jeudi 2 septembre 2021 - par Desmaretz Gérard

Mystères : crime - suicide - accident ou mort naturelle ?

Lundi 19 juillet 2021, un groupe de randonneurs découvre des ossements au cœur du massif du Boscodon (Hautes-Alpes). Cette découverte macabre n'est pas sans évoquer d'anciens souvenir à la population locale ; ce site compte quatre disparitions (trois femmes et un homme) non élucidées en cinq ans ! Le maire de la commune recommande aux promeneurs de rester « plutôt en couple ou avec un animal  », et l'association des Disparus du Boscodon a déposé plainte pour : « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ».

Un amateur de romans policiers qui a recensé les façons d'éliminer son prochain en a dénombré plusieurs centaines que l'on peut répartir en une vingtaine de catégories : à main-nue - arme contondante - arme blanche - usage d'un animal - flèche propulsée (arc, sarbacane, arbalète, fusil sous-marin, javelot) - incendiaire - chausse-trappe (piège) - poison - arme à feu - explosifs - chimique - agression physiologique - bactériologique - radiologique - accident prémédité - phénomène « naturel » provoqué (ensevelissement, éboulement, etc.) - psychologique (pousser une personne au suicide) - cyberattaque (dérèglement d'un appareil médical connecté, modification d'une ordonance) - stupide (« jeux » qui tournent mal) - insolite (Un homme est mort le 6 février 2016 alors qu’il se promenait dans l'État du Tamil Nadu frappé par un météorite de 11 grammes).

Dès qu’il y eut sur terre des hommes, ceux-ci commencèrent par se battre à mains nues dans une furia proche de la bestialité. Les générations suivantes allaient utiliser les premiers outils comme armes contondantes qui produisent leur effet sous l’impact à faible vitesse d’une masse plus ou moins importante (fléau d’arme, nunchaku, massue, tonfa, marteau). Chaque génération de suivre l'évolution technique et celles des mentalités : armes piquantes, tranchantes (piolet, hache, etc.), à feu (revolver, pistolet, carabine, canon), électrique, chimique, lettres puis voitures piégées, modèle radio ou filo-guidé, laser, rayons ionisants, armes sonores (ultrasons et infrasons), etc.

Depuis l'aube de l'humanité, l'homme a fait usage de pièges que ce soit pour capturer ses proies ou se protéger des fauves. Le piègeage permet avec des moyens rudimentaires et un peu d'habileté manuelle de susciter chez l'adversaire un sentiment d'insécurité permanent (la guerre en Indochine en fut l'exemple le plus représentatif). Durant la seconde guerre mondiale, des instructions FTP (Francs tireurs & partisans) conseillaient : « pas un sous-bois sans abattis sur la route - pas une route encaissée sans éboulis de rochers ».

Si n’importe quelle personne peut tuer sous le coup de la colère, il existe un fossé entre un accès de rage et le fait de devoir tuer de sang-froid. Dans les années vingt, la ville de Shanghai est la plus violente au monde ; les autorités demandent alors à Edward Fairbairn d'y rétablir l'ordre par tous les moyens. Ce policier Britannique qui étudie le Jujutsu et bonesetting va développer des techniques de combat et créer l'unité de la Réserve temporaire, l'ancêtre des groupes d'intervention actuels. Pour Fairnbain, la capacité technique de tuer un individu à mains nues, si elle est possible, n’est pas donnée à tout le monde, seuls quelques individus en sont capables.

Toujours selon Fairnbain, la méthode d’assassinat la plus efficace est : la précipitation, la défenestration sur une surface dure, dans une cage d’ascenseur ou d’escaliers, au travers de l'embrasure d'une fenêtre (le fils du général Imbot (DGSE) qui avait enquêté sur l'affaire des vedettes de Taiwan, défenestré le 10 octobre 2000 à Paris), sans oublier la submersion ou la noyade. Fairbain préconisait l’utilisation de la dague de combat qui ne nécessite pas un long entraînement, et qu'il considérait comme l’arme la plus meurtrière même dans la main d’un débutant. Une légende raconte que les maîtres verriers de Murano qui trahissaient le secret du cristal mourraient poignardés par un stylet en cristal conçu pour que sa lame se brise et reste dans le corps du traitre.

