jeudi 6 mai 2010 - par Yohan

Mon pote Nanard... chronique de la parenthèse enchantée

Nanard est un de ces cancres qui s’en est bien sorti dans la vie. Oh ! pas un cancre au sens du prophète d‘école, mais un de ces gars doté d’un encéphale en état de marche qui comprend très tôt qu’il ne fera pas de vieux os à l’école de la République. De cet encéphale, Nanard, disait volontiers qu’il en débranchait les cosses à l’entrée du bahut, laissant à l’ennui qui s’y distillait le soin d’en épuiser la batterie.

C’est ainsi qu’il passait son temps l’oeil rivé sur l’unique platane de la cour. Lui seul connaissait mieux que quiconque le tempo des jours et des saisons.

Absorbé dans ses rêveries contemplatives, c’est à peine s’il sursautait aux craies jetées par Pichard, notre professeur de maths. C’est ainsi que l’on admonestait les bienheureux cancres, jadis. Régulièrement, Nanard se voyait habillé de funestes prédictions. "Continuez comme cela, mon petit Rochot, balayeur vous deviendrez. Levé à quatre heures du matin, deux heures de métropolitain, largement de quoi méditer sur la prévention du chancre du platane"

En fait, ce surnom de Nanard lui est venu bien plus tard, rapport aux boucheries Bernard qu’il fréquentait immodérément à la fin des 70’s. Au début, tout le monde l’appelait Rochot.

A la fin des années lycée, notre petit groupe de potes fût un temps attiré par le Flower power way of life, au point de sécher le dernier trimestre d‘avant la grande faucheuse de carrières.

C’était l’année où Jean Bouquin fit son concert mémorable à Auvers-sur-Oise, considéré comme le seul et unique Woodstock français, piteusement noyé sous un déluge de pluie en plein mois de juin.

En fait de révision du Bac, nous avions planté notre tipi chez Dub, dans un appartement en rez-de-chaussée ouvert aux quatre vents. Dub était un bon gars qui passait le plus clair de son temps à collectionner les vinyles, grand fan des Byrds et du Grateful Dead, bien qu’il vira grave Blacksploitation par la suite. Père militaire absent, mère bretonne tolérante, connue pour sa propension à cuisiner le steak au beurre, ou plus exactement le beurre au steak.

 

La vie d’après le lycée s’écoulait indolente, lever à midi, aucune vraie perspective professionnelle en vue puisque l’avenir nous appartenait, c’est du moins ce qui s‘écrivait en noir au fronton des bahuts.

Chez Dub, c’était un va et vient permanent de joyeux traîne savates qui refaisaient le monde au son d’une guitare désaccordée, en vidant les pots de confiture maison de l’hôtesse du lieu. Vers six heures, la daronne, comme il disait, passait la tête dans l’encoignure de la porte, avec le même jingle : « vous restez à dîner, les chéris ? » une crème de daronne, vous dis-je...

De temps à autre, un bout de shit circulait, just a poke for fun, livré par un hurluberlu goguenard dont le seul souvenir qui me reste était sa manière bien à lui d’enjamber la fenêtre au grand dam de la porte palière. Nanard, lui, nous rejoignait après le turbin, le journal Actuel au fond de sa mallette.

Jamais un mot sur le boulot. D‘ailleurs nous ne parlions jamais boulot, sauf en cas d‘impérieuse nécessité « Dis, ils recrutent encore chez Minerve ? ».

Peut-être y bossait-il comme télexiste, qui sait ?

Nanard allait son petit bonhomme de chemin et rien ne pouvait ébranler sa foi en l‘avenir. Il était du genre à manger à midi pétant, un soupçon d’éducation prolétaire sans doute. Autant dire que le Nanard, avant de trouver sa Juliette, était surtout maqué par la barbaque. Habitué au déjeuner roboratif, avec café et pousse-café Calva, il était fort marri de nous voir abonné au gratin de nouilles et sa variante, la salade de thon aux deux poivrons, spécialité des copines de passage. Alors, le plus souvent, sans qu’il en fût question entre nous, il débarquait avec ses deux livres de bavette, sa bidoche de prédilection.

Il ne lui serait pas venu à l’idée d’émettre l’ombre d’une insinuation sur l’indolence de notre existence, lui, qui se levait à 6h30 du mat, cinq jours sur sept.

