vendredi 5 juillet 2019 - par Emile Mourey

Nous, l’Europe, avons reçu le néolithique comme un cadeau arrivé tout prêt du Proche-Orient

L’Europe a reçu le néolithique comme un cadeau, arrivé tout prêt du Proche-Orient... avec ses villages, son blé, ses moutons et ses chèvres, sa poterie et ses symboles ; une révolution totale pour les descendants des chasseurs-cueilleurs de Lascaux. (revue Sciences et Avenirs, janvier 2008, au sujet des travaux de l'archéologue Danielle Stordeur en Syrie).

Bien d'accord, mais ce cadeau, chez nous, où se trouve-t-il ? Où faut-il le chercher ? Où l'avons-nous reçu ?

Située au croisement de routes européennes ancestrales, la Saône-et-Loire est considérée par les spécialistes comme le plus riche département français en vestiges archéologiques, notamment de l’époque néolithique (6 000 à 3 000 ans av. J.-C. environ en Europe d’après Wikipedia). Dans ce département, il est un site étonnant que je connais bien pour y avoir monté des exercices militaires à double action lorsque j’étais en activité : le plateau de Chassey-le-Camp. Ce plateau doit son nom aux nombreux vestiges néolithiques de l’époque "chasséenne" qu’on y a découverts.

Une tribu de Chasséens qui se seraient installés sur ce plateau au sol rocailleux où ne poussent que des buis sauvages, sans possibilités de patûres ou de culture proches , bref qui se seraient installés là pour le seul plaisir de tailler le silex et de regarder le paysage, certes magnifique, laissez-moi rire ! 

Il n'y a qu’une explication : l’explication militaire. À l’entrée du couloir de la Dheune, Chassey-le-Camp était, à la fois un poste d'observation et d'alerte avancée face à la plaine des invasions et une porte qu’il fallait garder. Qu'y avait-il donc de si précieux à garder derrière cette porte dont les sentinelles étaient probablement périodiquement relevées ou ravitaillées. Réponse : un pagus avec ses champs de céréales, ses moutons et ses chèvres venus tout droit du Proche-Orient si l'on suit la thèse de Mme Danielle StordeurOn devine que les hommes du poste de garde occupaient leur temps libre à tailler des pointes de silex pour leurs lances et leurs flèches, d’où la richesse en vestiges archéologiques du lieu.

L’image d’une tribu préhistorique installée en terrain vague, sans souci de protection comme on le voit couramment dans les documentaires télévisés, provoque toujours en moi quelques doutes. Plus on remonte dans le temps, plus l’Histoire montre et démontre que l’homme n’a aimé son prochain qu’au sein de sa communauté... d’où la nécessité de se protéger de l’autre, d’où l’impérieuse obligation pour une communauté déjà conséquente de s’installer dans un sanctuaire sécurisé (en particulier à la fin du néolithique, période où la concurrence devient plus forte).

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La partie du département qui s’étend entre la Saône et la Dheune a toutes les qualités pour être un tel sanctuaire. Du côté de la Saône et la surplombant, la prolongation des monts escarpés du Beaujolais avec son habillage naturel de buis impénétrable est une barrière idéale, alors qu’à l’ouest de la Dheune, les forêts denses dominent. Entre ces deux lignes difficilement pénétrables que bordent deux cours d’eaux, la Dheune et la Saône, s’étend un paysage de douces collines propices à l’élevage et à l’agriculture. Au centre de cette région, en arrière des plateaux rocailleux de Chassey-le-Camp et des monts d'Agneux se dresse un remarquable point d’observation et de défense : le horst de Mont-Saint-Vincent.

Mais alors, si l’occupation de la position de Chassey-le-Camp ne s’explique que par la volonté des gouvernants de garder la route qui mène au Mont-Saint-Vincent et à son pagus, il faudrait faire remonter cette “volonté” à l’époque chasséenne, puisque vestiges chasséens il y a. Dans cette hypothèse, les hommes du néolithique auraient donc déjà, de leur temps, appliqué sur le terrain un dispositif défensif réfléchi, ce qui rejoint la déclaration de Mme Danielle Stordeur : des hommes déjà civilisés.

En tant qu’ancien militaire, je crois à la permanence des points forts du terrain. C’est sur ce horst préhistorique que je situe la Bibracte de Strabon et de César, puis l’Augustodunum burgonde et franc et, enfin, le Mont-Saint-Vincent des comtes de Chalon. C'est sur ce horst que subsistent les ruines d'un oppidum ovale de forme identique au contour de l'enceinte de la ville de Troie. Conformément à la logique militaire, les points forts du terrain perdurent, ce sont les noms qui changent. Tout cela, je l’ai expliqué dans mes articles précédents. Chassey-le-camp était la porte d'entrée qui s'ouvrait sur le Mt-St-Vincent... véritable Bibracte.

