vendredi 28 avril 2017 - par

Ni Macron, ni le Pen, bien au contraire

Ainsi que l'on pouvait le prévoir la gauche bien à gauche, tellement à gauche que ce ne se peut pas a fait descendre les jeunes dans la rue. Bien entendu, comme il faut que la récupération ne soit pas trop voyante, on leur a donné comme mot d'ordre : "Ni Macron, ni le Pen". Cela ne trompe cependant pas grand monde. Les manifestants sont pour la plupart issus des milieux bourgeois pédagogues qui apprécient les bienfaits de la mondialisation réputée heureuse.

 

A l'approche du bac, cela fera toujours quelques jours de détente en attendant les révisions. Et d'éventuels leaders d'un mouvement lycéen cela fera d'excellents adjoints à la Mairie de Paris plus tard (du moins si celle-ci reste socialiste)...

 

Ils sont évidemment instrumentalisés par la gauche de la gauche, dont les mélenchonistes, afin de jouer un billard à trois bandes, à savoir en prévision des législatives. En effet, cette gauche radicale, largement plus que la sociétale, que la gauche libérale-libertaire, a retrouvé du poil de la bête, un second souffle à cause de la précarisation largement accentuée des salariés, de la paupérisation des populations déjà précaires. Ce que les arbitres des élégances politiques appellent le populisme de gauche le condamnant autant que celui de droite (Marine le Pen).

 

Les termes qu'ils emploient en disent long sur eux, comme si populiste (il y a peuple en racine du terme) était un gros mot, comme si tout ce qui vient du peuple à commencer par ses aspirations légitimes était vulgaire...

 

Ainsi que l'a dit la sémillante Vanessa Burggraf dans l'émission de Laurent Ruquier, s'ils n'ont pas un salaire suffisant ils n'ont qu'à prendre un deuxième boulot, voire un troisième. Ces pauvres ma chère ça se plaint tout le temps ! Ils ne sont jamais contents ! En gros, elle dirait ce mot -apocryphe- que l'on a prêté très longtemps à la pauvre Marie-Antoinette, "s'ils n'ont pas de pain donnez leur de la brioche !".

 

Dans le reste de la France, l'atmosphère serait plutôt pré-insurrectionnelle, et ce n'est en rien le fait des révolutionnaires de salons cossus. Il y a bel et bien deux France. Quand Chirac évoquait cyniquement la Fracture sociale il avait tout à fait raison, elle est bien là. Il y a deux Frances, la France des centre-ville bourgeois, les centre-ville des nantis qui s'ignorent et la France dite "périphérique" largement méprisée, cette France périurbaine ou rurbaine trop riche pour être aidée, trop pauvre pour ne pas avoir besoin de l'être.

 

Le géographe Christophe Guilluy prévenait pourtant il y a quelques mois. Si les classes favorisées ne font pas rapidement leur "aggiornamento" la situation sera extrêmement tendue rapidement, peut-être jusqu'à l'affrontement. Il était assez pessimiste, il savait bien qu'ils ne le feront jamais.

 

Nous n'éviterons pas la confrontation....

 

Sic Transit Gloria Mundi, amen

 

Amaury -Grandgil

 

illustration empruntée ici




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