Présidentielles 2022 : L’inquiétude des classes dirigeantes
Nos classes dirigeantes sont partagées entre la peur d’être défaites et la volonté de se battre qui les caractérisent et qui ne les font pas renoncer facilement.
La volonté de se battre.
Nos classes dirigeantes sont partagées entre la peur d’être défaites et la volonté de se battre qui les caractérisent et qui ne les font pas renoncer facilement. Elles ne craignent pas pour leur situation personnelle ni leur confort de vie. Elles ont prévu de longtemps des positions de replis. Elles ont peur de perdre leur leadership et tout ce qui en découle. Un mode de vie avec les références culturelles associées au pouvoir de piloter les économies de pays à l’échelle locale et internationale et d’orienter et contrôler l’usage des technologies. Ce qui n’est pas rien. Elles savent que nous avons compris pour l’essentiel la déconnexion qui existe entre les formes d’élites qu’elles représentent et la notion de mérite et d’utilité sociale. Elles ont du mal à se vivre en leaders contestés, sur le déclin, perçus comme parasites, dont la légitimité et le mode de vie sont interrogés. Une forme d’entre-soi, d’aveuglement pour certains, les protègent d’une lucidité trop décapante. Associés à un mode de pilotage de l’économie et de gouvernance politique les ayant conduits à la remorque de la brutalité impériale et déterminée des classes dirigeantes américaines, elles sont maintenant tenues de surinvestir les apparences, d’augmenter leur contrôle sur le champ médiatique et de tisser un filet juridique et sécuritaire discret mais omniprésent.
Macron, une place assurée au second tour.
Elles n’ont aucun doute d’une place assurée au second tour pour leur délégué du moment et ses équipes. Mais elles redoutent, malgré tous les stratagèmes et tentatives de diversions de ce qu’est devenu maintenant l’ordinaire d’une campagne avec son lot de sondages, de candidats surprises et de faux suspense, un véritable arbitrage démocratique. Qui devrait porter sur le bilan de l’ensemble des mandats du siècle débutant. La conduite démocratique du pays et les responsabilités de ses dirigeants avec la part très particulière prise de plus en plus par les médias dans le débat et la légitimation politique. Le bilan des choix économiques retenus et les résultats en terme d’aménagement du territoire qui inclut le soutien et le pilotage des investissements, les politiques d'immigration, la gestion de l’énergie et des transports, le logement, l’emploi, la politique de santé, de l’Ecole et de la formation tout au long de la vie, la prise en compte des dimensions écologiques et climatiques et bien entendu notre rôle, notre place, notre poids au sein de l’UE, notre politique étrangère et la place de notre diplomatie. Elles pensent et espèrent pouvoir faire perdurer une fois de plus le jeu des apparences et la mise à l’écart des débats de fond. Sans autre enjeu que de mandat en mandat des promesses factices. Stérilisant progressivement le sens même du vote.
Place assurée au second tour pour Emmanuel Macron parce que c’est lui qui en toute logique représente le mieux les forces économiques dont les ambitions et priorités dépassent largement notre territoire et qui usent d’un lobbying efficace au sein des instances de l'UE.Qui implicitement dans les médias sont le cadre de référence de l’information et du débat politique qui modèlent la gouvernance du pays. Les autres ont besoin d’épices plus ou moins fortes pour justifier leur candidature puisqu’ils s’inscrivent sans le proclamer en réalité dans cette logique. La candidate de la droite a la difficulté de se distinguer alors que son groupe a voté toutes les mesures importantes attendues par les forces précitées. Un candidat dont les faits d’armes se résument en des joutes verbales dans la complaisance de plateaux télévisés et les provocations habituelles de l’extrême droite s’est déjà abîmé en clown triste, fatigué et un peu inquiétant, comme prisonnier de sa propre surenchère. La titulaire en principe de la franchise tente de se refaire un maquillage maison en se distinguant de la première citée et du joker de Bolloré. Les deux communiant plus ou moins discrètement dans des clins d’œil faits aux mêmes forces. Par ailleurs les états-majors qui avaient pensé se refaire une virginité sur les défaillances de notre mémoire entretenues par les médias en déplorant la division de la gauche et se haussant comme rédempteur ont tristement échoué ce qui est une bonne nouvelle sur l’état du bon sens politique ambiant.