Lorsque dans ses Commentaires, César explique l’attaque surprise d’Arioviste contre le pays éduen, c’est à cette porte de Chassey-le-Camp que je situe le premier engagement. Quand le rhéteur Eumène rappelle comment les Eduens avaient dû se retrancher dans leurs oppidum et comment les Gaulois rebelles de Trèves avaient franchi les portes, il fallait comprendre qu’il s’agissait des portes du territoire et non pas de portes d’oppidum, l’une étant Chassey-le-Camp,

Ce pagus de Bibracte, c'est le pagus Arébrignus dont parle encore au IV ème siècle le rhéteur Eumène dans un discours de remerciement à Constantin (Constance-Chlore en réalité, traduction : abbés Landriot et Rochet) : Et même c'est à regret qu'on ensemence le canton Arébrignus, seule localité où se fasse sur une très petite échelle la culture de la vigne, car au-delà (côté Saône) on ne rencontre que des forêts et des rochers inaccessibles, où les bêtes sauvages ont une retraite assurée. Quant à la plaine adjacente et qui s'étend jusqu'à la Saône, elle était, dit-on, autrefois d'une délicieuse fécondité entretenue par une culture non interrompue, dont le travail dirigeait le cours des eaux à travers les vallées ouvertes et dans les terres de chaque particulier ; mais aujourd'hui la dévastation a fermé ses canaux, et tous les lieux bas, que cette position même rendait fertiles, sont changés en fondrières et ensevelis sous des eaux dormantes. (Eumène se trouvait aux écoles moeniennes d'Augustodunum/Bibracte/Mont-Saint-Vincent)

Eumène est un faux jeton. Il plaide pour que la cité soit exemptée d'impôts. Il ne met en exergue que les pentes est du pagus qui vont jusqu'à la Saône, pentes rocheuses où vivent encore des lions, puis, plus bas, les vignobles anciens.

Telle est, à mon sens, l’histoire de nos origines.

Le présent article est une reprise de celui qu'Agoravox a bien voulu publier le15 janvier 2008 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/naissance-d-une-civilisation-de-la-34394

Emile Mourey, 4 juillet 2019



15 réactions


  • pallas 5 juillet 2019 12:44
    Emile Mourey

    Bonjour,

    Les descendants ont trahies leurs « aïeux », il n’y a pas de roi et encore moins de sauveur.

    L’Europe n’existe pas, La France quand à elle ressemble de plus en plus à Minas Tirith (la citée blanche), ce faisant assiégé par les légions du Mordor.

    Tolkien sans le savoir avait fait dans l’anticipation, derrière la fantaisie.

    L’ombre pese sur l’ensemble de notre nation, il n’y aura pas de sauveur.

    « Le Fléau » ou bien « La tempete du siecle », de Stephen King, peut etre que chez nous ce ballade l’homme chausser de santiags.

    Salut


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 5 juillet 2019 12:56

    Voilà une frise chronologique qui permet de recale les périodes et rendre à chacun ce qui lui revient sans aller chercher midi à quatorze heures : lien.


  • sls0 sls0 5 juillet 2019 17:38

    On estime la population terrestre à 100 millions d’habitants en -2000.

    Il devait avoir assez de terres arables pour tout le monde.

    1 à 2 habitants par km² pour 104 en France maintenant, je ne vois pas trop l’utilité de faire la guéguerre pour du terrain.


    • popov 5 juillet 2019 19:25

      @sls0

      Peut-être qu’une grande partie du terrain n’avait encore été déboisée et que de nouveaux arrivants auraient préféré s’emparer de terres arables existantes plutôt que de déboiser eux-mêmes.

      Et il fallait peut-être aussi protéger les récoltes contre ceux qui préféraient les voler plutôt que de les produire.


    • Et hop ! Et hop ! 5 juillet 2019 21:13

      @sls0

      Effectivement, la théorie du peuplement et/ou du progrès technique par invasion ou migration est un anachronisme.

      Les techniques du Moyen Orient ont pu arriver en occident par diffusion, sans que des peuples d’importance notable se déplacent, ni qu’il y ait conquête. Il suffit de quelques sidérurgistes ou de quelques potiers pour apporter des techniques. Idem pour les plants d’arbres, les animaux domestiques, les nouvelles semences, mais aussi les armes, les monnaies, les idées, les religions. Les druides ont diffusé une religion et une philosophie proche des Pythagoriciens, sans que les Héllènes n’envahissent la Gaule. Les Gaulois battaient une monaie semblable au statère d’or de Philippe de Macédoine.