Lorsque Nanard signa son premier bail de locataire, un deux-pièces cuisine au 4ème étage d’un immeuble de la rue de Ménilmontant, la migration s’opéra en douceur.

A l’époque, Nanard n’avait pas de frigo. L’hiver, il entassait méticuleusement beurre et autres denrées périssables sur le bord de la fenêtre de cuisine. Une fenêtre qui, soit dit en passant, n’ouvrait - pour son grand malheur et à son corps défendant - que vers l’extérieur. Il avait beau semer des petits papiers explicites partout dans l’appartement, peine perdue, il y avait toujours un étourdi pour pousser la fenêtre à l’heure du coucher de soleil. « Oh le con ! » lâchait-il, comme désabusé.

A l’aplomb de la fenêtre, la cour était, toute l‘année durant ou presque, jonchée de détritus nobles, ici une plaquette de beurre amochée, là une boite d’oeufs achetée coque jadis, deux tranches de rumsteck flétries, enfin, de quoi nourrir les rongeurs du quartier.

Autour de nous, ça décrochait sérieux. Il y avait ceux qui avaient queuté le bacho et commençaient à rêver d’Inde, ceux qui suivaient des études qui ne mènent à rien, et ceux qui se faisaient virer de chez eux à coup de botte dans le cul. Point de Tanguy dans nos rangs, non mais....

Une scission s’opéra assez vite avec les premiers, lesquels payèrent ensuite un lourd tribut aux paradis artificiels. Une morsure de serpent à sonnettes, et zou ! retour à Paname entre quatre planches de sapin, sans parler de cette foutue came qui faisait des ravages dans les rangs.

Avec Nanard, pas de risque. En dehors de la bavette (au propre et au figuré), seules deux choses l’intéressaient : son élevage d’axolotl et les frangines pas farouches qui faisaient volontiers étape dans son gourbi, alertées par le tam-tam de sa "vertueuse" réputation.

Il avait orné le plafond du salon d’une toile de parachute, assez large pour faire office de tente dédiée au fast love sur tatamis. Le bruit des ébats alternés, à deux mètres tout au plus de notre tablée, n’empêchait en rien les fiévreuses discussions de se poursuivre. Rien de ce que nous faisions alors ne justifiait une pièce supplémentaire. Nous partagions tout, les filles, les vinyles, le pâté en croûte et le reste....

La vie s’écoulait aussi insouciante que possible, entre petits boulots et voyages réels ou imaginaires, jusqu’au terme du premier choc pétrolier qui marqua notre retour à la vie terrestre. La parenthèse enchantée, comme on dit aujourd‘hui, venait de se refermer pour de bon.

Il nous fallait dorénavant regarder les choses en face et se rendre à l’évidence, en matière de carrière, notre Nanard avait pris une sérieuse avance....



58 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 6 mai 2010 11:19

    super ce texte , c’est « l’Auberge espagole » avant l’heure , ça me rapelle quand étudiants , on s’était regroupés à plusieurs dans un petit appart pour limiter nos frais et avoir un peu plus de tune pour le fun ! quelle ambiance aussi ! tarot jusqu’au petit matin , café , binouzes , gonzesses et fumette , que de bons souvenirs !


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2010 11:30

    Bravo Yohan ,

    Dommage que Snoopy , Sandro , Papy et tous ceux qui avaient partagé les Vongoles et l’ autre Gévéor ne soient pas là , ton texte vaudrait leur présence .

    Genre nationale 7 au centre de Paris .

    Un régal ta bavette ..... smiley


    • LE CHAT LE CHAT 6 mai 2010 11:56

      salut Captain ,

      je me souviens d’un épisode où avec des potes , on a été ramener tois caddies plein de nos bouteilles de Pelforth consignées au Leclerc du coin pour financer une autre soirée picole , je te raconte pas la tête du taulier !  smiley


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2010 11:59

    Le Chat ,

    Si chacun de nous se mettait à raconter ses soirées « picolle » il n’ y aurait plus de place pour Maurice et pour Villach ...... smiley


    • LE CHAT LE CHAT 6 mai 2010 12:04

      t’as raison , 
       ce qu’on a bu n’était pas fourni par la CIA et nos bitures n’étaient pas des leurres d’appel de beuveries !! smiley


  • kitamissa kitamissa 6 mai 2010 13:52

    ouaiiiisssss ....

    on a tous vécu ces moments merveilleux ..

