mercredi 22 janvier 2020 - par Vincent Verschoore

NSA, GAFAM et le Capitalisme de Surveillance

NSA, GAFAM et le Capitalisme de Surveillance

Accédez à n’importe quel site ou installez n’importe quelle application mobile et l’on vous demandera d’accepter les conditions d’utilisation du site ou de l’appli. Si vous refusez vous n’avez pas l’accès, ou au mieux sous une forme très dégradée. Que disent généralement ces conditions ? Que vous acceptez que vos données d’utilisation soient collectées et utilisées, par l’éditeur ou des tiers, à des fins de personnalisation publicitaire.

Le deal est a priori clair : vous bénéficiez gratuitement de l’accès à un site ou une application mobile, en échange de quoi vous acceptez que vos données soient utilisées pour vous fournir des publicités ciblées. C’est du gagnant-gagnant et vous ne pouvez raisonnablement refuser. Sauf que c’est tout sauf du gagnant-gagnant mais pour le comprendre il faut remonter à la source de ce qu’il faut bien appeler le capitalisme de surveillance.

 

L’affaire Cambridge Analytica.

En avril 2018 je publiais un article sur le rôle de Cambridge Analytica et de Facebook dans l’élection de Donald Trump et de la victoire des pro-Brexit au référendum britannique de 2016, article se concluant ainsi :

Il est vital et urgent, pour nous public encore capable de pensée critique, de faire face à l’invisible mais très puissante menace que pose cette guerre psychologique menée à travers les GAFAM et les officines du genre de Cambridge Analytica. Notre indépendance d’esprit est devenue la ZAD ultime.

 https://zerhubarbeblog.net/2018/04/12/de-facebook-au-brexit-la-course-au-profil/

Depuis lors un excellent documentaire intitulé « The Great Hack : l’affaire Cambridge Analytica » a été produit par Netflix et analyse ce scandale en suivant, notamment, le parcours d’une ex-cadre de Cambridge Analytica, Brittany Kaiser :

 

L’affaire Edward Snowden.

En 2016 Oliver Stone réalisait « Snowden », l’histoire du fameux lanceur d’alerte Edward Snowden, petit génie de l’informatique ayant travaillé pour la NSA et la CIA mais qui, se rendant compte de l’absolue corruption morale de sa hiérarchie et de la transformation de son pays en pur Etat policier grâce aux outils qu’il contribuait à développer, décida de transmettre les preuves de ces délits au journal The Guardian (1).

Une scène particulièrement révélatrice du film est celle où le mentor de Snowden au sein de la CIA lui explique pourquoi les USA dépensent autant de milliards dans tous ces systèmes de surveillance et de guerre, alors que l’on pourrait résoudre la plupart des problèmes avec un peu d’intelligence : l’unique but de tout ce cirque est de nourrir le complexe militaro-industriel.

Petit aparté : Cette admission contextualise la polémique apparue cette semaine au sujet d’un manuel universitaire à destination des étudiants de Sciences-Po :

Un ouvrage, publié en 2019 aux éditions Ellipses, destiné aux étudiants de Sciences Politiques et des classes préparatoires qui revient sur les attentats du 11 septembre 2001. Et cette phrase à la page 204 du manuel : « Cet événement mondial – sans doute orchestré par la CIA (services secrets) pour imposer l’influence américaine au Moyen-Orient ? – touche les symboles de la puissance américaine sur son territoire. »

 https://www.ladepeche.fr/2020/01/19/les-attentats-du-11-septembre-sans-doute-orchestres-par-la-cia-le-manuel-detude-fait-polemique,8671594.php

Branle-bas de combat chez les chiens de garde de l’establishment français évidemment. J’avoue avoir ri, mais revenons à Snowden.

Déclaré ennemi public n°1 par l’ensemble des « démocraties » occidentales pour avoir ainsi osé mettre en lumière l’énorme et orwellien système de surveillance mis en place par les services secrets US (ce qui en dit long sur la puissance occulte de « nos » institutions policières sur le politique), Snowden se retrouva coincé à Moscou alors qu’il cherchait à se rendre en Equateur. Moscou où Vladimir Poutine lui accorda une forme d’asile politique et où il fut rejoint, plus tard, par sa femme, celle qui fut la première à semer quelques graines de doute dans l’esprit formaté de ce patriote qui voulait mettre son corps, d’abord, puis son génie au service de la sécurité de son pays.

En filigrane de ces affaires, Wikileaks et son fondateur Julian Assange qui, aujourd’hui, pourrit dans une geôle anglaise victime d’un coup monté (2) entre les USA, la Suède et les Britanniques pour le faire taire. Définitivement. Sans oublier, bien entendu, l’ex-militaire Chelsea Manning qui révéla au monde les crimes de guerre US en Irak, payant pour ce faire de sa personne (3). Elle est encore aujourd’hui en prison pour refus de témoigner contre… Julian Assange.

Cambridge Analytica tomba en faillite dans le sillage de cette histoire, et Barack Obama imposa à la NSA quelques garde-fous pour désarmer l’indignation populaire US, et mondiale, face à cet incroyable abus de pouvoir mais il existe d’autres Cambridge Analytica (telle que Palantir, qui a travaillé pour la DGSI) et rien n’a changé, en réalité, dans le fonctionnement des services secrets US ou étrangers.

Services qui sont de plus ouvertement utilisés par les régimes politiques, y compris en France et ce de manière « décomplexée », pour protéger lesdits régimes contre l’opposition politique interne, bien plus que contre une quelconque « menace terroriste » qui, si elle n’est évidemment pas inexistante, sert surtout d’épouvantail pour justifier tout le reste.

