vendredi 2 novembre 2018 - par Serge ULESKI

Nietzsche ou l’autre fin de l’Histoire...

 

 Nietzsche est le penseur le plus mal lu et le plus mal compris par ceux qui se réclament de la gauche et par quelques esprits sommaires et confus (Michel Onfray entre autres). La droite, elle, l'a très bien compris ; c'est la raison pour laquelle elle ne le commente que rarement - et puis... culpabilité oblige ! La récupération de Nietzsche par nombre de régimes concentrationnaires force le silence -, car la droite ne commente pas Nietzsche : elle le vit à chaque fois que l'opportunité lui est donné de le faire.

 A défaut de réconcilier tout le monde, la pensée de Nietzsche semble convenir au plus grand nombre car Nietzsche c'est le paillasson sur lequel tous peuvent allégrement s'essuyer les pieds, voire... déposer sa petite crotte.

        Le romantisme infantile des "penseurs" des années 70 (avant les "French doctors", les "French studies !") d'une complaisance inouïe envers la délinquance et la folie - n'en déplaise à Michel Foucault -, ont mis à la mode un Nietzsche diagnostiqué "psychotique" selon le principe qui veut qu'après le vin, c'est la folie qui conduit à la vérité, aveuglés qu'ils étaient par la moustache foisonnante du maître , car, au nom de "l'anti-psychiatrie" très vite érigée en dogme, tous ont ignoré le fait suivant  : à chaque fois qu'il est question des affaires humaines, les "fous" ne rêvent que de contrôle, de domination et de tordre le cou à tout ce qui résiste - humain et matière ; ceux qui connaissent "la parole des fous" savent que leur folie n'a rien de noble ; plus intolérante et plus autoritaire que la folie vous ne trouverez pas ! Le fou est définitivement du côté de l'autoritarisme et de l'oppression ; il est le meilleur soutien d'un ordre social dans lequel les uns sont destinés à commander et les autres à obéir.

Nietzsche n'est certainement pas l'exception qui confirmerait cette règle.

_______________________

 

 ... en continu, éternel retour de l’être cyclique face à lui-même, ressassement après ressassement compensatoires qui ne le sauveront pourtant pas.

 

 ***

 

 Si une bonne partie de l’œuvre de Nietzsche annonce l’homme sans Dieu et les totalitarismes du 20è siècle - crimes de guerre, crimes contre l’humanité, holocaustes et génocides, en veux-tu en voilà ! -, sa « pensée » annonce une nouvelle ère : celle des grands malades mentaux à la tête d'Etats totalitaires.

En effet, maniaco-dépressif syphilitique puis psychotique faute d’attention et de soins - si tant est que la médecine et la pharmacopée de son époque aient été capables de lui venir en aide -, au sujet de Nietzsche, nombreux sont ceux qui ont évoqué un état schizophrénique (1).

Et si Nietzsche est si populaire auprès des pensionnaires des hôpitaux psychiatriques qui sont, ne l’oublions pas, non seulement occupés par de pauvres bougres disgraciés mais aussi par des apprentis dictateurs et psychopathes car, on se soigne comme on peut - soit à l’hôpital, soit à la tête d’un Etat - c’est que les fous n’aiment rien tant que l’ordre et la force.

Vous en doutez ? Ecoutez-les donc s’exprimer lorsqu’ils se mêlent de ce qui ne les regarde plus vraiment, à savoir de politique ! Leurs propos vous donneront la chair de poule même si l’on sera toujours tentés de se dire : « Bah ! Les pauvres, ils ne savent pas ce qu'ils disent : ils n'ont pas idée ! »

Nietzsche ne déroge pas à cette règle : quand il se pique de philosophie politique… la catastrophe n’est jamais bien loin car, si Nietzsche était né 50 ans plus tard, nul doute qu'il nous aurait quittés cinq et six ans plus tôt (faites le calcul, et vous comprendrez d'autant mieux pourquoi) ; et nombre de nos contemporains se garderaient bien aujourd’hui de nous le servir à tout bout de champ et à toutes les sauces car… il n’est pas difficile de deviner sous quelle bannière notre poète-philologue -philosophe (3 en 1) se serait rangé… même si… maigre des épaules et la poitrine creuse, Nietzsche serait sans aucun doute passé à la trappe le premier. Pour une fois, les conseilleurs auraient subi le sort des payeurs...

