lundi 11 septembre 2017 - par siatom

Parlez-lui des Français, s’il en reste

Macron et son meilleur ennemi Mélenchon semblent s’accorder au moins sur un point, celui d’une saine détestation des médias, ce qu’illustre à merveille chez le premier cette citation extraite des mémoires d’Alexandre Dumas « Il y a des services si grands qu'on ne peut les payer que par l'ingratitude », et assure au second le titre de pourfendeur en chef de la ‘’médiacratie’’ dont il semble avoir dépossédé Marine Le Pen.  

Cela n’empêche pas nos trois acerbes contempteurs du monde médiatique de s’y vautrer complaisamment quand ils le jugent utile. Les deux derniers nommés ont des circonstances atténuantes, ils n’ont jamais bénéficié, comme le premier, plus Narcisse que Jupiter, de cette béatitude extatique dans laquelle se sont roulés avec délectation bon nombre de journalistes.

Et pourtant, durant cette campagne électorale, telle la Castafiore, notre sémillant candidat riait de se voir si beau dans le miroir que lui tendaient la presse et les nombreuses caméras des chaines de télévision. Son petit couple romantique et attendrissant s’affichait comme une version moderne et iconoclaste des célèbres amoureux de Peynet sur les couvertures de Paris-Match.

Hélas, comme le dit la chanson, les histoires d’amour finissent mal en général, la presse, versatile, commençait à s’ennuyer dans les bras d’Emmanuel dont la côte de popularité en berne, obligea les éditorialistes lèche-bottes à revoir leurs copies sauf l’excellent Bruno-Roger Petit thuriféraire ardent de la macronie qui en est devenu le griot officiel au grand dam de son collègue de Challenges Maurice Szafran, tout aussi méritant flagorneur.

Le divorce est désormais consommé, « les journalistes ont un problème. Ils s'intéressent trop à eux-mêmes et pas assez au pays. Parlez-moi des Français ! », a-t-il déclaré, voilà donc ces misérables pisse-copies assimilés à ces gens qui ne sont rien et qui errent hagards dans les gares, ou encore à « ces fainéants, ces cyniques, ces extrêmes » auxquels du haut son Olympe élyséen notre apprenti jupitérien adresse une de ces sorties dont il devient coutumier en les avertissant qu’il n’entend pas leur céder.

Alors qu’au moment de son élection il avait été acclamé comme la nouvelle star mondiale de la politique par la presse étrangère, nous apprenons avec tristesse que le New York Times qui avait salué la victoire de frère Emmanuel en termes laudatifs, laisse publier en bonne place sur son site une tribune de blog signée par un universitaire Chris Bickerton qui lui taille un costard sur mesure d’excellente facture à en faire pâlir d’envie Fillon.

Pour cet intellectuel jaloux qui ne se remet pas de vivre dans un pays dont le chef d’état arbore une banane jaune poussin du plus bel effet, ni la personnalité, ni la gouvernance de Macron ne trouvent grâce à ses yeux, il lui prédit une présidence ratée.

Ce n’est pas cela qui entamera la détermination du lider maximo de la République en Marche qui ne voue pas une grande tendresse non plus à l'égard des intellectuels qui s’épanchent à longueur de colonnes et qui sont « Des esprits tristes englués dans l'invective permanente ».

C’est entendu, il veut qu’on lui parle des Français mais lesquels, il faut sans doute opérer un tri sélectif, séparer le bon grain de l’ivraie, exclure d’emblée les catégories citées plus haut en y ajoutant sans doute les alcoolo-dépendants, les tabagiques invétérés du bassin minier évoqués lors d’une visite dans le nord, les analphabètes du centre-Bretagne qui donnent tant de soucis à son ami Ferrand, les Insoumis, Sens Commun, les Patriotes, etc.

La liste est évolutive et pourra être complétée au gré de nouvelles ‘’macroneries’’ .

 



21 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 11 septembre 2017 09:50

    Bonjour,
    à propos des bénêts rouges, dont la nostalgie vous va à ravir, j’ai remarqué en lisant les cartes des résultats électoraux, que la Bretagne, après avoir voté Ségolène et Hollande, s’était portée en masse sur notre nouveau Jupiter, l’homme que l’on adore détester.

    Un commentaire ?


    • siatom siatom 11 septembre 2017 10:07


      Bonjour,

      Un commentaire ?

      Non un constat qui m’est inspiré par la chanson de Maxime Le Forestier  :

      Être né quelque part, pour celui qui est né
      C’est toujours un hasard

      Devrais-je pour vous être agréable me sentir solidaire de ces nombreux bretons qui votent en masse depuis des dizaine d’années pour le PS d’abord puis depuis le printemps se sont mis en marche avec Macron ? C’est une vision assez ethnique et simpliste à la fois.

