vendredi 10 juin 2005 - par Senatus populusque (Courouve)

Les signes religieux dans l’espace public

Ce débat, un temps polarisé sur les adjectifs « ostentatoire », « visible » ou « ostensible », avant de retenir la « manifestation » de croyances religieuses, a rarement tenu compte de ce qu’avec ce voile islamique, sorte de heaume textile composé de plusieurs pièces, parfois étendu, tel un uniforme, à l’ensemble du corps, ce n’est plus la personne qui porte un signe ou un insigne (telle la légion d’honneur à la boutonnière), mais au contraire le signe qui enveloppe et cache la personne, à la grande différence de la kippa juive ou de la vieille médaille chrétienne. Or la plupart des commentateurs dissertent sur la symbolique du voile et en négligent la réalité essentielle.

A - Le signe qui cache la personne.

De là viennent les problèmes avec les photos d’identité, normalement exigées de face et tête nue, pour pouvoir réaliser des contrôles efficaces dans les mêmes conditions, de face et tête nue. Comment identifier à coup sûr les élèves ou étudiantes et les candidates aux examens tels que le bac, contrôles continus et concours, avec ce voile à géométrie variable, qui commence parfois au ras des sourcils ? Pour n’encourager ni les fraudes, ni le plus grand danger de la pénétration islamique, ce voile devrait disparaître à la fois des cartes d’identité et des salles d’examen, comme il devrait disparaître des lieux d’enseignement public ou quasi-public (privé sous contrat d’association). Le sénateur centriste Nicolas About avait déposé une excellente proposition de loi pour régler ce problème d’identification des personnes sans stigmatiser personne. Elle n’a malheureusement pas été examinée par le Parlement. La seule sécurité dans les établissements d’enseignement exigerait d’ailleurs qu’un contrôle des cartes d’élèves et étudiants, avec photos strictement conformes, soit effectué à l’entrée, comme cela se fait depuis plusieurs années dans les Universités, au moins pendant Vigipirate. C’est cette légitime exigence d’identification des personnes qui fit demander au maire U.M.P. de Nogent-sur-Marne que les futures mariées soient découvertes lors de la cérémonie du mariage civil, et aux banques que les personnes se présentent tête nue à l’entrée, voire sans lunettes de soleil ... Le voile dans la rue et dans les transports publics est lui aussi gênant, car il modifie notre espace public traditionnel et complique les éventuels contrôles d’identité, alors même que la menace terroriste actuelle émane précisément de cette mouvance islamique qui promeut le port du voile.

En admettant que circulent dans nos rues des personnes non identifiables, des OVNI (objets voilés non identifiables), nous changerions de société. Selon un sondage SOFRES de janvier 2004, environ 57 % des Français estimaient alors que le port ostensible de signes religieux représente une menace pour la cohésion nationale.

B - Ce problème du voile comporte bien sûr plusieurs autres aspects :

- Incivilité : traditionnellement en France, on se découvre, et il faut prendre ce verbe “se découvrir” dans toutes ses acceptions. Si on acceptait le voile à l’Université, on aurait du mal à interdire en classe le port de la casquette (à l’endroit ou à l’envers) ou du bonnet (il y a déjà eu des incidents à cause de cela) ; bonjour l’ambiance très favorable à la transmission du savoir ...L’époque où les bourgeoises pouvaient garder leur chapeau dans les salons est révolue ... Et, de plus, les classes ne sont pas des salons.

Selon un sondage CSA de janvier 2004, 84 % des enseignants se prononcaient pour l’exclusion d’une élève voilée, dont 19 % sans même chercher de compromis.

- Sexisme : des costumes islamiques masculins, djellabas masquant les jambes de pantalon, apparaissent maintenant dans les classes et les amphis, comme ils sont déjà présents dans les rues des grandes villes ; cela dégonfle donc l’accusation de sexisme que supportait le voile. Reste l’infériorité de la femme symbolisée par ce voile, sous lequel l’individualité de la femme est niée : « c’est une femme, circulez ! y a rien à voir ! »

- Immigration : l’immigration massive, et excessive, en provenance de l’Afrique du Nord a entraîné la perception d’une menace croissante sur l’identité nationale ; la pratique des doubles ou triples nationalités et la sur-délinquance immigrée ont renforcé ce sentiment. Ne négligeons pas le conseil du baron de Montesquieu :

« Il faut être attentif à ne point changer l’esprit général d’une nation » (Esprit des lois, XIX, v).

Or le nombre croissant de costumes islamiques féminins comme masculins dans l’espace public, et il y a peu les manifs en faveur du port du voile, influent incontestablement, et dangereusement, sur cet esprit général. Ce qui nous menace, à long terme certes, n’est en effet rien moins qu’une régression du constitutionnalisme occidental vers un absolutisme théocratique.

- Religion et laïcité : on a presque tout dit là-dessus, sauf le ridicule du Parti Socialiste à évoquer, dans des propositions de lois, des “signes philosophiques” que personne n’avait jamais vus ... La croyance religieuse, comme d’ailleurs la nature des préférences sexuelles, devrait rester dans le for intérieur. Ce rapprochement n’est pas artificiel, puisque les religions se sont essentiellement fait connaître, au cours des siècles, par leurs prescriptions autoritaires en matière sexuelle. D’où la conclusion que ni les associations religieuses d’étudiants, ni les associations féministes ou homosexuelles, n’ont leur place dans les locaux universitaires. Si cet espace d’enseignement (les lieux universitaires) doit être neutre, ce n’est pas par caprice laïcard, mais bien pour maintenir une possibilité d’enseigner efficacement un savoir objectif, à visée universelle, forme de savoir que les Grecs et Romains anciens nous ont léguée.

Comment étudier tranquillement si l’on avait désormais, dans la classe ou dans l’amphi, le « public » divisé en deux camps, comme au stade ?

Les lieux de prière ou de culte n’ont pas non plus leur place sur les campus universitaires (pas davantage que les saunas gays pour le culte du dieu latin Priape, mais qui n’y sont pas encore, à ma connaissance ...). Dans cette affaire du voile, l’aspect « prosélytisme », pression sur les « tièdes », doit évidemment être pris en compte. Précisons que l’on trouve effectivement, à plusieurs reprises, l’injonction du port du voile des femmes dans les sourates XXIV et XXXIII du Coran.

Que la laïcité ne soit pas complète en France (Alsace-Moselle, Mayotte, Guyane, émissions religieuses sur une chaine du service public, reconnaissance de l’État du Vatican) ne devrait pas inciter à faire des nouvelles concessions à l’islam, mais au contraire à toiletter cette laïcité en uniformisant la situation dans le sens d’une laïcité véritable. La violence des propos de Mgr Jean-Marie Lustiger avait surpris ; en janvier 2004, il mettait en garde le Gouvernement de ne pas rouvrir une guerre de religion et dénonçait « l’agressivité anti-religieuse » ; il ignorait que s’il a fallu une loi pour retrouver les conditions antérieures d’exercice tranquille de l’instruction publique, c’est tout simplement parce que tout ce qui relève des libertés publiques doit, d’après la Constitution de 1958 (art.34) , se traiter au niveau législatif.

