mercredi 20 décembre 2017 - par Claude Courty

« One Planet Submit » et le futur de l’homme

Chacun a pu constater que comme les autres grand-messes célébrées pour conjurer le sort de la Terre et de ses habitants, “One Planet Submit” a ignoré le fait démographique.

Comment est-il possible que soit ainsi escamotée la cause première de tous nos maux, qu'est notre propre surpopulation ? Et cette fois, non contents de vivre la tête dans le sable, nos dirigeants, premiers responsables de l’avenir de l’humanité, ont commencé par tirer un trait sur la plus grave des erreurs commises par eux-mêmes et leurs prédécesseurs. N’est-ce pas trop facilement oublier que les uns et les autres ont tous et depuis toujours encouragé la croissance incontrôlée du nombre de « consommateurs que sont les hommes, avant toute opinion et autres considérations » (Gaston Bouthoul) ?

Car tous savaient, contrairement à ce que voudrait faire croire le discours d’ouverture du Président Macron. Ci-après quelques extraits pour rappel : « Ceux qui étaient avant nous avaient une chance, ils pouvaient dire : “On ne savait pas”. Et c’était vrai. Depuis une vingtaine d’années, on sait et on sait à chaque fois un peu plus, parce qu’il y a eu les travaux remarquables du GIEC qu’on va continuer à financer, à protéger, les travaux d’énormément de scientifiques internationaux grâce à qui il y a encore quelques semaines, un appel de 15 000 scientifiques [dont seulement une minorité se montre soucieuse de démographie humaine] a été lancé quand on était ensemble à la COP à Bonn présidée par Fidji. Maintenant, on sait très bien. »

Nul ne croira qu’un Président de la République et ses conseillers éclairés puissent ignorer que de tous temps la démesure et les dangers de la surpopulation humaine ont été dénoncés. Les Grecs anciens, notamment, l’ont fait bien avant Malthus, et sans se limiter comme lui au risque alimentaire ou au sort des plus déshérités. Un tel déni serait-il à porter au compte de la politesse due à l’assemblée, ou à un alignement sur tous ces pouvoirs moins soucieux du bonheur que du nombre de ceux sur lequel ils reposent, qu’il s’agisse de fidèles, de sujets, de citoyens, de partisans, etc. ?

Il est une autre hypothèse : Et si nos dirigeants ne pouvaient plus entendre ni tenir d’autres discours que ceux inspirés par une science et des techniques déjà occupées à autre chose ? Par exemple, à l’émigration vers des lieux moins inhospitaliers qu’est en train d’achever de le devenir notre planète ; les conséquences de siècles d’obscurantisme, d’imprévoyance et de gaspillage n’ayant plus qu’à être balayées sous le tapis, avant d’aller ailleurs commettre les mêmes erreurs.

Quand le Président Macron dit, encore dans son discours d’ouverture : « Et le défi de notre génération, c’est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en œuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies pour que nos enfants et peut-être même nous-mêmes, nous puissions choisir notre avenir, choisir notre planète et pas subir le réchauffement, le dérèglement climatique, la disparition de pays vulnérables et une transformation profonde »,

ou dans son intervention de clôture :

« Nous avons commencé aujourd’hui à rattraper un peu de terrain dans ce champ de bataille, parce que des décisions concrètes sont prises, parce que nous avons été poussés justement à prendre ces engagements mais tout commence sur ce terrain-là. Et donc ce que je souhaite c’est que dans les prochaines semaines et les prochains mois nous puissions encore accélérer, que chacun cherche à avoir le leadership de cette bataille parce qu’elle n’a besoin que de leaders et que de jeunes leaders partout dans le monde qu’on ne connaît pas encore et qui vont émerger et qui vont innover.
La deuxième chose, c’est que maintenant nous avons besoin de transparence et de capacité à rendre compte et donc la plateforme mise en place servira à cela. Et ensuite je souhaite que chaque année nous nous retrouvions sous ce format, avec là aussi des initiatives nouvelles, avec des compte- rendus de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été fait et avec un point sur nos réussites et nos échecs. Nous avons maintenant besoin chaque année d’avoir une “réunion de chantier”. Vous êtes toujours les bienvenus à Paris mais je serai toujours heureux aussi d’aller dans les pays qui souhaitent reprendre la suite de ces réunions de chantier. En tout cas, merci d’avoir été présents pour ce « One Planet Summit », merci d’avoir décidé collectivement de ne pas accepter la défaite, de refuser le fatalisme et de dire que si aujourd’hui nous avions commencé à perdre un peu de terrain dans cette bataille, nous avons décidé aujourd’hui de la gagner avec détermination, avec force, en prenant des engagements et en les tenant ! »,

