lundi 19 avril 2021 - par P.-A. Teslier

Loi sur la fin de vie : qui a empêché l’Assemblée nationale de faire son travail ?

8 avril 2021, un bien triste jour à l’Assemblée nationale !

Tandis que l’article 1er de la proposition de loi prévoyant la création d'une "assistance médicalisée active à mourir" a été voté par 240 voix contre 48, un quarteron de député(e)s issu de la droite conservatrice et… religieuse, a empêché l’examen total de la loi, en y faisant obstruction avec quelque 4000 amendements déposés.

Honte à eux, qui se disent pourtant démocrates !

Qui sont-ils ? Toutes celles et tous ceux qui n’ont pas voté pour l’article 1er  !

Voir ici la liste des député(e)s qui ont voté POUR. Celles et ceux qui ne sont pas dans cette liste ont, en grande partie, rédigé les quelque 4000 amendements d’obstruction.

Qu’on soit contre cette proposition peut se concevoir, et c’est même peut-être respectable, mais, qu’on empêche la représentation nationale de s’exprimer, de débattre loyalement est un déni de démocratie.

Pour ma part, moi qui attends depuis plusieurs décennies que chacune et chacun ait le droit de mourir dans la dignité (voir mon association : l’ADMD), je ne voterai plus jamais pour un(e) politique qui refuse aux partisan(e)s de ce Droit de s’exprimer ! Et cela, dans toutes les élections, même la présidentielle. J’irai même plus loin, je ne voterai plus jamais pour un(e) politique qui ne traite pas de ce sujet, lors de sa campagne. Cela concerne aussi Macron, pour lequel j’ai voté.

Tout le monde doit prendre ses responsabilités ! C’est évidemment le rôle consubstantiel de tout politique.

Quel est le regard de notre société sur ce sujet ?

Le sondage récent, d’avril 2021, de l’IFOP est sans ambiguïté :

  • « 93% de l’électorat est favorable à la légalisation de l’euthanasie ;
  • 89% est favorable à la légalisation du suicide assisté ;
  • 69% considèrent que la loi actuelle, celle de 2016, doit être fortement modifiée ou abrogée ;
  • 58% déclarent que, si son député était amené à se prononcer contre le vote d’une nouvelle loi sur la fin de vie, légalisant dans certains cas l’euthanasie et le suicide médicalement assisté, ils seraient prêts à renoncer à voter en sa faveur aux prochaines élections législatives ;
  • 50% déclarent que, dans le cas de l’élection présidentielle de 2022, ils seraient prêts à renoncer à voter en faveur d’un candidat proche de leur sensibilité politique, mais qui, sur les questions liées à la fin de vie, se déclarerait opposé à la légalisation de l’euthanasie.  »

Mesdames et messieurs les candidat(e)s aux élections de juin prochain et à celles de 2022, tenez-vous prêts ! Votre électorat ne vous laissera pas le choix. Démagogues tenez-vous à l’écart, les Françaises et les Français vous connaissent bien. Ils ont vos noms !

Il n’est pas trop tard pour celles et ceux qui se sont couverts de honte, le 8 avril 2021, à l’Assemblée nationale. Errare humanum est, perseverare diabolicum (ICI)  !

 

Crédit photo : admd.



102 réactions


Réagir