On pourrait croire que tout ceci relève de manipulations au sein d’institutions devenues trop puissantes, qu’il faut corriger certes mais qui ne concernent finalement qu’une infime minorité de personnes. Que ces systèmes de surveillance disparaîtront un jour sous leur propre poids, ou réfutés par une nouvelle génération de leaders politiques moins corrompus, moins « virils », et faute de moyens pour entretenir tout cela. Bref qu’il s’agirait d’un épiphénomène lié à l’émergence simultanée de ces technologies et du terrorisme, et non d’un problème fondamental qui nous concerne toutes et tous, et nous concernera encore très longtemps.

Grave erreur.

 

Shoshana Zuboff et l’âge du capitalisme de surveillance.

A ma connaissance l’analyse la plus complète, la plus exhaustive, la plus historique et la plus technique du phénomène de surveillance est celle réalisée par Shoshana Zuboff dans son livre « The Age of Surveillance Capitalism« , dont une synthèse en français est par exemple disponible ici (4).

Les outils utilisés par la NSA & Cie sont fondamentalement les mêmes que ceux utilisés par les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) pour créer des profils individuels à partir des données qui soit sont consciemment fournies par leurs utilisateurs (nos profils et contenus Facebook, nos recherches Google, etc…), soit sont volées « légalement » (captations des mails, sms, conversations vocales, messageries, photos) vu que l’on accepte, en général, les conditions d’utilisation permettant l’accès à ces services et applications, soit volées « illégalement » c’est-à-dire sans consentement même de façade, ou piratées ou volontairement détournées.

L’origine de ce phénomène est double : d’une part la nécessité, notamment pour Google puis Facebook, de faire de l’argent. Leurs services étant « gratuits » et donc dépendant des annonceurs, il devint rapidement nécessaire de créer des produits marketing capables de générer de forts revenus financier afin de maintenir l’effort de déploiement et de sophistication de ces réseaux. D’autre part le constat que les services en ligne généraient naturellement d’énormes nuages de données a priori non utilisables, mais a priori seulement.

Ces flux, nommés data exhaust par association avec le pot d’échappement d’un moteur qui laisserait échapper des fumées de données plutôt que des gaz, contiennent en réalité une masse d’informations qui, associée aux outils modernes de data mining et d’intelligence artificielle, permet de créer des profils prédictifs, c’est-à-dire des profils permettant de prédire avec une certaine précision, voire une précision certaine, en fonction de contraintes / contingences / impulsions spécifiques, le comportement futur de la personne ainsi « profilée ».

Profilage prédictif.

Google inventa le marché pour ce profilage. Un ensemble de profils réellement prédictifs vaut de l’or pour tout annonceur, qu’il soit commercial, politique ou idéologique. Un tel ensemble, où chaque individu est constitué de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de points, garantit à son acheteur un taux de rentabilité de ses activités publicitaires / de propagande / de désinformation très nettement plus favorable que la communication générique d’antan avec le même message pour tout le monde.

Aujourd’hui en effet, chaque profil reçoit des messages taillés en fonction de ses propres caractéristiques, expériences, états d’âme du moment. On connait tous le phénomène de la recherche Google sur la Grèce (ou ailleurs) qui voit débarquer dans son sillage une suite de publicités pour des voyages vers ces pays, mais c’est beaucoup plus subtil que cela.

Le capitalisme de surveillance a pour objectif de nous enfermer toutes et tous dans des bulles de certitudes permettant de prédire nos comportements avec la plus grande précision – précision qui fait la valeur marchande des données ainsi revendues aux annonceurs et exploitants en tous genres, commerciaux, institutionnels ou idéologiques, les vrais clients des GAFAM.

Ces bulles sont particulièrement visibles, aujourd’hui, dans la polarisation à outrance du débat politique. A force de n’être nourri que de certitudes fournies par nos profils, à force de messages qui renforcent systématiquement nos penchants « naturels » afin de maximiser la prédictibilité de nos comportements, tout devient manichéen et toute opinion autre que la nôtre devient inacceptable, limite inhumaine.

Nos comportements sont ainsi analysés et vendus à notre insu afin de générer des profits financiers ou politiques pour des tiers, à notre insu toujours au sens où nous pensons effectuer des choix éclairés alors que nous ne faisons que réagir selon un schéma prédictible. En échange nous bénéficions d’une valeur d’usage d’un certain nombre de services, dont certains peuvent aujourd’hui sembler indépassables (mails, réseaux sociaux, applications mobiles en tous genres qui nous facilitent la vie).

 

Un contrat faussé.

Le contrat est-il équitable ? Très clairement il ne l’est pas car d’une part nous ne sommes pas conscients du prix caché des services que nous consommons (la perte de notre liberté de choix, de notre capacité critique, le coût de la polarisation sociale, de la violence et de la désinformation), et d’autre part, en qualité de « matière première » de cette industrie, nous ne sommes pas rémunérés à la hauteur des bénéfices qui sont réalisés sur notre dos.

Il va de soi que la première ligne de défense face à ce racket consiste à diminuer le flux de données que nous lui fournissons, sachant que le fermer complètement relève d’une radicalité peu envisageable pour la plupart d’entre nous (5). Ne pas activer le GPS de nos téléphones sauf nécessité, ne jamais activer les services vocaux de nos équipements (et ne JAMAIS acheter d’enceintes « intelligentes » bien sûr, celles qui vous écoutent jour et nuit), occulter les webcams de nos ordinateurs, utiliser tant que faire se peut des services en ligne réputés « propres » et cryptés sans backdoors, arrêter avec les selfies (6) et évidemment éviter les messageries en ligne pour nos conversations sensibles.

