lundi 1er février 2016 - par Luc-Laurent Salvador

Prévenir l’embrigadement terroriste par l’éducation à la psychologie du soi

L’actualité explique suffisamment que politiciens et scientifiques recherchent des solutions au problème posé par la radicalisation djihadiste. Etonnamment, la prévention ne fait pas encore partie des voies explorées. Comprendre que la radicalisation vient de la fragilisation inhérente à l’adolescence permet d’envisager une forme de prévention basée sur l’éducation aux processus de construction du « soi » et de la « réalité ».

 

 « ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade. » Jiddhu Krishnamurti

 

Le phénomène de société que constitue par son ampleur et ses formes l’embrigadement djihadiste est-il lié à la nature ou à l’histoire de l’islam ? Opère-t-il une radicalisation inhérente à la notion de djihad ou doit-on plutôt y voir, comme le suggère Olivier Roy dans un remarquable article du Monde daté du 24 novembre, la conséquence d’un besoin individuel de radicalité qui s’alimente à un storytelling djihadiste de circonstance ?

Le texte d’Olivier Roy balaye les innombrables explications mettant en cause les religions en général, l’islam en particulier, en rappelant les faits suivants :

  1. De tous temps des jeunes en sont venus à se rallier à des causes pour lesquelles ils étaient prêts à tuer comme à sacrifier leurs vies :

« Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière, à moins que la mort en action, l’âge ou la désillusion ne vident leurs rangs comme ce fut le cas de l’ultragauche des années 1970. »

Daesh s’inscrit donc dans un ensemble d’organisations idéologiques religieuses ou athées qui, tout au long de l’histoire, ont offert l’occasion à des individus de se radicaliser jusqu’à envisager des actions terroristes, éventuellement suicidaires. Quelque discutable qu’elle soit par ailleurs, la nature islamique proclamée de Daesh est donc ici d’emblée écartée du statut de cause explicative de l’embrigadement djihadiste actuel. Daesh est tout au plus une circonstance, une offre qui rencontre une demande. Reste à savoir laquelle.

  1. La même logique s’applique à la « souffrance postcoloniale ». S’il y avait là une cause structurelle de l’embrigadement djihadiste pourquoi seule une infime part des personnes concernées se trouveraient-elles affectées ? A l’exception de quelques provocateurs chacun peut constater l’existence d’un « consensus fort » des musulmans de France et/ou des anciens colonisés pour vivre en paix hors de tout ressentiment victimaire. De fait, comme le souligne Olivier Roy, les recrues du djihadisme se trouvent en marge des communautés musulmanes et n’ont « presque jamais un passé de piété et de pratique religieuse, au contraire. »
  2. Ceci est d’autant plus vrai qu’une bonne part d’entre eux sont des « convertis de souche », qui plus est, souvent originaires des campagnes françaises et donc passablement isolés des communautés musulmanes.

Les causes du phénomène d’embrigadement djihadiste ne pouvant, en toute logique, être attribuées à ces facteurs situationnels communs que sont l’islam ou la colonisation, il convient alors de les rechercher parmi les dispositions communes aux sujets concernés.

Selon Olivier Roy, le principal contingent des radicalisés vient des immigrants de deuxième génération et, le reste, grosso modo, des « convertis de souche » de sorte qu’un point commun s’en dégagerait sous la forme d’une « révolte générationnelle » définie par le fait que... :

« les deux [groupes] rompent avec leurs parents, ou plus exactement avec ce que leurs parents représentent en termes de culture et de religion. »

L’idée-force serait que, dans un cas comme dans l’autre, la « transmission » intergénérationnelle a échoué sous le rapport de la religion.

L’argument est séduisant, mais est-il solide et surtout, est-il suffisant ? On peut en douter car dans le contexte d’une société française fortement sécularisée, il apparaît improbable que, pour les convertis de souche, « la clé de la révolte [soit] d’abord l’absence de transmission d’une religion insérée culturellement.  »

Ce serait, en effet, postuler l’existence d’une norme de religiosité qui n’a plus d’actualité et qui ne peut donc sérieusement motiver une révolte.

Même s’il est des raisons de penser que cette hypothèse pourrait être plus légitimement défendue sous l’angle non pas de la religion mais de la spiritualité — eu égard au vide spirituel de nos sociétés dites de consommation — elle n’en délaisserait pas moins un invariant trop significatif pour être ignoré : la catégorie d’âge des candidats au djihad.

Ainsi que divers spécialistes [1] y insistent, il s’agit, en effet, de jeunes qui se situent pour la plupart entre 15 et 25 ans. Ce constat élémentaire pointe vers la problématique délicate du processus de (re)construction identitaire et subjective propre à l’adolescence qui est, justement, marqué par une forme de rupture avec le monde des parents. Le passage de l’enfance à l’âge adulte suppose en effet un changement de régime relationnel et/ou intersubjectif qui peut considérablement fragiliser un individu ; surtout si, étant issu d’un milieu familial peu nourricier, il peine à s’affirmer, c’est-à-dire, à être reconnu pour ses qualités et ses accomplissements par l’entourage social correspondant à ses aspirations.

L’adolescent en filiation échouée qui n’a pas une bonne image de ses parents et n’acquiert pas une bonne image de lui-même dans le « miroir social » de pairs parfois inexistants aura une plus grande appétence et sera donc moins regardant vis-à-vis de ce qui s’offre à lui, notamment sur internet, pour alimenter son besoin identitaire sous la forme — caractéristique de cet âge — a) d’une affiliation qui le valide dans son être et b) d’une « fable personnelle » lui permettant de se voir comme unique, omnipotent, invulnérable avec un destin particulier, voire une mission.

