lundi 3 février - par Patrice Bravo

Les projets des BRICS sont hors portée des menaces occidentales

La majorité mondiale poursuivra son développement sans porter grande attention aux menaces et pressions émanant d’une minorité planétaire dépassée par les événements contemporains. Ces menaces et sanctions unilatérales n’impressionnent plus. Du moins ceux qui ont pleinement assumé leur souveraineté.

Un article intéressant est paru dans le South China Morning Post (SCMP), quotidien anglophone chinois basé à Hong Kong, écrit dans la rubrique Opinion par deux experts occidentaux, en l’occurrence William R. Rhodes et Stuart P.M. Mackintosh. Le premier étant l’ancien PDG de la banque étasunienne Citibank et l’actuel dirigeant de la compagnie de consulting R. Rhodes Global Advisors. Le second, ressortissant britannique, est quant à lui le directeur exécutif du Group of Thirty (G30), un think tank basé à Washington.

Dans ledit article, les deux experts anglo-étasuniens, liés au secteur de la finance, reconnaissent que les BRICS sont devenus une base de pouvoir alternative hors de portée des Etats-Unis et de leurs alliés, ainsi qu’un contrepoids croissant à l’influence étasunienne à l’échelle mondiale. Toujours selon eux, les BRICS pourront éclipser le G20 en tant que forum clé pour de nombreux Etats du monde. Et font notamment référence au sommet des BRICS de Kazan 2024, en Russie, qui a marqué les esprits de par son ampleur. Tout en notant l’incapacité des dirigeants occidentaux de réaliser leur espoir à faire isoler la Russie.

Enfin, les deux auteurs rappellent nombre de convergences de points de vue au sein des BRICS. Comme un consensus relatif en matière de soutien à la Russie dans son affrontement actuel face à l’Occident, l’opposition aux sanctions unilatérales, et le travail actif qui vise à réduire la domination du dollar US sur le commerce international.

En termes de perspectives, si les éléments mentionnés dans l’article n’ont rien de particulièrement nouveau, il faut reconnaître qu’une fois de plus c’est du côté anglo-saxon qu’apparait une reconnaissance, évidemment sans grande joie, des réalités contemporaines qui vont à l’encontre des objectifs des régimes occidentaux. Chose extrêmement rare, voire inexistante, dans l’espace européiste bruxellois qui semble se diriger vers une dictature totale pure et simple.

Pour ce qui est des menaces que l’actuel chef du régime washingtonien, Donald Trump, envoie y compris en direction des BRICS, il est important de comprendre qu’au-delà du fait que le monde contemporain ne se trouve plus dans la phase du diktat occidental, il faudrait surtout rappeler que les USA dépendent énormément des marchés des nations BRICS, aussi bien en matière d’importations que d’exportations, cela signifiant que le fait d’imposer une relation de maître à vassal de type USA-UE, ne s’appliquera certainement pas aux BRICS, aux nations du Sud global et à la majorité mondiale de manière générale.

D’autant plus à l’heure des réalités géoéconomiques contemporaines que même les experts les plus proches des intérêts financiers occidentaux ne peuvent se permettre d’ignorer. Et ce au moment où la concurrence ne concerne plus seulement l’influence géopolitique et géoéconomique à l’échelle mondiale, mais touche également au secteur des hautes technologies.

Comme le note par ailleurs bien Oleg Yanovsky de l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou et associé général d’Aethon (une société de capital-risque axée sur les technologies) dans un autre article d’opinion pour South China Morning Post – dans le marathon mondial pour la suprématie technologique, la taille des BRICS a toute son importance. Et que la collaboration et la flexibilité des BRICS donnent à la Chine et à la Russie, en qualité de leaders de l’organisation, un avantage significatif sur l’Occident, un Occident de plus en plus défensif et restrictif.

