lundi 8 juin 2020 - par Franck ABED

Psychologie de l’argent par Georg Simmel

Psychologie de l'argent par Georg Simmel Je n’adhérais déjà franchement pas au capitalisme libéral avant de lire Psychologie de l’argent (1). La lecture de cette très intéressante thèse a plus que confirmé mes impressions négatives sur l’argent et les croyances qui l’accompagnent. L’argent, je le définis comme une conséquence du péché originel. Concrètement, il s’agit d’un livre court mais véritablement incisif. Il ouvre de réelles perspectives philosophiques et intellectuelles, au point qu’il me donne déjà l’envie de lire Philosophie de l’argent, ouvrage majeur de Simmel en 600 pages.

Dans la préface commise par Alain Deneault (2), nous lisons avec intérêt ce propos : « Il ressort de cette vaste étude que l’argent ne soutient pas seulement la pensée et les affects en cause dans les opérations de mise en valeur, mais qu’il permet surtout d’en faire l’économie  ». Le préfacier précise sa pensée de la manière suivante : « L’argent ne permet pas d’apprécier la complexité et l’importance des desseins, du labeur et de l’ingéniosité en cause dans la production de ce que nous acquérons, il sert à faire l’économie de cette prise de conscience  ». 

En partant de ce principe, il y a un exemple marquant sur lequel Simmel s’appuie pour justifier son analyse. Il considère que dans un passé pas si lointain, nos ancêtres n’auraient jamais accepté un vulgaire morceau de papier présentant un ou plusieurs chiffres, sans que celui-ci n’offrît une contrepartie réelle et tangible. Aujourd’hui, nos contemporains préfèrent, dans la très grande majorité, disposer d’un chèque sur lequel est inscrit 1000 euros, que de posséder trois poules ou leur potager. En prenant en compte cette remarque, nous nous apercevons de la puissance phénoménale d’attraction du capitalisme libéral. Ce dernier se caractérise en réalité et avant tout comme une philosophie de l’avoir plus que comme une philosophie de l’être ou de l’essence.

Ainsi, Simmel explique : « Il est entendu dans le développement historique de l’argent que celui-ci devait être à l’origine une valeur autonome ; car tant que l’Etat battant monnaie ne garantissait pas encore à l’individu la valorisation ultérieure de la rétribution qu’il avait obtenue pour une marchandise, personne n’était assez fou pour s’en départir sans obtenir en échange une valeur réelle ». Pourtant, en France nous avons connu des périodes où les assignats (3) - véritable ancêtre de la monnaie-papier ou monnaie de singe actuelle - rencontraient un véritable succès, avant de désenchanter ses porteurs, qui pour la plupart d’entre eux se retrouvèrent un beau matin ruinés, quand ils tentèrent d’échanger leurs feuillets maculés d’encre noire contre des pièces sonnantes et trébuchantes.

Par conséquent, le préfacier écrit : « Le philosophe de Berlin décrit dans ces deux essais un processus propre à la modernité, à savoir que l’argent, de moyen, est devenu fin. Et sans jamais varier son argument, Simmel lui-même passe progressivement d’apologiste des puissances de l’argent à critique de ces mêmes puissances ». De fait, Deneault note que « l’argent s’érige en valeur suprême et passe pour le Dieu de notre temps ». C’est triste mais nous le subissons quotidiennement. Or, dans l’Evangile de Luc Jésus dit : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres. Ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (4).

