mardi 24 avril 2007 - par Rage

Pour l’émergence d’un parti social démocrate fort

Le premier tour des élections présidentielles du 22 avril 2007 a marqué une nette puissance électorale en faveur de N.Sarkozy réunissant à lui seul plus de 31% des voix exprimées, confirmée par une participation record avoisinant les 85% et une absorption de près de 7 points de l’électorat du FN. Totalisant près de 25,8% des voix, S.Royal, réunissant sous une seule et même bannière l’ensemble de l’électorat PS, a certes réussi à se hisser au second tour mais ne peut néanmoins compter que sur une extrême gauche limitée en voix, et surtout, limitant par la suite les marges de manœuvre pour gouverner. Si Mme Royal est passée pour le second tour, la menace d’une victoire de N.Sarkozy, malgré un bilan désolant, est plus que probable. Mais il reste une et une seule chance.

Battu, mais néanmoins fort de 18,5% des suffrages, M.Bayrou s’impose aujourd’hui comme l’arbitre de cette élection. Réussissant le pari de faire à nouveau exister le « centre », M.Bayrou capitalise néanmoins un potentiel maximal de votes composé de 3 tiers : la base électorale de droite modérée, les déçus du système et anti-sarkozystes et enfin un troisième tiers issu des déçus de la gauche.

Qu’on le veuille ou non, aujourd’hui, la politique française vient de révéler son visage. Massivement exprimés, les Français ont opté pour l’alliance libérale conduite par une droite galvanisée par l’absorption des voix d’une extrême droite moribonde et ne pouvant gouverner : M.Sarkozy n’avait plus qu’à reprendre les idées tout en étant susceptible de les porter une fois élu pour rafler la mise. Ce courant peut compter sur une base de 40% de voix au second tour.

En face, Mme Royal doit faire un choix, vous devez faire un choix. Après un sabordage interne de vos propres alliés PS de l’aile gauche, après toutes les difficultés que vous avez traversées, après cette première phase de campagne éreintante, après ce constat que - même avec les voix de l’extrême gauche - la gauche ne pourra capitaliser que 35% des voix, il faut se rendre à l’évidence : conserver le cap à gauche serait l’erreur la plus grave ; l’heure des choix est donc arrivée.

Ces choix qui vous font passer de la division des battus, à celle des vainqueurs, ces choix qui déterminent une vie, qui changent la donne. Ces choix qui nécessitent de prendre des risques, ceux qui sont nécessaires quand on est démocrate sur l’échiquier.

Ce choix est unique, il ne pourra se faire qu’avec François Bayrou, mais pas n’importe comment et surtout pas avec des demi-mesures/positions.

En face, de l’autre côté du pont, l’UDF est prête à changer, parce que toute sa campagne a été orientée en ce sens : se battre pour ses convictions, exister et peser. Je me refuse à croire que tous ces discours, toutes ces positions, tous ces risques furent pris pour une nouvelle fois, et même si l’UMP monnaye des postes aux législatives, que tout ce courant soit capable de vendre son âme - tuant dans l’œuf l’espoir né hier - à la soupe de l’UMP, cette soupe qui utilise toujours l’UDF comme roue de secours qui, une fois utilisée, est mis à l’écart comme faire-valoir.

Vous, monsieur Bayrou, homme libre, homme de conviction et de lettres, je me refuse à croire que vous puissiez à nouveau regarder derrière vous du côté d’un parti qui a fait de vous un pestiféré et qui revient mielleux prendre ce que vous venez de gagner. Je me refuse à croire que tout ce chemin a été fait pour revenir à la soupe, tuant à la racine le timide mais vivant espoir d’enfin faire tomber le mur de Berlin pour créer cette chance, unique, de voir émerger la puissance de feu ultime contre Nicolas Sarkozy : le parti social-démocrate.

Vous, électeurs de France et de province, vous électeurs démocrates et modérés, rationnels et humains, justes et fermes, impartiaux et tolérants, vous électeurs citoyens, vous pouvez travailler ensemble et faire sortir la France par le haut. Parce que la force d’une unité démocrate puissante et large, s’affranchissant de deux appareils moribonds et dépassés que sont l’UDF et le PS, vous, madame Royal et M.Bayrou vous devez franchir chacun le Rubicon pour former un parti unique, le seul capable de faire contrepoids à la droite libérale européenne.

