mardi 4 novembre 2014 - par hommelibre

Pour un nouveau Situationnisme

Dans une discussion hors-ligne je soutiens l’usage du mot « discrimination » dans son sens premier. Il s’agit d’une opération mentale intelligente qui vise non seulement à établir des différences entre les objets du monde, mais à les qualifier en les comparant afin d’appliquer une stratégie adaptée. C’est ma manière de définir le Situationnisme, loin du Situationnisme historique des années 1960 soutenu par Guy Debord : chaque situation est à la fois générale et spécifique, et nous pouvons y donner la meilleure réponse possible si nous sommes capables d’évaluer ce qui est en jeu.

Tout n’est pas équivalent

Je n'attribue pas la même force ni exactement le même sens aux mots « distinguer » ou « différencier », d'une part, et « discriminer » d'autre part. Je trouve malheureux le fait que le mot discriminer prenne aujourd’hui une tournure négative. C'est une erreur profonde sur le sens et sur la charge émotionnelle associée au sens.

La discrimination est initialement associée au discernement. Elle est une opération mentale d'intelligence. Elle conduit à appliquer, si nécessaire, des stratégies différentes selon les besoins et situations. Par exemple, dans une même classe, on doit à la fois tenir compte d’un acquis collectif et des difficultés spécifiques à chaque élève. Il n’y a pas de réponse unique pour tous, sauf dans de grandes lignes, mais des stratégies individualisée fondées sur la capacité à comprendre le problème et les besoins, le fonctionnement et les portes d’entrée dans l’univers de l’élève. 

La discrimination inclut donc l'idée d'adaptation. C'est une sorte de situationnisme réel, non politique : chaque situation étant spécifique et générale à la fois, seule la discrimination (la séparation intelligente) permet de nuancer les actions à mener ou les postures à tenir. C'est une forme active de séparation des objets entre eux - séparation qui est peut-être le point commun de différents termes dont le sens est proche : différencier, distinguer, discriminer, discerner, sont toutes des opérations indispensables pour comprendre le monde et s’y mouvoir physiquement ou intellectuellement, et nécessitant une séparation et une comparaison entre les composants.

Le « crime » de la discrimination serait, à notre époque, de considérer que toutes les choses ne sont pas équivalentes, dans une sorte de relativisme généralisé et absolu, pire même : de les hiérarchiser, puisque c'est aussi là une spécificité de la discrimination. Plus qu’une simple différence, elle établit des niveaux d’importance ou de valeur. Certaines choses sont plus importantes, nécessaires, graves, légères, que d'autres. La justice discrimine, elle évalue selon des critères et aussi selon la gravité d'un délit et les circonstances où il a été commis. Or la différence simple n'établit pas cette hiérarchisation. Voler un bonbon ou voler 50 milliards de dollars c'est toujours un délit : voler est voler. Le principe est le même : on s’approprie quelque chose qui appartient à quelqu’un d’autre, sans son accord et à son préjudice. Mais la gravité attribuée à l’acte et les conséquences que l’on en tire sont différentes. Ce n'est pas la simple différence qui fait appliquer des peines différentes à des délits différents, c'est la capacité à reconnaître des niveaux spécifiques d'importance et d’atteinte aux valeurs de la société, et d'en tirer les conclusions adéquates.

 

Situ2.jpgHiérarchies et privilèges

De même, pour les personnes, certaines sont plus aptes, plus adaptées, plus compétentes, plus ajustées, de meilleur jugement, que d'autres, selon les domaines. Reconnaître ses vrais amis de ses ennemis est une forme de discrimination, avec des conséquences et des stratégies adaptées à chacun. La force du mot « discriminer » s'étiole quand il n'y a plus que le sens négatif. Ce sens négatif est un hold-hup dû à une posture idéologique et politique, et non pas à une véritable quête sémantique. Le refus de la hiérarchie entraîne une idéologie égalitariste dont la conséquence est une relativisation voire une négativation de la différence et des conclusions auxquelles cette différences nous conduit. Or il y existe des hiérarchies ! 

J'ai longtemps refusé les hiérarchies. Cela à cause de ma démarche anti-autoritaire et de mon côté rebelle. Aujourd'hui j'en suis en partie revenu. Les hiérarchies existent. C'est leur usage qui peut poser problème, pas leur réalité même. Elle conduisent à des traitements et des attitudes différentes. Pas à des privilèges, car le problème est plutôt à ce niveau. Mais il faut admettre que le professeur est hiérarchiquement ailleurs que l'élève et que s'ils ont les mêmes droits juridiques il n'ont pas la même place dans une mise en scène morale et de la transmission. L'enfant n'enseigne pas le parent ou professeur, malgré le discours bêtifiant de Khalil Gibran qui ne sert que l'enfant roi, et la démission des adultes dans la prise d'une position hiérarchique.

