Maladie de Kawasaki, école hara-kiri, société en folie
Il a suffi de quelque dix cas de maladie de Kawasaki pour que la rentrée des écoliers soit à nouveau hypothéquée. Cette maladie est très rare en Europe, un peu moins au Japon où elle affecte un enfant sur mille. Les Japonais, connus pour être nippons ni mauvais, vont à l’école depuis des décennies. Mais en Europe, continent faisant les yeux doux au grand médecin timonier Xi Jinping, on décide de chinoiser et de réexaminer la reprise des cours. Pour info, la maladie de Kawasaki est une affection inflammatoire aiguë touchant les jeunes enfants. On soupçonne l’intervention d’agents infectieux et sans doute, l’immaturité du système immunitaire, liée à des facteurs génétiques très minoritaires. Cette maladie présente avec le Covid-19 un point commun, l’activation des cascades inflammatoires. La présence du syndrome inflammatoire a été observée en analysant le taux de CRP chez les enfants affectés par le Kawasaki. Bref, rien que du très connu et classique, je renvoie le lecteur aux publications médicales pour plus de précisions.
Le plus ennuyeux, c’est que cette maladie intervient dans le contexte agité (et c’est un bien faible mot) lié au Covid-19. Il est à prévoir que des cas de cette sorte, très peu nombreux, se présentent pendant des années. Va-t-on fermer les écoles, interdire les jeux, encadrer les repas jusqu’en 2022 ? Et puis, peut-on concevoir d’interdire une activité sous prétexte de préserver la santé de quelques dizaines d’individus ? Tant qu’à faire, fermons les écoles à chaque épidémie de rougeole ou de coqueluche !
Le plus inquiétant, c’est qu’un nouveau stade de la pandémie psychique a émergé, un stade devenant problématique. Nous sommes passés de la peur à la folie. Quand les gens ont peur, ils avancent quand même, ils gardent raison, mais quand la folie gagne les esprits, la société vacille dans le chaos. A l’occasion de la crise sanitaire que nous vivons, les intellectuels ont resservi le plat encore chaud du biopouvoir conçu par Foucault. Mais le philosophe n’est pas rassasié de vérité, il demande le plat suivant, l’Histoire de la folie à l’âge classique du même Foucault. La folie, nous y arrivons, chasse aux sorcières, traçage des infectés, mais pas de bûcher en vue. Pour traiter les infectés, la « société » utilise la « zoopolitique », restez confinés vos niches. Pas besoin du traité du marteau des sorcières pour traquer le mal, le labo des PCR suffit.
Beaucoup ont été gagnés par ce mal soudain. Obsédés par les œillères idéologiques, ils ne voient dans la reprise de l’école qu’une ruse des méchants ultralibéraux voulant que les Français aillent travailler et puissent faire garder leurs progénitures à l’école. Ils sont tout aussi aveuglés que les experts du président qui depuis leur nid d’aigle déplumé à l’Elysée, caquètent telles des oies du Capitole annonçant les mauvaises nouvelles du confinement.
Mélenchon, la FCPE, les parents ont les yeux fixés sur le virus. Les syndicats d’enseignants, Insa, Snes, Fsu, Sud… brandissent le droit de retrait. Ils n’ont pas compris que cette reprise d’école est indispensable, pour que les élèves retrouvent le sens de l’instruction, les camarades, la vie sociale, l’intégration, les oiseaux et les papillons, surtout dans les lieux de vie défavorisés. Remettre les élèves à l’école, c’est faire renaître la vie, c’est leur permettre de retrouver des repères et des marques pour affronter la rentrée et tenter de réduire le nombre de décrochages. Ceux qui veulent interdire l’école sont les ennemis de la république. La France sombre lentement. Le naufrage des élites et du peuple.
Plus de prières à l’église, cimetières fermés, obsèques réduites au minimum, pas de vendeurs de muguet le premier mai, et même quelques supermarchés ouverts exceptionnellement en cette fête sacrée des travailleurs. La Wehrmacht sanitaire a tout balayé.