Unis autour d’un projet consolidé conciliant pacte présidentiel PS et projet UDF, vous pouvez, nous pouvons, ensemble tout. La force des idées, la profondeur des convictions, la puissance de cette vision alliant ce qu’il a de meilleur chez les démocrates français, c’est le feu intérieur de ce que nous sommes lorsque nous ne cédons pas aux sirènes du désespoir, de la facilité ou de la peur. Cette force, c’est le seul ciment capable de permettre aux Français de construire autour d’une table et non derrière un rideau de fer. Cette force, il lui faut une alliance pour la porter et la faire triompher des forces malsaines à l’œuvre.

Cette alliance existe en Europe, cette alliance doit exister en France. En faisant de M.Bayrou et de ses idées le fer de lance du pacte présidentiel porté par Mme.Royal, en faisant tomber l’appareil PS, en laissant enfin de côté ceux que la France ne peut plus supporter sur votre aile gauche dépassée (Fabius, Mélenchon, Lang), en laissant enfin une porte ouverte à un centre raisonné, il existe une chance et une seule de battre l’alliance UMP-FN : l’alliance de toutes les forces modérées du PS, des Verts et de l’UDF.

Mme Royal, vous savez que la voie ouverte par M.Rocard et M.Kouchner est la voie de la raison. Les Verts sont prêts à cela. Les hommes et femmes de Bayrou sont prêts à cela. Les forces de l’extrême gauche sont mêmes elles aussi prêtes à cela car refusant de cautionner M.Sarkozy. La France de gauche, celle qui vous a porté aux primaires et qui vous a fait confiance, cette même France du centre qui a fait confiance à M.Bayrou pour faire barrage au modèle de société prôné par les forces du pouvoir et de l’argent, cette France-là veut et peut bâtir le modèle de demain.

Ce choix, vous pouvez et vous devez le faire car vous êtes des candidats déclarés comme libres. Si vous ne franchissez pas ce pont, alors tout est perdu. La présidentielle sera perdue et le centre pourra faire de la figuration aux législatives avec un groupe qui sera toujours dans l’opposition. N’envisagez même pas 2012, entre-temps le canyon social se sera encore creusé et la société de l’affrontement aura produit ses fléaux de peur, générant plus encore l’argumentaire d’une UMP-FN qui brandira l’argument sécuritaire comme prioritaire alors qu’il aura été à l’origine des conséquences que nous constaterons.

Les législatives ou le bilan de M.Sarkozy ne peuvent être un axe de défense ou de projection. Dans les deux cas, les électeurs ne s’intéresseront pas à vos manœuvre et vous perdrez l’un, puis l’autre, car une fois élu, ce sera pour ou contre Sarkozy.

Mme Royal, M.Bayrou, je suis né homme et citoyen libre, je me bats pour mes convictions et je suis homme de raison. J’ai écouté autour de moi, j’ai scruté, j’ai raisonné, j’ai analysé et j’en suis convaincu : aujourd’hui la balle est entre vos deux camps, ici, sur le pont.

Fondez un parti social-démocrate, faites de M.Bayrou votre Premier ministre et amenez aux législatives le vent nouveau d’une liste d’élus estampillés « sociaux-démocrates » qu’ils soient Verts, PS, ou UDF suivant la proportion des voix exprimées au premier tour : vous pourrez gagner la confiance d’une moitié de la France et même reconquérir un électorat aveuglé par les médias et par les promesses « mots, merveilles et peur » qui souhaite que la France change.

Aujourd’hui, la bipolarité n’est plus la même, ce n’est plus PS contre UMP, mais libéraux conservateurs (UMP-FN) contre la démocratie inorganisée mais à deux doigts d’évoluer.

Mme Royal, M.Bayrou, ceci est notre unique chance. Vous devez la saisir.

Puisse ce message vous parvenir à temps.