Dans un livre nabatéen datant du Xe siècle, Ibn Washya écrit à propos d’un poison « Il se boit facilement et sa pénétration dans l’estomac n’est pas ressentie dans l’instant. Tuer par empoisonnement est plus facile qu’avec l’arme blanche. » Le poison peut être extrait de minéraux, de plantes (alcaloïdes), d’animaux, de produits industriels, de bactéries. On dénombre près de 2 000 variétés d’organismes vivants toxiques lorsqu’on les ingère ou les touche (poissons, serpents, araignées, scorpions, oiseaux) et 1 000 espèces de plantes. Un célèbre acteur de kabuki (théâtre japonais) est mort après s’être délecté dans un restaurant d’un plat de fugu ou poisson-globe. Le poison peut être administré de bien des façons : par piqûre, griffure, sous forme de vapeurs, ingestion de nourriture ou de boisson, par application locale cutanée (dentifrice, crème de soin, lotion, etc.).

Le feu est la manifestation visible de la combustion d’un corps combustible avec un corps comburant en présence d’une énergie d’activation. Le mécanisme qui va engendrer la combustion peut avoir différentes origines : thermique (feu nu) - chimique (réaction) - biologique (fermentation) - mécanique (frottement) - électrique (court-circuit, électricité statique, orage). Le neuf août 2021, un homme de 28 ans est « décédé d'un arrêt cardiaque » en Inde après que son casque Bluetooth branché sur un smartphone en charge a explosé sur ses oreilles. Les autorités locales pensent que l’explosion serait en rapport avec un pic de surtension survenue après le rétablissement d'une panne de courant...

Peu après les attentats du XI septembre, des parlementaires, des personnalités des médias et des employés de la Poste ont commencé à recevoir des lettres souillées de spores de la maladie du charbon. Ces courriers à l'anthrax ont fait cinq morts et 17 malades. Les spores du bacille peuvent résister pendant plusieurs dizaines d'années enfouies dans le sol et la maladie se trouve à l'état endémique dans certaines régions. En 1941, l'armée britannique a procédé à des tests sur l'île de Gruinard située au nord de l'Écosse. L'accès de l'île reste toujours interdit ! Contrairement à l'anthrax - mortel à 90 % lors d'une contamination pulmonaire, la variole mortelle dans à 30 % des cas est extrêmement contagieuse. Elle se transmet par contact direct (cutanée ou muqueuses) et indirect (respiratoire ou digestive). Le vaccin antivariolique est aujourd'hui réservé aux chercheurs ainsi qu'aux soldats envoyés sur certains théâtres d'opération. La toxine botulique produite par la bactérie Clostridium botulinum qui compte parmi les substances les plus toxiques est aussi la plus facile à cultiver. Les spores de la bactérie anaérobie résistent plus de 30 minutes à une température de 110°C et prolifèrent dans tout aliment riche en glucose (viande et végétaux, notamment les asperges). Une mise en conserve qui ne respecte pas la procédure de stérilisation déclenche immanquablement le processus !

L'organisme humain ne peut fonctionner que dans d'étroites limites physiologiques afin de permettre à chaque organe de remplir sa fonction correctement. Tout incident a des répercussions sur les autres. Les agressions contre l'organisme capables d'aboutir à la mort sont nombreuses : déshydratation, hypothermie, hyperthermie, hypoxie, inanition, choc anaphylactique, insulinique, contre-indication médicamenteuse, sabotage d'un appareil indispensable au malade, etc. Une grande frayeur liée à une phobie peut entraîner le décès de la victime. Lors des attentats du mois de novembre 2015, de nombreux téléspectateurs ont été terrassés par une crise cardiaque en suivant les événements en direct !

On désigne sous le nom d’explosifs des composés définis ou des mélanges de corps capables par décomposition chimique de libérer en un temps très court leur énergie potentielle. La réaction s’accompagne le plus souvent d’un important volume de gaz porté à une température élevée (entre 2500 et 4000 degrés centigrades) qui exerce sur les éléments ambiants une pression extrêmement forte. L’effet se scinde en deux phases, la phase de choc immédiatement suivie d’une phase gazeuse. La surface de l’onde de choc augmente proportionnellement au carré de la distance, tandis que la pression décroît avec le cube de la distance ( si la distance double, la pression d’impulsion est huit fois moindre). Tous les obstacles qui se trouvent sur le passage de l’onde d’explosion peuvent être détruits ou endommagés. Les éclats projetés représentent sur une certaine distance un danger plus grand encore que l’onde de choc. L'explosif peut être déposé, transporté, lancé à la main ou projeté avec un lanceur.