      Dupâquier montre que le peuplement se développait jusqu’à la limite des capacités de nourriture d’un territoire, compte tenu des techniques de chasse, délevage ou de culture. Le pays était donc plein. Quand des techniques comme l’élevage permettaient une augmentation de la production de nourriture, la population augmentait jusqu’à saturation.

      Il est donc juste de remarquer que le territoire a toujours été entièrement occupé par une population autochtone, sauf accident comme une pandémie. Les cas d’invasion qu’on a connu dans la période historique, comme les Romains, les Francs, les Anglais, les Barbaresques, les Vandales, les Normands, ont apporté des techniques et des cultures, mais très peu de population.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juillet 2019 21:28

      @Et hop !

      Il y aurait beaucoup a dire . Rien que par chez moi (nord -pas de Calais) .les préfixes ou suffixes de noms de communes sont très parlant .


    • Emile Mourey Emile Mourey 5 juillet 2019 22:52

      @Et hop !

      Afin de mettre fin, une bonne fois, au malentendu concernant le mot « peuplement », je précise que dans mon précédent article, j’ai seulement voulu dire que notre territoire avait reçu du Proche-Orient une influence, y compris culturelle, ainsi que des migrants, depuis des temps indéterminés ; et ceci, bien avant une influence grecque et romaine ; mon présent article le prouve.


    • sls0 sls0 6 juillet 2019 01:45

      @Et hop !
      Au début des années 80, on faisait des relevés spéléos des grottes Han. Dans de l’inexploré on est tombé sur des traces de vie anciennes.
      On a tout stoppé et on a prévenu qui de droit.
      Comme l’accès était assez pénible on avait ramené de la pierre taillée après avoir pris des photos de l’emplacement.
      Quand l’archéologue l’a vu il a dit : tiens un couteau suisse. Devant mon air étonné il m’a dit qu’il y avait une carrière de pierre très prisée en Suisse et qu’en retrouver en Belgique n’était pas anormal, même à l’époque de la pierre taillé, il y avait des échanges longue distance.
      Si à l’époque faire 680km pour des cailloux ne dérangeait pas trop, pour des graines à la densité 3 fois inférieure ça risquait de se faire aussi.

      Quand on fait une marche de 20-30km on en parle.
      Au Mexique une famille indienne peut faire 80-120km pour aller voir le tonton. De l’exceptionnel pour nous et une normalité pour d’autres.
      La culture sur brûlis doit bien faire bouger de 20-40km par génération, en 1000 ans c’est 1000-2000km. Du croissant fertile à Chalon, 1500-3000 ans. Du proche Orient à la Grèce ça pris 2000 ans. On rajoute 1500 ans et c’est chez nous.
      La propagation du néolithique, dans un premier temps essentiellement des migrations de populations issues du Croissant fertile. D’autres régions du monde connaissent ensuite un processus de « néolithisation » qui semble plus ou moins indépendant du proche Orient comme chez nous.
      Le néolithique sur sa durée c’est 58 cultures différences en Europe dont 10 pour la France. Il vaut mieux être précis coté dates et localisation pour parler d’origine.
      Depuis 2010 ça s’améliore coté génétique. Maintenant on regarde les ossements de l’époque et on s’aperçoit qu’en se basant sur l’actuel on est dans les choux sauf pour la Sardaigne.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 6 juillet 2019 01:55

      @sls0

      Super ...mais on comprend que dalle.


    • Et hop ! Et hop ! 6 juillet 2019 11:01

      @sls0 : Ceux qui pratiquaient la culture sur brulis ne sont pas des migrants, ce sont des nomades, ils ne quittent par leur pays, leur peuple.

      Les nomades reviennent chaque années à leur point de départ, ils ne partent pas en abandonnant leur peuple et leur parenté.

      Les peuples antiques et primitifs sont profondément xénophobes. D’une part ils considèrent un étranger comme quelqu’un qui est capable de tout parce qu’on n’a pas prise sur lui, on ne peut pas avoir confiance en lui, rien ne garantit sa parole, il est dangereux, donc c’est un ennemi, il faut le tuer ou le repousser.
      C’est pour ça que le commerce entre étranger n’a pu s’établir d’abord que dans des lieux sacrés, dans des sanctuaires, et par des routes considérées comme sacrées, mises sous la protection d’une divinité tutélaire qui garantissait les paroles et les échanges. Deuxième raison, les mariages étaient des alliances, et ils ne pouvaient se faire qu’à l’intérieur de l’ethnie, avec un membre d’un lignage proche, qui par cette alliance renouait une parenté plus proche, ce qui recréait une obligation de solidarité entre deux branches qui tendaient à devenir étrangères. Un étranger n’apporte aucune famille, aucune parenté, aucune solidarité, c’est une non valeur du point de vue de l’échange matrimonial et de l’alliance, il n’apporte aucune garantie. Un individu n’existait que comme membre d’un groupe. Lorsque deux peuples étrangers passaient un traité d’alliance, alors l’alliance devenait aussi matrimoniale pour qu’un lien de parenté soit créé et qu’une solidarité se crée, leurs princes échangeaient des épouses, puis certains nobles.
      Il pouvait bien sûr y avoir de l’hospitalité envers des familles ou des petits groupes de familles étrangères nomades qui venaient pour pratiquer un art particulier, comme autrefois les Romanichels pour la vannerie et le rempaillage de chaises. C’est comme ça que des techniques comme la verrerie se sont diffusées, il y avait des familles de verriers qui obtenaient du chef coutumier l’autorisation d’installer une verrerie dans un lieu propice (avec du bois et du bon sable), puis qui repartaient au bout de quelques années. 


