mardi 14 août 2018 - par George L. ZETER

Paradis Matriarcal et son bon Sauvage

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Banco ! Pourquoi pas se tourner vers une société de type matriarcale ? Ca fonctionne pas mal chez les animaux, des abeilles en passant par les orques, les éléphants, les hyènes, et nos cousins bonobos. J’ai repéré seulement deux sociétés totalement matriarcales répandues aux quatre coins du monde : Les Moso de chine, aussi appelés les Na et les Trobriandais à l’ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Qu’est le matriarcat selon Michel Onfray ?[1] « La forme la plus parfaite de la vie en société puisqu’elle libère et unit tout le monde en faisant du corps social lui-même le centre et la garantie de la plus haute liberté individuelle ». Hommes et femmes ignorent normes, limites, lois, interdits. S’abandonnent à une vie sensuelle, sexuelle et amoureuse totalement libre : « La relation entre les sexes est exempte de toute considération de devoir, de morale et de responsabilité, indépendante de tout impératif économique, juridique ou moral. Elle ne connaît ni le pouvoir ni la soumission, ni le lien contractuel, ni l’autorité, ni le mariage, ni la prostitution ». Dès lors, aucune psychopathologie, aucune névrose, aucune hystérie. Les droits et devoirs sont équitablement répartis entre l’individu et la société. En peu de mots, Onfray résume bien ce qui suit à propos de ces trois sociétés matriarcales. 

D’abord qu’est le noyau d’une société matriarcale ?

Pour être qualifié de ce terme il faut former :

-1) Une Société matrilinéaire, les enfants sont rattachés au groupe parental maternel, qui les élève, leur transmet le nom et l'héritage. 

-2) Matrilocale, les femmes sont au centre de leur famille et ne la quittent pas pour rejoindre leur conjoint après une union.

-3) Avunculaire, la paternité des enfants est exercée par leur oncle maternel.

Une grosse contrainte cependant : La présence d’enfants des deux sexes au sein des familles devient primordiale : les femmes parce qu’elles transmettent le lignage et les hommes parce que ce sont eux qui s’occuperont des enfants de leur sœur.

Les Moso de chine

Ils vivent sur les bords du lac Lugu.

Les familles sont constituée de fratries, frères et sœurs de plusieurs générations vivant ensemble et formant une famille. Les amoureux ne vivent pas en couple mais chacun dans sa fratrie d'origine. Les enfants sont rattachés à la fratrie de la mère pour y être élevés par les hommes et les femmes qui la composent : la mère et ses frères et sœurs, oncles et tantes, grand-mère, grands-oncles et grand-tantes.

Le mariage n'existe pas et les amants ne résident pas ensemble. L'homme élève donc les enfants de sa sœur, avec qui il partage foyer, nom, héritage et ancêtres communs, mais n'élève pas ses enfants biologiques. L'organisation familiale fait qu'un enfant sera proche de son oncle maternel et éprouvera à son égard le même type d'affection qu'il aurait envers son père dans d'autres types de société.

La naissance d'une fille est cruciale car elle permet la continuité de la lignée. Si une famille n'a que des descendants de sexe masculin, les enfants de ces derniers habiteront la maison de leur mère et la lignée s'éteindra.

Les Trobriandais de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Ils vivent sur l’île de Kiriwina.

Est une société matrilinéaire et hiérarchisée. Les enfants appartiennent dès leur naissance entièrement au matrilignage, au clan de leur mère, et sont placés sous l’autorité de leur oncle maternel. Mais comme la résidence après mariage est virilocale, les enfants vivent avec leur père, sauf l’aîné des fils qui à la puberté ira résider auprès de son oncle maternel auquel il doit succéder auprès de sa sœur.

Dans ces trois sociétés de matrilignage ce qui est commun est que c’est la mère l’héritière des biens, chef de famille et qui garde le contrôle de l’éducation des enfants via son ou ses frères. Curieusement ces trois ethnies ne dépassent pas le chiffres de 60.000 membres qui confirmerait l’adage : pour vivre heureux vivons peu nombreux (Okay, j’invente) ; mais cela me fait penser aux phalanstères de Charles Fourier...