Discriminer ouvre parfois la porte au jugement de valeur. Je ne suis pas inféodé au besoin de poser de tels jugements. Mais là encore j'ai appris qu'ils ont parfois lieu d'être. Un metteur en scène qui dit qu'une prestation d'acteur est bonne ou mauvaise fait un jugement de valeur nécessaire (il doit toutefois étayer ce qu’il veut dire par bon ou mauvais, ou utiliser d’autres mots dont la finalité sera identique : approuver ou désapprouver la prestation de l’acteur). Un enseignant aussi. Un parent aussi. Ces jugements de valeurs posent des exigences et des matières à réflexion. Chacun reste d'ailleurs libre de le prendre ou non.

Le jugement est parfois trop vite dégainé, ou mal à propos, ou exprimé comme une agression ou une défense. Mais s'en priver c'est comme se priver d'un examen médical pour un médecin. La différence est que l'examen médical n'évalue pas la personnalité, et c'est cela qui dérange dans le jugement de valeur. Et pourtant, toutes les attitudes, raisonnements, réactions, etc, groupées sous la notion de personnalité, ne sont pas équivalentes en terme de fonctionnement et aussi en terme de valeur bonne ou non. Nous devons pouvoir évaluer notre propre comportement, non seulement en terme de différences, mais aussi d'efficacité, de bien ou de mal, d'adapté ou non, et définir des priorité. C'est de la discrimination. 

 

Situ3.jpgVers un nouveau Situationnisme

Tout cela sert de marqueurs. L'indifférenciation généralisée, le non-jugement, se développent dans une société qui cultive un triple refus : refus toute norme collective, refus de cette forme d'interaction qui est que nous nous évaluons mutuellement, refus des hiérarchies qui se mettent en place par déjà les simples différences de compétences. C'est au fond une grande peur qui est derrière cela. La peur d'être jugé c'est la peur de devoir rendre des comptes. Mais nous ne sommes pas capables de nous évaluer entièrement nous-même. Même en écriture, où je me donne beaucoup de liberté, j'ai des références en auteurs et en styles.

La discrimination va avec le sens critique. Mais, hélas, celui-ci n'est plus un objectif en période d'hyperconsommation. 

On pourrait dire que la langue évolue. Mais je ne crois pas que la dérive du sens du mot « discrimination » soit une simple évolution de la langue. Je pense que cette dérive révèle une configuration socio-politique complexe et mal assumée, ainsi que des peurs individuelles. Je pense qu'en retirant au mot « discrimination » son sens d'intelligence et d'adaptation, on jette le bébé avec l'eau du bain. La peur du mot, c’est la peur de l’autre et la peur du jugement. Le jugement de valeur est donc bien là, caché, tapi derrière la porte d’un langage émasculé. Ce n'est donc pas pour préserver une langue comme elle était avant que je tiens à certains mots, c'est parce que je suis en désaccord avec l'idéologie qui est derrière certains changements. Une preuve de cette idéologie et d'un refus, plus que d'une évolution de la langue, est que l'usage d’un mot comme « discrimination » mot soulève des polémiques, alors que s'il avait simplement perdu son sens initial il laisserait indifférent, comme un mot vieillot.

Un nouveau Situationnisme tente de trouver l’équilibre entre les normes collectives et les situations particulières. Il propose de modifier profondément l’esprit humain fait de clanisme, de rigidités idéologiques et de manichéisme conceptuel. Il ne refuse pas la mise en scène des relations humaines ni leur marchandisation, mais veille à ce que la liberté de choix prévale sur les contraintes du groupe. Le spectacle de soi et du monde n'est pas considéré comme une aliénation puisque dans cet espace chaque acteur reste libre de ne pas s'identifier à son rôle - c'est la force du spectacle et ce qui fait son succès phénoménal. Le corps, la marchandise que nous produisons, la société même, ne sont que des objets transitionnels qui permettent le mouvement : la projection et/ou le retrait de son être intime. C'est d'ailleurs grâce à ce mouvement, à cette possibilité de projection ou de retrait, que la consommation n'est plus une négation du choix individuel. En ce sens le nouveau Situationnisme ne propose aucune théorie politique ni aucune idéologie. Il ne reproche rien à la société en elle-même puisqu'elle n'est que la projection des mises en scènes individuelles. Pour ajuster en permanence la projection ou le retrait il faut être capable de discrimination.

Le nouveau Situationnisme est ontologiquement individualiste. Il ne se prive d’aucun mot utile et cherche, en chaque occasion, dans chaque situation, à faire oeuvre de discrimination, d’intelligence et d’adaptation et proposant une compréhension et des réponses adéquates et non des réflexes idéologiques. Le nouveau Situationnisme soutien l’égalité juridique des humains, mais s’oppose à l’égalitarisme en tant qu’idéologie et nouveau terrorisme intellectuel. Il n'exclut rien et use de tout à bon escient.



27 réactions


  • lsga lsga 4 novembre 2014 10:56

    HIÉRARCHIE SPONTANÉE ET NATURELLE DANS LE MONDE DE L’INGÉNIERIE LOGICIELLE.