A l’aune de ces considérations factuelles et convaincantes, nous ne pouvons qu’approuver cette idée : « Etant donné son caractère anonyme et l’extraordinaire expansion mondiale dont il a fait l’objet, l’argent réduit les relations humaines à des actes transactionnels désincarnés et génère un certain nombre de pathologies dont Simmel livre un recensement ». Simmel étudie avec brio le comportement de l'avare et du dépensier compulsif, à l’aide de passionnantes observations historiques et sociologiques. Il en arrive aussi à décrypter les liens générés ou dégénérés par l’argent. L’argent, comme le démontre Simmel, devient véritablement l’outil de l'individualisme moderne que nous rejetons de toutes nos forces. Cependant, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, la possession de l’argent donne un sentiment de liberté, mais les possesseurs de celui-ci se transforment souvent en esclaves de ce qu’ils croient posséder. Malheureusement beaucoup perdent leur vie à la gagner…

Dans une société capitaliste libérale où le divertissement devient une des normes fondamentales, les insatisfaits sont chaque jour plus nombreux. Effectivement, tous ne disposent pas de moyens conséquents pour subvenir à des besoins constamment plus pressants et diversifiés - souvent inutiles ou fallacieux - présentés avec astuce par des campagnes de publicités massives, nécessairement idiotes et manipulatrices. A terme, même si Simmel ne traite pas de ce sujet dans son livre, nous pouvons envisager que l’Etat en France imposera le revenu universel pour calmer les tensions sociales et les désordres économiques provoqués par ce système de consommation à outrance. 

L’argent, notamment sa valeur réelle ou supposée, définit dans ce système les nouvelles hiérarchies humaines. Il reste pour certains un critère objectif de comparaison, mais loin de rendre les Hommes heureux, l’argent entretient de manière permanente la croyance dans l’illusion du bonheur et du bien-être. Cette mode pourrait être résumée de la manière suivante : je consomme donc je vis. De nos jours, les Hommes-Consommateurs sont prêts à contracter un crédit à un taux parfois très élevé pour acheter un smartphone dernier cri ou pour partir en vacances. C’est littéralement effrayant.

Simmel, sociologue atypique et hétérodoxe, a pratiqué comme beaucoup d’intellectuels des siècles précédents l’interdisciplinarité. Suite à ses études sur les sociétés humaines, il pose ce pertinent constat : «  La différence entre l’état primitif et l’état civilisé se mesure au nombre de segments qui séparent l’acte immédiat et sa fin ultime : lorsque la chaîne des causes et des effets n’est connue que partiellement et de façon fragmentaire, il faut que le processus permettant l’avènement d’une fin réalise cette dernière immédiatement ». Tous les jours, que ce soit pour nous nourrir ou nous vêtir, nous sommes victimes conscientes ou inconscientes de « ces segments  » posés voire imposés entre notre acte et sa réalisation. Certes, il existe des alternatives, mais elles ne constituent que de trop rares exceptions. Le trop grand nombre d’intermédiaires - financiers, grossistes, revendeurs, etc. - perturbe véritablement les chaînes de la transmission…

L’auteur poursuit son raisonnement : «  Le progrès de l’esprit public se reflète donc dans l’augmentation de dispositions par le biais desquelles l’individu peut parvenir au moins indirectement à des fins auxquelles il lui est difficile ou invraisemblable d’arriver immédiatement ». En définitive, Simmel estime que «  l’argent dévoile, après la disparition des circonstances qui permettraient à la conscience des valeurs de se concentrer sur lui, sa véritable nature de simple moyen, de moyen qui devient inutile et insatisfaisant dès que la vie tourne entièrement autour de lui ». Chacun pourra aisément peser la validité de cette pensée, surtout dans un monde ultra financiarisé comme le nôtre. 

Simmel pense que «  le caractère blasé de nos classes aisées en découle ; quand l’argent devient ainsi le dénominateur commun de toutes les valeurs possibles de la vie, quand la question n’est plus de savoir quelle est leur valeur, mais combien elles valent, leur individualité s’en trouve amoindrie  ». D’où la névrose et la fuite éperdue des uns et des autres vers les paradis artificiels de toutes sortes. De même, et Simmel l’évoque justement, certains se dédouanent en réalisant des dons à des associations caritatives œuvrant à des milliers de kilomètres de chez eux. Cela couvre d’un voile le regard des donateurs. En effet, cet acte les empêche de comprendre la détresse de leur prochain, et de vraiment saisir le rôle des bénévoles sur le terrain, tout en se donnant bonne conscience : je paie donc j’agis. L’argent soustrait au cerveau des questions essentielles… et finalement déresponsabilise les individus.