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Société de femmes de pouvoir, au manettes du pouvoir  : qui par certains cotés sont des sociétés matriarcales, mais où c’est l’homme qui est dominé.

- Il y a bien les femmes de Juchitan de Zaragoza au Mexique,[2] qui dans cette ville, les femmes sont chefs de famille. Elles contrôlent les richesses, représentent la communauté à l’extérieur et sont les seules à pouvoir se rendre au marché. Encore aujourd’hui, elles ont le contrôle de la vie économique. Le nom, la maison et même l’héritage passent par les femmes. Après le mariage, le mari quitte sa famille pour s’installer dans la maison de son épouse. Ce n’est donc pas vraiment une société matriarcale reposant sur l’entière égalité des sexes et sur la liberté sexuelle, cela ressemble plus à notre société mais inversée : le matriarcat dominant le patriarcat.

- De même chez les femmes Khasi en Inde, dans l’État du Meghalaya. C’est la plus jeune fille de la famille, la khaddu, qui deviendra la chef de famille, l’héritière, et la gardienne des traditions familiales. Enfant, elle est mise à part et dispensée des corvées domestiques. Ce statut privilégié s’accompagne de contraintes : la khaddu ne décide pas de son futur mais doit poursuivre la tradition familiale et reprendre les terres. Les hommes, eux, n’héritent de rien et en cas de divorce perdent tout. Chez les Khasi,[3] le mariage est monogame. On ne pratique pas le mariage arrangé ou la pratique de la dot, de plus, chacun est libre d'épouser celui qu'il souhaite. Les divorces et les remariages sont autorisés. Ces coutumes sont exceptionnelles comparées à celles très strictes dans le reste du pays de 1,2 milliard d’habitants. C’est comme une petite ile au milieu d’un océan d’interdits. Mais c'est aussi un endroit improbable où ce sont les hommes qui exigent la parité, et qui revendiquent de ne plus être discriminés.[4]

Sociétés des femmes seules

- Ou encore dans une moindre mesure les femmes de l’ile de Kihnu[5] en Estonie, Tandis que les hommes partaient pêcher plusieurs mois en mer, les femmes régissaient la vie communautaire à Kihnu, permettant de mettre en place un exemple de société matriarcale. Mais cette manière de vivre a tendance à disparaître à cause du tourisme et des jeunes qui partent sur le continent.

- On peut aussi nommer les femmes bretonnes, qui des siècles durant firent tourner les communautés, car les hommes étaient en mer, beaucoup n’en revenaient pas, et les épouses s’organisèrent afin d’élever leurs enfants seul et de faire marcher la ferme. Une petite anecdote lue dans un roman : les petasses de St Malo, qui étaient des veuves de marins et devenaient des femmes d’affaire en vendant les fournitures pour l’affrètement des vaisseaux à voile ; c’était un compliment d’être nommée « une sacré pétasse de st Malo ! »

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Dans nos sociétés dites « évoluées », on a adopté la démarche toute inverse. Le patriarcat est un système social dans lequel l'homme, en tant que père, ou fils ainé est dépositaire de l'autorité au sein de la famille ou plus largement, au sein du clan, et qui domine les femmes et peut les opprimer. La perpétuation de cette autorité est fondée sur la descendance par les mâles, la transmission du patronyme et la discrimination sexuelle. Ce qui instaura la loi salique, celle des males héritiers de la couronne, qui lorsque la lignée male s’éteignait amenait de grands troubles ; un exemple : lorsque les trois fils de Philippe le bel disparurent en moins de trente ans au 14ème siècle et ne laissèrent aucun descendant male, la couronne de France fut reprise par un oncle, sauf que Isabelle, la sœur de la fratrie était reine d’Angleterre et que son fils Edouard III était donc l’héritier direct de la couronne de France : résultat, la guerre de 100 ans. Aussi celle des fils ainés héritiers du titre et terres et avantages de la noblesse, comme en Espagne où sans le sous, les cadets allèrent se tailler des domaines en Amérique du sud d’où s’en suivirent l’extermination des indiens ; mais sans aller si loin, la même chose chez nos paysans à propos du partage des terres qui provoquèrent des haines cuites et recuites durant des générations. En comparaison, le matriarcat aurait comme avantage que les filles auraient moins de chance de disparaître à un jeune âge (guerre, prises de risques, maladies etc) et vivent plus âgées, et que les femmes en général par tempérament auraient plus le sens du compromis et de l’organisation.