    Si vous prétendez faire un nouveau situationnisme, vous ne pouvez pas ignorer la révolution Open Source. Pour rappel, Guy Debord qui appelait chacun à modifier, photocopier et redistribuer librement ses textes a été un précurseur de l’Open Source. 

    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 15:59

      L’Open Source rend la gratuité obligatoire. Or le travail réalisé n’est pas valorisé ni rétribué. C’est illogique même si c’est pratique pour ceux qui ont peu de moyens financiers. 


    • lsga lsga 4 novembre 2014 16:17

      c’est faux, l’Open Source ne rend pas la gratuité obligatoire. Il existe de très nombreux produit Open Source commercialisé. 


      Merci d’avoir montré que vous n’aviez rien compris à Debord. 

    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 16:28

      Vous avez raison, certains Open Source sont commercialisés. Mais je ne conteste l’idée de pouvoir modifier un programme, ou un un livre. Que chacun crée sa propre oeuvre et la commercialise me paraît toujours préférable à la mise en commun de tout. L’individualisme ne suit pas la tendance collectiviste de l’Open Source.


      « Merci d’avoir montré que vous n’aviez rien compris à Debord. »

      Merci d’avoir argumenté votre jugement... Mais vous devriez le relire avec un autre regard que celui qui cultive les reliques.


    • lsga lsga 4 novembre 2014 16:36

      « Que chacun crée sa propre oeuvre et la commercialise me paraît toujours préférable à la mise en commun de tout. »


      et donc, vous avez lu Debord ? Vous devriez le relire. La société du spectacle, c’est précisément la critique de la commercialisation des oeuvres d’art... Je dis ça comme ça...

    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 16:42

      Eh bien justement, je conteste cette critique au nom même d’un situationnisme accompli, c’est-à-dire complètement individualiste et dépouillé des astuces rhétoriques. Le « spectacle » n’est pas une aliénation. Le fait d’être acteur nous rend libres et la liberté est le critère fondamental d’un nouveau paradigme. C’est ce que j’ai posté plus bas.


    • lsga lsga 4 novembre 2014 17:13

      Bon, je suis content, je vous ai amené là où je voulais :

      «  Le « spectacle » n’est pas une aliénation. »

      Vous n’êtes pas situationniste, vous êtes anti-situationniste. 

      Ce serait bien d’arrêter de salir les mots. Vous n’avez qu’à en inventer un nouveau, ce sera bien.

    • hommelibre hommelibre 5 novembre 2014 09:29

      Eh ben...


      « Bon, je suis content, je vous ai amené là où je voulais :
      «  Le « spectacle » n’est pas une aliénation. »*

      Mais vous ne m’avez amené nulle part. Si vous lisiez bien vous auriez vu que je l’ai déjà écrit dans l’article. Ah, ben, zut alors, vous aviez cru prendre le pouvoir sur moi et m’avoir manipulé... Revisitez vos vieux schémas de relation, Isga. Il y a mieux à faire dans une discussion que balancer de petites phrases à la Sarko ou à la Hollande. Comprenez que le mal français c’est sa volonté de tout contrôler et de cultiver le clivage et la confrontation. Les anciens situs ne faisaient pas autre chose. Les nouveaux situ s’émancipent de ce pattern mental. Ils mettent, logiquement, le monde en trois dimensions.

      Le spectacle et la marchandisation sont un thème central - sinon le thème central - du situationnisme. Est-ce le concept même de société du spectacle et de la marchandisation qui est au coeur des préoccupations situationnistes, ou le fait de s’y opposer ? S’y opposer ne montre rien de spécifique, mais traiter de la marchandisation, oui. Changer de paradigme, de regard sur cette question, reste dans le champ du situationnisme.

      Je le développe d’une manière certes opposée à Debord, de même qu’il y a diverses approches et définitions du socialisme, ou du libéralisme. Ce que je développe est un prolongement du situationnisme, qui dans cette logique propre aboutit à contredire le paradigme initial. C’est tout-à-fait dans la méthode du retournement du monde utilisée par les situs.

      Ma conception de »situation" est la suite de la critique du système, puisqu’ici le système est mis au second plan, presque évacué, afin de restituer à l’individu sa propre force créatrice. J’enlève au système la puissance et la fascination que les situs lui accordaient à tort.

    • lsga lsga 5 novembre 2014 12:17

      En avant la Nov’Langue de l’extrême droite !


      Franchement : inventez un nouveau mot. C’est facile. Arrêtez de salir les concepts qui existent déjà et qui sont clairement définis.

    • hommelibre hommelibre 5 novembre 2014 18:20

      « En avant la Nov’Langue de l’extrême droite ! » 


      ... ah... ah... ah... smiley

      Quand on ne pense que par Wiki, la pensée est limitée.

      Voyez, rien qu’à cause d’un commentaire de ce genre, si réducteur, si insignifiant, si éclairant sur le mode de fonctionnement du cerveau primaire, il faut repenser les mots et les concepts, et ne pas se priver de reprendre ceux qui semblent devoir évoluer. Rien que pour cela il faut penser une nouvelle révolution culturelle, déboulonner les dogmes qui prévalent depuis 50 ans, mettre à plat, repenser, nettoyer les cerveaux.