Vu la sophistication croissante et l’omniprésence des services en ligne, vu l’arrivée prochaine de la 5G qui permettra, en plus de nous griller les neurones, de transformer en mouchard le moindre lampadaire, le moindre ustensile électrique ou gadget électronique, cette première ligne de défense est très largement insuffisante et il va falloir confronter le capitalisme de surveillance à un niveau supérieur.

Cela ou accepter que la civilisation humaine ne suive l’un des deux modèles qui se présentent aujourd’hui devant elle : d’un côté celui de la Chine, un vaste peuple conditionné et automatisé aux mains d’une petite élite richissime et dotée de pouvoirs sans limites. De l’autre celui des USA, une vaste et sanglante jungle où vivent des tribus primitives servant de matière première à une classe de grands prédateurs planqués dans les sous-sols de la NSA, du Pentagone, de Google et de Tesla.

Pour Soshana Zuboff la solution passe par une réglementation spécifique des GAFAM et associés : soit un accès par abonnement, donc payant, et l’arrêt de la collecte des données des utilisateurs. Soit leur transformation en service public, le service étant alors financé par l’impôt.

A titre personnel je doute fort que ceci soit réaliste ou suffisant. Les services payants existent mais peu de gens les utilisent et il y aura toujours, de la part de la majorité de la population, la tendance à préférer des services gratuits mais susceptibles de surveillance au nom de l’illusion absolue que cela n’est pas grave si l’on a rien à se reprocher.

Quant au service public, la NSA et la police sont des services publics, sans parler de la « sécurité routière » et du racket des radars (7) donc ce statut ne garantit rien du tout en termes de respect des données personnelles. Outre la corruption morale inhérente aux classes technocratiques qui considèrent que l’efficacité sociale justifie tous les moyens, la corruption financière par ceux qui tirent profit du vol de données restera toujours un risque majeur.

La lutte contre le capitalisme de surveillance passe donc par la lutte contre la corruption, contre la technocratie, contre l’illusion sécuritaire. Elle est le symptôme de l’étape actuelle dans la progression technologique et sociale de l’humanité, ce moment où les outils promis à l’émancipation des populations se sont retournés contre elles du fait de la disparition de la dignité au profit du gain. Le combat sera donc, avant tout, d’ordre moral.

 

Liens et sources.

(1) https://www.theguardian.com/us-news/the-nsa-files

(2) https://zerhubarbeblog.net/2017/05/22/julian-assange-fenetre-sur-lenfer-du-decor/

(3) https://zerhubarbeblog.net/2019/10/31/chelsea-manning-une-fissure-lumineuse-au-sein-de-la-raison-detat/

(4) https://frenchtreasuryintheus.org/fr/nous-avons-lu-the-age-of-surveillance-capitalism-de-shoshana-zuboff/

(5) https://zerhubarbeblog.net/2019/06/24/facebook-partir-ou-rester/

(6) https://zerhubarbeblog.net/2017/12/14/arretez-les-selfies/

(7) https://detours.canal.fr/selon-la-cnil-certains-radars-du-gouvernement-sont-carrement-hors-la-loi/?fbclid=IwAR03_FjgOI-k0rwNaBQ75QU_GtuAWIaEjGMiyX4njYOzE01ur7G3Tak0qtg



46 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 janvier 2020 16:15

    Lire GLOBALIA de Rufin ;


  • Clark Kent Séraphin Lampion 22 janvier 2020 17:12

    Ce n’est pas par hasard. La communauté US du renseignement a participé au financement, nourri et mis en incubation Google comme élément d’un effort visant à dominer le monde par le contrôle de l’information : lien.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 25 janvier 2020 21:17

      @Séraphin Lampion
      cOn ne peut mettre fin a cette surveillance. On ne peut que la rendre inefficace. Comment ? En lui MENTANT. Si vous mettez de façon aléatoire des renseignements fallacieux ou contradictoires aux demandes de renseignements qui vous sont faites, la réalité contredira vite les résultats prévus, et ceux qui commandites ces analyses cesseront simplement de le faire... 

      Des erreurs spectaculaires découlant de biais qu’on n’avait pas prevus ont presque déja fait abandonner cette démarche ; on a compris et corrigé ces biais... et la surveillance a continué. MAIS ON NE POURRA JAMAIS CORRIGÉR UNE MASSE DE FAUSSES DONNÉES INTRODUITES SCIEMMENT ET AU HASARD..... et personne ne financera la collecte de données ainsi corrompues. 

      Faites et distribuez une copie de ce texte : on fera tout pour le faire disparaitre.


  • sylvie 22 janvier 2020 17:45

    Dans les tout début d’internet j’ai posé la question toute bête à savoir : « qui finance ??? » , je n’ai jamais eu de réponse et pire encore personne ne se posait cette question. Il faut savoir que les infrastructures et serveurs de noms sont des investissement de milliards de ros


  • JPCiron JPCiron 22 janvier 2020 18:44

  • Spartacus Lequidam Spartacus 22 janvier 2020 18:46

    Les réseaux sociaux influenceraient. Oui évidemment.

    Mais quand tous les gamins qui sortent de l’éducation nationale, sont formatés gauchistes par des profs et programmes scolaires gauchistes, c’est pas pire.

    La collecte de donnée, c’est comme un couteau de cuisine, c’est un outil vachement utile, mais il peut aussi tuer la grand mère.

