vendredi 18 août 2017 - par Daniel Salvatore Schiffer

Pour la libération de Loup Bureau : appel des intellectuels

POUR LA LIBERATION DE LOUP BUREAU : APPEL DES INTELLECTUELS

LETTRE OUVERTE AUX AUTORITES POLITIQUES ET JUDICIAIRES DE TURQUIE

 

Loup Bureau, jeune reporter français, âgé de 27 ans, et étudiant à l’Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS) de Bruxelles, a été arrêté, par les autorités militaires turques, ce 26 juillet 2017, dans la région de Silopi, en province de Sirnak, frontalière de l’Irak et de la Syrie, où il est, depuis lors, incarcéré dans une prison de cette même ville de Sirnak.

L’accusation dont il fait l’objet, « participation à un groupe terroriste » pour avoir seulement réalisé un reportage télévisé, dans le Kurdistan Syrien, sur une unité de protection du peuple kurde (YPG) combattant contre le prétendu mais sanguinaire Etat Islamique, mieux connu sous le nom de Daesh, nous paraît totalement infondée, injustifiée, sinon absurde, tant sur le plan politique qu’idéologique et donc, outre son aspect inhumain, absolument contraire au respect, en matière juridique, du droit international.

Certes ne s’agit-il pas de stigmatiser ici – nous insistons sur ce point essentiel pour la compréhension comme pour l’enjeu de cet important débat – la Turquie en tant que telle, pays pour lequel nous éprouvons, comme pour toute autre culture, le plus grand respect, mais bien de dénoncer, dans le cas présent, cette arrestation, aussi arbitraire qu’abusive, sinon indigne d’un pays civilisé.

 

LIBERTE DE CONSCIENCE

Davantage ! C’est un principe universel - la tolérance, chère à notre cœur tout autant qu’à notre raison - que nous, héritiers de l’humanisme de la Renaissance et de la philosophie des Lumières, nous défendons ici, au nom des droits de l’homme comme de la femme : la liberté de conscience - l’imprescriptible liberté de pensée, qui va de pair avec la non moins intangible liberté de parole, et donc le tout aussi nécessaire devoir d’informer correctement les citoyens -, sans laquelle il n’est point de démocratie qui vaille !

Car, oui, dans le cas de notre ami et confrère Loup Bureau, comme de tous les journalistes, artistes et intellectuels injustement emprisonnés aujourd’hui dans les geôles turques pour leurs seules idées, c’est cette liberté fondamentale, cruciale pour nos sociétés modernes, qui est ici bafouée, sinon niée de la façon la plus scandaleuse qui soit : on ne peut réprimer indéfiniment, ni bâillonner impunément la liberté d’expression. Gare au boomerang : il peut se révéler parfois dévastateur, souvent cruel et toujours fatal, pour les dictatures !

Ainsi, c’est forts et fortes de cette conviction morale, de ces principes éthiques comme de ces valeurs philosophiques, que nous, hommes et femmes de bonne volonté, nous vous demandons, avec cet appel solennel, de libérer instamment Loup Bureau.

Nous espérons vivement, à l’instar de la communauté internationale en son ensemble, que vous y répondrez, dans les plus brefs délais, favorablement !

 

Premiers signataires

Daniel Salvatore Schiffer : philosophe, écrivain, éditorialiste, porte-parole francophone du Comité International contre la Peine de Mort.

Radouane Attiya : chercheur-assistant en études arabes et islamologiques à l’Université de Liège.

Stéphane Barsacq : écrivain, éditeur.

Elie Barnavi : historien, directeur scientifique du Musée de l’Europe (Bruxelles), ancien Ambassadeur d’Israël en France.

Véronique Bergen : philosophe, écrivain.

Jean-Marie Brohm : professeur émérite de sociologie à l’Université de Montpellier III.

André Comte-Sponville : philosophe.

Jacques De Decker : écrivain, Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

François Dessy : juriste, avocat.

Luc Ferry : philosophe, ancien Ministre français de l’Education Nationale.

Caroline Fourest : essayiste, éditorialiste.

Marek Halter : écrivain.

Anne-Michèle Hamesse : présidente de l’Association des Ecrivains Belges (AEB).

Rebecca Harms : membre du Parlement Européen.

Jean Jauniaux, écrivain, président du Pen Club Belgique.

Claude Javeau : professeur émérite de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

Aude Lancelin : philosophe, écrivain, journaliste.

Fabien Ollier : directeur de la revue « Quel Sport ? ».

Jean-Pierre Orban : écrivain, chercheur.

Jean-Luc Outers : écrivain.

Michelle Perrot : historienne, professeure des universités.

Robert Redeker : philosophe, écrivain, journaliste.

Alain Rey : linguste.

Elisabeth Roudinesco : historienne de la psychanalyse.

Louis Sala-Molins : professeur émérite de philosophie politique aux universités de Paris I et Toulouse II.

Alexandre Salvatore Schiffer : diplômé en philosophie et sociologie à l’Université de Paris IV (Sorbonne).