      Je reprends le concept de situationnisme, oui, dans la ligne méthodique des fondateurs et contre leur contenu idéologique. 

      Au fait, on peut toujours se demander quelle est la pertinence du nom de ce mouvement. N’est-ce pas lui qui s’est trompé en l’utilisant ? Car il ne réfère pas une action ou une perception concrète. Le mot « spectacle » est lui-même peu relevant. Voir à ce sujet l’article de Jacques Bolo :


      Si les mots ont un sens, spectacle est synonyme de représentation. L’idée de procuration est loin derrière, et extraite au forceps. Situation est synonyme d’état ou de mise en scène complexe. La simplification de Debord pointait la complexité du monde mais la refusait. Moi je l’accepte et cherche à la dire. Si le propos de Debord était de reprendre le contrôle de sa propre vie, sous des auspices marxiens, je dis la même chose, mais dans une pratique immédiate, en toutes situations, sans l’enfermement idéologique qu’on trouvait à l’origine (c’est d’ailleurs pour cela, ou à cause de cela, que je parle de rhétorique à propos de Debord, rhétorique qui met sur un piédestal une perception bien plus politique qu’artistique). 

      Reprendre sa vie en main c’est entrer dans le spectacle, ce n’est pas le refuser.

    • lsga lsga 5 novembre 2014 18:23

      mais oui, étudier les définitions, ça réduit la pensée.

      Mais sinon, franchement : pourquoi ne choisis tu pas un nouveau mot ? 


    • hommelibre hommelibre 5 novembre 2014 23:38

      « Il n’y a que dans l’amour et le meurtre que nous sommes vraiment sincères. »
      Friedrich Dürrenmatt

      Alors aimons-nous !
      Mais quel nom donner à cela sinon Situationnisme ? Si l’ancien a incarné le meurtre, a tué culturellement, en quelques pages rapides et renversantes, nous pouvons garder le paradigme d’une critique radicale, au-delà de toute rigidité, et renverser le diagnostic et recadrer la conclusion. Le monde n’est pas si mauvais. C’est un nouveau situationnisme. Cela permet aussi de reconnaître la force qu’a insufflé l’ancien.

      Situationnisme, parce qu’il faut faire des choix sans cesse instables. Les sécurités sont lâchées. La force est en soi. Chaque moment de la mise en scène est important. Chaque objet demande un regard par tous les côtés. Cela est situationniste : analyser sans faire appel aux patterns politisés.

      Mais bon, c’est une idée comme ça.


    • hommelibre hommelibre 5 novembre 2014 23:43

      J’ajoute que relever ce thème hors de l’ombre est utile. Cela montre que le débat n’est pas fini.


    • lsga lsga 6 novembre 2014 11:22

      Bon, je repose ma question : pourquoi salir le mot « Situationnisme » qui existe déjà et est clairement défini ? Pourquoi ne créez-vous pas un nouveau mot ?


      La nov’langue : y en a marre !

  • Piotrek Piotrek 4 novembre 2014 12:13

    C’est rigolo car pour promouvoir l’esprit critique vous proposez l’amputation de la nuance d’un mot. Vous proposez qu’un mot devienne plus politiquement correct pour que son utilisateur devienne moins politiquement correct ?? Ridicule

    C’est là ou réside le problème de tous les ingénieurs sémantiques : il y a à un moment ou à un autre une grossière manipulation.
    Mais le but de l’ingénierie sémantique n’est pas que de détourner les mots, c’est beaucoup plus grave que cela. Le but ultime c’est de créer une ségrégation linguistique.

    Aux Etat-Unis, l’expert incontesté, le magicien des mots c’est Frank Luntz. Aux USA :
    - On ne dit plus « réchauffement climatique », on dit « changement de climat »
    - On ne dit plus « combattre le terrorisme » mais « la guerre contre la terreur »
    - On ne dit plus « droits de transmission » mais la « taxe sur la mort »

    Au départ, cela n’avait l’air d’être qu’une reformulation innocente. Désormais dire « réchauffement climatique » vous désigne politiquement et plus personne n’ose utiliser l’expression de peur de passer pour un extremiste écolo.

    Alors, monsieur hommelibre c’est très gentil de votre part de vous inquiéter de ma « diversité cognitive », et je vais vous répondre malgré tout avec du politiquement correct : vous prenez les gens pour des cons.

    Alors oui c’est très très triste que « discriminer » soit si négatif, si seul :
    - La discrimination sexuelle
    - La discrimination raciale

    Voici des mots plus « positifs »
    - L’hôpital trie
    - Les probabilités éliminent
    - Les mathématiques ordonnent
    - La femelle choisit
    - Les citoyens élisent
    - La nature sélectionne
    - Les tribus adoptent
    - Les nationaux préfèrent
    - La sexualité s’oriente

    Ou est la légitimité de l’emploi de « discrimination » cognitive ? Le cerveau peut très bien trier les perceptions, éliminer le bruit, ordonner les informations, choisir...