En guise de conclusion, nous citons une dernière fois Simmel, parce qu’il décortique parfaitement cette psychologie, si particulière, de l’argent : « L’argent est vulgaire parce qu’il est l’équivalent de tout et n’importe quoi ; seul l’individuel est distingué ; ce qui équivaut à beaucoup de choses est équivalent à la plus vile d’entre elles et rabaisse pour cette raison même les choses les plus élevées au niveau des plus viles  ». Pour finir, nous disons que l’argent tel qu’il est vu par ses différents promoteurs se montre comme un véritable agent du relativisme, car si tout se vaut, rien ne vaut : le laid égale le beau et la notion de mérite disparaît parce que tout peut s’acheter ou se louer, même l’utérus des femmes…

 

Franck ABED

 

(1) Deux ou trois choses que lon ne vous dit jamais sur le capitalisme par Ha-Joon Changaoût 2019, par l’auteur

(2) Philosophe québécois né en 1970

(3) L’assignat est une monnaie fiduciaire mise en place sous la Révolution française. A l’origine, il s’agissait d’un titre d’emprunt émis par le Trésor en 1789, et dont la valeur est gagée sur les biens nationaux par assignation. Les assignats deviennent une monnaie de circulation et d’échange en 1791, et les assemblées révolutionnaires multiplient les émissions, qui entraînent une forte inflation. Le cours légal des assignats est supprimé par la loi du 2 prairial an V. Voir également le système de Law, parfaitement décrit dans Le Bossu, roman de cape et d'épée de Paul Féval.

(4) Chapitre 16, verset 13



18 réactions


  • Gollum Gollum 8 juin 2020 09:04

    Très bon article. (Coupé l’herbe sous le pied à Laconique, lol)


    • Laconique Laconique 8 juin 2020 11:08

      @Gollum

      L’abandon de l’étalon or-dollar par Nixon en 1971 et la fin des accords de Bretton-Woods est un des thèmes subliminaux de Shining de Stanley Kubrick (1980). Il y a notamment la mystérieuse « Gold Room », où les coupures de Jack Torrance ne sont pas valables (« Your money is not good here Mr Torrance  »). Rob Ager a fait une analyse détaillée de tout ceci dans sa vidéo « Kubick’gold story », mais celle-ci n’est malheureusement pas disponible sur Youtube, il l’acheter sur son site collativelearning.com.



    • Gollum Gollum 8 juin 2020 14:07

      @Laconique

      Merci pour l’info.. Je n’ai pas d’idée sur sa pertinence ou non.

      Ce qui est sûr c’est que l’abandon de l’étalon or par Nixon fut la porte ouverte à une multiplication quasi miraculeuse des $ dès lors libérés de toute tutelle..

      Une catastrophe pour le monde au profit exclusif d’une seule nation.

      Précédée par une autre catastrophe celle de 1945 où le $ fut déclaré monnaie de référence internationale au profit des mêmes là encore.

      Je gage fort que nous soyons arrivé au bout, en ce moment même, de ces périodes de domination américaine par l’argent. Bien évidemment les US n’y survivront pas.

      Qui vivra verra.

      Un auteur qui a bien su anticipé le côté factice de la monnaie fut Gœthe. Dans son Faust. C’est assez stupéfiant à lire. Malheureusement j’ai du mal à retrouver le passage. Si qqu’un arrive à retrouver où et nous faire une citation...


