vendredi 10 avril 2015 - par Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral

Loi Macron, #PJLRenseignement : cette droite qui assume totalement son antilibéralisme

Le libéralisme, c'est quoi ? Le libéralisme est un ensemble de courants de philosophie politique (1) visant à faire reconnaître la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle sur l'autorité du souverain (que ce souverain soit un monarque ou le peuple). Depuis plusieurs siècles maintenant, le libéralisme a instauré la démocratie, fondée notamment sur le principe de séparation des pouvoirs et l'existence de contre-pouvoirs, et a rendu possible le développement d'une économie libre, fondée sur les droits de propriété et la concurrence. Quels que soient leurs nuances et leurs débats, les libéraux s'accorderont tous à dire que la base de tout, c'est l'individu, et le respect de ses droits naturels (la liberté, l'égalité, la propriété, la sûreté, la résistance à l'oppression, tous contenus dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (2)).
 
Les philosophies étatistes, elles, prônent exactement l'inverse. Elles n'accordent aucune importance à l'individu. Par exemple, pour le socialisme, il n'y a pas d'individus avant tout, il y a d'abord une "société" (3), et pour le national socialisme, la société doit se confondre avec son état, un peu comme quand on explique que la nation française et l'état français, c'est la même chose. 
 
Depuis 1789, les principes libéraux ont été largement altérés par une progression continue de l'intervetionnisme public, dans toutes les sphères, à tous les niveaux. Mais on aurait pu croire que cet interventionnisme ne serait pas défendu par tous et que le jeu de la démocratie permettrait de présenter sur le spectre politique des opinions alternatives au "toujours plus d'Etat" qui semble si ancré en France. 
Il n'en n'est rien. 
Les médias disent fréquemment que les différents courants de la droite, y compris le Sarkozysme, sont libéraux, et que quand le PS s'éloigne de son extrême gauche pour aller vers le Vallsisme, il devient "social libéral". Mais la encore, il n'en n'est rien. 
 
Il y a une conséquence fabuleuse au bipartisme qui découle des institutions de la Veme république : les députés se retrouvent à devoir voter contre ce qu'ils pensent. C'est vrai de la gauche, qui se voit obligée de voter des projets de loi en totale contradiction avec le discours du Bourget de François Hollande, par exemple, mais c'est vrai aussi de la droite, qui pinaille sur la loi Macron, mais valide la loi sur le renseignement ...
Mais dans le cas de la droite française, il est vrai que les institutions ne sont pas seules en cause. Elles agissent, en ce qui concerne certains, comme un véritable révélateur de l'antilibéralisme qui anime en réalité l'esprit d'un grand nombre de députés UMP et UDI. Ne parlons même pas du Front National, il est aligné sur son alter ego le Front de Gauche. 
 
Ainsi, il y a deux gros projets de loi qui devraient, en ce moment, retenir toute notre attention. Ils semblent un peu plus important que les affaires internes à la famille le Pen, ou le fait que telle tenniswoman soit enceinte. 
Le premier de ces projets de lois, c'est le projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques (dit loi Macron) (4). 
Le second de ces projets de lois, c'est le Projet de loi renseignement :
On pourrait ajouter à cette liste le projet de loi santé (dit loi Touraine). 
Ces projets de loi n'ont pas la même philosophie, même s'ils émanent tous d'un gouvernement socialiste. 
 
Macron souhaite transcrire dans le droit français certaines des conclusions du rapport Attali, celui qui était censé servir de livre de chevet à l'ancien président de la République. Certes, il ne s'agit absolument pas d'un big bang comme aurait pu le faire Margaret Thatcher, mais le Parti Libéral Démocrate (5) aussi bien que Jean-Christophe Fromantin (UDI) (6) l'affirment : c'est un pas dans la bonne direction. 
Alors quand on voit des élus de droite et du centre comme Morin-Desailly, Estrosi ou Huygues amender la loi Macron pour "encadrer le moteur de recherche Google" (7), rejeter la privatisation des aéroports régionaux, être plus à gauche que le gouvernement sur le don du sang (comme si sa libéralisation était un danger (8)) et défendre les professions réglementées (9), on voit bien ce qu'il en est : au delà des postures politiciennes, la droite n'est, à quelques exceptions prêt (Hervé Mariton, Frédéric Lefevre) pas vraiment prête à une révolution libérale. Mention spéciale, dans ce contexte, à leur chef qui se déclare maintenant contre les auto entrepreneurs, pourtant l'une des rares mesures libérales du précédent quinquennat !
Voila où en est l'UMP : à rejeter une loi qui vise, dans l'ensemble, à commencer à libérer un peu l'économie française de son carcan, elle qui, en 10 ans, n'a su ni réformer les professions réglementées, ni supprimer les 35 h, ni mettre en concurrence la Sécurité Sociale, ni supprimer le code du travail. 
 
