mercredi 17 décembre 2008 - par Patrick Gaudray

Les Shadoks sont-ils au pouvoir ?

À y bien regarder, il semble que nombre de principes qu’on peut envisager pour expliquer la politique actuelle en France sont tirés d’un feuilleton télévisé populaire il y a des années, les Shadoks.
Les exemples que je choisirai pour illustrer mon propos seront issus de l’univers de mon activité professionnelle, la recherche scientifique, mais je crois que chacun pourra, pour ce qui le concerne, imaginer la maxime qui s’adapte le mieux à son cas personnel.

On reproche souvent aux jeunes, à certains jeunes, d’oublier la réalité au profit d’un monde virtuel créé et alimenté par nombre de jeux vidéo ou de feuilletons TV pseudo réalistes. Il est vrai que leur évolution technologique, ainsi que la sophistication croissante des animations et des alibis scientifiques utilisés a vocation à semer le trouble dans les esprits.

Alors, on s’interroge : comment se fait-il que les grands qui nous gouvernent puissent réaliser le même type de transfert avec le monde virtuel des Shadoks dont le graphisme est, en apparence, rudimentaire et la connexion avec la dure réalité d’un mode supposément réel prétendument absente.

Ressemblons-nous à ces créatures étranges qui pondaient des œufs en fer et qui pompaient, pompaient, redoutant sans doute ce qui pourrait se passer si elles arrêtaient de pomper (Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas) ? Certes, non ! Encore que …

Quelle maxime Shadok peut-elle conduire un Président de la République (le nôtre, dans son discours lors des premières assises européennes de l’innovation à la Cité des Sciences et de l’Industrie le 9 décembre dernier) à qualifier d’EXCELLENT le rapport d’évaluation de l’Inserm, le grand organisme français de la santé et de la recherche médiale qui lui a été remis récemment, lorsque ce rapport propose la disparition de ce même Institut Inserm ? Peut-être celle-ci : Si ça fait mal c’est que ça fait du bien.

Le Président poursuit, à l’adresse de sa ministre de la recherche (qui, d’ailleurs, n’est pas seule en charge de l’Inserm qui dépend également du ministère de la santé) : "J’en appliquerai l’intégralité, Valérie, des recommandations (…) Et aucun des organismes de recherche française n’échappera à ces réformes. Si on veut être fâché avec moi, voilà une bonne raison. Il n’y aura pas la réforme pour les autres et pas pour certains. Il y aura la réforme pour tout le monde". Là, on a le choix des principes : soit Quand on sait pas où l’on va, il faut y aller !! ...et le plus vite possible, soit En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.

Enfin, toujours dans le même discours, le même n’a pas su s’empêcher de mettre en cause, une fois encore, un autre grand organisme de recherche français, le CNRS. Vous savez, le seul organisme publique qui a su nous donner des prix Nobel de médecine et physiologie encore cette année … Je le cite : " Le CNRS avait un privilège rare au niveau mondial, celui de l’autoévaluation. Remarquez si c’est une nouvelle méthode de gouvernement, je vois quelques avantages à me l’appliquer. Mais non, étrangement, on constate que cette autoévaluation aboutit rarement à dynamiser les structures et à réorienter les efforts vers les meilleures équipes. C’est un système, je le dis très tranquillement, qui ne peut pas durer."

Une telle ironie dans le propos et une telle mauvaise foi dans l’affirmation sont plus encore qu’incompréhensibles, insupportables. C’est vrai que l’Inserm vient de subir sa première évaluation par l’organisme public AERES, j’allais dire l’usine à gaz, qui vient d’être mise en place par le gouvernement. C’est vrai aussi que le CNRS n’a pas encore eu le temps de "passer à la moulinette".

Mais il convient de rappeler que l’activité du CNRS était évaluée par une structure indépendante, le Comité National de la recherche scientifique. Bien sûr, la qualité de ses travaux était, de façon récurrente, sujette à débats, et vivement attaquée sur deux points principaux : le Comité National est hébergé par le CNRS, et ses sections d’évaluation comptent des (trop de ???) membres élus.

Alors, par pur plaisir de dénigrer le plus grand organisme français, et même européen, de recherche scientifique, on parle d’autoévaluation, en un seul mot : la honte absolue. Ainsi, le pouvoir finira bien par avoir la peau du navire amiral de la recherche nationale, avant ou après son soixante-dixième anniversaire en octobre prochain (acte de naissance du CNRS) : le harcèlement finit toujours par payer. Ici, pas de problème pour trouver la maxime Shadok qui inspire les propos du Président : Pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes.
Et là, le CNRS a l’habitude !!!



59 réactions


  • Fergus fergus 17 décembre 2008 10:31

    "Le CNRS avait un privilège rare au niveau mondial, celui de l’autoévaluation. Remarquez si c’est une nouvelle méthode de gouvernement, je vois quelques avantages à me l’appliquer."

    Ah bon, ce n’est pas ce qu’il fait en permanence, notre Rodomont élyséen ?


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 12:16

      En réalité, Sarkozy semble vouloir rapprocher le fonctionnement de l’ensemble de la recherche française de celui de la recherche placée sous la coupe des secteurs les plus influents et incontrôles de la coupole médicale. Nous pensons que c’est une très mauvaise politique. Dans notre dernier article, nous venons d’écrire ce matin :

      CNRS, INSERM et budget de la recherche publique française

      "Quant à la politique générale de Valérie Pécresse cherchant à imposer à l’ensemble de la recherche française des schémas et des modes de fonctionnement largement inspirés par ceux des milieux médicaux influents ancrés sur le quadripôle université - hôpitaux - recherche - secteur privé, il ne semble pas, non plus, que la référence à un « modèle américain » soit pertinente

      Le fonctionnement de la recherche médicale aux Etats-Unis fait l’objet depuis des années de critiques récurrentes, que des affaires comme celle d’un psychiatre professeur à Harvard, ou celle des expériences avec des patients à l’Hôpital de Seattle semblent relancer encore."

      (fin de citation)

      En passant, pour le cas où l’info pourrait intéresser des reporters citoyens :

      Une Assemblée Générale des personnels de recherche en Sciences de la Vie et en Santé des différents organismes est prévue pour le 18 décembre de 11h30 à 13h30

      Lieu :
      Grand Amphithéatre Farabeuf des Cordeliers, 15 rue de l’Ecole de Médecine Paris 6eme, Métro Odeon Saint Michel ou Luxembourg

      Indépendance des Chercheurs


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 12:42

      Un autre exemple d’autoévaluation gouvernementale : le projet de fusion forcée de la Biologie et de la recherche médicale dans un institut unique, que veut imposer Valérie Pécresse. Quels sont les intérêts derrière un tel projet ?

      Cette opération a été lancée avec la caution des comités ad hoc de l’AERES, dont l’actuel président nommé en juillet 2007, Jean-François Dhainaut, avait présidé en octobre 2006 le Comité scientifique d’organisation de la Convention de l’UMP intitulée : « Science de la connaissance : le nouvelle frontière ». La mission de l’AERES est-elle scientifique ou politique ?

      Il n’existe aux Etats-Unis aucun équivalent d’un tel institut unique : le financement de la Biologie est au moins aussi diversifié qu’en France, et personne ne s’en gargarise. Où veut-on en venir avec tout ce bruit de la part de Sarkozy et du gouvernement français ?