    • Laconique Laconique 8 juin 2020 15:08

      @Gollum

      L’article de F. Abed est intéressant, mais il ne faut pas non plus diaboliser l’argent. Sans l’argent pour motiver la force de travail, que reste-t-il ? Le fouet comme en Egypte ? L’Ancien Testament développe toute une réflexion sur l’argent, surtout dans les livres sapientiaux (Proverbes, etc.). L’argent récompense le juste, la richesse est une bénédiction, mais il ne faut pas s’y attacher car il s’envole et on ne l’emporte pas dans la tombe. Vision amplement exploitée par le capitalisme protestant en effet.

      Pour vos considérations sur les USA, vous avez peut-être raison, mais ce n’est pas mon domaine de compétence du tout.

      Rob Ager, dans la vidéo mentionnée ci-dessus cite deux ouvrages d’Antony C. Sutton : Gold for survival et The War on gold, qui ont l’air d’élaborer des théories très sulfureuses sur le sujet. Il évoque aussi la société des Skull and Bones. Bref, c’est très riche, et je m’étonne que sur un cluster à conspirationnistes comme Avox le sujet n’ait pas été traité comme il se doit. Moi-même j’ai d’autres centres d’intérêt...

      Quand à la citation de Faust, je veux bien vous croire, l’œuvre a été publiée en pleine période napoléonienne, qui est vraiment une période archétypale pour ce genre de manipulations. Le rôle d’un Talleyrand a été expliqué en détail dans de nombreux ouvrages. La création de la Banque de France par Napoléon est une entreprise de spoliation des biens publics au profit d’intérêts privés, comme cela a été bien expliqué par Henri Guillemin dans ses conférences. Mais bon, je reste judeo-chrétien, l’argent reste nécessaire (il n’y a pas de condamnation du capitalisme par le Christ ni par Paul), et je pense que c’est un moindre mal. Je ne crois pas à un âge d’or traditionnel, je ne pense pas qu’à Mohenjo-Daro a pu vivre une société sans classes, sans possessions, sans travail servile, je vous laisse la nostalgie des mystérieux Grands Bâtisseurs pacifiques et contemplatifs...


    • Gollum Gollum 8 juin 2020 17:16

      @Laconique

      Le fouet comme en Egypte ? 

       smiley Lol on voit bien que vous prenez toujours vos références dans la Bible c’est assez incroyable.

      Le gros problème avec vos histoire d’hébreux en esclavage là-bas c’est qu’il n’y avait pas d’esclavage en Égypte. La grande pyramide de Khéops fut érigée par des ouvriers qualifiés payés. Donc pas de coup de fouets...

      On retrouve d’ailleurs cette erreur historique dans Asterix & Cléopâtre.

      Sinon, vous avez un esprit protestant pour un catholique c’est assez surprenant. Vous parlez plus souvent de l’AT que du NT.

      Or dans le NT la richesse est vilipendée. Parabole du riche et du chameau..
      Jésus dit que l’on ne peut obéir à Mammon et à Dieu en même temps. C’est soit l’un, soit l’autre..
      L’Apocalypse renchérit (si on peut dire..) en faisant des marchands voués à la colère divine la cause principale des désordres du monde.

      Alors que l’AT a une toute autre vision, vision exploitée par les protestants au bénéfice du capitalisme financier.

      Je ne crois pas à un âge d’or traditionnel, je ne pense pas qu’à Mohenjo-Daro a pu vivre une société sans classes, sans possessions, sans travail servile, je vous laisse la nostalgie des mystérieux Grands Bâtisseurs pacifiques et contemplatifs...

      Je vois que vous allez faire des petits tours sur Avox bleu de temps en temps..

      Les grands bâtisseurs avaient visiblement des considérations religieuses de haut portée qui semblent vous dépasser quelque peu.

      Mais bon, comme ce n’est pas biblique avec la doctrine de l’homme perverti incapable de la moindre chose positive je conçois que cela vous exaspère..