Le socialiste Jean-Jacques Urvoas , rapporteur du projet de loi renseignement, et le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, tous deux membres du PS, sont eux dans une tout autre optique qu'Emmanuel Macron. Le but explicite du projet de loi renseignement (10), un piratage informatique légalisé et généralisé, est de renforcer les moyens d'action des services de renseignement via l'usage d'outils de surveillance, sans l'aval d'un juge, dès lors que cette quête répond « aux intérêts publics suivants » :
 
  • La sécurité nationale
  • Les intérêts essentiels de la politique étrangère
  • Les intérêts économiques et scientifiques essentiels de la France
  • La prévention du terrorisme
  • La prévention de la reconstitution ou du maintien de groupement dissous
  • La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
  • La prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique.

Le principe de base de ce projet de loi, c'est que les "honnêtes gens" n'ont rien à cacher, et qu'il faut sacrifier nos libertés au profit de plus de sécurité. 

 
 
Ce projet de loi a été dénoncé par un grand nombre d'organisations dont le souci est la protection des droits de l'homme (11) : Amnesty International, la Quadrature du Net, Reporters sans frontière, le Syndicat de la Magistrature (!), la ligue des droits de l'homme, la CNIL, Charlie Hebdo. Au niveau politique, le Parti Pirate, le Parti Libéral Démocrate (12), le Parti de Gauche s'opposent aussi à ce projet de loi, mais en revanche, l'UMP, elle, "votera le texte".
 

Protéger les libertés civiles, c'est faire de la politique politicienne ? Étrange raisonnement de la part de quelqu'un qui est obligé de téléphoner sous pseudo avec des mobiles prépayés pour parler à son avocat et qui sait, de par son vécu personnel, que l'Etat use de moyens à la légalité douteuse à des fins politiciennes, notamment en écoutant des conversations entre un avocat et son client.
Nul ne pourra dire qu'il ne savait pas, même les députés UMP. Et les mêmes qui défendent le projet de loi renseignement aujourd'hui, sont aussi ceux qui vont nous parler de cabinet noir ou d'acharnement du public sur la transparence quand leur vie privée sera étalée demain ?
 
Y a t-il une opposition libérale en France aujourd'hui, qui soutiendrait le gouvernement quand il desserrerait le carcan étatique qui enserre l'économie mais le rappellerait à l'ordre quand ce même gouvernement serait tenté par des mesures liberticides ? En dehors de quelques rares députés qui parfois se distinguent à droite (*), on peut dire que non. L'UMP est totalement alignée sur l'ultra étatisme de la gauche socialiste, celle qui, comme les conservateurs de droite, rejettent la loi Macron mais soutiennent le projet de loi renseignement. Que la presse cesse donc de parler du supposé (ultra) libéralisme de la droite.
En attendant que le Parti Libéral Démocrate ait des élus au Palais Bourbon, nous semblons enfermés dans un dialogue entre étatistes et dirigiste pour qui la libre concurrence et la séparation des pouvoirs ne sont pas des concepts importants. 

 
(1) Wikilibéral Libéralisme 
(3) Parti Socialiste Nos valeurs
(4) Assemblée Nationale projet de loi pour la croissance et l’activité. 11 décembre 2014
(5) Parti Libéral Démocrate Encourageons Macron à aller plus loin 6 janvier 2015
(6) Jean-Christophe Fromantin Loi Macron : ce n’est pas une révolution mais avançons … 16 février 2015
(8) Le French Libertarien Libéralisation du don du sang 12 février 2015
(9) Sans langue de bois Loi Macron : l'UMP soigne ses professions réglementées 30 janvier 2015
(12) Parti Libéral Démocrate La loi sur le renseignement mettra fin à la vie privée des français 17 mars 2015
(*) Si ce n'est déjà fait, suivez et encouragez Laure de la Raudière sur Twitter et Facebook.
 
 
 
LPL - Le Parisien Libéral 
 


13 réactions


  • lsga lsga 10 avril 2015 16:10

    ah... ça progresse... je n’ai pas lu l’article, mais déjà le titre est un progrès...


