lundi 25 mai 2020 - par Le Conteur Jeager

Loi Avia : De la bataille à la guerre des idées

La Loi Avia s'inscrit dans une longue tradition d'étouffement du débat par ceux qui gouvernent et tiennent le haut du pavé. Réflexion sur les soubassements historiques et idéologiques d'une nouvelle dérive et d'un nouvel abus du pouvoir macronien.

Les idées bataillent entre elles. Quoi de plus normal ?
 
« C’est mon opinion et je la partage ». Cela fait rire, mais c’est bien vrai. 

Comment se mènent ces batailles ? Nul n’est d’accord avec personne, mais de grandes tendances existent, dans tous les domaines où s’exercent la pensée et l’intelligence humaines.

La bataille a lieu quand il y a problématique et que le débat n’est pas tranché par ce que dégage l’observation des faits. Encore faut-il que les débatteurs soient de bonne foi, mais c’est un autre débat. On n’en sort pas ! 
 
 
La bataille des idées des Lumières
 
Chaque idée a donc ses partisans. La bataille des idées est la bataille que se livrent les partisans des idées. Et bien que l’on ait le fort sentiment que les débats ne servent pas à rapprocher les opinions, il y a, à la marge des camps qui s’opposent, quelques-uns de leurs partisans qui peu à peu évoluent, et deviennent convaincus de la véracité des idées auxquelles ils ne souscrivaient pas jusqu’alors. Ainsi les opinions publiques changent-elles. Oh, il y faut souvent des siècles... Loin d’être un flash, les Lumières furent au contraire une loupiote vacillante qui longtemps n’eut guère d’adeptes. Mais elles furent soutenues par de grandes voix qui surent se faire entendre, peu à peu. 

Car les idées, dans leurs batailles, ont des armes. Leur canon, c’est la communication. Leurs boulets sont la parole, les phrases et les mots. Il n’y a que peu de moyens de battre son ennemi. La stratégie et la tactique sont les deux méthodes incontournables. À long terme ou court terme, elles sont l’art d’occuper le terrain au mieux. C’est vrai car si elles sont bonnes, elles donnent aux armes une plus grande efficacité. On le comprend, les armes restent indispensables. Disposer des meilleures et des plus efficaces ne nuit pas à la victoire. Parmi les armes, il faut inclure ceux qui s’en servent et les servent.

Bien des dirigeants tentèrent d’arrêter la diffusion des Lumières.

Livres interdits. Pamphlets saisis. Il fallait priver les Lumières de leurs canons.

Mais, comment priver Voltaire, Rousseau, toute l’Encyclopédie et bien d'autres encore, de leurs boulets, phrases et mots, qui circulaient sous le manteau, qui séduisaient toujours d’avantage ?

 
Quant au canon, la chasse ouverte aux gazettes, aux pamphlets et à leurs auteurs souvent châtiés, ne purent totalement les faire taire. Les lieux de réflexion, les ruelles des salons bruissaient de ces idées, et nulles autres ne leur étaient opposées, ou si maladroitement ! Le monde changeait, et ces Lumières séduisaient la marge de l’opinion qui toujours s’éloignait. Chacun sait comment cela finit.

Le canon des Lumières tirait ses boulets sur un monde finissant, aux idées finissantes. Les royautés avaient vécu. Ne se sont-elles pas lentement à peu près toutes éteintes, car une royauté constitutionnelle, en est-elle encore une ?

 
Le conflit mondial des idées
 
L’exemple des Lumières n’est qu’un des cas où les méthodes de la bataille des idées ont trouvé à s’appliquer.

L’Histoire ne se répète pas, certes, mais elle bégaie.

Nous sommes entrés dans une gigantesque bataille, véritable guerre mondiale des idées.
 
Le Capitalisme libéral est devenu financier et mondialiste. En cela, et contrairement aux Lumières, il s’oppose aux plus profondes aspirations des peuples et de leurs individus. Il veut, à marche forcée, faire des hommes sur Terre des particules élémentaires, en détruisant les nations, les us et coutumes, les croyances, la famille.
 
Diviser pour régner, vieil adage grec, appliqué par les Romains et repris par Machiavel, fut de tout temps le moyen privilégié des empires et des tyrans. Il se trouve là poussé à son paroxysme.
 
Ces idées, marquées par leur profonde inadéquation aux aspirations populaires, ne convainquent plus. Leurs troupes encore nombreuses sont devenues minoritaires et, à leur marge, les désertions se multiplient.
 
Leurs boulets, mots et phrases, ne sont plus crédibles et ne sont plus prononcés par de grandes voix.