Qui donc s’en serait plaint ? 

*** 

      Nietzsche et le Surhomme, Nietzsche et la volonté de puissance... Nietzsche et la tentation de l'eugénisme... glorification du corps humain et masculin, ce corps athlète et guerrier, ce corps conquérant et triomphant... décidément, compensation, tout n’est que compensation ! pour un Nietzsche qui tenait à peine debout, d’une santé précaire à la fois physique et mentale ! 

Qui plus est... à l'occasion de son séjour dans la ville de Turin, face au spectacle d‘un cheval maltraité par son cocher, Nietzsche succombera à cette autre sensibilité qu’il jugeait pourtant décadente – la sensiblerie -, et ce jusqu’à la folie (normal ! Nietzsche ne faisait rien à moitié), le point d’équilibre entre l’extension indéfinie de notre empathie et une certaine capacité limitée à souffrir de la souffrance de tout ce(ux) qui souffre(nt) ayant atteint là son point de rupture. Nietzsche ne s'en remettra pas, à jamais silencieux. Avait-il aussi décidé de se ficher la paix une bonne fois pour toutes ? 

Quant à l'éternel retour (concept grec qu'affectionnait notre philosophe que l'on peut aussi traduire par "genèse à nouveau"), là encore, ironie de l'existence, sa maladie le conduira sur une voie sans retour possible ; une ligne droite et un cul de sac  : le mur de la maladie à son stade terminal. 

 

        Grand philologue... mais piètre penseur politique, si par penser on entend être un tant soit peu capable de proposer des solutions (2) quant à l’organisation pacifique de notre existence à tous au sein de l’imbroglio politique, économique, religieux et psychique propre aux sociétés humaines... des solutions autres que les camps de la mort, la loi de la jungle et l’extermination de tous ceux qui traîneraient la patte - cela va sans dire ; mais tellement mieux en le précisant -, Nietzsche est coupable a priori - coupable puisque capable de tout -, comme ces philosophes, auteurs et poètes qui se mêlent de politique ; et c'est une bonne chose car, les gens innocents n'intéressent personne.était un grand marcheur ; aussi pensait-il avec ses pieds et marchait-il le plus souvent sur la tête ; ce qui n’arrange rien, on en conviendra tous.

Que Nietzsche soit "à la mode" depuis une cinquantaine d’années dans cette partie d’Europe sur-protégée, la nôtre, celle de l'UE, ne change rien à l'affaire ! Europe peuplée d’Européens courageux à souhait depuis qu’ils savent que l’on n’attend plus d’eux qu’ils soient téméraires ; Européens repus, un rien blasés et complaisants qui, depuis qu’ils ne risquent plus rien, aiment se faire peur, s’encanailler et se salir un peu, boue et bave, auprès de penseurs et d’écrivains politiquement et philosophiquement très très incorrects, voire... borderline.

Pour cette raison, entre autres plus légitimes encore, il ne viendrait à l’idée de personne de défendre Nietzsche dans l’ancienne Europe de l’Est car, quand on sait lire, il n’est pas nécessaire d’être doté d’une intelligence supérieure pour voir, à titre d’exemple dans l’ouvrage Antéchrist (3) pas seulement une imprécation contre le christianisme, mais bien le manifeste de tous les systèmes totalitaires à venir. Comme quoi… quand on ne veut pas voir… on reste aveugle et content de l’être. 

