaire dégradé, sans compter la politique carcérale qui a plu à l’éclectorat mais a transformé les prisons en camps d’embrigadement dont on voit aujourd’hui le résultat. Que chacun balaye devant sa porte...
      La dignité, la prudence et la responsabilité me semblerait plutôt de mise dans ces circonstances, car dans cette histoire personne n’est blanc, personne n’est noir...

    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 19 novembre 2015 09:11

      @barkhane
      « Ce n’est pas le problème. »
      Si, c’est justement le problème. Quand on nie la réalité de l’islamisme rampant dans les cités sous le prétexte fallacieux du vivre ensemble, quand on refuse des mesures de rétorsion élémentaires comme de virer les imams salafistes, il en résulte de attentats comme celui qui vient de se produire. Il est donc normal d’être en colère, et le fait que le gouvernement précédent n’ait pas été non plus à la hauteur n’est pas une consolation. Au fait, il a bien fait une ouverture à gauche, non ?
      Je me marre quand je me rappelle les articles sur les repas halal ou pas, avec des arguments de jésuites, et là, pof ! plus de repas communautaire d’un seul coup.


    • philouie 19 novembre 2015 09:31

      @Gilles Mérivac
      A moins que ce ne soit pas des islamistes.
      Déjà Charlie Hebdo
      Déjà le 11 septembre.
       
      Et on vous mène à la guerre comme des moutons.
      bééééee....


    • JDCONSEIL 19 novembre 2015 16:34

      @Gilles Mérivac
      Pouvez-vous me dire Monsieur Mérivac ce que les Jésuites viennent faire dans ce débat ? On peut tenter d’appeler bien des références à plus ou moins juste titre pour justifier l’injustifiable attitude des membre d’un parti qui s’est baptisé les républicains, ce dont, semble-t-il, vous ne vous privez pas non plus, mais de grâce n’appelez pas les jésuites qui eux n’ont pas d’arguments mais des idées, voire des croyances. 


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 20 novembre 2015 15:04

      @JDCONSEIL
      L’expression « argument de jésuites » signifie que les arguments présentés sont spécieux ou alambiqués, c’est une expression courante.


  • Samson Samson 18 novembre 2015 20:42

    Même lors des circonstances les plus tragiques, ces gens qui - tout dévoués à la défense des lobbies qui les financent et toujours plus ignorants du ressenti des citoyens qu’ils prétendent représenter - s’avèrent rigoureusement incapables de sortir de leurs petits calculs politiciens, de leur bassesse ordinaire et de leur vulgarité « décomplexée ».

    Même si je n’ai pas l’honneur d’en être citoyen, je reste persuadé que - tant à « gauche » qu’à « droite » - la République vaut mieux que la perpétuation de leurs pouvoir et l’instrumentalisation de leurs petits intérêts !

    L’histoire - et l’électeur - jugeront !
     smiley


  • Le p’tit Charles 19 novembre 2015 07:48

    Le sangé versé, paillaisson des caclculs politiciens...de TOUS les politiciens sauf....le FN qui prend de la hauteur face à la meute puante qui se partage le pouvoir depuis des années et dénonce ce qu’aujourd’hui les collabos reprennent en coeur.. ?

    Je ne suis pas FN...juste un constat que tous les Français avec un peu d’honneur peuvent faire...

  • ETTORE ETTORE 19 novembre 2015 12:20

    J’avais peur que le FN ne touche à la constitution Française une fois au pouvoir.

    Et ce sont ces vendus de la « Gauche » qui le font ! et sans le rouge aux joues, juste avec du sang .........sur les mains. !!!!

  • petit gibus 19 novembre 2015 14:33
    Les morts ne sont pas un paillasson politique

    Très beau titre  smiley
    Et j’ajouterai ni ici un paillason pour justifier nos propres appartenances politique

Réagir