      Mais je ne voudrais pas vous mettre en colère , la photo qui accompagne votre profil n’incite pas à la controverse.


    • vesjem vesjem 11 septembre 2017 17:48

      @Olivier Perriet
      pas de confusion , olive, les « benêts » t’emmerdent, et ils ont eu assez de couilles pour défendre leur boulot, chose dont tu n’as sans doute pas à te soucier


    • siatom siatom 11 septembre 2017 19:00

      @vesjem

      Je crois qu’on peut dire d’Olivier Perriet qu’il à la tête près du benêt . Quant à ses génitoires je ne me prononcerais pas.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 22:43

      @Sharpshooter - Snoopy86

      Pour être juste envers l’opportuniste Vincent c’est sa photo mais après l’agression. En tout cas quand on ne s’y attend pas, c’est très traumatisant..


  • V_Parlier V_Parlier 11 septembre 2017 10:32

    Sincèrement je suis très satisfait de cette « ingratitude » de Macron. On ne sait d’ailleurs qui a commencé : Les médias qui, après avoir fait gonflé sa côte, l’ont fait redescendre à coups de « elle commence à redescendre » ? Ou Macron lui-même qui jette ce dont il n’a plus besoin ? Ou un peu des deux...

    Après tout peu importe. L’essentiel est : Que croyaient donc les gens en votant pour lui ? Qu’était-il sensé faire de si inattendu par rapport à son vague « programme » et qui serait manifestement bafoué aujourd’hui ? Je vais finir par me dire que les vraies raison de la discorde médiatico-politique nous sont encore inconnues.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 10:44

      @V_Parlier

      Ce serait donc selon vous une illustration du fameux paradoxe de l’oeuf et la poule . Qui a commencè le 1er ?

      J’aurais tendance à dire néanmoins la presse avec une infime avance car la brosse à reluire lasse les lecteurs et n’est pas de nature à ’’booster’’ les tirages mais il ne serait pas injuste de ne pas les départager et de les classer ex-aequo.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 15:15

      @sloop

      Comparer Macron à Tsipras c’est osé et vous allez faire de la peine aux Insoumis , sans compter qu’une de leurs anciennes idoles grecques Varoufakis a soutenu Macron.

      Ils ne sont pus enclins, Mélenchon le premier, à aller se faire voir chez les grecs.


    • Alren Alren 11 septembre 2017 16:46

      @siatom

      Devant l’insondable impopularité de Macron et désireux de garder encore quelques lecteurs, les merdias ont cessé d’être les larbins inconditionnels de ce Micron. Et celui-ci, baudruche vaniteuse, ne l’admet pas.

      En revanche ces mêmes merdias ont combattu, combattent et combattront la France Insoumise à travers Mélenchon. La haine de ceux-ci pour huit millions de Français qui ont voté JLM est réelle, pas imaginaire et paranoïaque. Et il est normal que nous les considérions pour ce qu’ils sont : nos ennemis.
      Sachant que les vrais journalistes d’investigation ne sont pas embauchés par ces Libération, Le Monde, L’Obs, Le Point, Le Figaro etc. qui sélectionnent les roquets dociles « sur profil » et sont parfaitement méprisables en effet.

      Décidément, nous dérangeons ! Hier on mettait JLM dans le même sac que Le Pen aujourd’hui vous associez le Jaurès du XXIe siècle à ce petit bonhomme de Micron !!!


    • Croa Croa 11 septembre 2017 18:43

      À V_Parlier, « L’essentiel est : Que croyaient donc les gens en votant pour lui ? »
      .
      Les beaufs qui ont voté Macron y ont vu ce qu’ils voulaient bien y voir et surtout un vide rassurant. Ce sont les conservateurs les plus frileux qui ont voté pour ce candidat « Printemps », facilement oublieux du fait qu’une société qui n’évolue pas ça n’existe pas et que celui qui ne dit pas quelles sont ses intentions est forcément le plus dangereux de tous.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 19:03

      @sloop

      Vous avez parfaitement compris mais comme le sujet de mon billet était essentiellement focalisé sur notre vénéré président, je ne me suis pas étendu( si j’ose m’exprimer ainsi) sur les autres.caméléons.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 19:20

      @Alren

       vous associez le Jaurès du XXIe siècle à ce petit bonhomme de Micron !!!

      Jaures dites vous ?
       C’est une comparaison audacieuse !

      Bien que je ne partage pas votre enthousiasme pour le Mitterrandolâtre Jean Luc ce qui lui fait un curieux point commun avec Bruno Roger Petit, je ne lui souhaite pas le même destin tragique.