L'arme longue, le 14 juillet 2002, Maxime Brunerie extrait de son étui à guitare une carabine 22 long Rifle à répétition et s’apprête à mettre en joue le Président de la République juché sur le véhicule présidentiel. Un spectateur présent saisit le canon de la carabine et le dirige immédiatement vers le ciel, tandis que d'autres spectateurs présents se ruent à leur tour sur Maxime Brunerie pour le maîtriser. L'arpète a fait de toute façon un mauvais choix. Cette arme est destinée à la petite chasse ou au tir sportif à courte distance. Le choix d'un calibre dépend de l'usage que l'on veut faire de l'arme tandis que le choix de la munition dépend de la précision et de la vulnérabilité désirée, voire de sa capacité de perforation. L'arme de poing facile de dissimulation est utilisée pour abattre une personne à courte distance et ou venir renforcer la défense personnelle.

L'arme radiologique, le 13 septembre 1987, quatre individus s'introduisent dans une clinique abandonnée de Goiânia (Brésil) pour y « cannibaliser » un appareil de radiothérapie dans le seul but d'en récupérer les métaux précieux qu'il contenait. Lors du démontage, les ferrailleurs fascinés par une belle lumière phosphorescente bleuâtre, en extraient la capsule de césium -137 ! Seize jours plus tard, quatre personnes décèdent et les membres de leur famille présentent les symptômes d'une irradiation. Deux cents habitants sont contraints de quitter leur maison, sept bâtiments seront rasés et la couche de terre superficielle des parcs et jardins déblayée sur 30 cm de profondeur. Il faudra cinq ans pour que l'économie régionale se rétablisse !

La « bombe sale » n’est pas une bombe atomique dont l’explosion résulte de la fission d’uranium ou de plutonium, mais une bombe constituée d’un explosif conventionnel entouré d'un matériau radioactif. L'explosif sert de dispersant en projetant à l'extérieur le matériau radioactif contenu à l'intérieur de l'enveloppe. Les effets d’un attentat à la « bombe sale » dépendent : du type et de la quantité de matériau radioactif, de la quantité d’explosif utilisée, des conditions météorologiques, de la densité de la population.

Le choix de la méthode dépend de plusieurs facteurs : s'agit-il d'écrire une intrigue, de tuer un seul individu ou plusieurs - peut-on l'approcher - est-il protégé - faut-il donner une grande visibilité à l'acte ou non - quels moyens sont disponibles - est-on disposé à risquer sa vie ou au contraire à préserver l'exécutant ? Pour qu'une action quelconque ait une chance de réussir, elle se doit réunir la trilogie suivante, l'auteur doit : posséder les connaissances nécessaires à l'accomplissement de son action - disposer du matériel et de la logistique adaptés - être animé d'une forte motivation. Si un seul de ces points fait défaut ou si la malchance est au rendez-vous le bon déroulement de l'action reste très aléatoire.

La différence entre un romancier et un assassin repose sur le fait que le premier a suivi une trame et qu'il a hiérarchisé le déroulement des faits afin de ménager le suspense avant de parvenir au dénouement souhaité, alors que le criminel, même organisé, reste tout au long de la chaîne du crime soumis à la loi de Murphy.

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1 réactions


  • HELIOS HELIOS 3 septembre 2021 12:37

    ... un p’tit accident de voiture, une malencontreuse erreur médicale, un cas de la « faute a pas d’chance » ou finalement une simple defaillance materielle de (presque) n’importe quoi, surtout quand on met la tête dans le micro-onde peuvent servir d’outil contondant contre la vie.

    Et, j’ai oublié, la plus simple etant quand même de faire mourir quelqu’un de la même manière que beaucoup d’autres autour, ce qui cache encore mieux l’assassinat  n’etons nous pas mieux cachés que dans la foule  tenez, par exemple, mourir du COVID a l’hosto en ce moment, pas d’autopsie, juste une personne de plus dans le décompte quotidien en bas de l’écran.... l’essentiel etant de ne plus respirer....


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