jeudi 20 octobre 2016 - par Hamed

Pourquoi les guerres et les crises poussent les peuples à briser les chaînes de l’humiliation et de la servitude ? Le sens de l’islamisme

1ère partie

 

 Comment comprendre sur le plan historiciste les conflits qui font rage au Moyen-Orient ? Relèvent-ils d’une histoire chaotique de l’humanité ? Ou, au contraire, obéissent-ils à un mouvement rationnel de l’histoire ? Ce qui nous amène à se questionner sur le devenir du monde. Le premier élément qui apparaît et cela nous est donné par la nature même du monde physique qui relève d’une intelligence extrême par la situation de la Terre, notre astre dans lequel nous évoluons, nous vivons et qui est d’une constitution et d’une régularité parfaite. La Terre tourne autour d’elle-même à une vitesse maximum à l’Equateur de 1700 kms/heure, et autour du soleil de 108 000 kms/heure. Et pourtant, nous ne ressentons rien dans notre corps céleste, ni rotation de la Terre sur elle-même ni autour du soleil. Ni comment ce corps céleste est suspendu dans l’espace intersidéral, mises à part les forces d’attractions et d’équilibre interplanétaires. Et nous avons été comme immobiles et l’humanité a longtemps cru pendant des millénaires que la Terre est plate et ne tourne pas. Et même, depuis Copernic (1473-1543) et Galilée (1564-1642), cette thèse de la rotation de la terre autour d’elle-même et autour du soleil, l’héliocentrisme, n’a été reconnue qu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, soit environ 260 ans. Et qu’est-ce que 260 ans par rapport à 3000 ans ou plus ?

 

De même, pour les innombrables guerres et conflits armés qui ont jonché notre histoire, à l’instar des mouvements célestes du monde physique et des découvertes, ont-ils un sens ? L’histoire de l’humanité évolue certainement avec une intelligence parfaite sauf que nous n’avons conscience parce que nous sommes entraînés dans une guerre de tous contre tous, dont l’unique enjeu est le maintien d’un acquit de l’un sur l’autre ou la lutte pour ce même acquit. Une lutte de l’homme contre l’homme. Comme l’énonce Bourdieu « Tout être humain ou groupe d’humains est d’être guidé par ses seuls intérêts et d’écraser, dominer le reste du monde pour les satisfaire. Le propre de tout conflit humain, c’est que son issue est indécidable. On n’entend par là qu’il n’y a pas d’autre procédure pour rendre compte de cette issue que le déroulement effectif dans l’histoire. Certes l’histoire « tranchera » - c’est dite qu’elle décidera. Mais, de même jamais un coup de dé n’enlèvera le hasard, jamais les décisions de l’histoire n’aboliront l’indécidabilité propre à la lutte des hommes. De cette lutte, les résultats ne peuvent être déduits d’aucun principe universel, Raison, Nature ou autre. L’issue est en général une différence, celle qui distingue du vainqueur du vaincu – cette différence est toujours arbitraire. De là qu’elle peut toujours être remise en question et éventuellement changer de sens ou de signe, dès lors que le conflit dont elle avait provisoirement stabilisé l’issue repart de plus belle.  »

 

Cette approche nous interpelle dans le sens que l’on doit tester notre humanité, comme nous comprenons de plus en plus les lois immuables du monde physique depuis Copernic, Galilée qui nous a fait comprendre que la Terre n’est pas plate, mais tourne autour d’elle-même. Et cette avancée scientifique explique pourquoi le jour et la nuit, pourquoi la Terre tourne autour du soleil, et donne un sens scientifique à la succession des saisons. Dès lors pourquoi s’en priver, raisonnons quel est le sens de guerres ? Indécidables les guerres oui, puisqu’elles sont contingentes, mais compréhensibles ensuite oui ! Toute évolution globale de l’humanité va dans un sens positif, i.e. dans le progrès du monde. Cette vérité saute aux yeux. Est-ce que l’homme du Moyen-Âge ressemble à l’homme moderne ? Evidemment, non s’il lui a été possible de l’entrevoir. Par contre l’homme moderne peut comprendre l’homme du Moyen-Âge, parce que l’homme moderne a évolué et est passé par des stades historiques, Ce qui n’a pas été le cas de l’homme de ce temps passé. Donc l’histoire de l’humanité a un sens, et évolue toujours vers une élévation de l’intelligence, de la pensée, et facilite toujours plus la compréhension de l’évolution du monde. Aujourd’hui, le monde musulman, le monde intermédiaire entre l’Occident et l’Extrême-Orient, concentre sur lui toute l’attention du monde. Pourquoi ? Quelle est le sens de ce monde musulman dans la dynamique de l’histoire du monde ? Et s’il concoure à avancer le monde ? Sans que le monde musulman n’en prenne conscience. Ou s’il en prend conscience, il est plus affecté par les crises et les guerres que toute rationalité historique perd son sens. Ce qui n’est pas le cas pour les grandes puissances qui en sont conscientes de l’impact du monde musulman dans le nouveau paradigme du monde.

 

Aussi pour comprendre les événements d’aujourd’hui, comme la tragédie syrienne, irakienne, yéménite et dans d’autres parties du monde musulman ––, prenons pour commencement de l’analyse les guerres qui ont survenu depuis la deuxième moitié du XVIIIe siècle, depuis que le pape Benoît XIV, surnommé le « pape des lumières », a levé, en 1757, par un décret, l’interdit sur les ouvrages favorables à l’héliocentrisme. Les historiens devraient marquer cette date de début des Temps modernes. 

 

Qu’en est-il de ces guerres qui se sont succédé pour donner le monde d’aujourd’hui ? Qu’augurent-elles les guerres en Irak, en Syrie, au Yémen, en Libye ? Qui sont toutes sous-tendues par les mêmes enjeux, les mêmes causes politiques, économiques et confessionnelles, que les guerres historiques passées – les mêmes intérêts, i.e. soit la survie pour un régime politique finissant soit la politique de domination ?

 

1. Premier cycle de guerre des Temps modernes. 1755-1815 : les monarchies européennes de droit divin face aux contingences de l’histoire

 

 

 Les alliances entre les monarques européens se faisaient et se défaisaient au gré des intérêts des uns et des autres. Le monde va se modifier. Il sera le théâtre des luttes entre les grandes monarchies d’Europe qui se targuait, faut-il rappeler, de droit divin, pour leurs peuples. Mais si les guerres de succession étaient incessantes – les monarques européens avaient tous un lien de parenté –, la guerre de « Guerre de Sept ans » va changer le cours de l’histoire des monarchies d’Europe.

Elle eut pour cause un conflit sur la mainmise des colonies d’outre-mer. Une guerre qui débuta en 1755 dans les colonies et mit en prise les colons français du Canada et de la Louisiane avec les colons anglais des États côtiers de la Nouvelle Angleterre, de Virginie, de Maryland, de Pennsylvanie… Il était de même dans les autres colonies européennes dans les autres continents (Inde, Afrique). Les monarchies se battaient pour arracher les conquêtes des autres. Des luttes donc pour l’hégémonie que leur puissance militaire leur octroyait sur les autres peuples colonisés et les richesses qu’ils retiraient de ces lointaines contrées. Mais cette lutte pour la domination affaiblissait les vaincus. Et c’est ce qui s’est passé pour la France pour qui la guerre qui a duré jusqu’en 1763 a été coûteuse et a eu des répercussions néfastes sur l’économie de la France. Elle a entraîné malheur et misère à la classe paysanne et des artisans, tandis que la classe aristocratique trop fermée et trop couteuse saignait les finances publiques de la France. C’est le Tiers Etat qui payait cette situation d’extrême inégalité, le poussant dans la pauvreté, le dénuement, la famine et la mendicité.

