vendredi 22 février 2019 - par Abdelkarim Chankou

Pénurie d’informaticiens en France : La chasse aux compétences maghrébines tourne au braconnage

Les employeurs concernés se tournent vers les marchés émetteurs de cadres francophones à faibles salaires pour combler leurs trous. Le Maroc qui a lancé il y a plus de 10 ans un ambitieux programme de formation sur 5 ans de 10.000 ingénieurs et visé par la France et par la Belgique aussi. Pour les mêmes raisons, la Tunisie est également en ligne de mire.

Pénurie d'informaticiens en France : La chasse aux compétences maghrébines tourne au braconnage

Face à la pénurie en ingénieurs informaticiens la France et la Belgique se tournent vers le Maroc et la Tunisie pour faire le plein de profils recherchés à un moment où ces pays qui les ont formés à coups de milliards en ont le plus besoin pour réussir leurs transitions numériques. Explications. « Développeurs, spécialistes de la cybersécurité ou de l’analyse des données récoltées sur Internet… Ces profils, trop rares, sont devenus les rois du marché du travail. » relève La Croix du 8 février 2018 qui titre « La France en panne d’informaticiens ». Mais il n’y pas que la pénurie des ingénieurs informaticiens et des systèmes qui menace les entreprises françaises du secteur. Deux autres facteurs s’ajoutent à la pression de plus en plus forte qui s’exerce sur ces entreprises : La gourmandise salariale des cadres locaux et la promesse électorale d’Emmanuel Macron de l’instauration d’un système Bonus-Malus sur les « CDD abusifs ». Un système rejeté en bloc par le patronat. En novembre 2018, « au tout début de la négociation sur l'assurance chômage, Geoffroy Roux de Bézieux , le patron du Medef, avait assuré qu'un tel système allait +détruire des CDD et des emplois intérimaires sans pour autant créer de CDI+. » Le dispositif Bonus-Malus macronien « consiste à moduler les cotisations chômage de l'employeur en fonction du taux de rupture de contrats de travail. L'idée est de faire varier la cotisation patronale à l'assurance chômage, actuellement de 4,05%, en fonction du taux de rupture de contrats donnant lieu à inscription à Pôle emploi, promesse présidentielle soutenue par les syndicats. » Résultat : les employeurs concernés se tournent vers les marchés émetteurs de cadres francophones à faibles salaires pour combler leurs trous. Le Maroc qui a lancé il y a plus de 10 ans un ambitieux programme de formation sur 5 ans de 10.000 ingénieurs et visé par la France et par la Belgique aussi. Pour les mêmes raisons, la Tunisie est également en ligne de mire. En plus du bas salaire, de la compétence, de la disponibilité et de la mobilité, l’embauche des cadres maghrébins offre un autre avantage et non des moindres : l’acceptation d’un CDD même de très courte durée. En effet « moins de la moitié des entreprises (45%) ayant recouru à une embauche en CDD évoquent la réglementation liée au CDI pour justifier le fait qu'elles n'ont pas recruté sous ce type de contrat. C'est surtout le fait que les besoins des entreprises sont limités dans le temps qui justifie le recours au CDD », selon une étude du ministère français du Travail. Un phénomène inquiétant qui va crescendo. Il faut savoir qu’ « en quinze ans, de 2003 à 2017, les contrats de moins de 31 jours par trimestre sont passés de 6 millions à près de 18 millions. La plupart sont souvent d'une durée inférieure à une semaine. Si, en volume, le CDI reste la norme du marché du travail - environ 85% des actifs ont un contrat à durée indéterminée - le flux des embauches témoigne d'un recours accru aux contrats de très courte durée. » écrit Tiphaine Thuillier dans l’Express L’Entreprise du 9 Janvier 2019. Pour justifier leur recours au CDD, les entreprises en question s’appuient sur un alinéa de l’article L1242-2 (Modifié par la Loi n°2015-990 du 6 août 2015 - art. 63) du code de Travail. Cet alinéa N°2 parle de la possibilité du recours au CDD en cas d’un « Accroissement temporaire de l'activité de l'entreprise. » Une éventualité assez extensible et élastique, que l’on peut tourner dans tous les sens. Pour chasser au Maroc et en Tunisie, les patrons demandeurs de profils rares sous-traitent à des courtiers tels que Sintegra consulting , un cabinet de recrutement crée par un Franco-tunisien. « Ils sont des dizaines de jeunes étudiants marocains en informatique de niveau Bac+5 ou Bac+3 à arriver à Paris pour des stages à 800 euros », révèle au Canard Libéré un militant associatif résidant à Paris. Et d’ajouter : « Nombre d’entre eux demandent à leurs parents au Maroc de leur envoyer de l’argent pour boucler leurs fins de mois. Certains finissent par trouver un job stable et bien rémunéré après avoir un peu bourlingué mais ce sont des cas rares. ». « Dans le cadre du Plan Formation Emploi (PFE), dispositif mis en place en France par la Formation professionnelle, les entreprises inscrites à ce programme offrent périodiquement par voie d’affichage public des opportunités de stages de pré-embauche avec possibilité de CDI à la fin du stage. Le candidat doit être un étudiant supposé obtenir son diplôme à la fin de l'année scolaire. »