      Je parle deu destin de Jaures bien entendu et non de celui du riquiqui BRP. .


    • Alren Alren 12 septembre 2017 13:21

      @siatom

       Mélenchon comme Jaurès, comme Victor Hugo, comme Robespierre avant lui, est allé politiquement, avec l’expérience de la vie, vers la « gauche ».

      Reprocheriez-vous à Victor Hugo d’avoir été légitimiste dans sa prime jeunesse, puis bonapartiste, puis républicain et après son retour d’exil, socialiste non marxiste mais humaniste ?

      Reprocheriez-vous à Robespierre d’avoir été royaliste puis républicain puis, ce qui a déclenché le complot aboutissant à son assassinat par une condamnation à mort sans fondement, partisan d’une deuxième révolution du peuple contre les accapareurs et les spéculateurs ? 

      Jaurès avant d’être la grande figure du socialisme humaniste français que tout le monde essaie d’annexer à droite, du PS à Sarkozy (en attendant Micron ?), était plutôt une républicain libéral.

      Je préfère la démarche intellectuelle de ces hommes-là à celle de ceux qui ont fait le chemin inverse comme un Clémenceau ou plus près de nous des ces misérables façon Cohn Bendit.

      La fidélité de JLM au souvenir de Mitterrand, alors que celui-ci n’est pas particulièrement considéré parmi les militants de la France Insoumise, prouve une chose sur sa personnalité : il est sincère et ne tourne pas comme la girouette avec le vent, à l’image de beaucoup d’autres.


    • siatom siatom 12 septembre 2017 13:55

      @Alren

      Après votre panégyrique sur Mélenchon qui aurait pris à vous en croire, après l’épisode Mitterrand et Ps un virage vers la gauche même si vous oubliez curieusement ses 4 ans passées à l’OCI (72 à 76) ce fameux mouvement lambertiste comment voudriez vous que je reproche à Robespierre, l’un de ses héros d’être allé vers la gauche .

      J’espère que vous ne m’en voudrez pas de ne pas partager votre exaltation révolutionnaire pour Maximilien et Jean Luc.


  • Trelawney 11 septembre 2017 10:34

    Lors des dernières élections, les médias on couvert Macron de louange, car l’égocentrisme des journalistes leur laissait croire qu’ils allaient non pas être témoin de l’histoire, mais créer l’histoire. Macron a bénéficié de cette aide médiatique et a uniquement été élu pour cela.Une fois élu Macron a considéré les journalistes avec une distance et un dédain qui sous entend que jamais les journalistes ne feront l’histoire et qu’ils seront toujours en dehors de cette histoire. Ces journalistes l’ont compris et lui en veulent pour cela.


    Macron est froid, arrogant et sans pitié. Il avance et tels un financier qu’il a toujours été, terminera son quinquennat en améliorant la situation financière (mais pas économique) de la France. Il fera cela au pris de nombreuses victimes sociales qui pour le compte seront les vrais martyrs de cette histoire tragique.

    • siatom siatom 11 septembre 2017 10:52

      @Trelawney

      Macron est froid, arrogant et sans pitié.

      Vous allez vous faire tancer par le sieur Olivier Perriet qui n’apprécie guère que l’on s’en prenne à notre fringant président . Reprenez vous !


  • Blé 11 septembre 2017 13:02

    Macron veut que les journalistes lui parlent des français. C’est un triste sire, il a été élu et ne connait pas (ou ne veut pas connaître) les français qui entretiennent depuis pas mal d’années des gens comme lui. Combien a t-il rapporté au pays depuis qu’il est en âge de travailler ?

    Le 12 . 09 . 2017 . les français vont parler aux élites politiques (dont Macron) et médiatiques (ceux qui lui ont cirés ses chaussures pendant des mois) à leur façon.


  • scorpion scorpion 11 septembre 2017 14:51

    A les « En marche » si ils pouvaient continuer de marcher sans s’arrêter afin qu’on ne les voit plus et qu’ils disparaissent, quel bonheur ! Comme il est jouissif de voir un tas d’imbéciles s’apercevoir qu’ils sont cocus en pleine nuit de noce.


    • siatom siatom 11 septembre 2017 15:07

      @scorpion

      Je comrends votre souhait mais vous connaissez la comptine : 1 km à pied ça use, ça use ...

      En outre, ils n’ont pas la condition physique de Diniz. Alors il faut craindre qu’ils ne fassent une longue pause jusqu’en 2022.


  • Ciriaco Ciriaco 12 septembre 2017 01:11

    Et dire que Mr Macron ne sait pas encore que les medias sont des entreprises ^^


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