Nicolas Sarkozy trouve la loi de 1905 trop ancienne, usée, dépassée, vieillie, il voudrait la décaper. Mais si le temps faisait quelque chose à l’affaire, c’est par la plus ancienne Déclaration de 1789-91 qu’il faudrait commencer. On sait que depuis 1973 cette Déclaration fait partie du bloc de constitutionnalité (par décision du Conseil Constitutionnel). Et que dire de l’ancienneté de ces religions que nous vante Nicolas Sarkozy dans son dernier livre ...

- Trouble à l’ordre public, un peu partout, et partout de plus en plus : dans les hôpitaux, où des femmes voilées, accompagnées de leurs maris, demandent à être soignées à leur manière sexiste, avec agression de médecins ; certains nous ramènent au souvenir de l’époque des bonnes soeurs hospitalières ... mais elles n’ont jamais été associées, de près ou de loin, à un quelconque terrorisme catholique ... Si l’islam fait peur, il y est pour quelque chose (que l’on ne nous refasse pas le coup du « sentiment » d’insécurité !) Trouble aussi dans les tribunaux (femme voilée dans un jury d’assises, récusation d’un magistrat juif), dans les piscines (horaires séparés), à l’entrée des banques, bref, un peu partout, et partout de plus en plus. L’islam dérange car ses pratiques religieuses entrent progressivement en conflit avec notre mode de vie. Il y a communautarisation des commerces généralistes, quand certains magasins arrêtent, pour tous leurs clients, la vente d’alcool pendant le mois du Ramadan, quand les boucheries « hallal » ou les rayons « hallal » dans les supermarchés se répandent et renforcent le communautarisme de séparation.

- Exclusion ? : mais ce sont ces jeunes filles qui s’excluent elles-mêmes, pas l’école nationale et républicaine qui les exclut ; sans doute aussi les milieux qui les influencent ; mais il serait paradoxal, bien digne du Gribouille de la comtesse de Ségur, de faire à l’avance la politique des islamiques en acceptant leurs exigences. Force devrait rester à la République, force doit rester à la République. Le chantage au repli communautaire, que répercute irresponsablement la naïve Voynet et ses Verts (Mamère, etc.), et aussi Le Monde, n’est pas admissible ; l’intégration, c’est, quand même et par principe logique, l’intégration à notre société rationnelle et laïque, d’inspiration gréco-latine, et non l’adaptation des Français de souche aux coutumes extrêmes de l’islam (les fans ne manqueront pas de pays d’accueil), coutumes qui participent de ce qu’Alain Finkielkraut appelle l’arrogance des identités. J’appelle ici « Français de souche » le Français (je préfère ce terme à « citoyen d’origine française », que l’on commence à entendre) qui n’a pas de double nationalité et pas non plus de possibilité d’obtenir une double ou triple (cas Shirel) nationalité.

C - Difficultés juridiques

- Il y a une difficulté, que soulevent les islamistes. L’article 10 de la Charte Européenne des droits fondamentaux (Traité de Nice, décembre 2000) dispose : « Ce droit [à la liberté de pensée, de conscience et de religion] implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public [souligné par Cl. C.] ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites [souligné par Cl. C.]. » Cet article suit de très près l’art. 18 de la Déclaration universelle de 1948 (ONU) et l’art. 9 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (Conseil de l’Europe). Or l’autorité des traités en droit français est supérieure à celle des lois ; l’art. 55 de la Constitution de 1958 dispose en effet : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie. » Cette disposition s’applique aux lois postérieures aussi bien qu’antérieures aux traités, mais il revient en général au Conseil d’État et à la Cour de cassation de la faire appliquer. Le traité de la Constitution européenne reprenait « la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites » (partie II, article II-70) ; selon le Conseil constitutionnel, cette disposition serait à interpréter par chaque pays selon ses traditons nationales, une large marge d’appréciation étant laissée aux États par la Cour européenne des droits de l’homme.

L’avis du Conseil Constitutionnel n’a pas été sollicité par ceux qui en avaient le pouvoir, et la loi 2004-228 du 15 mars 2004 a été publiée au J.O. du 17 mars. L’avenir nous dira si cette loi, qui a résisté au chantage des preneurs d’otages, pourra être appliquée compte tenu de nos engagements internationaux, et au cas où elle ne serait pas, quelles seront alors les solutions juridiques appropriées



44 réactions


  • zulunation (---.---.126.140) 10 juin 2005 18:45

    ce ramassi haineux est à ranger avec les torchons de même nature dont, pour ne citer que celui-ci, le délirant « PENSER PAR SOI-MÊME » du même auteur, que je conseille en lecture à tous ceux qui manquent de mouchoirs : http://pageperso.aol.fr/ccourouve/PPSM.doc


  • William Miller William Miller 11 juin 2005 03:26

    Face a l’echec du modele republicain francais, a son incapacite a suciter suffisament d’espoir, d’ideaux positifs et creer l’integration, la societe navigue a vue. Nous sommes incapables collectivement de trouver une reponse, et le reflexe de defense, le reflexe de la peur domine, puisque nous nous sentons, finalement, plus faibles.

    Voila bien le paradoxe, la faiblesse de la majorite face aux certitudes d’une minorite.

    Les francais doivent-ils donc choisir de s’emmurer et d’enfoncer leur tete dans le sable, en refusant la realite ? Notre monde est un monde de frontiere poreuses, et les nations seront de plus en plus remises en question. Le modele unique, le modele republicain francais doit etre repense.

    Mais ne laissons pas l’integrisme laique et republicain etre la seule reponse aux integrismes religieux.


  • François Lourbet (---.---.138.213) 11 juin 2005 03:50

    Je renvoie l’auteur de ce texte excessif et malveillant aux travaux de Marcel Détienne, lequel estime, entre autres, que l’expression « français de souche » a d’autant moins de sens que trois français sur quatre possèdent au moins un grand-parent d’origine étrangère.

    Je comprends parfaitement que le port du voile islamique puisse gêner, comme m’a gêné, avant, lors de, et après la mort de Carol Wojtyla, surnommé Jean-Paul II, l’incroyable battage médiatique fait, notamment sur les médias audiovisuels, autour de l’agonie de ce vieillard.

    Je signale par ailleurs à l’auteur de ce texte que Saint Paul, l’un des fondateurs du christianisme, a, dans sa première épitre aux Corinthiens, clairement ordonné aux femmes de se couvrir la tête de façon à dissimuler totalement leurs cheveux.