Cette fin de guerre a de particulier est qu’elle a eu lieu alors que s’opérait déjà une mutation des consciences avec les « idées nouvelles » qui avaient pris naissance en Angleterre, en France, avec le philosophe anglais Locke qui érigeait en dogme la « souveraineté du peuple » basée sur les droits innés de l’homme (droit à la liberté, droit à la propriété). Que le pouvoir politique issu et surveillé par le peuple doit respecter en vertu d’un contrat social. Le libéralisme qu’il énonçait entendait que « Les hommes de l’état de nature étant des propriétaires sont engagés dans des échanges économiques pour subvenir à ce qui leur manque. Le rôle de l’Etat est justement de garantir ces échanges, sans qu’il intervienne dans l’ordre naturel des échanges. Il suit que le pouvoir politique trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s’exerce son autorité. Il est au service de la société et exerce son droit de gouverner pour arbitrer et corriger ceux qui tendraient à lui nuire. »

 D’autres penseurs, philosophes et écrivains comme Voltaire qui dénonça les abus du pouvoir, Montesquieu qui prôna le régime constitutionnel dans « L’Esprit des lois », Jean-Jacques Rousseau qui réclama le gouvernement par le peuple dans le « Le Contrat social » et des économistes éminents de l’époque tels Quesnay, Turgot, Adam Smith qui jetaient les bases d’une nouvelle Économie politique, sont tous venus marquer cette époque-charnière de l’humanité, marquant le réveil des peuples. Donc un esprit nouveau naissait en Europe et dans les colonies européennes, amenant le premier mouvement révolutionnaire contemporain aux Temps modernes. C’est la proclamation de l’indépendance des États-Unis d’Amérique en 1776, à cette époque les « treize colonies anglaises d’Amérique » qui, après une guerre contre l’Angleterre, sont parvenus à se libérer de la tutelle britannique coloniale.

Treize années plus tard, cette libération des treize colonies anglaises d’Amérique va faire tâche d’huile et provoquer la « révolution de 1789 », qui va changer le cours de l’histoire. Ferment révolutionnaire, elle sera un aiguillon d’espoir pour toutes les peuples du monde. En réalité, c’est l’histoire de l’humanité qui est en train de progresser, ou l’œuvre du temps qui fait progresser l’humanité dans la perception de son existant dans un devenir sans cesse renouvelé par les forces même de progrès du devenir. L’humanité ne peut être ce qu’elle est, elle n’est que par ce qu’elle doit être, i.e. devenir à chaque seconde, à chaque heure, à chaque année, à chaque siècle qui passe. C’est là le secret de la « Création » et du « Temps ». Et c’est d’ailleurs là aussi le secret de l’homme : « Il naît, grandit, œuvre dans le Temps, puis vieillit et meure. » De même, « un système politique naît, grandit, œuvre dans le Temps, puis vieillit et meure.  » Et tous deux participent au devenir du monde. Rien n’est éternel pour l’homme, tout est contingent, tout est occurrence selon la « flèche du Temps ». 

Et on le voit dans la première coalition de l’Europe qui s’est formée contre la France (1792-1797), pour défendre la monarchie-sœur de la France. Il est évident qu’un pouvoir populaire en France devient un danger pour les monarchies européennes. Il était impératif de rétablir la monarchie en France. Mais l’histoire-Temps avait déjà tranché, non seulement un stratège en génie militaire allait émerger, Un homme inconnu Napoléon Bonaparte allait être celui qui aura à guider un peuple épris de liberté et de dignité et mettra en échec toutes les armées de l’Europe coalisées contre la France. Et on comprend que si les armées européennes ont été vaincues par une seule armée, en l’occurrence l’armée française, c’est que le désir de combattre n’était pas le même pour celui qui combat pour la liberté que pour celui qui n’a aucune cause à défendre, sinon de servir les monarques. Un combat pour une cause qui est intrinsèquement à lui et pour lui, alors que l’adversaire combat dans l’indifférence de la cause en tant que celle lui est extérieure et entre dans la servitude, non dans la conviction de ce être qui est dépassement et sacrifice pour et en soi.

Toujours est-il cette révolution de 1789 et les guerres napoléoniennes scelleront un nouveau devenir du monde.

 

2. Période transitoire pour les puissances et les peuples d’Europe. Le reste du monde, un « monde engourdi »

 

 Avec la défaite de Napoléon et son internement définitif, une phase de l’histoire s’est terminée. Mais le germe révolutionnaire est planté en Europe. Le programme de reconstitution politique et de remaniements territoriaux par les anciens souverains chassés par la révolution et rétablis sur leurs trônes (Congrès de Vienne en 1815) aura à durer un temps. Pour s’opposer à tout mouvement national-libéral en Europe, les grandes puissances monarchiques ont proclamé un principe d’intervention, i.e. pourront recourir aux armes pour rétablir le pouvoir absolu partout où il sera ébranlé. Mais cette sorte de société de secours mutuel qui liait les souverains unis par le pacte de la « Sainte-Alliance » ne pouvait résister aux sauts de l’histoire.

Un mouvement national-libéral et la liberté de presse en France, acquit de la première révolution, vont jouer un rôle essentiel dans la « révolution de juillet 1930 », entraînant l’abdication du souverain et son remplacement par un nouveau monarque ouvert aux idées libérales pour éviter le « spectre républicain ». Cette révolution fit crouler le chef d’œuvre du Congrès de Vienne. « Même la prise d’Alger par le corps expéditionnaire français, le 5 juillet 1830, ne sauva pas la couronne de Charles X ».

 Si la révolution de 1830 n’a pas bouleversé l’ordre absolutiste en Europe, à l’exception du cas belge, une vague de révolutions populaires vont traverser l’Europe et déboucher sur une autre révolution encore plus grave. Le même processus qui revient dans cette horlogerie de l’Histoire. La crise économique et financière de 1846-1847, le chômage de masse, les antagonismes, les épidémies, la famine, les idées révolutionnaires, nationalistes et républicaines – le socialisme commençait à travailler les classes ouvrières –, provoquent la révolution de 1848.

La révolution de 1848 sonna le « printemps des peuples d’Europe ». Partout en Europe, dans la confédération germanique, dans les pays sous domination de l’Autriche, en Italie… les peuples se liguèrent pour mettre fin à la restauration. Partout l’aggravation de la misère et des problèmes sociaux, les conditions misérables de la classe ouvrière (vie dans les ghettos et bidonvilles) provoquent des soulèvements populaires et des revendications de la souveraineté populaire (suffrage universel).

 En 1848, un vaste mouvement de libération secoua l’Italie entière. Les traités de 1815 avaient morcelé l’Italie en petites monarchies absolutistes, l’Autriche en possédait une partie de ses territoires. La même situation existait en Allemagne, le traité de Vienne avait laissé l’Allemagne éparpillé en 39 Etats, vaguement unis en une confédération germanique, administrée par la Diète (Parlement) de Frankfort, sous la présidence de l’empereur d’Autriche et la vice-présidence du roi de Prusse. C’est ainsi qu’en Italie, un mouvement libéral d’opposition au despotisme des monarques se développa parallèlement à l’impatience nationale dans les duchés allemands et en Prusse (le pays le plus puissant de confédération) qui réclamait la création d’une grande patrie allemande.

