mercredi 13 janvier 2016 - par bakerstreet

Quand on n’a que l’humour, au plat pays, de « François-le- Petit » !

« Je suis à nouveau assez en colère contre tous ces gens  », a déclaré Patrick Rambaud, lors de la sortie de son dernier Livre "François-le-Petit", dédié à Cabu, Wolinski, ses vieux copains de Charlie Hebdo assassinés. Voilà donc un nouvel opus des mémoires élyséennes. Il avait pourtant dit qu’on ne le reprendrait plus, mais la colère lui a fait reprendre sa plume, pour notre plus grand régal. Chroniqueur assassin du quinquenat de Nicolas Sarkozy, alias "Nicolas premier", ou "Nicolas-le-Mauvais', c'est cette fois-ci notre bon président Hollande, "François IV", dit "Le petit", qui en prend pour son grade. 

"Je raconte ici l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, poussés par les événements, ne se hissaient pas à leur portée"

   JPEG      Extrait : “ Il disait oui à tout le monde. Jamais la moindre humeur en aucun temps ; enjoué, gai, paraissant avec le sel le plus fin, invulnérable aux surprises et aux contretemps, libre dans les moments les plus inquiétants et les plus contraints, il avait passé sa vie dans des bagatelles qui charmaient l’auditoire. Il avait brillé en Enarchie, et sortit huitième de la promotion Croquignol où il noua des relations tenaces ; dans ce monde clos, très à l’abri des bruits du dehors, sa souplesse ne lui coûtait rien.

 Lui qui lisait fort peu, surtout pas des romans, il se complaisait aux divertissements politiques. Il avait consulté naguère le profitable Bréviaire des politiciens que le cardinal de Mazarin rédigea en latin et publia à Cologne en 1684. Le titre l’avait alléché puisqu’il se proposait de l’instruire sur le seul métier qu’il sentait à sa mesure, et qui n’était point réellement un métier sinon l’application de diverses recettes et roueries pour parvenir.

 « Affecte un air modeste, candide, affable, lui soufflait le rusé cardinal. Feins une perpétuelle équanimité. Complimente, remercie, montre-toi disponible, même à l’égard de ceux qui n’ont rien fait pour le mériter. » M. de la Corrèze en fit son credo ; il se souvenait d’une autre recommandation :« Méfie-toi des hommes de petite taille : ils sont butés et arrogants. » Il y devinait le portrait de son prédécesseur, Nicolas Ier, et décida à son inverse de présenter une image normale.”

       Ce qui est bien, avec Patrick Rambaud, c’est que quand il se fâche, il le fait avec beaucoup de classe, dans un style où les déclinaisons grammaticales travaillent de concert avec celles de l’humour ! Cela donne un cocktail étonnant, une ceinture explosive bricolée à l’ancienne, bourrée de subjonctifs, de bons mots, et de fulgurances qui vous pètent à la figure, sans risque létale, bien au contraire !

        Si je ne retenais pas, je proposerais Patrick Rambaud à la légion d’honneur. "Grand chevalier de l’Hara-Kiri" ! Ou "Grande croix François Cavanna" ! A la limite « chevalier du canard enchaîné  ». Bien sûr il refuserait. Il faudra donc attendre qu’il soit mort comme les autres pour qu’il l’accepte, de gré ou de force, de se faire embaumer ! Tout dépend d’où l’on se place, du bon ou du mauvais coté de la tombe.

   JPEG        La fontaine Rambaud, prend ses sources au mont Saint-Simon. Ce duc fut, à travers ses mémoires, un admirable chroniqueur de la vie de louis quatorze. Lire ce grand classique, c’est faire un voyage de quelques siècles dans un des exemples de ce que la littérature française produisit de mieux ! Et si comme le disait Georges Orwell, la langue est le révélateur de la qualité de pensée d’une époque, on a du souci à se faire en ce moment.

 Remercions donc Patrick Rambaud d’entretenir ainsi la lutte contre la médiocrité aux pays des tweets . Mais chut, ne le dites à personne, on serait capable de l’ensevelir sous un beau discours. Ce bouquin a sa place dans la trousse d’urgence et de réanimation ! Au pays des vampires et des zombies, c’est un antidote encore meilleur que les gousses d’ail pour rester en vie. A prendre en priorité si Hollande vous mord au cou, vous trouvant assoupi devant la télé.

 

  JPEG       C’est comme ça que je me suis fait avoir, alors que les échos de la COP 21 s’éloignaient. Le « Big Brother socialiste » venait de célébrer la clôture du raout. J’avais été fasciné par son regard, caché derrière ses lunettes noires, grand écran, qui vous font comme deux téléviseurs à regarder pour le prix d’un seul. C’est une expérience très forte, un peu traumatisante, comme ces prises d’otages, où ces pauvres gus se tiennent tétanisés, incapables même de consulter leur portable. Je garde tout de même des séquelles, un peu comme un malade atteint du syndrome de « Gilles de La Tourette » encore convalescent.

       C’est plus fort que moi, mais des phrases du discours s’imposent à n’importe quelle occasion. Un peu embêtant, quand l’esprit des lumières fait déjà des faux contacts et des courts circuits.

