Marine Le Pen la N°1 de l’extrême droite française s’indigne et refuse l’imposition d’un examen psychiatrique par la justice
130 morts, environ 400 blessés, une France complètement abattue. C’est un mois après le souvenir encore vif de cette série d’attaque terroriste du vendredi 13 novembre 2015, qui frappait Paris et Saint-Denis que la cheffe de l’extrême droite Marine Le Pen publie sur tweeter des photos d’exactions du groupe djihadiste avec la légende : « Daesh c’est ça ! ».
Dans les faits, Marine Le Pen accuse le journaliste Jean-Jacques Bourdin de BFMTV-RMC d’avoir tenu des propos faisant ouvertement le lien entre l’État Islamique et son parti le Front National, aujourd’hui Rassemblement National. Par la diffusion de ces photos et en mentionnant le journaliste, Marine Le Pen pensait le confronter à la réalité de ses affirmations qu’elle jugeait surréels. Une grosse bourde qui suscite un véritable tollé sur la toile ! Les publications choquent plusieurs internautes encore fragilisés par les attentats terroristes de Novembre 2015 ainsi que toute la classe politique.
Le jour même, le parquet de Nanterre, lance une enquête pour « diffusion d'images violentes » à la suite d’un signalement des clichés par le ministre de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve avait précisé que ces photos sont « de la propagande de Daesh et sont à ce titre une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme, pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daesh ».
« Le tweet de trop »
Marine Le Pen est inculpée pour diffusion d’images violentes et risque 3 ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amendes. Les photos insoutenables montraient un soldat écrasé vivant sous un char, le journaliste américain James Foley décapité, la tête posé sur le dos ainsi qu’un pilote jordanien brûlé vif dans une cage.
Dans cette affaire, le bureau de l'Assemblée nationale avait décidé de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen. "La liberté d'expression et de dénonciation, qui est consubstantielle au rôle de député, est morte avec cette décision de basse politique politicienne. Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu'une députée qui dénonce les abjections de l'EI." S’était indignée Madame la députée devant une telle décision qu’elle qualifiait de « Basse politique politicienne ».
Finalement, Marine Le Pen se voit imposée par la justice française un examen psychiatrique. Une décision qu’elle juge révoltante : « Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non ! Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la justice me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu'où vont-ils aller ? » A-t-elle écrit à nouveau sur tweeter en diffusant cette autre fois l’ordonnance de l’examen psychiatrique. Datée du 11 Septembre, émanant du juge qui instruit l’enquête, l’ordonnance demande cet examen psychiatrique « dans les plus brefs délais ».
Une décision de justice controversée
Affirmant que cette décision était une stratégie politique utilisée par les régimes totalitaires et visant à faire passer les opposant pour des fous, Marine Le Pen avait tweeté son indignation : « C’est proprement hallucinant. Ce régime commence vraiment à faire peur. »
Elle aurait affirmé ouvertement dans les médias qu'elle n’avait aucune intention de se rendre à cet examen psychiatrique. "L'article pour lequel on me poursuit est un article qui sert à poursuivre des détraqués sexuels, des pervers, des prédateurs sexuels, des psychopathes", avait précisé Marine Le Pen. A ses côtés, le député Gilbert Collard solidaire de Marine Le Pen dans la diffusion de ces images avait aussi été frappé par le retrait de l’immunité diplomatique.
Jean-Luc Mélenchon, à la tête de la France insoumise dénonçait une psychiatrisation de la décision politique. Il avait lui aussi posté sur twitter « Ce n’est pas avec des méthodes pareilles qu'on fera reculer l'extrême droite ».
Julien Bayou, porte-parole d'Europe Écologie-Les Verts, quant à lui a ironisé en réagissant sur twitter : « Marine Le Pen se plaint de l'application d'une loi sur laquelle les députés Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard n'avaient rien à redire. Article 7 [de la] loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ».
Pour rappel, les juges s’appuyant sur l'article 227-24 du Code Pénal, maintenaient la sanction contre "le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine". En conséquence de quoi l'article 706-47-1 du Code de procédure pénale, qui prévoit cet examen psychiatrique, s'applique systématiquement.