En effet, et dans le cadre de l’ère contemporaine, à défaut d’avoir accepté un monde d’inclusion et de collaboration à l’échelle globale sans arrogance ni condescendance, le petit espace occidental se retrouve face à la dure réalité d’être non seulement une évidente minorité planétaire, chose qu’il a toujours été, mais plus que cela – étant incapable de faire preuve d’un minimum d’adaptation aux règles de l’ordre mondial multipolaire – se retrouve dans une posture de restrictions en masse et de menaces stériles. Pendant ce temps, la majorité mondiale continue simplement de travailler.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6606



14 réactions


  • sylvain sylvain 3 février 18:19

    Arrete un peu avec le pipo des BRICS multipolaire qui sont inclusifs et collaboratifs cher propagandiste russe.

    Tu sais bien que les BRICS se tirent a peu pres tous dans les pattes, et que si ils s’unissent, ce sera derriere  la chine, qui represente 70% du PIB de l’ensemble.

    Chine qui veut que ce soit sa monnaie qui soit la monnaie de reserve de la banque des BRICS, et donc le nouveau dollar de l’autre partie d’un monde bipolaire, et pas multipolaire. Contrairement a ton pays qui a proposee un panier de monnaie et s’est vu mis a part,« interdit bancaire » de la ... banque des brics, et qui voit sa monnaie partir en couille.

    Chine qui defend le liberalisme, politique economique imperialiste qui lui permettra d’ecraser l’industrie de ses concurrents... BRICS.

    Le seul truc vrai la dedans, c’est qu’effectivement l’occident a perdu le controle du monde


    • jjwaDal jjwaDal 4 février 16:49

      @sylvain
      Il est question d’un panier de monnaies et non de la monnaie chinoise, ce que refuseraient l’Inde et la Russie, mettant à bas tout l’édifice.
      Par ailleurs projeter sur la Chine nos pulsions impériales semble oublier qu’elle n’a jamais constitué un empire, n’a pas cherché à coloniser la planète entière et que si elle fut agressée à la fois par les japonais et les européens elle n’a jamais rendu la monnaie.
      Nos dirigeants suffisent amplement à nous envoyer dans les poubelles de l’histoire sans que la Chine lève le doigt. Pourquoi se fatiguerait-il quand nous faisons le travail de destruction de notre puissance à leur place ?


    • sylvain sylvain 4 février 21:01

      @jjwaDal
      A mon avis, tu ne comprend rien au processus industriel et a la finance qui va avec. La chine n’a pas le choix, au vu de ce dans quoi elle s’est lancee, que de faire croitre son systeme industriel encore et encore, et pour ca elle a besoin de ce que l’amerique a, une monnaie hegemonique. Tu pretes bien trop d’importance a l’humain, a la culture : pourtant, il est aisee de voir que la chine a fait un copie colle quasi parfait de l’occident. Pour se developper le systeme technologique ne nous a jamais demande notre avis.

      Bien sur que la russie et la chine ne veulent pas du yuan comme nouveau dollar, mais ce qui se passe, c’est que la russie se dirige doucement vers une situation ou elle n’aura pas le choix, sa monnaie part en couille et elle ne peut pas se le permettre dans sa situation actuelle. C’est pour ca qu’elle negociera avec trump, qu’elle espere que ca se passera le plus vite possible, et que lui fera des concessions : il ne faut pas que la russie fasse du yuan un nouveau dollar