       Tenez, pas plus tard qu’hier, alors qu’elle me rendait la monnaie, j’ai sorti à ma boulangère estomaquée, d'une façon saccadée et quelque peu sentencieuse, à la manière de notre président :

 « Sommes-nous capables de maîtriser le temps ? Sommes-nous capables de maîtriser l’espace ? Sommes nous capables de maîtriser la nature ? Sommes nous capables de nous maîtriser nous mêmes  ? (discours d’introduction de la Cop 21)

 JPEG         La boulangère m’a regardé avec des yeux ronds, et je voyais bien en regardant ses seins trembler sous son corsage, que je l’avais un peu hypnotisée. C’était un bon début, même si, évidemment, je suis loin de valoir notre maître en la matière. Je ne possède pas encore de coterie, ni d'actrices à ma suite, comme les indispensables Marion Cotillard et Mélanie Laurent, attachées à la suite présidentielle, dans la lutte contre le réchauffement climatique ! http://bit.ly/1TSadJj

        « Oh, moi, m’a dit la brave femme, un peu effrayée, en me tendant mon pain, J’allais pas si loin. Je parlais juste du temps qu’il fera demain ! »

          En ces tristes temps de commémoration et de jdihadisme, qui sont toutes deux des formes de terrorisme, et provoquent peur, sidération, et crétinisme, nous voici mis au garde à vous d’office ! Jamais depuis l’immédiat après guerre, et ces millions de morts, une époque ne fut si fertile en 11 novembre « revisited », travail de mémoire, hommages aux héros, hommages aux victimes, gardes à vous de la pensée sclérosée, obligée, unique, et inique.

 J’espère que je n’ai oublié personne dans cette déclaration lénifiante.

 

      JPEG     Tout cela a commencé insidieusement avec le travail de repentance, cet objet un peu brut qu’on a coincé un jour dans l’étau, avec obligation faite aux conseillers et fins discoureurs, d’en sortir quelque chose d’élégant, capable de nous réconcilier avec notre histoire. Grandiose sans aucun doute, mais parfois tout de même fâcheuse ! Mais faute avouée n'est-elle pas à demi pardonnée " ? Dites-moi deux « notre père » et je passe l’éponge !

        « Cette vérité, nous la devons à tous ceux qui, par leur histoire douloureuse, blessée, veulent ouvrir une nouvelle page […] La vérité rassemble, répare. Alors l’Histoire, même quand elle est tragique et douloureuse, doit être dite  ! (extrait du voyage en Algérie)

         Ca m’est sorti d’un coup comme ça, toute un longue tirade clamée dans la rue, alors que je sortais de chez moi, la tête encore toute tourneboulée. Mon voisin, qui taillait sa haie, a pris ça connement pour lui !

         « Moi je fais pas d’histoire ! C'est vous qui me cherchez des noises  ! »

          Ce retour de service m’a fait évoluer ! Etre à la tête d’un pays, c’est pas facile tous les jours. On est parfois incompris ! Je devrais acheter des lunettes à grosses montures, style Hollande, gros porteur aérien, pour souligner mon regard de cobra et faire tomber les femmes ! M’enfin, je vous le demande, qu’est-ce que ce type a de plus que moi, si ce n’est les paupières qui tombent dans la tombe ! 

     JPEG     Bon, j'arrête là. Car voilà que les minutes de silence sortent des montres, durent des jours, voire des semaines, vous ordonnent de vous taire, de ne pas briser la messe, le grand mouvement national pétrifié.

           Perso, je préfère voir Marianne sein nu débraillé, insolente, buvant un coup avec le Charlie de ma jeunesse. Ils se tirent vite fait de l’Élysée, comme sur le tableau de Delacroix, entament dans la rue des chansons paillardes et des chants révolutionnaires, se foutant de l’état d’urgence, bras dessus, bras dessous ! 

           La liberté, elle ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

 

        JPEG  Samedi, elle était sur le pont de Cheviré, qui enjambe la Loire. C’était une zadiste, une belle rousse aux cheveux longs, pieds nus, toute jeune, le regard fier. On l'aurait dit sortie d’un roman du vieil Hugo. Elle fusillait du regard l’hélicoptère de la gendarmerie là haut, qui n’arrêtait pas de faire des ronds au dessus de la Loire. 20000 manifestants au bas mot. Au milieu des rafales de vent, et de la tempête qui s’annonçait, Marianne brandissait un drapeau, montée sur un tracteur, pour s’opposer à l’aéroport.

             Cabu assis dans un coin, se régalait, la croquait à toute vitesse. Et dire que certains le croient mort !

   JPEG          Faut pas croire cette intox ! Je l’ai reconnu à ses lunettes rondes. Les mêmes que John Lennon et du grand Duduche. Imagine ! Ca ne nous rajeunit pas tout ça ! Un bon bain de jeunesse et de révolte ça fait un bien fou ! Après, vous vous sentez tout neuf !

 

            Notre président devrait essayer ! Je ne parle pas des binocles du grand Duduche, mais du bain de jouvence. Deux ou trois nuits passés à camper au milieu des zadistes, je suis sûr que ça lui relèverait les paupières.

  JPEG         C’est pas sain de rester trop longtemps sur les pierres tombales au garde à vous. Celle qu’on projette de couler sur les prairies et le bocage de de Notre-Dame-des-Landes, avec ces 2000 hectares, d’avance, rien que d’y penser, ça me fait froid dans le dos. Ah ! ils ont tous hâte de passer à l’acte, de faire taire les récalcitrants, de les pousser dans la fosse, de couper des rubans, de noyer tout cela sous les décorations et les discours : Les bêtes, les arbres, les maisons, les paysans, et même les bassins versants. 

 

             Tout en haut du grand pont de Cheviré, les manifestants ont eu beau s’agglutiner, demander des comptes, un engagement du président.