 Une métamorphose de la société s’opérait dans les Etats allemands depuis la révolution française de 1789 et les campagnes napoléoniennes. La campagne de Napoléon qui intégra plus de 120 000 allemands dans l’invasion de la Russie en 1812 été une bonne école pour la formation et la préparation de la future armée allemande. De plus, le libéralisme offrait une base intellectuelle pour l’unification en concurrençant les systèmes dynastiques absolutistes. Et cela allait de pair avec une résurrection littéraire et artistique, l’Aufklaärung, qui marquait dès le début du XIXe siècle l’aurore d’une Allemagne nouvelle. En littérature, Goethe, Schiller, Hegel… et dans les œuvres artistiques Louis van Beethoven, Schubert, Schuman… Une union douanière s’est progressivement instituée entre les Etats allemands préfigurant la future Allemagne. A partir de 1840, l’opinion publique réclama le remplacement du Statenbund (Confédération d’Etats), par un Bundestag (Etat confédéré). Mais le changement ne viendra pas des aspirations politiques, mais des intrigues et des ambitions même des monarques et des guerres qui ont suivi dont « les enjeux sont des territoires et des peuples à se partager ».

 Les événements des deux décennies qui ont suivi la révolution de 1848, la guerre de Crimée (1854-1855) et la Deuxième guerre d’indépendance italienne (1859) vont, en instaurant la discorde entre les monarques européens, entraîner des événements déterminants dans ce cycle finissant de Kondratieff (1750-1870) reformulé (voir article sur les cycles de Kondratieff du même auteur) . Et l’avènement d’un homme politique allemand, Otto Von Bismarck, qui en exprimera l’essence, dans son célèbre discours du « fer et du sang » au comité du budget de la chambre des représentants de Prusse, le 30 septembre 1862, peu après sa nomination au poste de ministre-président : « Les grandes questions ne se décideront pas par des discours et des votes à la majorité, mais par le fer et le sang ».

Bismarck a-t-il eu une vision anticipée et prémonitoire du monde ? La question reste posée. Toujours est-il, dès cette date, l’Europe va commencer sa mutation poussant le cycle à venir à l’éclatement des empires coloniaux. Quant au reste du monde, face à la suprématie des puissances coloniales européennes, il donne l’impression d’être un « monde engourdi » par la colonisation et la domination. Il n’a plus pour lucarne que la vision dominatrice d’une « Europe qui parade » sur son destin. Un temps qui s’est arrêté pour l’Afrique et l’Asie.

 

3. Deuxième cycle de guerre des Temps modernes. 1870-1945 : l’Allemagne dans un processus évolutionnel naturel et nécessaire

 

 Mais le rôle de la France, nations des révolutions, va s’effacer avec la défaite contre l’Allemagne (1870-1871). La guerre se terminera par l’insurrection parisienne, la « Commune de Paris » qui fit 25 000 morts dans les rangs des Parisiens. La victoire contre la France va propulser l’Allemagne au centre des enjeux qui divisent les puissances européennes. L’Empire allemand né de la guerre (Versailles, 1871) devait périr par la guerre.

D’autre part, face aux divisions entre les puissances coloniales européennes, le reste du monde donne l’impression d’être « engourdi » par la colonisation ou la mise sous tutelle indirecte. Il n’a plus pour lucarne que la vision dominatrice d’une « Europe qui parade » sur son destin. Un temps qui s’est arrêté pour l’Afrique et l’Asie. Quant à l’Allemagne, depuis sa naissance, son essor industriel, scientifique, culturel, démographique qui rayonna non seulement en Europe mais dans le monde entier, le « pangermanisme », qui a été largement répandu par la littérature, par la presse et par l’enseignement scolaire, est allé jusqu’à vulgariser la doctrine de supériorité de race et de culture du peuple allemand sur les autres peuples. Investi par sa vocation providentielle à rajeunir la civilisation mondiale par la « germanisation », cet essor est devenu une véritable aliénation. Un mouvement incroyable de la pensée allemande, à l’époque.

Précisément, dans la Pensée qui n’est pas propre à l’esprit allemand, mais à l’esprit de toute humanité pour peu qu’elle soit trouvée au bon moment et au bon endroit de l’histoire pour changer le devenir du monde. Comme l’avait faite avant elle la France, l’Allemagne va plonger l’Europe dans le Premier Conflit mondial. Tous les protagonistes dans la guerre qui sont allés allègrement faire la guerre penser que les hostilités ne vont pas durer. Cette guerre va durer quatre années et trois mois et demi (août 1914-novembre 1918).

 C’est ainsi que ce Premier Conflit mondial va étrangement ressembler aux guerres napoléoniennes dans le sens que les victoires françaises sur les armées royales d’Angleterre, d’Autriche, de Prusse, de Russie, de Suède, de Belgique, de Hollande, des Ottomans, qui ont marqué les peuples d’Europe et permit leur éveil (révolution de 1848 en Europe) va cette fois dépasser toutes les espérances et permettre l’indépendance de plusieurs peuples d’Europe. Une première moitié des empires coloniaux démembrés, après la guerre 1914-1918, permit la constitution de nouveaux Etats. La Pologne, la Yougoslavie ou royaume des Serbes, Tchécoslovaquie, Estonie, Lituanie et Lettonie, le royaume de Hongrie. A la place des empires, des républiques sont nées. Les républiques d’Autriche (1918), d’Allemagne (Weimar, 1919), et de Turquie (1923, fin du califat). Les trois empires l’empire allemand, austro-hongrois et ottoman appartiennent désormais à l’histoire passée. Cet affaiblissement de l’Europe par la guerre ouvre voie aux aspirations d’indépendances des peuples colonisés (Afrique, Asie, Monde arabe).

Précisément, à peine le premier conflit mondial terminé que les événements se précipitent en Europe. A peine sorti des destructions du Premier Conflit mondial qu’une crise économique majeure tonna en 1929 tonna sur le ciel américain. Elle s’étendit rapidement à l’Europe et au reste du monde. Dès le début des années 1930, l’Allemagne, avec l’avènement d’Hitler au pouvoir en 1933, se réarma. Les pays européens regardaient avec inquiétude un avenir incertain et menaçant qui se profilait. 

Comment expliquer ce retournement de la situation qui s’est opérée par le seul événement, la crise économique de 1929 qui, mettant, en 1933, 6 millions d’Allemands au chômage – c’était la Grande dépression –, a jeté l’Allemagne dans les bras d’Hitler ? Et le Deuxième conflit mondial déclenché par l'Allemagne éclata en 1939 et va durer 6 ans et un jour (1er septembre 1939-2 septembre 1945). Plus de cinquante millions de morts surtout dans le camp occidental, et probablement autant en blessés et handicapés à vie. Un monde en ruine, tant de sacrifices humains, l’avènement de l’ « arme absolue » et son utilisation en 1945 par deux fois contre le Japon. Mais avec ces deux guerres mondiales et l’avènement de l’arme nucléaire va aussi s’opérer une nouvelle transformation du monde. La deuxième moitié des empires coloniaux subira le même sort que celle qui a précédé après le Premier Conflit mondial et ouvrir des continents entiers colonisés à l’indépendance. 