    La discrimination a une connotation péjorative, que vous le vouliez ou non. Cet article est une fraude intellectuelle


    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 13:47

      Je me demande de quoi vous avez peur par rapport à ce mot ? Je ne parle pas de discrimination raciale. Je ne fais pas oeuvre de politiquement correct, au contraire. Je ne dis pas qu’il faille exclure de manière permanente ou définitive qui ou quoi que ce soit, mais différencier en vue de traitement séparé, comme l’indique le cnrtl.fr. Je ne nie pas que le mot ait une connotation négative, j’affirme qu’elle n’est pas la seule connotation et que le contexte permettra de dire quelle est la connotation dans chaque situation. 


       La ségrégation linguistique existe déjà et je n’en suis pas l’auteur ni le défenseur. Au contraire. Parler d’autogestion, d’immigration, de libéralisme, vous classe déjà à chaque fois dans un camp, malheureusement. Cette ségrégation est une source de blocage intellectuel et social. Le situationnisme comme je l’entends doit se détacher de cette ségrégation. Aucun champ, aucun mot, aucun concept ne doit être exclusif d’un camp. Les choses doivent être analysées dans la situation, dans le contexte où elles existent, et non par un préjugé ou une grille généraliste rigide.


    • Piotrek Piotrek 4 novembre 2014 15:22

      Ne me dites pas que vous faites simplement une réflexion sur le sens des mots. Le choix de « discrimination » au lieu d’un autre était-il fortuit ?

      J’ai longtemps refusé les hiérarchies. Cela à cause de ma démarche anti-autoritaire et de mon côté rebelle. Aujourd’hui j’en suis en partie revenu.

      Votre texte regorge d’allusions politiquement chargées... et je ne crois pas au hasard.

      Je me demande de quoi vous avez peur par rapport à ce mot ?

      C’est pas le mot qui me fait peur, c’est votre tour de passe-passe qui vise à vider le mot de son sens par la mécanique cognitive (dans un fond politiquement chargé, donc)

      Parler d’autogestion, d’immigration, de libéralisme, vous classe déjà à chaque fois dans un camp, malheureusement

      Non pas du tout, il est tout a fait acceptable socialement d’être pour ou contre l’autogestion, l’immigration ou le libéralisme.
      En revanche il beaucoup plus dangereux socialement d’être pour la discrimination (raciale, sociale, sexuelle)

      Et c’est à ce moment, que vous essayez de rendre le mot « discrimination » acceptable et politiquement correct.

      Aucun champ, aucun mot, aucun concept ne doit être exclusif d’un camp.

      C’est pas une raison pour essayer de dénaturer la valeur que les gens attribuent à un mot. Le moto de Frank Luntz c’est justement : peu importe la signification les mots, c’est ce que les gens voient qui est important

      Les choses doivent être analysées dans la situation, dans le contexte où elles existent, et non par un préjugé ou une grille généraliste rigide.

      En lisant votre article on a l’impression que l’homme s’oppose aux normes de la société. Or la chose fondamentale que vous avez esquivé dans votre exposé c’est la capacité de l’homme à se censurer soi-même. L’homme doit être capable de censurer les actes et ses pensées sinon il ne pourrait pas vivre en société. C’est cette censure qui détermine la différence entre le phantasme et le viol. C’est LE centre de tri, le centre de la « discrimination » (si vous voulez)

      Donc d’un point de vue purement cognitif, votre article est au niveau de Marie-Claire.

      Je résume : Tentative de modification du sens d’un mot politiquement chargé, dans un article politiquement chargé, sous le couvert d’une pseudo-analyse cognitive.

      J’ai bon ?

      Je crois que votre problème c’est que vous pensez que pour créer un contre-argument par simple symétrie d’un argument. Vous avez droit à vos à vos idées quelles qu’elles soient, mais vous devez construire votre argumentaire autrement. N’oubliez pas l’importance de l’auto-censure.


    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 15:41

      Je ne me sens pas obligé de reprendre à mon compte une définition qui est réductrice du sens et qui est le résultat non d’un consensus progressif mais d’un matraquage politique.


      Que dit Wiki :


      « Le sens du terme « discrimination » est à l’origine neutre, synonyme du mot « distinction », mais il a pris, dès lors qu’il concerne une question sociale, une connotation péjorative, désignant l’action de distinguer de façon injuste ou illégitime, comme le fait de séparer un individu ou un groupe social des autres en le traitant plus mal. »


      A aucun moment je ne fais mention de traiter un individu ou un groupe social plus mal que les autres. A aucun moment je ne justifie une pratique injuste ou illégitime. Au contraire, j’appelle à réagir et agir de manière adaptée, donc différenciée, variable, opportune dans une situation donnée, et à refuser toute généralisation (qui, elle, conduit à une forme de discrimination). La discrimination est une activité intellectuelle incessante et utile, voire bienveillante dans certains cas. Je ne parle évidemment pas de l’apartheid.