Donc le stratagème habituel s’appuyant sur notre scrutin majoritaire à deux tours est une fois de plus prêt à fonctionner. Chacun des acteurs a parfaitement joué son rôle. Reste à mobiliser les figurants du spectacle aidé par les campagnes promotionnelles et leurs péripéties bien articulées de fins de campagne de nos amis des médias. Dans cette conception de la politique, les figurants bien entendu, c’est nous. Avec le tour de force habituel à reconduire. Aveugler suffisamment d’entre nous. Pour que nous ne nous posions pas en toute naïveté de question sur le mécanisme même du scrutin. Qu’en nombre suffisant nous votions contre notre intérêt final au 1er tour pour un candidat des états majors de la dispersion ou un autre, le sparring partner habituel et sacrificiel de ses électeurs à l'extrême-droite. Au profit du front macronien et de son hypocrisie du second tour. Sans échappatoire. Ne pas voter revient au premier tour comme au second à voter Macron.
La crainte d’un sursaut citoyen.
Nos classes dirigeantes redoutent avant tout et elles ont raison un sursaut citoyen qui viendrait perturber leur grande course de fond vers une UE qui parviendrait enfin à dissoudre les états nations et les peuples qui les portent et qui ont le mauvais goût de persister à se considérer comme des citoyens. Membres pleinement politiques d’une communauté nationale souhaitant s’enrichir matériellement et culturellement dans une confédération européenne fondée sur des intérêts réciproques et une coopération profitant cette fois-ci à l’ensemble des membres des territoires nationaux. Une Europe européenne ouverte sur le monde mais assumant elle-même son indépendance économique et sa politique étrangère sans se passer de l’avis de ses habitants.Faisant respecter sa souveraineté et respectant celle des autres.
Ne nous y trompons pas, la France dispose d’une position clef dans cette évolution comme l’avait montré en son temps le général De Gaulle. Et des séquelles inquiétantes à cautériser pensent nos élites dirigeantes. Un peuple qui souhaite une confédération européenne mais pas une Europe supranationale d’oligarques hautains et qui considère que pour ce genre de choix seule l’onction du suffrage universel d’un référendum vaut légitimité. Un peuple dans lequel quelques hommes politiques ont encore su trouver la force, le courage et la lucidité de refuser de suivre en 2013 dans une guerre un allié encombrant et envahissant n’hésitant pas à user de mensonges grossiers pour justifier une guerre d’agression. Entraînant par son exemple d’autres peuples européens. Un peuple dans le dos duquel il a fallu passer pour réintégrer le commandement américain de l’OTAN grâce à la complaisance d’un dirigeant actuellement sous bracelet électronique.
Un peuple qui quoi qu’on dise et malgré l’intensité de la propagande quotidienne a bien vu que petit à petit sans répit nos élites dirigeantes mi en soumission mi en connivence avec les dirigeants de l’OTAN ont accompagné tout en disant le contraire bien évidemment la mise en place d’un rapport de force grandissant réunissant les conditions de perdre la face ou de recourir à la guerre pour un autre peuple européen jaloux de sa souveraineté. Avec un cynisme consommé et maintenant une hypocrisie toute aussi consommée, nous sommant de laisser notre mémoire et notre intelligence au placard. J’avoue que j’ai été tristement surpris de la binarité outrancière dans lequel ont plongé en un instant la plupart des journalistes. Et de la supposée bêtise qu’ils nous prêtent pour se vautrer à ce point dans les procédés mis à son service. Du mépris aussi nous étant ainsi adressé. De la minceur du vernis éthique et déontologique qui est le leur. Ceci est évidemment inquiétant du point de vue de la démocratie. Comme toujours le lait a été renversé de façon non prévue embarquant les peuples dans des conflits de légitimité insolubles à chaud et des affrontements mortifères et destructeurs. Compliments à tous les dirigeants et leur lucidité, à leur grande connaissance de l’histoire et leur courage à dire les choses et à expliquer les intérêts en jeu. A la plupart de nos journalistes pour leur esprit de servitude qui n’est pas le nôtre. Viendra l’heure de réparer et de repartir du bon pied autant que faire se pourra. Très vite espérons-le. Quel gâchis et temps perdu une fois de plus.