SALE AFFAIRE

Pour ce qui est de la Belgique, note le Canard Libéré, la chasse se fait directement par l’Etat sans passer par des intermédiaires privés. Via l'office flamand de la formation et de l'emploi (VDAB). Selon les médias flamands, l’Anapec (l’équivalent marocain du Pôle Emploi français) « a été approchée pour sélectionner les profils demandés qui bénéficieront ensuite d'un contrat de travail d'un an en Belgique avant de se voir proposer un contrat stable. Le premier contingent de ces futurs migrants devrait se rendre en Belgique au milieu de l’année 2019. » Une hémorragie d’informaticiens qui signe l’échec du Plan Maroc digital 2020 lancé le gouvernement marocain et qui ambitionne de porter à l’horizon 2020 le nombre de professionnels du numérique formés chaque année au Maroc à 30.000 personnes. Echec car le Maroc ne parvient pas à retenir ses compétences dont la formation a coûté une fortune au contribuable. Mais parfois les choses prennent une tournure inédite pour ne pas dire très grave. Une boite internationale spécialisée dans la transformation digitale, active dans l’offshoring à Casablanca et qui de ce fait bénéficie des mesures incitatives dont l’Impôt sur le revenu plafonné à 20% et le remboursement par l’Etat des frais de formation, au lieu de contribuer au développement numérique du pays d’accueil, fait fuir à l’étranger la crème des informaticiens du pays contre d’alléchants avantages financiers ! Il s’agit d’Atos, géant international de transformation digitale, 100.000 collaborateurs dans le monde, qui s’intéresse ainsi aux compétences marocaines. La société avait annoncé sur Internet qu’elle recevait le 16 février dernier à Casablanca, les candidats qui pourraient être intéressés par des missions en France. Les contrats sont en CDI ! Oui je dis bien CDI. Mais « le hic, c'est qu'Atos est installée à Casablanca, dans une activité d'offshoring, et bénéficie de mesures incitatives de l'Etat marocain. » commente le site Médias24. Lequel e-journal casablancais ajoute que « L’annonce indique que 200 postes sont à pourvoir et qu’il s’agit "d’opportunités de longue durée". Une réintégration au sein des équipes marocaines d’Atos est possible sur simple demande, ajoute le texte. » ! Le pire dans tout ça ? Aucune réaction de Moulay Hafid Elalamy « le serial businessman » qui fait office du ministre marocain du Commerce, de l’Industrie et de l’Economie numérique (impliqué personnellement dans le secteur des centres d’appels) sur cette sale affaire abondamment commentée dans les milieux marocains du Digital. Côté officiel, motus bouche cousue sauf la sortie de la représentante de l’un des secteurs qui est directement impacté par cette grande opération d’évasion digitale, en l’occurrence Mme Saloua Karkri-Belkziz présidente de la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring ( Apebi ? ). Contactée par le site Médias24 , elle « trouve cette annonce scandaleuse de la part d’une entreprise qui a reçu pas mal d’incitations et développé ses activités au Maroc. L’objectif était de créer des emplois ici ». A moins d’une semaine du rendez-vous du 16 février, Atos fait marche arrière et annule son opération de recrutement. Dans un communiqué de presse, la société a expliqué son revirement par le fait que cette opération est « opposée à sa stratégie ».

