Présidentielle : Marine le Pen en tête d’un sondage
Avec 23% d'intentions de vote devant Sarkozy et Aubry à 21%, la candidate qui fait beaucoup couler d'ncre en ce moment, semble prendre un avantage psychologique à 14 mois de l'élection présidentielle. Le sondage pour Harris Interactive - Le Parisien, confirme la montée du FN qui profite de l'actualité politique désastreuse à la fois pour l'UMP et à la fois pour le PS sur fonds de polémiques et divergences internes fortes.
Evidemment, la crise est au coeur de tout cela. La politique, guerre de com' permanente, ne parle pas des sujets de fonds. Ces sujets concernent les électeurs, leurs familles. Avec un discours simpliste, Sarkozy se livre à une surenchère sur le FN sur des sujets sur lesquels il a déjà beaucoup promis pour couper l'herber justement à l'extrême droite française. Pire le sentiment que de nombreux sympathisants UMP puissent imaginer une alliance avec le FN, ou ne serait-ce que s'approprier certaines idées phares du FN laisse dans l'opinion une légitimation de ce parti.
Cette légitimation renforcée par la succession de Jean-Marie par Marine, ouvre la voie vers une inquiétude que l'ensemble des démocrates et républicains doit avoir.
Rien n'est fait avant l'élection, Le Pen peut s'écrouler, les sondés peuvent avoir envie de donner un avertissement en attendant l'élection. Pourtant, le chômage, le décalage entre les petits et les grands rend les discours et postures populistes de challenger plus attrayants.
Il y a eut des précédents, Chevènement, Balladur, favoris un temps trop tôt des sondages qui ne virent jamais le deuxième tour.
Le FN se pose cette fois dans une autre dimension. Certes, l'élection ne peut être gagnée par le FN, même en remportant le premier tour, le séisme serait tel en France, mais aussi à l'international, que la mobilisation au seconde tour serait suffisante pour contrer le FN.
Le problème réside dans la répétition de ce scénario. Vote sanction de la droite vis à vis de son leader, Nicolas Sarkozy, suivi d'une défaite majeure aux élections législatives. La droite est perdue, elle s'enlise, retour aux vieux de la vieille dans le gouvernement pour le changement c'est dur. La gauche divisée ne peut faire la synthèse entre l'ultra gauche et la sociale démocratie. Peut-être qu'elle y parviendra, mais que ce soit Aubry ou DSK, aucun des deux candidats ne peut incarner réellement le renouveau les deux ayant été aux manettes du Pays sans que personne n'ait vraiment le sentiment qu'ils aient brillé.
L'absence d'une vision à la fois court-terme et long-terme de ce que peuvent être la France et l'Europe dans les partis politiques favorise de fait les formations qui vont jouer sur les peurs et l'absence de résultats des dirigeant en place. Pour peu qu'ils soient amalgamés aux privilèges des ultra riches en période de crise le travail auprès des classes "laborieuses" en sera facilité.
Car avec 4 millions de chômeurs, l'augmentation des travailleurs pauvres liés à la désindustrialisation et au manque de compétitivité de la France, avec une Europe sans réelle démocratie et solidarité, sans réelle politique économique, avec une dette qui se creuse et des déficits non résorbes, avec une France clivée volontairement entre la couche-tôt et les couche-tard, entre les énarques, les juges, les policiers, les fonctionnaires, demain les avocats, après demain les médecins, tous ennemis un moment ou l'autre de l'autre France au nom de la com' politique, alors évidemment cela sent l'impasse pour les uns, le tapis rouge pour le FN.
Devons nous laisser les politiques faire, ou au contraire devons nous peser plus dans le débat pour proposer des solutions de sortie de crise ?