samedi 14 novembre 2009 - par Emile Mourey

Nos belles églises gauloises d’Auvergne, suite II

« Le soleil et la lune seraient-ils des dieux comme le pensent les hommes ? Non je ne le crois pas », répondit Socrate à Melitus qui l’accusait de ne reconnaître aucun dieu (d’après Platon)...
Vingt cinq siècles se passent... Oh, s’écria Julien, en entrant dans la modeste église du Crest, venez tous voir ! Je crois avoir découvert les dieux de Gergovie.

Gergovie sur la hauteur du Crest, son temple et ses trois dieux.
 
Julien et André sont deux enfants qui ont entrepris, avant la première guerre mondiale, un grand voyage pour découvrir les innombrables richesses de notre pays (Le tour de la France par deux enfants", G. Bruno, 1877). Il est certain que l’ouvrage est critiquable sur de nombreux points mais certainement pas l’enthousiasme qui s’y trouve.
 
Et, en effet, il fallait bien avoir un regard d’enfant pour redécouvrir sur les chapiteaux de l’église du Crest les trois dieux de Gergovie.
 
Véritable hymne à la nature, les fleurs de nénuphar émergent comme par miracle du plan d’eau tandis que leurs lianes s’entremêlent dans les sombres profondeurs. Au loin, quelques rugissements de lion rappellent aux habitants le souvenir des volcans qui ont craché jadis la montagne serpentine de la Serre...
 
Hommes de peu de foi ! Vous qui avez des yeux et qui ne voyez pas ! Vous ne voyez pas que Dieu est là, dans la nature du ciel et de la terre. Dieu est dans le monde. Ouvrez vos yeux et vous le verrez ! prenez garde ! Le voilà qui se lève dans la tempête qui déferle sur le lac. http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-temple-de-gergovie-19503 et http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gergovie-des-textes-irrefutables-28410
 
Lavaudieu.
 
Ces dieux du ciel, du soleil et de la lune, on les retrouve dans les colonies arvernes que Gergovie a fondées.
 
Lavaudieu est une étonnante implantation coloniale de Gergovie. Les Arvernes vivaient ici en autarcie fermée, véritable préfiguration de ce que sera un monastère, salle à manger, salle de prières, sans oublier le cloître.
 
Trônant de toute éternité sur le bord du monde, le dieu inconnu, dieu du tonnerre et des volcans, a donné naissance à la cité de Gergovie dans ses deux aspects fondamentaux : la matière et l’esprit.
Le dieu porte au cou le sac de semences du laboureur, dans lequel la salamandre (Gergovie) vient puiser les intarissables richesses matérielles de la création.
Née également de l’esprit divin, c’est de la bouche de Dieu même qu’elle reçoit la bonne parole.

Tournée vers la Terre-Mère aveugle mais maternelle, la cité de Gergovie tête les mamelles nourricières : à la fois le mal au sein gauche, et à la fois le bien au sein droit.

La Terre-Mère fait face à la lumière qui descend directement du ciel dans la cour du cloître.

Pour voir le Dieu inconnu, il faut s’engager dans l’ombre de la galerie couverte qui tourne autour de la lumière qui descend. Voyez également http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/on-a-retrouve-la-trace-des-celtes-20627
 
Blesle.
 
Figée dans l’acte maternel et trônant, la Terre nourricière aux formes généreuses, les yeux aveugles perdus dans l’infini du ciel, nourrit la cité de Gergovie, indistinctement dans ce qu’elle a de bon (la Salamandre au sein droit) et dans ce qu’elle a de mauvais (le Serpent au sein gauche). Comme dans le thème du chapiteau précédent, la montagne de la Serre est symbolisée à droite par la Salamandre, née d’une volonté divine souterraine bonne car reliée au ciel par le cercle magique en forme de collier/torque, signe d’alliance, tandis qu’à gauche, figure le symbole du refus de Dieu, les bras croisés, portant au cou la bourse de l’avare, image de l’attachement aux biens terrestres ; de lui nait le serpent mauvais qui, lui aussi, a réussi à s’incarner dans le profil caractéristique du plateau de la Serre.

  Coiffée du turban solaire, les cheveux rayonnants répandus sur les épaules, comme habillée par le seul astre du jour, dans une posture hiératique, jambes ouvertes, la Terre s’offre à la fécondation du ciel. Le sexe ouvert en fleur de lotus, elle reçoit les germes de la vie que déversent sur le sol les eaux du ciel dans le ruissellement invisible des corniches du chapiteau.
 
 Blesle, paradis de l’art gaulois.
 
 
Et pour finir, voici encore Gergovie allaitée par une terre-mère au reflet de lune et à la vulve féconde.
 
Extraits de mes ouvrages,
les croquis et photos sont de l’auteur.


13 réactions


  • K K 14 novembre 2009 10:59

    Bonjour Monsieur Mourey, Je ne partage pas toutes vos idées, mais je constate que vos raisonnements se tiennent bien. Qui sait ? peut être avez vous raison. En tout cas, vos articles sont passionnants. Cordialement


  • Antenor Antenor 14 novembre 2009 11:44

    @ Emile

    Vos liens ne sont accessibles que lorsqu’on est connecté à Agoravox. Quelqu’un qui n’a pas de compte sur Avox ne peut pas y accéder.

    Avec les adresses directes, ça fonctionne pour tout le monde.