      Voir notre article CNRS, INSERM, Biologie et rapport Godet (I) , où nous avons soulevé cette question :

      "La prétendue « réforme » tendant à la création d’un grand Institut unique pour la Santé et la Biologie, qui de surcroît céderait progressivement aux universités son rôle d’opérateur, est souvent prèsentée par Nicolas Sarkozy et par le gouvernement français comme correspondant à un « modèle américain ». Mais il suffit de faire le tour des sites fédéraux de la recherche US pour constater que la réalité aux Etats-Unis est très différente. Voir nos articles du 4 décembre, du 7 décembre et du 14 décembre. L’opération entreprise par Valérie Pécresse risque plutôt de correspondre aux intérêts étroits de quelques firmes industrielles."

      (fin de l’extrait)

      Précisément, c’est la question des intérêts des grandes firmes industrielles qui serait à creuser. Certaines multinationales de la pharmacie, de l’alimentation "spécialisée" et de domaines proches peuvent avoir intérêt à mettre la main sur tout ce secteur de la recherche publique. 

      Indépendance des Chercheurs



    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 20:31

      Merci beaucoup pour ces commentaires qui apportent un peu de sérieux dans le débat !!!
      C’est vrai, je l’avoue, ainsi que Bernard Dugué le dit plus bas, j’ai poussé un coup de gueule ! Que nous reste-t-il d’autre devant un tel harcèlement ?


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 21:53

      Bonjour Patrick Gaudray,

      A une AG récente, nous avions proposé d’adresser des tracts à la population et de faire une campagne "grand public" conséquente.

      Expliquer aux gens, par exemple, ce qui risque de leur arriver en matière de médicaments ou d’alimentation, et dans bien d’autres domaines, s’ils restent devant la télé regarder les programmes que l’on sait pendant que la recherche publique perd son indépendance.

      Lorsque nous avons ouvert le blog "La Science au XXI Siècle", le premier article (du 7 mars dernier) a été celui-ci :

      L’indépendance des chercheurs, un grand enjeu citoyen au niveau planétaire

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs





    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 08:07

      @ Collectif Indépendance des Chercheur
      Merci pour ces précisions.
      Je salue une initiative envers le "grand" public. Mais, ce n’est pas une initative ponctuelle dont nous avons besoin. Il est indispensable, pour les scientifiques / chercheurs de corriger leur attitude vis à vis de la population qui, avouons-le, a souvent été faite de mépris et/ou d’ignorance. Je crois, personnellement, que nous payons aujourd’hui de ne pas avoir su/voulu informer sur notre métier et sur le sens que revêtait en particulier la recherche fondamentale.
      Est-il trop tard ? Je l’ignore, même si j’espère que ce n’est pas le cas.


  • Jojo 17 décembre 2008 11:05

    A l’auteur, Bonjour

    Ce n’est pas un français qui le dit : Merci et chapeau bas ! Pour ce que vous êtes et pour la recherche scientifique à la française.

     

    Quant à ce que vous dénoncez (et sans préjuger du contenu de la réforme que j’ignore et qui après tout pourrait être bénéfique pour le CNRS), ça me rappelle chez moi, un temps béni où les livres étaient subventionnés par l’Etat et où les foyers les plus modestes pouvaient s’offrir une bibliothèque impressionnante gage d’un avenir meilleur. Une aubaine pour un pays qui essayait tant bien que mal de remonter un illettrisme quasi-pandémique depuis 1962.

    Puis vint la crise de 1986 et notre génie de président de l’époque au lieu de s’attaquer à la corruption et au clientélisme qui saignaient le pays, a pris le taureau par les cornes et a décidé d’une mesure d’urgence pour renflouer les caisses vides : ‘Arrêtons de subventionner les livres’.

    Inutile de vous dire le cadeau qu’il a fait à ses compatriotes et aux générations futures ce jour là.

     

    Cela dit,  et si l’on parlait de souvenirs plus agréables…


    • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2008 11:54

      @ Jojo : ""... un temps béni où les livres étaient subventionnés par l’Etat et où les foyers les plus modestes pouvaient s’offrir une bibliothèque impressionnante gage d’un avenir meilleur"".

      En régime capitaliste, les invendus sont mis au pilon. Il est vrai que la base du capitalisme c’est la plus value, c’est pourquoi il est bâti sur le principe que " tout ce qui est gratuit n’attend qu’un propriétaire - de la chose, ou des droits - qui sera capable tirer profit.


    • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2008 11:59

      Merci pour ce lien fort à propos. 


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 20:40

      Merci pour ce post.
      Eh oui, les livres, cela ne peut qu’être subversif. La priorité ne saurait donc pas être de les subventionner  smiley

      Merci surtout pour ce lien que j’ignorais. Sinon, je m’y serais référé !!!


  • Céphale Céphale 17 décembre 2008 11:27

    Les Shadoks avaient un dictateur omniscient, le "Devin Plombier". Toute ressemblance...

    Plus sérieusement, je vous conseille de lire "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" par Alain Badiou, philosophe, professeur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure. (Janvier 2008, 14 euros)


    • appoline appoline 17 décembre 2008 14:58

      Et les ahadocks pompaient, pompaient, même quand ils rêvaient, ils rêvaient qu’ils pompaient.


  • Ronny Ronny 17 décembre 2008 11:32

    Bonjour

    Connaissant bien le CNRS, l’INRA, le CEA et l’université, je peux dire que j’ai été estomaqué des propos de notre président, que vous avez cités. Pour parodier Pierre Dac, "il vaut mieux fermer sa gueule quand on a rien à rire et passer pour un populiste incompétent, que de l’ouvrir et de ne laisser aucun doute à ce sujet" !

    Je voudrais donc défendre le CNRS, premier organisme de recherche européen, sur lequel j’avis écrait deux papiers dans Avox, qui restent d’actualité. Voir :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30225
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=23790

    Quelques mots aussi des évaluations CNRS ou AERES auxquelles ils m’arrive d’ailleurs de participer pour dire :

    1. que l’activité de recherche est une des plus évaluées de toutes les activités, pas seulement au niveau national mais aussi au niveau international (publications, recherches de crédits UE voire US). En comparaison celle de nos ministres et président ne le sont absolument pas !

    2. que le CNRS même de puis de très nombreuses années une évaluation des unités et des chercheurs, dont on peux certes discuter des modalités, chose que ne font que depuis très peu de temps l’INRA, ou que ne fait pas l’université (ce qui d’ailleurs ne déplait pas à ceertains prof. universitaires malheureusement !)

    3. que l’évaluation des unités et des chercheurs se faisait certes dans des commissions internes au CNRS, qui restaient quand même des structures très ouvertes où siègent chercheurs et techniciens CNRS, INRA, université, CEA, INSERM, INRIA, etc.

    4. que le système d’évaluation du CNRS devait être tellement mauvais que celui qui est mis en place par l’AERES lui ressemble comme deux gouttes d’eau, ce dernier organisme ayant été jusqu’à copier-coller les recommandations faites aux évaluateurs à partir des recommandations CNRS...