      Dans le Larousse, deux définitions :


      « Action de séparer, de distinguer deux ou plusieurs êtres ou choses à partir de certains critères ou caractères distinctifs ; distinction : Opérer la discrimination entre l’indispensable et le souhaitable.


      Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne : Le sexisme est une discrimination à l’égard des femmes. Discrimination raciale. »


      Dans L’Internaute :


      « Sens 1 Distinction, aptitude à discerner les choses [Littéraire]. Synonyme discernement

      Sens 2 Fait de séparer et de traiter un groupe de personnes différemment des autres, souvent de façon moins bonne.Synonyme apartheid Anglais discrimination »


      Il y a encore d’autres exemples. Le sens premier, que je soutiens, existe toujours. Il n’a pas été supplanté par le sens négatif.


      Mais que j’use de ce mot avec une petite arrière-pensée provocatrice, oui, je l’admets. Pas seulement, et pas prioritairement, mais en partie, parce que justement la réduction du sens fait réduction de l’idée. 


    • Piotrek Piotrek 4 novembre 2014 17:01

      Défendez plutôt la libre expression sans limite et sans astreintes. Vous fatiguez pas smiley


  • Passante Passante 4 novembre 2014 12:26

    heureusement qu’il faut tout un Travail pour lire Debord.

    lentement, en vrai Poète, c’est-à-dire selon une touche des mots d’une précision vraiment inégalée.
    heureusement, car cette ignorance, ici partagée, vous expose moins, dans l’immense maladresse de votre présente démarche ; mais tous les faut pas sont permis, ce n’en est pas poor autant discriminatoire...
    commencez par « détournement », ou « dérive », ça vous mènera loin (c’est métadiscriminatoire).

    • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 15:24

      On peut le lire même avec des touches de premier degré (sans quoi son analyse ne serait qu’esthétique). Pas besoin d’avoir fait les Beaux-Arts pour déboulonner les idoles. Mais les « faut pas » sont permis, en effet, surtout dans le culte des idoles.


      J’avoue cependant, même si je ne souscris plus au contenu, être toujours fasciné par le déroulement de sa pensée, par ses formules, par la précision des mots, par son retournement du monde.
      Mais aujourd’hui j’y vois plus une rhétorique, ou une poésie, qu’une philosophie ou qu’une étude de société.

      Oh... je suis allé à « retournement » sans passer par « détournement »... smiley

    • Passante Passante 4 novembre 2014 22:44

      pas une idole, pas de la pensée, pas de la philo, pas de la poésie, pas de la rhétorique, pas des formules, pas un retournement...

      une PRATIQUE !!

  • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 13:31

    Je reconnais explorer le mot « situationnisme » d’une manière volontairement singulière. Je dis que la marchandisation est une liberté et non une aliénation. Dans un spectacle comme le fut le nazisme, les acteurs n’ont pas le choix de leur rôle. S’ils prennent une distance ou refusent d’adhérer à la mise en scène, ils sont éliminés. C’est parce que le spectacle a un but idéologique.

    Quand le spectacle est commercial, l’acteur reste libre d’adhérer ou non. Il peut jouer au tyran sur scène ou au bureau puis rentrer chez lui en monsieur toutlemonde.

    Je suggère un nouveau situationnisme, en partie inversé car au contraire de l’analyse d’alors, je propose que le rapport marchand soit réhabilité, qu’il soit perçu comme une liberté et non comme une aliénation. Ma proposition de Situationnisme réhabilite ce rapport marchand, cette marchandisation si décriée par les situationnistes des années 1960, et renverse les concepts d’alors qui ont dominé la société pendant plusieurs décennies (et encore en partie aujourd’hui). Le commerce (et la marchandisation qui lui est liée) est un contrat, et par ce fait il est une liberté.

    Le concept d’aliénation, tel qu’on le trouve de Marx à Marcuse et Debord, sert à fabriquer des victimes à la chaîne et à dénier aux individus le fait qu’ils décident de leur vie. Il donne toute-puissance au système et par cela contribue à faire du système l’ogre que par ailleurs il dénonce. Or il faut sortir de ce paradoxe qui est d’alimenter ce que l’on dénonce. C’est cela la fraude intellectuelle. On n’aliène pas son corps, on ne le cède pas en tant que propriété, on ne se dépossède pas en louant sa force de travail, on ne devient pas étranger à soi.

    J’ai toujours eu quelques difficultés à considérer que le mot désigne la juste chose chez Debord, car son analyse critique est empreinte de nombreux jugements sur la valeur même de la vie des humains (comme par exemple les étudiants se préparant à former les petits cadres du système - quel mépris pour les gens qui font tourner le monde). 