chacun est en droit de se demander de quels défis il s’agit et quel terrain a été rattrapé, alors que l’augmentation de notre population est de 280 000 individus chaque jour, soit annuellement près de 100 millions ou la population de la Belgique, de la France et des Pays-bas réunis. À quoi bon réduire la pollution, si dans le même temps le nombre de ceux qui la génèrent par leurs besoins augmente ?

Reste à imaginer où cela mène l'humanité. Peut-être sur Mars pour l’élite de ses représentants, mais la multitude des autres, faite de la grande majorité de ces onze milliards de terriens que comptera la planète dans quelques décennies ; que deviendra-t-elle, avec ou sans décroissance ? Est-elle condamnée, avec sa descendance, à rester sur Terre jusqu’à ce que mort s’ensuive – dans les pires convulsions –, avec l’aide de robots qui se substitueront à elle pour accomplir ses ultimes tâches et lui servir de fossoyeurs ? Une telle hypothèse semble relever de la science-fiction la plus sombre ; pourtant, il suffit de jeter un coup d’œil sur le tableau ci-après, extrait du “Précis de pyramidologie sociale” pour voir qu’elle est parfaitement fondée.



19 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 décembre 2017 13:09

    Le mot « futur » employé comme adjectif qualifie ce qui est à venir, employé comme substantif il désigne un temps de conjugaison des verbes en grammaire.


    La traduction du mot anglo-américain « future » est « avenir ».

    L’anglicisme du titre de l’article est du même ordre que le fait de dire : « je supporte le PSG »

    « to support » ne signifie pas « supporter » mais « soutenir ».
    L’invasion des faux-amis dans la langue est l’illustration de l’invasion des faux-amis dans les relations politico-économiques.

  • Zolko Zolko 20 décembre 2017 22:41

    Bon texte, mais malheureusement écrire ça est comme pisser dans un violon. Si je peux vous donner un conseil, arrêtez d’en parler, et prenez vos précautions devant la catastrophe annoncée : il n’y aura pas 11 milliards d’humains en 2100. Les dizaines de millions de morts de la II-ième guerre mondiale paraitront comme un pic-nic de dimanche comparé à ce qui va arriver.
     
    La preuve ? Regardez les étoiles avec lesquels les moutons de panurge ont noté votre texte.


    • Claude Courty Claudec 21 décembre 2017 05:01

      @Zolko


      Merci pour votre appréciation et un commentaire qui m’engage à poursuivre plutôt qu’à me comporter moi-même comme un mouton. C’est tout le sens d’une réflexion que je mène depuis des années, et de mon action quand je tente d’alerter l’opinion avec l’insignifiance des moyens qui sont les miens.

      Comme beaucoup, si je n’ai plus l’âge de me soucier de mon propre sort, j’ai le temps de penser à celui de ma descendance, car j’en ai une que je considère comme de mon premier devoir de l’alerter, en tout état de causes comme de résultats.

      Pour le reste, je suis hélas assez largement d’accord avec vous.

  • xana 21 décembre 2017 15:30

    Je partage l’avis de Zolko. Pire, même.