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-temple-de-gergovie-19503

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gergovie-des-textes-irrefutables-28410

    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/on-a-retrouve-la-trace-des-celtes-20627


  • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 11:49

    @ Antenor

    Merci. Donc, avec votre commentaire où vous indiquez les adresses directes, tout le monde peut y accéder cette fois ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 12:23

    @ Antenor

    Tout à fait d’accord avec votre chevaucheur de poisson. Nous sommes bien dans une espérance d’aller au ciel qui puise dans l’iconographie celtique mais aussi judaïque avec la baleine de Jonas... et qui est passée dans l’iconographie chrétienne puisque le signe des premiers chrétiens, dit-on, était le poisson (qu’on retrouve également à Vèzelay).

    En ce qui concerne le chapiteau aux deux anges, je remarque que celui de gauche tient une lance et celui de droite une crosse d’évêque. Nous aurions donc là les deux piliers de la nouvelle société : l’armée et l’église. Mais je n’identifie pas ce que l’ange de droite tient dans sa main gauche. Et pourquoi un pont ? Pourquoi aussi ces différences de sculptures où certains chapiteaux sont plus fouillés que d’autres ? La pierre est-elle de nature différente ?


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 novembre 2009 12:26

    Il me semble cependant que les divinités gauloises sont connues et qu’elles ne correspondent pas exactement avec les éléments naturels : les divinités celtiques étaient essentiellement anthropomorphes au même titre que les panthéons des peuples voisins ( Italiques, Germaniques et Helléniques ) avec lesquels ils partageaint un fond mythologique et théologique commun...

    Emile Mourey fait malheureusement une fois de plus un brouet INNOMABLE avec les passé !


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 13:07

      @ Alois Frankenberger

      Je cite : « On parle enfin de divinités anthropomorphiques pour qualifier des dieux dont la physionomie, la représentation iconographique sont humaines ».

      C’est très exactement ce que montre mon article. Je ne comprends pas votre logique.


  • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 12:31

    @ Antenor

    Ok, je viens de lire votre commentaire. Et il y a aussi un bâtiment tout en haut que je ne peux identifier qu’au temple de Gergovie/Le Crest avec sa boule. Peut-être aurions-nous là le symbole d’une alliance entre la cité de Tours et la cité arverne avec un pont symbolique qui les réunit ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 12:39

      rectificatif : plutôt qu’un pont, ce serait une galerie circulaire, un cirque, la Jérusalem céleste, où ?


  • brieli67 14 novembre 2009 15:50

    aH merveilleux badigeons de couleurs ! de quelle république ? 

    sur quelle inittiative ?

     ???Que donne le dossier physico_chimique ?? 
    de ces caillasses de ces ciments de ces pigments de couleur ?


    aLORS SUPER le Tour de France des deux enfants.
    Pas un poil trop franchouillard revenchard ?
    L"Alsace _Lorraine et Phalsburg au début du périple.

    Exhumer de la propagande politique et guerrière d’un autre âge ? 
    Pourquoi ce zèle ?
    Les Gaulois sont des Celtes ne cherchez pas à nous démontrer des singularités insulaires en faveur d’une proto-nation françoise proto_catholique.



    • Emile Mourey Emile Mourey 14 novembre 2009 16:35

      @ brieli67

      Quand je me suis rendu à Blesle, dans les années 80, à l’époque où je faisais mes recherches et écrivais mes manuscrits, j’ai été accueilli par une dame, ancienne enseignante, qui connaissait bien l’histoire du monument. Elle aussi trouvait ces peintures choquantes et pensait qu’il fallait remettre les pierres à nu. Je l’en ai fortement dissuadée en lui expliquant que les Anciens aimaient les couleurs fortes et qu’il ne fallait rien entreprendre avant de faire une étude méticuleuse des pigments. Je lui ai fait remarquer, par ailleurs, que le fait que seuls les chapiteaux du choeur étaient peints était l’indice logique qu’on a voulu honorer la partie du bâtiment consacrée à la divinité et laisser la nef nue.

      Il ne faut pas répéter l’erreur du mont Beuvray où les archéologues de Bulliot ont fait disparaitre les fondations qui matérialisaient l’oppidum en forme d’ovale que l’avocat Garenne a heureusement signalé dans son ouvrage. Ni la manipulation actuelle qui consiste à occulter les poteries boiennes que Déchelette a mises au jour sur le site, lesquelles plaident en faveur d’une identification avec Gorgobina comme je l’explique longuement dans mes articles et ouvrages.

      En ce qui concerne le reproche que vous m’adressez au sujet du « Tour de France de deux enfants » - et en cela vous montrez bien l’influence qu’exercent sur vous les ouvrages de M. Goudineau - veuillez remarquer qu’en début de cet article, j’ai bien précisé : « Il est certain que l’ouvrage est critiquable sur de nombreux points » et que dans mon article précédent, j’ai bien pris la précaution d’écrire : "Bien loin du débat actuel sur l’identité nationale, nous avançons dans la recherche passionnante d’une civilisation disparue, la civilisation gauloise." Tout cela pour couper court aux basses attaques qu’on exerce à mon égard, et cela à défaut d’arguments que les archéologues officiels sont bien en peine d’apporter.


  • samosatensis 30 décembre 2009 02:09

    M. Mourey prétend ici parler de ce qu’il ignore et veux ignorer. Il n’ a aucune méthode historique, aucun sérieux, aucune déontologie, n’hésitant pas à falsifier les textes latins quand cela l’arrange pour inventer dans césar des murs cimentés qui n’en sont pas. Et à partir de là et contre des siècles maintenant de recherches et de preuves, il délocalise l’atlantide en auvergne et transporte les église médiévales dans l’antiquité.
    Ne vous laissez pas abuser, ses articles ne sont pas intéressants, ce sont des escroqueries intellectuelles.


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