   JPEG        Il aurait suffi qu'il dise deux mots pour que les procédures d’expulsions ne soient pas entamées avant que tous les recours soient épuisés…

C’était sa promesse, juré promis craché ! …. « Je m’engage …. » avait-il dit. Il s’est dédit, il n’a pas desserré les dents, ni relevé le regard, l’œil dans la tombe, comme disait encore Victor Hugo à propos de Caïn. 

 

 JPEG           Faut reconnaître que la posture possède bien des avantages. Ceux qui demandent des comptes sur le chômage et la crise sont invités à se taire. "Taisez-vous donc, ne voyez vous pas que nous sommes en prières !" 

          Ces gens là, c’est vrai, n’ont aucune pudeur ! Si on les laissait brailler, ils exigeraient qu’on s’attaque au nomadisme fiscal, pour ne prendre qu’un exemple. Ca foutrait mal, alors que nos énarques venaient d’inviter Johnny pour le grand raout commémoratif de la république en danger.

 

        JPEG    Johnny, l’exilé fiscal du lac de Genève, est donc venu donner de la voix. Une petite faute de goût, quand même ! Charlie Hebdo n’a jamais manqué une occase pour se foutre de la gueule de l’idole des jeunes des temps anciens.

           « Un dimanche de Janvier  », c’est vrai a été écrit sur commande par Jeanne Cherhal, qui a repassé le beau costume fait le pli et l’ourlet, rien que pour Johnny, avant de lui faire endosser à la descente de l’avion.

         Heureusement qu’après, sur l’estrade, il ne s’est pas planté, en chantant cette bluette, comme il l’a fait déjà, lors d'un concert, confondant Saint-Etienne avec Clermont-Ferrand ! 'http://bit.ly/1IYOnDu " Imaginez un peu l'effet !"...

 

   JPEG            « A que Johnny il est content d’être là de retour à Bruxelles ! Je vais commencer par vous chanter : Noir c’est noir, il n’y plus d’espoir… » 

           « Je suis mitigé, nous avoue Magyd Cherfi, le chanteur de Zebda. À la fois, on éprouve un immense respect pour cette idole et ses cinquante ans de spectacle, mais en même temps, on observe que dans toute sa carrière, il s'est plutôt affiché à droite, et qu'il ne s'est jamais exprimé sur l'immigration, le chômage, l'exclusion, qu'il est allé en Suisse pour des raisons fiscales… J'aurais préféré un chanteur militant, comme Renaud, Lavilliers ou Higelin. » 

 « Des millions de regards/ Et de larmes à peine essuyées /Des millions de pas sur les boulevards/ 
Un Dimanche de Janvier /J'avais ta main petite/ Dans la mienne recroquevillée…
 »

       JPEG      C’est quoi, cette histoire de petite main ? La main aveugle du marché, chère à Adam Smith  ? La main de dieu, ou celle qui nous fait les poches ?... A moins que ce soit celle qui cherche à nous bailloner ! Dans un billet publié dans la revue « Siné mensuel », le dessinateur Siné s’est indigné :

           "Charb détestait Johnny Hallyday et c'est précisément à lui que nos “autorités“ on fait appel pour pousser la chansonnette en son honneur : quand il y a une connerie à faire, on peut compter sur nos responsables, ils ne la ratent jamais ! ».

           « Les terroristes volent la vie des innocents, mais veulent aussi suspendre la nôtre, alors je le dis fermement : La France restera un pays de liberté, de mouvement, de culture, un pays actif, vaillant, dynamique, qui ne cède jamais à la peur ! »

            Comment ne pas être d'accord avec notre président ? Mais qui donc cherche à imposer un état d’urgence permanent, et à faire sortir la loi d'urgence de son cadre d’application évident ? Il y a là des messages ambivalents et contradictoires, dans des postures de girouette, dont on ne sait plus quel vent les pousse à tourner et à piquer du bec !

            Il ne faudrait pas que le remède soit plus dangereux que le mal ! En d’autres termes qu’on triomphe de la maladie, mais qu’on emmène le patient au funérarium.

            Une commémoration ? Qui peut être contre, quand on a des principes et des valeurs, et l’envie de se retrouver ensemble pour communier, faire bloc, faire sens ! Mais justement pour cette raison, le coup de la récupération à répétition, insupporte et en rend chafouin plus d’un !

             Le journal « le point » a sorti un excellent article sur le sujet : Et si on arrêtait les commémorations ? http://bit.ly/1Zh7EBU&nbsp ;. Les rassemblements du 10 Janvier, en dépit des têtes de gondoles alléchantes, et réunies à grand frais, n’ont pas donné les résultats escomptés. La veine électorale de la contrition et du malheur serait-elle épuisée ?

 

       JPEG       Les danses macabres du moyen âge entraînaient morts et vivants dans une ronde sans fin sur les murs peints des églises, parfois au son du fifre et du biniou. Mais au moins elles restaient à l’état de fresques, comme une grande bande dessinée offerte gratuitement à la foule !

            C’est comme si jadis, on avait décrété un jour du souvenir pour les morts de Verdun, un autre pour ceux de la Somme, de la Marne, et puis d’Ypres…. J’arrête là pour 14-18, les jours d’une année ne suffiraient pas, et ma salive se tarirait avant que je ne solde le nom de toutes les horreurs ! 

 

   JPEG         Sur la place du village, entre la mairie et l’église, nous avions le monument aux morts du poilu, nous avons maintenant celui de « Charlie  ». Il est là sur son socle, avec ses bouteilles d’encre tendues à bout de bras en guise de grenades, regardant la ligne claire du prophète le crayon tendu devant lui, un œil fermé sur sa cible, prêt à se caricaturer dans la répétition.