    L’interdire, priver la liberté de l’utiliser, ou réglementer la taille du manche, en invoquant le nombre de crime, des politiciens qui joueront sur les peurs, trouveront des adeptes et des idiots utiles adeptes pour dire que c’est nécessaire.

    Il suffit juste de savoir qu’un couteau comme un réseau social, ou l’éducation nationale, ça peut à la fois être très utile et aussi très néfaste....


  • JPCiron JPCiron 22 janvier 2020 18:57

    Quand on a accès aux profils détaillés de chaque utilisateur, on peut manipuler l’opinion et les élections.

    Et avoir des ambitions mondiales.

    Aucun État n’est en contrôle du Système. En ce sens que la manipulation idéologique transnationale a les moyens de « prendre le pouvoir » et de « tenir » les politiques.

    En fait la Démocratie est devenue une coquille formelle, vide. Exempte de morale et exempte de finalité spirituelle. 

    Chaque individu n’est plus qu’un ingrédient du Système. Homo ingredientus est né.

    .


  • Odin Odin 22 janvier 2020 20:29

    Bonsoir,

    Article intéressant mais j’ai un très gros doute sur :

    « Le combat sera donc, avant tout, d’ordre moral »

    Nous sommes gouvernés par des marionnettes avec peu de morale et qui sont à la solde de la finance apatride qui n’a jamais eu et n’aura jamais de morale si ce n’est celle des bénéfices, conforme à leur Dieu Mammon. 


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 00:53

      @Odin
      C’est justement parce que nous sommes dans une dynamique immorale que le combat doit être moral, au sens de rétablir la moralité  un ensemble de valeurs actionnables sur lesquelles à peu près tout le monde s’accorde. Sinon à quoi bon. 


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 23 janvier 2020 12:24

      @Odin

      Le ménage sera fait par le Grand Roi comme décrit dans le psaume 72 (71 dans la vulgate) et il sera moral évidemment mais avec la force de la verge de fer.

      « De Salomon. O Dieu, donne tes jugements au roi, Et ta justice au fils du roi !

      Il jugera ton peuple avec justice, Et tes malheureux avec équité.

      Les montagnes porteront la paix pour le peuple, Et les collines aussi, par l’effet de ta justice.

      Il fera droit aux malheureux du peuple, Il sauvera les enfants du pauvre, Et il écrasera l’oppresseur.

      Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou, Et ses ennemis lécheront la poussière.

      Les rois de Tarsis et des îles paieront des tributs, Les rois de Séba et de Saba offriront des présents.

      Tous les rois se prosterneront devant lui, Toutes les nations le serviront.

      Car il délivrera le pauvre qui crie, Et le malheureux qui n’a point d’aide.

      Il aura pitié du misérable et de l’indigent, Et il sauvera la vie des pauvres ;

      Il les affranchira de l’oppression et de la violence, Et leur sang aura du prix à ses yeux. »


    • Un des P'tite Goutte Un des P’tite Goutte 25 janvier 2020 00:11

      @Vincent Verschoore


      Bonjour,


      « Le combat sera donc, avant tout, d’ordre moral »


      Je m’arrête sur cette phrase, moi aussi. 

      • Moral...le terme n’est pas assez fort ; éthique  ? ontologique ? mieux, oui, mais insuffisant face au gigantisme (apparent au début du combat) de l’ennemi. Non. La Morale, l’Unique, n’existe pas. Il existe des morales iranienne, occidentale, suisse, inuit, ushuaïenne...pas du tout forcément compatibles….
      • Le combat sera avant tout d’ordre spirituel : changement long , profond, laborieux et surtout honnête...de soi-même dans une direction librement réfléchie, vers ce que l’être humain peut être de meilleur au bout de sa courte vie ; consentie pour devenir autre. C’est-à-dire Qu’... 
      • ...Il s’agit non pas d’attendre d’..(ou pire d’imposer à) autrui un changement mais avant tout de l’entreprendre soi-même et au plus vite !

      Nous ne sommes pas naïfs, nous savons la violence, la castagne du monde, présente, escamotée et/ou exhibée, à venir ; mais je rejoins un Yves Cochet pour faire tout le possible pour amoindrir, diminuer les difficultés futures.


      Je ne prêche ici pour aucune chapelle, en ayant « visité » une multitude de par le monde et misant sur un dénominateur quasiment commun ;

      qui n’est d’une part pas endormi à jamais chez nous ;

      qui existe (je l’ai rencontré, je veux dire expérimenté ou découvert comme potentiellement présent dans x religions, humanismes, spiritualités) ;

      qui peut ne relever que du bon sens le plus élémentaire, sans discours.

       

      Plusieurs arguments et postulats : je veux que ma liberté soit respectée, je ne peux bafouer celle d’autrui en voulant le changer contre son gré. Classique.

      Je souhaite que l’on m’aime, non pas au sens usuel du terme mais dans les sens « que l’on me veuille du bien » (en italien, "Ti amo est synonyme de Ti voglio bene") ou dit autrement que l’on manifeste un respect maximal à mon égard, similaire donc à celui que mes efforts me permettent moi-même de manifester...

      Je ne souhaite pas que l’on se projette sur moi, que l’on me calcule, que l’on croit savoir ce que je pense, veux, suis et ne peux prétendre, à mon tour nourrir des préjugés innombrables sur autrui.

      Les croyances étant nombreuses de par le monde, les cultures divisant les uns les autres s’ancrant elles-mêmes dans ces croyances je déduis qu’elles sont secondaires, et utiles seulement si elles peuvent nous diriger vers ce bien intérieur mais qu’au bout du compte les actes, les actes et encore les actes priment sur elles, même anodins au début comme ce commentaire.