C’est dire qu’une autre mutation du monde s’est opérée graduellement entre le Premier et le Deuxième Conflit mondial. La guerre qu’on l’accepte ou non est malheureusement un mal nécessaire. L’humanité est telle une femme accouchant, dans la douleur, un « bébé », un « nouveau état du monde ». La guerre peut s’assimiler à un poison qui attaque un autre poison, dont le corps qui en est empreint non pas cherche à rejeter mais doit à tout prix le rejeter parce qu’une situation de non-retour, de non-opérabilité, de non-guérison, est arrivée. Et cela n’est possible que lorsque tout se bloque et que l’irruption d’événements dans l’histoire traduit la maturité, l’avènement de nouvelles donnes qui changeront définitivement le cours de l’histoire. C’est ainsi qu’après le premier contingent d’indépendances après 1918 arrive le deuxième et dernier gros contingent d’indépendances après 1945, qui concerne les deux tiers de l’humanité. Ceux-ci, colonisés ou dominés, n’avaient pas de véritable existence d’êtres humains, tout au plus considérés comme des indigènes incultes et inférieurs aux colons qui les administraient.

Dès lors, on peut concevoir que les deux guerres mondiales et la crise de 1929 relèvent d’un processus évolutionnel spontané, naturel, dialectiquement nécessaire, irréversible où les guerres font partie du panorama humain, dans le sens qu’intrinsèquement, ce sont elles qui font avancer histoire de l’humanité, et donc imprime un progrès au monde. Force de constater que les guerres qu’on le veuille ou non (nolens volens) participent à l’évolution positive du monde. Ce sont les guerres, que l’humanité ne détient ni de leur avènement ni de leur sens, qui viennent dénouer ses crises et décider de son avenir. Ces guerres ne viennent pas ex nihilo, et sont, faut-il dire, en adéquation avec la marche et les enjeux du monde. Ainsi apparaissait un nouvel état du monde, à la fin de cette première moitié du XXe siècle.

 

4. Troisième cycle de guerre des Temps modernes. 1945-1973 : l’« équilibre de la terreur »

 

 La guerre terminée, l’Amérique dotée de l’arme absolue apparaissait comme la nation la plus puissante et toute désignée pour « ordonner » le monde. Mais très vite, son leadership sur le monde est mis en question par l’Union soviétique. Deux camps se font face : le bloc socialiste et le bloc capitaliste. Bénéficiant du monopole atomique, l’Amérique, par une succession de mesures (plan Marshall, création de l’OTAN en 1949, encourager la construction européenne dès 1950) tente d’endiguer l’expansion communiste par la révolution mondiale. Celle-ci vient en droite ligne de la fameuse devise idéologique de Karl Marx dans le Manifeste du Parti communiste, publié en 1948 : « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! », et son corollaire moins connue, « Vous n’avez rien à perdre, à part vos chaînes. » (La phrase figure dans l’épitaphe de la tombe de Karl Marx).

Cette phrase à elle seule, dans l’inconscient collectif des peuples, est pire que toutes les bombes atomiques réunies de l’Amérique. Pour preuve, en 1949, l’URSS est rejointe par la première puissance démographique du monde, la Chine communiste. Partout dans le monde naissent des pays à option socialiste. On comprend pourquoi, juste après l’avènement de la Chine populaire, en 1949, les États-Unis se sont lancés avec rage dans une guerre contre la Corée, en 1950. Une guerre des plus meurtrières que connut l’Asie pour étouffer (encercler) la troisième puissance mondiale naissante, la Chine. Le total de pertes humaines entre tués, disparus et blessés dans ce conflit s’éleva à 2 415 600, selon les sources des Nations Unies. 63 ans après l’armistice, i.e. aujourd’hui, la paix n’est toujours pas établie entre les États-Unis et la Corée du Nord. Et la réunification de la Corée du Nord et de la Corée du Sud bute précisément par la différence des régimes politiques de chaque pays.

Après 1949, année où l’Union soviétique fit le premier essai nucléaire à fission (bombe A), elle rétablit la parité nucléaire entre les États-Unis, en 1952, juste une année après la maîtrise de l’arme à fusion thermonucléaire (bombe H), plus puissante de 1000 fois la bombe A. Aussitôt rétablie, les deux superpuissances se lancent dans une course effrénée aux armements atomiques et leurs vecteurs balistiques. Des progrès considérables sont portés sur ces systèmes d’armes qui va du mirvage ou MIRV (à têtes multiples) au MARV (trajectoire du vecteur détournée temporairement de la cible pour tromper l’adversaire), mais font aussi bénéficié d’autres domaines, comme la conquête spatiale, les télécommunications, l’aviation civile, la météorologie, la médecine. Ces avancées témoignent d’une révolution technologique planétaire en marche, et se poursuit aujourd’hui encore.

La création de l’Etat d’Israël au Moyen-Orient, instituant l’Etat hébreu en « gendarme du Proche et Moyen-Orient » bouleversa le monde arabe, une série de guerre de 1948,1956, 1967 jusqu’à ce qu’elle culmina en 1973, avec le premier krach pétrolier.

La crise des « fusées soviétiques » à Cuba a évité in extrémis une troisième guerre mondiale, en 1962. Mais la guerre au Vietnam depuis l’engagement des États-Unis en 1964, va marquer l’histoire des États-Unis, avec le désengagement des forces américaines, en 1973. Non seulement cette guerre aura montré les limites de la superpuissance mais la défaite éclatante qui en ressortira sera sentie comme un véritable traumatisme pour le peuple américain. Ce qu’on a appelé le « syndrome du Vietnam » empêche désormais l’establishment américain de se lancer seul dans des guerres hasardeuses, eu égard aux risques de défaites désormais inacceptables. Cependant, cette « guerre froide » qui suivit le Deuxième Conflit mondial eut le mérite, qui est essentiel pour les deux puissances, d’éviter que leurs conflits de leadership dans le monde les entraînent dans un « conflit mondial ». Ces deux grandes puissances sont prévenues à l’avance qu’en cas d’une « troisième guerre mondiale », il ne restera rien d’eux, qu’un retour à l’« âge de pierre » La formidable puissance des armes atomiques quasi instantanées, en cas de conflit nucléaire mondial, mènerait les superpuissances à une autodestruction immédiate. Et c’est ce concept, la « destruction mutuelle assurée » (MAD) ou l’« Equilibre de la terreur », qui régira toutes les relations internationales entre les deux hyperpuissances. Il est évident que même les puissances nucléaires de deuxième zone qui ne participent pas à un conflit nucléaire mondial seront touchées parce que, dans l’optique des hyperpuissances, ces puissances doivent être affaiblies par le feu nucléaire comme elles le seront Ainsi s’opère un affaiblissement généralisé, sans que les puissances nucléaires de deuxième zone puissent profiter de l’affaiblissement des grandes. On comprend alors qu’« une épée de Damoclès est donc suspendue sur toutes les puissances nucléaires du globe. 

Mais à l’ombre de cet équilibre de la terreur, le monde postcolonial s’est complexifié. Avec la naissance à plusieurs dizaines de nations indépendantes, et d’autant de risques qui accompagnent cette pléthore de nations indépendantes, souvent faiblement armées, économiquement peu viables, où tous les maux peuvent apparaître, d’autant plus qu’elles sont bipolarisées, font craindre aux deux superpuissances, dans le soutien de leurs alliés respectifs, d’être entraînés dans un conflit aux conséquences incalculables. Entre 1945 et 1973, le nombre d’Etats membres au Nations Unies est passé de 51 États à 132 États, soit une augmentation de 81 nouveaux États. C’est dire qu’un changement radical s’est opéré entre la première moitié et la fin du troisième quart du XXe siècle.

