mercredi 3 juin 2020 - par Patrice Bravo

Minneapolis : le virus de la guerre civile

Des magasins pillés, des bureaux incendiés, des distributeurs d'argent éventrés et des voitures de police vandalisées – voici les conséquences des plus importantes émeutes de ces dernières années aux Etats-Unis. Les troubles qui ont éclaté à Minneapolis (capitale de l'Etat du Minnesota) après la mort d'un habitant afro-américain tué par la police ont rapidement dégénéré en échappant au contrôle des autorités. 

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Cinq jours après l'incident, des échauffourées violentes entre les manifestants et la police se déroulent à présent dans 30 grandes villes américaines, dont Atlanta, Washington, Denver, Dallas, Detroit, New York, Los Angeles, Las Vegas et Seattle. L'envergure sans précédent de la révolte a poussé les autorités de plusieurs Etats à décréter l'état d'urgence, ainsi qu'à faire appel à la Garde nationale et à l'armée afin de stabiliser la situation. 

Mardi dernier, les réseaux sociaux ont littéralement explosé après la diffusion de la vidéo enregistrée par des témoins au moment de l'interpellation par des policiers de Minneapolis de l'Afro-Américain George Floyd, 46 ans. L'un des policiers a mis son genou sur le cou de l'interpellé non armé et n'opposant aucune résistance. En dépit de nombreuses demandes du citoyen menotté de le laisser respirer, les forces de l'ordre ont maintenu George Floyd dans cette position pendant plusieurs minutes, après quoi il a perdu connaissance. Mais arrivé à l'hôpital les médecins n'ont pas réussi à le ranimer. Cet événement tragique a immédiatement rappelé la ségrégation raciale cachée dans la société américaine. Contrairement aux déclarations concernant l'égalité civile aux Etats-Unis, le deux poids deux mesures continue de se manifester très douloureusement envers la population noire du pays dans la vie quotidienne des Afro-Américains. En réalité, leurs droits continuent d'être mesurés dans un autre système de coordonnés dont il n'est pas convenu de parler publiquement aux Etats-Unis. 

Sous les slogans "Je ne peux pas respirer" (derniers mots du défunt), les représentants en colère de la population noire américaine ont rapidement passé des manifestations pacifiques aux pogroms et au maraudage. L'épidémie de coronavirus qui perdure dans le pays et la hausse du taux de chômage qu'elle a provoquée, selon les observateurs, n'ont fait que jeter de l'huile sur le feu des troubles qui ont commencé. 

Bien que les autorités aient limogé l'officier responsable de l'interpellation qui a mal tourné, puis l'ait inculpé pour meurtre, cela n'a pas permis de calmer la communauté afro-américaine. Mercredi déjà, des émeutiers ont capturé et brûlé le commissariat de police de Minneapolis, ont pillé les magasins locaux et ont entièrement paralysé la vie de la ville. La police a réagi en tirant des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et des grenades cataplexiantes. Ces fusillades ont ont fait au moins un mort et plusieurs blessés. 

Des échauffourées ont éclaté même directement devant la Maison blanche à Washington. Près de mille manifestants réunis dans la nuit de samedi à dimanche devant la résidence présidentielle scandaient "Les policiers racistes doivent partir", puis ont brûlé un drapeau américain et ont tenté de franchir les barrières en jetant des pierres et des bouteilles sur les agents de sécurité. 

On ignore si le président américain Donald Trump a observé cette situation, mais il a félicité sa sécurité, tout en menaçant les manifestants de "chiens méchants" et d'"arme la plus meurtrière". "Quand commencent les pillages, commencent les tirs", a également écrit le dirigeant américain sur Twitter en qualifiant les manifestants de "bandits". 