      L’important reste d’être le plus maître de moi-même que possible et qu’en « retour » je m’affranchisse de toute maîtrise sur moi, je veux dire principalement sur ma conscience.

      Et en même temps, je n’ai trouvé de chemin correct qu’humble. À notre époque donc, humilité, amour (dans le sens universel noté ci-dessus) rimant avec faiblesse, on peut passer pour nul.

      C’est très pratique, de même que parfois se faire passer pour + con qu’on est, ça aide. Des puissants n’y voient que du feu. Fin de la parenthèse. (1ère partie commentaire)



    • Un des P'tite Goutte Un des P’tite Goutte 25 janvier 2020 00:12

      @Un des P’tite Goutte

      (2ème partie commentaire) 

      Les mentalités doivent changer. Tu le sais ; la seule que tu peux changer, c’est la tienne, comme 1+1=2.

      Sur les autres, tu peux influer. Par la force ? ça ne dure pas. L’exemplarité est le plus efficace, impliquant.

      Si dans cette époque sur un plan politique ou moindre, hiérarchique, tu disposes malheureusement de pouvoir sur autrui, celui-là te corrompt et tu deviens à ton tour l’ennemi que tu combattais, sans compter un éventuel salaud de despote. Je simplifie.

      Un début donc de la libération, incontournable, c’est soi-même, pour le maximum de gens, pas tous, on ne peut demander la lune.

      Puis générations après générations, intégration, assimilation, métabolisation du bien en soi. Je prédis la transformation d’un nombre suffisant d’entre nous, un jour, après épreuves et épreuves, en bombes atomiques *. Aucun pouvoir extérieur n’aura plus d’emprise sur un humain dans sa plénitude. Les masses pesantes, oppressives n’auront plus rien à se foutre sous la dent. Le roi (blanc, noir **) disparaîtra de lui-même, en poussière, en fumée, en fumier.

       

      Cordialement.

       

      *Oui, comme métaphore, bof….on ne garde que la lumière.

      ** Révélation d’Arès michelpotay.info ou blog, etc.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 27 janvier 2020 00:30

      @Un des P’tite Goutte
      Je n’ai clairement pas votre niveau de développement spirituel, mais nous ne parlons pas de la même chose : personnellement je me fiche que d’autres soient humbles ou pas, vivent dans l’amour ou pas pour autant que nous nous accordions sur les règles de base de la vie sociale là où nous vivons. Règles qui ne seront jamais les mêmes partout car elles dépendent de l’environnement, de la culture etc.. Un homme, ça s’empêche, disait Camus. Ca s’empêche de tuer ou de violer bien sûr mais il faudrait aussi qu’il (et elle) s’empêche d’exploiter, d’espionner, de manipuler pour de l’argent. Il faudrait que l’honneur, le respect et la dignité passent avant le profit, ce qui à mon avis relève de la morale. On applaudit cela dans les films mais on accepte que l’inverse domine dans la vraie vie. Bizarre. 


  • Old Dan 23 janvier 2020 09:44

    L’asservissement consenti... de Chomsky.


  • zygzornifle zygzornifle 23 janvier 2020 09:49

    Le moindre centime est tracé .....


  • Eric F Eric F 23 janvier 2020 10:24

    Merci à l’auteur pour cet article très fouillé et argumenté. Néanmoins, je reste perplexe sur le véritable intérêt de cette collecte de données.

    Comme tout le monde je suis amené à cocher « oui » aux conditions pour accéder à un site ou article -on le fait, du reste, pour entrer sur Agoravox mais quelles « données » sont collectées, et pour faire quoi ? J’ai un bloqueur de pub, et plus aucune pub contextuelle ou thématique n’est affichée dans la marge ou par popups (c’était effectivement infernal). En boite mail, la plupart des innombrables messages de pub vont directement en spam (sans que je n’ai rien eu à programmer), il en reste un tous les trois ou quatre jours en boite de réception avec possibilité de « désabonnement ». Sur le téléphone fixe je suis en liste rouge et ne reçois réellement aucune pub ; sur le portable, une fois par semaine à peine et la plupart du temps en appel manifestement aléatoire. Donc si on ne veut pas être trop emmerdé, c’est faisable. Comme de plus en plus de gens font ainsi, le rapport qualité/prix de l’« achat » de données personnelles doit être des plus médiocres. Mais que des entreprises paient pour être « bien placées » dans la liste des moteurs de recherche, ça c’est certainement rentable.

    Cherche-t-on à collecter des données pour nous manipuler politiquement ? Les services secrets nous espionnent-ils ? Eh ben franchement, si c’est le cas c’est totalement inefficace, ils n’ont même pas vu venir un mouvement comme celui des Gilets Jaunes, alors que la montée du mécontentement était visible comme le nez au milieu du visage (ils n’avaient qu’à lire nos articles et commentaires smiley ). Ce n’est pas nouveau, les espions de la couronne qui lisaient les courriers n’avaient pas vu venir la révolution française.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 12:12

      @Eric F
      Bonjour et merci pour le commentaire. En effet en matière de publicité purement commerciale les défenses sont aujourd’hui en place mais pas pour tout le monde, et tant qu’il restera une proportion de victimes suffisamment intéressante cela continuera. Mais le vrai problème n’est pas là, il est dans l’algorithme qui décide du type de messages que vous recevez via les réseaux sociaux (Facebook par exemple opère une sélection sévère parmi tous les flux auxquels nous sommes abonnés), et il est dans la capacité qu’ont les annonceurs à introduire dans ce flux des messages formatés afin de vous faire réagir de manière prédictive, sans que vous vous rendiez compote qu’il s’agit d’une forme de propagande.