Deux aspects importants d’une société matriarcale

1) La, une grande liberté de mœurs.

- Chez les Moso,[6] «  La nuit, les hommes se glissent dans le lit des femmes des maisons alentours. Les uns comme les autres se font un devoir de n’être ni jaloux, ni fidèles ; c’est d’ailleurs une disposition mal vécues chez les amants de ce peuple.  » - - Chez les Trobriandais, c’est jour de fête tous les jours ! Avant le mariage, la liberté sexuelle est très grande. Pendant le mariage, la liberté sexuelle est permise pendant certains jours de fête. Les petits enfants forment une « république des enfants », il vont jouer en groupe loin du village hors de la présence des adultes. Naturellement leurs jeux sont pour beaucoup centrés autour du sexe. Les enfants plus grands font de même et commencent à avoir de vraies relations sexuelles dès 6 à 8 ans, les parents parlent de cela avec bienveillance. Les adolescents ont à leur disposition des « maisons de célibataires » (bukumatula) où les couples, qui se font et se défont librement au fil du temps, dorment et font l’amour. Les adolescents multiplient les expériences sexuelles avant de se marier librement avec la personne qui leur convient le mieux, ils font aussi des « excursions amoureuses » (katuyausi) vers les villages voisins, ou rencontrent dans la forêt le groupe de l’autre sexe provenant de ce village et font la fête, les partenaires se choisissent et s’en vont faire l’amour dans les bois. A l’occasion de festivités particulières les habitants ont des rapports sexuels collectifs sur la place du village.[7]

2) Le partage des taches 

- Chez les Moso, les hommes et femmes sont considérés comme différents et doivent donc avoir un rôle spécifique dans la société. Le partage des tâches est sexué et réglé avec précision. Les femmes s'occupent des travaux domestiques (cuisine, ménage), de la collecte de bois pour les feux, et du tissage. Les hommes sont chargés des travaux plus physiques (labours, charpentes), la pêche, le bétail et la politique. Seuls les travaux d'agriculture (principale source d'alimentation des Muso) sont effectués conjointement... En lisant ça, les féministes vont se prendre une triple crise cardiaque... Désolé Mesdames.

- Chez les Trobriandais, encore une fois c’est le paradis sur terre.

« Les civilisations ont toujours eu à régler la question du travail pour tous. L'oisiveté étant mère de tous les vices et le travail étant le socle incontournable pour édifier son identité sociale, les peuples qui ont disposé de moyens ont occupé leurs populations dans de grands travaux, en général liés à leur culture religieuse ou comme chez les romains, à des travaux de conquête des pays voisins.

Sur les îles Trobriand, cette possibilité n'existait pas : pas assez de carrières de pierre, peu de bois utilisable pour la marine, étroitesse du territoire. La population était en somme condamnée à l'oisiveté et certainement au déclin. Pour combler cet handicap, il ne restait plus à la population que de s'occuper d'elle-même : les hommes des femmes, les adultes des enfants, etc. d'où l'importance des rites et fêtes pour organiser les intrigues amoureuses, les couples et les échanges entre familles et villages... »[8] Waouh, je pars demain matin !!!

Après avoir fait ces recherches, c’est à vous de voir... Quant à moi, j’en conclue qu’il serait meilleur que nous vivions dans une société matriarcale, car, sur un groupe humain pas trop nombreux, cela fonctionne ; Alors pourquoi ne pas essayer puisque le model patriarcal n’a apporté que guerre, misère... Modernisme et technologie. Boire ou conduire, faut-il choisir ?

Georges Zeter/aout 2018

Livre très intéressant : La vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie

1970 de Malinowski B.



