mercredi 10 mars 2010 - par Voris : compte fermé

Régionales : la guerre des tranchées

Et c’est parti comme en 14 ! Le camp retranché de la Droite contre le camp retranché de la Gauche et tirs d’obus à volonté. Inutile de vous décrire l’état du terrain qui sépare les belligérants ! La campagne des Régionales, dit François Bayrou, c’est 80 % de sondages et 20 % d’insultes. Alors que le pays attend plutôt une « une reconstruction générale », on le détruit à coups de Grosse Bertha, on le gaze à coups de propagande médiatique et sondagière. Et de mensonges. « Dis, papa, c’est quand la Der des Ders ? - Tais-toi et sors le croc de boucher ! »

 
 
Le président du Mouvement Démocrate déclare : "Nous sommes un pays dans lequel ce qui va s’imposer, c’est la nécessité d’une reconstruction générale. Ce qui va se passer dans les années qui viennent dépasse en difficultés tout ce que nous avons rencontré depuis la guerre".
 
La guerre ? mais justement, nous sommes en plein dedans ! Madame Buffet au journal télévisé de l’autre jour sautait d’impatience sur sa chaise : "Il faut battre la Droite ! Il faut battre la Droite  !" Et après, on fait quoi ? On sabre le champagne et on recommence comme avant ? "Vive nous ! Mort aux autres" ?Un slogan rageur qui n’avait d’autre fin que d’éluder la question sur son soutien ou non aux socialistes au second tour.
 
"Battre la Droite", voilà un objectif qui ne suffira pas à me faire aller aux urnes au second tour. J’estime, comme Bayrou, que l’heure est à la reconstruction et à l’union nationale face aux périls, mais par lesquels commencer, ils sont tellement nombreux ? La mort programmée de la planète ? La dette exponentielle qui atteindra 120 % du PIB en 2012 ? La prévention des inondations à venir ? Des suicides ? Les services publics ? Le taux catastrophique du chômage et ses incalculables conséquences humaines ? Je vous dis : on n’a que l’embarras du choix. Mais que font les deux camps pendant ce temps ? Ils se chamaillent, s’injurient, utilisent les pires coups bas ( et même les fichiers de la police...).
 
Stop ! Arrêtons-nous un instant sur le message que nous adresse François Bayrou : "Ce qui va se passer dans les années qui viennent dépasse en difficultés tout ce que nous avons rencontré depuis la guerre." Nous savons qu’il dit vrai, nous le savons que trop ! Mais, allez Nicolas et Carla, faites-nous rêver encore, oublions ! Allez la Gauche, écrasez les troupes de Nicolas ! Cela nous consolera du gouffre vers lequel nous nous acheminons : fermons les yeux et prions très fort que rien n’arrive tant que nous serons là ! Car après tout, seule une chose compte : vaincre le camp adverse - ennemi ! - et si possible à plates coutures, l’humilier. 
 
La reconstruction attendra... Et pourtant, Bayrou continue de prêcher dans le désert, ou plutôt au milieu du no mans’land pilonné, complètement ravagé, qui sépare les deux camps de ces irréductibles aveuglés de haine, de désir de revanche et de cupidité. C’est pourtant pas lui qui les a inventées ces graves difficultés cotnre lesqueslles il nous faudrait nous unir ! Et il dit encore, François Bayrou, que la reconstruction ne se fera pas "bloc contre bloc, cinquante contre cinquante, droite contre gauche, comme on l’entend tous les matins dans une campagne électorale dont il faut bien dire qu’elle est la plus éloignée des enjeux qu’on ait jamais connue".

"C’est 80 % sondages et 20% injures" mais "idée sur les régions, aucune, prise en compte des soucis du pays, aucun. On cherche simplement à montrer qu’il faut battre l’autre camp". 
 
