vendredi 30 septembre 2016 - par ddacoudre

Pourquoi il faut voter

Le vote.

La démocratie indirecte n’est pleinement effective que depuis 1974 avec la majorité du vote à 18 ans, Durant le débat pour son adoption est revenue la critique récurrente de leurs savoirs politiques pour voter en toute connaissance de cause. Ce même raisonnement s’est tenu envers les femmes. Le vote censitaire lui éliminait tous les citoyens qui ne pouvaient payer en impôt indirect le cens, et le vote capacitaire prenait en compte leur capacité intellectuelle.

Le vote capacitaire fut peu mis en vigueur en France, mais nous avons retrouvé son intention au travers l’affirmation de la nécessité de disposer des savoirs nécessaires pour obtenir le droit de vote. Nous pourrions étendre le droit de vote dès l’âge de 15 ans. J’ai le souvenir qu’à 13 ans j’allais déjà dans des réunions politique pour jeune. Je laisse chacun avec son opinion là dessus mais je suis assuré que seront avancées les conditions économiques, bref l’équivalent du vote censitaire. Si tout homme dispose d’une intelligence quasi identique nos anciens jugeaient que l’exercice de la démocratie requiert de détenir des savoirs.

Condorcet.

Condorcet dans son projet pour l’éducation du peuple mais comme condition nécessaire que l’instruction doit assuré le bonheur et l’épanouissement de chacun dans le progrès indéfini de l’esprit humain. Il a ainsi un espoir dans la démocratie et considère que l’instruction est pour les pouvoirs publics un devoir imposé par l’intérêt commun de la société et de l’humanité entière. Il avait même étendu le rôle des instituteurs à donner des conférences publiques tous les dimanches pour les citoyens de tout âges afin d’enseigner les principes de la morale, la constitution et la loi, les connaissances sur la culture et les arts.

Pourtant la partie de sont projet la plus intéressante qui est contemporaine de nos difficultés est la suivante. L’instruction doit conserver son indépendance par rapport à l’autorité publique. Aucun pouvoir public ne doit avoir ni d’autorité ni crédit d’empêcher le développement des vérités nouvelles, l’enseignement de théories contraires à sa politique particulière et à ses intérêts momentanés. L’école doit fonder les vertus publiques sur la raison critique et non sur l’enthousiasme. Il plaçait l’instruction au centre de l’avènement d’une démocratie à inventer. S’il n’est pas nécessaire d’être instruit pour exercer son droit de vote il reconnait que l’ignorance est un handicap.

"Toutes les fois que la tyrannie s'efforce de soumettre la masse d'un peuple à la volonté d'une de ses portions, elle compte parmi ses moyens les préjugés et l'ignorance de ses victimes."
"Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre [...] même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave."

"Toute société qui n'est pas éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans."

"Il ne peut y avoir ni vraie liberté ni justice dans une société si l'égalité n'est pas réelle."

"Que la morale fasse partie d'une éducation publique commune à toutes les classes de citoyens. Que l'on écarte avec soin de cette éducation toute influence sacerdotale."
Je laisse à chacun le soin de faire les liaisons contemporaines.

Si comme libéral Condorcet voulaient que les citoyens s’instruisent volontairement par un enseignement gratuit. L’histoire a montré que sans obligation, les citoyens ne vont pas s’instruire. Alors si l’on ne force pas le citoyen à recevoir de nouvelles « vérités » de développer sa raison critique et l’on ne donne pas la parole aux « philosophes » pour éclaire son suffrage il devient tout simplement de la graine d’esclave, enfermé dans la pensée unique et abusé par ses émotions.

Paradoxalement.

C’est le paradoxe de notre société où il n’y a jamais eu autant de savoirs disponibles, l’information politique se fait pour 8 français sur 10 par les JT. Difficile alors de disposer des moyens d’une critique dans une info où l’émotion et le storytelling sont la règle et les mêmes informations circulent sur tous les médias.par exemple tous les médias nous ont vendu l’état d’urgence et leur silence s’est fait sur ceux qui dénonçaient son inutilité. http://cortecs.org/accueil/.

