lundi 16 septembre 2019 - par Fergus

Quand Macron répond au « Questionnaire de Proust »

C’est en toute discrétion que Fergus, envoyé spécial d’AgoraVox, a été reçu à l’Élysée par le président de la République. L’objet de cette visite : soumettre à Emmanuel Macron le « questionnaire de Proust », quelque peu modifié et complété par les soins de notre enquêteur. En exclusivité, AgoraVox vous offre ici la primeur des réponses du chef de l’État...

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Ma vertu préférée : La modestie dont je me suis laissé dire par mes conseillers que j’en suis un archétype. (Sourire)

La qualité que je préfère chez un homme : Tout homme étant un électeur potentiel, la crédulité.

La qualité que je préfère chez une femme : Le femme étant également une électrice, même chose que chez un homme : la crédulité.

Le principal trait de mon caractère : L’empathie pour ceux qui souffrent. Je pense notamment à tous ces actionnaires menacés par des retours de conjoncture.

Ce que j’apprécie le plus chez mes amis : Qu’ils me soutiennent sans réserve en toutes circonstances.

Ce que je déteste le plus chez mes ennemis : Qu’ils soient capables de faire gober à l’opinion publique des bobards plus gros que les miens. (Sourire)

Mon principal défaut : Désolé, je ne m’en vois pas. (Macron a l’air sincère)

Ma principale qualité : L’écoute des autres, pour mieux les enfumer. (Petit sourire en coin)

Mon occupation préférée : Rappeler fermement aux élus LREM et aux ministres qui se poussent du col que ces paltoquets me doivent leur mandat ou leur maroquin. Pour ces derniers, je viens d’ailleurs de me doter d’une application de surveillance en temps réel aux petits oignons. Croyez-moi, ils vont baliser ! (Rire franc)

Mon rêve de bonheur : Une large majorité dans les deux chambres pour en finir avec les inepties anti-patronales du Conseil National de la Résistance.

Quel serait mon plus grand malheur : Être victime d’un sévère AVC le soir de ma réélection alors qu’apparait sur l’écran la mine déconfite de mon adversaire.

Ce que je voudrais être : Dieu ! Mais hélas la place est déjà prise, et le titulaire n’a pas l’air de vouloir dégager. (Soupir de déception)

Le pays où j’aimerais vivre : Peu importe le lieu pourvu que j’en sois le maître absolu, avec une armée fidèle, une police aux ordres, une justice servile et des médias complaisants.

La couleur que je préfère : Aucune en particulier : je suis un caméléon.

La fleur que j’aime : Une plante plutôt : le drosera, car il attire pour charmer puis neutralise et digère tous ceux qui lui ont fait confiance. (Sourire carnivore)

L’oiseau que je préfère : Allez savoir pourquoi, c’est le paon.

Mon auteur favori en prose : Le florentin Machiavel, incontestablement.

Mon poète préféré : Jean Laudéra qui, dès le 19e siècle, avait tout compris des bienfaits du capitalisme libéral. (Les yeux du président brillent)

Mon héros favori dans la fiction : Il n’a pas changé depuis mes 10 ans : Oncle Picsou.

Mon héroïne favorite dans la fiction : … Disons… Emma Eckhert.

Mon compositeur préféré : Facile : Sarközy.

Mon peintre préféré : Là non plus, pas la moindre hésitation : le prodigieux Boronali. (Sourire)

Mon film favori : L’argent des autres.

Mon héros dans la vie réelle : Depuis 2017, François Fillon sans qui je ne serais pas là où je suis ! (Sourire éclatant)

Mon héroïne dans la vie réelle : (Après un temps de réflexion) L’économiste Adena Friedman, la nouvelle pédégère du Nasdaq.

Mon héros dans l’Histoire : (La réponse claque immédiatement) John Davison Rockefeller.

Mon héroïne dans l’Histoire : Jeanne d’Arc ayant été préemptée par Le Pen, je dirais Jeanne Hachette, une femme courageuse et picarde comme moi.

Mon plat préféré : C’est une pâtisserie : le « financier ». (Clin d’œil complice)

Ce que je déteste par-dessus tout : Quand Brigitte me reproche d’avoir pissé sans avoir levé la lunette des WC. (Protestation amusée de l’épouse qui assiste à l’entretien)

Le personnage historique que je déteste le plus : Sans surprise, Adolf Hitler.

Le fait militaire que j’admire le plus : La « prise de la Smala d’Abd-el-Kader par les troupes du Duc d’Aumale » car elle me rappelle Pierre Dac. (Sourire)

Le fait politique que j’admire le plus : Le coup d’état du 18 brumaire par Bonaparte. Un remarquable cas d’école. (Regard admiratif)

La réforme que j’estime le plus : Celle de Chirac qui m’a dispensé de faire le gugusse dans l’Armée sous les ordres de quelques bas du front.

Le don de la nature que je voudrais posséder : L’hypermnésie pour n’avoir jamais besoin de la moindre note face à mes adversaires.

Comment j’aimerais mourir : Sans souffrir, dans un lit douillet, entouré de mes plus sincères amis : Arnault, Attali, Drahi, Lagardère et Niel, sans oublier Benalla.

Mon état d’esprit actuel : Discréditer par tous les moyens possibles mes adversaires politiques pour être réélu haut-la-main en 2022. (Posture déterminée)

Les fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence : Celles – heureusement très rares – qu’il a pu m’arriver de commettre.

Ma devise favorite : Les chiens aboient et ma caravane passe. (Grand rire)

À lire également, dans le registre satirique  :

Quand Macron régale, les invités trinquent ! (mars 2018)




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