    • lsga lsga 10 avril 2015 16:16

      vous donnez la définition idéaliste petite bourgeoise (cad : théorico-abstracto-fausse) du libéralisme.
       
      Donnons la définition matérielle et Historique :
       
      Le Libéralisme est le courant de pensée créé par John Lock pour justifier l’expropriation de la terre des indiens d’Amérique par les anglais. Il repose sur une transformation du concept de propriété privée : au lieu de fonder la propriété privée sur le doit du premier arrivant ou le droit de succession (propriété féodale), il fonde la propriété privée sur le TRAVAIL.
       
      Cet affaiblissement de la propriété privée est la base fondamentale du libéralisme économique. C’est lui qui permettra d’empêcher l’Aristocratie de devenir propriétaire des ateliers, des manufactures et des usines de la bourgeoisie, et qui permettra au Capitalisme de succéder au Féodalisme.
       


    • lsga lsga 10 avril 2015 16:37

      continuons : vous opposez l’Étatisme et le libéralisme comme on débat du sexe des anges, c’est à dire en tant que pure théories abstraites flottant dans les airs. Soyez un peu plus libéral, c’est à dire empiriste : fondez votre réflexion sur l’Histoire. Nous sommes le résultat d’un processus historique, et les théories philosophique sont également le fruit de l’Histoire.
       
      Matériellement, historiquement, la bourgeoisie était opposée à l’Aristocratie. Celle-ci, en s’appuyant sur l’État et le Droit féodal, avait toute légitimité pour confisquer les ateliers, les usines et les manufactures de la bourgeoisie. C’est dans ce cadre là que la bourgeoisie révolutionnaire c’est opposé à l’État, et à la bureaucratie. C’est dans ce cadre là que les libéraux vont fonder la propriété sur le travail : c’est MON atelier, MA manufacture, MON usine, pas celle du fils du roi qui n’y a jamais travaillé. 
       
      Mais plus que cela : l’Aristocratie avait alors le pouvoir politique. C’était elle qui décidait des grands principes de gouvernance à travers la bureaucratie monarchiste. Or, les aristocrates ne possédaient que les terres agricoles, et n’étaient donc plus aptes à diriger une économie basée sur l’Industrie et le Commerce. Alors que les bourgeois devenaient BEAUCOUP plus riches que les Aristocrates, ils n’avaient toujours pas accès au pouvoir politique. C’est dans ce cadre là que les libéraux vont poser les bases de la Démocratie CENSITAIRE : ceux qui produisent, ceux qui font l’économie, doivent pouvoir gouverner.
       
      Les libéraux vont donc défendre le principe de Démocratie, de République, contre la bureaucratie monarchiste. Or, dès le 18ème siècle, il devient évident pour les libéraux que la bureaucratie bancaire et les grands trusts deviennent une nouvelle forme de Bureaucratie Monarchiste. C’est ainsi que les libéraux comme David Hume vont faire de la soumission de la bureaucratie bancaire à la démocratie un principe fondamentale du Libéralisme.


    • lsga lsga 10 avril 2015 16:46

      continuons : vous faites toujours la même erreur avec le Socialisme, en le considérant comme une théorie abstraite détachée de la réalité Historique.
       
      Dès le 19ème siècle, apparaît « la Haute Bourgeoisie », c’est à dire une bourgeoisie qui prend le contrôle de la bureaucratie bancaire, qui est à la tête de grand trust, et qui va revenir sur la veille propriété privée héréditaire du Féodalisme. Matériellement, historiquement, cela se traduit par la création en France des titres impériaux (Barons, Comptes, Chevaliers : attribués à des bourgeois riches), ou en Allemagne et en Angleterre par des mariages entre aristocrates et bourgeois.
       
      Cette Haute Bourgeoisie « exproprie » les petits bourgeois de leurs ateliers à travers le mécanisme des crédits. C’est le début de ce que l’on nomme « Impérialisme ».

      Le courant libéral se positionnera CONTRE cette dérive, et le courant libéral deviendra alors le courant Socialiste : ce qui se traduira par la lutte pour le suffrage UNIVERSEL


    • lsga lsga 10 avril 2015 16:55

      Le Socialisme est donc la forme la plus évoluée de Libéralisme, et celui qui va le théoriser se nomme : KARL MARX.
       
      Karl Marx va reprendre, compléter, et corriger, les théories de Adam Smith et David Ricardo.
       