Mais le grand tournant du monde va s’opérer en 1973 avec le premier choc pétrolier. L’Amérique touchée triplement, par le syndrome vietnamien, la crise du dollar dès 1971 – les pays d’Europe refusaient les dollars qui n’étaient plus adossés et, par la planche à billet, servait à financer les déficits extérieurs –, et par la guerre israélo-arabe – l’invincibilité d’Israël est remise en cause par la demie-victoire des armées arabes – va procéder à un changement tactique radical de sa stratégie de domination. Une stratégie qui va porter des fruits dans un premier temps mais deviendra problématique dans un deuxième temps. Là aussi, on constatera toute stratégie a un temps dans l’histoire, et progressivement perdra de son intérêt parce qu’elle aura réalisé ce pourquoi elle était nécessaire pour ce stade de l’histoire. 

 

5. Troisième cycle de guerre des Temps modernes. 1973-1991 : l’ « arc de crise vert » et la fin du rôle historique de l’URSS

 

 La stratégie américaine s’appuie sur une approche idéologique basée sur l’islamisme qui puise sa doctrine de l’interprétation rigoriste de l’Islam, i.e. « revenir aux préceptes de l’Islam du VIIe siècle », en tout point d’existence, sans prendre du compte l’évolution du monde. Précisément l’instrumentalisation de l’Islam qui se base sur cette « âge d’or passé de l’Islam  » est une puissante arme de combat puisqu’elle offre à son concepteur – évidemment les concepteurs sont les États-Unis, leurs alliés européens et les pétromonarchies arabes du Golfe – un double emploi. D’abord par l’idéologie islamiste, en présentant les pays progressistes comme des mécréants, des communistes, des athées et des ennemis de Dieu. Cette stratégie qui jouant stratégiquement l’islam le plus fondamentaliste contre les pays arabes, alliés à l’URSS, non seulement d’élargir le combat du communisme mais aussi d’ébranler voire annihiler les régimes politiques arabes autoritaires. C’est ainsi que s’est progressivement constitué une nébuleuse internationale de l’intégrisme islamique, sponsorisé par l’Occident – la CIA a joué un rôle majeur dans son organisation – et les pays monarchiques du Golfe.

Cette instrumentalisation de l’« islamisme radical » au sein du monde arabo-musulman va devoir s’achever par l’instauration d’un « arc de crise vert », ceinturant tout le flanc sud de l’URSS. Un arc qui permettra non seulement d’endiguer la pénétration soviétique, compte tenu de l’affaiblissement du leadership de l’Amérique depuis sa débâcle au Vietnam et ses problèmes de financement des déficits commerciaux devenus structurels mais aussi ébranler l’idéologie communiste des républiques soviétiques musulmanes d’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Turkménistan, Kirghizstan, Azerbaïdjan). Et l’Islam est anticommuniste par essence, alors que l’athéisme d’Etat, un des fondements de l’idéologie de l’Union soviétique, est l’antithèse de l’islam.

Mais comment cette stratégie en marche à l’échelle planétaire ? Trois facteurs majeurs vont servir la stratégie américaine contre l’adversaire le plus tenace qu’elle affronte depuis 1945, i.e. l’Union soviétique, et qui marque des points face au bloc occidental.

Le premier événement surgira, à l’occasion de la quatrième israélo-arabe, en octobre 1973, les pays arabes provoquent le premier choc pétrolier. Les prix passent du simple au quadruple, de 3 dollars environ à 12 dollars le baril de pétrole. Le monde arabe entre désormais par la grande porte dans les affaires des grandes puissances mondiales. A cette irruption arabe, doit-on invoquer le hasard de l’histoire qui les a fait entrer dans le jeu des grandes puissances ? Où est-ce le coup de pouce américain donné à leurs alliés arabes, les pétromonarchies du Golfe, pour augmenter le prix du baril de pétrole, qui libellé en dollars américains, obligeait les pays européens à acheter des dollars ? Il faut rappeler que les pays européens qui refusaient les dollars ont opté pour le flottement de leurs monnaies sur les marchés, en 1973, compte tenu du recours à la planche à billet par l’Amérique pour monétiser ses déficits commerciaux. La réponse, c’est l’histoire évènementielle, ou simplement la marche du Temps qui a tranché, le monde étant en perpétuel devenir. Les puissances occidentales ni ne s’apercevaient ni ne s’attendaient que les Trente Glorieuses allaient se terminer et entraîner des bouleversements dans l’économie mondiale, qui n’étaient pas forcément positives pour l’Occident. Puisqu’il y a un perpétuel changement voire un ajustement géopolitique et économique mondial.

Le deuxième facteur, corollaire au précédent, c’est la masse des pétrodollars que l’Arabie Saoudite va retirer de ses exportations pétrolières, et lui donne tous les moyens nécessaires pour une formidable propagation tout azimut de l’Islam dans le monde. Avec le bien entendu parrainage stratégique de la première puissance, les États-Unis. Un formidable essor islamique va s’ensuivre dans le monde. Partout des milliers de mosquées et d’instituts islamiques monument seront construites dans les pays musulmans et européens (États-Unis, Canada, Australie, Brésil, Argentine…) Certaines mosquées de grand style sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux en Occident. Pour la diffusion dans le monde, des dizaines de millions d’exemplaires du Coran sont publiées chaque année.

Le troisième facteur est de créer un pôle de l’Islam à la frontière de l’Union soviétique. Quels pays peuvent occuper ce rôle ? Deux seuls apparaissent, l’Iran et l’Afghanistan qui ont de larges frontières avec les républiques musulmanes soviétiques. Ainsi se comprend le coup d’éclat qui viendra d’Iran, la révolution islamique est proclamé le 1er avril 1979, deux mois après le retour du guide de la révolution islamique, l’ayatollah Khomeiny.

Conjugués, ces événements vont provoquer l’embrasement du Moyen-Orient. A la fin des années 1980, le monde est désormais parti pour un nouveau cours de l’histoire. En effet, la guerre en Afghanistan, entre 1980 et 1988, dans les années qui a duré 9 ans, qui s’est terminée par un désengagement sans gloire de l’Armée rouge, pour ainsi dire par une défaite, à l’instar des États-Unis au Vietnam, conjuguée à l’endettement extérieur auprès des pays occidentaux (contractée pendant les temps difficiles de la Perestroïka, entre 1985 et 1991), va plonger l’URSS dans une situation extrême de déliquescence telle qu’elle finira d’exister en décembre 1991. L’URSS fait place à la nouvelle Russie qui met fin au régime socialiste.