    Puisque ce monsieur parle de notre culture gréco-latine, je dirai donc : « Nihil novi sub sole ». A cuistre, cuistre et demi.

    J’ajouterai qu’en son temps l’Islam (disons de ses débuts à sa plongée dans le Moyen Age - vers notre quinzième siècle) a marqué un très net progrès par rapport au christianisme qui, lui, a fait basculer le monde occidental dans la barbarie.

    Chacun pourra noter que l’influence néfaste du religieux sur une société donnée s’est manifestée beaucoup plus rapidement chez les catholiques que chez les orthodoxes (après tout, Byzance a survécu jusqu’à 1453) ou chez les musulmans.

    D’autre part, et toujours au sujet du voile islamique, il suffit de rapprocher le chiffre des exclusions scolaires depuis l’entrée en vigueur de la loi du nombre total de musulmans vivant en France - et que l’auteur n’oublie pas, dans ses délires racistes - que deux millions d’entre eux sont citoyens français.

    Je suis un vieux bonhomme (72 ans). J’habite la campagne et, chaque dimanche, je vais, histoire de dépenser une partie de ma minuscule retraite en livres à 20 centimes, traîner dans les brocantes et autres vide-greniers. J’y croise souvent des femmes que M. Couloudre qualifierait de musulmanes, avec le mépris qu’il semble attacher à ce terme. Comment le sais-je ? Tout simplement parce que la plus âgée porte, voile compris, des vêtements « traditionnels », mais que ses filles sont vêtues à l’européenne et parlent français entre elles, mais arabe ou berbère avec leur mère.

    J’ajouterai encore que la Renaissance n’a été possible, en fait, qu’en raison du rôle essentiel joué par les Arabes dans la transmission et le développement de la culture grecque en ce qu’elle avait de meilleur. S’il nous reste quelques fragments des présocratiques (je songe ici à un admirable fragment de Critias sur l’être et le non-être, qui renvoie les théistes à leurs hypothèses. Ce texte, disponible dans le volume de la Pléiade consacré aux Présocratiques, peut également se trouver en folio, moins les commentaires et les notes), c’est grâce aux Arabes qui, eux, n’ont pas incendié la bibliothèque d’Alexandrie et n’ont pas non plus fait de leur religion une théophagie.

    Que notre auteur, puissamment diplômé (c’est fou, cette folie des diplômes !), se souvienne que notre belle langue si gréco-latine (n’oublions tout de même pas un très important apport saxon) comprend un grand nombre de mots d’origine arabe (pour en rester à la lettre A, comme Arabe, justement, citons pêle-mêle abricot, algèbre, alcool, algorithme...) et que ces mots n’y sont pas entrés par effraction lors de la dernière vague d’immigration sauvage.

    Avant que des crétins veuillent faire du communautarisme (on a vu le résultat aux Etats-Unis), il existait un authentique « melting pot » français qui présentait des caractéristiques bizarres. La plupart des Français, et cela de longue date, sont chauvins et xénophobes. Jadis ce chauvinisme et cette xénophobie s’appliquaient même aux habitants du village voisin. Mais, si j’ose dire, la nécessité biologique de l’exogamie a repoussé peu à peu ces frontières du « racisme ». Dès lors le ver était dans le fruit et l’étranger dans la place.

    Naturellement les enfants des « autres » et des « natifs » s’assimilaient très vite et les enfants de leurs enfants devenaient à leur tour des Dupont la Joie comme les autres, girouettes prêtes à adorer Pétain un jour, De Gaulle un autre, Le Pen un troisième, et à présent Sarkozy, pourtant fils d’immigré hongrois et d’une mère juive. Et si je n’ai aucune confiance en ce personnage, ce n’est certes pas en raison de ses origines (l’une de mes grand-mères était une juive hongroise, dont l’unique fils a été suffisamment français pour faire la guerre de 14-18 et mourir dix ans plus tard d’une overdose d’ypérite) mais de ses ambitions qu’il entend satisfaire en reprenant à son compte les pires arguments du Front national.

    François Lourbet


    • Miaou cascadeur (---.---.163.224) 28 février 2006 13:32

      Une remarque encore en ce qui concerne le développement de la science et le catholicisme : Citons rampidment quelques noms de savants ecclésiastiques de premier plan : le chanoine Nicolas Copernic ; l’abbé Mendel, fondateur de la génétique ; l’abbé Lemaître, « inventeur » du Big Bang ; l’abbé Breuil, préhistorien célèbre et j’en oublie beaucoup

      Il est impossible d’en trouver l’équivalent parmi les imams (ou même parmi l’ensemble des musulmans) quelque soit l’époque.

      La science arabo-musulmane, après avoir longtemps été occultée, est maintenant mise en avant de manière exagérée (le mythe de l’Andalou heureuse est très surfait). Ne pas oublier que :

      • les savants musulmans étaient, la plupart du temps, en marge de la société (plus qu’en Occident). Ils étaient encore dans la lancée d’un héritage grec, chaldéen, juif...

      • Pendant ce temps, l’Eglise catholique luttait pour sa survie, a dû subir sur ses terres divers types de conquêtes (germaniques, islamiques..) qu’elle a intégré ou combattu selon les cas ; mais elle a su conserver dans ses monastères, un certain nombre de textes, qui serviront au moins tant autant à la Renaissance que la désormais surdimensionnée influence musulmane.

      • l’Islam, pendant ce temps, profitait dans un premier temps d’une dynamique conquête ; une fois que le vrai projet politique de l’Islam se mettait en place, c’en était fini de la science. Avec les mêmes éléments à sa disposition , qui dit que le christianisme n’aurait pas fait (encore) mieux ?

      • la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie


    • Lourbet Lourbet 20 avril 2012 13:43

      Je ne me souvenais pas d’avoir envoyé, dès 2005, ce texte à Agoravox. Je note, toutefois, que dès juin de cette année-là, je conchiais déjà M. Sarkozy qui n’était pas encore président de la République mais faisait tout pour l’être. Je crois que je vais reproduire ce texte ailleurs, notamment sur C4N, Youtube etc, et, bien entendu, dans le livre que je prépare mais qui ne pourra paraître qu’après l’éventuelle défaite de l’individu dont je viens de parler. S’il était, hélas, réélu, je quitterais tout pour m’en aller crever dans un coin pas encore encombré d’abominables crapules. Je viens à l’instant d’entendre (ce 20 avril 2012, vers 12 heures 30, sur les ondes de France Musique, que, désormais, les retraités espagnols devront désormais payer 10% de leurs factures de santé - avec, toutefois - un plafond (pour l’instant) de 18 € mensuels. J’espère et souhaite que nos voisins transpyrénéens continuent à descendre dans la rue et déboulonnent leurs salopards de dirigeants, venus au pouvoir dans des conditions abracadabrantes. 