Abandon définitif ou recul pour mieux sauter ?

Question à un clic.

http://chankou.over-blog.com/2019/02/penurie-d-informaticiens-en-france-la-chasse-aux-competences-maghrebines-tourne-au-braconnage.html

 



43 réactions


  • foufouille foufouille 22 février 2019 15:54

    " « Ils sont des dizaines de jeunes étudiants marocains en informatique de niveau Bac+5 ou Bac+3 à arriver à Paris pour des stages à 800 euros » pour info, un stage de 1 mois n’est pas payé du tout, ensuit il est de 400€ pour un français. on va donc vachement croire que ton petit nombre de super informaticien muslim est recherché. surtout vu les salaires de ton pays qui sont plus rentable en délocalisation ........


    • tripaillon 22 février 2019 22:58

      @foufouille Quand on connaît pas un domaine, généralement, on en parle pas ou sinon on se documente un petit peu avant... Pour évoluer dans le milieu de l’informatique, ce que décrit l’auteur ici, je le vois au jour le jour même si je n’ai pas de vision globale sur le marché pour assurer que c’est fait de manière industrielle. Cependant il y a de plus en plus d’informaticiens maghrébins importés et payer 30 à 40% en dessous des prix du marché. Pour ce qui est de la compétence, généralement ils sont testés avant de venir puisque la plupart des grosses ssii françaises font du nearshore au Maroc et en Tunisie...


    • foufouille foufouille 23 février 2019 07:29

      @tripaillon

      oui il doit en avoir beaucoup qui vont rester avec moins que le smic et qui seront compétent. tu vas vivre avec 800€ quelques années pour voir. vu le smic dans ces pays, pour payer ordi et logiciel, ce sont des fils de riches qui ne voudront pas de tes 800€.


    • V_Parlier V_Parlier 23 février 2019 19:18

      @foufouille
      Pas faux mais la ou je travaille je connais le truc pour ce qui est des maghrebins embauches en France dans « l’informatique » (comprendre par la : Des taches ou certaines competences informatiques sont necessaires). La France ne manque pas d’informaticiens, contrairement a ce que pretend le titre trompeur. Mais les grosses boites qui ont encore un peu de R&D en France (pour superviser en realite les ressources delocalisees) ne peuvent pas absolument tout delocaliser. Il y a certaines activites de test et de validation qui doivent etre faites sur pace. Alors, comme on ne veut surtout pas re-embaucher, on cherche non seulement des PRESTATAIRES (des techniciens ou ingenieurs en location sans engagement) mais surtout des prestataires PAS CHERS, en dessous du prix du marche local mais quand meme sur place. On comprend donc facilement tout le reste ! Dans la boite ou je travaille is ont donc fait le plein avec tout un etage de prestataires du Maghreb... Pour notre bien, assurement...


    • Yukimuras 25 février 2019 18:09

      @foufouille
      Il est de 400€ minimum. Rien n’empêche ensuite aux entreprises de donner plus. C’est le cas dans les grosses boîtes. Dans la mienne, ils sont à 1 000€.


    • Yukimuras 25 février 2019 18:11

      @tripaillon
      De même, chez Accenture par exemple, la majorité des nouveaux entrants sont maghrébins.


    • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 26 février 2019 22:16

      @Yukimuras
      le plus souvent c’est 800€, les boites en mal de CA exploitent la loi française qui permet de prendre des étudiants étrangers Hors UE pour stage entreprise (dit perfectionnement) mais ces stagiaires ne retournent pas au pays


    • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 6 mars 2019 00:35

      @foufouille
      L’Apebi et l’Anapec ont récemment signé une convention pour faire face à la rareté des profils IT au Maroc. Deux solutions retenues : recruter des étrangers et former plus de compétences marocaines !
      https://www.medias24.com/rarete-informaticiens-apebi-anapec-se-mobilisent-625.html


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 22 février 2019 19:04

    Depuis le temps ou j’affirme que nous avons de branques en politiques !

    et bravo pour la politique visionnaire du Maroc et de la Tunisie.