Eric-Emmanuel Schmitt : écrivain, dramaturge.

Jean-Claude Simoën : écrivain, éditeur.

Daniel Sluse : directeur de l’Ecole Supérieure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège.

Jacques Sojcher : philosophe, écrivain.

Jean Soler : ancien diplomate culturel, historien des religions, écrivain.

Pierre-André Taguieff : philosophe, historien des idées, directeur de recherche au CNRS.

Jean Toschi Marazzani Visconti : essayiste, journaliste (Milan – Italie).

Valérie Trierweiler : journaliste.

Alain Vircondelet : écrivain, universitaire.



3 réactions


  • philippe baron-abrioux 18 août 2017 09:33

    @l’auteur ,

     Bonjour et merci pour cet article ,

     Erdogan exerce un pouvoir autoritaire dénoncé par une majorité de gouvernements tout en étant parvenu à négocier de façon unilatérale avec Mme Merkel un accord qui a « soulagé » l’Europe en contenant sur le territoire turc de nombreux migrants dont le patronat allemand et la chancelière « n’avaient plus besoin » ,les entreprises allemandes ayant déjà été « approvisionnées » (pardon pour le terme ) par la première vague de migrants accueillis (presque un modèle de « solidarité » ou vendu comme tel ) à grand renfort d’ images montrant l’exemple à suivre .

     Mr Erdogan faisant partie de la coalition anti Daesh est donc ,aux yeux des membres de cette coalition (60 pays ) , accueillant de nombreux effectifs américains sur son sol entre autres , un allié militaire indispensable ou présumé tel .

     son aviation a donc toute latitude pour définir ses objectifs stratégiques à détruire puisque l’ennemi déclaré est , aux yeux de tous Daesh et ses bases .

     c’est oublier un peu vite que Mr Erdogan a , depuis bien longtemps , un ennemi intérieur , le peuple Kurde , même si bien souvent ce sont des combattants kurdes qui non seulement ont fait front les armes à la main aux terroristes de Daesh mais sont les premiers à « nettoyer » les villes , les unes après les autres des foyers de résistance et des snippers embusqués .

     qu’un journaliste ait voulu enquêter sur une unité de protection du peuple kurde en fait donc un allié objectif de ce peuple et par simple amalgame un ennemi de la Turquie .

    dans cette logique , Mr Erdogan , habitué à des compromis financièrement juteux avec à peu près n’importe qui , dont Daesh et ses livraisons d’essence à vil prix , semble vouloir faire de LOUP BUREAU une autre monnaie d’échange .

    après avoir tripatouillé avec Daesh , obtenu de Mme Merkel en coulisses un accord inique , après avoir profité de la situation pour bombarder les positions kurdes à de nombreuses reprises alors que les objectifs sur lesquels il s’était engagé étaient Daesh , Mr Erdogan a dans ses geôles un nouveau moyen de pression sur la communauté internationale pour obtenir d’elle une nouvelle reculade sur les principes dont elle se drape à peu de frais depuis aussi longtemps que Erdogan opprime son peuple et se moque bien de ses engagements internationaux .

     les contacts sur l’adhésion de son pays à l’Europe , rompus puis repris, puis de nouveau rompus , lui autorise à peu près n’importe quel chantage sous le regard des Américains qui ironisent sur le poids de cette Europe dont ils se moquent comme d’une guigne , incapable de se coordonner sur quoi que ce soit y compris sur une défense commune, distincte de l’Otan , qui s’il coûte financièrement est encore un bon outil d’influence ,de renseignement et surtout pour « montrer ses muscles » aux frontières d’un continent qui n’en a plus aucune à l’intérieur au bénéfice quasi exclusif de l’industrie allemande qui est devenu le modèle économique de nos gouvernants .

     le cas de Loup Bureau sera difficile car le cynisme d’Erdogan est sans limites , il fait feu de tout bois , joue sur plusieurs tableaux, n’hésite pas à pactiser avec les diable et les« remontrances » qui lui sont adressées ne font que le conforter dans sa dénonciation d’attaques contre la souveraineté de son peuple .

     je souhaite que la pétition demandant la libération de Loup Bureau atteigne son but mais il faudra sans doute bien plus et en passer , une fois encore par les fourches caudines de ce sinistre Erdogan qui, selon moi , ne manquera pas de faire grimper les enchères .

     bonne fin de journée !

     P.B.A

     

     


  • Sozenz 18 août 2017 16:03
    Pour la libération de Loup Bureau : appel des intellectuels

    ça va se pousser au portillon ... y en a beaucoup qui se prennent pour des intellos .

    Pour les autres, restez chez vous , on ne vous a pas sonné ...


  • mmbbb 18 août 2017 18:19

    Je ne suis pas un intello Mr SCHIFFER alors rien n a cirer Quel mepris ont ces cons d intellos . Vous n’avez qu a envoyer BHL en tenue de commando il sortira ce journalistes Ce Monsieur je suis partout je suis omniscient a les capacites indiscutables 


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