Mais leur canon, "déesse aux cent bouches", reste pluriel et puissant. Les médias, journaux, chaînes de radios et de télévision, sont au service de cette idéologie finissante, sous le joug qu'ils sont de leurs propriétaires ou des Etats qui les subventionnent. Ceux qui y officient usent à ce point d'un langage commun, allant jusqu’à la servile répétition de phrases toutes faites strictement semblables et d'éléments de langage adoptés par tous dans une si étrange simultanéité, qu’on en est gêné pour eux.

Ces désuètes idées tiennent encore, à coups de mensonges et de duplicité, quelques positions stratégiques, l’enseignement supérieur en particulier. Mais tout indique que même ces quelques forteresses sont désormais sur la défensive et ne résistent qu’au prix d’anathèmes jetés et d’interdits imposés, de plus en plus nombreux.
 
 
La guerre de la Toile 
 
Mais tels les gazettes et les pamphlets qui portaient les Lumières, le Web, le Net, leurs réseaux sociaux, sont devenus les canons de la parole des peuples, ce populisme ainsi nommé par mépris.
 
La dictature du peuple bannie est devenue le populisme honni. Les recettes du XVIIIème siècle sont réapparues. Faire taire ces fâcheuses gazettes toujours plus écoutées, ces pamphlets qui parfois absurdes sont le plus souvent réjouissants de liberté et de vérité et tant écoutés, est pour ces idées finissantes d'une extrême urgence car sans cela elles perdraient indubitablement cette guerre.

La guerre, qui se livre sous nos yeux, pour la parole libre, ou la muselière.
 
 
De l'urgence de ne pas regarder ailleurs
 
Choisissez vite votre camp car, n'en doutons pas, le sort de cette guerre qui fait rage en dépend.
 


5 réactions


  • Yann Esteveny 25 mai 2020 10:44

    Les Lumières permettent d’aveugler le peuple.

    Voulez vous vraiment découvrir qui était François Marie Arouet ?

    https://www.youtube.com/watch?v=BUXVA5czbLM


  • Clark Kent Séraphin Lampion 25 mai 2020 10:57

    « La guerre, qui se livre sous nos yeux, pour la parole libre, ou la muselière.  »

    L’imposition concomitante du masque n’est pas simplement un hasard, ni une coïncidence, mais un signe fort, une injonction : « restez chez vous, mais surtout, taisez-vous ! »


  • HELIOS HELIOS 25 mai 2020 13:07

    La loi Avia est une muselière pour le peuple !

    Lorsque Internet n’existait pas, c’est a travers la presse, la radio et les spectacles, notamment les chansonniers, que la pensée unique et la parole de la nomenclatura s’exprimait. Le moyen de contester etait tres limité.

    La presse a été muselée, la loi Hersant vidée de son sens et aujourd’hui seul quelques personnages tous proches du pouvoir la contrôle, et il en est de même pour les radios et la télévision.

    Les spectacles, ce sont les parisiens qui font la pluie et le beau temps grace a leur financement, malgré les subsides de quelques regions, mais les décideurs sont quand même tous dans la sphère parisienne. Là encore, point de dissonances.

    ... et, et, et internet est arrivé

    Tout le monde a pu s’exprimer. La technique aidant les fake news fleurissent, non pas parce qu’il y a tentative de desinformation, disons « pas que », mais parce que l’information vraie ne se trouve justement pas sur les reseaux, ce qui laisse la porte ouverte a toutes les manipulations, evidement inverifiables.

    Avec l’anonymisation relative certes, mais suffisante, les gouvernants n’ont pu obliger a se faire connaitre nominativement et cela les arrange bien aussi.

    Alors, ceux qui ont peur se lachent sur des serveurs toujours etrangers, ce qui permet de ne pas etre exclus des fils.

    La loi Avia, apres la loi Gayssot, vient etendre les limitations qu’elle imposait.

    Sous la bonne intention du « le racisme n’est pas une opinion mais un delit » on applique la notion de « delit » a une valeur fondamentale de la liberté d’expression.

    La loi Gayssot a demontré que la limite de l’interdiction précise n’est pas suffisante, surtout quand l’objet est flou, mal defini et inherent à l’humanité même. Même si les races n’existent pas, et a fortiori si je puis dire, et sans préjuger du fond du problème ou de sa justification, cette interdiction est une faute majeure.

    Mais, aux yeux de nos dirigeants, ce n’est pas suffisant.

    Ne doutons pas une minute de l’humanité de ceux qui sont au pouvoir, le fait d’etre arrivés là où ils sont, demontre clairement quel parcours ont-ils fait et quelles valeurs ont-ils piétiné. Ils utilisent justement ce pouvoir pour decider d’interdire tout un pan de la pensée humaine et ceci quel qu’en soit le sujet.