Il n’y aura pas d’Europe des peuples et des états-nations sans démocratie.
Au coeur de l’Europe, l’URSS fruit de deux guerres mondiales est dissoute en 1991 et personne n’a l’idée d’organiser une conférence internationale de sécurité comme après tout grand bouleversement mondial laissant implicitement à l’OTAN toute latitude d’organiser à sa manière la sécurité du continent européen en contrôlant ainsi la politique étrangère et toute l’évolution politique de cette zone. Et nous sommes là où nous sommes. Sommés une fois de plus de nous ranger dans le camp du bien des Etats-Unis et ses surprises contre le camp du mal et ses surprises de la Russie et ne faisons pas semblant, de la Chine. Avec chez nous des dirigeants qui font semblant de découvrir les problèmes et les stratégies et nous jurant croix de bois croix de fer qu’ils travaillent à la souveraineté de l’Europe et qu’ensemble nous allons devoir faire des sacrifices pour mériter d’en être. Sur les sacrifices, inutiles de douter de leur paroles ni pour qui en seront réservées l’exclusivité ou la priorité. Sur le reste, quelles sont les raisons objectives nous permettant de faire confiance à ces gens et de leur remettre un pouvoir juridiquement considérable sans contre-pouvoirs opposables une fois de plus ? Pourquoi ce dernier point, l’engagement de réforme institutionnelle ne fait-il pas partie de leur priorité ? Pourquoi préserver à tout prix ce fameux scrutin uninominal à deux tours ? Après tout plus de démocratie est leur leitmotiv lorsqu’il s’agit de critiquer leurs adversaires ?
Se ressaisir.
Allons-nous nous laisser glisser à l’insu de notre plein-gré dans une société au mieux a-démocratique dans laquelle les médias se substituent au débat démocratique qui devrait avoir lieux entre les citoyens et les dirigeants ? Nous y sommes déjà en fait. Dans cette histoire, nous, où sommes-nous ? Sommés de nous situer continuellement par rapport à des sondages ou des enquêtes d’opinion ? Qui nous rassemblent là où il s’agit de nous conduire comme le berger qui conduit ses brebis . Nous avons même des médias-décodeurs pour recadrer ce qui dérape ou s’échappe de la bulle médiatique qui s’autoproclament gardiens de la raison. Que nous restera-t-il ? La résignation, le conformisme à la japonaise, les troubles et malaises psychologiques ou la violence ? Là aussi tout est déjà prêt et même anticipé grâce au contrôle numérique auquel peu de choses de nos vies échappent. Paradoxalement seule la fraude fiscale de grande envergure semble échapper à ce contrôle et cette surveillance. Allons nous accepter de continuer à subir des dirigeants qui sont incapables de défendre leurs idées et de s’expliquer dans un cadre démocratique, de prendre le risque de parler concrètement de ce qu’ils proposent et du résultat de leur travail devant leurs concitoyens ? Qui ne peuvent se passer de la distance mis en scène et rendue tolérable par tout un entourage de communicants, de faire-valoir chargés de rendre supportable cette façon d’habiller ces pratiques et ces postures non démocratiques. Faut-il un débat du candidat-président avec les autres candidats au 1er tour ? Fausse question (une de plus) en forme de leurre technique qui conforte hypocritement la position de sortant en fait. En réalité, la question qui se pose, c’est celle de la nature démocratique du pouvoir présidentiel et elle se posait déjà il y a 5 ans et avant et c’était déjà une urgence démocratique. Une bonne question. Est-ce que la démocratie peut attendre sans fin et pourquoi ? C’est évidemment un problème de fond à trancher par la démocratie. Alors allons-y.