22 réactions


  • Fanfan la tulipe 24 avril 2007 11:45

    Post pour le 2eme tour : Bonjour à tous, je m’adresse principalement au votants de Bayrou concernant leur choix possible de 2eme tour je laisse libre chacun de choisir, ce que je vais vous dire n’est qu’une idée personnelle. En premier, les personnes voulants absolument voter pour le PS ou l’UMP, je respecte parfaitement leur choix, en deuxième je m’adresse principalement aux indécis (ceux qui réfléchissent encore) et aux abstentionnistes. Suite aux manipulations du PS avec des phrases « il n’a pas de programme », « jamais d’alliance avec l’UDF », « il est de droite », « c’est la droite molle », aux manipulations de l’interprétation des sondages (le fameux vote utile), à certains articles par exemple « Le Monde » juste avant l’élection, je pense qu’il faudrait voter pour l’UMP. Pourquoi ? oui je sais, il est « monstrueux », « manipulateur », etc. ( bon bien sur une partie n’est issu que des ragots de la gauche, mais je pense personnellement que la droite a fait un peu la même chose, mais ce n’ait que mon avis), comme le disait Bayrou, démolissons les deux forteresses, comme nous n’avons pas réussi ce coup, nous pouvons quand même en avoir un bout, attaquer celle qui est la plus faible, c’est-à-dire le PS, parti affaiblie par ses tensions internes visibles, sa non présence depuis 12 ans au gouvernement, sa défaite en 2002 face à l’extrême droite. Aidons là à faire sa fin par le vote vers l’UMP, le résultat serait un troisième mandat sans le PS à la présidence donc 17 ans, la claque de 2002 et la claque du vote utile (la ou je pense à Bayrou mais aussi aux autres candidats de gauches) qui n’aurait pas servi à grand-chose. Donc pendant 5ans la gauche devra bien réfléchir à son avenir, ainsi en plus pendant 5 ans l’UMP sera scruté partout par la gauche et une partie du centre, il devra prouver qu’en 5 ans il sera capable de faire toutes ses promesses, une union de la France du plus petit au plus grand, qu’il provoquera des changements, qu’il sera juste et fera l’ordre, qu’il évitera les problèmes du type CPE et beaucoup d’autres encore, dans le cas contraire nous démolirons la 2ème forteresse en 2012. Moi c’est ce que je vais faire entre la peste et le choléra si on peut en tué un, ça sera déjà pas mal, et beaucoup d’autres autours de moi sont sur cette optique là. Bien sur, je reste attentif à ce qui pourrait être dit par les candidats et surtout l’avis de Bayrou. Car rien n’est joué d’avance, il se peut que les lignes changent, mais le plus probable pour moi actuellement est cette méthode. J’espère que Bayrou ne donnera pas de consigne de vote, laissera ses électeurs choisir, qu’il donnera des lignes possibles dont personne n’aurait pensé avant le 2eme tour. Car pour une fois c’est des électeurs qui dirigent en très grande partie un parti et non l’inverse, donc il serait dommage de ne pas les laisser libre de choisir. Pour les législatives attendons un peu déjà finissons les présidentielles, mais nous pouvons quand même songer déjà y préparer le terrain.


    • Johan Johan 24 avril 2007 14:31

      Si Royal chute, elle sera impitoyablement purgée du PS. Rien de plus : pas d’alliance, pas de pôle socio démocrate, encore des éléphants qui affutent leurs couteaux dans l’ombre en laissant le bon Hollande tenir la baraque.

      Royal est le joker de cette élection. D’elle seule peut venir cette impulsion vers l’UDF.

      Cependant, Bayrou va refuser une alliance. Il veut une nouvelle structure, dont il aura la direction. Ce sera un blocage. A mon avis, le seul moyen est un accord pour le second tour ET pour les législatives, en vue de constituer un pôle pour au moins cohabiter avec Sarko. Pour cela, le programme du PS doit redevenir financièrement raisonnable.


  • Marie Pierre 24 avril 2007 11:53

    Merci Rage pour cet article.


  • democrate 24 avril 2007 13:13

    Je partage absolument l’opinion du rédacteur de l’article. Outre l’anti sarkozysme (nécessaire mais sans projet réel), il y a une vrai dynamique à construire au centre gauche et au centre avec des gens modérés, démocrates, et ancrés dans les réalités économiques et sociales de leur temps.

    Le drame du PS est qu’il est aujourd’hui trop « à gauche », pris en otage par un courant de pensée assez othodoxe qui se contente du statu quo du mitterandisme.

