mardi 21 mars 2017 - par alinea

Quelques évidences : Immigration, UE

Vous savez, je l’espère, que ce qui est évident est difficile à rétorquer tant nous semble impossible que l’assertion vienne d’un autre qui les ignore. En tout cas c’est mon cas, et face à un effet quasi de sidération, je reste souvent sans arguments probants. De plus si je le devine ou le pressens, l’idée de réécrire le constat de l’Histoire, à chaque fois, me scie les bras.

Je ne vais pas faire ici l’énumération des évidences, ne les connaissant pas toutes fort probablement, mais juste m’arrêter à celles qui émergent des discussions sans fin et sans échanges, qu’on peut lire ici ces temps-ci.

La France est quasi le pays du monde où il y a le moins d’immigrés. En revanche, je ne connais pas les proportions, mais elle a un nombre important de descendants d’immigrés, africains, pour globaliser.

C’est dans la mémoire de tous que la France avait des colonies en Afrique.

Or, les premiers immigrés, dans les années soixante, ne sont pas venus d’eux-mêmes, comme étaient venus les Italiens, le Polonais, les Portugais ou les Espagnols, chacun pour ses raisons, guerre ou pauvreté.

On, les a fait venir ; rappelez-vous, quasi on les achetait dans les bleds d’Algérie de la guerre, ou du Maroc.

Juste après guerre, les riches rapatriés se sont installés dans le sud de la France, en Corse, et ont amené avec eux leur main d’œuvre compétente et peu chère. Les harkis si mal traités font peau de chagrin dans le lot.

Tant que ces gens là étaient des hommes jeunes et costauds, seuls, vivant à dix ou quinze dans des piaules sommaires pour ne pas dire sordides, qu’ils longeaient les murs et faisaient profil bas, le racisme était un jeu d’enfants tout fait de blagues méprisantes, mais il n’y avait guère de problèmes. Ils ne violaient pas la blanche ni ne volaient personne ; ils bossaient comme personne, sous-vivaient, et envoyaient l’argent au bled.

Tout allait bien. Ça ne gênait pas grand monde cette exploitation à domicile.

À partir des années soixante dix, mais plutôt quatre-vingt début quatre vingt dix, par un souci que je ne peux pas croire humaniste mais dont j’ignore les dessous, le regroupement familial fut instauré, puis organisé.

J’ai fait un article là-dessus, je ne délaye pas.

Nos politiques, élus par nos soins, ont donc, depuis le début : colonisation, puis rapatriement des « bons éléments travailleurs et serviles », puis leur famille, planifié la situation que l’on connaît aujourd’hui. Puisqu’ils ont dans le même temps, créé l’UE et donc désindustrialisé la France, et qu’ils dépeuplaient nos campagnes grâce au « progrès » de l’agriculture.

Tout a commencé en même temps, début des années soixante, et s’est démultiplié vingt ans plus tard.

Aujourd’hui, la politique qu’il nous faut mener dans notre pays pour s’en sortir, doit tenir compte de tout cela.

Aucun d’entre nous n’a voulu naître, ici ou ailleurs ; pas plus les immigrés et leurs descendants.

On fustige la politique nataliste de la France, d’accord, mais personne n’a craché dessus, et il était normal que ceux que nous avions soutirés à leur pays n’en soient pas exclus.

Vous auriez peut-être supporté un monde à deux vitesses, mais il ne s’est pas fait comme ça.

Alors aujourd’hui, que répondre aux électeurs du FN, qui, de toute évidence, dénient cette évidence ?

Quant à l’UE ; bien avant 1992 elle envahissait notre espace vital ; on appelait ça « normes européennes » ; ces normes étranglaient déjà tous les restaurateurs, les éleveurs, les agriculteurs ; puisque c’était mon milieu. Ces normes ont obligé ces gens à s’endetter pour y souscrire, et se faisant, se sont trouvés embringués dans une histoire sans fin que peu devinaient à l’époque.

Et en 92, Maastricht fut bien vendu pour que ceux-là mêmes votent « oui ». Et il n’était pas question de monnaie commune à l’époque, du moins pour le péquin de base.

Alors, je ricane aujourd’hui de voir tous les clampins se gausser de cette atrocité, mais je me doute qu’alors ils n’étaient guère plus avancés en doutes , ou en certitudes, que la majorité des Français qui a voté « oui ».

Le grand maître du Franxit, lui-même à l’époque, que savait-il qu’il n’a pas dit ?

Nous fûmes c’est vrai à peu près quarante huit pour cent à voter « non », mais combien d’entre nous chez ceux qui ont voté pour ce que l’on sait, depuis ? Depuis, tous nos politiques étaient pour, donc cette majorité en 92 s’est retrouvée jusqu’à aujourd’hui, dans les élections suivantes.

Alors, ça me fait marrer tous ceux qui après coup s’éveillent tout en occultant ce passé.

On paye toujours pour les conneries que les autres ont faites, mais nous-mêmes savions-nous que c’était des conneries ?,

Alors, on s’arrête en 2005, où un travail d’éducation populaire extraordinaire a été fait ; grâce à ATTAC, la CONF, et le PRS principalement.

(http://www.nikonoff2017.fr/engagements/contre-le-traite-constitutionnel-europeen/269-rencontre-nikonoff-melenchon-apres-la-victoire-de-2005 )

 

Mais j’ai souvenir qu’en 2007, sans doute sidérés eux aussi, personne n’a moufté au coup de Lisbonne ! Personne dans les rues. Ou je ne m’en souviens pas, mais je me souviens d’en avoir été stupéfaite..

Certes, certains n’ont pas encore compris, qui voudront voter PS sous ses nouvelles formules, ou bien ceux qui, ne reniant pas leur allégeance passée, veulent continuer dans la même voie.

Mais par pitié, votez Le Pen si vous voulez, mais ne dîtes pas qu’elle va régler le problème !

Le seul qui peut régler le problème, et pas tout seul, avec nous tous, c’est Mélenchon, car, contrairement à ce que vous racontez tous à qui veut l’entendre, il n’est pas pour l’immigration.

Et le discours de Marseille ne voulait pas dire qu’il voulait rameuter tous les Africains en France ; non, ce qu’il y disait, c’est que notre politique, d’échanges culturels et économiques, d’égal à égal avec ces pays-là, seraient, seuls, les garants d’une non volonté d’émigrer pour les gens de ces pays.

Votre ignorance, votre mauvaise foi, votre mauvaise volonté, votre entêtement vont nous conduire au pire, au moment crucial où notre avenir a déjà sombré.

Il n’est pas pour l’UE néolibérale qui nous étrangle.

Ne vous méprenez pas, je ne fais pas de pub pour la FI ; j’en ai pris mon parti, et à l’âge que j’ai je m’en fous un peu. Mais au moins, choisissez votre maître sans fausses raisons, et peut-être ou surtout, sans illusions. Et sachez dialoguer, discuter , avec toutes les cartes en mains.

Le mensonge, « l’oubli », l’ignorance, l’hypocrisie, la délation, la calomnie ne sont pas le terreau favorable à notre sortie de ce foutoir.




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