    ,mes tuteurs m’avaient loué une partie de leur maison à ma sortie de l’armée ...il y avait une grande cuisine ,deux grandes chambres et un séjour ...

    et là,c’était le rendez vous de tous les potes que je régalais,vu qu’il y avait un poulailler ,des clapiers,un pigeonnier,et qu’au menu il y avait soit du poulet,soit de l’omelette,du lapin ou du pigeon....

    les autres étaient chargés de la boisson piquée au Prisunic de la ville et quand je dis boisson,c’était ni de la flotte ni du Coca.....

    et un de nos potes,dragueur professionnel était chargé ne nous ramener des nanas..pas des chiantes ni des intellos,mais pas de boudins non plus ..( on allait s’approvisionner chez Barbarina,un bal d’Athis Mons fréquenté par les vendeuses ,ouvrières,dactylos en mal de tendresse ..)

    en général c’était à peu près toujours les mêmes,au moins,on savait comment ça allait se terminer .....et ce qu’elle aimaient .....( y’avait même la mère d’un ancien pote d’école,divorcée,et qui avait envie de rattraper le temps perdu ..)

    et comme on était dans un hameau,à l’entrée d’une cour de ferme,on pouvait faire le boucan qu’on voulait ...

    ah si on pouvait revenir en arrière !.... smiley smiley


    • srobyl srobyl 6 mai 2010 19:48

      Des souvenirs analogues...On avait aussi un dégommeur de téteilles sur les fêtes foraines...Des trucs imbuvables, genre mousseux à donner la gerbe dès la première gorgée. Nous, on essayait de les boire chez la mère « Bois-debout », à Vauzelles, histoire de lui demander uniquement un tire-bouchon et 6 verres, pour avoir le plaisir de se faire virer à coup de lattes dans le fion. Quelles rigolades !


    • Yohan Yohan 6 mai 2010 23:09

      Salut Calmos,
      Justement c’est pour la nostalgie que j’ai mis cette video des o’Jays avec ce petit bijou de Black Stabbers. Je suis toujours fan des chorés qui vont avec la zic, délicieusement ringard, culte même smiley


  • Yohan Yohan 6 mai 2010 15:39

    Salut tous
    Je vois que nous sommes en petit comité . Je reviendrai plus tard car aujourd’hui, c’est boulot...Le bar est ouvert bien sûr smiley


  • Castor 6 mai 2010 17:07

    Yooooooooooo !!!!

    Superbe !!!!!

  • Castor 6 mai 2010 17:09

    Heu...

    Pardon d’y revenir, mais il est où le complot, là ?

    Faut remplacer bavette par Al Qaida et plaquette de beurre par WTC, c’est ca ?

  • Clojea CLOJEA 6 mai 2010 17:14

    Tiens, les Freaks Brothers en image, ça faisait longtemps que je ne les avais pas vu. Ah ! évidemment ça rappelle quelques souvenirs. Lecteur assez assidu d’Actuel à l’époque, et oui on ne se refait pas... Bon je passe sur les soirées de délire, juste une anecdote en passant : C’était l’époque où avec les potes on écoutait Magma à fond, et la grand-mère qui habitait en face de chez moi, un jour m’aborde et me dis : « Heu.... jeune homme, je ne sais pas ce que vous écoutez, mais mon lit arrive à trembler quand vous écoutez cetteu...heu....heu... musique ? » Pourriez vous SVP mettre moins fort etc... Evidemment, le soir c’était pratiquement impossible de baisser, tant la basse de Yannick Top passait à travers les murs. Heureusement la grand mère était d’assez bonne composition et finalement elle nous a supporté. Très bon article Yohan


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2010 18:56

    C ’est sympa ici ,

    Puisque c ’est comme ça j’ vais vous raconter ma première surboum , faut dire qu’ on était pas vieux , dans les 14 piges .

    Un copain d’ école me dit comme ça , viens , demain je fais une boum , j’ y dis qui c’ est qui aura  ? Y m’ répond ben toi , moi et Ginette ,

     ????