    • Laconique Laconique 8 juin 2020 17:35

      @Gollum

      Pas besoin d’être protestant. L’Église catholique n’est pas du tout anti-capitaliste, il suffit de lire Rerum novarum, les encycliques sociales de Jean-Paul II, le Compendium de la doctrine sociale de l’Église catholique, etc. Mais bien sûr vous rejetez tout ça, tout comme vous rejetez l’Ancien Testament. Vous avez votre vision des évangiles, vision bizarre d’ailleurs, vous ne rejetez pas complètement le Christ, vous gardez les versets qui vous plaisent, et la conception d’un christianisme d’initiés, pour le petit nombre, en contradiction complète avec les textes. Bah, je vous connais...

      (Joseph l’époux de la Vierge travaillait pour gagner sa vie, Paul travaillait pour gagner sa vie, « pour n’être à la charge de personne », etc. On peut toujours citer des versets.)


    • Gollum Gollum 8 juin 2020 17:37

      On retrouve d’ailleurs cette erreur historique dans Asterix & Cléopâtre.

      J’ai p’têt écrit trop vite.. Je me suis fié à ma mémoire, je me rappelle des coups de fouet mais les ouvriers étaient bien des ouvriers égyptiens payés il me semble..
      Bon, tout cela n’est pas d’un intérêt fondamental je vous l’accorde.


    • Gollum Gollum 8 juin 2020 17:44

      @Laconique

      L’Église catholique n’est pas du tout anti-capitaliste

      Trahison pure et simple.

      vous gardez les versets qui vous plaisent

      Ben et vous donc.. 

      Quant à Joseph qui travaillait pour gagner sa vie... Vous n’avez aucune honte ?

      Quel rapport avec un Jeff Bezos qui a des milliards de $ devant lui ?

      Fortune qui s’est accrue pendant la crise du covid ?

      Par un pur effet financier et non pas par un travail effectif ?

      Et cela au détriment des autres naturellement. On sait aujourd’hui qu’un riche s’enrichira toujours plus de façon quasi mécanique.. Et que l’inégalité de patrimoine ne fait que croitre..

      Et donc l’Église avalise cela ? Mais moi il y a longtemps que je serai parti en claquant la porte !


  • Clark Kent Séraphin Lampion 8 juin 2020 09:22

    Cette vision de l’argent comme un péché n’est pas nouvelle. Depuis Philippe le Bel (qui annulé sa dette en neutralisant ses créanciers les Templiers), les catholiques ont un rapport compliqué avec l’argent.

    Ensuite, la Réforme protestante a été avant tout une histoire de sous opportu,iste. Luther s’en prenait aux « indulgences », des papiers qui permettaient en échange de quelques pièces d’écourter le temps passé au purgatoire.

    Un des grands changements a concerné le prêt à intérêt (faire de l’argent avec de l’argent) qui était interdit par la doctrine catholique, quand Luther et Calvin ont admis la possibilité d’un taux d’intérêt et estimé que les théologiens n’étaient pas compétents pour les affaires temporelles, même si, soucieux de « protéger les pauvres », ils avaient fixé un plafond autour de 5 %. La légalisation du prêt à intérêt a déclenché une déculpabilisation vis-à-vis de l’argent et de la finance dans les pays à majorité protestante, et depuis, les principales bourses occidentales - Francfort, Londres et New York se situent toujours en terre protestante.

    Mais malgré cette déculpabilisation, les protestants ont toujours cultivé l’austérité et préfèré l’épargne à l’endettement, ce qui explique en partie le parti pris allemand actuel. Calvin avait une conception curieuse de la richesse qui, pour lui, était un signe de la grâce et considérait que ce « don gratuit de Dieu » obligeait le croyant à redistribuer sa richesse, le fameux ruissellement : il faut la faire croître sans l’utiliser pour soi-même.

    L’économie n’est pas une science, mais une idéologie.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 juin 2020 12:24

      @Séraphin Lampion
      Voir une religion.


    • Francis, agnotologue JL 8 juin 2020 13:15

      @Séraphin Lampion
       
       ’’L’économie n’est pas une science, mais une idéologie.’’
       