    Ce qui me révolte, c’est le champ que l’on a donné à la droite sur les questions économiques. Le PS n’a pratiquement jamais parlé du monde de l’entreprise sans évoquer l’état ou en ne parlant que des jeunes. Je n’ai pas entendu parlé de politique en ce qui concerne le pouvoir d’achat, la relance de la consommation, les PME... Comme l’a fait Tony Blair au Royaume-Uni.

    En bref, la machine à perdre qui a rôti a petits feux le système.

    Il faut maintenant un centre gauche dynamique, qui peut à la fois relancer la croissance, soutenir ses entreprises, tout en assurant la solidarité, la protection individuelle, collective, sociale, l’épanouissement, la culture...C’est à dire des choses que ne propose pas la droite. Car nous savons tous qu’il n’y a pas de solidarité sans efficacité économique.


  • MrPiment MrPiment 24 avril 2007 13:59

    La problématique est malheureusement défavorable à Bayrou...

    Cas 1 : Pas de consigne de Bayrou
    FB gardera son aura vis-à-vis de sa nouvelle base électorale, mais son parti se fera manger tout cru aux législatives. Nous le voyons : le centre existe mais il est loin derriere la gauche et la droite.
    Dès lors peu d’élus UDF arriveront à passer, se faisant systèmatiquement barrer par l’un ou l’autre camp.
    Au final Bayrou risque de ne plus avoir de groupe parlementaire et de disparaitre avant 2012 ou au mieux avec un petit parti sans moyen, il n’arrivera pas à se faire entendre.

    Cas 2 : Alliance UDF-PS
    Me parait etre une solution viable mais cela ne fera pas , selon moi, pour ces raisons :

    - Bayrou ne sera jamais le 1er ministre de Royal car il risquera d’y perdre son aura et sa popularité par la force du quotidien de ce poste, sans parler d’être seulement un n°2 éjectable. Par ailleurs cela signifierait à Royal de revenir sur son programme, ce qu’elle refuse.

    - Les éléphants du PS s’y opposeront ; ils ont déjà tout fait pour survivre au 1er tour(en sachant ne pas etre les mieux placés pour gagner), alors partager le potentiel gateau... plutôt tuer l’UDF et attendre 5 ans !

    - Une solution intermédiaire avec coalition de partis reposant sur des accords UDF-PS.
    Difficile à imaginer étant donné qu’il n’y a pas de proportionnelle à l’heure actuelle. Bayrou risque d’y perdre son electorat venant de la droite et ne supportant pas la gauche. De plus il sera un « sortant » en 2012 (bref adieu le renouveau). Situation compliqué sans parler de la participation éventuelle au gouvernement ; à la limite par le biais de nomination « indépendante » comme le garde des sceaux,...

    Bref cela ne se présente pas bien pour Bayrou et le futur parti centriste.

    Sans parler des attaques et coups bas que la machine UMP a déjà commencé et prévu... Ce qui me parait le plus improbable est une action réellement rassembleuse des dirigeants du PS. La suspicion est de mise quand à la manoeuvre électorale d’entre-deux tours. La machine UMPS ayant bien fonctionné avant le 1er pour barrer Bayrou.

    Pour l’instant, je ne vois pas quelle solution est viable pour les centristes... Attendons la déclaration de Bayrou qui en dira long sur sa stratégie, il parait qu’il avait prévu un score à 2 chiffres en 2007 pour être élu en 2012.


  • Voltaire Voltaire 24 avril 2007 15:43

    Selon les dernières informations, François Bayrou devrait appeler à la constitution d’un nouveau parti demain, afin de rassembler au delà de l’UDF les responsables politiques, de la gauche modérée à la droite modérée, et les électeurs qui se sont retrouvé dans son discours de rassemblement.

    Il devrait aussi confirmer la présence de candidats de ce nouveau parti dans toutes les circonscriptions.

    Il s’agit donc bien là d’un pari audacieux : si les électeurs le laisse tomber lors de ces législatives, il aura du mal à s’en remettre. En revanche, réussir à constituer un groupe parlementaire dans ces conditions difficiles relèverait de l’exploit et lui permettrait d’attendre avec sérénité les élections municipales et surtout européennes et régionales de 2010, qui se déroulent à la proportionnelle.