Que faire sans une union populaire dès le 1er tour ?
On ne peut pas espérer une réforme démocratique solide et durable à partir des seules forces et idées d’un mouvement ou d’un parti politique sans un large rassemblement de citoyens prêts à travailler sérieusement ensemble.Par ailleurs l'ampleur de ce rassemblement conditionne aussi la possibilité d’une véritable réforme de notre société.
LFI propose un programme élaboré dans le cadre d’une large consultation et participation de compétences et d’avis et organisé autour d’axes structurants. Cela vaut le coup à mon sens de s’en servir pour avancer, construire et tracer ensemble le chemin de notre avenir sans perdre la main sitôt les élections pliées. De l’eau a coulé sous les ponts et nous a donné le temps d’y réfléchir. A nos adversaires aussi qui savent ce qu’ils veulent et sont décidés à l’imposer, le sceptre à nouveau saisi.
Cette fois il ne s’agit pas pour nous d’une partielle ou de la comédie des états majors jouant au meilleur représentant de la gauche divisée. Alors à chacun de prendre ses responsabilités en toute conscience. Sans union populaire dès le 1er tour dans les urnes, rien ne sera possible. Il restera ensuite à chacun de ressasser son amertume et son impuissance dans son coin pendant que nos adversaires déploieront leurs projets dont nous ne connaissons pas la moitié grâce à l’espace et le temps que nous leur aurons procurés.
Du travail utile reconnu à sa juste valeur et de la démocratie pour un avenir meilleur, quoi d’autre ?
Pour mémoire, quelques défis à relever et partager tiré du programme de l’AEC (Avenir en commun).Ce sont juste quelques unes de mes entrées subjectives dans un programme. Bien d’autres sont à explorer. Bien d’autres sont possibles et enrichissantes.
-Défi primordial de la démocratie, des conditions requises pour être un citoyen éclairé, impliqué, responsable et respecté. Défi de l’Ecole et de la formation tout au long de la vie, de l’accès à la culture. Défi d’une information de qualité, libre, indépendante et pluraliste.
-Défi du pilotage politique et responsable de l’économie pour une société équitable et solidaire. Planification écologique et organisation du pays. L’emploi, le travail au crible de l’utilité sociale, de la solidarité et de l’aménagement du territoire comme fondement du partage des richesses produites.
- Défi de la création d’une confédération européenne des peuples et des nations européennes. Défi d’une diplomatie des peuples et nations non alignés.
Quelques repères.
● La fin d’un monde dont nous ne voulons plus (1/2)
(Il y en a à qui tout cela convient parfaitement)
● La fin d’un monde dont nous ne voulons plus 2/2
Présidentielle 2017 : Résultats second tour.
E Macron : 20.8 millions M Le Pen : 10.6 millions
Absentions : 12.1 millions Blancs + nuls : 4.07 millions
Abstentions, nuls et blancs lors des législatives 2017 : 62%
Elections européennes 2019 : scrutin de liste bloquée à un tour, taux d’absentions 49.88% (plus de 60% de notre législation découle du droit européen).
Elections municipales : 30 000 maires élus au 1er tour le 15 mars 2020 en l’absence de 55% des électeurs contre 7600 en 2014 appuyés sur 64% de leurs concitoyens. 60% d’abstentions au second tour et des élus qui représentent entre 10 et 20 % du corps électoral.