    Ils ont détourné la semantique des mots, nous obligent a une nouvelle interpretation du concept, c’est vrai ce ne sont pas des philosophes. Ils nous obligent a « aimer » ce qu’on ne veut pas aimer, ils banissent ou croient bannir la haine mais ils ne voient pas qu’il y a un continuum entre l’amour et la haine. Vont-ils nous interdire l’amour  ?

    Ils veulent nous interdire la spéculation, l’analyse, l’interpretation et le rapprochement des faits, vrais ou faux peu importe au lieu de valider ce qui est réel ou etayé permettant d’arriver a d’autres conclusions.

    Leur demarche est au dela de l’immoralité, est parfaitement méprisante car elle suppose que personne, a part eux, ne peut penser et comprendre.

    Alors, alors, que dire devant un si grand desastre : la liberté d’expression, déjà bien ecornée, n’existe plus en France, car a tout moment, une autorité de police peut decider que, ce qu’un citoyen dit ou écrit, est contraire à la loi avec les sanctions qu’ils appliquent.

    Aucun juge n’est là pour verifier ce que le simple agent ou l’expert affirme est conforme ou non a une loi tentant de mette une metrique (de mesurer) a un sentiment qu’on a le droit d’exprimer selon la constitution. A ce rythme, un jour, il faudra peut-etre un score d’au moins 15/20 pour se marier.

    De plus, dans sa grande incompétence, le gouvernement délègue a des autorités étrangères l’exécution de la sanction.

    Aller jusque là, dans la perversité sur la souveraineté de l’esprit est inenvisageable, et pourtant, c’est fait ! nous sommes helas habitués, la police se cache pour verbaliser et dans ce domaine aussi, sous-traite a des entreprises privées le sale boulot de rôder avec des vehicules banalisés pour sanctionner le citoyen... avec l’accord des mairies et des prefectures. Le vice, le vice, le vice... partout.

    Peu importe le support.... comment a-t-on pu en arriver là ? 


  • Gabriel Gabriel 25 mai 2020 17:44

    Un loi liberticide et délétère mise en oeuvre par une dictature qui avance masquée. Madame Avia est une folle, une menteuse et une raciste avéré dans les faits et dont la lourde pathologie a déjà fait de nombreuse victimes dans son entourage proche. Voir vidéo ci-dessous pour avoir une idée du personnage.

    https://www.youtube.com/watch?v=R1jbCizOxP8


  • Jonas Jonas 26 mai 2020 09:02

    « Bien des dirigeants tentèrent d’arrêter la diffusion des Lumières. Livres interdits. Pamphlets saisis. Il fallait priver les Lumières de leurs canons. »

    La liberté d’expression est interdite dans toute civilisation, car elle impose selon son échelle culturelle, ce qu’on a le droit de dire ou de ne pas dire, et c’est normal, cela garantit l’ordre dans la société : votez une loi qui autorise la liberté d’expression en France, et au bout de 2 heures, ce serait la guerre civile !

    Plus d’une centaines de livres sont mis à l’Index en France, si une descente de police entre chez vous et trouve un de ces livres dans votre bibliothèque, vous êtes passible d’une amende et d’une peine de prison.

    Voltaire, emblématique représentant de la philosophie des Lumières était raciste, intolérant, misogyne, et antisémite obsessionnel.
    Il n’hésitait pas à calomnier dans ses pamphlets ceux qui le critiquaient (Maupertuis en sait quelque chose).
    Tous ceux qui ont tenté de le critiquer par écrit, ont été harcelés et incarcérés, Voltaire conduisant parfois PERSONNELLEMENT, avec le commissaire, les opérations policières d’arrestation ou d’audition de ses contradicteurs (Phélizot, Mairault, Pierre-Charles Roy, Louis Travenol).
    Voltaire était un fervent antichrétien, car il n’admettait pas l’idée « ridicule » qu’un noir puisse être à l’égal d’un européen, comme le prétend l’Église, qui considère tout Être humain aimé de Dieu.
    Voltaire plaçait en effet sur l’échelle des races, le noir africain comme inférieur au macaque.
    De ce type de doctrine (Lumières) qui ont fait table rase de la religion chrétienne, ont émergé tous les totalitarismes athées du XXème siècle (marxisme, communisme, léninisme, trotskisme, socialisme, national-socialisme, stalinisme, castrisme, maoïsme,...) ayant engendré plus de 80 millions de morts (extermination de femmes, enfants, vieillards) en moins d’un siècle.


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