           Ne l’ont-ils pas remarqué, mais la connerie change de visage ! Dans ce théatre de guignol, les voilà toujours à courir après Dieu, cette ombre qui ne veut rien dire, qui sert juste à certains de couverture, pour cacher leurs exactions ! Plutôt que de cliver les gens en querelles stupides, ne serait-il pas plus pertinent de tirer sur le voile, pour montrer ceux qui se cachent dessous, et ont fait une OPA sur la religion ?

            C’est une belle époque pour les arts funéraires, ceux qui découpent les plaques de marbre, et qui écrivent des noms dessus. Pas facile sans doute de graver un nom dans la pierre ! C’est juste un avis de néophyte ! En tout cas je pensais que l’orthographe des noms n’était pas la plus grande difficulté. Qu’il suffisait d'un petit modèle écrit au crayon, une sorte de pense-bête, pour ne pas marquer Dupont à la place de Dupond, ou Pays bas à la place de Hollande !

 

     JPEG       Tant pis pour Wolinski, ou plutôt tant mieux pour lui ! Grâce soit rendu à l’ouvrier, et sa petite faute de frappe ! Il a pu créer cet éclat de rire et d’imprévu quand la plaque a été dévoilée devant les officiels officiant !

               L’humour était sauf ! Georges a pu l’espace de quelques heures flirter avec Lucy in the sky, en rapport à cette foutue lettre Y, créant un Wolinsky insolite, « with diamonds » 

    JPEG        Et je l’ai imaginé là haut, comme un personnage de l'une de ses planches, dessinateur toujours un peu égrillard et espiègle, courant sur fond de nuages blancs, derrière une vénus callipyge, se faisant la belle en riant, loin des médailles, des petits calculs et des egos ! Wolinski était un amoureux du beau sexe, tout comme le duc de saint-simon, qui en deux lignes, à propos de Mademoiselle De Séry, lui troussait un portrait tout aussi bien croqué : « C’était une jeune fille de condition sans aucun bien, jolie, piquante, d’un air vif, mutin, capricieux et plaisant. Cet air ne tenait que trop que ce qu’il promettait. » 

 

 JPEG Tout le portrait de "Paulette"  : Une vieille BD des années 70, avec Wolinski au scénario, et Pichard au dessin, et qui m'enchantait, adolescent songeur et boutonneux. Du crayon à la plume, il n'y a qu'un pas. Paulette partirait en guerre maintenant contre Daesh !..Tous à vos crayons et à vos gommes !

            L’impertinence de Charlie est devenue très chic. Les ambassades et les consulats ont pris un abonnement. Le journal fait maintenant un malheur, et bientôt les grands couturiers risquent d’envelopper leurs mannequins dans les vieux numéros, et les robes deviendront « collector » !

            J’ai beau avoir été « Charlie » un temps, le temps de l’indignation légitime, révolté par l'obscurantisme, je reste ce petit garçon qui a grandi à l’ombre de ce journal épatant, qu’était « Pilote », le journal : "qui s’amuse à réfléchir", selon sa devise de l’époque.

 

        JPEG     C’est là dedans que j’ai découvert dés 1963, Cabu, et son grand duduche. Puis Wolinski, Reiser, Gotlib, Bretecher, Fred, Solé, Mandryka, et tant d’autres. Des géants, qui à cette époque, ne provoquaient souvent que mépris de la part des adultes. La bande dessinée n’était même pas considérée comme un art mineur, mais souvent comme une perte de temps, une facilité, voir un danger, pour des gamins laissés à eux mêmes !

      JPEG       Le journal Pilote est mort de sa belle mort. Mais ce « Charlie » n’est il pas maintenant en état de « mort clinique », maintenu en vie, si l’on peut dire ainsi, que grâce à une équipement extrêmement compliqué de circonstances, de malentendus et de récupérations en tous genres ?

            Ne tirons pas sur les soignants, sur le personnel du journal. Ils ont des circonstances atténuantes, et se donnent un mal du diable pour garder le flambeau. C'est pas facile de dessiner quand les puissants vous flattent et vous embaument. Un peu comme à la cour du roi soleil. Ils sont restés dans leur rail de pensée, continuent à ne pas porter de cravate, et à maudire « dieu le grand coupable » l'assassin qui court toujours ! Ils ont dû en discuter pendant des heures, de cette couverture, comme des généraux d'armée, bien loin de la spontanéité qui existait au sein de la vieille équipe de l’époque Cavanna !

 

                Maintenant il y a ceux qui sont pour, les autres qui sont contre ! Certains membres de la famille restent dans l’émotion, d’autres sans rien dire servent sûrement leurs intérêts. A partir de quel moment la mort et la vie sont elles en instance de divorce ?…

            Le professeur Choron, cet Einstein de la provocation, manque furieusement pour remettre les pendules molles à l’heure, et pincer le cul de cette Marianne de salon, ne renversant pas les barrières de ces commémorations en chaines.

            Choron et Cavanna peuvent dire merci à « la grande camarde » de Brassens, qui les a protégé à temps des gros cons en tous genres : Daesh, et la déchéance. Mais ils l’ont tout de même échappé belle, en se faisant tirer un peu avant les autres par la manche.

              Imaginer Choron et Cavanna vivants, coincés entre deux gardes du corps, est une image irrésistible, une couverture encore plus terrible que la fameuse : Bal tragique à Colombey : Un mort !  »...Je crois qu'ils n'auraient pas survécu à cette infamie !