De 1917 (révolution bolchevique) à 1991, se sont passés 75 ans à quelques mois près. De même, l’Allemagne de 1970 à 1945, se sont passés à peu près 75 ans à quelques mois près, évidemment c’est un simple hasard. Mais, au-delà du contingent, l’éclatement de l’URSS en 1991, comme la dislocation de l’Allemagne avant elle et s’est réunifiée ensuite, doivent avoir un sens. Et comment expliquer cette implosion-explosion de l’URSS, en 1991 ? La réponse est simple : l’histoire a tranché. Comme l’a écrit Hegel, dans ses « leçons sur la philosophie de l’Histoire » : « Lorsque l’histoire nous met devant les yeux le mal, l’iniquité, la ruine des empires les plus florissants qu’ait produits le génie humain, lorsque nous entendons avec pitié les lamentations sans nom des individus, nous ne pouvons qu’être remplis de tristesse à la pensée de la caducité en général. Et étant donné que ces ruines ne sont pas seulement l’œuvre de la nature, mais encore de la volonté humaine, le spectacle de l’histoire risque à la fin de provoquer une affliction morale et une révolte de l’esprit du bien, si tant est qu’un tel esprit existe en nous. […] On en arrive à une douleur inconsolable que rien ne saurait apaiser. Pour la rendre supportable ou pour nous arracher à son emprise, nous nous disons : Il a été ainsi ; c’est le destin, on n’y peut rien changer […]. Cependant, dans la mesure où l’histoire nous apparaît comme l’autel où ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des Etats et la vertu des individus, la question se pose nécessairement de savoir pour qui, à quelle fin ces immenses sacrifices ont été accomplis. […] Cette masse immense de désirs, d’intérêts et d’activités (humaines) constitue les instruments et les moyens dont se sert l’Esprit du Monde (l’Essence) pour parvenir à sa fin, l’élever à la conscience et la réaliser. Car son seul but est de se trouver, de venir à soi, de se contempler dans la réalité. C’est leur bien propre (das Ihrige) que peuples et individus cherchent et obtiennent dans leur agissante vitalité, mais en même temps ils sont les moyens et les instruments d’une chose plus élevée, plus vaste qu’ils ignorent et accomplissent inconsciemment. »

Ainsi nous apparaissent que les crises monétaires, les krachs pétroliers dans les années 1970, la stratégie de l’« arc de crise vert » à la fin de la décennie, la République islamiste d’Iran, la guerre Afghanistan-URSS ont été des moyens par lesquels allaient se réaliser l’histoire pour passer vers une histoire plus vaste, plus élevée. Un nouvel état du monde allait naître sur les décombres du précédent. L’Union soviétique, accomplissant sa mission historique, n’était-ce pas elle qui a contrecarré les plans américains pour dominer le monde ? Si l’URSS n’avait pas existé, y aurait-il une Corée du Sud et une Corée du Nord, dans les années 1950 ? La Corée aurait-elle été divisée en deux ? Il est évident que non. La Corée n’aurait rien signifié sur le plan géostratégique pour les États-Unis, si l’URSS n’avait pas existé. De même auraient-ils existé la Chine populaire et Taïwan ? La Chine serait restée dominée par le Guomindang. Il n’y aurait eu ni république chinoise populaire ni république chinoise à Taïwan. Une seule Chine continentale aurait continué à exister, et dominée par les États-Unis. Ni de de guerre au Vietnam. Ni de Japon, au rang de deuxième puissance économique du monde dès les années 1980. Celui-ci serait tout au plus un non-Etat géré par le proconsul américain Mac Arthur, et auquel se relaieraient d’autres proconsuls pour assurer la continuité de la gestion de l’après-guerre sur l’archipel nippon. Hitler n’a-t-il pas cherché à créer un espace vital à l’Est, pour la race aryenne allemande, au détriment de la Russie ? Mais cela a fait partie des moyens par lesquels s’élève et se réalise l’histoire du monde. (dixit Hegel)

Tout compte fait, nous constatons bien que les trois-facteurs, qui sont en somme trois événements qui se sont réalisés, viennent en droite ligne des Deux Guerres mondiales. Ce qui nous fait dire que la décolonisation ne s’est pas arrêtée dans les années 1960-1970, après 1945, mais a continué historiquement pour se réaliser pour les pays pris dans le glacis européen, i.e. la libération des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) de leur tutelle soviétique, et des pays constituant l’URSS, i.e. l’indépendance des quinze républiques soviétiques. A l’ombre du régime soviétique se sont constitués des nomenklaturas qui non seulement n’étaient plus créatifs, mais ont créé une béance idéologique et économique au sein des républiques. Ces dernières qui faisaient partie de l’ancien empire tsariste russe étaient réintégrées de force dans l’Union soviétique. Donc l’Histoire n’a fait que renverser l’œuvre des hommes après épuisement des rôles dans la réalisation d’un monde à venir plus viable, plus élevé.

Et nous constatons encore une fois que ce sont les guerres et les crises qui poussent les peuples à briser les chaînes de l’humiliation et de la servitude. Comme nous constatons aussi que l’islamisme radical nolens volens est nécessaire à l’histoire de l’humanité. Que tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe est conforme à la dynamique historique du monde.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et Chercheur indépendant en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

www.sens-du-monde.com



13 réactions


  • hunter hunter 20 octobre 2016 20:03

    Il a l’air bien ce papier, mais la lecture sur écran est trop pénible pour moi (je n’ai plus 20 piges) je renonce désolé !

    Certes, je pourrais imprimer, mais bon, ces saloperies d’imprimantes bouffent une cartouche pour 80 pages, et j’ai d’autres priorités (en l’occurrence un gros pavé de 1500 pages que je dois travailler), et les cartouches coûtent un bras. (150/8= presque 20 cartouches, à 15 balles chacune.....)

    Je ne suis pas Donald T moi désolé.....

    Vous auriez du songer à le fractionner en plusieurs parties plus courtes.

    Merci de votre attention

    H/


    • hunter hunter 21 octobre 2016 11:20

      @roman_garev
      Salut Romain

      En fait, j’ai lu les 5 premières lignes !
       smiley

      Bon vous l’avez lu, je connais votre pertinence, je me fis à votre avis !

      Merci pour mes yeux !
       smiley

      Adishatz

      H/


  • Pascal L 20 octobre 2016 21:43

    Tout ça pour une petite conclusion de 5 lignes, je suis déçu.

    Je ne vois pas trop bien quel rôle vous voulez faire jouer à l’Islamisme, mais cela me semble relativement marginal. Il ne me semble pas que l’Islamisme soit un mouvement de libération populaire, mais plutôt une tentative plus ou moins indépendante de prise de pouvoir opportuniste. Le mot soumission (Islam) ne me parait pas très conforme à l’idée que je me fais de la libération. Les mécanismes et les objectifs de l’Islamisme me semblent très proches du maoïsme et de toutes façons Dieu n’est pas nécessaire pour prendre le pouvoir. Pour un Chrétien, prendre le pouvoir est même contraire à l’enseignement (oui, je sais, cela n’a pas toujours été ainsi, mais ce n’est pas Jésus qui a changé).

    S’il y a eu des progrès dans les connaissances depuis quelques millénaires, il ne me semble pas que le mot « progrès » puisse s’appliquer aux mécanisme de prise de pouvoir et d’asservissement des peuples. Tout au plus les techniques d’asservissement sont devenues plus sophistiquées. Ainsi la création monétaire par la dette est la dernière technologie d’asservissement. C’est beaucoup plus efficace que l’esclavage et la colonisation car les peuples participent à leur asservissement par ignorance des mécanismes et la croyance erronée qu’ils peuvent devenir également riches. Là encore, l’Islamisme ne propose pas de meilleur modèle, il me semble être au contraire un des bras de l’asservissement des peuples et un allié objectif des propriétaires de la dette qui les financent d’ailleurs assez largement.

    Dans le modèle d’asservissement actuel, il faut noter qu’il ne met pas en opposition des peuples ou des religions, il met en opposition ceux qui possèdent les dettes et ceux qui doivent les rembourser. Il n’y a pas de pays qui soit épargné sur notre planète, sauf ceux qui n’ont pas mis en place ce mécanisme de création monétaire, mais je ne connais aucun de ces pays. La proportion de la population qui possède la dette ne dépasse pas 4% dans les pays riches et ils sont sans doute beaucoup moins nombreux dans les pays les plus pauvres. 