Ce dernier point, ce vif besoin d’un devenir héroïque, permet aussi de comprendre que même les adolescents qui semblent réussir, tant d’un point de vue social que scolaire, puissent prêter l’oreille aux sirènes du djihadisme. Un être idéaliste, sensible et intelligent qui observe le monde actuel sans a priori ne peut manquer de constater sa profonde corruption et, notamment, la distance considérable qui existe entre, d’une part, les valeurs prônées par les uns et les autres dans une quasi-unanimité et, d’autre part, les actes ou les agissements des « puissances de ce monde ». Comment ne pas alors prêter l’oreille à des discours de rupture sollicitant un engagement total pour contribuer à l’avènement d’un monde de vérité et de justice ? N’offrent-ils pas une occasion somme toute inespérée de s’affirmer et même de s’accomplir d’une manière encore perçue comme la plus noble qui soit : par le sacrifice de soi ? Ne peut-on envisager qu’un adolescent sain de corps et d’esprit entre en djihadisme comme auparavant on entrait dans les ordres, pour se mettre au service de la Vérité, au service de Dieu ?

Bref, dans le contexte actuel, le tableau de l’adolescence en déshérence donne immédiatement à penser que la fragilisation du soi pourrait constituer le terreau commun aux différentes formes de radicalisation. De fait, ne se trouve-t-elle pas déjà associée à ces troubles bien connus que sont les conduites à risques (sexe, alcool, violence et autres addictions), l’anorexie, la dépression, le suicide, la schizophrénie, etc. ?

La plupart des éléments dont nous disposons excluent a priori les djihadistes de la sphère des troubles psychiatriques — ne serait-ce qu’en raison, nous dit-on, de la sélection opérée par les recruteurs — mais cela n’interdit pas de postuler l’existence d’une zone de susceptibilité à la radicalisation qui soit proche de la pathologie, par exemple sous l’angle des troubles de la personnalité, dont l’intensité variable réalise un continuum du normal au pathologique.

Ce rapprochement avec la pathologie est d’autant plus intéressant que lorsqu’on en vient à s’interroger sur les voies de la déradicalisation, on ne peut pas ne pas tenir compte du fait que la psychoéducation constitue une forme d’intervention thérapeutique très efficace dans chacun des différents domaines où l’adolescence pose problème sous l’angle, justement, de sa radicalité (violence, toxicomanie, anorexie, automutilation, suicide, schizophrénie, etc.)

Celle-ci consiste à fournir à la personne concernée, comme à son entourage, les connaissances nécessaires pour acquérir une représentation plus juste et donc une meilleure maîtrise de leurs situations respectives.

On pourrait penser qu’une psychoéducation axée sur les mécanismes de la construction sociale du soi et de la « réalité », en particulier à l’adolescence, pourrait faire obstacle aux phénomènes de radicalisation, djihadiste ou autres, Mais comment toucher les rares individus concernés si ce n’est en ciblant la population adolescente dans son ensemble, c’est-à-dire, en mettant en œuvre une véritable prévention ?

Considérer qu’en dépit du risque présent, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle serait probablement faire un mauvais calcul. La fragilité mentale des adolescents ne constitue-t-elle pas, déjà, en soi, un problème de santé publique suffisamment sérieux pour mériter des interventions de cette nature ? Les phénomènes de radicalisation djihadiste peuvent être vus comme la pointe extrême d’un iceberg de souffrance adolescente à laquelle nous nous sommes habitués mais dont l’actualité nous oblige à prendre à nouveau la mesure.

Ne serait-il pas salutaire de mettre les savoirs sur la construction sociale de la personne à portée des adolescents — avec des supports attrayants (vidéos, BD,...) dans les différents (cyber)espaces qu’ils fréquentent et, en particulier, les établissements d’enseignements — plutôt que de les laisser cantonnés à des ouvrages spécialisés ?

Alors que d’aucuns revendiquent une éducation philosophique de la maternelle à l’université, il me semble que le mal-être adolescent et, de manière générale, le malaise dans l’éducation appellent une éducation à la psychologie sociale interpersonnelle (loin de la vulgate psychanalytique) qui donnerait à chacun les moyens de comprendre comment il se construit dans le « miroir social  », c’est-à-dire, comment la dynamique de ses émotions, de ses pensées, de ses désirs et de ses actes se trouve influencée par l’innombrable variété des formes sous lesquelles le jugement des autres vient à se refléter sur l’image de soi. L’intériorisation du « regard » des autres nourrit le soi mais le rend dépendant et surtout manipulable s’il n’en a pas conscience.

Eduquer à la psychologie du soi — et donc à la santé mentale —constituerait une forme de prévention de l’embrigadement d’autant plus intéressante qu’en contribuant à former des citoyens davantage en maîtrise d’eux-mêmes, plus conscients et donc plus libres, on peut en escompter non seulement une réduction des risques sanitaires liés à l’adolescence mais aussi une réduction sensible de la conflictualité sociale, étant donné que le narcissisme, c’est-à-dire la défense de l’image de soi, constitue une des principales sources de violence.