              C’est parfois si « Bête et méchant ! » la vie....



26 réactions


  • ZEN ZEN 13 janvier 2016 12:05

    Bonjour Bakersteet,
    Me voilà réjoui pour la journée avec ton papier.
    C’est rare par les temps qui courent...
    Attention, les boulangères sont très sensibles aux propos un peu « déviants »

    Ce bouquin a sa place dans la trousse d’urgence et de réanimation
    Tout à fait. Mais en coma dépassé ?
    En attendant le bouquin qui va sortir : Merci pour le changement !...
    Dans toutes le bonnes ibrairies


  • ZEN ZEN 13 janvier 2016 12:07

    • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 12:37

      @ZEN
      Un semblant de dégel commence à émerger. Nicolas Hulot à démissionné de son poste d’ambassadeur du climat, un truc comme ça, pour retrouver sa liberté, courageusement, il faut bien l’admettre, quand on sait la vanité humaine, la facilité de certains à renoncer à leurs idéaux de jeunesse. A ce niveau il faut avouer que Vincent Placé a placé très haut la barre de l’arrivisme, car cet élu écologiste, ou prétendument écologiste, a applaudi à deux mains le projet de déchéance de nationalité, après avoir trouvé rien à redire à la mise en surveillance policière de quelques dizaines de militants écologistes. Il arrivera à son poste de ministre des courants d’air, cet homme. 

      Pikety et consort ruent aussi dans les brancards, exigent des primaires pour les élections. Bien sans aucun doute, comme initiative, mais ne vaudrait il pas mieux pour le moment protester et se mobiliser contre cette politique de la pierre tombale, et de la crypte, ou il n’y a plus personne que les lobbies outragés pour vous répondre, et justifier la marche libérale en avant. 
      C’est la cohérence, qui est taillée en pièces, après le raout de la cop 21 « Alors vous l’avez fait, vous avez oser le faire...... »

  • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 12:26
    Bonjour et merci
    J’ai jeté un coup d’œil à cette promesse éditorial. Serait-ce un éclat de soleil par ces temps ternes, respirant l’odeur enivrante de la pierre tombale. Même en Bretagne où le culte de morts existe depuis longtemps, nous sommes dépassés, couverts de lichen. On dit que du coté des landes de saint michel de Braspart, un élu socialiste à lunettes carrés ressortira des eaux putrides de Brennilis, pour nous donner des éléments d’analyse et de compréhension.Mais ne serait ce pas l’antéchrist social ? 
    « Comme d’autres, Marie-Noëlle Lienemann considère que le »maintenant« est en retard et que le »changement« promis se fait attendre »
    La locomotive, non seulement n’avance pas, mais elle recule. De plus elle sort de ses rails et dévore maintenant les prairies de notre dame de la lande. Le gore-fantastique semble bien être l’avenir du socialisme, prétendument. Mais méfions nous des appellations contrôlées. 
    On a beau dire, et rire, on tenter de le faire, mais on rit jaune. Etait-ce donc cela le fameux péril ?...La cause de notre dame des landes me rend un peu malade. Il y a là bas une monstruosité qui se prépare. J’ai peur.
    Seuls les auteurs de BD des années 70 avaient un peu anticipés la monstrueuse réalité des temps présents. Quand à Patrick Rambaud, c’est un chic type, se méfiant des médias, mais excellent en toutes choses. Son livre « la bataille », vaut un Balzac. 


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 janvier 2016 19:07

      @bakerstreet bonjour,


       J’aime l’humour de ce billet parce que c’est ainsi que les messages passent le mieux. J’en ferai un lien dans mon billet de samedi, Billet qui parlera d’un autre François...

    • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 21:55

      @L’enfoiré

      Bonsoir, merci.
      C’est toujours mieux avec l’humour, cette petite flamme qui mine de rien peut faire des ravages. Tout est dans le regard qu’on porte, je ne vous apprend rien : La souplesse plutôt que la rigidité !
       L’humour est du coté de l’eau, de la vie intrépide, et les garde à vous sont plutôt du coté du minéral, de la mort, des barrages de toutes natures. Seule une petite goutte ne peut pas grand chose, mais on n’arrête pas impunément les fleuves. 
      Un peu comme l’histoire du colibri, de Pierre Rabhi 
      La légende du colibri, par Pierre Rabhi - YouTube
      Quand à ce François, parlez vous de Fanch mitt ’ ?
      Il fit peut être des erreurs, mais il lui sera beaucoup pardonné pour avoir stoppé au moins deux calamités : L’extension du camp du Larzac, et la création d’une centrale à Plogoff !
      Tout comme Chirac, qui nous évita les déshonneur de cette guerre honteuse en Irak, qui fut la genèse des calamités en chaines, qu’on connait actuellement....
      Ce jour là, au moins, j’était fier de la politique de mon pays, courageuse, qui s’opposa au diktat et aux lobbies. 
      Vinci, ce n’est pas la force de frappe et de dissuasion des states. Mais pourtant il semble provoquer chez nos politiques une tétanisation, et un alignement de principe sur leurs vues mercantiles, et leurs projet d’expropriation du vivant. « C’est là qu’ils seront jugés, à ce ce qu’ils ont fait » Cela paraphrase un peu le discours de Holland à propos de sa COP verbeuse, mais un minimum d’adéquation, à un mois de distance, entre les mots et les actes seraient opportun. 