    @+P@py


  • sexaremot 22 février 2019 19:11

    Bonjour,

    ARTICLE MENSONGER !

    Je suis du métier et je suis coincé a mon poste a la con payé 1.400€ depuis trois ans alors que j’en vaux 2.200, et que j’en voudrais bien 3.0000.

    J’envoie entre 100 et 300 cv par campagne, 3 a 4 fois par an. Taux de réponse .... en dessous du %, taut de réussite, d’entretien, de phase deux du recrutement, zéro.

    Il y a deux fois trop d’informaticien niveau tec, et trois fois trop niveau ingé. Si on galéré a recruter des développeur, c’est par ce que c’est de la merde.

    Et encore, j’ai une « spécialité rare », qui demande de la formation continue, des mises a jours annuelle, ce qui fait que je suis poil moins mal loti qu’un BTS.

    Le développement, c’est 98% de « bulshit job », a réinventer l’eau chaude, 2% de fabrique de chaines. Ca rend fou et malade, ca désocialise et rend abhumain.

    Il existe pire que le dev, c’est le SGBD. Ce genre de poste ou on met que des vieux durs a cuir a mi-temps, payé le double, tellement c’est insuportable au quotidien.

    Vous voulez que je développe ? Je veux de l’éthique, je veux un vrai projet, je veux un mi temps, et je veux une double paye. Sinon je préfére rouiller au support.

    Au moins, on me dit « merci », et on est content de me voir arriver, je ne suis pas enfermée dans l’interface d’un putain de logiciel microsoft ou oracle unique h8.

    Y a tant a dire de grave l’auteur, sur mon métier de merde.

    ++


    • pemile pemile 22 février 2019 19:25

      @sexaremot « Le développement, c’est 98% de « bulshit job », a réinventer l’eau chaude, 2% de fabrique de chaines »

      De quel type de développement vous parlez ? Quel langage, quelle plateforme et quels types de clients ?


    • sexaremot 22 février 2019 20:06

      Monster.fr répondra bien mieux que moi a cette question^^

      Les annonces dans le domaine sont des cliché du pire. Morceaux choisis du jour.

      « Nous recherchons une personne psychopathique, indifférente a la profonde inutilité de son travail, pour développer une copie d’un truc qui existe déjà chez 6 éditeurs différents et 3 projets libre. Dieu seul sait ou on as trouvé le pognon pour ça. »
      (expecra )

      « La société mescouilles recherche une personne trés fainéante ou sans foi ni loi, pour prétendre occuper un emploi fictif qualifiée pour le smic, juste quelques mois, affin de justifier une création d’emploi pour toucher notre crédit d’impot. »
      (fausse pme vrai cartel a marseille)

      « Prestataire d’escroquerie, de vente forcée et de capture de la clientèle impuni depuis 15 ans, nous recherchons un traître au peuple pour verrouiller toujours plus la saloperie soviétique que le trésors public impose aux contribuables »
      (région Rhone Alpe)

      « Menteurs et manipulateurs professionnels, nous cherchons une personne corrompue, pour développer des outils inutile, superflus et dangereux, pour alimenter notre base de produit débile a vendre aux imbéciles consuméristes »
      (Ametyst nice)

      EXCETERA !


    • pemile pemile 22 février 2019 21:01

      @sexaremot « EXCETERA ! »

      Rhhooo, vous déclarez envoyer entre 300 et 1200 CV par mois et vous me sortez 4 caricatures pour justifier vos « 98% de « bulshit job » a réinventer l’eau chaude » ! smiley

      Et c’est quoi votre « spécialité rare » ?


    • pemile pemile 22 février 2019 21:05

      @pemile « par mois »

      Oups, par an


    • tripaillon 22 février 2019 22:51

      @pemile

      Il code avec les pieds 😂


    • tripaillon 22 février 2019 23:03

      @sexaremot

      vous êtes sur que vous faites de l’info ? Parce que moi j’ai été obligé de désactiver mon profil linkedin tellement les recruteurs faisaient chien et c’est pas de la prétention, la plupart des mecs autour de moi ont le même souci...


  • Gloubi 22 février 2019 19:35

    Cela fait un petit moment que les entreprises françaises lorgnent du côté du Maghreb pour l’informatique : par opposition à « l’offshore » (Inde, Madagascar...), les SSII ont baptisé ces délocalisations du doux non de « nearshore » !