    Désolé, cela ne sert plus à rien d’écrire à ce sujet, sauf si vous désirez enfermer dans un container d’acier inox un bout de papier sur lequel vous aurez écrit « Je l’avais bien prévu - Signé : Claudec ». Ce qui ne servira à rien pendant au moinz quelques dizaines de millions d’années.

    Cela ne sert plus à rien parce qu’il est trop tard, il est beaucoup trop tard pour infléchir le cours des évènements.
    Ce serait encore trop tard, même si l’humanité était : 
    1- Consciente du problème et de son urgence ;
    2 - Capable de trouver (dans un bref délai) une solution jouable ;
    3 - Capable de se plier (en grande majorité) à une décision cruelle mais nécessaire.

    Vous conviendrez certainement avec moi qu’AUCUNE des ces conditions n’est satisfaite aujourd’hui ni en voie de l’être dans un avenir prévisible. Bien au contraire.
    Et tous les efforts que pourront fournir quelques activistes conscients comme vous et moi de la réalité du problème ne pourront jamais détourner l’immense masse qui n’aspire qu’à jouir sans souci du lendemain.

    Notre espèce est vouée à disparaître dans un avenir très proche, simultanément avec de nombreuses autres formes de vie que notre prolifération irresponsable et notre avidité sans borne auront entraînées dans le désastre. Encore heureux que nous n’aurons pas matérialement le temps d’infecter d’autres planètes !

    Le problème de l’humanité vient de notre pouvoir technique immensément plus développé que notre pouvoir intellectuel. Nous n’avons pas eu le temps, une fois à l’abri des prédateurs, d’évoluer vers une forme plus civilisée, plus détachée des désirs bestiaux de se reproduire et d’amasser des provisions. Nous avons eu des savants, des philosophes, mais nous n’avons jamais appris à nous contenter de peu. Or la Terre est un peu petite pour nos immenses désirs.

    Tant pis, ou plutôt tant mieux. L’Evolution marquera le coup de cette sixième extinction de masse des espèces vivantes, mais de nouvelles formes de vie nous remplaceront tôt ou tard. Nous ne le saurons jamais, et c’est bien ainsi.

    Jean Xana

    • Claude Courty Claudec 21 décembre 2017 16:46

      @xana


      Même réponse qu’à Zolko, en ajoutant que rien ne sert à rien, dès lors qu’il s’agit de tenter de comprendre le pourquoi et le comment de notre condition, même si nous n’avons le pouvoir d’en changer que bien peu de choses, voire rien pour la grande majorité d’entre nous.
      Tout effet positif de notre savoir ne conduit qu’à jouer les prolongations à tous égards, nous devons en être conscients ; mais n’est-ce pas précisément cette conscience et le désir d’améliorer néanmoins son sort qui font la différence entre l’espèce humaine et les autres ? Sans compter les bénéfices qu’elle en a tiré, en dépit de ses insuffisances.
      Sinon, qu’est-ce qui peut justifier une vie que nous recevons pour la perdre un jour ?

    • xana 21 décembre 2017 19:33

      @Claudec
      Bien sûr, ca vaut toujours la peine de chercher à comprendre, voire d’en discuter avec d’autres qui sont sur la même longueur d’onde.

      Par contre il me semble parfaitement inutile de chercher à alerter l’opinion sur ce sujet, puisque l’opinion NE VEUT PAS de cette information, et que de plus il est beaucoup trop tard de toutes façons...

    • Claude Courty Claudec 21 décembre 2017 20:29

      @xana


      Le chercheur, patenté ou non, scientifique ou profane, se soucie peu de ce que l’opinion veut ou ne veut pas. Il lui suffit, quand il éprouve le sentiment d’avoir “mis le doigt” sur quelque chose de significatif et qui pourrait être utile à la compréhension ou à la solution de quelque problème que ce soit, de le proposer en partage, et ceci avec d’autant plus d’utilité que le sujet est frappé d’interdit par l’obscurantisme de la pensée dominante.