    Là vraie question reste : pourquoi vouloir couler le CNRS, et au delà la recherche en France, alors que l’on n’a aucune vision solide et raisonnable de réforme ? Vengeance contre de dangereux gauchistes, haine de ce qui "ne rapporte pas d’argent", peur des structures indépendantes, etc. ou, comme je le crains, incompétence crasse notoire ?





    • HELIOS HELIOS 17 décembre 2008 15:58

      Non, non, rien de tout ça et surtout pas incompetence... justement... c’est que pour que tout l’argent degagé puisse aller aux "copains" ceux qui font de la recherche "appliquée" a leur portefeuille d’abord... en clair pour que les subvention d’état ne financent plus que des gens proche du pouvoir.

      C’est ça la Sarkozie


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 20:49

      Bonsoir Ronny,

      Je constate avec un très vif plaisir que nous partageons bien des choses au sujet du CNRS et de la recherche scientifique en France. Merci !


    • Ronny Ronny 17 décembre 2008 21:11

      A ce sujet vous pouvez me joindre sur mon mail, si vous le souhaitez : [email protected]

      Bien cordialement.


  • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 11:36

    Les propos de Nicolas Sarkozy paraissent en l’occurrence très démagogiques. Nous leur avons consacré, ainsi qu’au projet de démantèlement de la Biologie et à la délocalisation de la recherche, quelques articles sur notre blog La Science au XXI Siècle

    D’abord, Sarkozy et Pécresse invoquent sans cesse un "modèle américain" imaginaire qui n’a rien à voir avec la réalité de la recherche fédérale Outre-Atlantique. 

    Ensuite, la politique qu’ils tentent d’imiter (celle de Reagan et Bush) fait l’objet de critiques très sévères aux Etats-Unis. 

    Enfin, la réalité est celle des coupures budgétaires et d’un abandon accéléré de la recherche publique française. 

    Exemple, les nanotechnologies : 70 millions d’euros en France, annoncés par Sarkozy comme un grand scoop, contre un milliard et demi de dollars aux USA. Plus la question de l’éthique et du contrôle citoyen de ce type de recherches, que Sarkozy semble esquiver systématiquement.

    Quelques articles :

    Dislocation accélérée du CNRS et de l’INSERM (I) (17 novembre)

    Dislocation accélérée du CNRS et de l’INSERM (II) (27 novembre) 

    INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (I) (4 décembre)

    INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (II) (7 décembre) 

    Nicolas Sarkozy, la recherche et l’Union Européenne (I) (11 décembre)

    Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (IV) (14 décembre) 

    Europe, jeunesse, révolte, délocalisations, dumping (13 décembre)

    CNRS, INSERM, Biologie et rapport Godet (I) (14 décembre)

    CNRS, INSERM et budget de la recherche publique française (17 décembre)

    Cordialement

    Le Collectif Indépendance des Chercheurs


  • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2008 11:48

    Bonjour, bravo pour cet article et cet hommage aux Shadocks. Si c’est tout pour aujourd’hui, j’espère qu’il y aura une suite.

    vous écrivez : ""le harcèlement finit toujours par payer". Cela rejoint l’idée attribuée à A. J. Muste, un pacifiste américain, selon laquelle "C’est toujours les vainqueurs qui posent problème, car eux seuls pensent que la violence paie".

    Quant aux discours, permettez moi de cuiter Lewis Caroll : "La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu’ils veulent dire. La question, riposta Humpty Dumpty, est de savoir qui sera le maître. Un point c’est tout". (De l’autre coté du miroir)


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:03

      Je ne sais pas s’il y aura une suite. Je dois dire que tant de haine m’épuise et je suis un peu sur la réserve de mon cosmogol 999 personnel.
      J’ai, effectivement bien l’impression que le pouvoir est passé de l’autre côté d’un miroir où je n’ai pas envie de l’accompagner.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 17 décembre 2008 11:50

    " Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas " ont-ils dit...

    Félix Faure qui se croyait César, est mort pompé ( par une prostituée...) . Quand le médecin appelé est arrivé à l’ Elysée, il a demandé si notre président avait encore sa connaissance ? Ce à quoi on lui répondit " quelle était sortie par une porte dérobée " ...

    Nos gouvernants, en mal addicts à la sacro-sainte croissance, se votent des budgets toujours plus conséquents pour pouvoir gaspiller encore plus. Ils adoptent toujours les solutions les plus boiteuses qui mènent souvent à avancer à reculons et donc, tout ce qu’ils pompent derrière pour le larguer devant nous fait toujours reculer d’autant... sauf que comme ils tournent le dos au mur, ils ne voient pas où leur politique du deux pas en arrière les mène à très court terme.

    Alors que certains experts annoncaient depuis des années l’éclatement des diverses bulles, il y a encore quelques semaines, des hommes politiques qui annonçaient ne pas avoir vu venir la crise. Rien ne sert de courir disait La Fontaine, mais c’est plein d’empressement qu’ils décident dans l’urgence de prendre...les mauvaises décisions...sachant, bien sûr, que c’est le citoyen qui doit ramer, écoper, et boucher de l’autre main les voies d’eaux conséquentes...on n’a pas six mains !

    Confiez le volant à NS pour le départ du Paris Dakar 2009, il arrive en 2012...


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 17 décembre 2008 12:11

    Cher Patrick,

    Merci pour ce coup de gueule, vous savez que je suis assez sensible sur ces sujets d’évaluation et de bureaucratie. Je ne vois hélas aucun moyen d’arrêter Sarkozy dans son réformisme frénétique et ma foi, quand il y a eu la Réforme, il y a eu après la contre Réforme.

    Alors, c’est décidé, je vote pour un jésuite en 2012, mais pas pour Ignace Bayrou ni sainte Ségolène de Loyola !

    Une tite précision, importante quand même, l’AERES n’a pas été mise en place par le gouvernement actuel mais sous le précédent, dirigé par Villepin, le décret ayant été signé en 2006



    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 13:56

      "l’AERES n’a pas été mise en place par le gouvernement actuel mais sous le précédent"

      Exact, mais le début de son activité du 21 mars 2007. Le premier président a eu un mandat très court. Dhainault, qui avait déjà joué un rôle important à la Convention de l’UMP d’octobre 2006 organisée par Sarkozy qui se trouvait alors à la tête de ce parti, a été nommé président de l’AERES le 11 juillet 2007 après l’élection de Sarkozy à la Présidence de la République.

      On peut lire :

      http://www.conventions-ump.org/site/Connaissance.htm

      "Science de la Connaissance : la Nouvelle Frontière

      Convention en présence de Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

      Sous le haut patronage de Claude Goasguen, député de Paris, délégué général de l’UMP en charge de l’Université, ancien ministre, convention organisée par Valérie Pécresse, députée des Yvelines, porte parole de l’UMP et Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire, secrétaire national de l’UMP auprès du secrétaire général délégué. Comité scientifique d’organisation présidé par Jean-François Dhainaut, président de l’université René Descartes-Paris 5.
      "

      (fin de citation)

      C’est Sarkozy qui a clos la Convention :

      http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/discours/convention_de_l_ump_sur_l a_recherche_et_l_enseignement_superieur_4_octobre_2006


      Indépendance des Chercheurs


    • Gilles Gilles 17 décembre 2008 16:28

      "Sous le haut patronage de Claude Goasguen, député de Paris, délégué général de l’UMP en charge de l’Université, ancien ministre"

      Goasguen, je rêve ? J’ai écouté cet ex fasco dans un débat sur un sujet en rapport avec les sciences....le seul intervenant a à être vraiment nul, mais nul de chez les nuls. Il était clairement ignoré dans ses interventions par les autres débatteurs


      Et se sont ces mecs là qui comptent pour les nominations ? Pitoyable.............