 Quant à tout ce que Nietzsche a bien pu écrire sur les femmes… - précisons ceci : de femmes, il n’a connues, hormis sa mère et sa sœur, que celles des bordels respectables au demeurant -, ce qui ne l’a pas empêché de disserter sans fin, fort de cet échantillon ô combien représentatif, sur l’éternel féminin et sa place dans le monde, ou bien plutôt dans la cuisine avec pour seul horizon… les fourneaux, sans oublier les couches culottes de marmots pleurnichards.

Mais… tout compte fait et en comptant bien, ne parle-t-on pas toujours mieux de ce que l’on ne connaît pas ? En effet, tout devient alors possible ! L’imagination peut s’ébattre sans entrave, libérée de la contrainte que sont des faits têtus et inhibiteurs. Nul doute, l’ignorance a bien pour royaume la fiction car, une fois que l'on sait, on n’a qu’une tentation : baisser la tête et se taire, couvert de honte.


***

 

  A titre de conclusion provisoire, on pourra faire le constat suivant : la dévotion est traitre ; si l'on n'y prend garde, elle rend bête, même et surtout séculière et tout auréolée d’une pseudo-liberté de pensée qui a souvent la fâcheuse habitude d’oublier de se débarrasser de ses œillères. Et nombre de lecteurs de Nietzsche partagent cette regrettable habitude.

 

 

_______________________

 

1 - Merci de vous reporter au billet de Philippe Cadiou - "Nietzsche et sa mélancolie " qui met en parallèle et analyse la progression et les symptômes de la maladie de Nietzsche et ses écrits tout au long de la construction de son oeuvre indissociable semble-t-il de son état de santé, de la mélancolie à la mégalomanie jusqu'à sa psychose achevée. Des extraits en ligne sont disponibles ICI - à lire impérativement

2 - Si on n’a pas la compassion, on aura les camps : et on les a eus et les avons aujourd'hui encore : Palestine... et tous les camps des réfugiés du monde entier.

3 - Faites le test : relisez Antéchrist tout en gardant à l’esprit ce qu’a été, par exemple, le régime nazi... et vous verrez : à tous les coups, ça marche ! De même avec « Les confessions de saint Augustin » et les Talibans : mais ça, c’est une autre histoire.

 

 "Nietzsche consacre la permanence d'un monde hiérarchisé, où la volonté de vivre se condamne à n'être jamais que volonté de puissance. La formule "Dionysos le Crucifié" dont il signe ses derniers écrits, trahit bien l'humilité de celui qui n'a fait que chercher un maître à son exubérance mutilée. On n'approche pas impunément le sorcier de Bethléem. Le nazisme est la logique nietzschéenne rappelée à l'ordre par l'histoire. La question était : que peut devenir le dernier des maîtres dans une société où les vrais maîtres ont disparu ? La réponse fut : un supervalet. Même l'idée de surhomme, si pauvre soit-elle chez Nietzsche, jure violemment avec ce que nous savons des larbins qui dirigèrent le IIIe Reich. Pour le fascisme, un seul surhomme : l'Etat." Raoul Vaneighem : Traité de savoir-vivre - 1967

 

Pour prolonger, cliquez : Serge ULESKI en littérature


148 réactions


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 10:38

      @Serge ULESKI

      Dites plutôt que vous venez de vous faire moucher et sérieusement puisque la citation du Gai Savoir fournie invalide complètement votre psychanalyse de bazar du soi-disant Niet, psychanalyse de bazar digne de notre Mélusine...

      Pour le reste vous ne comprenez rien, mais rien de rien, à Nietzsche.

      J’ai rarement vu un tel dégouli de contre-vérités..


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 10:39

      @Gollum

      Mon prrrrrrrrrèèèèèècccciiiiiiiiiieeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuxxxxxxxx !

      C’est pas là que tu vas le trouver, buddy ! smiley


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 10:40

      @kalachnikov

      Attention, attention  ! Le grand maître n’aurait pas aimé cette musique frelatée. 

      Post blasphématoire assurément !