      Tout est pyramidable, y compris la sottise, et à ce titre nous sommes tous le sot de quelqu’un ou de quelque chose. Mais il est clair que ceux qui s’entêtent à ignorer que le premier des maux dont souffre l’humanité est sa prolifération, devront se résoudre à l’admettre de gré ou par la force brutale de la nature.

      Or cette menace peut encore être écartée, pour faire gagner la société en équilibre et en longévité. Il est encore temps (pour quelques décennies) que la dénatalité y suffise et je suis conforté dans cette opinion par tous ceux qui y œuvrent avec des résultats probants. Voir à ce sujet https://www.populationmedia.org/ que je cite souvent comme l’un des meilleurs exemples de ce qui peut être fait en la matière.

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 21 décembre 2017 16:23

    «  »One planet submit" : C’est juste un pet macronien !!! 


    VOUS AVEZ DIT “L’ACCORD DE PARIS” ...

    • xana 21 décembre 2017 19:39

      @Mohammed MADJOUR
      D’habitude je ne lis jamais ce qui est publié sur FesseBouc (je suis allergique) mais exceptionnellement j’ai lu votre texte.

      A mon avis vous vous énervez pour rien. La France n’est plus rien et n’aura plus jamais voix au chapitre. Laissez le petit Macron à ses rêves stupides, il n’aura plus le temps de faire grand mal désormais. L’avenir, s’il doit y en avoir un, sera à le Chine, à la Russie et à l’Iran. 

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 22 décembre 2017 12:43

      @xana

      Vous savez ce que veut dire le pouvoir de nuisance ? 

  • jjwaDal jjwaDal 21 décembre 2017 19:42

    La démographie est un combat déjà perdu et nous allons passer de preque 8 à 10/11 milliards. De 1950 à maintenant, la population a triplé et une grande partie de celle-ci a l’âge de vouloir des enfants. Bien trop tard pour agir donc.
    Il faut toujours se souvenir que notre impact sur l’environnement est par nature le produit de nos effectifs par nos « besoins » individuels. Or, d’ici 2100, le facteur qui peux exploser par imitation du modèle occidental, ce sont les « besoins individuels » , pas les effectifs.
    Pourquoi alors se focaliser sur une démographie qui n’est pas la Française ou l’européenne, mais celle de la Chine, Inde, du continent Africain ? Plus facile de voir la paille dans l’oeil du voisin que la poutre dans le sien, à n’en pas douter.
    Qui a décidé de multiplier par 7 les flux physiques de matière à travers la planète en un demi-siècle, sinon nous ? Qui a décidé de multiplier par 6 les surfaces agricoles nécessaires à notre alimentation carnée, sinon nous ?
    Nous sommes la vitrine attirante pour les masses humaines d’un mode de vie suicidaire au delà d’un seuil d’effectif franchis il y a un bon moment déjà et nous nous préoccupons que d’autres veuillent nous imiter ?
    Aurions-nous un droit régalien de nous goberger en laissant les autres pourrir dans la pauvreté au motif que si on nous imite « tout le monde meurs » ?
    Nous ne manquons pas d’air, assurément...
    S’il existe, un modèle de développement durable ne viendra pas de nous. Nous sommes le problème, bien avant la démographie des autres.


    • Claude Courty Claudec 21 décembre 2017 20:40

      @jjwaDal

      L’heure n’est plus aux explications sommaires sur qui a fait quoi, ni à la contrition ou à la repentance. L’aide aux pays pauvres, à la prolifération la plus élevée, peut et doit aller avec une effort considérable de frugalité de la part des pays les plus riches. C’est à cette double condition que l’humanité pourra gagner quelque sursis, sachant qu’en tout état de cause elle semble dangereusement plus proche de sa fin que de ses débuts. 

    • jjwaDal jjwaDal 23 décembre 2017 19:15

      @Claudec
      Suis d’accord avec vous. Effarant, ceci dit, de voir le « moinssage » de lecteurs qui ne « s’abaissent » pas à exposer des arguments contradictoires et s’enferment dans le lynchage anonyme. Si des gens sont fâchés avec la réalité et les chiffres je n’y peux rien et vous non plus d’ailleurs.