      Vivement dimanche soir. Qu’on sache enfin sur quel pied danser et si l’on peut danser !!!

      François Lourbet

  • P. Pujol (---.---.7.50) 11 juin 2005 11:09

    Bravo François Loubet, belle réponse. A mon avis, il s’agit surtout d’une question de frustration personnelle : l’auteur comme vous le relevez justement, bien que méga diplomé et docteur en philosophie pour le moins, est contraint d’exercer l’activité ingrate s’il en est d’être répétiteur de mathématiques pour potaches. Il faut que la frustration sorte d’une manière ou d’une autre. Stigmatiser l’autre lorsqu’il vient du sud revient à la mode, alors pourquoi ne pas profiter de cette vague pour épendre une haine honteuse en manière de soulagement ? Une question : Pourquoi passer aussi facilement le micro aux nostalgiques du petainisme et de la france coloniale ? Il est bien connu que le débat et la polémique qui en est issu, devient rapidement stérile, le Web ne manque pourtant pas de tribunes pour ce genre d’individu aussi obtu que convaincu.


  • Manu (---.---.77.92) 13 juin 2005 22:03

    Juste une petite question : je suppose que l’auteur demanderait avec la même verve aux bigoudaines de retirer leur coiffe !


  • Courouve (---.---.102.40) 26 juillet 2005 23:32

    Oui, si le contexte était le même ; mais le terrorisme breton s’est bien calmé.


  • Denis (---.---.222.169) 4 octobre 2005 11:11

    Si le début est plutôt bien pensé (l’auteur est quand même bien « formé », comme le souligne mes prédécesseurs en commentaires ...), la fin dérape dès que la courbe tire trop à droite, du côté de Nicolas Sarkozy, qu’il se mùet à citer et qui prend sans doute le contrôle de son être alors smiley ... c’est curieux, hein ?


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 4 octobre 2005 11:22

    Où avez-vous vu que ma dernière partie, sur les difficultés juridiques, soit une reprise d’un discours de Sarkozy ? Ce Sarkozy que je cite effectivement, mais pour le critiquer, quand il voulait réformer la loi de 1905 (depuis, il a fait machine arrière). Quand on prétend discuter, des arguments solides valent mieux qu’une imagination débridée.


  • Salima T. 26 ans (---.---.227.227) 7 octobre 2005 18:21

    tout à fait d’accord avec vous professeur Courouve ! il est scandaleux que des musulmans dont je fais partie, se plient aux exigences archaïques de la religion (le voile) dans ce contexte terroriste islamiste plus que préoccupant. Elles discréditent les vraies musulmanes (dont je fais partie) qui n’ont pas besoin de se couvrir pour vivre leur religion. Mon père et moi même trouvont honteux que la France ne fasse pas plus de cas que cela et tolère encore le voile en tous lieux... Les catholiques ne portent pas l’aube dans la rue que je sache ! la pratique d’une religion se doit d’être discrète en France depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat et je ne vois pas en quoi l’Islam dérogerait à cela, sinon pour salir sur toute la communauté musulmane, qui n’est pas islamiste, loin de là... merci


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 7 octobre 2005 19:31

    Nouveau : le voile en Norvège : “Nous ne pouvons pas tolérer que les élèves aient le visage totalement recouvert en classe. Cela affecte les conditions d’enseignement”, a déclaré Peder Tellefsdal, conseiller personnel du maire d’Oslo, Erling Lae.

    La municipalité a décidé d’interdire le port, en classe, des voiles islamiques de type “niqab” dissimulant le visage des élèves. La municipalité, a pris cette décision après avoir été sollicitée par le proviseur d’un établissement scolaire fréquenté par deux jeunes filles d’origine somalienne portant un “niqab”, un voile qui couvre la totalité du visage sauf les yeux.

    “Il est impossible de communiquer avec les élèves dans ces conditions. C’est une question de qualité de l’enseignement, pas de religion”, a précisé M. Tellefsdal.

    Le port de voiles tels que le “hidjab”, qui ne couvre que les cheveux, reste en revanche autorisé en classe. Entre les heures de cours, les élèves seront libres de porter tous les types de voile dans les enceintes des écoles, dans la cour de récréation par exemple. “Il n’est pas question de créer une police vestimentaire”, a souligné M. Tellefsdal.


  • Sarah (---.---.237.91) 4 janvier 2006 15:22

    Etant donné votre age et votre situation géographique je suis heureuse que vous pensiez ainsi. Moi méme portant le voile je me suis senti attaquée par cet article. Pour moi le voile n’est pas une soumission mais une liberté et j’estime que je ne porte atteinte et n’attaque personne en obéissant à mes convictions religieuses. Il serait donc necessaire que ces personnes qui croient etre en mesure de donner des leçons se regardent un peu eux méme et s’attachent à etre plus tolerants.


    • Courouve (---.---.102.5) 4 janvier 2006 17:08

      J’ai présenté des arguments précis. Il semble que vous ne les ayez pas lus ou pas compris. En tout cas, vous n’y répondez pas.


  • albert (---.---.46.150) 4 janvier 2006 20:32

    M. Courouve,

    Permettez quelques remarques au sujet de votre texte :

    Vous écrivez :<< Le voile dans la rue et dans les transports publics est lui aussi gênant, car il modifie notre espace public traditionnel et complique les éventuels contrôles d’identité, alors même que la menace terroriste actuelle émane précisément de cette mouvance islamique qui promeut le port du voile >>.

    1/ Vous n’allez pas un peu loin ? Et qu’est-ce qu’un espace public traditionnel ? Ces personnes existent, et donc contribuent à l’espace public. Nous modelons l’espace public en permanence. Tout le monde y contribue. Il est insensé de vouloir « immobiliser » un type particulier d’espace public.

    2/ Faut-il changer nos manières de vivre en fonction des « contrôles d’identité » ? Que faites-vous de la liberté ?

    3/ La mouvance islamique dont vous parlez, promeut sans doute beaucoup de choses. Mais,le port du voile est ancestral,et n’a rien à voir avec ces mouvances dont vous parlez. Alors quoi, il suffirait qu’une mouvance promeuve le port du voile, pour que celà suffise à interdire le voile ?

    Il y a beaucoup à dire sur votre texte. L’essentiel est que vous rejetez les différences.Vous semblez être un partisan de l’Ordre pour l’ Ordre, sans vous soucier de Liberté, de Tolérance,de Modération.

    Vous êtes philosophe dites-vous ? Certainement pas à la manière de Levinas,en tous les cas.La question de l’Autre, est une fausse question pour vous.