    Bon d’ accord , le lendemain j’ achète une grande bouteille de coca , et hop en mobylette je me tape 20 bornes ( ses parents avaient un chalet de campagne ) Il pleuvait mais comme je pensaisà la belle Ginette je sentais pas les gouttes . Arrivé chez Pierrot qui lui avait acheté une bouteille de jus d’ orange salut -salut , il met un disque sur son Teppaz et nous voilà qu’ on attend Ginette qui n’ est jamais venue . On s’ a picolé la bouteille de coca et mangé quelques chispes . 

     smiley je me suis très largement rattrapé par la suite . smiley

    Nestor servez ces agréables personnes .

    A votre bonne santé à tous .


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2010 19:01

    Des années plus tard on partait faire du camping , toute une bande de copains et copines .
    Guitare , banjo feux de bois , un soir comme ça après avoir bien arrosé la situation j’ ai grimpé un arbre et dormi sur des branches entre-croisées .

    Même pas tombé , il y a un Bon Dieu pour les soulards ...

    Putain mais pourquoi on devient vieux ?


  • Yohan Yohan 6 mai 2010 23:02

    Salut les poteaux
    Désolé d’arriver sur le tard (taf oblige). Bienvenue au bar du fond de cale*
    (articles du bas de tableau du jour).
    C’est vrai comme dit l’ami Fritz (the Cat), que notre bar a perdu quelque uns de ses grands soifards smiley. D’ailleurs, qu’est devenu Papy, ça fait un bail qu’on n’a plus de news ?


  • kitamissa kitamissa 6 mai 2010 23:28

    c’est dommage ....

    les copains et copines d’il y a quelques mois se sont évanouis ....

    il faut absolument refaire des articles conviviaux pour se retrouver entre bons vivants et oublier les pisse-froid et les donneurs de leçons,et là au moins pas de ciseaux à craindre !


  • Yohan Yohan 6 mai 2010 23:46

    Salut Maxim,
    C’est que nos rangs d’oignons sont mités pour cause de pesticides déversés par les labos Momovillaques.
    Sur Avox, on peut maintenant constater que plus rien ou presque ne pousse après le passage des buldozzers de la pisse copie. Les industriels investissent partout, même dans le citoyen smiley


  • Castor 7 mai 2010 08:28

    J’ai un message à faire passer de la part d’un ami disparu des ondes agoravoxiennes :

    Si tu peux publier pour moi sur avox sur le fil de yohan
     
    "Bonjour aux copains,
     
    Tout d’abord, Yohan, bravo pour l’article.
     
    Ca me rappelle pleins de souvenirs, à coup de binouzes et de bouteilles de rouge !
     
    Les voisins qui tapaient sur les murs à coup de marteau
     
    Salut Captain, Maxim, Calmos, Lechat, Castor, ainsi qu’à tous les copaings qui viendront faire un tour au bar !
     
    Nestor, la prochaine tournée est pour moi !"

    C’est signé P..y

  • rocla (haddock) rocla (haddock) 7 mai 2010 08:36

    Salut Papy ,

    Comment ça va ? tu nous manques , ici on a plus que la métonomie et la CIA .....

    C ’ est matin , mais à midi je boirai un verre à ta santé ,

    réinscris-toi , j’ te suggère un pseudo  : morice-villach ..... smiley

    Merci Castor d’ avoir fait passer .

    Bonne journée à tous .


  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 09:14

    salut à tous les potes,

    et merci à Yohan pour avoir réamorcé la pompe,en espérant que ce soit comme un message de ralliement pour ceux qui ont voulù respirer ailleurs,et qui certainement jettent un oeil furtif de temps à autre pour tester la température .

    comme le suggére notre Captain,revenez avec un blaze différent,qu’on se retrouve enfin tous autour de nôtre table .

    à peluche !


  • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 10:04

    tiens comme c’est bizarre , on dirait que les gens dit de gôôôôche n’ont pas eu de jeunesse , y’en pas un qui a un souvenir de défonce ! où est elle cette gauche libérée ????
    des coincés et des aigris , voilà la gauche !