  • sexaremot 22 février 2019 19:40

    Heil

    Et et un poc sur la calote pour le modérateur-discriminateur. Le mec il écrit carrément qu’il est journaliste professionnel, et toi tu le publie. 

    Bordel de merde, ca fait 2 ans que je spam qu’agoravox est en train de pourrir, un an qu’on mort a l’intérieur. Dégagez moi ces professionnels ! Ou au moins, BALISEZ LES EXPLICITEMENT ! QU’ON S’EN RENDENT PAS COMPTE APRES !

    Collez leur un bandeau d’avertissement rouge « attention, ceci est le travail d’un auteur rémunéré, un employé, un salarié, un vendu, un professionnel » (nous somme tellement désespéré d’avoir si peu de vraie pige par jour, qu’on est obligé, pardon)

    Je réitère ma proposition, donnez moi un accès sécurisé en lecture a la base, donnez moi une copie du code, je mettrais en ligne catacombeVox au fond du web, et j’y guiderai un a un les vieux singes, leur donnerai des codes fugaces.

    Si je ne pille pas, tout simplement, c’est par ce que je suis un meuble ici et que j’ai encore le souvenir d’avant 2017 le coup de grâce UPR+FI+RN, avant que l’administrateur ne perde ses couilles, avant qu’il se soumette au mouchardage.

    Mais je vais finir par trouver plus honorable de voler les armes du defunt, que de laisser l’adversaire s’en emparer. Fille moi un acces poto, t"imagine si je dois requéter trente fois par jour et scripter un mirroring dépendant de la moindre maJ ?

    Je prendrais les vieux singes, de toute facon y sont libres, t’a pas ton mot a dire.

    +


    • Shaw aka CVN42-OSe-F-HD Shaw 22 février 2019 23:12

      @sexaremot

      Lol, c’est pas Revelli qu’il faut que tu bipes, c’est Tall ! smiley smiley


  • beo111 beo111 23 février 2019 07:10

    Bonjour, bien d’accord avec l’auteur.

    À mon échelle je pourrais participer à limiter le problème.

    Par exemple en tant qu’informaticien indépendant français je pourrais faire de la maîtrise d’ouvrage pour des clients français qui me font confiance. Et je pourrais trouver parmi les développeurs tunisiens en Tunisie qui ont ma confiance (et dont je connais les grandes compétences pour avoir déjà travaillé à distance avec eux) des gens pour faire la maîtrise d’œuvre.

    Ainsi ces développeurs maghrébins pourraient participer à des projets ponctuels pour des clients français sans vider leur pays d’informaticiens qualifiés.

    Cette idée a déjà germé dans mon cerveau lorsque j’ai dit « non » à plusieurs clients potentiels, faute de bras...

    Mais pour passer à la réalisation de ce plan il me faudrait du temps, et des conseils vraisemblablement.


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 février 2019 10:35

      @beo111
      Lancer une startup, c’est à la mode....
      Et si vous sortez quelque chose de votre cerveau qui a son poids d’intelligence en « Just in time », vous vous ferez racheter par une grosse et avec l’argent, vous pourrez redémarrer encore plus...
      Les Indiens ont souvent mis une première marche dans la gloire en passant à Londres avant de grimper aux Etats Unis...
      Regardez qui est à la tête des GAFA et vous comprendrez... smiley


    • keiser keiser 23 février 2019 11:37

      @beo111

      « je pourrais faire de la maîtrise d’ouvrage pour des clients français qui me font confiance.   »

      Euh ...
      Il me semble que le maitre d’ouvrage, c’est justement le client.
      Dans ton cas, tu serais le maitre d’œuvre, petite nuance.
      Je connais, c’est mon métier et je réponds à la demande de mon client : maitre d’ouvrage.