Permettre qu’au moins à titre expérimental, dans quelques académies, un tel enseignement soit prodigué ne serait-ce qu’à des élèves de terminale sous la forme d’une recherche-action menée dans un ou plusieurs lycées pilotes pourrait constituer une réponse gouvernementale au risque de radicalisation qui, éducative plutôt que répressive, apparaîtrait tout à la fois responsable, pertinente, simple et peu coûteuse donc bienvenue en ces temps de dramatique crise budgétaire.

 

[1] Cf. par exemple, les écrits de Dounia Bouzar ou de Fethi Benslama.



137 réactions


  • philouie 2 février 2016 11:31

    je voudrais faire part d’une remarque qui m’a été faites par des enseignants de seconde/terminale qui ont des élèves dont les plus turbulents ont été écrémé et qui me disait, ce qu’on voit de plus en plus, ce sont des élèves dépressifs.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 2 février 2016 11:47

      @philouie
       
      Oui, c’est la fatigue (grandissante de tenter de plus en plus difficilement) d’être soi...
      D’où le problème du suicide à cet âge !


    • gaijin gaijin 2 février 2016 12:04

      @philouie
      ben quoi c’est pas étonnant des enseignants dépressifs tentent de gaver des élèves vaguement résignés d’un savoir dépourvu de sens ........
      et que l’on ne me dise pas que c’est récent ! c’était déjà le cas il y a trente ans et la plupart de mes condisciples décérébrés sont devenus ....enseignants ..........
      ça serait drôle si ce n’était pas pathétique


    • chantecler chantecler 2 février 2016 16:45

      @philouie
      Probable mais la dépression se soigne , à l’instar d’une société .
      Des prophylaxies seraient possibles mais je doute que ça intéresse nos dirigeants .
      Because pas rentable ni politiquement ni financièrement .
      Et puis l’état se garde en réserve de bons petits soldats ...
      Le M d l S ?
      En tous cas ce n’est pas l’école , la pauvre , qui peut s’en charger encore que la rencontre avec certains profs puisse changer des destinées .
      Mais impossible au niveau d’une classe ou d’une génération .
      Merci pour cet article et le fil qui me paraissent très importants .
      Cr.


  • Aristide Aristide 2 février 2016 11:35

    C’est assez étonnant de proposer une prévention basée sur un enseignement assez ... pointu avec des notions poussées et assez difficilement assimilables sans un minimum de connaissances générales. On ne peut ignorer aussi que ces notions ne peuvent être vraiment comprises avant un age proche de l’age adulte.


    Il faut savoir que la plupart de ces égarés se sont exclus du système depuis des années, encore plus du système scolaire. On voit bien l’impossibilité pratique de faire passer de tels enseignements à des jeunes qui ne disposent ni du bagage nécessaire pour les entendre et qui de plus éprouvent une méfiance viscérale à tout ce qui vient de l’autorité.

    Il faut bien voir que ces jeunes sont complètement égarés, ils ne disposent souvent pas du vocabulaire indispensable à la compréhension et de communication dans leur milieu, ni du minimum de règles de vie qui leur permettrait de suivre une quelconque activité, la plupart sont incapables de vrai investissement, de travail continu, ... L’errance de ces jeunes les maintient dans une dépendance totale au moindre discours « contestataire », leur esprit critique est complètement annihilé.

    La majorité de ces jeunes se heurtera à la réalité, la plupart pour ne pas dire la quasi totalité trouvera une voie dans le travail, une galère quand on n’a pas de formation et surtout la capacité d’apprendre mais ils y arrivent avec effort, des échecs ... Une minorité tombera dans les traffics. Un ultra minorité tombera dans la radicalisation.

    Alors il n’y a rien à faire ? Je crois que malheureusement, on ne peut corriger les carences de toutes natures qui se sont consolidées sur des années en proposant seulement des formations, des actions de prévention, .. 

    La solution consisterait à pouvoir les identifier et de reprendre clairement l’éducation à la base, l’apprentissage de règles de vie, du respect des autres, de l’autorité, ... et peut être leur donner un enseignement les armant contre la manipulation, mais le malheur est que cette radicalisation est souvent très rapide et qu’il pratiquement impossible de détecter le processus de radicalisation avant qu’il ne devienne incontrôlable.
     


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 février 2016 06:59

      @Aristide
       
      vous nous dites en somme que la prévention ça ne marche pas et qu’il faudrait de la remédiation. Je crois que les deux sont possibles et nécessaires. « Détecter » appartient à un vocabulaire médical caractéristique d’une société de contrôle. Cela me semble inutile et dangereux pour notre démocratie.


  • Jean Keim Jean Keim 2 février 2016 13:17

    Phrase entendue dans le film Spotlight qui relate une enquête de journalistes sur le sujet de la pédophilie de prêtres catholiques, « Il faut tout un village pour protéger un enfant, il faut tout un village pour nuire à un enfant. ».