    • Eric F Eric F 23 janvier 2020 18:44

      @Vincent Verschoore
      Effectivement, l’objectif est de « harponner » le chaland, et la création d’un compte Facebook, Tweeter, Google+, etc. constitue en quelque sorte une entrée dans la nasse. Il n’est pas certain que cela ait été la raison initiale de tous les créateurs de ces applications, mais la logique du système à tiré dans ce sens.

      Les jeunes ont été formatés par leur culture générationnelle à une dépendance à l’écosystème numérique (terme galvaudé) GAFA &co, tout comme la génération des années 60 avait été formatée à la dépendance au transistor (et la pub ciblée des « radios périphériques »), mais la prégnance est plus forte -un intervenant a mentionné le smartphone comme greffé sur la paume de la main-.

      Cela arrose une propagande « consumériste » qui sous-tend une adhésion à l’idéologie mondio-libérale, avec au passage une récupération de ce qui pourrait constituer des contre-systèmes (tel que l’écologie ou la culture underground...).
      Sur ce dernier point, on pourrait aller jusqu’à se demander s’il n’y a pas manipulation des courants du « contre-système », tout comme dans le roman 1984, c’est le « parti intérieur » qui a écrit le livre clandestin de critique du système... Cette hypothèse étant en quelque sorte du complotisme au deuxième ou troisième degré smiley 


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 22:26

      @Eric F
      Il semble clair que les fondateurs de Google ou Facebook n’avaient pas en tête l’utilisation de leurs outils faire du marketing prédictif. C’est devenu une nécessité pour survivre économiquement et ils sont tombé presque accidentellement sur la mine d’or des données générées par le simple fait d’utiliser leurs applications. 


  • Eric F Eric F 23 janvier 2020 10:39

    Concernant l’amusante anecdote de la phrase concernant la CIA et le 11 Septembre dans le bouquin de science po, vues les réactions de l’éditeur et de l’auteur du livre mentionnées dans l’article en référence, je propose deux hypothèses :

    1° Qu’il y ait eu confusion lors de la rédaction, et qu’il se soit agit en fait de mentionner l’instrumentalisation par la CIA & co de la situation créée par les attentats (évènements périphériques, sécurité intérieure, ripostes extérieures...) ;

    2° Plus probablement, que parmi l’équipe de la maison d’édition, une personne convaincue par l’hypothèse du complot ait « discrètement » inséré dans le texte

    en dernière minute l’apposition relative à la CIA.

    Ce serait un retour de bâton : le « système » manipule ; les « anti-système » manipulent probablement aussi à leur échelle.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 12:14

      @Eric F
      Ne me banchez pas sur le 11 septembre 2001 :)


    • Eric F Eric F 23 janvier 2020 18:57

      @Vincent Verschoore
      La question que j’évoquais n’était pas le fond des évènements du 11 Septembre, mais l’anecdote sur la phrase inattendue dans un bouquin relevant de l’enseignement mainstream.

      Concernant le fond, j’applique l’adage selon lequel il faut un peut douter de tout, mais surtout de la certitude du doute....


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 22:23

      @Eric F
      La question, ici, n’étant pas tant de douter que de voir ce qui est. 


  • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 11:10

     Les zélites autistes et machiavéliques étant hermétiques à la notion « d’ordre moral », mais prétendant tout de même posséder ’la raison’ pour nous sortir de l’Obscurantisme qu’elles nous prêtent (1), 

    c’est surtout le formalisme sur lequel est censée se baser cette supposée ’raison’ qu’il faut mettre sur la table.

    (1) :  « On ne prête que ce que l’on a » !

    Partons de ceci :

    « Toute prétention à mériter du superflu est antidémocratique »

     Pourquoi mentir (et avoir menti si longtemps) en travestissant outrageusement le sens étymologique du mot ’démocratie’ lorsque ce sont en fait les errements de la prétention aristocratique (au sens étymologique) qui sont visés et appliqués ?

     première faute de logique : pas raisonnable !

     Cette prétention au superflu est le lapsus commis par tous ces donneurs de leçon, qui, prétendant se dévouer pour le bien commun, commencent surtout par s’attribuer des privilèges, des rétributions et places honorifiques au-dessus de la moyenne, et prouvent ainsi qu’ils ne savent pas se contenter de la joie intérieure sereine de jouir seulement du plaisir de pouvoir réussir à partager leur dévouement.
      Un dévouement vrai et honnête peut-il logiquement, raisonnablement, être autre que désintéressé ?

     _ deuxième faute logique, pas raisonnable !

    ....


    • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 11:56

      Outre une remarque inspirée par la conclusion de cet article, ma précédente ’réaction’ a aussi un lien, non immédiat, avec le sujet d’une « surveillance » avec « pour objectif de nous enfermer toutes et tous dans des bulles de certitudes permettant de prédire nos comportements avec la plus grande précision »

       Il me semble plus précis de distinguer deux phénomènes qui peuvent effectivement être conjugués, mais ne sont sans doute qu’artificiellement liés :

       la prédiction des comportements (rien qu’avec des statistiques d’utilisation des anciennes cartes téléphoniques, il était déjà possible, jadis, de prévoir où et quand allait être utilisée une carte en liste noire ou grise !)

       les addictions plus ou moins autonomes ou au contraire provoquées chez les sujets dont on cherche à prédire les comportements. (L’addiction actuelle aux téléphones portables -dont ’services’ fournis par les GAFAM- a remplacé l’ancienne certitude des utilisateurs de téléphones publics convaincus de savoir se distancier de ces ’gadgets’ qu’on leur annonçait ...)