  • Echo Echo 17 décembre 2008 12:16

    "Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas"

    Pascal etait donc un Shadock ?


    www.agoravox.fr/article.php3


  • Voltaire Voltaire 17 décembre 2008 15:00

    L’article est bienvenu, car il illustre l’absurdité de vouloir à tout prix transférer certaine idéologie politique à des systèmes qui ne s’y prêtent pas.

    Entendons-nous :


    - J’ai plutôt un avis favorable lorsque le président de la république, quel qu’il soit, souhaite dynamiser notre administration publique par un système d’évaluation de ses performances. A ce titre, malgré toutes ses (nombreuses) imperfections, le système mis en place lors du quinquennat précédent sur la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) était un progrès par rapport à la culture précédente.


    - J’ai aussi une certaine admiration envers notre ministre actuel de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui a, là aussi parfois imparfaitement, eu le courage de s’attaquer à des réformes nécessaires au niveau de l’université


    - Enfin, malgré tout ce que l’auteur à pu en écrire, je constate que l’actuelle présidente du CNRS a su mener sa barque malgré des temps agités pour maintenir à flots un CNRS souvent menacé.

    Mais, comme vous le faites remarquer, le discours du président de la république démontre une méconnaissance profonde de notre système de recherche et de son fonctionnement. Pire, car finalement peut-on reprocher au Président de ne pas tout connaitre de l’un des nombreux rouages du pays, ce discours suggère à la fois une attitude et une volonté mal placée de ses conseillers en la matière.

    Faut-il réformer le CNRS : sans aucun doute. Faut-il ouvrir davantage les comtés d’évaluation à des personnalités extérieures : c’est une évidence. Le CNRS est-il pour autant ce monstre archaïque et tellement inefficace qu’il mérite d’être jeté en pâture à l’opprobre nationale ? Vous avez justement démontré le ridicule de cette idée. Le CNRS demeure un instrument unique, aussi bien en termes de visibilité internationale que par la qualité de sa recherche. On peut, on doit l’améliorer, mais de là à le jeter aux orties...

    En réalité, les organismes de recherche français sont de bonne qualité. Ils doivent être réformé pour plus de souplesse, mais constituent un socle indispensable de notre système de recherche. A juste titre, le gouvernement avait souligné la nécessité d’améliorer la recherche universitaire. En aucun cas cela ne doit passer par la disparition de ce qui fonctionne... Et rappelons qu’aux États-Unis, de tels organismes existent bel et bien (DoE, NASA...).

     


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:17

      Je suis bien d’accord que le CNRS doit évoluer, se réformer, si vous le voulez. Je travaillais à la direction des sciences de la vie lorsqu’un directeur général précédent avait engagé une réforme. Cette réforme avait été votée par le CA du CNRS avec l’aval (et le vote) du ministère. Mais ledit DG a été viré avant de pouvoir la mettre en place, sa réforme. J’en parle d’autant plus librement que je n’étais pas d’accord avec cette réforme. Donc la cohérence du pouvoir sur le CNRS se réduit à vouloir sa peau.
      Alors, non, je ne partage pas votre enthousiasme pour la ministre ou la présidente. Désolé !!


    • Voltaire Voltaire 18 décembre 2008 09:27

      Cher Monsieur,

      Mon appréciation envers l’actuel ministre de la recherche concerne son action envers l’université, qui bien imparfaite, a le mérite d’exister. Son action envers la recherche proprement dite est assez réduite, si bien qu’elle ne mérite à mon avis guère de commentaire. La réforme proposée au sujet des instituts n’a pas pour origine ce ministère... qui a d’ailleurs reculé suffisamment sur ce dossier pour la rendre assez inoffensive.

      Je peux me tromper, mais il me semble que la révocation du Directeur Général auquel vous faites référence avait eu lieu sous un gouvernement précédent...

      Quant à la présidente du CNRS, je comprends fort bien votre réaction suite à sa proposition sur l’institut des sciences de la vie, qui efefctivement ne tenait pas debout, mais si l’on juge de façon plus globale, elle a su préserver l’essentiel malgré une pression politique non négligeable. Une opposition plus frontale eut résulté en son remplacement par une personalité plus docile, mais nous parlons là de politique, et non de politique scientifique.

      Pour le reste, je partage largement votre analyse. 


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 09:55

      Cher Voltaire,

      Je ne commenterai pas votre "appréciation envers l’actuel ministre de la recherche (qui) concerne son action envers l’université, qui bien imparfaite, a le mérite d’exister".
      Exister est-il en soi un mérite ?
      Je vous renvoie à la lettre ouverte aux Présidents d’universités publiée aujourd’hui sur le blog de Sylvestre Huet (Libération).

      Par contre, je ne crois pas que "son action envers la recherche proprement dite (soit) assez réduite, si bien qu’elle ne mérite à mon avis guère de commentaire". Certes, cette action semble pilotée du "château", mais elle en assume la responsabilité. C’est bien Mme Pécresse qui a dit, écrit et répété que la recherche scientifique devait être au service de l’économie.
      Mais, peu importent les hommes (ou les femmes) : il s’agit de la politique du pouvoir. D’ailleurs, celui qui est aujourd’hui en place fait suite, et c’est encore plus vrai en matière de recherche, au précédent qui, c’est un fait, a été responsable de la révocation de Bernard Larrouturou.
      La continuité des attaques des pouvoirs de droite envers le CNRS, en particulier, est peut-être une constante ... Cela ne l’excuse pas, à mon avis.

      Je me permets de ne pas partager votre opinion sur le fait que la présidente du CNRS ait "su préserver l’essentiel malgré une pression politique non négligeable". La dislocation du CNRS qui a commencé et qui a de bonnes chances de se poursuivre s’il n’y a pas un vrai sursaut (peut-on imaginer un CNRS amputé d’un quart, celui des sciences de la vie, et probablement d’une autre fraction essentielle, celle des sciences de l’homme et de la société, et prétendre que l’essentiel aura été préservé ?) ne plaide pas en faveur de la gouvernance actuelle de notre pauvre CNRS. Seule une opposition frontale au nom de grands principes de la science et de la recherche pouvait créer les conditions d’une remise en cause des oukases du pouvoir. De ce point de vue, les personnes ne comptent pas.

      Je suis heureux que nous soyons d’accord sur le reste.


    • Voltaire Voltaire 18 décembre 2008 11:58

      Cher auteur,

      Sans vouloir défendre notre ministre à tout prix (j’ai été critique de nombreuses fois), il me semble qu’elle a souvent indiqué que la recherche devait être au service de la société, et non de l’économie, ce qui est bien sûr une différence appréciable. Il est souvent difficile pour le politique néophyte d’apprécier l’intérêt et l’importance de la quête de connaissances, c’est aussi politiquement moins vendeur. Mais d’après ce que j’en sais, notre ministre a une vision plus large que celle d’une simple rentabilité économique de la recherche, même si elle demeure principalement utilitariste.