  • Raymond SAMUEL Raymond SAMUEL 2 février 2016 15:22

    Bonjour,
    Luc-Laurent SALVADOR, je crois savoir que êtes l’un des auteurs de l’étude Daniel FAVRE qui a signalé que les délinquants juvéniles se distinguaient pas leur absence d’empathie. Vous le savez bien, l’empathie n’a pas disparu chez eux parce que ces enfants sont devenus ados. C’est avant que ça c’est passé ; l’empathie n’a pas pu naître à l’évidence, dans leurs premières années, sans doute parce que leur inconscient a été chargé de ressentis négatifs : l’Autre a été enregistré comme non secourable ou même comme un danger potentiel. A mon humble avis c’est ce qui fait que la crise de l’adolescence est plus violente chez ces sujets privés d’empathie, porteurs de haine, de peurs, de besoins de vengeance etc.
    Je m’étonne donc que vous préconisiez un enseignement à l’école (ne serait-ce qu’en première dites-vous). Or, d’une part le mal est fait avant l’école et n’est pas effaçable, à l’école ou ailleurs, et d’autre part l’école ne fait qu’aggraver le déficit de présence parentale et augmenter les dégâts.
    Je m’étonne que vous ne préconisiez pas un maternage attentionné, conforme aux besoins des bébés et très jeunes enfants au moins.
    Vous le savez, tout ne se joue pas avant six ans mais l’essentiel se joue avant six ans, et surtout dans les trois premières années.
    Des jeunes en bonne santé mentale comme vous les souhaitez, mais surtout en bonne santé psychoaffective n’auraient pas de forte crise d’adolescence, ils n’auraient pas du tout envie de s’accrocher à des mouvement hyper violents, même dans une société économiquement préoccupante comme la notre. Vous le savez bien, l’affectif prime absolument l’économique pour les enfants et les jeunes.
    Vous avez bien ouvert ce débat et il y a de bons commentaires, mais il faut une ouverture du côté de la cause des causes : les conditions que nous imposons à la petite enfance, qui ne permettent pas un e construction optimale du cerveau et surtout de la personnalité affective, notamment la naissance de l’empathie.
    UNE MACHINE BIEN CONSTRUITE MARCHE MIEUX QU’’UNE AUTRE DONT LA CONSTRUCTION A ETE SABOTTEE.


    • Le Gaïagénaire 2 février 2016 18:12

      @Raymond SAMUEL  2 février 15:22


      Enfin quelqu’un de sensé et « connaissant ».

      Lire mon commentaire à 2 février 17:47

      Cordialement




  • Philippe VERGNES 2 février 2016 15:38
    Bonjour LLS,

    Oui à 100 % pour une éducation à la psychologie du soi comme remède préventif aux risques de dérives entraînant ce que l’on dénomme aujourd’hui la « radicalisation », phénomène proche si ce n’est consubstantiel à ce que l’on dénonçait après la Seconde Guerre mondiale sous le terme de « fasciser » ou de « fascisation » (mot qui ne s’est pas imposé dans le vocabulaire courant).

    C’est ce que demandaient déjà de nombreux psychiatres et autres psys pour ne plus retomber dans les atrocités commises par les nazis lors de cet événement historique majeur.

    Ainsi, et à titre d’exemple non exhaustif, Carl Gustav Jung répondait en 1945 lors à une interview d’Eugen Kolb, correspondant du journal Mishmar, sur comment guérir l’infection psychopathique de la mentalité collective contaminée par l’idéologie nazie d’Adolph Hitler : « Une éducation pour une plus grande conscience ! Prévention... de la psychologie des masses ! » (On pensera bien sûr ici à Gustave Le Bon et son essai sur la Psychologie des foules ou a celui de Wilhem Reich sur La psychologie de masse du fascisme ou encore celui de Freud sur Psychologie collective et analyse du moi, lui-même fortement inspiré de Gustave Le Bon, mais la psychanalyse ne dispose pas de la primauté du sujet et d’autres sources sont bien entendues possibles, si ce n’est tout aussi nécessaires nécessaires, comme celles par exemple des thèses résultants des travaux d’Andrew Lobaczewski).

    Je pourrais aussi citer le rapport de J. Bowlby commandé par l’EcoSoc des Nations Unis lors de sa troisième réunion en 1948 préfigurant ce qui allait donné par la suite la théorie de l’attachement, etc.

    Cette idée n’est donc pas nouvelle et s’avère nécessaire pour atteindre les objectifs visés par cet article.

    Plusieurs questions cependant : Quel contenu à cette psychoéducation que vous ne définissez pas ? (Si des solutions sont tentées aux Etats-Unis, il serait utile de savoir quelles sont celles qui pourraient être préconisées ou appliquées avec « succès ») Qui serait en charge de cette psychoéducation ? (Ce qui pose indirectement la question de la formation des « formateurs » et du cursus que suivent les étudiants psys à l’université.) Mais également et surtout : Pourquoi une telle solution n’a pas déjà été mise en place alors que c’était une priorité des Nations Unis en 1948 ??? Pourquoi également la protection de l’enfance - puisque c’est bien d’elle dont il est question in fine - est-elle totalement dysfonctionnelle dans beaucoup de pays soit disant développés ???

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 février 2016 04:44

      @Philippe VERGNES
       
      Merci pour ce commentaire avec lequel je m’accorde à 100 %. Oui, il s’agit bien d’éduquer à la psychologie des masses, cad, à l’influence que le collectif a sur l’individu. J’ignorais que tant de suggestions avaient été faites en ce sens et on peut s’étonner, en effet (mais peut-être qu’à moitié) qu’une telle priorité de l’ONU ait été abandonnée de la sorte.
       
      Les questions que vous posez concernant l’organisation d’une telle éducation sont cruciales et je n’ai pas de réponses toutes faites. Je me suis intéressé d’abord au principe de l’éducation psychologique qu’il importe, je crois, de faire reconnaître.
       