    • L'enfoiré L’enfoiré 14 janvier 2016 09:01

      @bakerstreet bonjour,


      Oui, c’est bien de lui.
      Attention le pseudo ’Fanch mitt’ je ne connaissais pas, j’ai dû chercher...
      Un peu d’histoire ne fait pas de mal. smiley 

    • bakerstreet bakerstreet 14 janvier 2016 10:30

      @L’enfoiré

      Typiquement breton c’est vrai, le parlé local est parfois plus savoureux, mais on finit par croire que c’est universel. Pas de déminutif pour Hollande par contre, l’homme soit disant normal ne fait pas recette au niveau de l’imaginaire. 

      « Mais je pense en disant cela à tous ceux aujourd’hui qui sont dans la peine, dans la difficulté »...

      Bon, voilà que ça me reprend.....

      En attendant de vous lire.

    • L'enfoiré L’enfoiré 14 janvier 2016 14:57

      @bakerstreet,

       Je reviendrai pour le présenter.
       Je dois encore y ajouter l’humour.
       Et pourquoi n’entrerais-je pas à cette occasion un peu de parlé local « à la belge », une fois ? 
       smiley

    • bakerstreet bakerstreet 14 janvier 2016 16:15

      @bakerstreet
      Vive la Belgique, ses coureurs cyclistes, ses kermesses, 

      Son art de la frite , et Charline Vanhoenacker sur France inter ! 
       
      Souvent j’ai rêvé d’être dans un pays moins mégalo que la France
       Heureusement, qu’en Bretagne, nous sommes un peu en marge
      Bien que les moulins de Hollande soient curieusement
      Plus proches de Nantes que de Bruxelles !

      Notre drame de la lande, priez pour nous ! 

    • L'enfoiré L’enfoiré 14 janvier 2016 17:48

      @bakerstreet,


       Charline et aussi le copain Alex Vizorek qui prend le TGV toutes les semaines pour aller chez vous. 

    • bakerstreet bakerstreet 14 janvier 2016 18:29

      @L’enfoiré
      Très bon ! Ce Vizorek remplacerait avantageusement certains lascars faisant des ronds de jambes derrière le micro. 

      Mais nous avons nous aussi en ce moment un film catastrophe sur nos écrans. 
      Sans le son, c’est vrai
       !Excepté celui du clairon funèbre,accompagnant les lentes prières laïques et les mises en bains dans des fritures successives, d’où nous sortons moulus, figés, statufiés, comme au sortir d’une imprimante 3D. 
      Une lèpre moyenageuse ronge nos âmes en déroute, qui doutent, loin de la nationale 7 de Charles Trenet. 
      Mais l’humour, et la blague et la bonne bière seront nos ressources.

    • L'enfoiré L’enfoiré 14 janvier 2016 18:50

      @bakerstreet,

       C’est pas du Charles Trenet, bien sûr, mais il pourrait y avoir quelques rings par après.... smiley 

    • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2016 09:29

      Bonjour bakerstreet,

       
       Vous avez la primeur....

       Et voici, le travail....« Mitterrand, un président en nuances violettes »
       smiley
      @+ 

    • bakerstreet bakerstreet 16 janvier 2016 12:14

      @L’enfoiré

      Bonjour. Et bravo pour cet article, très exhaustif, dont vous pouvez être fier. Etrange pour un belge de se passionner autant pour Mitterrand, mais il est vrai qu’on se passionne ici pour la BD belge. Enfin je me passionnais, car j’ai rétréci le champ d’investigation, mais je ne rate jamais un album de Shuitens. Remarquons il est vrai que la vie de Mitterrand ressemble à une BD, avec ses multiples albums : « Les zaventures de Fanch Mitt »avec le maréchal Pétain, avec le général de Gaulle, et le Raimbow warrior« ...A relire tout cet historique, c’est un peu toute ma vie qui remonte à la surface. Sarajevo 92, aberrant comment ça passe....Alternent les résurgences d’hostilité face au personnage, et d’incompréhension totale, comme celles ayant trait à cet amitié avec Bousquet, l’hypocrisie qu’il fit preuve lors de la mort de Berigovoy, la catastrophe du Raimbow warrior, et puis le souvenir de certains soulagements quand il prit des décisions majeures. Les parts d’ombre du personnage sont importants, et commencent avec la guerre, l’incident de »l’observatoire« . Mais l’homme fait tourner son chapeau très vite, et de sa petite voie matoise passe à autre chose, vous oriente vers le bilan »somme toute positif, n’est ce pas", de sa vie, comme un personnage de Simenon, cachant ses secrets....A ce propos, vous avez oublié de mentionner l’arrêt des projets Larzac, et Plogoff en 81, qui mobilisaient toute la jeunesse à cette époque, enfin, presque toute, augmentée de mon fantasme !...Je pardonnerais beaucoup à cet homme, comme je le ferais à Chirac pour avoir refusé Bush en Irak, pour ces raisons. Raisons qui pour une fois ne sont pas que postures ni langue de bois, ni vagues promesses, mais se concrétisèrent tout de suite. Hollande n’a pas cette qualité de retrait, cette souplesse de chat. Il copie le silence du sphinx mais n’a pas son coup de patte, et s’apparente à un double de sarko, plus raide encore, voulant faire oublier son personnage rond. La seule chose qu’ils partagent tous, c’est le gout du pouvoir, moins De Gaulle, qui sut curieusement lui s’en affranchir, et claquer la porte par deux ou trois fois pour retrouver son indépendance.