    En terme de stratégie politique, il est probable qu’il essayera de passer un accord de désistement entre les deux tours de la législative, en l’échange d’accords aux municipales. Conserver, voire accroitre sa base d’élus locaux est en effet une condition essentielle au développement de son nouveau parti.

    Sur le papier, cela semble très difficile, puisqu’aussi bien le PS que l’UMP ont intérêt à éliminer ce concurent gênant. Les médias qui ont toujours été favorable au bipartisme ne manqueront donc pas de continuer à distiller des éditoriaux et commentaires doutant de cette stratégie. Néanmoins, si les états-majors de l’UMP et du PS souhaiteront la mort de ce parti, il peut en être différemment sur le terrain. Les quelques 18.5% de Bayrou constituent une redoutable menace vis à vis d’élus dont l’élection ne se joue qu’à quelques pourcents. Or, ils sont très nombreux, notamment à l’UMP qui a 366 députés sortants...

    On peut donc imaginer des accords au cas par cas partout où le parti de Bayrou est en position d’arbitre, et il serait en position de maintien au second tour dans 469 circonscriptions avec son score de premier tour...

    La plus grande victoire de François Bayrou serait donc de parvenir à constituer un groupe charnière, libre de son vote, au parlement. Celui-ci pourrait continuer, comme le groupe UDF l’a fait depuis 2004, à voter chaque loi en fonction de son intérêt et non en fonction de l’intérêt du gouvernement. Cet indépendance conservée placerait Bayrou dans une situation idéales pour les élections suivantes, mais cette stratégie ne tient qu’à un fil : il faudra beaucoup d’habilité au stratège Béarnais pour réussir à la fois à conserver des élus, conserver son électorat, et donc accroitre son influence politique.


    • MrPiment MrPiment 24 avril 2007 16:17

      Dans ce cas, cela me donne l’impression que Bayrou laisse le PS se débrouiller pour se faire élire... Et offre ainsi la victoire à Sarkozy.

      Cela ressemblant effectivement à un quitte ou double... Exploit ou gachis ? Le « souffle présidentiel » faisant d’autant plus mal en venant de la droite.

      Ne connaissant pas bien les arcanes des législatives, j’ai du mal à voir l’intérêt d’être arbitre au 2nd tour des législatives pour un élu, si ce n’est pour marchander (quoi ?) au mieux avec le PS ou l’UMP ?
      Car au final le centre ne sera que rarement 1er... A moins que la carte électorale ne soit pas si mauvaise pour l’UDF.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 avril 2007 17:03

      Je ne suis pas d’accord avec vous : le PS de SR a tout intérêt de s’allier avec FB, si celui-ci veut réellement rompre avec l’UMP, pour faire évoluer le PS dans le sens social-démocrate de Delors (dont SR a toujours été proche)

      Par contre en vertu du principe bien connu que l’on ne s’allie jamais avec un concurrent dans sur son propre fief (la droite), NS n’a aucun intérêt de s’allier avec un FB , sauf pour le broyer ou l’étouffer, ce dont il se démontre tous les jours très capable.

      Curieux oubli du reste de votre part : vous parlez d’alliance de l’UDF pour les législatives sans préciser avec qui...Dès lors que SR est candidate et pas lui, l’espace politique de FB passe par SR et non par NS. D’autant qu’il y a des convergences institutionnelles et autres (proportionnelle, impartialité de l’état, décentralisation, référendum sur l’Europe etc..) dans le contenu de leur programme.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 24 avril 2007 21:39

      C’est un peu surréaliste mais je suis du même avis que Sylvain. Si mon billet passe demain, il y aura débat sur ce thème de la recomposition. Le parti démocrate de Bayrou est audacieux, c’est la seule issue qui je le pense, dépasse le simple intérêt politicien de Bayrou, dans 15 jours, nous saurons ce qu’il est est


    • Voltaire Voltaire 24 avril 2007 22:25

      Le score très élevé de Nicolas Sarkozy rend bien sûr toute reconfiguration difficile. En l’état, je vois mal comment François Bayrou peut appeler à voter pour l’un ou l’autre des candidats. Je comprends bien l’intérêt de Mme Royal, qui a plus besoins de voix que Mr Sarkozy, à vouloir engager le dialogue qu’elle refusait il y a peu, mais tant que le PS ne s’est pas réformé, il est difficile d’envisager une coalition.