22 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 14 août 2018 16:09

    Comme c’est drôle, je pensais, en lisant le titre, à nos sociétés « Balance ton Porc » et à leurs Bons Migrants.

    J’ai raté smiley


    • V_Parlier V_Parlier 16 août 2018 16:54

      @Olivier Perriet

      En tout cas quand je lis les points « 2 » et « 3 » je me dis que les femmes n’auraient n’auraient jamais supporté ça à l’inverse, dans une société patriarcale (sauf peut-être sous la charia).

      Il y a en revanche un passage où les hommes vont fricoter « aux alentours » dans ces sociétés « merveilleuses ». Pourtant dans nos sociétés soi disant patriarcales je n’ai jamais vu de voisines sonner à ma porte pour la bagatelle avant de revenir s’occuper de leurs neveux et nièces chez leur beau père. Mince... serions nous trop mous du genou question patriarcat ? smiley

    • Paul Leleu 17 août 2018 19:43

      @V_Parlier


      il est possible que ces « études » sur les sociétés matriarcales passent sous silence certaines réalités. Je crois que le but n’est pas d’être rigoureux, mais de nous vendre un truc dans le vent, supposément féministe. 

      quant à la fable de la partouze généralisée... déjà faut avoir fait des partouzes pour savoir que c’est pas une réussite à tous les coups... Quoi qu’en pensent les idéologues, la sexualité ne peut pas se conjuguer sans cesse avec plus de médiocrité. Hors, la sexualité collective tend naturellement (sauf exceptions) à la médiocratie. En l’absence de « normes extérieures », le groupe menacé d’anomie cherche instinctivement l’hyper-centre, pour s’équilibrer. (on le voit dans tous les domaines où on abolit les normes). L’originalité devient un problème. L’hyper-milieu devient la nouvelle tyranie qui opprime l’individu. 

      Le problème, c’est que le désir nait de l’exaltation, du dépassement, de la transgression. A un moment la partouze peut être cette transgression, mais ensuite, le groupe peut devenir un joug. L’individu a besoin de spécifier son caractère, et à ce moment, le constant rappel à l’hyper-centre, l’hyper-norme, devient un blocage qui retient en arrière. Cette liberté contient donc ses propres limites (comme toute liberté). 

      Par ailleurs, ces sociétés étudiées sont forcément hyper collectives. Hors, nos sociétés industrielles de consommation sont structurellement individualistes et narcissiques. Je vois mal les citoyens qui tolèrent à peine de s’engager pour une copropriété ou une association de pétanque, s’investir dans l’éducation des enfants du village mondial smiley 

      Les règles de vie sont le fruit de millénaires d’expérience humaine. Il y a des diversités, des disparités. Mais il y a aussi des limites. Par ailleurs, ce schéma repose sur l’idée que le sexe dans sa norme « amour libre hippie » est la seule préoccupation d’homo sapiens. On sait que c’est faux. Les sexualités sont hyper diverses. Et les hippies petits-bourgeois ont tendance à croire que « baiser la jolie voisine de palier » est le seul fantasme ou tabou sexuel humain : cela reflète surtout la pauvreté de leurs fantasmes et leur manque d’imagination. 

      Bon... un trait d’humour encore : j’imagine le mec du village qui est obligé d’aller se taper une vieille bossue ou la donzelle qui doit se faire sauter par un vieux laideron... vive la liberté ? 


  • generalchanzy generalchanzy 14 août 2018 16:34
    Sujet qui n’intéresse que les machos et les féministes.
    Dire que les hommes n’apportent que ruines et désolation, c’est un peu léger comme raisonnement.
    Comme de dire qu’avec les femmes, ce serait la paix et la prospérité.

    A l’opposé du pour ou contre, homme ou femme, droite ou gauche permanent qui épuise tout le monde, essayons de vivre ensemble.
    Ce sera déjà un progrès.

    • Le421... Refuznik !! Le421 15 août 2018 10:44

      @generalchanzy

      Je vous rejoint.
      Con, au féminin, ça donne conne.
      Et les deux existent.

