mercredi 15 décembre 2021 - par P.-A. Teslier

Noël est-il l’anniversaire de l’enfant Jésus ?

Questionnons autour de nous ! Toutes et tous, à quelques exceptions près, répondront :

« Ah que oui… très certainement  ! De quoi d’autre peut-il s’agir, si ce n’est pas la venue au monde de l’Enfant Jésus : le Christ sauveur ? Afin…, … du moins, c’est ce que la tradition chrétienne véhicule depuis des lustres, et, elle ne peut pas se tromper ! D’ailleurs, sans cette naissance incroyable, le 25 décembre, la croyance et la foi chrétiennes n’existeraient pas. ».

« Mais, si vous me posez la question, c’est qu’il y a peut-être un loup, une « fake news » comme on dit aujourd’hui ? ». « Un mensonge qui durerait depuis près de 2 000 ans, est-ce possible ? C’est un peu gros quand même ! »

Eh bien oui ! plus c’est gros, plus c’est invraisemblable, voire irrationnel, et plus ça marche.

Qu’en est-il vraiment ?

1° Le jour de Noël, fêté tous les 25 décembre, date de l’an 270 de notre ère.

Noël aura, le 25 décembre prochain, quelque 1 751 ans.

Il y a 1 751 ans, ni l’Église orthodoxe ni l’Église catholique (comme celles des évangéliques et toutes les autres) n’existaient dans leur forme actuelle. De plus, l’Enfant Jésus (s’il a existé), encore nommé Emmanuel (Matthieu 1-23), était un enfant bien banal. Un blanc de chez blanc, bien sûr !

2° Dans les faits, Noël eut pour origine, la célébration du dieu Soleil.

Le Soleil, le dieu le plus ancien, le plus grand et le plus puissant de l’Égypte des pharaons. Dieu nommé Rê ou Râ. Dieu créateur de l’Univers, dans la mythologie de l’ancienne Égypte. Il est généralement représenté par des traits qui éclairent, en forme de rayons solaires, la tête d’un roi, ou bien par un disque au-dessus de la tête d’un individu, souvent muni d’une croix.

3° En Europe, il y a 1 751 ans, la célébration du 25 décembre est celle du Soleil invaincu. Elle est instituée par l’empereur romain Aurélien qui gouverna l’Empire romain de 270 jusqu’à sa mort en 275.

4° Par quelle astuce la fête du dieu Soleil, est-elle devenue une fête chrétienne : celle de l’Enfant Jésus, le Christ sauveur ?

On remarquera tout d’abord que dans beaucoup d’iconographie de l’Enfant Jésus, il y a encore le souvenir du dieu Soleil. Sa tête étant surmontée, voire entourée d’une auréole solaire.

Superposer 2 images, pour n’en faire ressortir qu’une principale, est un stratagème subliminal bien connu aujourd’hui des gens de la pub.

Pour l’Enfant Jésus, surmonté du disque solaire, ce stratagème serait apparu à l’époque de l’empereur romain Théodose II. Presque 200 ans après la naissance du dieu Soleil invaincu de l’empereur Aurélien (cf. : ci-dessus). Pour certaines sources, ce serait plutôt l’œuvre de l’empereur Constantin Ier, fondateur de ville de Constantinople, l’actuelle Istanbul (Turquie). Constantin est le promulgateur de la religion chrétienne en tant que religion d’État, bien que des pièces de monnaie circulaient, le représentant avec le dieu Sol Invictus. Mais... lors d'une guerre, Constantin aurait aperçu un signe dans le ciel. Un signe en forme du symbole X mêlé à P (Chrisme), lui promettant une victoire militaire (1). Constantin y aurait vu une indication céleste émise par Jésus… lui offrant la victoire. Que faire, alors, que de voir en Jésus, son nouveau dieu ?

5° Bref ! qu’importe qui est à l’origine de cette substitution de mythe. Reconnaissons que cela a admirablement bien marché, et ça dure encore, et encore… pour quelques décennies !

Effectivement qui sait, aujourd’hui, que fêter l’Enfant Jésus à Noël, chaque 25 décembre, est une « fake news » digne d’une des plus grandes escroqueries que le monde occidental ait véhiculées. Seules les religions ont l’habileté pour faire cela. La chrétienne est experte en la matière. En effet, la quasi-totalité des symboles et autres artéfacts de la religion chrétienne, ont été « empruntés » (euphémisme) à d’autres religions, tels : la Création du Monde… des hommes et des femmes, le déluge, les 10 commandements, le Paradis et l’Enfer, la croix, la vierge et l’enfant, les fêtes de Pâques, de Noël (objet de mon papier) et du jour de l’An, la résurrection, le nombre 40, la montée au Ciel, etc…

Et bien sûr, le plus énorme des "emprunts" : les 3/4 de la Bible dite chrétienne sont, en fait, 100% de la Bible hébraïque (cela fera l’objet d’un prochain papier)  !

Cela étant... joyeuses fêtes du Sol Invictus, et pourquoi pas de Noël, à toutes et tous !

 

  1. Le dieu des chrétiens aime bien la guerre et les victoires militaires. Il en fut de même à la bataille de Gabaon, où il arrêta la course du Soleil (J. 10-13), afin de prolonger la journée, presque 48 heures, pour que son disciple Josué remporte la victoire.

Crédit photo : lien.