      Cela sera certainement plus aisé au moment des législatives, moment où se décide les programmes de gouvernement.

      Si cette élection conduit le PS à se réformer, il semble évident que le nouveau parti de Bayrou aura intérêt à préparer une alliance avec lui. Dans le cas contraire, le nouveau parti de Bayrou devra faire d’abord en sorte d’exister, ce qui ne sera pas chose facile.


  • capri 24 avril 2007 16:42

    Tout à fait d’accord mais,pour que ce parti voit le jour,il faut « oublier » que François BAYROU est candidat pour la prochaine présidentielle et préfère sans doute préserver ses chances en restant en dehors d’un gouvernement avec le PS où il serait en concurrence avec DSK...Si vraiment F.BAYROU pense à la France plus qu’à son destin personnel,alors,c’est le moment de le prouver:qu’il choisisse le parti social démocrate avec le PS privé des nostalgiques de la gauche du non, ce qui aurait le mérite de clarifier les positions au sein de la gauche.


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 avril 2007 16:50

    Faire de FB le premier ministre de SR alors qu’il n’aurait pas la majorité au parlement me paraît pour le moins risqué, voire anticonstitutionnel (c’est à voir) ; d’autre part FB n’a aucun intérêt à être premier ministre « perso », s’il veut se présenter en 2012.

    Mais sur l’esseniel je suis d’accord avec vous. Grace à SR et à une alliance avec FB la gauche peut se moderniser (c’est du reste pourquoi j’ai soutenu SR dès le début, comme Delors qui la connaît très bien.)


    • La Taverne des Poètes 24 avril 2007 16:57

      « Faire de FB le premier ministre de SR alors qu’il n’aurait pas la majorité au parlement me paraît pour le moins risqué, voire anticonstitutionnel » : Elle doit donc nommer un premier ministre UMP ?


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 avril 2007 17:14

      Dans l’hypothèse où, après les législatives, l’UMP grâce à une alliance entre l’’UDF et le PS ne serait plus majoritaire ; ce qui est tout à fait possible, si SR était élue présidente ; ce qui n’est pas à exclure. Dans le cas contraire, nous en serions là où nous en sommes... en pire (NS c’est pire que Chirac !).

      Si le PS est majoritaire (relativement) dans le cadre de l’alliance, je doute que FB (ou un de ses amis) veuille devenir premier ministre, surtout s’il veut être candidat en 2012.

      Merci de me faire préciser ce qui me semblait à tort aller de soi...


  • bernard29 candidat 007 24 avril 2007 17:38

    vraiment drôle tous ces plans sur la comète. Si Bayrou veut réussir aux législatives, il faut changer de scrutin et avoir une trés forte dose de proportionnelle. Sinon le jeu des partis et le clivage gauche droite l’emporteront ;

    Or lors de cette présidentielle Bayrou et les centrites ont une responsabilité particulière pour faire changer le système en votant pour Royal.

    Monsieur Bayrou a mis au cœur de sa campagne et de son projet présidentiel l’impérieuse nécessité de revitalisation démocratique de notre régime. Il est un des seuls candidats qui a pris la peine de rédiger un projet complet de sixième République. Ce projet démarque totalement les centristes de l’UDF des ambitions présidentialistes et cinquiémistes de Nicolas Sarkosi. Monsieur Bayrou candidat de l’anti-système droite-gauche des partis de gouvernement, a avancé des propositions radicales sur, par exemple l’introduction d’une forte dose de proportionnelle aux élections législatives, du mandat unique pour les parlementaires (députés), d’une nouvelle décentralisation et même de la suppression de l’échelon départemental, mais aussi, sur l’organisation d’un référendum constitutionnel etc... Ce sont là des réformes que le candidat Nicolas Sarkosi a rejeté lors de la précampagne électorale et qui démontrent une incompatibilité programmatique sur laquelle doit appuyer Ségolène Royal. Logiquement, Monsieur Bayrou devrait aller au bout de sa logique démocratique, et il devrait appeler à voter pour Ségolène Royal, qui a également développé ces mêmes réformes dans son pacte présidentiel.