      Je connais aussi le Maroc ou j’ai longtemps travaillé et là il faut être solide.
      A chaque nouveau chantier, j’avais l’impression de tout recommencer à zéro.
      Arrachage permanent de cheveux en perspective.
      Alors j’imagine des marocains venant travailler ici.
      Les cadres auront droit à une prime à la patience, mort de rire.
      Idem pour L’Inde où j’ai aussi travaillé.
      Non en fait, là c’est encore pire, à part si on trouve du bon opium pour rester zen. smiley


    • beo111 beo111 24 février 2019 10:43

      @keiser

      Le problème avec mon portefeuille de petits clients c’est qu’ils ne parlent pas la langue du développement informatique, ils parlent uniquement la langue de leur cœur de métier donc je pense que dans leur cas il faut tout de même être capable de faire la traduction d’un cahier des charges écrit sur un coin de table vers des spec peut-être succinctes aussi, mais sans ambiguïté pour un développeur. Il y a l’aspect tests aussi, l’architecture grosse maille, et tout le back-office. Sans parler de la distinction bien nette entre le développement et l’éventuelle maintenance.


    • keiser keiser 24 février 2019 10:57

      @beo111

      Oui, il n’y a pas de soucis.
      je voulais juste préciser la différence entre maitre d’œuvre et maitre d’ouvrage.
      Cela relève de l’architecture et même mon amie architecte s’y perd.
      L’informatique ... à part autocad, archicad, excel, etc ...
      Ce n’est pas mon domaine et heureusement que j’ai mon fils gratuitement pour la maintenance. smiley


  • Eric F Eric F 23 février 2019 09:42

    Paradoxe :

    "La marche en avant du chômage dans les métiers des systèmes d’information et les télécoms a en effet repris sa marche en avant [ ] .

    En octobre 2018, la catégorie A (sans aucune activité) comptait 41.100 demandeurs d’emploi. Le niveau se rapproche ainsi dangereusement du plus haut historique de 2003, dans la période qui a suivi l’éclatement de la bulle Internet.
    ....
    Le dynamisme des embauches laisse donc visiblement de côté un grand nombre de professionnels IT"

    https://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-le-chomage-des-informaticiens-39790265.htm


  • L'enfoiré L’enfoiré 23 février 2019 10:32

    « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez jamais à travailler un seul jour de votre vie », disait Confucius.

    J’ai été informaticien pendant 40 ans.

    Je ne me suis jamais embêté.J’avais un esprit de création « from scratch » comme on dit dans le jargon.

    Oui, il y a pénurie de ce genre de compérence en France, En Belgique aussi.

    Alors, on va les chercher en Inde, si vous ne le savez pas.

    On sort des milliers d’informaticiens tous les ans de là-bas.

    Aujourd’hui, j’utilise les outils que je façonnais à l’époque, cette fois dans l’écriture multimédia


    • leypanou 23 février 2019 11:00

      @L’enfoiré
      J’ai été informaticien 

       : informaticien c’est vague.
      Il y en a qui font du développement, du système, des réseaux ; il y a les ingénieurs systèmes, les administrateurs réseaux, les sgbd, etc, etc.

      Je connais personnellement un administrateur réseau d’une cinquantaine d’année, caucasien comme on dit : il ne fait plus que des missions de quelques mois à chaque fois (comment il va faire pour arriver jusuq’à la retraite ?).

      Il manque d’informaticiens en France ? C’est ce qui est répété maintes fois, la réalité n’est pas aussi rose pour les informaticiens. Combien de développeurs sont « giclés » après 45, 50 ans (tout le monde ne devient pas chef de projet, et encore directeur de projet) ?


    • foufouille foufouille 23 février 2019 11:16

      @L’enfoiré

      ça se voit que tu ne travailles plus dans le secteur. c’est le même genre de connerie que l’on me sortait à l’école avec les comptables, secrétaires, etc. ça fait 20 ans qu’il y a 6 000 000 de sans emploi.