      Ensuite, je pense qu’une forme d’organisation collégiale des psychologues pourrait contribuer à définir un cadre et des contenus avec, un tronc commun et des variations possibles pour laisser une marge de liberté aux formateurs. Tout est à inventer car une chose me paraît sûre : le cours magistral est à bannir !


  • Raymond SAMUEL Raymond SAMUEL 2 février 2016 15:40

    Excusez-moi pour ce doublon. Je n’avais pas trouvé mon premier commentaire et je le croyais égaré.

    J’en profite pour relever le commentaire de Philoule : « Mais ne chercheriez-vous pas à culpabiliser les mères qui travaillent ? »

    Eh bien non ! je cherche uniquement à attirer l’attention sur ce qui est néfaste aux enfants. Et pour cela je dois essayer d’écarter ce qui barre la route à l’examen des conditions faites aux enfants.

    Si vous dites : « aux mères qui travaillent », vous écartez les pères. Or les pères comme les mères sont responsables des enfants communs. Je préconise un idéal ; le maternage à mi-temps par la mère et mi-temps par le père jusqu’à six/sept ans, puis une attention particulière jusque vers la vingtième année, toujours par les deux parents.

    Il faut poser le problème. Sinon nous ne chercherons pas les bonne solution et nous n’avancerons pas. Par contre, nous dérivons à toute allure.


    • philouie 2 février 2016 16:06

      @Raymond SAMUEL
      Je pense que vous mettez le doigt là où ça fait mal et en même temps là où personne ne veut regarder.
      La violence qui est faite aux enfants est une violence faites aux adultes 20 ans plus tard.

      Dans une société traditionnelle un nouveau né est porté H24 par sa mère, sa tante, sa soeur ou sa grand-mère. et pendant au moins deux ans. C’est le sentiment de sécurité ressenti pendant cette période qui fera que l’adulte ne vivra pas dans l’angoisse. ça semble évident et pourtant...
      Chez nous un enfant est accueillit en crèche à partir de 3 mois et peut y rester de 7h à 19h.
      Pour rappel Rachida Dati a repris son job 5 jours après son accouchement.
      Je vais encore me faire traiter de vieux macho, mais à vouloir que nos femmes soient des hommes comme les autres, nous avons négligé qu’il faut qu’elles soient d’abord et avant tout des mères et qu’une partie du drame ce joue ici.
      Que le père devienne le substitue à la mère déficiente est de mon point de vue un leurre. Mais c’est un peu un autre débat. le fond du problème, c’est le maternage, vous avez raison.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 février 2016 06:14

      @philouie

      Très bien vu. ça fait sens. Donc oui à Raymond Samuel, il y aurait urgence à s’intéresser au maternage qui a une importance cruciale et qui, forcément, produit ses effets à l’adolescence. Il n’en reste pas moins que c’est à la construction du soi que je me suis intéressé et c’est pourquoi je porte une attention toute particulière à l’adolescence vis-à-vis de laquelle des actions de prévention sont, je crois possible. La question du maternage est sociétale, politique et vu l’état des choses, il me semble douteux qu’on puisse y produire un effet significatif avant que tout s’écroule. Bref, j’assume mon choix de rester centré sur l’adolescence.


    • philouie 3 février 2016 08:20

      @Luc-Laurent Salvador
      Non, il n’y a rien a espéré avant que tout s’effondre.
      D’autant que je crois que le pouvoir marchand qui fait l’opinion se satisfait bien de la situation.
      Il me semble que nous avions déjà parlé de la question des marques, or la radicalisation n’est finalement qu’une manifestation de l’addiction dont le pouvoir marchand capte l’essentiel à travers le jeu des marques et la consommation.
      Il n’a aucun intéret à une humanité pacifiée, qui sait se contenter de ce qu’elle a. Il veut une humanité désirante à laquelle il prétend savoir répondre par ses produits.
      La violence n’est alors qu’un effet collatéral qu’on compense avec des moyens policiers que justifie le terrorisme produit par cette même politique. la boucle est bouclée. non, c’est une spirale infernale.


    • philouie 3 février 2016 08:42

      @philouie
      nota : il faut comprendre la violence comme une manifestation du manque lié à la dépendance...


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 06:07

      @philouie

      Oui, mais parce qu’on pourrait dire comme les psychanalystes que l’Homme est l’être du manque mais à force d’être vrai, c’est peu éclairant.

      Alors non, la violence n’est pas que la manifestation du manque liée à la dépendance. Il y a bien dépendance du soi vis-à-vis du miroir social et de ses jugements, il y a bien manque sous ce rapport lorsque l’image de soi est attaquée et qu’on lui fait, en somme violence, mais la violence (qui répond à la précédente) ne peut être mise simplement en équation avec ce déficit narcissique car elle ne vient pas le combler. Il faut descendre un étage dans la mécanique psychologique et comprendre que ce que nous recherchons avant tout, c’est le contrôle, le pouvoir sur l’environnement. La violence est une tentative désespérée pour le rétablir lorsqu’il semble s’évanouir, lorsque l’autre ne se comporte pas de la manière attendue. Et c’est peu de dire que nous attendons de lui un minimum de respect...


  • Raymond SAMUEL Raymond SAMUEL 2 février 2016 15:49

    Philippe VERGNES,

    Je suis curieux de lire les réponse à votre excellente question :

    - « Pourquoi la protection de l’enfance est-t-elle totalement dysfonctionnelle dans beaucoup de pays développés ? »


    • Philippe VERGNES 2 février 2016 20:27

      @ Raymond SAMUEL, bonsoir,


      C’est surtout une question à mettre en débat, mais qui est « refusée » (? !) en débat public, car le problème de la « radicalisation » émerge bien entendu de « dérives » dans la construction identitaire des individus candidats au djihad. Ce que dénoncent pertinemment LLS dans cet article.