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 10:42

      @kalachnikov

      Musique pour piano de Nietzsche : https://youtu.be/3DxMc2fQgO4

      (Debussy n’aurait pas détesté !)


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 10:43

      @Serge ULESKI

      « ille » vous dira ça au lever du soleil sur la Caraïbe !

      @+


    • Yanleroc Yanleroc 22 novembre 2018 10:46

      @kalachnikov, trop de souvenirs..


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 10:47

      @Pazillon-des-Iles

      Nan, c’est clair... smiley

      Ils nooouuusss l’ont volééé... smiley


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 10:48

      @Serge ULESKI

      Musique d’inspiration plutôt française période : 1880 et 1920... aucune trace de Wagner... 


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 10:54

      @Gollum

      Des voleurs de patates & surtout de raviolis !!! smiley smiley smiley

      On va d’abord tous les plonger dans les flammes de la Montagne du Destin, après on commencera à y voir plus clair !

      Amitiés de la contrée magique !

      Thébé’ red’, Frodon !

      @+ Ton Sam smiley

      (t’as vu comment j’la fais commencer, la Bromance ! smiley smiley smiley smiley smiley


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 11:02

      @ Serge ULESKI

      Justement, mr Uleski. ayant poussé le curseur de la bienveillance et de l’amitié à un niveau inégalé, Nietzsche m’a aidé à en finir avec des images mentales qui me censurent, dictent ma conduite, me font penser comme l’on doit penser, comme il convient de penser.

      Donc, vous imaginez bien enfin, c’est juste du style parce que vous n’imaginez pas en fait que je m’en cogne complètement de l’opinion posthume mythifiée de Nietzsche ou de quiconque. Ecce homo, ego.

      Magnéto, Serge....


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 11:05

      @kalachnikov

      1984 n’a rien voir avec le nazisme... 
      La preuve : on est dedans et on est encore en vie.

      Ou bien alors, c’est du Orwell à la pelleteuse, au tractopelle .... dans le bruit et la fureur.... 
       Ce qu’a imaginé, pour l’avoir compris, Orwell, c’est bien plus subtil et pervers que ça ! Plus intelligent. 


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 11:07

      @kalachnikov

      Si je peux : YEP !

      Et pour ma propal de CEO assistant

      sinon ?


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 11:09

      @ Yanleroc

      Belle époque...

      Entre une révolution qui vise à faire l’amour, élargir la conscience avec des psychotropes, renouer avec le pouvoir créatif intrinsèque à l’Homme et la révolution pour l’écuelle et le bidon de sp98, tu choisis quoi, toi, yes or not ?

      J’espère que t’es pas nietzschéen, c’est mal.

      ’There must be some kind of way outta here.’


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 11:11

      @kalachnikov

      Expiration de la propal à 12:00 UTC (ici le C = Caraïbe ! ^^ )


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 11:11

      @ Serge ULESKI

      Quoi, l’idolâtre, vous vous embarrassez de subtilités tout à coup ?!!


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 11:12

      @kalachnikov

      Vous connaissez mal « votre Nietzsche », son catéchisme : tous les lecteurs sérieux de son oeuvre savent que Nietzsche était anti-Lumières.... et c’est son droit le plus absolu. Il était un grand lecteur de Joseph de Maistre, un anti-lumièriste de 1ère classe, monarchiste qui conchiait toute idée de changement de régime et qui méprisait la plèbe ( Voltaire aussi soit dit en passant). 

      Arrêtez de vous cacher derrière votre petit doigt : il y a encore des gens qui savent de quoi ils parlent. C’est comme ça. A moins de vouloir faire l’idiot. Mais bon....


    • Shaw-Shaw #Shawford 22 novembre 2018 11:23

      @arthes

      Hello Poulette !

      T’as lu Véniolia ?


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 11:32

      @arthes

      C’est une synchronicité. smiley Vite allons chercher la grande spécialiste de ce site.. smiley


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 12:02

      Lol, ’Le devoir du frein, c’est de mordre la roue’.