    • keiser keiser 23 février 2019 12:09

      @foufouille

      Mon fils est bac + 3 en informatique, pas assez ou trop qualifié.
      Responsable en second après le cadre du parc informatique dans une usine de métallurgie à 1400 € par mois.
      Il a commencé au SMIC il y a 3/4 ans.
      Et là, c’est marche ou crève, il n’y qu’avec les ouvriers qu’il a un bon rapport.
      Disons que les marocains auront la chance de rester à 50 € au dessus du smic après 10 ans.
      Ce qu’il y a d’étrange dans cet article, c’est que justement mes connaissances au Maroc m’ont dit qu’il devrait venir travailler là bas, avec de meilleures perspectives.
      Quoi que le cout de la vie au Maroc est en train d’exploser.
      Ce n’est plus aussi intéressant qu’avant. 
      Ce qui est sur, c’est que en rapport avec le Maroc ou l’Inde, notre niveau de formation est supérieur.
      Un Indien travaillant à DubaÏ, avec un niveau licence genre économiste de la construction est qualifié d’ingénieur ( low cost avec petit salaire )
      Un de mes amis Indiens dans ce cas de figure est venu travailler en France après mariage.
      Oblige de reprendre une formation car son niveau n’était pas en adéquation avec la France.
      Alors peut-être qu’un Marocain viendra ici mais il lui faudra un bon moment pour être en adéquation avec notre niveau d’exigences.
      Désolé pour l’auteur mais c’est comme ça et j’ai assez pratiqué pour le savoir.


    • foufouille foufouille 23 février 2019 12:20

      @keiser
      j’ai cherché un peu. il existe effectivement une école qui a le niveau français avec une équivalence des diplômes à casablanca car cette école est française mais délocalisée.
      une année revient à 6000€ .......


    • keiser keiser 23 février 2019 13:04

      @foufouille

      Salut

      J’ai vu qu’il a l’école EFET à Fes ( école française d’enseignements technique )
      http://www.efetmaroc.com/
      c’est l’école où je suis allé à Paris pour apprendre mon premier métier dans la photographie, avant de changer d’orientation par manque de débouchés ( il faut bien manger )
      Effectivement le niveau était correct et elle était la concurrente de Vaugirard ( Louis Lumière ) .
      Après il faut voir les équivalences avec le niveau d’enseignement scolaire au Maroc.
      J’ai connu des cadres de l’enseignement, arrivés tout frais et plein d’enthousiasme au Maroc pour y diriger des écoles de ce genre.
      Leur enthousiasme s’érodait assez rapidement, le choc culturel est relativement important et il faut une sacrée dose d’adaptation pour ne pas baisser les bras. smiley 


    • foufouille foufouille 23 février 2019 14:46

      @keiser

      c’est une filiale d’une école privée française qui a obtenu la certification du diplôme récemment. ils ont juste 160 élèves.


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 février 2019 15:01

      @leypanou,
       D’abord du développement système et puis développement d’applicatifs.et pour finir du « project managment ».au niveau international.
       J’ai connu la belle époque pendant laquelle il ne fallait pas chercher un emploi, il venait tout seul de bouche à oreille, si vous voyez ce que je veux dire.
       Le CV, c’était ce que vous aviez avait été réalisé au préalable.
       Je ne sais si je réponds à votre question.
       Retraité depuis plus de dix ans, je reçois encore très couramment des offres d’emplois de « project manager » par l’intermédiaire de Linked


    • leypanou 23 février 2019 18:38

      @L’enfoiré
      probablement que project management au niveau international est très demandé, mais la personne que je connais administrateur réseaux galère à 50 ans.

      J’en connais un autre qui fait de la CFAO, 50 ans pareil : il fait des missions jusqu’en Allemagne pour des boîtes comme Renault, BMW , de quelques mois.

      L’informatique va très bien avec l’uberisation de la société : beaucoup d’informaticiens seront un jour travailleurs indépendants forcé avec la précarité comme seule perspective..


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 février 2019 19:22

      @leypanou & foufouille, Je ne suis plus dans le coup. Je ne veux plus l’être. Je ne connais pas la situation en France et je n’en ai donc pas un intérêt pour m’en préoccupé ; J’ai eu au début l’envie de m’expatrier aux States ou ailleurs dans lequel le besoin était plus qu’évident. 6 millions de sans-emplois, une connerie ? Des sans-emplois, il y en a eu plusieurs même dans l’environnement du numérique des perforatrices, des opérateurs de sales et bien d’autres programmeurs
      Le développement a beaucoup changé depuis les années 70. Il ne suffit plus d’être programmeur. 
      Mais si cela t’intéresse j’ai écrit une petite histoire caustique : cela s’appelle la Grande gaufre ; Je devrais reprendre son écriture. Je n’y ai plus rien ajouter depuis 2008


    • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 24 février 2019 14:52

      @keiser
      Non vous ne me contredisez pas, au contraire. seulement je n’a i jamzsi dit que le nuveau des informaticiens marocains formé&s au Maroc est supérieur à leurs collègues formés en France, autrement dit je raisonne en termes de rapport qualité prix


  • keiser keiser 23 février 2019 18:11

    Et ben alors Monsieur Abdelkarim Chankou

    Sur le coup, on ne vous a pas beaucoup vu développer votre argumentation.