  • xana 21 décembre 2017 21:13

    Ben voyons...

    Nous sommes peut-être un millier de personnes sur cette terre qui croyons que la démographie galopante représente un danger !!!
    En face de nous, sept milliard s’en foutent royalement (après nous le déluge...) ou même pour beaucoup d’entre eux souhaitent encore augmenter la natalité.
    Et Claudec nous dit ceci : « Or cette menace peut encore être écartée, pour faire gagner la société en équilibre et en longévité. Il est encore temps (pour quelques décennies) que la dénatalité y suffise et je suis conforté dans cette opinion par tous ceux qui y œuvrent avec des résultats probants ».

    Mon gars, tu n’as pas « quelques décennies ». Tu as (nous avons) probablement deux siècles de retard, c’est - dire que pour arrêter cette machine folle il aurait fallu serrer les freins au maxi il y a déjà deux cent ans. Aujourd’hui seule une catastrophe démographique pourrait peut-être encore sauver provisoirement notre espèce en faisant mourir brutalement quelques milliards d’entre nous...
    Et dans ce cas je parierais que les rescapés n’auraient rien de plus pressé que de se multiplier de nouveau, n’ayant rien appris, rien compris...

    De plus, pour freiner, il faut vouloir s’arrêter. Aujourd’hui ce n’est absolument pas le cas. Les sept milliards ne veulent pas en entendre parler. Combien d’années te donnes-tu pour les convaincre ? 
    Soyons sérieux. Seul le régime totalitaire Chinois des années 70 a eu la force d’obliger sa population à réduire sa natalité, et il a fallu une bonne génération avant que ca produise un résultat appréciable. Depuis ils ont déjà fait marche arrière.
    De nos jours personne n’est capable d’imposer cela. Il n’y a AUCUNE chance que cela arrive avant l’échéance fatale.

    Nous mourrons comme des cafards dans un bocal fermé, et cela dans moins de vingt ans.
    Même si l’idée ne vous convient pas !

    Jean Xana

  • Claude Courty Claudec 22 décembre 2017 15:37

    Vos arguments ne manquent pas de pertinence, ne serait-ce que concernant l’aveuglement et la veulerie de la grande majorité des êtres humains, concernant la cause première de tous les maux de la planète et de tous ceux qui l’habitent. Et le sommaire rejet de leur condition, par ceux qui s’en plaignent – sans pour autant cesser de proliférer –, ne peut que mener à ce que vous nommez une catastrophe démographique.

    Mais je constate que vous-même ne renoncez pas autant que vous voulez en avoir l’air, à un report d’échéance, ne serait-ce qu’en répondant plus haut à un commentaire : « L’avenir, s’il doit y en avoir un, sera à le Chine, à la Russie et à l’Iran. ».

    • xana 23 décembre 2017 13:45

      @Claudec

      Comme tout scientifique j’envisage aussi la possibilité de m’être trompé. D’où cette phrase qui n’exprime pas un espoir, mais un constat : Si la crise démographique imminente s’avérait moins catastrophique que ce que je prévois, dans ce cas il est clair que ce sont ces deux pays qui auront le plus de chance d’imposer leur hégémonie, pour le meilleur ou pour le pire. Mais clairement nous ne serons plus là pour applaudir ou pour s’en plaindre...

    • Claude Courty Claudec 23 décembre 2017 14:57

      @xana

      J’avais bien compris et je vous taquinais, d’autant plus volontiers que je partage assez largement votre point de vue, en profane.

      Il n’en demeure pas moins que j’ai au moins le sentiment d’avoir trouvé, en curieux aussi libre qu’iconoclaste, ma vérité quant au « pourquoi » (cf. “Précis de pyramidologie sociale”) ; le “quand” et le “comment” m’important finalement assez peu, eu égard à un climat d’indifférence dont l’exemple est donné ici même, comme cela a été souligné dans un commentaire. Il ne faut pas vouloir être plus royaliste que le roi.