      C’est Nietman que je voulais citer, naturellement, et pas le Panda, ce philosophe sous acide.


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 12:11

      @kalachnikov

      Tiens, elle est sortie de son igloo ! Ca faisait longtemps !


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 12:12

      @kalachnikov

       L’oeuvre de Nietzsche est bien trop personnelle pour que l’on puisse prendre, siècle après siècle, son train en marche. Ce qu’il faut étudier de cet auteur c’est le texte, sa forme et sa langue parlée-écrite ; en cela, son oeuvre est bien plus proche de Homère et de son Odyssée que de Descartes ou de Kant.

      Aussi, le meilleur service que l’on puisse rendre à cet auteur en tant que lecteur c’est de travailler à sa propre « Odyssée » sans maître ni gourou


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 12:18

      @Serge ULESKI

      Les penseurs, les philosophes doivent être critiqués ; et parmi leurs lecteurs, en premier chef, leurs disciples car le devoir de tout lecteur c’est bien de se garder d’une lecture passive, non-critique de leurs oeuvres. Dans le cas contraire, ces lecteurs courent le risque de n’être que des groupies serviles en quête de gourous ; la pire des lectures. 

              Quant à se dire « nietzschéen »... le revendiquer, c’est croire aux fantômes car Nietzsche est mort avec Nietzsche contrairement à Dieu, Allah,Yahweh qui ne se sont jamais aussi bien portés : toujours autant de raisons de trucider l’autre. 


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 12:34

      @ Serge ULESKI

      Monsieur, ...

      pardon, je reprends,

      monsieur,

      que cela une fois pour toutes soit dit : gardez vos chinoiseries, je vous prie, votre direction de conscience et ses petits chemins balisés, vos impératifs catégoriques, votre ’tu dois il faut y’a qu’à’.
      Dorénavant, je va exactement faire ce que je veut.
      Ne t’en déplaise.

      Adieu, donc, c’est ici que nos chemins divergent radicalement, définitivement.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 12:45

      @Serge ULESKI

      Aussi, le meilleur service que l’on puisse rendre à cet auteur en tant que lecteur c’est de travailler à sa propre « Odyssée » sans maître ni gourou

      Lol ! C’est justement le point de vue de N. En gros il dit : si vous voulez me suivre ne me suivez pas... Suivez votre propre chemin.

      À se demander si vous l’avez lu. J’ai même de sérieux doutes. Sinon une certitude.

      À comparer avec Jésus : Prends ta croix et suis moi !

      Ce qui a donné plus tard le : Hors de l’Église point de salut. D’essence totalitaire.

      Que les marxistes se sont empressés de copier avec : en dehors du Parti que des traitres...


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 12:49

      @Serge ULESKI

      Les penseurs, les philosophes doivent être critiqués ; et parmi leurs lecteurs, en premier chef, leurs disciples car le devoir de tout lecteur c’est bien de se garder d’une lecture passive, non-critique de leurs oeuvres. Dans le cas contraire, ces lecteurs courent le risque de n’être que des groupies serviles en quête de gourous ; la pire des lectures. 

      Je ne sais pas si nous sommes visés, Kalach et moi, mais je ne me sens pas concerné. À aucun moment je n’ai dit que j’étais disciple de N. ou un suiveur.

      N. est athée je ne le suis pas. Par contre je n’ai pas d’image de Dieu, du genre : il est bon, gentil, doux, tout puissant, que sais-je..

      Et je me refuse à être embrigadé par quelque religion ou église que ce soit.


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 novembre 2018 14:17

      @Serge ULESKI

      Plus mystique que philosophe (notre philologue « voyait et entendait » ses livres avant de les écrire), - car si philosophe... Nietzsche serait trop imprévisible, auto-centré et instable et bien trop dépendants de circonstances sur lesquelles sa volonté et ses choix avaient peu d’influence (sa maladie dans toutes ses conséquences) -, l’oeuvre, en partie hallucinatoire, de Nietzsche devra tout à sa maladie.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 14:25

      @Serge ULESKI

      l’oeuvre, en partie hallucinatoire, de Nietzsche devra tout à sa maladie.

