samedi 8 juin 2019 - par Françoise Beck

Mes chroniques italiennes 14

Je hurle toujours devant le retard du féminisme italien. Toutefois, il me semble intéressant de sortir du cénacle intellectuel pour écouter les réactions de la rue. Et aujourd'hui, je reste bien stupéfiée. Stupéfiée, oui, mais aussi profondément excédée.

Ma première réaction, celle d'un grand étonnement, est provoquée par les stéréotypes, les préjugés. La première réponse obtenue a voulu me démontrer l'inutilité du féminisme. Et ont pu défiler sur le scène de l'ignorance en la matière tous les préjugés historiques, d'autant plus choquants qu'ìls étaient lancés par des femmes : "La femme est responsable de son ménage et de ses enfants", "La femme est dévouée, l'homme est égoïste, c'est une loi de la nature", "Les femmes qui se revendiquent féministes, ne parlent que de leurs droits", ..., chaque affirmation ponctuée par un "C'est comme cela".

A la question, "tu parles peut-être des violences ?", j'ai imaginé que l'empathie allait naitre, que les coudes féminins se resserreraient. Que nenni ! "La violence, chez moi, jamais !", "Si elles sont frappées, c'est qu'elles l'acceptent". J'ai avancé un argument, appel à la sensibilité : Vous savez qu'il existe une fameuse violence dans votre village ? Je m'attendais à une réponse, qui serait le refus de mon affirmation. On m'a assené : "Oui ! On prend ses enfants et on s'en va", "Les femmes manquent de c..." :

Je suis retournée à ma plume et à mon ordinateur, avec un gout amer. Dans un pays comme l'Italie, où seuls 17% des habitants sont universitaires (moyenne), parmi lesquels 55% de femmes, comment le féminisme dans ce qu'il a de besoins au quotidien, au coeur des foyers, peut-il se frayer le nécessaire chemin ?

Alan Friedman, dans un ouvrage paru en 2018, accuse les Italiens d'être machistes (Dieci cose da sapere sull'economie italiana, Newton Compton editori). L'Espresso, en été 2017, dénonçait le retour du phénomène machiste. Et en janvier 2018, la sociologue et philosophe Chiara Saranno expliquait, avec raison, que l'Italie n'est pas prête à reconnaitre les femmes qualifiées tant elle est en butte à des idées toutes faites. Certainement ! Mais, quand les idées rétrogrades sur la gent féminine émanent des femmes elles-mêmes, je pense que le travail à faire est incommensurable, et qu'il doit d'abord etre entrepris auprès des femmes. Pourquoi convaince des hommes qui, visiblement, sont parfois plus convaincus que les femmes ?

Et j'en viens au deuxième adjectif que j'ai utilisé : "excédée". Effectivement, la société actuelle présente cette tendance à penser tout savoir à tout sujet. J'écris des livres, des articles sur les femmes. Comme psychothérapeute, je me suis intéressée particulièrement aux femmes. Jamais, il n'est venu à l'esprit des personnes qui m'ont parlé que je pourrais éventuellement en savoir un brin en plus qu'elles sur le propos. Au contraire, elles m'ont bien fait comprendre que ... je n'ai rien compris.

"La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux", a dit Simone de Beauvoir. Peut-être faudrait-il afficher cette affirmation au fronton des mairies italiennes. En effet, les réponses que j'ai rapportées ici émanent de femmes, qui n'ont eu, devant moi, de cesse d'envisager la mère et non la femme, ce qui, en soi, ne donne aucun poids en plus à leurs propos. Toutefois, je suis convaincue aussi qu'à partir du moment où ces nombreuses Italiennes, qui se représentent uniquement comme mère, commenceront à se voir en tant que femme, et que femme sans nécessité, pour l'être, d'enfanter, le féminisme pourra commencer un vrai parcours péninsulaire.

A suivre

Françoise Beck

Sources :

www.winningwomeninstitute.org ; Espresso.repubblica.it/attualità/2017/07/17



9 réactions


  • In Bruges In Bruges 8 juin 2019 15:36

    « Je hurle toujours devant le retard du féminisme italien. »

    Quand allez vous enfin comprendre que les italiens, les italianisants et les gens dotés d’un cerveaux hurlent pour que vous fermiez votre bouche ?

    Deux mois que vous ressassez des inepties et des poncifs dignes des bac moins 12 sur l’Italie.

    Ca suffit.

    L’Italie, vous l’aimez ou vous la quittez.

    Vous devenez insupportable à lire, Est-ce que c’est clair ?????????????


    • popov 9 juin 2019 02:14

      @In Bruges

      Ses articles me font de plus en plus penser à la BD « Les états d’âme de Cellulite », l’humour en moins.


  • Albert123 8 juin 2019 16:14

    « elles m’ont bien fait comprendre que ... je n’ai rien compris. »


    je confirme.


  • Alexis 8 juin 2019 18:20

    « Journaliste » : ça commence mal...
    « Auteur » : comme des centaines qui pensent l’être, sur ce site...
    « Enseignante » : pourquoi ce mot me rappelle-t-il les Italiens disant « cleared to Roma via Pisa, Grosseto, Tarquinia » ? Sans doute à cause des résultats du Pisa, dont vous êtes de toute évidence l’une des responsables !
    Mébon, vous seriez « universitaire, » admirant philosophes et sociologues, gage d’un QI élevé smiley
    Et que dire de ces Italiennes, aussi connes que les Italiens !
    Une remarque sur Simone : elle n’avait pas complètement tort en affirmant que certaines femmes préfèrent être à genoux (de temps en temps)...


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 8 juin 2019 19:02

    Sur Avox, on avait Christelle Néant pour nous pomper l’air avec le Donbass. Depuis quelque temps on a Françoise Beck pour nous enseigner sa vision de l’Italie qu’elle aime et vomit à la fois !


  • JC_Lavau JC_Lavau 9 juin 2019 12:50

    Noble combat ! Ramener à zéro, vraiment zéro, la fertilité déjà bien moins que minimale des italiennes. Afin de garantir l’extermination du peuple italien.

    Noble combat !


  • volpa volpa 10 juin 2019 09:00

    Bonjour Françoise,

    Je ne poste plus depuis pas mal de temps sur Agoravox.En lisant de telles absurdités je me sens obligé de le faire.

    Précision ; Je suis italien de naissance et j’ai même la double nationalité.

    Si tu avais connu ma mère, tu ne pourrais pas écrire autant d’inepties.

    Je connais plein d’italiennes qui ne s’en laisse pas conter.

    Bonne journée quand même.


  • volpa volpa 10 juin 2019 09:01

    Erratum

    Ne s’en laissent pas conter.


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