      Plutôt que le terme émergeant de « radicalisation », j’aurais préféré pour ma part que l’on conserve celui de « fascisation » utilisé après guerre pour dénoncer de telles dérives puisque c’est bien du même phénomène dont on parle.

      Or, décrire un même phénomène sous des appellations différentes témoignent inéluctablement du fait, plus de 70 ans après, que l’on n’a pas encore tiré les leçons qui s’imposaient après les atrocités commises lors de la Seconde Guerre mondiale. Comme nous le confirme la brillante citation de Jean Jaurès : « Lorsque les hommes ne peuvent plus changer les choses, il change les mots ».

      LE phénomène de radicalisation aujourd’hui tant décrié m’offre une excellente opportunité pour rédiger une suite à mon article sur « Où est Charlie ? Le retour du fascisme et du totalitarisme sous le masque de la perversion narcissique ». Suite que je m’étais promis de rédiger voilà près d’un an déjà (que le temps passe vite).


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 février 2016 04:56

      @Raymond SAMUEL

      Merci d’attirer mon attention sur cette question que j’ai malheureusement zappée.
      Oui, il y a là un grave sujet.
      La représentation que je m’en fais est largement originaire d’une lecture du livre de Maurice Berger « l’échec de la protection de l’enfance ». Je pense que l’essentiel y est dit.
      Mais il y aurait encore beaucoup à en dire, c’est sûr.
      Je lirais avec intérêt votre article mais je ne l’ai pas trouvé.
      Quel est son titre ?
      Pouvez-vous mettre le lien ?


  • Raymond SAMUEL Raymond SAMUEL 2 février 2016 20:56

    Merci Philoule et philippe Vergnes. et l’auteur.

    Pour ce qui est de la question « pourquoi la protection de l’enfance est-t-elle totalement dysfonctionnelle dans beaucoup de pays développés », je traite de celle qui pourrait bien être la principale dans un billet à paraître sous peu (à la modération).
    Merci de le lire mais surtout de le critiquer...


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 3 février 2016 06:51

      @Raymond SAMUEL

      Je l’ai trouvé et parcouru.
      Votre texte est long (trop long ?) mais bon sur le fond (davantage que sur la forme qui pourrait progresser), donc j’ai plussé.
      Bonne chance !


  • Raymond SAMUEL Raymond SAMUEL 3 février 2016 08:32

    Bonjour,
    Merci LLS,
    Oui ; mon texte est trop long.
    Mais on peut dire aussi qu’il est trop court, compte tenu de l’enjeu, qui n’est rien moins que vital. Il sera trop long ici et trop court ailleurs (si ailleurs il y a).
    Ah oui, la forme... merci de le remarquer, mais c’est tout ce que je sais faire, et puis, les soins dans le graphisme que j’avais prodigués au texte avec le clavier ne se sont pas retrouvés après le clic.
    Merci pour votre billet de spécialiste qui a suscité des commentaires qui semblent indiquer que tout n’est pas perdu. Nous devons rester mobilisés pour dire et redire, encore et encore.
    Bonne journée


  • Le Gaïagénaire 4 février 2016 00:51
    Luc-Laurent Salvador lundi 1er février 2016

    https://www.youtube.com/watch?v=vLlfCO_Iu9E

    Voilà une autre façon de comprendre le SOI.

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 05:45

      @Le Gaïagénaire

      Si vous comprenez le Soi à partir de ça, alors que c’est que vous fumez de la bonne.
      Bien qu’étant non fumeur je serais intéressé de savoir quels passages vous ont semblé révélateurs de vérités sur le Soi.
      Merci d’avance.


    • Le Gaïagénaire 4 février 2016 14:28

      @Luc-Laurent Salvador 4 février 05:45


      D’après votre commentaire en réaction au mien du 1er février 21:27, je crois qu’il est plus indiqué que vous fassiez vous-même le chemin de cette « découverte ».

      Je ne voudrais pas abâtardir le génie de Philippe Guillemant.

      Cordialement


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 15:11

      @Le Gaïagénaire
       
      Oui, je suis allé voir, je comprends. Votre réaction est légitime.
      Néanmoins, si personne ne me souligne la pertinence de ce que dit Philippe Guillemant sur le Soi, alors, je n’irai pas chercher moi-même car je n’ai pas été convaincu par les premiers éléments fournis par la vidéo.
      ça sent très fort l’élucubration.
       
      Ce gars est un physicien praticien certainement excellent dans son domaine mais ensuite, dès qu’il en sort, il est comme vous et moi, perdu dans des conjectures et, c’est pas pour dire mais elles devraient être aisément réfutables.
       
      L’âme interface entre l’esprit et le corps, il fallait l’inventer celle-là !
       
      Bref, encore une fois, ce n’est qu’une grossière estimation que je fais là. Je peux me tromper complètement. Mais pour le moment, faute d’éléments prouvant que je suis dans l’erreur, je vais rester sur cette première impression.