  • NizO (---.---.162.63) 28 février 2006 11:15

    Cet article reflette bien la mentalité nationaliste d’une personne intolérante, je dirait méme raciste.


  • senior F 72 ans (---.---.210.103) 28 février 2006 11:28

    permettez moi d’etre la « candide » je voudrais savoir si une femme occidentale, touriste dans un pays du moyen orient ou d’afrique du nord, peut se promener en tenue légère estivale ? j’entends par là un soutien-gorge brassière et un pantacourt par exemple ? peut elle se baigner en bikini ? ou monokini ? si oui alors les femmes résidant en France peuvent porter le voile. si non, les femmes residant en France se conforment à la loi de la rue. elles s’habillent comme tout le monde.

    ai je dit quelque chose d’incongru ? ou de malveillant ? dans ce cas, eclairez moi.


    • (---.---.117.141) 28 janvier 2007 18:55

      Ce que vous dites est sensé. Ce qui intrigue, c’est que cela soit aussi mal compris.


    • Renlei 29 mars 2011 06:58

      Vous serez sans doute d’accord avec moi pour dire qu’il est stupide d’interdire aux femmes de se promener en tenue légère dans la rue, alors pourquoi être aussi stupide en interdisant le voile ? Il faut niveler la tolérance par le haut pas par le bas.


      D’autre part le pays d’origine des femmes portant le voile est bien souvent la France.

      Et puis même s’il s’agit d’une femme d’une autre nationalité, il faudrait lui autoriser le voile si elle vient d’un pays autorisant les bikinis et lui interdire sinon ?

    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 29 mars 2011 11:01

      @ Renlei :

      "il est stupide d’interdire aux femmes de se promener en tenue légère dans la rue, alors pourquoi être aussi stupide en interdisant le voile ? Il faut niveler la tolérance par le haut pas par le bas."

      Les tenues légères en été (que portent aussi les hommes en short) ne sont pas associées à l’expansion d’une religion totalitaire d’origine étrangère et liée à un terrorisme qui a déjà frappé en France. Votre argument ne vaut rien.


    • Renlei 29 mars 2011 16:21

      @Senatus populusque :« Les tenues légères en été (que portent aussi les hommes en short) ne sont pas associées à l’expansion d’une religion totalitaire d’origine étrangère et liée à un terrorisme qui a déjà frappé en France. Votre argument ne vaut rien. »


      Des hommes en short on commit un braquage dans une capitale islamique, le short est pour le eux le symbole de l’expansion d’un mode de pensée totalitaire d’origine étrangère, conclusion : ils interdisent le short.

      Ce raisonnement n’est pas plus stupide que le votre ...

    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 29 mars 2011 18:13

      L’invocation d’un fait imaginaire n’est pas un raisonnement !!


    • Renlei 29 mars 2011 19:26

      Tous les raisonnements par l’absurde ne se basent-ils pas sur des faits imaginaires pour justement montrer qu’ils sont absurdes ? C’est un outil de dialectique comme un autre...


    • Renlei 29 mars 2011 19:31

      De toute façon en plus du raisonnement contestable, ce qui est vraiment une erreur c’est l’assimilation de toutes les personnes portant le voile à des personnes intolérantes d’autres pays... N’y a-t-il pas eu des catholiques nazis ?


  • NizO (---.---.162.63) 28 février 2006 11:42

    réponse pour la candide :

    ....En gros ce que tu dit c’est : Soyez content ici chez nous c’est comme ca, sinon repartez chez vous !

    Tu votera Villiers ou LePen toi...ca se voit :)


    • NizO (---.---.162.63) 28 février 2006 14:07

      L’Histoire reconstruite par les occidentaux a trop souvent minimiser les apports de la science arabe, ne lui conférant qu’un rôle de transfert des idées grecques à l’Occident. Pourtant, l’âge d’or de la science arabe (VIIIe - XIIIe siècles) a produit de nombreux savants qui, loin d’être de simples traducteurs, apportèrent une contribution tout à fait originale.

      Avicenne (Ibn Sina)

      Médecin et philosophe persan (Afshéna, 980 - Hamadan, 1037)

      Médecin, philosophe et alchimiste d’origine iranienne, Avicenne est considéré comme l’un des plus grands commentateurs d’Aristote au Moyen Age. Son analyse synthétique de l’Islam et des textes médicaux anciens lui procure une grande influence sur la pensée médiévale, annonçant les prémices des découvertes médicales de la Renaissance.

      Né d’un père fonctionnaire de l’administration samanide, formé au Coran et au droit islamique dès l’âge de dix ans, Avicenne s’initie ensuite rapidement aux mathématiques, à la physique, à la philosophie puis aux sciences médicales. Il se montre alors particulièrement doué ; on dit qu’à l’âge de dix-sept ans il parvient à guérir le Prince de Boukhara. A dix-huit ans, il a acquis toutes les sciences connues et à vingt-et-un, il rédige son premier ouvrage de philosophie. Fin lettré, il entame la traduction et le résumé des œuvres d’Hippocrate et de Galien, qu’il annote scrupuleusement.

      Excellent gestionnaire des affaires de l’état, Avicenne devient le protégé du puissant Chirâzi à Djouzdjan ; c’est dans cette ville qu’il commence la rédaction de son Canon de la médecine avant d’obtenir le poste de vizir auprès du souverain de Hamadan. Emprisonné suite à différentes intrigues politiques, il parvient à s’enfuir et entre sous la protection du Prince d’Ispahan en 1023.

      Reconnue durant tout le Moyen Age, son œuvre sera traduite en latin dès le XVe siècle puis diffusée dans toute l’Europe où elle reste l’une des références médicales jusqu’au XVIIe siècle.

      Al Khwarizmi Al Khwarizmi

      Mathématicien, astronome et géographe arabe (780 - 850)

      Al Khwarizmi est sans doute l’un des plus grands mathématiciens de tous les temps.

      Dans sa jeunesse, Al Khwarizmi travaille dans la fameuse Maison de la Sagesse sous le règne du Calife Al-Ma’mun (813 - 833) et occupe un poste d’astronome à l’observatoire de Bagdad. En 825, il publie un traité dans lequel il utilise pour la première fois en mathématiques l’expression al-jabr (de jabara, réduire) qui donnera le mot algèbre en français. Il y explique comment on peut ramener tous les problèmes à six formes standards en utilisant deux procédés : le procédé al-jabr servant à transposer les termes d’une équation pour éliminer les valeurs négatives et le procédé al-muqabala d’équilibrage des valeurs positives restantes. Il étudie les algorithmes, terme dérivé de son nom, et permet ainsi l’introduction des méthodes de calcul utilisant les chiffres arabes et la notation décimale. Si les principaux apports de Al Khwarizmi concernent les mathématiques, on ne doit pas oublier les études qu’il a menées en astronomie. Grand connaisseur de l’Almageste de Ptolémée, il élabore, à partir de tables hindoues, le Zif al-sindhind, ensemble de tables astronomiques indiquant les positions futures des étoiles et planètes. Il écrit également beaucoup sur l’astrolabe, instrument d’origine grec que les Arabes ont adopté.