       La technique permet un masquage (utile à l’usage, mais pernicieux politiquement) de la complexité physique des outils humains.

       La projection de ’La’ Raison sur des axes dévoyés de leur sens premier (prétendue Raison démocratique travestie en un résonne-ment aristocratique con-formiste) masque jusqu’à l’étendue du champ possible de ce que peut être un ’ordre moral’.


    • anéman anéman 24 janvier 2020 10:54

      @Aff le loup
      Vous connaissez beaucoup de gens qui ont peur de ce profilage ? Je parle de gens ayant un minimum réfléchi à la question.
      La plupart du temps, j’obtiens la réponse : OK, ils savent beaucoup de choses sur moi. Et alors, ça leur fait une belle jambe !


  • Elixir Elixir 23 janvier 2020 11:23

    le capitalisme est de surveillance par nature, les riches ont toujours eu besoin de veiller à ce que les pauvres ne se rebellent pas... Plus les riches sont riches et connectés, plus on se dirige vers un scénario à la blackmirror.. une raison d’espérer : que nos élites soient trop stupides pour avoir les moyens d’aller au bout de leur logique...

    le monde se sera probablement écroulé avant, et il vaut mieux car la plupart des rédacteurs d’agoravox seraient probablement arrêtés de manière préventive pour être mis dans des camps de rééducation


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 12:18

      @Elixir
      Les élites, les vraies, celles qui tirent les ficelles, sont loin d’être stupides. Il suffit de lire le travail des Pinçon-Charlot pour s’en convaincre.
      https://youtu.be/DnHUyRfY3Wc 


    • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 12:45

      @Elixir
      sauf qu’il ne faudrait pas non plus prendre ses désirs pour des réalités :
      nos zélites risquent bien d’être moins stupides que retorses, perverses ou autistes.
       Et il ne faut pas confondre une certaine forme d’autisme (ou d’incapacité à l’empathie) avec de la stupidité.
        
        Plutôt que de s’attaquer à l’abstraction inatteignable d’un « capitalisme », ne serait-il pas plus pertinent de remettre les pendules à l’heure du piège rhétorique, gros comme une maison, qui consiste à nous faire prendre la ruse pour de l’intelligence méritoire ? En gros l’argutie sous-entendue est que : 
       un minimum de capacités de mémoire et de calculs est nécessaire pour réussir à mentir ou à tromper, à fluer autrui.
       les capacités de mémoire et de calculs sont nécessaires et bonnes pour permettre les capacités d’adaptation de notre espèce 
       et nos faux arrivent à déduire de là que : plus ils savent mentir, tromper ou fluer, plus ils seraient ’intelligents’ et ’donc’ plus ils mériteraient d’être privilégiés pour nous assurer une bonne adaptation de notre espèce !
        Et là la boucle et bouclée, car ceux qui ne savent pas voir d’eux-mêmes la fausseté de cette entourloupe, ou s’ils ne le veulent pas, ne pourront être éclairés par personne.
        
      Alors, si nous devons humblement supposer que nos zélites risquent de ne pas être si stupides, ce n’est pas « de la parano » que d’envisager l’hypothèse où ils auraient en fait appliqué une ruse bien plus perverse que d’arrêter de manière préventive et mettre dans des camps de rééducation les rédacteurs d’Avox :
       les observer, les discréditer discrètement par d’autres moyens, et étouffer ainsi à la source (dans une opinion publique prévenue de « ce qu’il faut penser ») tout risque d’émergence d’un « sapere aude » 


    • Eric F Eric F 23 janvier 2020 19:13

      @Elixir
      "la plupart des rédacteurs d’agoravox seraient probablement arrêtés de manière préventive pour être mis dans des camps de rééducation"

      Il ne faut pas faire de contresens, un système consumériste a besoin d’être libertaire pour multiplier les axes de consommation, une marge de contestation lui est même nécessaire (elle sera du reste en partie récupérée à l’étape suivante), le système n’est en fait pas identique à celui décrit dans « 1984 » qui était au contraire un système de rationnement standardisé à la soviétique, et non pas de fuite en avant de consommation foisonnante. La manipulation et le conditionnement sont plus soft (les cas comme Assange sont extrêmes, ayant accédé à des données géopolitiques sensibles).


  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 23 janvier 2020 13:03

    Très bonne conclusion. Maintenant, ce combat moral n’est pas gagné d’avance.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 13:13

      @Bernard Mitjavile
      S’il l’était, il ne serait pas moral. 


    • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 14:48

      @Bernard Mitjavile
      La moralité est-elle un combat ?

      (Le latin cum, et battre  ; provenç. combattre  ; espagn. combatir  ; ital. combattere. Dans l’ancienne langue, combattre est un verbe neutre qui quelquefois, comme tous les verbes neutres d’alors, se conjugue avec le pronom réfléchi  ; ce n’est qu’à partir du XVe et du XVIe siècle qu’il devient actif.

      )


        Dès lors que l’on distingue la loi officiellement proclamée (et l’effort personnel de respecter des conventions collectivement convenues) du devoir personnel de rechercher et défendre ses valeurs propres (par un ’sapere aude’), il est clair que la morale, bien que concernant tout le monde, ne saurait être décrétée par la loi, et doit rester une question libre, d’approche, d’angle de vue, et d’interprétation individuelle. 
      Obliger par la loi à la vertu équivaudrait à tuer la possibilité même de concevoir toute vertu : remplacée par la peur de sanction légale.