    • Le Gaïagénaire 5 février 2016 00:12

      @Luc-Laurent Salvador 4 février 15:11

      « L’âme interface entre l’esprit et le corps, il fallait l’inventer celle-là ! »

      Voilà, j’ai trouvé des explications honnêtes pour vous :


      « Qaspard Delanuit (---.---.---.12) 2 février 20:38

      @gaijin

      1. Pour comprendre l’âme il faut se placer du point de vue de l’âme, précisément parce que l’âme ne peut être ressentie que de l’intérieur. Par conséquent celui qui n’a pas d’âme ou ne veut pas se situer dans son »âme" ne pourra pas comprendre de quoi on parle. Pour celui qui n’a pas d’âme (ou ne voit pas son âme), il est vrai qu’elle n’existe pas. Le royaume de l’âme est accessible seulement à l’âme. Là se trouve le véritable sens de la Foi (qui n’est pas à confondre avec la croyance).

      2. L’esprit est la Lumière, le corps est la Matière, l’âme est la Couleur. Si nous n’avions jamais vu d’arc-en-ciel ou d’aurore boréale, nous ne pourrions pas déduire ces phénomènes colorés de la connaissance que nous avons de la lumière et de la matière. La question de savoir si la couleur existe en soi ou si elle n’est qu’une impression ressentie par un sujet est la même question que celle portant sur l’existence de l’âme. 

      3. L’âme surgit de la rencontre entre l’esprit et le corps. Elle est une partie de l’esprit se percevant elle-même comme sujet grâce aux limites que lui donne son incarnation dans le temps et l’espace.

      4. Seule l’âme perçoit la beauté, aussi bien celle des idées que celle des formes. L’âme ne s’exprime que par l’art. 

      5. Le corps naît et meurt car il a son espace et sa durée, l’esprit n’est pas localisable dans l’espace ni le temps car il est dans l’éternité de l’instant, l’âme seule peut éprouver nostalgie et espérance.

      6. L’esprit est la Totalité, le corps est une Section du tout, l’âme est la Relation entre la partie et la totalité (la Proportion dorée). 

      7. Le corps comprend une partie énergétique, une partie émotionnelle, une partie mentale, mais c’est toujours le corps. L’esprit n’est pas le corps mental. L’âme n’est pas le corps émotionnel. Il vaut mieux ne rien dire de l’esprit car c’est toujours le corps mental qui tentera de se décrire lui-même en se prenant pour Dieu. L’âme perçoit le sens mais ne demande jamais de démonstrations.


      Tous les commentaires de Gaspartd DeLaNuit sont pédagogiques et très récents.


      A+


    • Le Gaïagénaire 5 février 2016 00:28

      @Luc-Laurent Salvador 4 février 15:11


      Peut être un tableau vous conviendrait plus :


      Allez à 1h 32min 28 sec.




    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 février 2016 06:52

      @Le Gaïagénaire

      Merci pour cet état de l’art sur l’âme.
      Je suis généralement en plein accord avec les points de vue de Qaspard delanuit.
      Il dit ici plein de belles choses mais Il y a trop de confusions et d’illogismes pour qu’on y consente autrement que sous couvert de licence poétique.
      Juste un exemple, prenons le point 4 qui affirme que seule l’âme perçoit la beauté. Faudrait-il comprendre que l’esprit ne perçoit pas la beauté ? Impossible puisque l’âme est une partie de l’esprit. Il y a donc là une affirmation intenable.
      Ensuite, le distinguo idées-formes est une naïveté mais il permet de faire apparaître la candeur de l’affirmation selon laquelle l’âme ne s’exprime que par l’art. Si les idées ont de la beauté, l’âme devrait aussi pouvoir s’exprimer dans la science n’est-ce pas ? Faudrait-il alors confondre art et science pour sauver l’affirmation de Qaspard ?
      Il me semble que Qaspard a dû proposé un portrait à la va-vite qui a juste valeur indicative d’une approche respectable mais limitée et surtout, dépassée.
      Pour ma part je sais qu’elle ne pourra être concluante car dès les prémisses, on voit ce qui manque.
      C’est tout ce qui tourne autour de l’anima dont Qaspard ne dit rien, à part une vague allusion malvenue avec l’idée de l’âme qui se perçoit elle-même comme sujet à cause de limitations liées à l’incarnation.

      A noter enfin que rien dans ce qu’évoque Qaspard ne vient valider la définition de l’âme comme « interface » entre le corps et l’esprit. Naître d’une rencontre ne mêne pas nécessairement au statut d’interface. Bref, Guillement n’a pas là de points d’appui.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 février 2016 07:06

      @Le Gaïagénaire

      Si vous ne voyez pas que c’est de la soupe, de la patapsychologie, c’est que vous avez un besoin de croire trop fort par rapport au besoin de « toucher » au réel. Vous cherchez vos clefs sous le lampadaire.
      Aucune chance de les trouver.
      Ecoutez ce qu’il dit ici :https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=vBRFMh5hXkg#t=5685

      Il se fiche des mots, il en emploie un pour un autre. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Désolé, j’ai peur de ne pas réussir à m’intéresser à Guillemant. Il n’a pas fait de recherche, il n’a pas la plus petite idée de ce qui distingue le soi du moi. Il s’en fiche, il se sert des mots pour exposer ses élucubrations. Grand bien lui fasse mais sans moi.
      Merci néanmoins pour votre effort pédagogique.
      J’ai appris quelque chose.
      J’ai à présent une opinion concernant Guillemant.
      Il se pourrait encore que je me trompe, mais j’en doute de moins en moins.