Ainsi, le vote emporte de disposer d’une raison critique et de se tenir au courant des innovations de notre monde et cela ne peut pas être le cas avec l’information des JT disponibles, ni avec ceux qui profitent de cet état de fait pour nourrir les préjugés. Si Condorcet pose ses espoirs dans l’instruction afin de développer la démocratie, nous assistons au phénomène inverse. Les citoyens malgré une instruction obligatoire ont cessé de développer leur raison critique car ils sont absorbés par la société hédoniste et se laissent flatter, comme le corbeau pour abandonner leur fromage, qui est le pouvoir du peuple pour le laisser entre les mains d’une oligarchie politique choisie par les faiseurs d’opinion qui détiennent l’information. Bourdieu disait que l’opinion publique n’existait pas, remarque fondée à juste titre car l’opinion publique ce sont les instituts de sondage qui la font. Déjà qu’ils ne sont pas à cours de ficelles pour sans le paraitre orienter les réponses, le pire sont ceux qui interrogent directement ceux qui veulent bien donner leur opinion. Ces sondage ont encore moins de valeur que les précédents mais ils deviennent florilèges tant les citoyens aspirent à donner leur avis.

Il y a pléthore de partis.

Généralement c’est un choix entre deux réponses, au-delà c’est trop compliqué, comme en politique il y a environ 431 partis politiques, ceux régionaux compris dont 51 partis nationaux de l’extrême droite à l’extrême gauche. Il, ne faut pas se laisser abuser par le classement des uns et des autres en extrême, indépendamment de leur place dans l’hémicycle. Cette appellation est faite généralement pour rendre effrayantes les programme des uns et des autres et éviter que les citoyens n’aillent voir chez eux. Ce vocabulaire sert de repoussoir, d’épouvantail et sert à les discréditer tout en légitimant les autres.

L’absence de raison critique.

L’absence de raison critique jumelée à des classements fait de préjugés conduit à ne pas faire d’analyse politique de leurs convictions, alors que 56% des français disent s’intéresser à la politique. Cela conduit à des absurdités que j’ai eu l’occasion de mentionner où 92% des citoyens veulent réformer le capitalisme mais votent pour les partis qui le soutiennent quand, comble de l’abêtissement, ils attendent des partis qui soutiennent le capitalisme que ceux-ci s’entendent pour écouter leurs opinions. 77% attendent que les hommes politiques fassent des changements majeurs et 71 % pensent que le gouvernement devrait changer de politique en fonction de ce que la plupart des gens pensent. 76% pensent qu’il faudrait que les responsables politiques des deux camps opposés parviennent à s’entendre. Curieusement ils démentent cela. 12 % font confiance dans les partis, 82 % ont un jugement négatif de la politique, 81 % des hommes politiques et 65 % n'ont confiance ni dans la gauche ni dans la droite. De plus ils sont 71% à se méfier des gens. 56 % ne font pas confiance à l’assemblée nationale et 71 % au gouvernement.

Le désir d'être entendu.

Malgré ces contradictions sur lesquelles l’on peut s’interroger, 77 % pensent que le référendum et un bon moyen pour prendre des décisions, et là nous rejoignons le projet d’émancipation de Condorcet qui voulait que les citoyens s’instruisent pour prendre des décisions éclairées. Si je mentionnais le désir d’une réforme du capitalisme par 92% des citoyens, ils sont 60% qui demandent plus de liberté pour les entreprises. C'est-à-dire le lieu où s’exerce le capitalisme, là où il est effectif. En 2011 73% veulent prendre aux riches, ils ne sont plus que 53 % en 2016 bien que les français pensent à 75% qu’ils peuvent changer la société par leurs votes et leurs actions, ce que contredisent leurs votes, entre blancs et abstentions, leurs confiances dans les syndicats 27% et dans les partis 12%.

Les citoyens ne sont pas à la hauteur de leurs dires, car généralement un sondage modifie la réalité de son opinion.

Pourtant quand on les interroge 53 % en 2016 et 66% en 2015 pensent manifester. Cela fait que nous aurions dû avoir dans les rue 28 millions de citoyens lors de manifestations, mais en réalité ils ne sont que 31 % à vouloir manifester dans la rue ce qui nous laisse tout de même plus de 16 millions de citoyens. 20% sont d’accord pour faire grève soit 10 millions de citoyens. Compte tenu des chiffres avancés dans les manifs beaucoup doivent être translucides, ou alors ils refusent de le faire ensemble. Une fois de plus je pointe une contradiction entre vouloir changer les choses par ses actions et passer à l’acte.

L’abandon des lieux de débat.