106 réactions


  • Decouz 16 décembre 2021 18:00

    « Contrairement au judaïsme et à l’islam, le christianisme n’est pas basé sur un livre », pour l’islam ce sont uniquement les coranistes qui ne tiennent pas compte de la tradition, et se basent sur le seul Coran,

    Quant au Juifs, ils ont aussi une transmission, et les Pharisiens particulièrement se réclamaient d’une Torah orale remontant à Moïse,

    Et les Chrétiens ayant un contact direct avec le Christ, ils doivent être assez rares,

    Les Catholiques suivent le pape, les Orthodoxes ont aussi leurs autorités, et les Protestants justement n’ont-t-ils pas mis en avant les Ecritures.


    • Decouz 16 décembre 2021 18:02

      @Decouz
      « Sola scriptura (ablatif latin signifiant « par l’Écriture seule ») est une expression latine désignant le principe protestant selon lequel la Bible est une autorité en elle-même, à laquelle les chrétiens, c’est-à-dire l’Église, se soumettent. Sola scriptura est la première expression des cinq solas à avoir été formulée. »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Sola_scriptura


    • Decouz 16 décembre 2021 18:04

      @Decouz
      Ils nous disent qu’ils connaissent le Dieu vivant, mais ça c’est ce qu’ils disent, bien sur les grands saints chrétiens ont rencontré le Christ, quant aux fidèles ils ont uniquement la baraka, la bénédiction, et l’assurance du paradis, pas la connaissance, ni l’amour universel.


    • Pascal L 16 décembre 2021 18:24

      @Decouz
      Ils n’y a pas que les grands saints qui font l’expérience de la rencontre avec Dieu. D’après mon expérience personnelle, je dirais qu’il y a environ 5% des chrétiens pratiquants qui ont fait cette expérience, ce qui n’est pas beaucoup si nous regardons la totalité des chrétiens et un chiffre énorme si nous étudions l’influence que Dieu peut avoir sur l’ensemble de la communauté. Ces personnes peuvent assez facilement se reconnaître entre-elles grâce à la présence de l’Esprit-Saint qui distribue sans compter ses grâces et ses charismes.
      L’assurance du paradis n’est acquise pour personne, même s’il est peu probable qu’une personne qui a déjà rencontré Jésus puisse rejeter son amour à la fin. La question se pose pour tous les chrétiens qui n’ont pas fait l’expérience de la rencontre. S’ils ont fui Jésus de leur vivant, le fuiront-ils encore après la mort ? Le baptême est certainement une protection contre Satan, mais pas à la manière d’un talisman. Si nous rejetons Jésus, la protection est perdue car Jésus n’ira pas contre notre volonté. A l’inverse, des personnes non baptisées seront sauvées si ces personnes font le choix de l’amour de Dieu.


  • Samson Samson 17 décembre 2021 14:25

    Bonjour P.-A. Teslier


    « Effectivement qui sait, aujourd’hui, que fêter l’Enfant Jésus à Noël, chaque 25 décembre, est une « fake news » digne d’une des plus grandes escroqueries que le monde occidental ait véhiculées. »

    Rien à voir avec une escroquerie, et encore moins avec cette ridicule tendance de notre post-modernité à, comme pour mieux proclamer notre pitoyable vassalité, affubler de qualificatifs anglo-saxons — fake news en l’occurrence - des concepts qui s’exprimaient jadis fort bien en français.

    Le seul des quatre évangélistes canoniques à nous proposer un récit de la nativité est Saint Luc, qui n’a pas connu Jésus avant que sa résurrection d’entre les morts le confirme comme Messie.

    Quant à la date annuelle de naissance de Jésus de Nazareth, si j’ignore les conditions climatiques exactes de Judée au solstice d’hiver, elles me paraissent tout simplement trop fraîches pour rendre plausible la présence des troupeaux et bergers dans les pâturages.

    La date de Noël est donc une convention, et qu’elle reprenne la date de la fête de Sol Invictus, soit de la fête du solstice d’hiver et du retour progressif de la lumière, est symboliquement on ne peut plus cohérente.

    Si le Seigneur des chrétiens reprend sans surprise tous les attributs de la symbolique solaire, c’est bien que le Soleil est le Seigneur du Cosmos traditionnel et antique.

    De multiples syncrétismes accompagnent et enrichissent l’émergence des religions et des cultes, et bien des dates du calendrier liturgique se greffent en conséquence sur des fêtes célébrées dans diverses coutumes et traditions (Assomption, Toussaint, Chandeleur, Sainte Lucie, Noël, nombreuses fêtes de Saints, ...).

    L’analyse de l’hagiographie offre ainsi bien des surprises quant aux origines d’anecdotes attribuées à divers saints : les nombreux attributs chamaniques de Saint Nicolas en sont un excellent exemple, mais pour peu qu’on s’intéresse à la question, c’est plutôt la norme du genre que l’exception. smiley

    N’étant pas adepte d’une interprétation strictement littérale, intégriste et le nez dans le guidon des Écritures, mais bien plutôt des différents niveaux d’interprétation et de sens qui en offrent toute la richesse, les questions de la date exacte de la naissance de Jésus de Nazareth ou des preuves historiques de l’existence du personnage - hors évidemment les signes célestes ayant pu guider des « mages venus d’Orient » pour venir adorer dans une étable un nouveau-né annoncé par le ciel comme « Roi des Juifs » (Le pape Benoît XVI a fait pas mal de recherches sur la passionnante question de l’« Étoile de Bethléem ») — m’importent finalement assez peu, et je préfère m’attacher à la symbolique maintenant multimillénaire qui m’a été transmise par l’Occident chrétien.

    Me reste à vous présenter mes respectueuses salutations et souhaiter, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui me lisent et qui y apportent quelque crédit, un très joyeux Noël ! smiley


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