Elections sénatoriales 2020 : renouvellement de la moitié des mandats de la chambre haute (vote obligatoire) pour un mandat valable jusqu’en 2026 par les nouveaux élus municipaux composant la plus grande part de ce corps électoral.
● La valeur travail : « Pour une offre d’emploi vacante, il y a 13 chômeurs dans notre pays. » (Laurent Berger CFDT)
● A quoi ont servi les politiques de l’emploi, les aides financières accordées aux grands groupes et le recul des droits des salariés ? Le PIB (rapporté en milliards d’euros) est passé de 1259 à 2296 de 1996 à 2021.Sans hausse significative d’emplois sur le territoire national ?
● Redistribution des richesses produites, une belle harmonie à ne pas déranger et surtout à ne pas discuter.
On comprend mieux l’attachement de certains à une organisation sociale sans réels contre-pouvoirs opposables aboutissant à 50 % des richesses concentrées dans les mains de 10% d’entre-nous, intouchables. Et une forme de redistribution entretenant une tension sociale perverse qui met en concurrence pour le partage du reste les groupes sociaux de la classe moyenne jusqu’aux plus démunis au nom de la solidarité. Jusqu’à imaginer à l’occasion un revenu universel pour sanctuariser cette partition.
● L’autre côté du miroir. La fraude des pauvres est une pauvre fraude.
https://www.aide-sociale.fr/infographie-fraude-sociale-particulier-entreprise ).
Par Séverine Burel - Mis à jour le 11 octobre 2021.
● Guerre en Ukraine. Sondage Harris du 27/02/22. Quatre jours après l’invasion par la Russie de l’Ukraine avec une intensité de propagande centrée à ce moment là sur une dimension unique, l’agression et sa condamnation. Avec une intensité jamais encore vue. Donc pas le meilleur moment pour évaluer le recul.Et pourtant :
Part de responsabilité dans la guerre : Poutine (96%) Otan (68%) Joe Biden (62%) Zelinski (57%). De la cause immédiate aux antécédents de chacun, du simple bon sens me semble-t-il. Cela semble avoir échappé à l’impartialité de nos commentateurs médiatiques.
● Pourquoi la France est-elle le 34 ème pays du classement annuel mondial de la liberté de la presse ? A méditer, même si on peut s’interroger sur les critères de classement et une certaine candeur à confondre liberté des propriétaires de la presse et liberté de la presse.
(RSF dévoile son Classement mondial de la liberté de la presse 2021 :
1 : Norvège ; 2 : Finlande ; 3 : Suède ; 13 : Allemagne ; 33 : Royaume-Uni ; 34 : France ; 44 : États-Unis ; 111 : Brésil…)
● Présidentielle : Que proposent les candidats pour le climat ?
https://reporterre.net/Presidentielle-que-proposent-les-candidats-pour-le-climat
● Une approche synthétique et précise de la politique économique et sociale du programme « L’Avenir en commun » mise en parallèle avec les autres propositions de candidats. Par la rédactrice Carnac d’Agoravox qui met son expérience de terrain à notre service. Très claire, vivant et agréable à lire.
● L’Avenir en commun.
► Nouveau : Le programme en ligne (LAEC.fr abréviation de L'Avenir En Commun) https://laec.fr
https://laec.fr/partie/0/introduction-de-jean-luc-melenchon
► https://melenchon2022.fr/programme/comparateur
Exemples :
https://laec.fr/section/1/reunir-une-assemblee-constituante-pour-passer-a-la-6e-republique
https://laec.fr/chapitre/2/surete-et-justice
https://laec.fr/chapitre/3/planification-ecologique-et-organisation-du-pays
https://laec.fr/chapitre/8/partage-des-richesses
https://laec.fr/chapitre/11/education-et-formation
https://laec.fr/chapitre/12/europe
https://laec.fr/section/86/garantir-la-souverainete-numerique-de-la-france