    • Et hop ! Et hop ! 6 juillet 2019 13:35

      @Aita Pea Pea

      En général ia y a plusieurs couches correspondant aux langues parlées dans les actes aux diverses époques, pré-celtique, gaulois, Gallo-romain (latin populaire), francisque, ancien français, puis flamand, puis à nouveau français.

      Cela ne veut pas dire que la population a changé, mais c’est la langue dominante, celle de l’administration, comme pour le latin qui s’est imposé, bien qu’il y ait extrêmement peu de ressortissant romains installés et qui aient fait souche. Les Gaulois latinisaient leurs noms, le cadastre sous Dioclétien a latinisé les noms de domaines.

      Les cas de repeuplement existent, mais c’est des exceptions comme l’Armorique repeuplée par une immigration bretonne continue pendant trois siècles venant du Pays de Galle, et aussi dans une moindre mesure les Vikings, avec création d’un État normand, donc imposant un dialecte nordique.

      https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1948_num_30_120_1952


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 6 juillet 2019 13:43

      @Et hop !

      Je connais. Ce qui me gonfle profondément est le nouveau roman national fait par des demographes comme Le Bras.


  • JBL1960 JBL1960 5 juillet 2019 18:49

    Située au croisement de routes européennes ancestrales, la Saône-et-Loire est considérée par les spécialistes comme le plus riche département français en vestiges archéologiques, notamment de l’époque néolithique (6 000 à 3 000 ans av. J.-C. environ en Europe d’après Wikipedia).

    =*=

    D’après Wikipédia ?...

    Marylène Patou-Mathis, dans son livre « Néanderthal, une autre humanité », indique que les premières traces de feu humain en France par exemple ont été trouvées en Bretagne et date d’il y a plus de 450 000 ans, foyers allumés par des pré-néanderthaliens. Les grottes de Lascaux datent de -25 000 à -29 000 ans.

    Les preuves archéologiques des pré-néanderthaliens datant d’entre – 500 000 et – 350 000 ans sont communes et abondantes. Notamment avec la découverte de « l’homme de Tautavel » dans les Pyrénées Orientales.


    Je sais que vous ne reconnaissez pas les travaux de Demoule, qui pourtant a démontré que l’enseignement de la préhistoire à l’école comporte un trou de... 150 000 ans...

    Je viens, précisément de publier cet article de Charles Macdonald qui décrit une toute autre histoire ;

    Homo sapiens est un mammifère qui a une histoire biologique dont les représentants actuels sont le résultat. Cette histoire est enfouie dans un passé de plusieurs centaines de milliers ou même de millions d’années. Nous ne connaissons réellement qu’une infime partie de cette histoire (moins de dix mille ans). Les nouvelles connaissances acquises dans les disciplines que je viens de citer permettent cependant de commencer à construire des hypothèses assez solides sur ce qu’était Homo sapiens avant qu’il ne devienne à une époque extrêmement récente un être urbain, hiérarchisé et soumis aux lois du marché.

    Il se réfère à Pierre Clastres, dont j’ai publié (c’est en lien) 2 textes importants que j’ai mis au format PDF et justement dans Échange et Pouvoir – Philosophie de la Chefferie indienne,

    il n’a pas du tout les mêmes conclusions que vous.

    Si cela intéresse quelqu’un ►Les valeurs morales de l’anarchie du point de vue de l’anthropologie

    Respectueusement ; JBL


    • Emile Mourey Emile Mourey 5 juillet 2019 19:38

      @JBL1960

      Votre réflexion mérite le respect mais comme vous le dites, je n’y crois pas. Pour moi, l’homme est un animal qui a acquis un esprit que je ne m’explique pas très bien. Et c’est la Culture qui le fait évoluer en l’élevant tout en lui faisant prendre conscience de la complexité de l’univers (cf Hubert Reeves). Enfin, il me semble, mais comme cela me dépasse, je me contente de dénoncer les absurdités de mon époque telles que les localisations de Gergovie et de Bibracte.


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