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 11:44

      Le Chat,

      La réponse est dans la question de Had un peu plus haut :

      « Putain mais pourquoi on devient vieux ? »

      En tout cas MA réponse est que je ne vieillis pas, que la fiesta n’a pas pris sa retraite, le teppaz a muté mais son remplaçant tourne toujours à fond et que le rouge m’entoure aussi loin que mes yeux portent et depuis mon biberon.

      Le coca n’a jamais été ma tasse de thé, si je puis dire, et les donzelles, même si elles se sont unicisées, trottent toujours dans ma caboche.

      En tout cas, à vous lire tous, avec notre nouveau siècle et cette douce période d’angélisme puritain et policier, ce que vous ou nous avons vécu, il y a 3 ou 4 décennies, nous conduirait manu militari en garde à vue, aujourd’hui, bande de délinquants.
      Comme quoi, il y a peu de la paille à la poutre.
       
      Une autre réponse pour Had, il y en a qui ne vieillissent pas, ce sont les temps qui changent et pas forcément en bien....

      Sur ce, j’va ouvrir un Fombrauge pour midi.


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 12:59

      Salut emile ,
      ça fait plaisir de t’avoir au bar avec nous , enfin quelqu’un qui renacle pas sur le rouge ! smiley
      je suis aussi resté très jeune et les soirées tarot ont juste été remplacées par des soirées belote contrée+jenlain  smiley


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 13:01

      @emile

      ouais , je te raconte pas, à 2g/L sur la neige , le pétard au coin des lèvres , ça aurait du mal à passer !  smiley on se demande comment on a survécu !  smiley


  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 10:32

    ah mais voyons ..

    tous ceux de Gôche qu’on a pu connaitre autrefois étaient vieux prématurément ,s’investissaient déjà dans les grandes causes politiques avec toute la gravité de bon teint qu’il fallait feindre pour sembler crédibles ...

    c’était ceux qui trainaient la savate avec leurs tignasses de gonzesse et leurs tronches de babas qui se la jouaient intello,avec leur journal à la con sous le bras,se prenaient pour des révolutionnaires avec leurs 30 kilos tout mouillé ....

    pour l’anecdote,on connaissait un mec comme ça,issu d’une famille bourgeoise,sa frangine qui faisait du théatre,elle aussi grosse Gôcho comme son frangin,mais qui avait le feu au fion,et qui préférait les mecs comme nous que ces sans couilles.

    on allait chez eux quand elle était seule,on picolait le Scotch du frangin,et on se tapait la frangine ( on se demande comment elle ne s’est jamais retrouvée en cloque ,vu que la pilule n’existait pas encore..) parce que pardon,comme gourmande elle se posait là


    nous, après une bonne semaine de boulot,on se décrassait à fond,on avalait notre diner,et hop,rendez vous au rade qui nous servait de point de ralliement ...et en route pour la fiesta !


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 10:56

      salut Maxim ,

      Momo nous fait un flan que Ted Nugent serait de doite , mais faut pas croire que sex & drugs& rock’n’roll soient particuliérement des valeurs de gauche , mais pas du tout ! smiley
      ceux qui vous font chier avec la morale , la bienpensance , l’antitabagisme ,etc etc , qui ne pensent qu’à vouloir tout légiférer dans ta vie sont des mecs de gauche  !
      le mec de droite , il fait des conneries dans sa jeunesse comme il se doit , mais c’est son choix et il assume !


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 12:06

      Non, non,

      C’est bien la droite qui veut nous bien faire penser, surtout en Corrèze et à Tarnac, qui a interdit le tabac et qui tente de nous faire croire à une morale pseudo républicaine à coup de Guy Mocquet, Hadopi et autre identité nationale.

      Le mec à gauche il fait des conneries dans sa jeunesse et continue tout au long de sa vie parcequ’elle est courte et qu’il n’y a aucune raison de se priver

      Sex & drugs & rock’n’roll sont quand même plus des fers de lance libertaires que conservateurs, souviens toi sous De Gaule, uniforme, cheveux courts et marche droit.

      Bien sûr si tu limites la gauche au PS ou aux curés de certains autres partis, nous avons les fac simile des curés de droite, y a pas photo, mais la gauche et au delà n’a rien à voir avec ces pisse froids en costard cravate.


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 13:04

      @emile

      t’imagine DSK se mettre minable dans une teuf ? bon, c’est vrai , avec les gonzesses , il sait y faire ......  smiley


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 14:17

      T’appelle ça savoir y faire que de culbuter une femme sans lui demander son avis ?