       Je dirais que c’est l’économisme qui est une religion. Et à l’instar des déismes, il y a plusieurs chapelles.


    • Réflexions du Miroir AlLusion 8 juin 2020 16:41

      @Séraphin Lampion Bonjour,
       Bon commentaire. 
       Le schisme de la chrétienté entre catholiques et protestants est très bien défini.
       Qui a inventé la Bourse ?
       Les protestants à Amsterdam après les Lombards.qui se sont occupés des dettes que créent les guerres. 
       L’argent est peut-être ainsi été appelé les nerfs de la guerre alors qu’il pourrait être le sans de la vie, tout simplement quand il n’est pas considéré comme une fin en soi, mais un outil de réalisation de projets.  


    • Réflexions du Miroir AlLusion 8 juin 2020 16:51

      J’ai trouvé l’origine de l’expression : « nerf de la guerre »
      On sait que les nerfs sont ces fibres (très nerveuses) qui, dans le corps humain, transmettent, entre autres, les ordres issus de notre cerveau vers nos membres.

      Mais, au XIe siècle, lorsque le mot apparaît, cette acception moderne n’est pas celle initiale. En effet, le mot ’nerf’ vient du latin ’nervus’ qui, au sens propre, désignait de manière beaucoup moins spécialisée un ligament, un tendon ou une fibre quelconque et qui, au figuré, signifiait ’force’, ’vigueur’ et « partie essentielle (d’une chose) ».
      Et c’est bien ce sens figuré qui nous intéresse ici.
      Car si, au Moyen Âge, une guerre servait aussi à s’enrichir en pillant les biens et les terres de l’adversaire ou en rançonnant l’ennemi, elle est bien plus souvent un gouffre financier en raison du coût des armes, de l’équipement nécessaires et de la solde des armées.


    • Réflexions du Miroir AlLusion 8 juin 2020 17:40

      Le plus « marrant », c’est qu’il y a un prix Nobel d’économie.  Il a été créé et doté par la Banque de Suède en 1968, à l’occasion de son 300e anniversaire, et décerné pour la première fois en 1969. Seul prix géré par la Fondation Nobel qui n’ait pas été créé par le testament d’Alfred Nobel.


    • Réflexions du Miroir AlLusion 8 juin 2020 17:44

      And the winners in 2019 are : Abhijit Banerjee + Esther Duflo + Michael Kremer for USA coming from Harvard and MIT


  • Francis, agnotologue JL 9 juin 2020 08:04

    Excellent article, j’y ai fait référence .


  • berber 9 juin 2020 08:45

    « L’argent est vulgaire parce qu’il est l’équivalent de tout et n’importe quoi »…..ok les banksters en sont l’illustration...corruption généralisée….. ;

    « seul l’individuel est distingué » …j’ai des doutes !!!!!… Le pouvoir politique ne sert il pas les intérêts d’une minorité d’ultra-riches contre l’intérêt général ?

     

    Soros injecte plus de 28 millions de dollars dans des groupes démocrates pour 2020

    https://www.politico.com/news/2020/04/10/soros-pumps-28-million-democratic-groups-2020-179367

    Baisse massive de documents impliquant des crimes de Biden, Soros et Hillary Clinton

    https://www.newsbreak.com/news/0MxqkQyW/massive-documents-drop-implicating-crimes-of-biden-soros-hillary-clinton


  • Jean Keim Jean Keim 17 juin 2020 19:15

    Si les êtres humains travaillent pour de l’argent alors l’argent est leur maître, c’est aussi simple que cela.

    Avoir l’argent comme maître c’est vivre dans un monde irréel, aussi irréel que les jeux numériques, les amis fb ou l’adhésion à une idéologie, et un jour la mort surprend le rêveur et le laisse sur le bord de la route désorienté, avec un lourd bagage fait de souvenirs et de dépendances, c’est d’une tristesse infinie.


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