lundi 7 octobre 2019 - par oscar fortin

Mike Pompeo avec le pape François

Washington et le Vatican : même combat

Jeudi, le 3 octobre 2019, le pape François a reçu, au Vatican, le Secrétaire d’État des États-Unis, Mike Pompeo. Le site internet d’information espagnole sur les questions religieuses, « Religion digitale  », coiffe son article du titre suivant : « Vatican et les États-Unis réaffirment leur engagement à défendre la liberté religieuse et les droits de l'homme dans le monde. » (Traduction Google) Une occasion toute spéciale pour commémorer, selon la même source« le 35e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques. Francisco et Pompeo ont réaffirmé leur engagement à protéger les communautés chrétiennes au Moyen-Orient et à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme dans le monde entier. »

 

Mike Pompeo, ex-directeur de la CIA, nommé par le Président Trump, en 2016, a été promu, en 2018, Secrétaire d’État dans le cabinet de Donald Trump. Il est, de toute évidence, un personnage fort important dans l’Administration présente. Il s’est révélé être un homme au franc-parler. Lors d’une entrevue à la télévision, il s’était permis de dire qu’à la CIA on mentait, manipulait et volait.

 

Cette rencontre avec le pape François avait été précédée, la veille, d’une rencontre prolongée avec le Secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin et le ministre des Relations étrangères du Vatican, Paul Richard Gallagher. D’ailleurs, Mike Pompeo a signalé au pape François qu’il recevait une très bonne collaboration de la part de ces deux personnages dont l’importance est fondamentale dans la conduite géopolitique du Vatican. C’est d’ailleurs ce cardinal, Pietro Parolin, qui s’est présenté, en septembre dernier, à la Tribune des Nations Unies pour partager les orientations et le point de vue du Vatican dans la géopolitique mondiale. À la lumière de cette étroite collaboration entre le Vatican et Washington, nous comprenons mieux la teneur de l’intervention du cardinal, entre autres, en relation avec le Venezuela. Washington et le Vatican marchent main dans la main dans cette lutte contre la Révolution bolivarienne. Washington peut compter sur le Vatican et les épiscopats régionaux pour mener à bien son projet de renversement du régime en place. 

Le problème qui se pose tant à l’État du Vatican qu’aux épiscopats régionaux c’est l’interprétation que Washington donne aux notions telles que liberté, droits humains des personnes et des peuples, démocratie, etc. Par cet accord avec Washington, ces derniers endossent l’interprétation qu’il donne à ces termes. Ni le Pape, ni le Vatican se prononcent sur le sens à donner à ces termes. Que ce soit la démocratie, les droits de l’homme et des peuples, l’Empire en définit les contenus selon la convenance de ses intérêts. Il n’est pas évident que ces derniers recoupent les contenus de ce que signifient ces termes, tant du point de vue de leur étymologie et encore moins du point de vue des valeurs fondamentales contenues dans les Évangiles.

De toute évidence, nous nous retrouvons avec une Église, piégée par un pouvoir politique qui s’incarne dans l’État du Vatican et qui coiffe l’ensemble des activités de l’Église dans le monde. Cet État du Vatican est devenu la troisième colonne de l’Empire, après la CIA et le Pentagone, L’Église institution a perdu son indépendance et sa catholicité. Elle est devenue un appendice de cet empire. Le caractère universel des Évangiles a été substitué à des intérêts circonstanciels et de nature matérielle. 

Je pense, avec sincérité, que le pape François est victime de ses propres acolytes qui sont sa source première d’information sur ce qui se passe dans le monde et qui répond aux agendas de voyages qu’on lui organise subtilement pour le garder à l’écart d’autres évènements qui se passent ailleurs dans le monde. Il est et demeure toujours le pape qui a écrit et proclamé l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Un document qui ne cadre d’aucune manière avec les prérogatives de l’Empire qui se prévaut de ses bonnes relations avec le Vatican pour poursuivre sa course à la conquête des peuples et de leurs richesses.

Oscar Fortin

5 octobre 2019



5 réactions


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 7 octobre 2019 09:33

    « le pape François est victime de ses propres acolytes  »

    Comme la « reine » des abeilles n’est que le résultat de son gavage par la gelée royale fabriquée es ouvrières de de la ruche ?

    Vous rigolez ?

    Ce gars-là est un jésuite, l’église catholique fonctionne sur le modèle de la Camora à laquelle elle s’identifie.

    Le pape n’est que le parrain des parrains, Don Corleone : « ce n’est pas personnel, c’est uniquement les affaires ».



  • mmbbb 7 octobre 2019 10:35

    J adore le Pape , je le vénère 

    Mon livre de chevet sont ces 21 propositions :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/08/22/01016-20170822ARTFIG00186-le-pape-francois-propose-21-mesures-pour-l-accueil-des-migrants.php

    Extraordinaire n est ce pas ? Pourquoi bosser ? 

    «  Vatican et les États-Unis réaffirment leur engagement à défendre la liberté religieuse et les droits de l’homme dans le monde » 

    Le pape en revanche, n est guère loquace quant à la purge des chrétiens d Orient .

    L occident est décadent , Onfray voit juste . 

    Ce pape , irrite les cathos modérés ! 


  • Jean Keim Jean Keim 7 octobre 2019 20:21

    M’enfin ! Une religion marche main dans la main avec le pouvoir, la 1ère justifie le roi la reine et le p’tit prince, ils sont des élus de(s) dieux, le 2ème assure la pérennité de son alliée, manu militari si besoin est.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 octobre 2019 07:23

    Bonjour Oscar,

    Vous devriez allez faire un tour sur le site du Saker francophone, il y a plusieurs articles sur le Venezuela : « Comprendre la guerre qui vient ».


  • macchia 8 octobre 2019 15:23

    d’accord pour islamiser l’Europe , mais pas pour les mexicains aux usa


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