      Alors : ne pouvant envisager de combattre autrui pour instaurer une moralité, resterait à se combattre soi-même ? ou à annoncer son intention de le faire ?

       
       J’opterais plutôt pour un effort de séduction par l’exemple 
       ... couplé à une détermination à rester civiquement vigilant sur ce qui est ou non cautionné dans le domaine des lois.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 24 janvier 2020 19:08

      @Arogavox D’accord avec vous.


  • Homer Dhalor 23 janvier 2020 14:44

    Imaginez s’il y a 20 ans on vous avait dit que des société ou organisme d’état ou non :

    - sauraient ou vous vous trouvez à 5 mètres près 7/7 24/24
    - pourraient connaitre la totalité de votre entourage professionnel et privé
    - auraient accès à la totalité de vos correspondances.
    - auraient accès à la liste de tous vos RdV.
    - connaitraient la quasi totalité de vos lectures, activités, centres d’intérêts, problèmes de santé ou pour faire plus simple en sauraient plus sur vous que vous même.
     - vous amèneraient à placer vous même des micros et des caméra auxquels ils seraient reliés.
      sauraient à quelle heure, vous rentrez chez vous, cuisinez, prenez votre douche, regardez la tv, surfez sur le net etc, etc, etc, 

    Comme ce n’est pas suffisant se mettrait en place des moyen
    - afin qu’ils sachent tout ce que vous achetez
    - pour analyser et enregistrer vos comportements dans tous les lieux public

    Qu’en airiez vous pensez ?

    Si malgré tout vous n’avez rien à cacher savez vous de quoi sera fait demain ?

    Imaginez une tel pouvoir en 39........


    • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 15:06

      @Homer Dhalor
       Pire, imaginez que l’auteur de « 1984 » ait su que la collecte des données que vous évoquez deviendrait possible non seulement par les sociétés et organismes que vous évoquez, mais aussi par des gamins-pirates tenus pour les génies, ou par de simples techniciens en poste au ’bon’ endroit ! ...
       ... dans un monde où les gens, pourtant toujours inquiets du secret de l’isoloir, n’entrevoient toujours pas l’intérêt de concevoir des techniques, accessibles à tous, d’évaluation de la Volonté Générale garantissant un nécessaire anonymat  ! 
       


    • Homer Dhalor 23 janvier 2020 15:25

      @Arogavox

      Si vous aviez commencé par « En outre, » votre post aurait pu présenter un quelconque intérêt mais utiliser l’adverbe « Pire, » tend à prouver que vous n’avez pas compris grand chose aux propos d’Orwell ou à la teneur de mon message smiley

      En fait, tout bien réfléchi, on à l’impression que les deux parties de votre commentaire n’ont pas été écrites par les mêmes personnes, je dois dire que c’est déconcertant...


    • Arogavox Arogavox 23 janvier 2020 20:31

      @Homer Dhalor
       Quelle mouche vous a piqué ??!

       Votre compréhension du Français s’avère aussi surprenante que déroutante.

      Manquerait-il de dictionnaires gratuits sur le WEB ?
      en outre : de plus, de surcroît, en plus, outre cela, qui plus est

      pire : [En incise] En outre et en plus mauvais, en plus défavorable.

      Gardez donc vos réflexions et vos impressions pour vous, je ne chercherai pas davantage à deviner comment vous imaginez prouver quoi que ce soit !


  • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 23 janvier 2020 16:29

    Je ne peux que recommander cet épisode de Interdit d’interdire sur la surveillance de masse :

    https://youtu.be/gLBtA5uisHE


  • Old Dan 24 janvier 2020 03:27

    A quand les bulletins de vote connectés ?...

    .

    [... Euh, j’dois retarder d’un demi-siècle. Y’a longtemps que les lobbies font ça mieux qu’moi... ]]


    • Old Dan 24 janvier 2020 04:23

      ... et avec les lobbies, pas besoin d’IA, d’algorithmes ou de cookies.
      Un bon carnet de chèques et d’adresses sont suffisants, héhé...
      .
      (Pffff...)


  • jmdest62 jmdest62 24 janvier 2020 16:04

    Une manière de se dissimuler est de donner beaucoup (trop) à voir.

    Principe de l’arbre qui cache la forêt.

    je m’explique : Lorsque mes petits enfants regardent des dessins animés sur Youtube , que mon épouse fait des recherches de recettes de cuisine que etc ...et qu’enfin moi-même je consulte des sites politiques......et tout cela sur le même ordinateur (bien sûr pas tous en même temps ) et bien j’observe que sur youtube par ex , m’est proposé un patchwork de vidéos basées sur les requêtes formulées par les uns et les autres , patchwork que j’améliore en faisant régulièrement des requêtes sur des sujets qui ne présentent pour moi aucun intérêt.

    J’imagine que « big brother » doit me prendre pour un individu aux choix politiques incertains , adepte de cuisine , de mode féminine , de musique bavaroise et sans doute intellectuellement déficient puisqu’à mon âge je regarde encore t’choupy

    °

    @+


  • ricoxy ricoxy 26 janvier 2020 12:32

     

    « captations des mails, sms, conversations vocales, messageries, photo »

     

    Moi, j’ai une technique : pour qu’on ne repère (« trace ») pas mon téléphone portable (hélas, oui, j’en ai un), je l’enferme dans un boîtier doublé de plomb. Ça déforme les poches, mais si tous les paranos complotistes comme moi en faisaient autant, ça ennuierait bien les services qui nous surveillent.

     


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