      En ce qui concerne la présidence du CNRS, ma perception est celle d’un observateur extérieur à l’organisme, même si je m’occupe de politique scientifique. Il n’est donc pas étonnant que nos points de vue divergent un peu, mais nous aurons sans doute d’autres occasions d’en discuter.


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 21:12

      Cher Voltaire,,

      Oui, j’espère également que nous aurons l’occasion un jour de confronter nos points de vue. Qui sait .... de vive voix ?


  • Gilles Gilles 17 décembre 2008 16:19

    Dans ce registre, lire :

    Une lettre ouverte aux présidents d’université Demain se réunit la Conférence des Présidents d’Université (CPU). Une réunion qui survient juste après la notification des budgets aux universités, 
    “Présidents, votre place est à nos côtés !
    Depuis une semaine, nombre d’entre vous ont fait part de leur effarement devant la dotation financière de leur université.
    Tous, vous vous demandez où sont passés les cinq milliards promis

    Pour voir que la réalité du terrain est bien différente des promesses


  • Flibustier 17 décembre 2008 16:22

    Et encore un article corporatiste. Comprenons-nous bien : votre colère est tout à fait saine et légitime... Mais ce sont tous les pans de la société qui sont touchés. Le harcèlement tel que vous le décrivez laisse penser qu’il y aurait les boucs émissaires et les autres. Je ne suis pas d’accord : dans l’Education, la Santé, la Recherche, dans les entreprises, les salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes... Tout le monde est touché par les réformes de nos super shadoks.

    Il faudra bien se mettre ensemble.


    • Gilles Gilles 17 décembre 2008 16:35

      Oui c’est la méthode Sarko, diviser pour mieux régner et monter les uns contre les autres

      En fonction d’où vient le vent, de l’actualité des faits divers, on pointe du doigts les boucs émissaires. Presque tous y passent :

      Chercheurs, professeurs, fonctionnaires, jeunes, chômeurs, rmiste qui se lèvent tard, gauchistes, grévistes, syndicalistes, magistrats, employés du service public (postiers, edf...) et même les banquiers....c’est dire

      A ce rythme, chacun aura de quoi haïr la moitié de la population et sera lui même hait.

      Reste juste les retraités et les petits commerçants, pas trop villipendés, car ils représentent la grande partie de son électorat et semblent totalement incapables de voter autrement qu’à droite même si cette politique les lèse

      Alors TOUS ENSEMBLE, ou TOUS CONTRE TOUS ?


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:30

      Non, cher Flibustier, ce n’est pas un article corporatiste. Je me contente, ainsi que je l’ai annoncé en commençant, d’illustrer mon propos avec ce que je connais : la recherche scientifique.
      Ainsi que Gilles le souligne, il y a bien d’autres boucs émissaires : "Chercheurs, professeurs, fonctionnaires, jeunes, chômeurs, rmiste qui se lèvent tard, gauchistes, grévistes, syndicalistes, magistrats, employés du service public (postiers, edf...) et même les banquiers".


    • Thucydide Thucydide 17 décembre 2008 22:40

      Reste juste les retraités et les petits commerçants, pas trop villipendés, car ils représentent la grande partie de son électorat et semblent totalement incapables de voter autrement qu’à droite même si cette politique les lèse.

      Ils arrivent, et au pas de charge, croyez-moi. Sarkozy aura eu au moins le mérite de déciller les yeux de beaucoup de monde.
      Il suffit de voir et d’entendre les fiers représentants de notre élite nationale (Marseille, Minc, Attali...) pour se rendre compte qu’ils n’en mènent pas large ces temps-ci, syndrôme grec aidant.
      La seule parade qu’ils aient été capables de trouver est l’agitation "parkinsonienne" d’une menace terroriste d’extrême-gauche.

      Beaucoup de retraités des cinq années à venir auront fait partie des charettes
      "balladuriennes" de cadres quincagénaires en 1993 / 1994. Ils se sont retrouvés lésés de revenus pendant des années et le seront d’une grosse partie de la retraite qu’ils étaient en droit d’attendre.
      ASSEDIC, ANPE, ils ont vu et ils comprennent : très peu d’entre eux ont voté à droite et ils seront aux côtés de leurs enfants et de leurs petits enfants.

      Mais que sera la situation en 2010 ? Pire qu’en 2009, c’est la seule chose d’assurée. Pour le reste...


  • Fergus fergus 17 décembre 2008 16:27

    Le problème est que, pour contrer l’aveuglement de nos Shadoks gouvernementaux, les Gibis du PS ne sont pas vraiment en état de marche. D’ici à ce qu’ils chopent au contact des Shadoks la funeste "collimbécillose"...


  • JONAS Virgule 17 décembre 2008 17:20

    @ L’Auteur :

    Vous me surprenez beaucoup en utilisant le qualificatif de directeur de recherches dans un CNRS, ce n’est pas le vocabulaire de vos collègues ?

    C’est un milieu que j’ai fréquenté en tant qu’officier Pompier qualifié NBC…et j’ai toujours rencontré des Chefs de départements de recherches. IMUNOTEC par exemple. Physique Nucléaire, Géologie, etc.

    Bon, mais ça date ! Le vocabulaire a peut-être changé ?

    Ne faites pas toutefois l’apologie des CNRS, il y a certes des gens sérieux !

    Mais, quelle foire… ! Quelle gabegie de matériel ! Que de gaspillage.

    Ne parlons pas de ponctualité et de présence ! Vous avez des chercheurs passionnés qui débarquent à n’importe quelles heures du jour et de la nuit et c’est normal, ils ont des idées qu’ils veulent expérimenter immédiatement, il y en a d’autres que l’on voit tous les trimestres, lorsque ce n’est pas tous les 6 mois !

    Avant d’accuser les Gouvernements successifs de ne pas vous fournir assez de crédits, vous devriez mettre de l’ordre dans vos établissements.

    Vous mettez avec la pagaille qui y règne, vos vies en péril et celle des citoyens.

    Je dirai même que c’est un miracle, si des accidents mortels ne s’y sont pas encore produits.

    Ne tentez pas le Diable dans tous les domaines !

    Amicalement.


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:39

      Cher Virgule,

      Il faut vous mettre au point : directeur de recherche est l’un des corps de chercheurs au CNRS. Il y a des chargés de recherche et des directeurs de recherche. Je mentionne juste mon métier dans le CV qu’Agoravox demande à ses rédacteurs.

      Mais si, mais si, je tiens à faire l’apologie du CNRS, ainsi que de la majorité des gens qui donnent leur temps, leur enthousiasme pour qu’avance la recherche. Car elle avance, la recherche. Ne tombez pas dans la facilité des critiques superficielles et mal documentées. Il n’y a pas de "foire", de "gabegie de matériel" ou de " gaspillage", en tout cas pas plus qu’ailleurs.

      "Ne tentez pas le Diable dans tous les domaines !" : de quel diable parlez-vous ?