Ces commentaires du président, accusant de surcroit ses opposants politiques démocrates de complaisance au chaos, ont encore plus mis en colère les manifestants et ont renforcé la division dans une société déjà polarisée, a écrit le quotidien New York Times

En ce qui concerne les exigences des manifestants de "justice", ils peuvent difficilement compter sur leur accomplissement par les autorités américaines. Car la pratique de la poursuite pénale des policiers américains ayant abusé de la force envers des Afro-Américains indique que la plupart parviennent à rester en liberté. Ainsi, l'officier qui a tiré 12 fois sur Michael Brown non armé a été acquitté parce qu'il agissait en état de "légitime défense". Le même verdict a été prononcé sur une autre affaire résonnante de meurtre, en février 2012, de l'Afro-Américain Trayvon Martin, 17 ans, par l'agent de sécurité George Zimmerman.

 

Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1640

 



16 réactions


  • foufouille foufouille 3 juin 2020 13:54

    la police tue aussi des blancs et la légitime défense existe bien.

    mais pas dans ce cas.


  • Baron de Risitas Alain Melon 3 juin 2020 19:02

    Vous savez , j’ai beaucoup étudié l’anthropologie et les sociétés humaines , dans toutes les sociétés multiethniques on n’est jamais loin d’une guerre civile .

    Il faut privilégier les sociétés homogènes où on atteint un degré de paix sociale absolu . Des blancs avec des blancs , des jaunes avec des jaunes , des noirs avec des noirs .

    Les continents se sont ainsi constitués au cours des millénaires .

    Imaginer exporter notre population d’arabes et de noirs en Pologne avec toutes les allocations sociales qui vont avec .

    Je ne doute pas qu’au bout de deux ou trois mois , il se déclenche une guerre civile en Pologne où les noirs et les arabes seraient seraient éjectés , imaginez également la même situation au Japon ?

    Les Français avec les discours de gauche et touche pas à mon pote se sont faits endoffés par Mitterrand et toute sa clique


    • Xenozoid Xenozoid 3 juin 2020 19:30

      @Alain Melon

      l’europe a favorisé la colonosation par ses propre malheureux,et mis en place un systeme d’opression qui la favorise,c’est l’européen qui veut etre homogene chez les autres,les colonisés ne demande rien mais se font « éduqués » de toute façon


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 4 juin 2020 09:07

    « après la mort d’un habitant afro-américain tué par la police » (c’est moi qui souligne)

    Dès l’introduction de cet article on a ainsi le langage journalistique nécessaire pour que la situation actuelle dure éternellement.


  • zygzornifle zygzornifle 4 juin 2020 09:21

    Comme le disait Einstein pour les militaires , pour la police pas besoin d’avoir un cerveau la moelle épinière suffit , nous on a Rantanplan ancien mafieux ministre des flics choisi par Macron ….


    • Baron de Risitas Alain Melon 4 juin 2020 20:45

      @zygzornifle

      Tout le monde cite Albert Einstein mais son frère Franck qu’on ne cite jamais était beaucoup plus connu .


  • Julot_Fr 4 juin 2020 09:46

    Des chiffres. En 2019, 800 incidents avec arme a feu par la police aux usa. Dont 270 sur des noirs, dont 10 fatales, dont 5 ou le noir a attaqué le policier + 1 accident donc 4 homicides par la police sur des noirs en 2019 resultant dans 2 condamnation de policier. A comparé avec 38 noirs tué en 2015 par la police sous Obama et un total de 8000 noirs tués par arme a feu en 2019


  • Baron de Risitas Alain Melon 4 juin 2020 21:02

    Tous les français nique ta mère ,rêve d’aller au x US .

    mais si on leur dit là-bas , t’as pas de CAF , RSA , ASS , CHOMDU , CPAM , RETRAITE , etc....

    Tu deal de la beu c’est 5 ans ferme

    Les flics c’est au minimum plaquage au sol ou une bastos 11/43 si tu boit de l’alcool dans la rue ou dans ta bagnole etc etc


  • Furax Furax 5 juin 2020 13:50

    Beaucoup de personnes sensées chez ce qu’on appelle maintenant les « Affros ».

    J’aime bien les voir démonter le portrait de petits crétins blanc comme ici :

    https://www.dreuz.info/2020/06/05/lorsquune-femme-noire-denonce-les-antiracistes-les-medias-se-cachent/


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