Seulement 8% militent dans un parti c'est-à-dire qu’ils vont là où s’élaborent des projets qui tiennent compte de leur avis (en principe, ce qui est une autre histoire). Le lieu où ils peuvent donner leurs opinions, débattre, choisir, se faire représenter et élaborer un projet et le soumettre au peuple. Comment voulez-vous que 53 millions d’adultes se fassent entendre individuellement. Ce n’est pas possible et toutes les heures l’on ne peut pas faire un référendum pour prendre des milliers de décisions. Alors les faiseurs d’opinion le font pour nous, ils nous mettent en débats le choix des sujets ou de l’actualité qui leur convient. Ou plutôt convient aux oligarchies qui détiennent l’information et le pouvoir. Entre en scène à la suite les sondages d’opinion qui ne sont que des sondages sur les sujets développsé par les faiseurs d’opinions. Chacun a pu se rendre compte que sauf période électorale la politique ne fait plus l’objet d’un réel intérêt. Faute de se rendre là où elle s’élabore ce sont des monarques républicain qui se sont installés aux commendes. Ces monarques moderne ont été instruit dans nos grandes écoles ont investi tous les partis, ont été choisis pour leurs compétences.

L’instruction n'est pas la garantie de la démocratie.

Au bout, le résultat que nous observons est que 67% des citoyens considèrent que la démocratie ne va pas bien. Curieusement dans une société où le niveau d’instruction est globalement élevé, nous devrions avoir comme le pensait Condorcet une démocratie qui œuvre pour le bien être de la société et de l’humanité. L’humanité avec la crise des migrants et tous ceux qui veulent faire rendre gorge aux autres est loin d’être effective.

Alors dans une société où 7% des français se disent favorable au capitalisme pourquoi n’élisons-nous que ceux qui le défendent. Il y a au total 15 partis politique anti libéral et anti capitaliste (n’y cherchez pas le FN il n’en fait pas partie) et autour de qui se déroule le débat présidentiel, le LR, le PS, le FN. Accessoirement Mélenchon s’est creusé un espace, mais encore faut-il qu’il obtienne les 500 signatures, bien qu'il soit le seul à avoir un projet novateur et qui œuvre pour l'humain d'abord.

Certains plaident pour libérer l’entreprise, or cet article montre qu'une bonne partie des citoyens sont "bloqués".

Avec cet article j’essaie de faire toucher du doit l’emprisonnement psychique dans lequel nous sommes avec des citoyens qui n’ont plus confiance dans l’organisation économique, dans les hommes et les femmes politiques, dans les lieux syndicats et partis où s’exerce la liberté d’opinion, les choix de société, dans leur parlement dans leur gouvernement.

Devant un tel vide politique qui ne se justifie pas par le nombre de partis disponibles. Il nous faut bien admettre que l’impact simultané de la recherche de l’homme salvateur, et celui d’attendre que les cailles tombent toutes rôties par des entreprises qui donnent du travail, les citoyen n’ont que le courage d’être des moutons à tondre en toute conscience, ce qui est encore plus grave, car l’on ne peut plus dire que c’est en toute ignorance qu’ils voteront pour une organisation économique qui les exploite en attendant celle qui suivra 2017 où ils seront pelés.

Alors votez.

Les citoyens disent que le Vote permet de changer les choses, alors, votez pour ceux qui vous proposent un changement économique, et non ceux qui vous vendent des slogans, comme la France en marche et j’en passe. A moins que ce soit, ce qui est le cas, la peur de laisser la proie pour l’ombre et de souhaiter comme c’est le cas que le gouvernement ou des hommes politiques mettent en place une politique qui n’est pas la leur. A quoi est dû toute cette incohérence. Certainement à une multitude de facteurs dont au moins deux sont indicateurs. Les citoyens attendent que l’état s’occupe d’eux individuellement et que l’entreprise invente des solutions aux problèmes contemporains. Devant cette cacophonie d’opinion l’on comprend mieux que les partis au pouvoir propose aux citoyens des schémas simplistes et clivants qui, comme les sondages bidons, ne proposent que deux réponses le bien ou le mal.

Peu s’émancipent de l'information générale.

Pourquoi donc ne débattons-nous que sur deux ou quatre partis au plus. Ce n’est pas son voisin de bureau ou d’atelier qui va l’informer des idéaux des uns et des autres, mais bien les médias. Le citoyen lambda s’il ne va pas sur le net où chaque parti a son site il ne saura que ce que leurs vendront les faiseurs d’opinions. Or seulement 2,5 millions de citoyens s'informent sur d’autres sites que ceux des médias traditionnels et de l'actualité, commune à tous, distribuée par Google ou Yahoo.




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