    A part pour défendre Momo 6, apparemment vous n’avez pas grand chose à dire.

    C’est dommage ...

    On aurait bien aimé vous entendre. smiley


  • Fanny 24 février 2019 00:58

    Principe de fonctionnement du capitalisme : l’argent va à l’argent, l’intelligence et la compétence aspirent l’intelligence et la compétence. Ainsi les USA ont aspiré l’intelligence de l’Europe, qui elle-même cherche à piller les pays en développement. Les Chinois ont procédé autrement : ils ont massivement développé les formations scientifiques et techniques et ont attiré les capitaux occidentaux par les bas coûts de main d’oeuvre.

    Le résultat de cette pompe aspirante est connu : la richesse du monde est concentrée dans quelques centaines de mains. Tout naturellement, tout cela s’effondre un jour, en douceur ou violemment tant le déséquilibre devient intenable.

    En passant, j’avais noté que les ingénieurs originaires du Maghreb étaient bien représentés dans le domaine du calcul (éléments finis …). Un collègue polytechnicien m’avait confirmé que les étudiants les plus doués de l’école en maths et calcul étaient les X d’origine marocaine. Cette observation équilibre un peu l’angoisse diffusée ces jours par les médias suite aux insultes d’un salafiste « antisioniste ».


    • keiser keiser 24 février 2019 10:44

      @Fanny

      " Cette observation équilibre un peu l’angoisse diffusée ces jours par les médias suite aux insultes d’un salafiste « antisioniste ».

      Je ne vois pas le rapport où alors tu ne connais pas le Maroc.
      Et en parlant de cela, quand Israël à demandé aux juifs de rentrer au pays de Canaan.
      Les juifs Marocain ont été les plus nombreux à refuser.
      André Azoulay est le premier Marocain juif à occuper les fonctions de conseiller du roi.
      En 15 ans, je n’ai jamais entendu d’insultes salafistes envers les juifs au Maroc.
      Tu te trompes de cible.
      Et en matière de chiffres, les indiens sont bien meilleurs.
      Parce qu’on dit « chiffre Arabe » mais ce n’est pas exact.
      Les arabes sont allés chercher ces chiffres en Inde qui était bien plus avancée à ce niveau.
      Evitons les amalgames, s’il vous plait.


    • Fanny 24 février 2019 22:21

      @keiser

      Il y a des salafistes français originaires de tous les pays du Maghreb, Maroc inclus.

      La cohabitation correcte entre juifs et musulmans au Maroc, qui fait qu’il a fallu pousser assez fort pour que des juifs s’expatrient, ne contredit pas cette réalité.

      Le passage en boucle sur toutes les chaines TV de ce salafiste hurlant a sans doute nui à l’image des Français d’origine maghrébine. Faire observer qu’il existe parmi les Français originaires du Maghreb des professionnels de haut niveau m’est apparu utile dans la période délicate que vit le pays.


    • keiser keiser 25 février 2019 18:34

      @Fanny

      Oui bien sur mais le Maroc est quand même nettement moins impacté que d’autres pays muslims.
      De l’avis général, ils étaient très offusqués par les attentas en France et chez eux.
      Alors disons qu’il n’y a pas le terreau pour y faire pousser ces graines.
      Ce qui n’empêche quelques excités, évidemment.
      Le fait non négligeable est que les services secret sont très efficaces et déjouent avec efficacité les actions de ces tarés.


  • Ruut Ruut 25 février 2019 12:33

    Donc si le maroc se démerde bien au travers de ses informaticiens il a accès a toutes les informations sensibles de toutes nos entreprises et ce en droit admin....

    Les services secrets marocains ont donc pris un avantage certain.


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