    • Le Gaïagénaire 5 février 2016 16:11

      @Luc-Laurent Salvador 5 février 07:06


      Voilà des réponses dignes de vous.

      Je vous rassure d’être dans le réel autant que Jung l’était.

      Cependant vous semblez être passé outre au premier paragraphe :

      « 1. Pour comprendre l’âme il faut se placer du point de vue de l’âme, précisément parce que l’âme ne peut être ressentie que de l’intérieur. Par conséquent celui qui n’a pas d’âme ou ne veut pas se situer dans son »âme« ne pourra pas comprendre de quoi on parle. Pour celui qui n’a pas d’âme (ou ne voit pas son âme), il est vrai qu’elle n’existe pas. Le royaume de l’âme est accessible seulement à l’âme. Là se trouve le véritable sens de la Foi (qui n’est pas à confondre avec la croyance). »

      Narcisse avait-il une âme ? Voyait-il la beauté sur l’autre rive ?

      J’ai compris que sa thèse (Guillemant) vise à détacher du matérialisme. Elle s’inscrit dans l’idée émise dans le commentaire de Gaspard DELANUIT 

      Qaspard Delanuit (---.---.---.21) 4 février 00:05 :

      « C’est le quatrième concile de Constantinople du 5 octobre 869 se tenant dans la basilique Sainte-Sophie qui a condamné la tripartition de l’être humain, jusque là admise par les chrétiens (corps, âme esprit) au profit de la dichotomie (un âme dans un corps) qui allait devenir obligatoire pour être un bon chrétien. 

       »On comprend pourquoi : la présence de l’esprit en chaque homme permettait d’envisager un salut hors de l’Eglise. Une abomination pour les autorités religieuses ! Ce serait comme si l’on disait à un banquier que chaque être humain peut, par nature, créer sa propre monnaie !! Difficile de contrôler un peuple de « sorciers » en contact avec le monde spirituel aussi facilement que l’on contrôle un troupeau de brebis soumises.

      « Or, la conception de l’âme dans la logique dualiste (de l’église de Pierre) ne peut pas être la même que la conception de l’âme dans le système ternaire (celle que je décris). Si vous retirez un côté à un triangle, on ne peut plus appliquer aux deux lignes restantes les principes qui étaient valables quand elles étaient des lignes d’un triangle. 

       »Donc la confusion concernant le mot âme n’est pas innocente, elle ne vient pas du mot lui-même non plus, elle a une origine idéologique et même politique. Mais on peut aussi la sortir de cette confusion si on le souhaite et alors sa signification devient assez claire et surtout... utile."


      Cordialement




  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 05:55

    Je note qu’une ribambelle de messages de trolls ont été éliminés. C’est d’autant plus agréable de voir ces inanités s’évanouir que je n’ai rien demandé. Mais je comprends à présent qu’un tel toilettage est possible. Merci aux modérateurs.


    • COVADONGA722 COVADONGA722 4 février 2016 06:43

      @Luc-Laurent Salvador
      bonjour , je me réjouis de votre satisfaction de l’élimination de vos contradicteurs. Je suis entièrement de votre avis seuls ceux abondant dans votre sens ou vous contredisant a minima 

      sont dignes de rester sous votre texte correspondant si bien au premier adjectif de votre fiche personnelle.Par ailleurs je ne peu que vous féliciter d’avoir trouver en Philouie le prosélyte salafiste de ce site un soutien inconditionnel .Un tel supporter ne peu que confirmer tout le bien que je pense de vos écrits.
      bien respectueusement et scrupuleusement de votre avis 
      asinus plus que probable troll 

       

  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 07:01

    Si vous tenez à jouer le rôle de victime, n’allez chercher le prétexte de l’abolition de quelques bibelots trollesques d’inanité sonore.
    Parlez, je vous écoute.
    J’en fais profession.
    Les victimes, c’est ma spécialité... smiley


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2016 07:14

      Oooups, ce message s’adresse bien sûr à vous, Covadonga ou asinus et je saisis l’occasion pour vous dire que je ne vais pas vous laisser vous dévaloriser comme vous le faites. Vous n’êtes pas un troll, vos commentaires ont du sens, même s’ils me semblent souvent partir dans une direction erronée et non sans violence. Néanmoins, ils ne manquent pas d’esprit.

      J’ai particulièrement bien ri à celui-ci :

      "comme vous dites l’onanisme confine chez certains au grand arts.Il me revient cette anecdote de mon « pays »Kersozon auquel une journaliste bêlante demandait si l’absence de présence féminine

      ne lui manquait pas sur son navire la réponse fusa tel un paquet de merma chére de la main gauche et a l’envers on croirait une main étrangère . "

      http://www.agoravox.fr/commentaire4482910


  • Dimple 20 octobre 2016 09:00

    Bonjour,
    Lorsque j’étais ado, j’ai moi-même était embarquée dans cette radicalité que vous évoquez, celle que l’on s’inflige à soi-même (troubles alimentaires). Aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, je viens de visionner le film de Marie-Castille Mention-Schaar sur la radicalisation des jeunes, et suis complètement frappée par les grandes similitudes entre les mots de ces jeunes, et les mots qui étaient les miens alors.
    C’est en voulant creuser ce questionnement que je viens de tomber sur votre article.
    Et me demandais où en étaient vos travaux sur la question, comment au quotidien vous tentez de mettre en oeuvre cette « éducation au soi » que vous défendez ?!


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