      Mais n’importe quoi là encore... La maladie s’est déclaré d’un coup en 1889. Avant il était parfaitement lucide et sa prose n’a rien d’hallucinatoire... (Seul le Zarathoustra a un côté onirique et symbolique)

      Encore une fois vous ne l’avez manifestement pas lu et vous vous basez sur des clichés colportés et mensongers.


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 14:47

      @ arthes

      T’inquiètes, je suis.

      Je répugne à faire de l’ingérence, genre donner des conseils de lecture du type ’faut que tu lises Niet-Nietzsche, sinon t’es pas un homme complet’, etc, bref, faire dans la direction de conscience.
      Cependant, cependant... le rêve, ou plutôt le songe, c’est une des plus belles activités qui soient. Que l’on peut provoquer. C’est très proche de la pratique musicale et cela procure des sensations assez proches, en fait.
      Concernant l’interprétation, ou plutôt la compréhension car le rêve, c’est la Connaissance pure, il n’y a pas de méthode et il faut se garder des rapetisseurs utilitaristes à la Freud, Jung étant moins gros sabot pour le coup et comme d’hab. Ne pas perdre de vue que le rêve est un processus qui met en jeu le corps via les affects, que la logique n’y règne pas, et que des symboles apparemment antagonistes peuvent désigner une même chose suivant le contexte, ce qui interdit toute grille de lecture rigolote et figée. Et bref, le rêve, c’est un fil d’Ariane, un fil conducteur. Et c’est entre soi et soi, un interprète tiers met de lui-meêm dans le truc.

      En un mot, et pour synthétiser, démerde-toi.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 15:23

      @arthes

      Le mieux est de revenir au texte :

      Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Matthieu 16,24.

      Chez le même 10,38 :

      celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.

      Luc 14,27 :

      Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.

      Bref, à chaque fois, on a bien l’injection de suivre. Et non pas à chacun sa croix.

      Alors on peut faire une lecture plus psychologique du texte mais si on le prend de façon littérale on voit bien que Jésus se pose en maître à suivre. D’où des ouvrages, bien plus tard, comme l’Imitatio Christi, manuel d’imitation du maître.

      On est assez loin d’une injonction à trouver sa voie individuelle.


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 15:27

      @ Gollum

      On peut peut-être entendre cela comme ’celui qui ne se porte pas lui-même’, peut-être, Jésus étant l’archétype de celui qui se porte lui-même.

      Zarathoustra dit cela, on accouche et porte son propre enfant, etc.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 15:47

      @kalachnikov

      Oui bien évidemment. Raison pour laquelle j’ai évoqué une lecture littérale et une lecture plus fine..

      Sauf que le christianisme étant devenu une religion de masse, pour tous, il s’en ait suivi un nivellement par le bas du niveau de lecture..

      d’où l’idolâtrie de Jésus qui s’en ait suivi sur les siècles suivants..

      Idolâtrie qui n’existait peut être pas dans les premiers siècles. Les chrétiens en effet ne mettaient pas le portrait de Jésus à toutes les sauces, ni la croix, mais avaient choisi comme emblème : un poisson !

      C’est bien plus tard que la Croix s’est imposé comme emblème. Ce qui est assez curieux si on y réfléchit.

      Alors il y a une solution ésotérique à cela c’est que le christianisme serait une religion zodiacale apparue lors du passage du point vernal dans la constellation des Poissons, outre qu’en l’an -6 on a eu droit à une conjonction de plusieurs astres en Poissons... Enfin toute la mythologie christique rejoint le symbolisme du signe des Poissons ce qui est interpellant, à savoir : sacrifice, oblation, etc... Vous n’avez qu’à prendre un ouvrage d’astrologie sur le signe des Poissons et vous retrouverez la mythologie chrétienne.