    • jjwaDal jjwaDal 5 février 05:19

      @sylvain
      Je ne suis pas sûr que l’incompréhension vienne de moi. La culture chinoise est très différente de la culture des élites occidentales. Pour eux par ex la copie n’est jamais un plagiat et le rôle d’un dirigeant c’est de laisser à ses descendants l’image de quelqu’un ayant fait progresser la richesse collective.
      Leur structure sociale est fondamentalement méritocratique et il serait impossible chez eux qu’un « Trump » arrive au pouvoir. Par ailleurs leur économie capitaliste a une forte composante d’industries publiques et chez eux la politique dicte les orientations industrielles quand chez nous les industries et surtout la finance mènent le bal et donne des ordres aux politiques publiques.
      La Russie est sur le déclin sur la scène mondiale dû fait de sa démographie mais l’Inde ne peut que faire jeu égal avec la Chine sur le plus long terme et n’acceptera JAMAIS la devise chinoise comme nouvelle monnaie des BRICS.
      Il me semble que vous prenez les pratiques de la finance actuelle comme des saints sacrements. Ayant la plupart des ressources dont une économie moderne a besoin, la Russie est un des très rares pays qui pourrait vivre en autarcie, la monnaie créée par leur banque centrale servant juste de lubrifiant aux échanges et des pays majeurs comme l’Inde et la Chine ont vitalement besoin de ses ressources alimentaires et énergétiques, donc peu de problèmes pour équilibrer leur balance du commerce extérieur.
      L’Etat Russe pourrait fort bien emprunter des sommes vertigineuses à sa Banque centrale à taux zéro, remboursables dans 99 ans. A échéance, sa Banque récupérerait la somme prêtée équilibrant ses comptes qui d’ailleurs n’ont pas à l’être puisqu’elle peut compenser ses pertes en créant de la monnaie. Sauf que pour l’Etat russe la somme remboursée (via l’inflation) ne représenterait plus alors qu’une quantité négligeable dans son budget. Par ailleurs si des Banques publiques prêtaient aux particuliers et entreprises, l’argent des intérêts abonderait les caisses de l’Etat au lieu d’arroser des entités privées, diminuant de fait le montant d’impôt directs ou non demandé à la population, enrichissant les particuliers et favorisant la demande.
      Nous ne sommes pas l’alpha et l’omega en matière d’organisation sociale et de finance vous savez et donc bien plus d’options sont ouvertes que vous ne pensez le savoir, à mon humble avis.


  • Jacques Baud

    https://www.youtube.com/watch?v=rzv6FjBssus&t=1s

    Jacques Baud : Iran- Israël et le service de renseignements suisse


  • Cela commence à se voir que c’est l’année des serpents et autres pourris vénéneux ....


  • Les unités d’assaut russes ont capturé tout un groupe de soldats ukrainiens dans la région de Velikaya Novosyolka.
    Comme d’habitude, tous sont « cuisiniers » et « mobilisés ».
    L’un de ces « chefs » n’a pas voulu se rendre, résultat à la fin de la vidéo


  • https://qactus.fr/2025/02/04/usa-des-employes-de-laeroport-arretes-pour-avoir-pretendument-divulgue-des-images-du-crash-de-dc/
    USA : Des employés de l’aéroport arrêtés pour avoir prétendument divulgué des images du crash de DC. – L’Informateur


    • AmonBra AmonBra 4 février 15:49

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

      L’hélico se dirige droit sur l’avion comme si son pilote ne voyait rien ou comme si il n’avait pas de pilote à bord, défaut du pilote automatique près d’un aéroport civil ? 

      Très gênant pour l’U$ Army et coûteux juridiquement. . .


    • Seth 4 février 16:25

      @AmonBra

      Je ne suis pas sûr que les hélicos disposent d’un pilote automatique. De plus ils sont en général très limités sur un aéroport civil où ils sont un danger et ne doivent pas être présents sur les couloirs des avions en approche en descente.


    • microf 4 février 16:35

      @AmonBra

      Mon sixième sens me dit Il ya quelque chose qu´on cache sur cet accident, mais tot ou tard, cela se saura.


    • jjwaDal jjwaDal 4 février 16:43

      @AmonBra
      L’explication est probablement celle donnée dans cette vidéo. En gros un concours de circonstances dans lequel l’absence d’un second observateur à l’arrière de l’hélicoptère aura été fatal pour un vol « à vue » (savoir par ex que les pilotes ne voient que dans un angle de l’ordre de 22° de part et d’autre de la trajectoire à l’avant, avec des contraintes voisines à l’arrière.
      L’avion approchait dans un angle mort et la tour de contrôle n’a pas mentionné l’existence d’un second appareil moins problématique pour l’hélicoptère qui a été vu par l’équipage se croyant alors hors de danger.


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