      Karl Marx va pousser MATHÉMATIQUEMENT la pensée libérale à son extrême :
       
      - Puisque la propriété est fondée sur le Travail, il faut partager la propriété des usines entre TOUS les travailleurs, ce qui revient de fait à abolir la propriété privée des moyens de production
       
      - Puisque la valeur est fondée sur le travail, il faut partager le contrôle de la valeur (la « gouvernance ») entre tous les travailleurs, ce qui revient à fonder une Hyper Démocratie Directe.
       
      Enfin, puisque la bourgeoisie s’est instaurée en nouvelle Aristocratie, et que les banques sont la nouvelle bureaucratie monarchiste, il faut renverser la bourgeoisie comme la bourgeoisie à renverser l’Aristocratie.
       
      Le Socialisme : c’est la forme la plus aboutie d’ultra-libéralisme.
       
      Il va de soit que cela n’a rien à voir avec l’URSS, qui était un retour à la bureaucratie monarchiste, qui au 20ème siècle correspond à ce que l’on nomme « Capitalisme d’État ». Cela n’a rien à voir non plus avec le Keynésianisme, l’État Providence, qui est la méthode utilisée par la haute bourgeoisie pour prolonger son règne.
       


    • lsga lsga 10 avril 2015 17:02

      Pour conclure : Le libéralisme est un courant révolutionnaire. Il est de gauche : il s’est toujours positionné à la gauche de l’assemblée nationale, du 18ème siècle à aujourd’hui.
       
      En France, c’est toujours les partis de Gauche qui ont fait le plus de réformes libérales : renforcement de la démocratie (tout le 19ème siècle et toute la première moitié du 20ème siècle ), destruction de l’État Providence hérité du Monarchisme et du Fascisme (Mitterrand, Jospin, Valls) ; privatisation des moyens de production (JOSPIN plus que tout autre, mais aussi Mitterrand et Valls) ; et enfin, surtout, le plus important : castration de la bureaucratie bancaire (Mitterrand plus que tout autre, mais aussi Jospin et Hollande qui vient de forcer la BCE à faire un QE ).
       
      ÊTRE ULTRA-LIBÉRAL AU XXIème SIÈCLE, C’EST OPPOSER LE POUVOIR DÉMOCRATIQUE À CELUI DE LA BUREAUCRATIE BANQUAIRE, QUI EMPÊCHE TOUTE FORME DE LIBRE INTERACTION ENTRE LES AGENTS ÉCONOMIQUES.


    • sebas sebas 10 avril 2015 20:41

      @lsga

      Bonjour,
      Intervention très intéressante, mais dire que le gouvernement socialiste actuel et ses prédécesseurs défendent la démocratie face au pouvoir bancaire m’interroge quelque peu.
      Nous n’avons peut-être pas la même définition de la démocratie ...
      Ou alors ... peut-être que tout cela n’est qu’une façade, une vitrine faussement démocratique, un discours libéralo-libertaire n’ayant pour but que de renforcer le pouvoir réel des financiers et grands industriels à grands coups de « égalité », « liberté », mon cul sur la commode.
      Peut-être devriez vous pousser l’analyse historique un peu plus loin.
      Cordialement.


    • @lsga « vous donnez la définition idéaliste petite bourgeoise (cad : théorico-abstracto-fausse) du libéralisme.  »


      non, je donne la définition du libéralisme selon les libéraux eux memes, les mieux placés pour en parler. 


  • « Le Socialisme est donc la forme la plus évoluée de Libéralisme, et celui qui va le théoriser se nomme : KARL MARX.
     
    Karl Marx va reprendre, compléter, et corriger, les théories de Adam Smith et David Ricardo. 
     
    Karl Marx va pousser MATHÉMATIQUEMENT la pensée libérale à son extrême :
     
    - Puisque la propriété est fondée sur le Travail, il faut partager la propriété des usines entre TOUS les travailleurs, ce qui revient de fait à abolir la propriété privée des moyens de production
     
    - Puisque la valeur est fondée sur le travail, il faut partager le contrôle de la valeur (la « gouvernance ») entre tous les travailleurs, ce qui revient à fonder une Hyper Démocratie Directe. 