      Et pourtant.
      Un con, c’est finalement toujours féminin.
      Bon... Je me casse !!  smiley


    • V_Parlier V_Parlier 16 août 2018 11:44

      @generalchanzy
      Mais justement, les « rebâtisseurs » de sociétés clés en main sont toujours en faveur de la stimulation des guerres civiles ou de leur version plus larvée : Le malaise social qui permet la destruction de l’ordre établi très vilain. Donc contrairement à ce qu’ils disent parfois ils ne sont pas pour le « vivre ensemble » (tant que ça ne concerne pas l’importation massive de fémi... euh non, de gars plutôt incompatibles avec le délire, parce-que ça sert peut-être finalement de faire-valoir, tout ça)...).


    • V_Parlier V_Parlier 16 août 2018 17:03

      @V_Parlier
      (Pas compatibles ? Finalement je me le demande quand je lis ceci : "Chez les Moso, la nuit, les hommes se glissent dans le lit des femmes des maisons alentours. Les uns comme les autres se font un devoir de n’être ni jaloux, ni fidèles" -> On ne parle donc pas ici de consentement féminin, donc finalement ça colle parfaitement puisque c’est une légalisation du viol. Mignon la société matriarcale, compatible à la fois avec les pratiques des conquérants et le sociétal hollando-macroniste. Ils en ont rêvé, les Moso l’ont fait !)


  • Étirév 14 août 2018 16:37

    Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée.... d’abord, jusqu’au débordement des passions de l’homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
    Dans tous les hommes, à moins qu’ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l’âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
    Si tous les enfants étaient élevés dans la Vérité, il n’y aurait pas d’homme méchant.
    En effet, la Maternité occupe une place immense dans les anciennes traditions. La glorification de la Mère est restée dans toutes les religions issues de la Théogonie primitive.
    En effet, de toute la Terre, le régime féminin a précédé le régime masculin et il a dû avoir une longue durée de prospérité et de paix, puisque, au moment où commence l’histoire, c’est-à-dire le règne de l’homme, les nations ont une langue bien formée, l’écriture, et des institutions sociales qui serviront de base à l’organisation future des sociétés.
    Aussi, dans l’âge primitif de l’humanité, cette suprématie féminine avait trois formes, donc trois aspects.
    Elle était religieuse (Théocratie) et représentée par la Déesse.
    Elle était familiale (matriarcat) et représentée par la Mère.
    Elle était sociale (gynécocratie) et représentée par la Maîtresse (Reine ou Déesse-Mère) (Içwara chez les Hindous et qui donnera le nom Israël).
    La Théocratie dura ce que dura la gynécocratie, puisque ce régime, c’est le règne de la direction morale exercée par la Femme divine. Plus tard les hommes en firent une parodie ridicule.
    C’est la Femme qui élève l’homme et le mène à la Vérité et à la beauté morale ; c’est la Mère qui le fait à son image, c’est la Déesse terrestre vivante qui lui enseigne la première la langue divine. C’est Elle qui a en main le gouvernement des sociétés, Elle qui les guide dans leur marche évolutive, en attendant que vienne la révolte de l’homme contre Elle.
    La Théocratie féminine, c’est le gouvernement légitime ; il occupe une place immense dans l’histoire.
    Jusqu’au 10ème siècle avant notre ère, la Femme a régné et fait régner la Vérité. Son verbe, c’est cette voix des temps primitifs entendue par les premiers poètes qu’elle inspirait.
    La légende d’une époque de bonheur dans un Eden est répandue partout.
    « Dans la vocation initiative de la Femme, dit Bachofen, la gynécocratie trouve sa profonde expression. La Justice, la Vérité, toutes les grandes vertus humaines sont d’origine féminine.
    « Le principe religieux de la gynécocratie nous montre le droit maternel dans sa forme la plus digne et nous fait voir toute la grandeur de cette antiquité. Les hauts et les bas de l’histoire découlent directement de cette source divine. Sans elle nous ne comprendrions aucune page de la vie antique, la vie primitive surtout serait un mystère impénétrable  ».
    Il est bien entendu que la Religion dont Bachofen parle ainsi, c’est la Religion naturelle, la Théogonie, et que la déchéance sociale est venue des religions surnaturelles.
    L’antique gynécocratie est le fonds du monde, ce roc des sociétés. Ecoutez Bachofen ; il vous dira :
    « L’humanité doit à la Femme sa primitive élévation, ses premiers progrès, son existence réglée et surtout sa première éducation religieuse et morale, elle doit à la Femme les jouissances d’un ordre supérieur. Toute la première civilisation est son œuvre propre. C’est à elle qu’on doit la première connaissance des forces naturelles. Vue ainsi, la gynécocratie est la période éducative de l’humanité en même temps que la réalisation des lois de la Nature, qui s’appliquent aussi bien au bien de l’individu qu’à celui de l’espèce  ».
    Les poètes exaltent leurs sentiments d’égalité et de fraternité. C’est particulièrement chez les gynécocrates que l’on réprime sévèrement le mal fait à son prochain, même fait aux animaux.
    Les signes de la plus belle, de la plus grande humanité distinguent la civilisation des mondes gynécocratiques et lui font une physionomie où se reflètent toutes les grâces, tous les bienfaits que la maternité porte en elle-même. C’est le bonheur : avec sa disparition la paix s’envola de la terre. On peut dire que l’époque gynécocratique fut la Poésie de l’histoire, par sa grandeur héroïque, par la beauté sublime qu’elle donna aux femmes, par le développement des idées de courage, de valeur, par les sentiments chevaleresques qu’elle inculqua aux hommes, par l’importance qu’elle donna à l’amour féminin, par la discipline et la chasteté qu’elle imposa à l’adolescent.
    On peut se demander où sont ces héros sans peur et sans reproche, fidèles serviteurs de la Féminité ! « Tous les peuples guerriers obéissaient à la Femme  », dit Aristote.
    Braver les dangers, chercher les aventures, servir la beauté, telles étaient et seront toujours les vertus d’une jeunesse forte et virile.
    « O poésie de ces temps passés ! Vous avez disparu avec les siècles de gynécocratie, avec les émotions généreuses, inaccessibles aux poètes de nos jours, civilisés mais énervés. »
    Livres de Femmes, Livres de Vérités