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 15:48

      @ gollum

      ’Si vous voulez monter haut, servez-vous de vos propres jambes ! Ne vous faites pas porter en haut, ne vous asseyez pas sur le dos et la tête d’autrui !’

      ’Vous qui créez, hommes supérieurs ! Une femme n’est enceinte que son propre enfant.’

      in ’De l’homme supérieur’


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 15:49

      @arthes

      Lire le Zarathoustra en dernier à mon avis. C’est son ouvrage le plus difficile et il vaut mieux maitriser la pensée de N. avant de s’attaquer à Z.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 15:51

      @arthes

      En plus comme la pensée de N. évolue avec le temps il me semble judicieux de commencer par les premiers ouvrages dans la mesure du possible.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 15:55

      @kalachnikov

      Oui. Malheureusement le christianisme de masse a plutôt eu une tendance forte à se reposer sur un sauveur, celui qui rachète les fautes pour moi..

      Même s’il y a une recherche de l’imitatio christi elle n’est pas induite par l’envie de monter en haut mais par le désir de plaire à Dieu en étant le moins pécheur possible..

      En fait le christianisme est un subtil mélange entre des aspects à retenir et d’autres à rejeter..


    • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 16:07

      @ Gollum

      J’ai un faible pour ’Aurore’. Sinon, le courrier et les fragments posthumes, innombrables.
      Quand j’ai lu Nietzsche, j’ai lu du même coup les auteurs qu’ils citaient ou cotoyaient, Rée, Salomé ; j’ai accroché à Pascal, que j’apprécie infiniment, par lui, par exemple, découvert La Rochefoucauld, Chamfort, etc.

      ’Sur Nietzsche’ de Georges Bataille.

      La bio d’Halevy.

      Des gens nietzschéens (sic), Musil, ’l’homme sans qualité’, Rilke ’ Car le Beau n’est jamais rien de moins que le premier degré du terrible’, Artaud.

      p***, j’ai honte tout à coup , que de dangereux nazis qui n’ont apporté aucune contribution à l’humanité, des débiles et des incultes qui ont tiré le bon peuple vers le bas.

      Je viens de me griller, je crains que certain auto-investi commissaire du troupeau, flûte, je voulais dire commissaire du peuple, bien sûr, ne vienne me faire panpankukul.


    • Gollum Gollum 22 novembre 2018 16:21

      @kalachnikov

      Ah moi aussi j’aime bien Aurore.. La généalogie j’ai adoré. Le gai savoir aussi.

      Humain, trop humain beaucoup moins.. 

      J’aime mieux le N. qui s’explique dans des paragraphes longs que dans des aphorismes courts qui parfois me déroutent.

      Après j’ai lu Patrick Wotling qui m’est apparu comme un passionné de N. et son ouvrage sur La philosophie de l’esprit libre m’a été bien utile.

      Rainer Maria Rilke oui un autre amoureux de la métamorphose. Pas facile non plus.

      Artaud par contre je n’y ai pas encore goûté.

      Sinon je prends ce qui me convient dans des sphères d’esprit fort différentes. J’adore Plotin par exemple alors que je connais très mal Platon.. Et j’aime bien l’esprit antique à travers des gens comme Sénèque. Ou Marc-Aurèle.


    • Yanleroc Yanleroc 23 novembre 2018 00:32

      @kalachnikov

      Entre une révolution qui vise à faire l’amour, élargir la conscience avec des psychotropes, renouer avec le pouvoir créatif intrinsèque à l’Homme et la révolution pour l’écuelle et le bidon de sp98, tu choisis quoi, toi, yes or not 

      Quand je n’ arrive pas à choisir, je prend les deux..ou rien..
      En l’ occurrence je pratique les deux sur ce coup, pour cause d’ occidentalité.