    Non seulement, le soutien a Ségolène Royal serait logique, mais c’est aussi le succès de Ségolène Royal qui peut assurer à François Bayrou, l’espoir, à l’avenir, de voir triompher son idée de Parti Démocratique du Centre. En effet, la cinquième république conduit inlassablement et invariablement au clivage Droite-Gauche et aux jeux malsains du vote utile. La seule chance d’une troisième voie est la rénovation du système et en particulier la réforme des scrutins avec l’introduction d’une forte dose de proportionnelle mais aussi l’application stricte d’un non cumul de mandat comme d’un renouvellement limité desdits mandats.

    La rénovation démocratique passe par le succès de Ségolène Royal et ressort de la responsabilité des centristes dans sa possible mise en œuvre. Ceux ci seront’ ils à la hauteur de l’enjeu et de leur sincérité démocratique. Une abstention et/ou un vote blanc seraient ainsi fondamentalement irresponsables, du moins inconséquents.

    Ceci n’empêche nullement Monsieur Bayrou de poursuivre sa démarche de parti démocrate aux législatives. au contraire même.


  • silversamourai silversamourai 24 avril 2007 18:13

    bonjour,je ne crois pas qu’un poste de 1er ministre intéresse Mr Bayrou , il le démontre en voulant tout de suite créé un nouveau parti afin de se donner les moyens de peser sur les prochaines législatives , c’est un choix intelligent et qui peut devenir un atout majeur si le programme des réformes institutionnelles de Mme Royal est engagé...grâce à une alliance ...où il n’est plus alors nécessaire d’avoir au parlement une majorité strictement P.S.Cette ouverture déclanchera un appel d’air qui sera compensé par la fuite des boulets-perroquets du P.S. Le second temps sera l’Europe et il semble que les positions de Mme Royal et Mr Bayrou vont dans le même sens...une présence conséquante en termes de PARTIS EUROPEENS au sein d’un parlement européen fort et légitime... salutations un électeur de Mme Royal


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 24 avril 2007 23:53

    Rage,

    Je suis d’accord avec le fond de ton article, puisque je suis complètement d’accord avec ce qu’a dit Daniel Cohn-Bendit dimanche dès 20 heures - et ce n’était évidement pas une idée improvisée depuis la semaine dernière.

    En revanche, je suis peu convaincue par le ton de supplique que tu emploies. Pas d’impatience ! Le résultat de la Présidentielle n’est pas l’essentiel. La question des Législatives est beaucoup plus sérieuse. Il faut être zen pour aller vite.

    Il faut être calme parce qu’il n’y a aucune autre majorité potentiellement stable capable de porter un projet durable que l’alliance que tu décris pour faire évoluer la société française. Tout le monde peut faire le tour d’horizon de gauche à droite comme de droite à gauche, c’est simple, limpide et incontournable : il n’y en a aucune autre possible.

    Il faut laisser les opportunismes s’agiter, ils sont promis au sacrifice le jour des clarifications. Les clarifications consistent à définir quelques orientations qui permettent de mener une politique. Si l’on regarde par exemple dans un domaine que nous connaissons peut être un peu mieux que les autres (mais je rassure tout le monde, ce n’est pas une discussion privée entre Rage et moi !) : la loi SRU, grande loi, sans doute la plus importante du gouvernement Jospin... eh bien, que de batailles internes, quelle lutte (entre autres) entre D Voynet et JP Chevènement en arrière-boutique. A un certain moment, il faut un minimum de cohérence entre la façade électorale et la réalité des rapports de force.

    La IVème République est morte des contradictions qui séparaient non pas les partis mais les factions à l’intérieur des partis (Jacques Lagroye - excellent spécialiste de la période). Nous en sommes aujourd’hui à peu près au même point. Les partis politiques ne cadrent plus des projets politiques mais des écuries électorales et le rapport entre les deux devient de plus en plus lointain. Voilà le problème.

    Il faut bien comprendre que la différence entre Bayrou et les socialistes, c’est que l’UDF a pratiquement perdu la totalité de ses élus, mais son score aux Présidentielles offre des possibilités pour une nouvelle génération d’élus UDF ou nouveau parti démocrate. Le champ est beaucoup moins libre chez les socialistes. Tout le monde a peur de re-dessiner la carte d’une nouvelle alliance politique : les élus, les électeurs.