      Les détails de la vie de Al Khwarizmi ont été perdus mais ses écrits, eux, sont parvenus jusqu’à l’occident grâce aux traductions latines qui en ont été faites et exercèrent une forte influence sur la pensée médiévale. Les notions de calcul qu’il élabora servirent ainsi de bases à la connaissance mathématique de l’occident chrétien du Xe au XIVe siècle.

      Ibn Al-Haytham

      Physicien, mathématicien, astronome et philosophe arabe (Bassora, 965 - Caire, 1040)

      Le plus grand physicien de l’Islam, Ibn al-Haytham, connu par l’Occident médiéval sous le nom d’Alhazen, naît en Irak en 965. Il se rend au Caire sous le règne du calife fatimide Al-Hakim dont la bibliothèque est alors presque aussi remarquable que celle de la Maison de la Sagesse de Bagdad. Mais la carrière d’Ibn al-Haytham au Caire ne tourne pas comme il le souhaite. Soutenant que les inondations du Nil sont dues à un défaut de contrôle hydraulique, il obtient le financement du calife pour une expédition technique en Haute Egypte, vers la source du Nil. Parvenu à la première cataracte, Ibn al-Haytham doit cependant admettre que son projet est irréalisable. De retour après cet échec, on lui confie un petit poste dans le gouvernement, mais Ibn al-Haytham craint que le calife, excentrique et sanguinaire, ne le châtie. Pour échapper à la colère du Prince, il choisit de feindre la folie. Il ne recouvrira la santé mentale qu’à la mort d’Al-Hakim. Enfin libre de ses mouvements alors qu’il approche tout de même la soixantaine, Ibn al-Haytham peut enfin se consacrer entièrement à ses travaux scientifiques.

      L’œuvre d’Ibn al-Haytham recouvre plus d’une centaine d’ouvrages dans les domaines des mathématiques, astronomie, physique et même philosophie. Ses apports ont été particulièrement importants en optique où il obtint des résultats totalement nouveaux, en rupture avec les théories grecques. Dans son livre Kittab al manadir (le Livre de l’optique), référence pour toute la physique du Moyen Age, Ibn al-Haytham expose ses théories sur la vision et la lumière. Il étudie avec précision l’anatomie de l’œil et établit que les rayons lumineux se dirigent en ligne droite de l’objet vers l’œil et non le contraire. Il observe également les phénomènes de réfraction et diffraction de la lumière. En astronomie comme en mathématiques, Ibn al-Haytham reprend et améliore les théories de ces prédécesseurs. Ses méthodes de travail, particulièrement modernes puisqu’il adopte une approche mathématique et expérimentale des problèmes, ont fait de son œuvre l’apogée de la physique arabe. Averroès (Ibn Rushd) Averroès (Ibn Rushd)

      Médecin, juriste et philosophe musulman d’Andalousie (Cordoue, 1126 - Marrakech, 1198)

      Abu al-Walid Muhammad ibn Rushd de son vrai nom, lettré de grande culture, Averroès reste connu comme excellent médecin, juriste de génie et philosophe commentateur d’Aristote.

      Brillant élève fréquentant les meilleures écoles de Cordoue, Averroès débute son exercice de la médecine à l’âge de 20 ans. Il devient rapidement célèbre par la rédaction d’un traité de médecine en sept volumes : al-Kulliyyat fi’l-Tibb dans lequel il n’hésite pas à infirmer des thèses émises par Hippocrate, reprises par Galien et jusque là toujours défendues.

      Observateur de génie, Averroès est l’un des premiers à pressentir le principe d’immunisation chez des varioliques ayant résisté à une première infection. Devant tant d’aptitudes, Ibn Tufayl le présente à la cour des Almohades : il devient alors le médecin personnel d’Abu Yaqub Yusuf, calife de Marrakech. Cette position ne l’empêche pas de poursuivre son autre charge, celle de juriste. Cadi (juge) de Séville, il est nommé ensuite grand Cadi de Cordoue dont il devient le gouverneur. Mais Averroès est aussi pragmatique et logique. Il tente d’expliquer le monde par des lois mathématiques et rationnelles, et non par la toute puissance divine. C’en est trop pour le nouveau calife Yaqub al-Mansur qui le fait exilé à Fès comme hérétique. Le concile de l’Université de Paris le condamnera en 1210.

      Rentré en grâce à la fin de sa vie, Averroès pourra finir ses jours à Marrakech. Aristotélicien fondamentaliste, ses commentaires sur l’œuvre du philosophe permettront à l’Occident de découvrir pour la première fois le disciple de Socrate.

      Al-Biruni Al-Biruni

      Savant et philosophe arabe (Kath, 973 - Ghazna, 1050)

      Abu al-Ryhan al-Biruni, sans conteste l’un des très grands noms de la science arabe, présente très jeune un goût prononcé pour les sciences. Il apprend à parler plusieurs langues dont le persan, le turc et l’hébreu et étudie auprès de l’astronome et mathématicien Abu Nasr Mansur. Jusqu’à l’âge de 22 ans, il mène une vie paisible consacrée à ses travaux. Mais alors éclate une guerre civile dans la région de Khwarazm qui l’oblige à fuir. Le jeune savant séjourne à Rayy puis à Djurdjan et effectue au moins un passage dans sa ville natale, en 997. En effet, le 24 mai de cette année, il est à Kath pour y observer l’éclipse de Lune, en même temps que Abul al-Wafa à Bagdad. La différence de temps entre ces deux observations permettra de calculer la différence de longitude entre les deux villes.

      Vers 1004, al-Biruni est de retour dans sa patrie, durablement croit-il, et intégré à la cour de Abu’l Abbas Ma’mun qui soutient ses recherches. C’est de cette époque que date sa correspondance avec le célèbre médecin persan Avicenne. Mais la guerre surgit à nouveau, bientôt remportée par Mahmud le Ghaznévide. Le vainqueur fait al-Biruni prisonnier et l’emmène à Ghazna. Malgré le traitement dur, certains disent cruel, auquel il est soumis, al-Biruni peut poursuivre ses travaux et profite des expéditions de Mahmud pour enrichir ses connaissances. Il effectue ainsi plusieurs voyages en Inde dont il tirera une remarquable étude de la civilisation indienne sous tous ses aspects : coutumes, langues, sciences et géographie.