      Justement je crois tout le contraire, il faut s’en tenir une sacrée couche pour croire que le plaisir égoïste soit aussi agréable que le plaisir à deux.

      Seule une femme consentante peut faire monter au 5ème ciel à moins d’avoir quelques araignées dans le plafond, ce qui ne serait pas étonnant chez un type qui passe sa vie entre chiffres et avion......


  • Voris 7 mai 2010 10:42

    En tous cas, Sarkozy n’aurait pas pu jouer un rôle dans les Tontons flingueurs, la scène mémorable de la cuisine, vu comment il titubait déjà après quoi ? peut-être 2 vodkas avec Poutine. Rien quoi ! Tandis que Voris aurait mis minable le Vladimir. C’est dans les gènes : je suis breton, je vous le rappelle. Raison pour laquelle, chers amis, je n’évoquerai pas de souvenirs personnels. La concurrence serait trop déloyale. smiley


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 10:48

      salut Voris ,

      c’est vrai que comme il existe au foot le groupe des 4 ( manchester utd , chelsea , arsenal , liverpool ) en premier league , on a en France le top5 de la cirrhose du foie entre les dpts 22, 29,56 , 59 et 62 ! smiley


    • Voris 7 mai 2010 10:52

      Dieu a créé l’alcool pour que les Bretons ne deviennent pas les maîtres du monde.

      Quant au roi qui ne boit pas, c’est triste.
      Pourtant, le roi eut bu !


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 11:52

      Je ne suis pas bien sûr que les bretons sachent si bien boire que ça, au vu des stats sur l’alcoolisme en Bretagne.
      Chez nous, terre d’alcool par excellence et par excellence supérieure même, l’alcoolisme est peu visible et surtout pas dégénératif.

      Notre leit motive est : La quantité oui, mais d’abord la qualité.

      On ne se refait pas, quand le chouchenn aura la notoriété du Pomerol, on pourra comparer, c’est comme comparer une 4ème division avec une première ligue....Incompatible


  • Voris 7 mai 2010 11:40

    Une anecdote familiale à présent que l’article n’est plus en Une. Faits véridiques et je cite les lieux mais je suis peu impliqué personnellement.

    Années 70 dans le Cap Sizun dans le Finistère (à l’époque le bout du monde, un, pays arriéré sans véritables routes et où tout le monde parle le breton) : je suis derrière mon grand-père, mon père et mon oncle qui traversent le champ et la route communale qui séparent la bicoque de l’aïeul du bistrot « chez Chapalain » au petit port du Loch à Primelin.

    Le bar est plein mais au seul vu de l’équipée familiale, les habitués prennent leur verre et glissent sur les côtés sans demander leur reste, laissant le trio s’installer à son aise. Après ? Bien sûr beuveries, insultes et bagarres au couteau entre les trois hommes. Les autres hommes ignorent : ils ont l’habitude. Le grand-père est un vieux loup des mers, mutli-médaillé de sauvetages en mer par temps de tempête à décourager un Kersauson (en fait il gagnait les cargaisons l’affaire). Il a aussi été champion de boxe dans la marine étant jeune mais sans manier les règles du noble art (ses poings en forme de massue suffisait pour faire la différence), l’oncle, un ancien d’Indochine peu affecté apparemment par les horreurs de la guerre (et pour cause, avec la vie très rude qu’il avait vécue, lui et mon père, chez le grand-père quand il était gosse...), le père, ouvrier. Il en faut bien un de normal ! Moi j’ai environ 12 ans, je dis rien. Ce qui n’était qu’un rituel finira pas cesser.

    Quand le grand-père est mort, le bistrot a fermé.


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 11:55

      « ....un, pays arriéré sans véritables routes et où tout le monde parle le breton »

      La Bretagne, quoi !  smiley


    • Voris 7 mai 2010 11:58

      Tu vas te faire des amis, toi...