    Cela va accoucher, il faut rendre lisible les quelques points d’accord fondamentaux de cette nouvelle majorité potentielle : reprendre le chemin de Bruxelles, casser le parasitisme clientéliste de la décentralisation par une limitation des mandats, redonner du sens à la négociation sociale, faire place à une politique de long terme d’économies d’énergie et de réorientation des transports, réduire la voilure des dépenses militaires. C’est assez simple de trouver de vraies convergences solides avec une large majorité.

    Si Sarkosy est élu ? est-ce que cela suffira à obtenir une majorité à l’Assemblée ? J’en doute beaucoup. Nous sommes dans une élection à 4 tours. Que le Président s’appelle Sarko, Ségo ou Bayrou, cela ne change rien au problème de la constitution d’une majorité qui se joue à trois. En s’isolant, Sarko sortira forcément perdant. En imposant cette réalité ternaire, l’équilibre binaire est déjà moribond. Bayrou pouvait être content dimanche soir.


  • Matozzy Matozzy 25 avril 2007 00:21

    @ Rage

    Je suis globalement en accord avec votre article. Sauf pour l’organisation de ce parti Social-Démocrate... et aussi sa principale difficulté : François Hollande.

    Je m’explique : si Royal veut franchir le pont et constituer le parti Social-Démocrate, elle ne peut que laisser la présidence de ce parti à Bayrou (et je suis persuadé que c’est ce qu’il voudrait). C’est la seule possibilité. C’est Bayrou qui a lancé le mouvement de ce nouveau parti, c’est le seul garant actuel du centrisme. Un autre personnage issu du PS, et ce nouveau parti serait tout simplement le nouveau PS. Sans Bayrou à la tête de ce parti, les électeurs ne suivront pas, et l’UMP aura beau jeu de dénoncer et ridiculiser le changement d’étiquette. Je ne pense pas que Bayrou souhaite le poste de 1er ministre et il n’est pas souhaitable qu’il le prenne dans ce cas de figure. Il y’aurait évidemment un autre candidat tout indiqué pour cela : DSK

    Reste le principal obstacle : quitter le PS. C’est une condition nécessaire. On ne peut creer un nouveau parti sur la structure de l’ancien. Il faudrait donc abandonner Hollande et son règne au PS. Royal peut elle sacrifier Hollande ? C’est la-dessus que bute tout le projet...


    • arturh 25 avril 2007 09:17

      Le virage se fera au procain congrès du PS. A gauche, il y a eu l’expression d’un fort besoin de politique. Il ne va pas s’arrêter après la défaite prévisible de la gauche. Au contraire, je crois que les adhérants vont affluer au PS pour son renouvellement.


  • frédéric lyon 25 avril 2007 09:29

    Les palinodies du PS, qui cherche ajourd’hui à récupérer les voix centristes, à la sauvette entre deux tours d’élection, et en promettant des maroquins à l’UDF sont pitoyables.

    C’est précisemment cette façon de « faire de la politique » que les électeurs condamnent.

    Le PS est plus divisé que jamais : Mélanchon et Lang qui ont senti le danger, freinent des 4 fers, tandis que DSK pousse les feux. Au milieu de tout ça Ségolène, qui est une politicarde sans envergure, est prête à se mettre à poil pour être élue.

    Le fruit n’est pas encore mur. La création d’un parti social-démocrate en France passe par la défaite de Ségolène Royal.


  • Hoplite 25 avril 2007 11:08

    Rage, je suis absolument d’accord avec toi ! Merci d’exprimer notre pensée avec autant de précision.

    Tu as parfaitement rappelé que Sarko, on risque d’en prendre pour 10 ans... jusqu’aux élections de 2017 !

    Un tandem Royal-Bayrou, un mouvement social-démocrate moderne, voilà ce qu’il nous faudrait : ça serait révolutionnaire et très efficace.

    Je serais très déçu si Bayrou n’osait pas franchir le Rubicon cet après-midi... smiley

    Cordialement !


  • frédéric lyon 26 avril 2007 07:52

    La création d’un véritable part social-démocrate passe par la défaite de Ségolène Royal et par le remplacement de son Mignon à la tête du PS.

    Ne sont-ils pathétiques aujourd’hui ? Prêts à tout pour récupérer les voix centristes, en leur proposant un programme présidentiel de défense des privilèges de la caste des fonctionnaires et des monopoles publics qui recueille moins de 4O % de voix au premier tour ?


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