    • Thucydide Thucydide 17 décembre 2008 22:01

      C’est bien la France, les pompiers y évaluent les fonds de Recherche et sont capables de mesurer la gabegie qui prévaut dans les labos. Peut-être aussi pourraient-ils jalonner des pistes intéressantes ou définir des programmes de Recherche ?
      CNRS, INSERM, stop ! Avec tout l’argent que vous claquez, vous allez nous mettre sur la paillasse !
      Avec tout ce qu’on a à dépenser dans les ministères, c’est pas le moment.


      Est-il besoin de rappeler que la Recherche fondamentale coûte cher, puisque par définition, on ne sait pas où la démarche initialisée nous entraîne ni ce qu’elle va requérir en cours de route pour être menée à bien : on ne peut en avoir que l’intuition. Et si on sait, ce n’est plus de la Recherche, le CNRS n’est plus en cause.

      C’est d’ailleurs pour cela qu’aux USA, l’Etat Fédéral finance les programmes lourds de Recherche fondamentale, laissant aux entreprises le soin d’en exploiter industriellement et commercialement les résultats en fonction de leurs impératifs propres, ce qu’elles sav(ai ?)ent particulièrement bien faire.

      Par exemple, la pompe à photons conçue et théorisée dans l’immédiat après-guerre en France n’a jamais été reprise par les industriels français qui ont laissé ce soin aux entreprises étrangères, lesquelles ont travaillé cette base magnifique et déposé à tant que veux-tu des brevets de LASER dans les 15 années qui ont suivi avec le succès et les bienfaits qu’on sait.

      Si le travail du CNRS n’aboutit pas c’est bien souvent hélas parce que nos industriels sont assez généralement incapables de projeter leur activité et leur savoir-faire à 10 ans dans l’avenir, et qu’en conséquence on voudrait que tout se fasse dans les mêmes labos, alors que Recherche fondamentale et Recherche appliquée sont deux métiers radicalement différents.
      La première relève par nature de la collectivité, la seconde de l’entreprise ; la collectivité fera son retour sur investissement à long terme par le développement économique engendré, l’entreprise plus rapidement par son activité commerciale. En France, on va se débrouiller une fois de plus pour n’avoir ni l’un, ni l’autre.

      Un autre exemple ? Dans le pays de l’électricité atomique à tant que veux-tu, jamais il n’a été ne serait-ce qu’envisagé de travailler sérieusement la voiture électrique, du temps où l’Etat possédait la maîtrise

      • du voiturier (Renault) pour étudier et fabriquer un engin efficace
      • du réseau de distribution (EDF) pour alimenter les voitures du précédent
      • du négoce énergétique (Elf) pour installer des stations de réalimentation le long de ce réseau.
      Résultat ? Les seules voitures électriques qui vaillent aujourd’hui sont les hybrides japonaises, bientôt chinoises et sans doute aussi US voire indiennes.
      Pour ce qui est des françaises encore faudra-t-il qu’il nous reste un constructeur dans les 10 ans à venir et c’est loin d’être acquis.
      Renault et Peugeot ? Ils découvrent les 4x4, 40 ans après avoir été ejectés manu militari par Toyota (déjà lui) des marchés africains où ils avaient pourtant un avantage géopolitique indiscutable.

      C’est comme ça...
      Manifestement avec Sarkozy qui paye avec notre argent sans aucune contrepartie, ça continue de plus belle ; ce qui est normal, quand on prend en considération les incertitudes intellectuelles du personnage et ceux qui l’entourent.
      La décision retenue sera une fois encore la plus mauvaise, celle qui aura été fondée sur une appréciation surréaliste, superficielle et erronnée du problème de la Recherche, en prenant bien soin de dédouaner d’office notre glorieux patronnat de toutes responsabilités en la matière (les grands patrons français sont une sinistre caricature de l’irresponsabilité au plein sens du terme).

      Une chose au moins aura été parfaitement maîtrisée et améliorée dans son rendement par ce gouvernement contre-nature...

      Ce n’est pas la Pompe à photons, mais la Pompe à Phynances, ce qui est normal pour des Shaddocks.  smiley

    • JONAS Virgule 17 décembre 2008 23:58

      @ Thucydide :

      Si vous aviez vu comme moi, des centaines de milliers d’euros en microscopes et matériels d’études, pourrir dans des locaux désaffectés, vous auriez certainement pensé qu’en faire profiter des pays sous développés, auraient été une bonne initiative.

      Je ne parlerais même pas des consommables, gants, seringues et produits divers, détournés de leurs destinations.

      Mais je ne stigmatiserais pas les CNRS, puisque ce genre chose, se passe dans un bon nombre de nos casernes de France et de Navarre.

      Les administrations françaises où travaillent des fonctionnaires, devraient commencer à maîtriser ces " fuites ", qui représentent des millions d’euros, avant de demander des subventions toujours plus importantes.

      Et je reste très discret dans ces domaines.

      Bien à vous.

       

       


    • JONAS Virgule 18 décembre 2008 00:09

      @ L’auteur :

      J’aime bien votre pas plus qu’ailleurs en ce qui concerne la gabegie… !

      Compte tenu du prix des matériels scientifiques que vous utilisez, d’un bon nombre de produits et consommables, permettez d’avoir quelques doutes.

      Mais il est vrai que des changements de destinations, existent même dans nos casernes.

      Le diable, c’est les contrôles dans tous les domaines, que pourrait diligenter l’État dans tous les établissements où travaille des fonctionnaires…. !

      Bien à vous.


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 08:17

      @ Virgule
      Rassurez-vous, je ne suis ni naïf, ni aveugle. Le "pas plus qu’ailleurs" se réfère, d’ailleurs au fait que je ne connais pas une seule activité humaine dans laquelle ne soit pas si ce n’est toléré du moins effectif un certain pourcentage de pertes. Dans les laboratoires de recherche, une partie de ce que vous appelez "gabegie" est dû en partie au fait qu’il est souvent plus facile de financer un apareillage nouveau que la maintenance de ce qu’on a, que l’on cherche à toujours avoir le dernier cri pour : i) disposer un matériel plus "user friendly" étant donné le mal qu’on a pour disposer de personnel ingénieur et technicien, ii) parce que si l’on justifie une demande de crédits à partir d’un travail réalisé avec des techniques vieilles de plus de cinq ans (même si elles donnent des résultats équivalents) on n’obtiendra jamais un centime de ... l’ANR, par exemple.


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:43

      "Ce qui est embêtant c’est qu’ à force il n’y a plus un seul sarkozyste pour oser venir défendre sa politique sur Agoravox"...
      Encore que, Bof se dévoue, semble-t-il. Ce n’est pas plus drôle pour autant !


  • Bof 17 décembre 2008 18:34

    Alors, là ! faut être gonflé . Pour ma part, je constate que toutes les découvertes importantes sont faites par des non diplômés en ce moment. Et que de rigolades, que de moqueries...et pourtant, les dispositifs contraire aux ’ dogmes’ de nos amis scientifiques devraient au moins être remis en cause ...mais, les théories continuent comme si de rien n’était. On se croirait avec nos amis financiers de tous bords...ils ont des ’Diplô-au-ômes ’ , ils peuvent donc piller en toute liberté.