      Mitterrand comme De Gaulle étaient des princes. Je ne parle pas de la dimension aristocratique du terme , mais en référence au fait qu’ils possédaient une posture, faisaient ce qu’ils voulaient, disaient ce qu’ils avaient envie de dire, et traînaient à leurs basques tous deux des cours de dévots, qu’ils méprisaient d’ailleurs plus ou moins. 
      En n’en finirait pas d’en parler, car derrière eux, c’est tout un pan de notre vie qui défile, , en rapport aux événements qu’ils ont traversés qui nous agitent encore....Merci pour le lien que vous faites avec mon article. 
      Le parlé Belge est vraiment savoureux, et n’a pas besoin d’un dictionnaire pour être admiré, car la musique des paroles et des mots fait sens. 

    • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2016 14:29

      @bakerstreet bonjour, 


       Et oui, chez nous, on connait mieux l’histoire française que vous ne connaissez celle de la Belgique.
      J’ai l’impression que c’est à cause de notre télévision qui traverse les frontières beaucoup plus facilement que vous. Un petit pays qui fait la jonction avec tous les autres. Un pays, plaque tournante de tellement de choses avec plus 200 nationalités qui se rassemblent pas toujours comme il le faudrait, mais ...

      Oui, c’est toute notre vie qui défile.
      Le billet sur les 80th’s que je rappelle et qui résumait tout ce qui s’est passé dans le monde par la politique et par la musique de variété, permet de se rendre compte des sources de ce que nous vivons aujourd’hui. 
      Pendant les 80ths, tout a muté, tout a basculé avec Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui était socialiste au départ, si vous ne le savez pas. 
      Hier, je voyais un documentaire très bien fait sur la vie de Philip, duc d’Edimbourg ’Le mari de la reine, l’inconnu de Buckingham" qui a 95 ans, que je vous conseille de voir pour comprendre ce qui se passe encore aujourd’hui encore Outre Manche, qui au niveau politique et public vivait dans l’ombre de son épouse Elizabeth, tandis qu’en privé, c’est lui qui mène le bal.
      Qu’on le veuille ou non, nos dirigeants imprègnent nos vies souvent perméables aux événements. 
      Parler en Bruxellois, je ne le fais jamais, je ne le pourrais pas. Mais j’aime la saveur de ce dialecte mi-français mi flamand.



    • bakerstreet bakerstreet 16 janvier 2016 16:50

      @L’enfoiré
      D’un certain coté nous vivons dans le même pays, celui de la langue Française. Ce qui permet de s’intéresser à certains auteurs majeurs de la Belgique ; Simenon, et dernièrement Simon Leys, qui vivait d’ailleurs en Australie. J’ai lu dernièrement un article de lui, datant un peu, disant qu’on était beaucoup plus universel quand on vivait en périphérie, que dans le ventre de la machine. 

      Et qu’en d’autre terme il n’y avait rien paradoxalement de plus provincial qu’un Parisien. Car sa certitude d’être au centre de la culture, son absence de doute correspondait justement aux fantasmes qu’on projette sur le provincial, en terme d’horizon borné, de certitudes et de clichés. 
      Montesquieu disait déjà qu’il n’y a de bon bec , qu’à Paris, en se moquant...« Mais comment peut on être Persan ? »
      Sûrement que d’être aux marges, et d’être confronté au brassage, est bien plus stimulant, que d’évoluer dans une coterie de gens qui opinent à tout ce que vous dites, et pensent que leur culture est la meilleure du monde, moins peut être la bière.
      Tout ce tient en ce monde, et dés qu’on aborde un sujet, les frontières volent, l’histoire se délie, et les langues aussi. Il est certain que le début des années 80 a représenté, et, nous le sentions bien à l’époque, une mutation incroyable, le déni d’un monde de progrès et d’ambitions sociales qui avaient commencé après les années d’après guerre. 
      Nous revenons au dix-neuvième siècle pour tenter de résoudre les problèmes du vingt et unième, et c’est une tragédie, sauf pour les actionnaires. Je relis en ce moment Orwell, ses essais, ses articles,son journal, comme je l’ai déjà dit, et ses analyses d’après guerre sont précieuses. Mais il faut avouer qu’il n’était guère optimiste, en dépit de la qualité de sa pensée, et de sa capacité de résilience et d’humanité. Le monde d’avant 18, qu’il a un peu connu tout de même, était une horreur, où les différences de fortune entre les classes étaient à leur apogée, au service d’un monde colonial, totalitaire. 
      Son expérience des collèges anglais servira surement de matrice à 1984. En tout cas son sentiment sur cette époque est totalement à l’opposé d’un Stefan Zweig, qui dépeindra l’Europe d’alors comme une sorte d’eden, l’embryon d’une Europe en train de se faire. Mais il est vrai que Zweig, bien qu’humanise, était un grand bourgeois, bénéficiant à fond d’un système fait pour les bourgeoios. Et Orwell et zweig, ce sont deux homme opposés en tout. L’un fréquentait les brasseries et les ouvriers, et à fait même la cloche. L’autre pas, préférant les salons et les postures. L’un s’est battu contre les nazis, contre franco, contre les staliniens, contre la maladie, pour mourir, merde à 48 ans ! L’autre s’est suicidé. Peut être que j’en ferais un article un de ces quatre.
      Bien à vous

    • L'enfoiré L’enfoiré 17 janvier 2016 18:28

      @bakerstreet bonsoir,

       Désolé de répondre assez tard.
       Vous avez tout à fait raison.
       La susceptibilité vis-à-vis des choses est dépendante de la personnalité de celui qui l’interprète.
       Il y a les optimistes et les pessimistes qui sont souvent Cassandre.
       Comme je l’ai écrit, j’ai été obligé d’être réaliste sans aucune nostalgie.
       Avec une avance à l’allumage de métier. Toujours à la recherche de la nouveauté en éliminant ce qui n’était qu’un gadget sans grand futur. 
       Si vous faites un billet sur ce sujet, faites moi signe, cela m’intéresse. smiley