    Comme vous, je pense que la crise va pousser vers la libération et un changement de cycle, mais l’avantage de cette situation est qu’il n’y a pas besoin de guerre. Enlever le pouvoir à 4% de la population pourrait se faire sans aucune violence, mais encore faut-il savoir vers quoi nous voulons aller. Si nous ne redonnons pas de place à la solidarité et si nous n’enseignons pas les mécanismes financiers, nous n’arriverons à rien. Il faudra du temps pour cela, mais l’effondrement de toutes les économies mondiales va accélérer le mouvement. La faillite prochaine d’une grande banque va provoquer la troisième crise financière mondiale qui sera cette fois bien plus grave que les précédentes et comme d’habitude ceux qui ne possèdent rien seront les premiers mis à contribution.

    • Hamed 20 octobre 2016 22:43

      @Pascal L

      Bonsoir Pascal,
      Désolé que vous êtes déçu pour une tout petite conclusion, qui en fait n’exprime que l’aspect évolutionnel du monde par les guerres et crise, à une durée donnée historique donnée. Je me suis arrêté à ce stade historique pour ne pas alourdir l’analyse et qui sera poursuivie dans la deuxième partie. La situation sur les multiples plans va se préciser, d’autant plus que l’histoire qui reste à analyser est très récente presque contemporaine aux événements que nous vivons aujourd’hui.
      Je pense que la dynamique du monde qui reste et sera visionnée à travers les guerres et les crises y compris financières et monétaires sera plus intéressante à maints égards, et probablement ne vous décevra pas. Du moins je l’espère par les arguments que j’apporte.
      En fait, elle sera d’une certaine manière une prospective indirecte d’un monde qui est potentiellement en puissance. Dans le sens qu’elle le laisse entrevoir ce monde à venir qui n’est que le prolongement naturel de l’histoire actuelle.
      Merci pour le commentaire. Cordialement


  • soi même 21 octobre 2016 00:24

    Les guerres quelques que se soit sa zone de conflit est toujours d’origine spirituel, depuis 1870 c’est devenus de la responsabilités des hommes.

    C’est sans pour cela que la guerre de 14-18 à ceci de si particulier, l’on ce constante plus d’une victoire, l’on veut la ruine total du pays belligérant.

    Ce qui a été introduit comme pulsion de destruction total il y a 100 ans, aujourd’hui cela est devenue la règle de tous conflits moderne.

    Pour le reste je vous laisses deviner l’avenir radieux de l’humanité.


  • Maurice le prince 21 octobre 2016 05:59


    N’oublions jamais, que tout cela se déroule sous un fond de crise du capitalisme, qui exclu une masse sans cesse grandissante d’individus, que ce soit en occident ou en orient.
    Tous ces cataclysmes ont eu pour point de départ, une revendication des peuples qui subissent la crise du capitalisme de plein fouet, de vouloir une améliorations de leurs conditions de vie, on s’est appuyé sur ces revendications légitimes et on les a subverties, POUR LE PROFIT, quitte a instaurer un cataclysme général, pour ces populations qui paient un prix exorbitant, l’intérêt de quelques uns, le capitalisme qui manipule en arrière plan, pour chercher sans cesse une valorisation, quitte à exploser des pays entiers.
    On les a enfumés et on continue d’enfumer les peuples sur la terre entière.
    Alors il faut trouver un sens à son existence ici bas, chacun cherchera le repli identitaire, et expliquera la nature humaine à partir de ce qui se déroule sous son nez,
    Etre gouverné quel que soit le type de hiérarchie, spirituelle ou temporelle,
     c’est être c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé,. C’est, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, être noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, pressuré, monopolisé, concussionné, mystifié, volé. »
    P J Proudhon.
    Toute domination est une infâmie, à bas l’Etat à bas l’argent.
    Quand on sera arrivé à ce point de conclusion, on aura fait un pas de géant pour l’humanité toute entière


    • Hamed 21 octobre 2016 09:02

      @Maurice le prince

      Bonjour,

      Vous dîtes « que tout cela se déroule sous un fond de crise du capitalisme, qui exclut une masse sans cesse grandissante d’individus, que ce soit en occident ou en orient. » Très juste. Mais que faire ? A mon sens, et bien que mon propos n’a pas été d’analyser le capitalisme et que de tout temps celui qui possède un capital a droit sur les autres qui n’ont pas de capital ou un capital amoindri. Et le capital ne signifie pas obligatoirement une richesse, un patrimoine, des capitaux. Dans un monde où il y a peu d’êtres humains, un homme qui peut se targuer d’être le plus fort a un droit sur les autres. Il a un capital-force qui lui est échu par la nature même du milieu dans lequel vivent ces humains. Donc c’est un système donné. Donc crise du capitalisme ou non, exclusion comme vous dîtes d’« une masse sans grandissante d’individus, que ce soit en occident ou en orient. » est une situation naturelle, venu historiquement, sans que les peuples l’aient demandée. Si vous voulez un fait accompli par la nature même de la complexité de notre biosystème. 
      D’autre part, vous dîtes que « Tous ces cataclysmes ont eu pour point de départ, une revendication des peuples qui subissent la crise du capitalisme de plein fouet, de vouloir une améliorations de leurs conditions de vie, on s’est appuyé sur ces revendications légitimes et on les a subverties, POUR LE PROFIT, quitte à instaurer un cataclysme général, pour ces populations qui paient un prix exorbitant, l’intérêt de quelques-uns, le capitalisme qui manipule en arrière-plan, pour chercher sans cesse une valorisation, quitte à exploser des pays entiers. »

      Non ! Là encore, vous n’avez pas raison. Ce processus est naturel. Les humains n’ont pas subverti le biosystème en revendiquant leurs droits. Au contraire, les humains ont évolué avec le temps. Quand vous dîtes « l’intérêt de quelques-uns, le capitalisme qui manipule en arrière-plan… » peut s’assimiler à « ce monde où il y a peu d’êtres humains, un homme qui peut se targuer d’être le plus fort a un droit sur les autres.  » Le capitalisme constitue donc un système-force qui régit les relations être les hommes. D’ailleurs le communisme prend lui aussi du capitalisme pour s’imposer au système qui régit la société communiste. Sauf que l’idéologie est différente et prétend mieux régir les relations entre humains. D’ailleurs, elle a succombé aux forces de l’histoire. Et le renversement de l’ordre capitaliste ou plutôt l’affinement de l’ordre capitaliste par les revendications de ces humains qui constituent la base de ce biosystème non seulement est nécessaire mais il est naturel parce qu’il est synonyme de progrès.
      Vous dîtes encore « On les a enfumés et on continue d’enfumer les peuples sur la terre entière. Alors il faut trouver un sens à son existence ici-bas, chacun cherchera le repli identitaire, et expliquera la nature humaine à partir de ce qui se déroule sous son nez. »

      Non, il n’y a pas d’enfumage. Il n’y a que la force naturelle du plus fort, en l’occurrence l’Etat national, à la place de cet homme qui se targue d’être le plus fort. Et cela relève d’un processus historique qui a demandé des siècles et millénaires pour arriver au capitalisme que nous vivons aujourd’hui. Quant au repli identitaire, il n’est que conjoncturel puisqu’il relève d’une situation incomprise par les peuples qui le vivent.