    • brieli67 7 mai 2010 12:35

      L’ami SO.. not’ Emile Rouge nous sort son venin qualité blog de garage


      Les vins de Bordeaux et du Sud_Ouest ? 
      d’abord il y a des cépages américains hybrides dans le Cognac et l’Armagnac qui résistent naturellement aux maladies. La culture de ces vignes ou des interspécifiques est interdites ailleurs sur le territoire français. 
      Arrêtez de nous parler traditions svp. J’ai pu goûter de la petite et de la grande vidure franche sur pied ;; cad des plants non greffés. C’est vraiment autre chose ! 
      puis la technologie  par exemple, mais cliquez sur les autres « machines » du clapet 

      Pardon pas chez nous ?
      L’ osmose inverse est proposé de ferme en ferme de cellier en cellier 
      par un ambulant  naviguez un peu sur son site !

      Revenir à l’hypocras ... 
       Mah ! non quand le vin tiré est bon, il faut le boire. 
      Santé ! Xundheit l’Emile.


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 14:39

      Brieli,

      Le Cognac, c’est en Charente, l’Armagnac dans le Gers, rien à voir avec les vins de Gironde, bien qu’il y ait d’excellent Armagnac et malheureusement de moins en moins d’excellent Cognac.

      La guerre des cépages est finie avant d’avoir commencé.

      Les cépages OGM US sont rétamés partout, même en Californie ils les arrachent par tranche de mille, et il n’y en a jamais eu aux abords de Bordeaux où l’INRA les a définitivement réfutés.

      La production bio est en train de se développer à vitesse grand V et la plupart des grands crus entretiennent leur terroir à la main et sans plus de pesticide ou d’herbicide, l’herbe est tondue et on ne laboure même plus les rangs.

      Il te faut savoir que la production est en train de subir une mutation jamais vue nonobstant le fait que les vins de Bordeaux sont les plus surveillés et sont sujets aux règlementations les plus drastiques au monde.
      On a même vu ces dernières années des viticulteurs se faire arréter pour achat d’une trop grande quantité de sucre (5 kg) au supermarché pour soupçon de chaptalisation irrégulière alors qu’ils étaient en train de faire de la confiture....

      Tu vois ce n’est pas si simple que ça et ce n’est qu’un aperçu, la tradition a du bon mais l’évolution aussi, et nous sommes en plein dans le mariage qualitatif des deux.


  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 12:12

    en Bretagne,en Vendée également il y a un truc mortel c’est la Troussepinette,une bouteille toute mince qui vous descend son mec en moins de deux ..

    un peu le pousse au crime bu dans la cuisine chez les Tontons Flingueurs ...


    • LE CHAT LE CHAT 7 mai 2010 13:08

      mon régal à moi , c’est le genièvre de Houlle sorti du congélo !

      comme dit Lino , c’est une boisson plutôt pour les hommes !


    • Emile Red Emile Red 7 mai 2010 14:49

      Lol Le Chat,

      Ma grand mère, veuve après la guerre, avait récupéré de famille un trocson dans la banlieue de Lille.

      Je ne sais pas comment étaient les règlementations à l’époque mais elle avait un alambic dans un chai de l’arrière cours et,avec un cousin, elle se brulait ses 30 ou 40 litres de genièvre tous les ans qu’elle mettait en bouteille de terre comme celle là.

      C’est avec ce ratafia que j’ai pris ma première murge vers les 11/12 ans, il paraîtrait aussi qu’il fut le responsable de la naissance d’une de mes soeurs..... 70° à la pesée, l’ignoble...


  • brieli67 7 mai 2010 12:25

    Manque de bol, les Bretons !

    en plus de la bibine : l’hémochromatose génétique est plus fréquente dans la population !
    un breton,/une bretonne peut faire sa 6rose sans boire une goutte d’alcool.

    Les services bretons ont fait leur stage de tenue des statistiques en Alsace. Plus de sérieux et l’Alsace-Lorraine ne caracole plus en tête des baiseurs, des avorteurs, des buveurs, des cancéreux... Les docteurs en général ( cad à l’Indérieur) négligent complètement la petite feuille bleue d’Adieu à communiquer légalement et dûment remplie au Services de Santé du Département !

    Merci les Bretons !

