Primaire des républicains : les Cathos parlent aux Bobos
La primaire des républicains est terminée (ouf !). Elle aura était l’occasion d’un vrai débat idéologique (je plaisante) entre d’un côté les bobos partisans d’une ligne dure, celle d’Alain Juppé et de l’autre les Cathos partisans d’une ligne encore plus dure, celle de Fillon. Les sondages avant la primaire avait prouvé que ce serait les personnes âgées et les plus riches qui feraient la désignation du candidat : ils n’ont pas menti ! C’est bien la ligne la plus dure qui l’a emporté.
Certains trouvent de nombreuses qualités au candidat désigné. F. Fillon est ancien séguiniste (donc gaulliste social, rions un peu !), il est pour un rapprochement avec la Russie (ce qui va bien dans le sens du retournement qui s’opère en Occident), enfin et surtout, il est partisan d’une révision de la Loi Taubira sur le mariage homosexuel (ce qui lui a valu le soutien de « sens commun » le mouvement issu de la manif pour tous). Et dernière raison de ses soutiens : il serait favorable à un durcissement vis-à-vis des pays du Golfe, de l’islam en général et de l’islamisme en particulier (voir http://www.christophebugeau.fr).
Il a donc obtenu une forte majorité à cette primaire : 70 % des suffrages exprimés (dont 41 % de personnes âgés de plus de 65 ans ! Alors qu’ils ne représentent que 19 % de la population générale !). François Fillon est aussi surreprésenté dans les classes supérieures : 31 % pour 15 % dans la population générale !
Cette primaire sous couvert de donner le pouvoir au Peuple a confisqué le débat public au profit d’un seul mouvement et d’une seule tendance : les républicains ! Il a donné en théorie à ces derniers (et donc au groupe social qu’il représente) le pouvoir de désigner le théorique candidat de toute la Droite : il s’agit bien d’un dévoiement de la constitution de la V° République et de la mise en place de facto d’un système de suffrage censitaire !
François Fillon n’est donc pas le candidat de la droite populaire mais bien des classes supérieures. Ses propositions le prouvent : il s’agit d’un passage en force pour démanteler la sécurité sociale, les retraites, et ce qui restera du droit du travail. Il s’agit d’un programme idéologique qui va à l’encontre de ce que veut l’immense majorité des français et qui va à l’encontre du mouvement qui se dégage en occident.
F. Fillon ne représente pas la rupture, mais au contraire, la fin d’un système qui va jusqu’au bout de sa logique néo-libérale et austéritaire : n’oublions pas qu’il veut faire 100 milliards d’économie soit 5% du PIB en 5 ans : ce qui aurait de facto pour effet de nous lancer dans une récession. François Fillon s’il est élu (ce qui n’est pas gagné) serait notre Honecker national. Le dernier dirigeant issu d’une classe politique et d’une idéologie à l’agonie qui s’accroche désespéramment au monde d’avant.
Au mieux, il ne gagnera pas l’élection, car il n’aura pas l’assentiment des classes populaires, au pire, nous risquons d’avoir une révolution, le jour où il mettra ses menaces à exécution !