Réductions culturelles pour les femmes : Genève discrimine à donf
À Genève la gauche féministe au pouvoir a compris que les femmes aiment les soldes et leurs prix cassés. Alors la gauche féministe a décidé de leur offrir un rabais de 20% sur le prix des billets de spectacles. Rien que pour elles.
Structurelle
Pourquoi ? Pour compenser en partie le moindre salaire que les femmes toucheraient en regard des hommes. Le serpent de mer de l’inégalité salariale femmes-hommes est à nouveau sorti des vagues comme à chaque 8 mars.
D’abord la question de la légitimité de cette mesure. L’État est formé d’un ensemble d’institutions dont un caractère essentiel est la neutralité. Personne ne doit être traité différemment en fonction de son sexe, en particulier ici. Les députés de gauche s’assoient donc sur la Constitution.
Ensuite cette légitimité fait question dans la mesure où l’État pourvoit à un supposé manque, à la place des entreprises. Ce n’est pas le job de l’État. C’est de la démagogie.
Enfin la légitimité s’effondre sur les chiffres. Dans cette polémique on cite en premier une différence de salaires de 19% entre femmes et hommes. Mais comme le dit Le Monde du 11 février :
« Presque la moitié de cet écart ne s’explique ni par le degré de formation, ni par l’expérience, ni par la position hiérarchique. A travail équivalent, les femmes qui travaillent en Suisse gagnent ainsi 8,6 % de moins que les hommes. »
Tiens, la part attribuée à une éventuelle discrimination de sexe tombe à 8,6%. En enlevant les trois raisons structurelles citées ci-dessus c’est en réalité plus de la moitié (et non presque la moitié comme écrit par le quotidien) qui s’explique. Toutes les femmes n’étant pas à égalité, prévoit-on de différencier le montant du rabais selon les revenus ?
Mais s’agit-il des seules raisons structurelles ou y en a-t-il d’autres ?
Imparable
Bien sûr et les plus importantes sont le choix professionnel et le choix du temps de travail. Les femmes s’investissent en majorité dans les professions sociales et sont plus souvent à temps partiel. En Suède, malgré une pratique égalitaire très avancée, il n’y a pas de parité dans certaines professions.
Je rappelle ici ce document qui détaille les raisons de l’écart salarial (inégalité est un terme inexact et idéologique). Il est fouillé et sourcé. Le tableau mis en image 2 résume l’étude (clic pour agrandir).
J’ai plusieurs fois traité ce sujet, dont dans ce billet, et je n’y reviens pas. Les seuls pourcentages non strictement structurels sont liés à la productivité individuelle et à des qualités personnelles dont l’entreprise tire un profit.
La gauche féministe s’engouffre pourtant dans ce thème populo-genré. La mesure va profiter aux bobos qui sortent plus souvent. L’État est mis à la disposition d’une clientèle électorale bien précise.
Maintenant c’est voté. Cela doit encore trouver forme. Pour contourner cette discrimination je suggère que les femmes éprises de démocratie ne fassent pas usage de ce rabais en forme d’aumône.
Autre solution : inviter un copain et partager le rabais à deux.
Solution ultime : qu’un homme se présente au guichet en déclarant que « Ce soir je m’identifie en tant que femme, même si je n’en ai pas mis le costume. Je viens voir ce spectacle en tant que femme pour sortir du regard machiste et patriarcadabrantesque ». On ne peut s’y opposer. C’est moderne. C’est progressiste. C’est imparable.
Non ?
Voir aussi : Inégalité salariale, faites le test