  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 12:27

    juste pour l’annecdote....

    en Normandie à Villerville ,dans les année 80,j’avais une maison en location à l’année ...

    c’est à Villerville qu’a été tourné le film « un singe en hiver » ...

    le village est superbe,ses troquets sont à la réputations du coin....

    quand on arrive dans le rade pour la première fois,il est de coutume de payer sa tournée à tous les habitués présents,et chacun rend la politesse à son tour ,y compris la tournée du patron ...

    avec mon beau frère ( malheureusement très mal en point actuellement,putain de crabe !..)

    on s’était fait pièger comme des bleus ,là bas c’est du Sauvignon pour tout le monde ,bien frais,ça accompagne bien le poisson certes,mais là on était bien torchés ,si bien que les mecs à la fin nous ont raccompagnés à la maison qu’était à cinquante mètres du troquet ...

    délicate attention tout de même !.....


  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 12:28

    anecdote ..pardon .


  • Yohan Yohan 7 mai 2010 14:54

    J’ai bien connu l’époque des bals du samedi soir en Bretagne, deux heures de musette pour les seniors, puis place aux jeunes . Le problème c’est que pour draguer, il fallait picoler. Moi, le parigot, je faisais semblant, mais qu’est-ce qu’ils picolaient les copains. Les rixes de villages pour une antidiluvienne histoire de gonzesse étaient notre lot chaque semaine, bref tout ce qui fait le sel des vacances. Sauf que quand je retourne au village, le vois les tombes de quelqu’uns morts prématurément d’un accident de bagnole en revenant du bal. Je ne compte pas les retours de bals dans la mini cooper bourrée à bloc et filant à 140 kms, j’ai eu mon lot de chocottes, ce qui m’a amené plus souvent que les autres à me farcir 15 bornes à pied en pleine nuit. Je n’était pas candidat au suicide


  • srobyl srobyl 7 mai 2010 18:24

    Bonjour, Yohan
    Un article qui réjouit, et ce dernier bémol est bien vu : si on n’est pas tous devenu pochtrons ni défoncés chroniques, beaucoup d’entre nous ont eu de sérieux problèmes avec la vitesse. A 7 ou 8 dans une bagnole , virée à Pouilly s/loire, on l’a frôlée souvent la fin tragique, on peut dire qu’on a eu du pot, dans notre inconscience, nous qui sommes devenus vieux...Tous n’ont pas eu cette chance. C’est bien vu de témoigner.


    • Yohan Yohan 7 mai 2010 20:56

      Eh oui srobyl
      La vie est toujours pleine de danger surtout à l’adolescence où on a tendance à sentir invincible. Tout parisien que je suis j’ai failli me noyer deux fois en mer et j’ai rechappé aux sables mouvants, il faut le faire hein ? smiley


  • kitamissa kitamissa 7 mai 2010 18:46

    c’est comme ça que nous avons perdu nôtre pote P........

    c’était en 66 ,on rentrait de boîte vers 4 heures du mat,il avait une MG,un autre pote une Lotus,moi même une Austin Healey 3000,un autre pote une TR4,un autre une Type E ...on a tiré une bourre sur la route de Milly à Corbeil Essonne,on avait tous bien picolé....

    il a fait un tout droit dans un virage,il a fait plusieurs tonneaux,sa copine a été éjectée....lui malheureusement est resté sous sa bagnole .....

    ça nous a refroidi pendant une quinzaine de jours,et puis comme des cons on a recommencé .....

    y’a des fois où on a eu un Bon Dieu avec nous parce que pardon..on aurait pu se foutre en l’air à chaque instant .


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 7 mai 2010 18:55

    La vérité , on est tous des survivants , le con on l’ a tous fait , certains ont pas eu de bol .Je me souviens de la mauvaise tenue de route des bagnoles de l’ époque , de freins à la vas-y comme j’ te pousse , pneus lisses pour cause pas assez d’ oseille .

    Et surtout cette manie qu’ on avait de s’ en jeter derrière la cravate .....une vraie chance de se parler là ....


  • slipenfer 7 mai 2010 20:07

    Article agréable
    à déguster avec un bon vin.
    j’ai aussi lu les commentaires, sa me donne soif.
    amuser vous bien


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 7 mai 2010 20:14

    Slipenfer ,

    Des articles comme celui-là il y a quelques années il y en avait de temps en temps .....

    Maintenant la mode est à l’ exclusion ...


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 30 juin 2010 14:36

    Excellent texte qui reflète bien l’ambiance bon enfant des années 1970.


Réagir