      Mais la Révolution Spirituelle a ma préférence,

      il faut viser bien au delà du litre d’ essence,
      à l’ Essence même du Livre !

      Aux origines, se tient la clef et l’ origine est au fond de nous et blablabla..(s’cuses, je fais mon auto-critique) 
      Mais sérieusement, faire l’ amour, je suis d’ accord, les phychotropes itou, Macrounet d’ abord et surtout,
       
      mais le pouvoir créatif, intrinsèque à l’ homme est bien ce qu’ il faut sauvegarder, et puisqu’ il lui est intrinsèque, il mourra plutôt que de se soumettre..ou pas !

      Car ce qu’ il aimerait créer, il n’ ose même pas en parler !


    • kalachnikov kalachnikov 23 novembre 2018 09:51

      @ Yanleroc

      Salut.

      De quelque bout qu’on le prenne, ce mouvement entre dans la catégorie nihilisme passif, son ressort c’est le ressentiment. Avidité, esprit de vengeance ou esprit de revanche, etc, si ce genre de valeurs engendre de jolie choses, ça sera prodigieux.

      Cela étant, le mieux est de rester mutique sur le sujet car la nuée des clébards enragés, dans une tournure d’esprit très uleskienne, ne fait pas de différence entre son ennemi de classe et penser le truc. Penser le truc, c’est déjà faire parti de l’ennemi.

      Et pour s’éloigner du brouhaha : un type niztzschéen, me semble-t’il, c’est Ulysse. Du fait de son intelligence, qui est très particulière, intuitive, la mètis grecque. Et du fait de son opiniâtreté, très affirmative, qui fait, qu’en dépit de toutes les vissiscitudes, il parvient à regagner la terre première et à la restaurer dans son état primitif. Le retour à Eden.


    • Yanleroc Yanleroc 23 novembre 2018 13:48

      @kalachnikov,

      peut-être va-t-il émerger des Ulysse, tel des psilocybes sur des bouses, de cette petite « bronchite infectieuse » ?
      Pour garder le ton bucolique, je dirais que faute de grives on mange des merles !

      J’ ai la même attitude chaque fois que l’humanité secoue le joug, j’ applaudis, pousse-au-cul, préviens et espère.

      Macron s’ est fait de nombreux ennemis et le mouvement sera sans doute soutenu (ou a été provoqué..) par eux, mais il est en danger d’ être récupéré comme d’ hab. par les opportunistes ou dévié par ses opposants, ce qui serait la pire chose,

      quand il s’ agit de ré-Enchanter le monde, de Sauver le Monde !


  • kalachnikov kalachnikov 22 novembre 2018 13:41

    @ Gollum

    Attendez, je vivisecte le paquet vert et gras de monsieur Uleski :

    Si vous n’êtes pas avec lui, vous êtes donc contre lui. Et donc, si vous cherchez simplement à rétablir des faits face à sa croisade personnelle contre Nietzsche, vous êtes nietzschéen. C’est son côté homme de culture pas du tout totalitaire.


  • andree 28 novembre 2018 16:47

    @machin
    En ce qui me concerne je n’ai pas besoin de réfléchir bien longtemps sur la question. Quelqu’un qui écrit dans son Zarathoustra : « tu es femme, tu n’aimeras jamais qu’un guerrier.. » ne mérite pas que je me fatigue à lire la suite. Et depuis je ne l’ai jamais rouvert et le peu que j’avais lu de lui avant cela ne m’a pas davantage inspirée. Mais justement je suis une femme et moi les grands discours sur la volonté de puissance et le surhomme etc. ça ne me parle pas beaucoup. J’en ai suffisamment observé les effets pour m’en détourner très joyeusement. Salut Nietzsche, dors bien. C’est pas ta faute si t’étais un peu gaga.


  • Julyo Julyo 31 décembre 2018 20:42

    andree

    « Ah Dieu ! Que la guerre est jolie… ».

    Guillaume Apollinaire / l’absurdité de la guerre.


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