samedi 20 juin 2009 - par JM

R(a)ppel aux syndicats : Mai 68 ne s’est pas fait en un jour

En ces temps de crise et d’inégalité sociale, il semblerait qu’il devienne de plus en plus difficile de se faire entendre, et surtout d’obtenir gain de cause. Généralement, le moyen le plus efficace des classes populaires pour se faire entendre, restent les manifestations et les grèves en duo avec les syndicats. Le 29 Janvier et le 19 Mars ont-ils changé quelque chose ? Celle du 18 juin ?

Nous sommes pourtant le pays des grandes manifestations de MAI 68. Ce qui semblait impossible et inimaginable, a finalement été obtenu par les manifestants et les grévistes. Je rappelle quand même quelques faits des fameux Accords de Grenelle, menés à l’époque par le jeune Jacques Chirac :
  • Augmentation du SMIC de 35% (Oui, vous avez bien lu)
  • Augmentation des autres salaires de 10%
  • Une semaine de congés supplémentaire

Evidemment, les patronat, à ce moment, prédisait la mort des entreprises et de l’économie. L’avenir et les faits lui a prouvé qu’il avait eu tort.

De 1968, revenons à 2009 :

L’année 2009 a déjà connu 2 grandes manifestations nationales (Celle du 29 janvier et celle du 19 mars). Tous les syndicats majeurs étaient présents (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa), unis dans la manifestation. Même les syndicats de cadres étaient de la partie. C’est dire...

En somme, pour faire simple, toutes les conditions pour une manifestation productive étaient réunies. Les raisons et les revendications sont même plus vitales que dans le passé (Pouvoir d’achat en berne, Montée du chômage, Précarité, Service Public menacé, Endettement Public ...etc...).

Résultat : Des Clous.

J’irais même plus loin. Des syndicats éloignés de la Métropole, en Guadeloupe et en Martinique, ont réussi, là où ceux de la Métropole ont échoué. Comment ? Tels de bons Requins de la Finance, ils n’ont pas lâché d’un millimètre. Ils avaient un but, un objectif : Obtenir un "oui" sans concession sur leurs revendications, quoiqu’il advienne. Et naturellement, les grèves n’ont pas duré qu’un jour, mais se sont enlisées, poussant le gouvernement de plus en plus dans ses retranchements.

Qu’est-ce qui distinguent donc les syndicats de Dom-Tom avec ceux de la Métropole ? Ils sont pugnaces, ne représentent que les intérêts de ceux qu’ils défendent, et ne tombent pas dans les pièges à compromis que le gouvernement leur tend.

Nicolas Sarkozy a bien raison :

Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit.

Comment voulez-vous avoir un quelconque poids, lorsque vous prévenez tôt à l’avance, que vous délimitez et orchestrez au millimètre une manifestation, en prévoyant la bouffe et les merguez, tout cela en harmonie avec les forces de l’ordre.REVEILLEZ-VOUS. Il ne s’agit pas d’organiser un pique-nique pour le Lions Club.

Aussi, je devais rigoler, lorsque je voyais des titres dans Le Monde et Le Figaro qui parlaient de "Nouveau Mai 68". Mai 68 mon cul !

Heureusement que nos aînés étaient un peu plus virulents, sinon, on aurait un SMIC encore plus miséricordieux, et toujours 4 semaines de congés payés. J’en suis au point, où je pose la question, si ce jeu entre les syndicats et le gouvernement n’était pas orchestré d’avance, si les syndicats, comme l’affaire de l’IUMM semble l’indiquer, ne sont pas à la botte du gouvernement et du patronat, et ne font que jouer une belle comédie pour la plèbe, contre rémunération.

Aux Syndicats : Comment avez-vous pu gâcher cet élan populaire sans précédent ?