      Lorsque Mahmud meurt en 1030, son fils prend la succession. Al-Biruni est alors toujours officiellement prisonnier mais la surveillance qui lui était imposée se relâche et il peut désormais se déplacer plus librement. Parmi la somme considérable d’écrits qui lui sont attribués (on parle de quelques 13000 pages de texte), beaucoup traitent de l’astronomie, comme l’illustre Canon. Mais l’intérêt d’al-Biruni ne se limitera pas à ce domaine. Il écrira également tout au long de sa vie sur les mathématiques, l’astrolabe, l’optique, la géographie, la minéralogie, la médecine, la mécanique, la chronologie, l’histoire et la philosophie.

      Je vous invite aussi à aller voir ce lien concernant les découvertes scientifiques de la civilisation arabe :

      http://www.infoscience.fr/images/histoire/arabe2.gif

      Merci.


    • Pierre (---.---.234.26) 28 février 2006 14:07

      Je pense que Nizo a parfaitement résumé ce qu’elle pense, tout comme moi d’ailleurs.


  • BB (---.---.179.108) 28 février 2006 13:19

    Il ne faudrait pas recréer une « Arabie Saoudite à l’envers » dans l’espace publique français.

    L’apparition du voile islamique en occident est récent, il est immanquablement un signe d’une solidarité plus culturelle que cultuelle du peuple musulman qui se sent humilié et globalement « martyrisé » par l’occident. Le port du voile « occidental » est un acte de résistance et de replis sur des valeurs ou l’on pense avoir une place, culturellement on vas là où on est bien.

    Ce malaise doit pouvoir s’exprimer, chercher à imposer la disparition totale des signes dans l’espace publique est illusoire et reviendrait à renoncer à la liberté d’expression telle que nous la pratiquons.

    Les théocraties musulmanes telle l’Arabie Saoudite tentent d’imposer un comportement et une tenue « coraniques » dans l’espace publique, l’idée étant non pas d’adapter constamment la loi aux réalités sociales par le biais de la représentation démocratique, mais d’adapter la société aux lois immuables gravées dans le marbre du coran et à un hypothétique respect de dieu. le résultat en est une profonde hypocrisie et un système de passe droit, car l’homme est ce qu’il est c’est à dire « humain » et non « divin ».


    • BB (---.---.189.134) 1er mars 2006 10:45

      Un lien sur l’hypocrisie « généralisée », je vous recommande le dessin en bas de la page...


  • Miaou cascadeur (---.---.163.224) 28 février 2006 13:27

    Je suis d’accord sur la première partie de l’article : j’en conclus, qu’au lieu du ramdam sur les signes religieux, une interdiction sur le port de couvre-chef, quelqu’il soit (voile, casquette,..) aurait dû être interdit, sans mention de « signe religieux » (d’autant plus que la République ne reconnaît pas les religions, je ne vois pas sur quelle base elle pourrait reconnaître les signes religieux). D’autres comportements vestimentaires seraient d’ailleurs à proscrire en cours...

    Mais, quant au concordat d’Alsace-Lorraine, je vous le dit en toute amitié, mêlez-vous de vos affaires. Nous avons, en Alsace-Lorraine, de très bonnes raisons à ne pas vouloir qu’on touche à notre droit local (dont fait partie le Concordat) : jours fériés supplémentaires, meilleurs taux de remboursement de la sécurité sociale, et nous sommes très vigilants à ce qu’aucune brèche n’y soit pratiqué (d’ailleurs, cela me fait toujours rire de penser que les droits sociaux que nous avons hérités de l’Allemagne bismarckienne soient supérieurs à ceux de la France d’aujourd’hui). En Alsace, le pourcentage de personnes en faveur du statu quo en la matière (aux alentours de 90%) a d’ailleurs augmenté.

    La société doit se méfier de certaines influences religieuses (comme elle doit se méfier de certaines influences économiques, politiques, communautariste). Pourquoi une prévention particulière à l’égard du fait religieux dans sa globalité par rapport à d’autre faits sociaux, potentiellement tout aussi néfastes (anti-racisme dévoyé à la façon du MRAP, les « Indigènes de la République », la montée en puissance du lobby gay, les scores de l’extrême-droite, de l’extrême-gauche et de Nicolas Sarkozy...) ? Vouloir sacraliser la laïcité (terme flou et ambigu, que chacun interprète à sa guise) peut conduire au laïcisme et à ses dérives (communisme, et ses crimes ; loi de 1901 sur les associations, dirigée en fait contre les congrégations...).


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 1er août 2006 13:35

    Dans l’affaire Paris-plage, le maire interdit strings et monokini, mais laisse proliférer les voiles islamiques.

    J’y vois là un danger pour le pluralisme de la société française et pour le maintien de l’identité française ; les inquiétudes que j’exprimais l’année dernière étaient justifiées.

    Le voile va-t-il devenir une icone de la société française ? Les Anglais sont plus raisonnables, qui élisent des icones traditionnelles (voir l’article du Monde d’aujourd’hui sur ce sujet).


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 6 octobre 2006 18:37

    Des propos de Jack Straw sur le voile islamique déclenchent une polémique en Grande-Bretagne

    Les propos du ministre chargé des relations avec le Parlement, Jack Straw, sur le voile intégral ont déclenché une vive polémique, vendredi 6 octobre, en Grande-Bretagne. L’ancien ministre des affaires étrangères britannique a lancé le sujet jeudi, révélant dans le journal de sa circonscription de Blackburn, le Lancashire Evening Standard, qu’il suggérait aux femmes portant le niqab (voile noir intégral) de se dévoiler lorsqu’elles venaient discuter avec lui lors de ses permanences parlementaires, cela toujours en présence d’une employée féminine. Selon l’élu de cette circonscription du nord-ouest de l’Angleterre comptant 30 % de musulmans, le port de ce signe religieux distinctif équivaut à « une déclaration visible de séparation et de différence », et les relations entre communautés s’en trouvent « plus difficiles ».

    Vendredi, sur la BBC, M. Straw s’est inquiété du « développement de communautés parallèles » et s’est dit déterminé à « mettre ce problème sur la table d’une façon calme et mesurée », en vue d’« un débat réfléchi ». « Avec toutes les précautions qui s’imposent, je préférerais » que les musulmanes ne portent pas le voile du tout, a-t-il indiqué. « J’ai été frappé en discutant avec les femmes concernées par le fait qu’elles n’avaient pas, je pense, complètement conscience des conséquences quant aux relations communautaires », a-t-il précisé.

    « MANQUE DE SAGESSE »

    Dans un pays qui compte 1,6 million de musulmans (2,8 % de la population), majoritairement originaires du Pakistan, du Bangladesh et de l’Inde, les interrogations sur le « communautarisme » se sont multipliées dans un climat de méfiance depuis les attentats-suicides du 7 juillet 2005 à Londres (56 morts), commis par de jeunes musulmans britanniques. Mercredi, l’annonce qu’un jeune policier musulman avait obtenu de ne pas être affecté à la garde de l’ambassade d’Israël durant les bombardements du Liban cet été a provoqué un tollé et une enquête immédiate de Scotland Yard. Les propos de M. Straw ont ainsi touché une corde sensible.