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 août 2018 17:18

    Partir du principe que l’un doit dominer sur l’autre est déjà une mauvaise introduction. Pour un patriarcat incarné par la femme et le féminin intégré par l’homme. Les Celtes y étaient parvenus.


    • popov 15 août 2018 13:48

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

       
      Je vous plusse pour les deux premières phrases. 
       
      Pour la troisième, vous avez des références ?

  • Francis, agnotologue JL 15 août 2018 08:51
    ’’la paternité des enfants est exercée par leur oncle maternel.’’
     
     C’est un vice de construction rédhibitoire.

  • Macondo Macondo 15 août 2018 09:10
    Bonjour. Merci pour ce bel article. Sur le sujet, une intervention de M. Godelier (14’20) ...


  • Francis Lon 15 août 2018 14:10

    A la lanterne, traitre !


    (réalisation d’une signature euristique et fichage pour identification et prise en charge ultérieure)

    • George L. ZETER George L. ZETER 15 août 2018 14:15

      @Francis Lon
      à la lanterne ? chiche, macron est à brégancon, alors, la lanterne est inoccupée ; je n’ai jamais prouté dans des draps de président (et 1ere dame !)


    • JC_Lavau JC_Lavau 15 août 2018 15:56

      @JC_Lavau. Du reste m’Amie m’a jeté à la figure : « Oh toi ! Tu as des problèmes avec l’autoritarisme féminin ! ».


      Elle n’était pas indignée que je sois contre tout autoritarisme, ça elle s’en foutait bien. Ce qui l’indignait est que je sois peu réceptif à l’autoritarisme féminin.

  • Morologue 19 août 2018 10:13

    Vous avez oublié ce lien, en fin d’article, sur le Matriarcat : https://fr.wikipedia.org/wiki/Matriarcat


    • Morologue 19 août 2018 10:14

      Bref, vous idéalisez (CQFD). La source « matricienne », par ailleurs, est largement fallacieuse, etc.


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