  • keiser keiser 13 janvier 2016 12:34

    @ L’auteur

    Quel texte ! ...
    Difficile d’ajouter quoi que soit .
    Je ne peux que conjuguer le verbe esbaudir :
    Je m’esbaudis
    Tu m’esbaudis
    etc ... smiley


    • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 12:50

      @keiser

      Merci bien. Comme toujours et comme beaucoup ici, nous réagissons comme nous pouvons aux événements. Et Patrick Rambaud lui même ne fait pas autre chose, avec sa belle plume...Je n’ai pas encore lu cet opus, néanmoins celles de nicolas premier m’avaient enthousiasmé. Saint Simon je ne vais pas raconter d’histoires, je ne l’ai pas encore lu, si ce n’est quelques passages, néanmoins je vais m’y mettre. La qualité du style vous réconforte parfois de la misère du monde. Je suis en ce moment en train de lire intégralement les Rougon-Macquart de Zola, et là aussi on ne peut être que saisi de la qualité de l’écrit, de la construction, du rapport de ces livres avec une posture d’indignation. 
      De plus cette chronique, sous le second empire, avec ces lois d’urgence, ressemble furieusement à la notre. Zola, comme Rambaud, possède aussi pas mal d’humour. Un fil rouge utile, indispensable, pour survivre, quand l’air manque, au propre et au figuré.

  • Dudule 13 janvier 2016 19:58

    Patrick Rambaud, j’adore. Probablement un des plus grands écrivains contemporains, qui restera dans l’histoire de la littérature quand tant d’autres seront oubliés. Il écrit du sérieux et du passionnant (« La Bataille » par exemple est un très bon livre) et dans l’humour pastichant Saint-Simon, à merveille.

    J’avais absolument adoré « Chronique du règne de Nicolas Ier », je vais me précipiter sur celui là !


    • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 20:52

      @Dudule
      Les bons livres, c’est comme des arborescences,où autant de fractales : Ils vous ouvrent les uns sur les autres. En ces temps de morosité, de bêtise et de repli, la lecture est hautement thérapeutique. Une bulle qui permet de se ressourcer. Rambaud est passé ce matin sur inter, je pense que vous pouvez l’écouter en postcast. 

      Sinon,impossible de ne pas penser en ce moment à Orwell, qui a beaucoup travaillé sur le langage, et mis en évidence les rapports entre la pauvreté de celui ci, corroborant souvent les pires systèmes politiques, le fascisme étant souvent complice de la plus mauvaise littérature, de l’appauvrissement de la langue. Il s’étonnait tout de même en 45 qu’il resta tout de même de bons écrivains français, pour cette raisons même....Rambaud en ce moment constate lui aussi un certain désert, sans vouloir être trop méchant. 
      ( Articles divers, et correspondances, en 3 tomes chez arlea). 

    • bakerstreet bakerstreet 13 janvier 2016 20:56

      @bakerstreet
      Pas arlea mais ivrea ; Essais, articles lettres de G.Orwell) en 3 tomes


  • troletbuse troletbuse 14 janvier 2016 16:06

    Merci pour l’info-Pour Nicolas, j’avais déjà galéré pour trouver le 2eme car il était bien planqué parmi les autres bouquins. Donc, on verra pour celui-ci si la censure joue toujours.


  • bakerstreet bakerstreet 15 janvier 2016 00:07

    Je regrette juste de ne pas avoir mis la photo de Hollande en « big brother », en tête d’article, car elle aurait beaucoup plus préfiguré le propos essentiel que je voulais mettre en exergue. Non que je veule pontifier, me prendre trop au sérieux, mais tout de même exprimer l’essentiel, en dehors du fait de me servir de l’humour comme arme de défense. 

    Mais l’ironie a ses limites elle aussi. Une soupape qui peut suffire à supporter le pire, et que le pouvoir peut avoir intérêt à entretenir ! A un conseiller qui s’étonnait que le cardinal de Richelieu laissait le peuple ricanait sous ses fenêtres, en clamant des chansons insolentes, le cardinal lui dit : « Tant qu’ils se moquent et qu’ils chantent, tout va bien, ils ne font pas la révolution ».....
    Tout le monde l’a remarqué, surtout pour ceux qui s’intéressent de près au mouvement d’opposition à Notre dame de la lande, jamais autant qu’à cette occasion, depuis très très longtemps dans notre pays, jamais autant l’écart entre la représentation, le discours, et les faits n’ont été si probants, après le grand raout et la main sur le cœur de la cop 21 !...Mais on peut en trouver d’autres illustrations, montrant une orientation politique et des choix faits, contraires aux enjeux environnementaux, et socialistes. Mais là, ce n’est plus une découverte depuis très longtemps. Pas un changement de cap, mais un véritable parjure, qui au fil du temps prend de plus en plus de vitesse. 
    Il y a là une forme d’écart si prodigieux qu’il tient à l’art du contorsionniste, bien que ce soit nous qui avalions des couleuvres ! La pensée d’Orwell est totalement présente. cet auteur s’est intéressé avant tout au double langage, au décalage entre les discours verbeux et les faits, pariant sur l’amnésie et la manipulation des gens : «  Son esprit s’échappa vers le labyrinthe de la double-pensée. Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle » (1984, georges orwell)
     

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