     C’est ainsi que l’on se retrouve avec un individu qui a fait fortune , qui prend sa retraite en Belgique...pour cause d’isf ...et dont l’objet de sa fortune fait encore débat sur la faisabilité...et des gens perçoivent honteusement un salaire sur ces très hautes études de faisabilité...les cons comme nous ne peuvent comprendre...il faudrait se permettre d’importuner des chercheurs ...qui...qui....RRRrrrr. Tout ceci n’empêche pas certains de se crever à chercher...mon propos est qu’il doit être possible de trouver le pourcentage de vrai travailleur même ceux qui n’obéissent pas vraiment sur l’objet de la recherche et les autres à virer pour cause de sommeil trop profond ou autre cause MAIS sans indemnité ni retraite car il y a ’vol’ .


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 décembre 2008 21:49

      Bof
      Dites moi ! Etes vous conseiller de notre président ?
      Vous en avez les compétences, si j’en juge par le nombre de contre-vérités que vous assénez sans preuve.
      A un moment où je voulais faire, sur ce sujet, un article plus sérieux, j’envisageais un titre comme : pourquoi tant de haine ?
      J’ai choisi un mode plus léger, mais je vous pose la question : pourquoi tant de haine ?


  • Philou017 Philou017 17 décembre 2008 19:22

    Les shadocks en action :

    Tarnac : Les accusations (enquête vidéo de Mediapart 1/4)

    On peut trouver ca drole...

    INFOVOX - Network . Le vrai label de l’information libre et indépendante.


  • zelectron zelectron 17 décembre 2008 21:59

    Heureusement qu’il y a de 15 à 20 % de purs génies au CNRS , car pour le reste entre les gueulards à plein temps, les branleurs à temps partiels, les complètements absents, ceux qui font semblant, ceux qui rigolent, ceux qui pleurent, ceux qui s’en foutent, ceux qui "administrent", ceux qui cherchent mais pas dans la bonne direction, ceux qui trouvent quelque chose qui n’a rien à voir avec le sujet, ceux qui copient une vieille thèse en la maquillant, ceux qui sont abonnés fervents des machines à café et autres lieux de perdition, ceux qui sont en mission permanente à s’occuper de leurs affaires intimes et/ou personnelles, ceux qui font pointer leurs heures ou leur présence par un copain, ceux qui trichent, ceux qui mentent, ceux qui font des croche-pieds à ceux qui bossent ou qui ont une chance de réussir, les jaloux, les méchants, les ignares et la liste n’est pas limitative y compris ceux ou celui qui critique shadockoïdalement sans savoir de quoi il parle lui-même étant particulièrement bien placé pour éviter de parler pour ne rien dire si ce n’est que sarkoïstement.
    Cette diatribe ne s’adresse bien sûr qu’à ceux qui ne sont pas concernés par les manquements divers et variés des exemples ci-dessus.
    C’est là l’étrange faculté humaine : quelques uns suffisent à justifier le maintien de cet organisme, à croire que les plus belles roses poussent sur le f..
    L’auteur est l’exemple même de ces quelques sauveurs de ce qui devrait être un des temples du savoir


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 23:15

      Zelectron,

      Savez-vous seulement de quoi vous parlez ? Vous avez rassemblé une collection de généralités que l’on peut dire de n’importe quel établissement ou entreprise, au "détail" près de savoir si c’est vrai.

      Par exemple, les résultats falsifiés au niveau international ont été principalement l’affaire de groupes fonctionnant d’après le système des universités privées US, et très bien vus par les referees des revues internationales les plus prestigieuses, qui ont laissé passer les articles.

      Sur Agoravox, il y a eu en mai 2006 cet article d’Isabelle Debergue :

      « Le scandale chronique des résultats scientifiques falsifiés : crise du lobbying et des pouvoirs discrétionnaires  »

      Nous avons également consacré à ce sujet quelques notes à l’adresse http://tech.groups.yahoo.com/group/indep_chercheurs/messages/ (par exemple, les messages 137, 139, 141, 143-146...).

      Lire aussi notre article du 5 octobre dernier :

      La revue américaine Science, le CNRS et le discours sur le « vieux statut mité » des chercheurs français

      et d’autres sur le blog "La Science au XXI Siècle".

      Indépendance des Chercheurs



    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 17 décembre 2008 23:30

      D’ailleurs, pour une affaire récente aux USA, qui paraît bien triste, dans une fac de Médécine privée, voir ceci :

      http://ori.dhhs.gov/misconduct/cases/Gu.shtml

      Office of Research Integrity

      US Department of Health and Human Services

      Case Summary - (...)

      (voir le reste sur le lien)

      Indépendance des Chercheurs


    • zelectron zelectron 18 décembre 2008 00:33

      "collection de généralités que l’on peut dire de n’importe quel établissement ou entreprise" pas tout à fait, le CNRS est un cas particulier. (ainsi que CEA + quelques autres organismes)
      On ne peut pas demander aux personnels d’autres entités* d’état ou du privé d’avoir Bac+5, la passion, une assiduité hors normes, un travail gratifiant au point qu’il puisse devenir plaisir, d’évoluer dans un milieu de haute tenue morale et scientifique : ceci implique un devoir d’honnêteté, et de remerciements réciproques envers la "nation" nourricière pour le moins.
      * v/s EDF, RATP, SNCF etc...

      et bien sûr j’approuve l’indépendance des chercheurs : ça va de soi


  • Τυφῶν בעל Perkele winkiesman 17 décembre 2008 22:21

    Les shadoks sont drôles, eux !



  • Tzecoatl Tzecoatl 17 décembre 2008 23:10

    Oui, les shadocks sont bel et bien au pouvoir et leur maxime est celle-ci : "Creusons de gros trous ni vu ni connu, et vendons notre action rédemptrice à coup de motte de terre insignifiante !"


  • timiota 17 décembre 2008 23:28

    Minimisons le débat "glandeur / pas glandeur"

    Si il y a un commentateur sur ce fil qui connait le public ET le privé, pour l’aspect "je glande" ou "je glande pas", qu’il le dise clairement.

    Mon expérience, plus outsider du coté privé mais quand même, porte sur les métiers ou il faut effectivement se casser un peu le ciboulot (ingé, recherche).

    Dans le privé, il y a tout ce qu’il faut pour "pseudo-glander" mais peut être pas "vraiment glander", c’est là la nuance.
    On peut notamment faire de l’inflation de papier inutile dans le privé, se couvrir de logiciels qui sont censés
    mettre au carré la gestion de ceci ou cela (ISO 900x merci), et on se "couvre le cul de papier", pour ne pas se colleter les taches vraiment créatives ou utiles (l’info dont a besoin l’équipe d’à côté, l’équipe du dessus, celle du collaborateur, du client, l’info pour le bureau de brevet ou de marque,...).

    Si pour des raisons X,Y , on n’est pas licencié malgré tout, on doit finir par caser qqs moments de glandes "style-fonctionnaire-suivant-le-cliché" dans les trous. Mais quand même le regard des autres et l’idée que le futur de la boite est en jeu pèsent sur l’apparence à donner, au moins.

