Loi asile - immigration : l’art de mécontenter tout le monde « en même temps »
Macron a réussi un nouvel exploit avec sa ''Loi Asile-Immigration'', mécontenter à la fois la droite et la gauche.
Pour les uns cette loi est trop liberticide, pour d'autres, c'est une mesurette qui ne réglera en rien les problèmes de l'immigration, ni celui des immigrés ni celui de ceux qui les accueillent.
Pour les fervents du multiculturalisme et de l’accueil sans contrôle des migrants, cette loi paraît liberticide et contre leur conception de l'homme universel. Le migrant est citoyen du monde. La France peut accueillir tous ceux qui veulent venir, pour eux aucun problème, elle en a les moyens, mais seulement ne veut pas les mettre en œuvre.
Pour la droite, les souverainistes, pour les identitaires, les défenseurs de l'idée de nation, ceux qui pensent ''France'' en priorité, cette loi n'est qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Certaines mesures vont même augmenter le taux d'immigration et donc les problèmes d'intégration, les problèmes économiques et de sécurité.
Que propose cette loi dans ses grandes lignes ?
Réduction à 6 mois du délai d' instruction du dossier des demandeurs d'asile.
Rétention administrative portés de 45 à 90 jours.
Obligation de quitter le territoire mieux respectée pour les réfugiés économiques déboutés du droit d'asile .
Cette loi propose surtout de corriger notre position jugée éminemment laxiste par la droite et qui concerne L'application de la (OQT) obligation de quitter le territoire. Comparée à ce que font nos voisins, la France est championne d'Europe du laxisme en matière d'expulsions au cours de ces dernières années. Il faut le reconnaître, les chiffres sont sans appel.
En France, sur environ 570.000 (OQT) obligation de quitter le territoire dans les 6 dernières années, 91.000 personnes sont parties, 479 .000 sont restés et sont dans la nature.
En Allemagne, sur environ 400.000 (0QT) obligation de quitter le territoire, 301.760 expulsions, 108.000 sont restés.
L'efficacité de l'Allemagne est évidente aussi dans le traitement des dossiers. Les demandes d'asiles sont traitées en moins de deux mois.
Toute l'Europe va vers cette façon de fonctionner, durcir les conditions d'accueil des migrants, simplifier et accélèrer les décisions d'expulsions. Se concentrer sur les demandeurs d'asile qui répondent vraiment à cette désignation. Moins recevoir, pour mieux recevoir.
Ce que pense faire Macron est rentrer dans le rang et faire que l'état de droit s'applique. Ceux qui n'ont rien à faire sur le territoire devraient être expulsés.
Cela peut se comprendre et justifier ces mesures critiquées par une partie de la gauche et rejetées par l'extrême gauche.
Mais ''en même temps''
D'autres décisions font dire à la droite que certaines mesures sont dérisoires, insuffisantes, et que d'autres préparent une bombe migratoire.
Le droit au regroupement familial accordé pour les mineurs isolés ou soi disant mineurs, qui permet à ces mineurs de faire venir parents, frères, sœurs, et la cascade de regroupements familiaux qui obligatoirement suivra. Les frères et sœurs qui sont mariés et ont des enfants pourront rejoindre le mineur.
Les mineurs immigrés isolés seraient environ 25.000 en France.
Le calcul boule de cette mesure neige est vite fait.
Le coût de cette mesure est faramineux, 50.000 euros par jeune et par an, auquels vont s'ajouter les coûts des regroupement familiaux.
Comme le révèle le Figaro, le coût de la prise en charge des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) ne cesse d'augmenter. Le montant pourrait atteindre 1,5 milliards dans 6 mois.
La situation dans certains pays est déjà catastrophique, la Suède est au bord de l'implosion.
Plus de cents mineurs arrivent par jour, situation impossible à gérer.
Les passeurs exploitent déjà ce nouvel eldorado, ils proposent une migration dédiée aux mineurs, et donnent même le choix de la ville de migration.
Cet afflux supplémentaire de migrants inquiète ceux qui sont partisans d'une diminution drastique de l'immigration et étaient d'accord sur la première partie de la loi Asile-Immigration.
A cela s'ajoutent des amendements qui vont augmenter le flux des réfugiés.
-Le renforcement de la protection des jeunes filles exposées à un risque de mutilation sexuelle. Cela a été étendu aux jeunes hommes en commission des Lois.
-L'immigration venant de pays persécutant les homosexuels donc ne pouvant être considéré comme "sûrs".
Ce ''en même temps'', accélérer l'expulsion de certains migrants et permettre de nouvelles arrvivées conduit à un rejet global. C'est trop et pas assez.
Comment comprendre la contestation de cette loi et par la droite et par la gauche ?
La raison en est simple, leur manque de représentativité à l'assemblée nationale qui ne leur permet pas de peser sur la politique migratoire
Comment trouver une position conforme à la volonté de la majorité des français et qui ne soit pas contestable, quand l'assemblée nationale ne représente aucunement la diversité et la vérité politique du pays, je ne parle pas de la diversité sociale, elle est inexistante.
Les insoumis et le Front national représentent pratiquement la moitié des électeurs, ils n'ont à eux deux que 25 députés sur 577 à l'Assemblée nationale.
17 députés pour les insoumis 8 députés pour le Front national.
La terminologie démocratie représentative est en réalité un oxymore.
Si le peuple était véritablement représenté à l 'assemblée nationale, nous aurions 83 députés FN et 79 députés France insoumise qui donneraient une représentation véritable de la nation. La donne serait complètement différente, les discussions réelles et les solutions autres. Mais le système électoral ne le permet pas, il permet l'élection d'un roitelet avec une armée de godillots à sa solde.
Seule alternative démocratique, donner la parole au peuple.
Si on décidait de poser à ce peuple les bonnes questions sur l'immigration.
Par exemple :
Êtes-vous pour un quota d'immigration fixé par l'assemblée nationale ?
Êtes-vous pour la suppression du droit du sol ?
Êtes-vous pour l'arrêt provisoire du regroupement familial ?
On serait peut être surpris par les résultats, mais au moins on aurait l'expression de la volonté populaire.
On aurait enfin laissé s'exprimer la vox populi.
La démocratie c'est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple non ?
Il ne reste plus que le référendum pour correspondre à cette définition de la démocratie.
Trop dangereux sûrement pour ceux qui sont au manettes et veulent tout contrôler et tout imposer.
Nos dirigeants y font rarement appel, et quand ils le font, ils ne respectent pas la décision du peuple.