      Je réfute par ailleurs vos délais, considérant qu’il existe encore des remèdes, quitte à ce que leur application exige de l’autorité, nécessité faisant loi. L’humanité est plus résistante que le chiendent. Et même si les effets du désherbants doivent lui être particulièrement douloureux (au prorata du nombre et de la vulnérabilité sociale de chacun) elle me semble beaucoup plus loin du décrochage que vous le dites, sauf impondérables bien entendu. Aux dernières nouvelles, Stephen Hawking lui accorde jusqu’à 2 600, pour cause de glaciation, ce en quoi il est plus optimiste que vous, en ignorant le fait démographique il est vrai ; mais ne reconnaît-il pas lui-même s’être souvent trompé ?

      Joyeux Noël !

    • xana 24 décembre 2017 10:46

      @Claudec
      Bonjour et joyeux Noël à vous aussi !

      Je crois que ni vous ni Hawking (que les ignorants portent aux nues principalement en raison de son fauteuil roulant et de sa minerve) n’avez fait réellement l’expérience des cafards.

      Moi je l’ai faite. J’ai attrapé cinq blattes germaniques (cafards communs) et les ai enfermés dans une bouteille (type nectar de fruits, fermant mais à large col) avec cinq morceaux de sucre (environ 45 grammes) et une cuillerée à café d’eau. J’ai refermé le bouchon métallique à vis et laissé la bouteille au frais dans ma cave à 10-12 degrés C. Puis je les ai visités régulièrement.
      En quelques semaines la bouteille grouillait de cafards, saine et bien vivants, mais les morceaux de sucre commençaient d’être souillés par les déjections.
      Au bout de six semaines, le nombre des cafards n’augmentait plus, les morceaux de sucre ne formaient plus qu’une bouillie noirâtre assez répugnante dans laquelle pataugeaient les pauvres bêtes.
      A 45 jours, il ne restait que quelques individus vivants mais apparemment mal en point parmi les débris de cadavres dévorés et moisissants.
      Au bout de 52 jours il n’y avait plus un seul survivant et la moisissure envahissait tout.

      Le cafard est un des animaux les plus résistants qui se puissent trouver sur Terre.
      Lui laisser de la nourriture en abondance dans un monde limité sans lui donner un prédateur le condamne inéluctablement à la surpopulation et à l’extinction.
      Pour ceux qui prétendent que notre intelligence nous sauvera, je dirai qu’il serait temps qu’elle commence à se manifester.

      Jran Xana

    • Claude Courty Claudec 24 décembre 2017 19:41

      @xana

      Très intéressante expérience indeed !

      Bien que n’étant pas un scientifique et peut-être pour cela, je note toutefois que le monde de vos cafards n’était pas seulement limité, mais clos, suffisamment en tout cas pour que les pauvres bêtes étant dépourvues du moindre moyen (matérielle comme probablement intellectuelle) de l’éviter, ne pouvaient que mourir asphyxiées.

      Question : les cadavres dévorés et moisissant laissant supposer que les cafards peuvent être les consommateurs d’eux-mêmes (ce dont l’homme est parfaitement capable), est-il interdit de supposer que si leur confinement ne les avait pas privés d’oxygène, ils auraient pu survivre plus longtemps ?

      L’homme sachant produire cet oxygène pourra survivre, à condition d’être équipés de bouteilles et de masques appropriés, en se nourrissant de ce qu’il trouvera encore de consommable, sa nourriture pouvant elle aussi manquer d’oxygène.

      En résumé, de pauvres cafards ont été sacrifiés sur l’autel de la science, avec pour seul résultat de nous apprendre qu’ils sont moins performants que l’homme, ce que nous savions déjà.

      Quant à l’urgence avec laquelle l’humanité devrait manifester sa supériorité par rapport au peuple des cafards si elle veut éviter sa propre disparition – quel qu’en soit le terme et le nombre d’éventuels rescapés –, nous somme là encore globalement d’accord.


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