      Enfin, pour terminer, vous dîtes « Toute domination est une infamie, à bas l’Etat à bas l’argent.
      Quand on sera arrivé à ce point de conclusion, on aura fait un pas de géant pour l’humanité toute entière. »

      Vous avez raison et vous n’avez pas raison. Sur le principe, vous avez totalement raison. De l’autre, vous n’avez pas raison. En effet, s’il n’ y avait pas une lutte pour l’existence, un combat contre l’infamie, l’être aurait-il vu un sens dans son existence. Je précise ma pensée. Si tout était donné à l’homme, i.e. pas d’infamie, tout est félicité, l’homme serait-il heureux ? S’il n’avait pas eu faim et travaillé dur pour ne pas avoir faim, aurait-il apprécié son existence ? De même, s’il ne luttait pas contre cette domination infâme par l’argent, par tous les moyens dont il peut disposer, et pourtant l’argent est nécessaire pour exister, aurait-il compris ce pourquoi il existe. Donc l’homme pour résumer est un homme jeté dans ce biosystème, qu’il n’a pas choisi, mais l’oblige à garder les idées claires et à s’organiser par tous les moyens que lui offre la société pour ne pas être un homme anonyme et perdu dans une foule anonyme, qui ne sait plus où elle va. Et justement les guerres et les crises jouent comme catalyseurs dans le réveil des peuples de soi. Elles luttent contre ce qu’on peut l’appeler « l’atavisme historique ».

      J’espère vous avoir répondu avec bon sens. Merci pour votre réponse très intéressante mais qui devait être débattue. Cordialement


    • Maurice le prince 21 octobre 2016 13:33

      @Hamed

      Bonjour,
      Je résume nécessairement, vous l’avez compris, j’ai conscience que c’est très incomplet, mais les grandes lignes y sont.
      Le repli qu’on appelle religionisme, se déroule au sein du système capitaliste mondialisé, ne pas voir cette évidence, rend tout à fait obsolète toute autre analyse marginale, pour faire simple ça serait voir le réel après s’être bourré de stupéfiant.
      Les peuples n’ont pas d’idées, les peuples n’ont que des besoins.
      L’islamisme est un rejeton du capitalisme, une fois proclamé, on se hâte de pomper le pétrole à bon compte et d’exploiter une masse d’esclaves !
      Quand aux baratineurs de l’histoire, des Gaulois où autres fadaises, ne sont que les médiums chargés de répandre l’histoire officielle écrite par les dominants, sans pour autant, mettre sous cloche, l’exploitation des peuples qui a toujours suivie les guerres coloniales de rapines, du style compagnie des indes orientale, et autres conflits de l’opium, et entre le levant et le couchant ( clin d’oeil à notre historien en herbe).

      De Robert Trenkle
      ...Ce n’est pas un hasard si la parution de l’écrit incendiaire paradigmatique de Samuel Huntington portant le titre programmatique du « Choc des civilisations » se situa dans les premières années qui suivirent l’effondrement dudit socialisme réel, qui constituait lui-même un maillon central dans le procès de faillite de la modernisation de rattrapage capitaliste (on peut d’ailleurs constater que sur le territoire de l’ancienne Union Soviétique les religionnismes, tant islamiste que russe-orthodoxe, se sont vivement épanouis)...

      La suite passionnante

      Pourquoi l’islamisme ne peut pas être expliqué à partir de la religion, à lire sans tarder sur le lien suivant :

      http://www.palim-psao.fr/2015/05/pourquoi-l-islamisme-ne-peut-pas-etre-explique-a-partir-de-la-religion-par-norbert-trenkle.html

      A bientôt.


  • J.MAY MAIBORODA 21 octobre 2016 09:43

    Il n’est pas inopportun d’analyser à partir du concept d’historicisme les conflits actuels entre l’Islamisme et ce que nous appellerons par nécessité (et de manière réductrice) « l’Occident ».

    Remercions d’abord l’auteur de s’être attelé à cette tâche délicate.

    Certes, l’article mérite d’être transcrit en vue d’une lecture moins hâtive et plus sereine, mais il offre au moins l’avantage de proposer un contexte de réflexion moins étriqué que les considérations médiatiques ordinaires et partisanes qui nous sont généreusement servies.

     


    • Hamed 21 octobre 2016 10:32

      @MAIBORODA

      Bonjour,

      Si 10 % de l’humanité était comme vous le monde serait moins dangereux. 1 % de la population du monde est comme vous, ce qui explique pourquoi l’existence vaut d’être vécue. 89 % de la population mondiale ne cherche qu’à vivre sereinement. Reste 100 % - (1 % + 89 %) = 10 %. 
      Précisément ces 10 % constituent ceux qui veulent incendier le monde, i.e. les fondamentalistes de Dieu d’abord (Et Dieu n’a rien à voir avec leur folie), ceux qui les sponsorisent, i.e. les puissances intéressées par le syndrome maladif de la domination, et enfin ceux qui ruent sur les brancards, sans prise sur la réalité du monde, en l’occurrence un roman_garev. (Et je crois qu r_g, il faut l’excuser)

      Les chiffres donnés ne sont qu’approchés. Mais comme il est impossible de les vérifier, disons qu’ils ne sont pas loin de la vérité, et surtout de réalité Et, c’est celle-ci qui importe et non la vérité.


      Merci pour le commentaire. Cordialement 

  • fcpgismo fcpgismo 21 octobre 2016 15:55

    L’islamonazisme nous rend service en dehors de tous ces morts ; Il nous indique la vérité profonde de toute religion souhaitant un régime théocratique, de ce point de vue nous observons la nocivité de l’islam tel qu’il est, ses règles juridiques trop éloigné de nos désirs d’indépendances, de liberté.Le capitalisme néo libérale fonctionne sur le même registre ceux qui l’enseignent ne diffusent pas des connaissances mais une parole sacré. Le capitalisme néo libérale avec son cortège d’horreur, inégalité, destruction de toute la biodiversité, réveil des revendication théocratique, asservi l’humain à ses pires démons, avidité cupidité,spécisme.


  • Zolko Zolko 21 octobre 2016 17:23

    @ l’auteur : « l’islamisme radical nolens volens est nécessaire à l’histoire de l’humanité »
     
    ça ne veut rien dire : l’Histoire de l’Humanité est, elle n’a besoin de rien ni de personne pour exister. En fait, l’article entier semble écrit pour justifier les 5 lignes de la conclusion. L’Islamisme radical est une merde que l’Humanité va éradiquer d’une façon ou d’une autre, je ne sais pas ce que vous pouvez y trouver à justifier. Tout comme jadis le Nazisme ou l’Inquisition. Et ça va faire des morts.


  • Jean Keim Jean Keim 21 octobre 2016 20:48
    L’Histoire n’est pas une science exacte, il est partisane.

    L’Histoire et toutes les analyses afférentes n’expliquent pas pourquoi des hommes suivent un des leurs qui a entendu un ange lui parler dans une grotte (je ne remets pas en doute le fait lui même), pourquoi des révolutionnaires se débarrassent d’un roi et de la noblesse pour mettre un empereur et une autre noblesse à la place, pourquoi nos contemporains élection après élection réélisent des clones avides de pouvoir, ..., bref pourquoi sommes-nous si facilement manipulables ?

    L’Histoire est manipulée, par exemple, contrairement à ce qu’enseigne l’histoire officielle, la révolution française de 1789 n’est pas la revanche du petit peuple sur la monarchie, mais la prise du pouvoir par une oligarchie ploutocratique, le peuple n’a servi que de prétexte et ensuite a fourni les soldats pour les armées qui ont affermi le nouveau pouvoir.

    L’Histoire nous raconte des histoires, elle nous distille ce qu’il est bon de savoir pour accepter de rester à sa place, le roi est l’élu de Dieu, le président est élu démocratiquement, la justice est la même pour tous, l’enseignement scolaire fait des hommes libres, etc..

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