    Si la plupart des journaux et commentateurs britanniques ont applaudi ses propos, des organisations musulmanes ont vivement réagi. Le Conseil des mosquées du Lancashire a affirmé que M. Straw « n’avait pas compris » la question, et dénoncé des propos « très insensibles et manquant de sagesse », soulignant que le port du voile intégral ne nuit à personne. La Commission islamique des droits humains a dénoncé une « discrimination sélective ». Mais le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne, l’une des principales organisations, a dit comprendre que « le voile crée un malaise chez les non-musulmans ». Selon Rajnaara Akhtar, présidente de l’Organisation pour le port du hijab (voile ne laissant paraître que l’ovale du visage) en Grande-Bretagne, moins de 5 % des musulmanes de ce pays portent un voile long.

    Downing Street a prudemment affirmé que M. Straw défendait des « opinions personnelles ». Mais plusieurs députés ont sauté sur l’occasion pour réclamer un débat, dans un pays très tolérant sur tous les styles vestimentaires religieux, et où les voiles sont de plus en plus courants. Shahid Malik, jeune élu musulman de Dewsbury (West Yorkshire) devenu depuis les attentats de 2005 une des voix politiques musulmanes, a reconnu que la question du vêtement traditionnel islamique était un problème dans sa circonscription, où l’extrême droite du British National Party avait fait son meilleur score national lors des élections de 2005. La baronne Uddin, membre de la Chambre des lords, également musulmane, a réclamé un « débat mesuré » sur la question et « sur le statut des Britanniques musulmanes dans ce pays ». Et d’estimer « que c’est une question de droits humains des deux côtés ».


  • K (---.---.192.101) 8 janvier 2007 16:10

    KHWARIZMI était PERSAN et non ARABE


  • (---.---.24.207) 24 février 2007 10:45

    Un arrêt de la Haute Cour de justice du Royaume Uni a donné raison, jeudi 22 février, à une école qui avait expulsé une élève musulmane de 12 ans qui exigeait le droit de porter le « niqab », le voile intégral, pendant les cours.

    Par ailleurs, lors de la comparution devant la justice des accusés des attentats manqués du 21 juillet 2005 à Londres, la vidéo d’une caméra de surveillance a attesté que l’un d’eux s’était enfui, dissimulé dans une robe islamique.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 16 juillet 2008 15:05

      En plus de faire peur aux enfants, la burka fausse complètement la convivialité de notre espace public à l’européenne.

      Le député Jacques Myard a déposé une proposition de loi afin d’interdire ce comportement.


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 24 mars 2007 11:29

    23 mars 2007 Québec

    Le port du voile interdit aux élections

    Le Directeur général des élections du Québec a décidé vendredi d’interdire le vote à toute personne ayant le visage voilé lors des élections législatives de lundi, à la suite d’une polémique sur le port de la burqa ou du niqab (voile intégral) pendant le vote. (Avec AFP)


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 12 juillet 2008 10:31

    Nouveau : le Conseil d’Etat vient de confirmer le refus de naturalisation d’une Marocaine portant la burqâ. Ce port est considéré comme un signe de manque d’intégration dans la société française, société dans laquelle, hors Carnaval, on circule à visage découvert.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 12 juillet 2008 10:58

      Extrait de l’arrêt :

      Considérant qu’aux termes de l’article 21-2 du code civil, dans sa rédaction en vigueur à la date de la décision attaquée : « L’étranger... qui contracte mariage avec un conjoint de nationalité française peut, après un délai de deux ans à compter du mariage, acquérir la nationalité française par déclaration à condition qu’à la date de cette déclaration, la communauté de vie n’ait pas cessé entre les époux et que le conjoint français ait conservé sa nationalité » ; qu’aux termes de l’article 21-4 du même code : « Le Gouvernement peut s’opposer, par décret en Conseil d’Etat, pour... défaut d’assimilation, autre que linguistique, à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger dans un délai d’un an à compter de la date du récépissé prévu au deuxième alinéa de l’article 26.. » ; qu’enfin, aux termes de l’article 32 du décret du 30 décembre 1993 relatif aux déclarations de nationalité, aux décisions de naturalisation, de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité : « Lorsque le Gouvernement veut s’ opposer par décret en Conseil d’Etat, pour indignité ou défaut d’assimilation autre que linguistique, à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger d’un conjoint de nationalité française, le ministre chargé des naturalisations notifie les motifs de fait et de droit qui justifient l’intention de faire opposition… » ;

      Considérant que le décret attaqué du 16 mai 2005 n’a ni pour objet ni pour effet de porter atteinte à la liberté religieuse de l’intéressée ; que, par suite, il ne méconnaît ni le principe constitutionnel de liberté d’expression religieuse, ni les stipulations de l’article 9 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;

      Considérant qu’il résulte de ce qui précède que Mme

      MAB a reçu communication le 10 mars 2005 des motifs de fait et de droit justifiant l’intention du ministre de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale de faire opposition à son acquisition de la nationalité française conformément aux dispositions précitées de l’article 32 du décret du 30 mars 1992 ; qu’elle n’est donc pas fondée à soutenir que le principe du contradictoire aurait été méconnu ;M

      Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que, si MmeMAB ABCHOUR possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes ; qu’ainsi, elle ne remplit pas la condition d’assimilation posée par l ’article 21-4 précité du code civil ; que, par conséquent, le Gouvernement a pu légalement fonder sur ce motif une opposition à l’acquisition par mariage de la nationalité française de Mme MABCHOUR n’est pas fondée à demander l’annulation du décret du 16 mai 2005 lui refusant l’acquisition de la nationalité française ;


  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 20 juillet 2013 14:38

    L’affaire de Trappes est révélatrice des nuisances apportées par l’arrogante visibilité de l’islam dans notre Douce France.


  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 22 juillet 2013 21:21

    Force devrait rester à la République, force doit rester à la République, notamment à Trappes. Le chantage au repli communautaire, que répercute irresponsablement la naïve Voynet et ses Verts (Mamère, etc.), et aussi le quotidien Le Monde, n’est pas admissible ; l’intégration, c’est, quand même et par principe logique, l’intégration à notre société rationnelle et laïque, d’inspiration gréco-latine, qui a su mettre à sa modeste place le christianisme, et non l’adaptation des Français de souche aux coutumes extrêmes de l’islam (les fans ne manqueront pas de pays d’accueil), coutumes qui participent de ce qu’Alain Finkielkraut appelle pertinement l’arrogance des identités.


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