    Ce que j’ai de commun avec le situationnisme de l’époque est le mot, même si j’en définis un contenu un peu différent et si je le dépolitise. Le situationnisme se place à distance de toute idéologie rigide. Il évalue les circonstances pour en extraire quelque chose d’à chaque fois spécifique. Qu’est-ce donc qui le fonde, s’il n’y a pas une forme de théorie permanente et globale ? Sa fondation n’est justement plus dans la théorie (dont la notion d’aliénation fait partie) mais dans l’attitude, dans l’ajustement aux éléments en présence, dans l’adaptation. C’est pourquoi il ne peut être qu’individualiste. Ma lecture du situationnisme tient compte de manière plus précise du mot « situation », qui est un concept extrêmement mobile et qui donne la primeur à la réponse individuelle sur les conditions extérieures.

    J’ai aussi en commun la notion de spectacle. La représentation de soi en terme de valeur marchande ne devrait plus être perçue un problème. L’argent est une monnaie d’échange, mais ce peut être aussi le troc, l’affect, tout peut être monnaie d’échange. L’intérêt du spectacle, comme je le précise avant, est la liberté de l’acteur, alors que Debord, sur le même mot et ce qu’il représente, y posait un diagnostic d’aliénation.

    Cette liberté de l’acteur rend le spectacle performant. On peut se former à être dans le commerce, et terminer sa carrière comme ingénieur. Il n’y a plus d’adhésion intime et définitive à une identité professionnelle unique. La location de sa force de travail et de son corps est donc une liberté et non une aliénation car elle permet cette mobilité au cours de sa vie. C’est une application très concrète. On voit ici que faire évoluer le concept de situationnisme fait aussi changer le regard sur le monde. Nous ne sommes pas des pions du spectacle du monde, nous en sommes co-acteurs.

    Au risque de hérisser un peu plus, je donne comme exemple de livre « situationniste » le Yi King.


    @ Piotrek :

    Au regret de ne pas être d’accord. Le terme discrimination est autre chose que trier et ordonner les informations. C’est aussi les évaluer les unes par rapport aux autres et les hiérarchiser, et en tirer des stratégies adaptées. C’est dire que certaines choses ont plus de valeur que d’autres dans certaines situations. 


  • hommelibre hommelibre 4 novembre 2014 14:42

    L’aliénation fit les beaux jours de Mai 68. Elle fut convoquée régulièrement par Guy Debord et les situationnistes. Elle était, paraît-il, le voile invisible de la société de consommation. Elle fut, bien avant cela, utilisée avec quelque succès par Karl Marx.

    L’aliénation était un concept imparable. En effet, si une personne est aliénée, elle ne peut être consciente qu’elle l’est, justement parce qu’elle l’est. Succulent, non ? L’aliénation poserait un voile sur la conscience de soi et sur la liberté de choix. Nous serions « agis » de manière invisible par des suggestions, des inductions, des incitations et des influences que nous ne percevrions pas et qui gouverneraient notre vie.

    Les prostituées qui ont décidé librement de louer leurs services sexuels ne seraient que des inconscientes, des aliénées qui ne savent pas ce qu’elles font. L’aliénation ferait de nous des esclaves - on ne sait exactement de qui. Du « Système », selon Guy Debord. La personnification d’un système tout-puissant est de nature paranoïaque et fait penser à 1984. On n’a d’ailleurs pas assez exploré ce qu’il y a de parano dans les analyses critiques de la société de cette époque.

    Le mot « aliéner » signifie : céder, comme céder un droit de propriété. De là vient l’idée de « rendre étranger » à soi. De cette étrangeté découle la folie. Asile d’aliénés : lieu où l’on garde et soigne des personnes qui ne s’appartiennent plus, dont l’esprit est égaré. La signification politique est certes un peu différente, mais elle court sur la même piste : l’aliénation économique ou mentale est le fait de ne pas posséder sa propre vie, d’être devenu étranger à soi-même.

    Le sens politique, comme le sens médical, contient l’idée que le sujet ignore sa propre aliénation. C’est bien pratique : tout ce qu’il dit ou fait devient dès lors une confirmation de son aliénation, même ses dénégations ! C’est dingue.

    Bien sûr qu’il y des des éléments conditionnants, voire prédéterminants, dans la vie d’un homme ou d’une femme. L’origine géographique, la langue, les croyances religieuses, la classe sociale, les modèles et l’éducation familiale, la culture en général, formatent l’individu. Ce formatage est d’abord une éducation au sens noble du terme : un moyen de comprendre le monde et d’y exister sans y être étranger. 

    Dès le moment où l’on décide par soi-même, on doit être considéré comme libre, même si notre éducation nous prépare plus à certains choix qu’à d’autres. Le fait de décider fait de nous des être certes formatés, mais libres de reproduire ou non le formatage reçu.

    C’est un changement radical de paradigme par rapport aux décennies qui ont suivi Mai 68.

    Dans le nouveau Situationnisme comme je le propose, l’être humain doit être considéré comme fondamentalement libre et non aliéné par le système ou au système. La condition de base n’est pas l’aliénation, elle est la liberté. Que cette liberté soit en partie sous influence et qu’elle grandisse avec le temps n’y change rien.