    Puiblic :
    Le CNRS n’est pas exempt de critiques. Mais prenons l’exemple de l’opération "nationale" décidée à Orsay. Si vous cherchez l’intersection de l’organisme "fac d’Orsay" avec son secteur "innovation", vous tombez sur un ensemble très modeste, un service rikiki, qui peine à appliquer les lois sur l’innovation, ne parlons pas d’une politique active de taille décente. Ceci alors que le pool de chercheurs (-enseignants chercheurs) est quasiment le plus gros de France, des milliers sans problème. Or, mis à part un petit effet de génération (papy boomer) qui explique l’atonie et la culture en faible partie, il faut se demander ce qu’on a dit à ces gens en 1974, 1984, 1994, 2004. 
    JAMAIS on ne leur a dit clairement que c’était une GRANDE mission d’innover& valoriser, ou si on l’a annoncé réthoriquement, on n’en a pas fait voir de vrai effet concret. 
    Certes, cela a dépendu notamment de l’enseignement supérieur, ministère qui a congénitalement du mal à se bouger les fesses, mais qu’on ne s’étonne pas d’un déséquilibre si on a laissé le bateau courir sur son erre. Quand aux efforts de valo du CNRS, ils subissent force effets de balancier, accord-cadre pour les grands groueps et autres. Pas très près des deux vrais mondes (acad ou privé). FIST doit avoir une liste longue de gens reconverti des cabinets de conseils en innovation, circuit commode mais pas toujours dans le vrai non plus.

    Un peu dans la même veine, je suis attristé de voir que le foncier (le bâti) d’Orsay suit à peu près la même pente dans la dégradation que celui de Jussieu vers 1990. Si on regarde Jussieu aujourd’hui et qu’on extrapole, hélas, Orsay en 2020 ne sera pas vraiment rutilante.

    BREF BREF
    C’est donc une absence de vision des évolutions de missions que nous payons, ou du moins qui nous affaiblit au moment ou le Divin Plombier a déglingué son jeu Super Mario.

    OR
    Il est vrai que nous expérimentons chaque jour que l’écran d’ordinateur qui nous captive trop, nous empêche hélas la formation d’une empathie réelle avec beaucoup de nos collègues. Ou d’une empathie raisonnée, et "déléguable". Un physicien pur jus voit-il de déléguer ses intérêts à un biochimiste qu’il n’a jamais croisé que de très très loin ? C’est pourtant ce qu’il faudrait savoir faire pour réossifier la recherche.

    DONC
    A la fois vertébrer sa mission "output" (imprévisible, etc. mais valorisable, et où il faut trouver comment éviter les ilots de gens qui n’ont plus de sujet intéressant entre 50 ans et leur retraite), et vertébrer sa capacité à répondre de sa mission, en formalisant davantage non pas l’évaluation, mais la simple déclinaison des doléances, souvent trop ras du sol et facilement taxable d’égoïste par les adversaires...

    Pensées un peu éparses. Je vais chercher ma colonne vertébrale pour le coup suivant...


    • Beleys 18 décembre 2008 12:33

      Je ne dirais pas que je connais les deux domaines ... Mais j’ai pratiqué les deux.
      J’ai réalisé une thèse en université et un postdoctorat dans le privé.

      Et bien selon mon expérience, aucun des deux mondes n’est plus ou moins glandeurs que l’autres.
      Dans les deux cas, il y a de tout.
      Des qui recherche, des qui recherche à se mettre en avant, des qui travaille et des boulets, qui sont là et dont les équipes doivent faire avec.
      Et que ce soit dans le public, comme le privé, les boulets sont conservés ...

      Après, et dans les deux mondes que j’ai cotoyé, la plupart des causes d’inéfficacité pouvaient se résumer dans les luttes internes pour un budget au détriment de temps de recherche.

      Aujourd’hui les chercheurs passent plus de temps à vendre leurs travaux qu’à les réaliser. Il parait que l’objectif est de ne pas financer des travaux non intérressant ... Il en résulte que le budget sera offert au meilleur vendeur de tapis qui saura vendre 10 fois la même recherche ...

      La peur du gaspillage dans la recherche est aujourd’hui à mon avis une hérésie. C’est la nouvelle chasse aux sorcières qui se fait au détriment de tout. On va bientot arriver dans un système ou les coûts des mesures devant permettre les économies vont être supérieur aux économies elle mêmes ...








    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 21:23

      Merci Timiota, pour ce précieux témoignage.

      	

      Minimisons le débat "glandeur / pas glandeur" Si il y a un commentateur sur ce fil qui connait le public ET le privé, pour l’aspect "je glande" ou "je glande pas", qu’il le dise clairement. Mon expérience, plus outsider du coté privé mais quand même, porte sur les métiers ou il faut (...) 
      [Afficher tout le commentaire]
      Et ausi pources "pensées un peu éparses" dans lesquelles je me retrouve.

    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 21:28

      Merci aussi à vous, cher Belleys.
      Je veux retenir et mettre en exergue un point de vue que je partage : "Aujourd’hui les chercheurs passent plus de temps à vendre leurs travaux qu’à les réaliser. Il parait que l’objectif est de ne pas financer des travaux non intérressant ... Il en résulte que le budget sera offert au meilleur vendeur de tapis qui saura vendre 10 fois la même recherche ..."
      BRAVO


  • JONAS Virgule 18 décembre 2008 00:42

    @ L’Auteur :

    Nos CNRS sont pour la plupart des passoires scientifiques, comme nos centrales nucléaires le sont à certains isotopes. Pour faire de l’humour " Iso taupes ".

    Très politisés, ces creusets à génies, qui reçoivent des chercheurs étrangers savent parfaitement faire des arrangements…et ne sont pas très regardants sur les secrets de leurs travaux.

    C’est ce que l’on appelle les échanges scientifiques… !

    Bon, bien qu’étant à la retraite, je préfère observer l’obligation de réserve.

    Bon courage, Monsieur le Directeur de recherches, ce que je sais, des Services très spéciaux, en savent bien plus long que moi.

    J’ignore le but que peut poursuivre un scientifique comme vous, en se produisant sur ce Blog, le courage est louable, la témérité réserve souvent des surprises inattendues.

    Respectueusement à vous.

     


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 08:41

      @ Virgule :

      Si j’apprécie que vous écriviez "nos CNRS", vous comprendrez aisément que je ne puisse pas accepter le qualificatif "passoires scientifiques". Si innovation et applications de la science sont évidemment soumises au secret, la création nécessite l’échange et l’acquisition de connaissances a une dimension universelle. Il faut savoir faire la part des choses entre communication scientifique et secret. De plus en plus de chercheurs le font ou se forment pour le faire.
      Et, pour ce qui concerne les vrais secrets, nous sommes beaucoup / bien surveillés.

      "J’ignore le but que peut poursuivre un scientifique comme vous, en se produisant sur ce Blog, le courage est louable, la témérité réserve souvent des surprises inattendues" : je ne poursuis aucun but précis autre que d’essayer d’informer sur ce que je sais et partager ce que je crois. Et puis, dans des situations tendues telles que celle que nous vivons en ce moment, j’avoue que cela fait du bien de pousser un "coup de gueule" de temps en temps. C’est peut-être inutile, mais ça soulage !!!

      Bien à vous.


  • zelectron zelectron 18 décembre 2008 00:44

    Jussieu, Orsay, Saclay, Fontenay aux Roses .... je préfère ne pas voir le triste sort de ces lieux où nous vivions avec passion notre métier...c’était pour moi il y a 40 ans...


Réagir