     »Désolé @isga mais c’est une vaste foutaise

    L’ecole autrichienne d’économie l’a démontré depuis des dizaines d’années qu’ il est impossible de mettre en équation l’esprit humain. Et la valeur n’est pas fondée sur le travail, c’est une lecture marxiste des économistes classiques, la valeur est SUBJECTIVE http://www.wikiberal.org/wiki/Subjectivit%C3%A9_de_la_valeur

    tu t es arreté un peu trop tot dans le manuel, on dirait

  • Mythe : "En France, c’est toujours les partis de Gauche qui ont fait le plus de réformes libérales : renforcement de la démocratie (tout le 19ème siècle et toute la première moitié du 20ème siècle ), destruction de l’État Providence hérité du Monarchisme et du Fascisme (Mitterrand, Jospin, Valls) ; privatisation des moyens de production (JOSPIN plus que tout autre, mais aussi Mitterrand et Valls) ; et enfin, surtout, le plus important : castration de la bureaucratie bancaire (Mitterrand plus que tout autre, mais aussi Jospin et Hollande qui vient de forcer la BCE à faire un QE ).


    Faits : En France, les partis de gauche, comme ceux de droite, ont toujours renforcé le poids de l’Etat. L’Etat providence hérité du fascisme n’a jamais disparu, ou alors l’existence de la Securité Sociale est un mythe ? 

  • Francis, agnotologue JL 13 avril 2015 09:11

    ’’ Le libéralisme est un ensemble de courants de philosophie politique visant à faire reconnaître la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle sur l’autorité du souverain’’ (1ère phrase de l’article d’EB)
     
    Le libéralisme de cette définition serait peut-être une bonne chose si les multinationales n’étaient pas devenues des super-citoyens. Le libéralisme d’aujourd’hui c’est le courant politique qui a remplacé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
    par : La Déclaration des Droits de l’Homme, du Citoyen et de l’Entreprise.

    Je m’explique : aujourd’hui, les entreprises privées, de par le fait qu’elles sont des agents économiques comme tout le monde, se sont arrogées les droits des individus en chair et en os. Relisez le TCE de 2005 : ces droits y étaient inscrits en toutes lettres. Dans les pays anglo-saxons, ces droits ne sont contestés par personne.

    Ces super individus présentent deux caractéristiques exceptionnelles sinon monstrueuses : ils disposent de pouvoirs colossaux, et n’ont aucune morale.

    Voilà ce qu’est aujourd’hui le libéralisme : la domination de ces monstres.

    Breveter le vivant, jusqu’où, jusqu’à quand ?
     
    Extrait : ’’Le 27 mars dernier, l’Office européen des brevets – qui se trouve à Munich en Allemagne – a pris une incroyable décision, qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel européen. Après de longs mois, voire même des années d’attente, la sentence est tombée : il est désormais possible de breveter des variétés de tomates et de brocolis sélectionnées de manière conventionnelle, ne présentant aucune invention particulière. Il s’agit donc là d’une véritable révolution, qui vide de sa substance le droit des brevets existant (...) L’octroi de tels brevets bafoue une décision du parlement européen datant de 2012, demandant expressément à l’Office européen des brevets de renoncer à accorder des brevets sur des plantes ou des animaux fruits d’une sélection traditionnelle. La récente décision de l’OEB, qui donne libre cours à des multinationales telles que Syngenta et Monsanto pour breveter le vivant, et faire main basse sur les semences du monde, est un véritable camouflet à l’égard du parlement européen.’’
     
     
    Ce n’est pas un camouflet, c’est le hold-up du millénaire.
    Profitons de ce dévoiement des brevets pour en exiger l’abolition pure et simple.

    L’écologie du 21ème siècle abolira les brevets ou ne sera pas.


    • Francis, agnotologue JL 15 avril 2015 07:53

      @EB,
       

      pas de réponse ?
       
      Rien à redire au fait que les entreprises privées sont des citoyens ’’plus égaux’’ que les autres ?
       
      C’est pourtant là, la tare congénitale du néolibéralisme, mais aussi la raison de son succès.
       
      Le néolibéralisme ne serait pas ce qu’il est s’il n’avait pas ce principe chevillé au corps :
       
      Aucun possédant n’adhèrerait à un système qui ne lui permettrait pas de mettre son argent entre les mains d’une entité possédant moins de droits que lui-même.


    • Francis, agnotologue JL 15 avril 2015 07:57

      Lire :

       
      Rien à redire au fait que les entreprises privées sont des citoyens ’’plus égaux’’ que les autres ?
       
      C’est pourtant là, la tare congénitale du néolibéralisme, mais aussi la raison de son succès.
       
      Le néolibéralisme ne serait pas ce qu’il est s’il n’avait pas ce principe chevillé au corps : Aucun possédant n’adhèrerait à un système
      économique s’il ne lui permettait pas de mettre son argent entre les mains d’une entité possédant plus de droits que lui-même.


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