Je vous le dit. Si avec ces conditions exceptionnellement bonnes, comme nous les avons eues, vous n’avez pas su obtenir d’avancées, vous n’en obtiendrez jamais. Inutile donc, de se déplacer une énième fois pour un mouvement national qui n’apportera rien, inutile donc de gâcher une journée RTT, une journée de congés sans solde, ou une journée avec sa famille, et de s’attirer la foudre de son patron. Vous les syndicats, êtes devenus NULS et INEFFICACES. Je pensais que vous auriez pris de la graine de vos compatriotes de Guadeloupe et Martinique, mais non, rien de rien. Vous continuez les ballets entre vos locaux syndicaux et les invitations cordiales du gouvernement avec Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Sarkozy & co. Vous êtes vendus, et vous ne le savez pas encore (Je l’espère, sinon ce serait même pire).

Ce n’est pas en marchant et en fanfaronnant une petite journée que l’on obtiendra quoi que ce soit du gouvernement Sarkozy, ou d’un autre. Il faudrait frapper là où ça mal : Au Pognon :

  • Pourquoi pas une grève illimitée dans les services du Trésor Public en pleine période de déclaration fiscale
  • Une grève illimitée dans les services de distribution du courrier dans La Poste
  • Une grève illimité des Pervenches.
  • Une grève illimité des forces de Police qui posent des radars mobiles et ceux qui traitent les infractions des radars automatiques
  • Le passage au tarif de nuit à l’EDF pour l’électricité de tous les Français durant toute la journée
  • Une grève des contrôle des billets à la SNCF
  • Une grève des chauffeurs et des cuisiniers de l’Assemblée Nationale
  • ... Il n’y a pas de limite à l’imagination.
Là, je vous le garantie, vous mettrez n’importe quel gouvernement à genoux, et surtout, vous emmerderiez le gouvernement, et pas les usagers, qui vous soutiendraient à 100%. 


4 réactions


  • Pourquoi ??? 20 juin 2009 07:26

    Je me pose les même questions que vous à propos des syndicats.
     Leur dernière journée de grève, je n’ai su qu’elle existait que ... lorsqu’elle était terminée. Comment se mobiliser pour une journée qui n’est pas annoncée ?

    A moins que les médias aient volontairement fait silence ?
    Mais alors pourquoi les syndicats ne protestent-ils pas contre les médias ?

    Je regrette qu’il n’y ait pas un représentant syndical qui s’exprime sur ce site, je ne parle pas d’un syndicaliste de base qui fait ce qui peut, mais d’un dirigeant qui pourrait nous expliquer la raison de cette inertie


  • Atlantis Atlantis 20 juin 2009 08:20

    mort de rire. « reveillez-vous ». l’auteur n’ a toujours pas compris que justement ces manifestations n’ont qu’un seul but : relacher de la pression ? dans les semaines qui précédaient la situation échappaient complètement à leur contrôle (signe le plus flagrant : séquestration de directions à tour de bras). Mai 68 s’est fait sans les syndicats. Ils ne l’ont pas oublié. Ils savent qu’il doivent garder les moutons bien sages, dans les enclots. Si des fois ils s’agitent trop, soit ils organisent des sorties promenades, soit ils demandent l’appui du gouvernement (avec par exemple des campagnes de vaccination obligatoire histoire de fusiller les cerveaux, c’est en préparation).

    Je vais pas ressortir la phrase célèbre de coluche concernant les syndicats, elle DEVRAIT être connue par coeur par TOUT le monde.


  • Radix Radix 20 juin 2009 12:33

    Bonjour

    En 68 les dirigeants syndicaux, dépassés par leur base, ont pris le train en marche et en catastrophe, ils n’ont rien initié et ils ont surtout essayés de calmer le jeu.
    Ils ont été totalement dépassés par les évènements et ils ont négocié la sortie de crise, ce qu’ils ont obtenu peut nous sembler énorme mais cela a été très largement grignoté par la suite.

    Dix ans après le smic était revenu, en francs constants, à son niveau de départ et il ne reste que la cinquième semaine de congé... pour combien de temps ?

    Ma femme a été « fortement » encouragée à prendre des congés sans soldes cet été pour « soulager » la trésorerie de l’entreprise...

    Radix


  • xray 20 juin 2009 18:45

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