    Que l’on soit athée, de gauche, de droite, djihadiste, chrétien, russe, américain, la condition commune est la liberté présupposée. Liberté d’endosser ou non, de reproduire ou non les outils culturels reçus pour nous construire dans un monde donné, dans un spectacle du monde, dans une « situation » (un contexte, un pattern culturel) spécifique.

    Celui qui dit que les humains sont aliénés, se poste en supérieur. C’est lui le tyran, l’aliénant.



  • Francis, agnotologue JL 5 novembre 2014 09:13

    Le spectacle, il est aujourd’hui permanent dans la rue : tous ces gens qui téléphonent sont des zombies qui se donnent en spectacle.

    Ils ne s’en rendent même pas compte


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 novembre 2014 10:42


    Merci Homme Libre - oui je mets des majuscules car c’est plus précisément ainsi que je vous vois ici - merci pour cet article important, et pour les tout aussi importants compléments que vous ajoutez dans vos réponses aux commentaires.

     

    Je pense que l’allusion à Khalil Gibran est un peu malheureuse et qu’il aurait été préférable de parler de l’utilisation bêtifiante d’un beau poème de Khalil Gibran, mais je dois reconnaître que je n’ai lu de cet auteur rien d’autre que ce poème.

     

    Je nuancerais de la même manière le concept d’aliénation tel qu’on le trouve de Marx à Marcuse et Debord (votre commentaire du 4 à 13 h 31) mais là encore la faiblesse de mes connaissances m’empêche d’être catégorique.

     

    Quoi qu’il en soit c’est bien dénier aux individus le fait qu’ils décident de leur vie qui doit être dénoncé dans le concept, ce que vous faites très bien en précisant : Il faut sortir de ce paradoxe qui est d’alimenter ce que l’on dénonce. C’est cela la fraude intellectuelle.

     

    Cette fraude intellectuelle est actuellement très répandue et cultivée. C’est bien elle qui conduit de nombreux faux rebelles ayant éliminé le meilleur de mai de 68 pour imposer leur seule interprétation autoritaire - et faire carrière dans la dispensation de leçons néo-conformistes et délétères, c’est bien cette fraude et la persévérance à la pratiquer dans la pire mauvaise foi qui constitue de nos jours, en France tout particulièrement, le principal barrage à la recherche des moyens de sortir la société de l’impasse où elle s’est enfoncée.



  • Hermes Hermes 8 novembre 2014 23:34

    Bonjour,

    Il y a quelque chose de profond derrière tout ça... Dans la discussion que vous rappelez, j’avais évoqué aussi la différence entre la discrimination qui est une opération mentale importante, et la ségragation qui est une attitude sociale violente et négative.

    La disrimination , cette capacité d’attention à distinguer les différences peut s’appliquer aux états intérieurs comme au monde extérieur. Il devient ainsi possible de se rendre compte du rapport entre notre monde intérieur et le monde extérieur dans la projection consumériste, qui n’est d’alleurs qu’une partie de la projection que nous faisons de nos contradictions internes sur l’ensemble du monde et le reflet de notre manque d’unité

    Quand on déveleoppe cette capacité d’attention dans l’instant, ll est possible de se libérer de ses contradictions et de la projection, car on peut voir si on s’y applique comment elles sont le négatif d’une image de soi-même qu’on revendique...... (  ! ).......Ainsi l’étape de la discrimination mène progressivement à l’intégration des éléments du monde extérieur et intérieur, c’est à dire une libération du monde hypnotisant de l’image par une perception grandissante de l’unité.

    Les principaux intérêts auxquels profite l’organisation sciale actuelle ne souhaite en aucun cas que cela se produise. La confusion dans laquelle on amène les gens avec cette notion aberrante de discrimination est grande. Ce n’est surement pas une démarche consciente, mais on voit bien que les divisions que cela provoque empêchent de se poser les questions essentielles.

    Quand en on arrive à la ségrégation (cachée derrère la discrimination « négative » et « positive ») c’est qu’il n’y a plus de discrimination de ses états internes et une identification à des climats violents, sans aucun recul . Un niveau de conscience complètement endormi sans psssibilité de libération. La passion est le reflet d’un état de grande dépendance.

    Chaque situation est différente et doit être examinée par la personne qui s’y trouve avec une grande attention et discrimination (tant vers l’intérieur que l’extérieur) pour avancer sur le chemin de sa propre libération de façon intègre et constructive (tant vers l’intérieur que l’extérieur) en intégrant de plus en plus d’éléments, de façon à assumer avec une simplicité et tranquillité grandissante son statut d’être humain parmi les autres, tous différents et tous en face de la même difficulté existentielle, dans des situations différentes, mais aspirant tous à retrouver cette unité perdue. Il ne saurait y avoir de ségrégation dans cete démarche.

    L’opération mentale de discrimination de ses perceptions internes et externes s’appelle l’attention, et c’est la première étape pour sortir de la vitalité diffuse et de la dépendance au plaisir et à la souffrance, là où la ségrégation peut faire son nid.

    Bon dimanche, et merci d’être revenu sur ce thème smiley


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