Le plus étonnant dans cette guerre fratricide, le plus insolite même dans un moment si solennel où l’on fait résonner si haut les trompettes de l’Identité nationale, c’est que le chef suprême est planqué dans la tranchée de l’un des camps et qu’il ordonne le massacre des bélligérants d’en face, ses frères ! Dit autrement par le patron du MoDem : "Il n’est pas normal qu’il reçoive les têtes de liste de son parti à l’Elysée" ou qu’il "aille faire campagne pour un candidat". Un président de la République ne devrait pas être "le chef d’un parti, le chef d’un camp". Mais si, François, ils sont devenus fous !
 
Mais quel sera l’état des troupes quand viendra le jour du vrai danger ? Où trouverons-nous l’union sacrée nécessaire ? Oui, le vrai danger, parce que pour le moment c’est de la petite guerre comme disent les enfants : il ne faut "pas se laisser entraîner par ces mitraillettes en plastique braquées sur vous ; ce sont des jouets d’enfant, ce que vous avez à défendre est plus important que toutes ces épisodiques et minuscules menaces", dit Bayrou. Mais qui l’écoute encore ?
 
Moi en tout cas !
 
Et vous... ?
 
 
 


31 réactions


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 10 mars 2010 09:50

    comme tranchée je reprendrai un canapé au saumon , merci .


  • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2010 09:59

    Pour la parité , un petit chemin des dames serait pas de trop ( pas De Sarnez , faut pas pousser ! ) , Marine est en première ligne pour la bataille d’Artois ....


    • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2010 10:22

      l’agent orange dans les tranchées , c’est pire que le gaz moutarde !


  • Fergus Fergus 10 mars 2010 10:40

    « L’heure est à la reconbstruction et à l’union nationale ». Magnifique, Voris. Mais en quoi une telle union est-elle possible avec un pouvoir sarkozyste presqu’exclusivement au service des puissants et des nantis ?

    Il y a les slogans, mais il y a les réalités également, et celle-là est rhédibitoire, malheureusement !


    • Voris 10 mars 2010 11:06

      Aujourd’hui on fait parler la Grosse Bertha du clivage gauche-droite. Demain, on emploiera la même excuse mais inversée : « le président est au service de telle clientèle électorale donc c’est rhédibitoire et donc fusillons l’autre camp » A ce rythme, le « vivre ensemble » n’est pas pour demain et inutile de venir parler d’identité nationale, elle n’existe pas dans ces conditions.



    • Fergus Fergus 10 mars 2010 11:58

      Un peu caricatural, non ? Je n’ai rien contre une « union nationale », mais à condition que les différents partis concernés fassent un pas significatif l’un vers l’autre. Et vu la politique sociale et fiscale conduite par Sarkozy, je ne vois pas l’amorce possible d’un quelconque rapprochement.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 10 mars 2010 12:12

      Démission Sarkozy. Un gouvernement d’Union Nationale. De Marine à Olivier, avec pour mandat d’organiser une constituante. Pour diriger cette démarche : Villepin.



    • Voris 10 mars 2010 14:23

      Plutôt que de réclamer sa démission, il faudrait s’assurer qu’il ne sera pas réélu.
      Heu... Olivier et Marine, c’est indispensable ?
      Et pourquoi Villepin comme chef d’orchestre ? Je n’ai pas vu de raison solide dans votre article. Vous lui trouvez une bonne tête et c’est tout. Tandis que Bayrou a fait 18,5 % en 2007 ; il a un parti, des adhérents. Et puis hein, qui c’est qui défend l’idée depuis longtemps ? Pas Villepin ! A l’époque il se battait comme un fou pour son CPE...


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 11 mars 2010 09:32

      Le Pen, Besancenot et Galouzeau ont en commun d’etre des ultra étatistes acharnès !
      http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-04-08.jpg
      voila ce qui les rapprochent


    • foufouille foufouille 11 mars 2010 09:35

      liberal = liber t’a rien


    • Voris 10 mars 2010 11:08

      C’est à tort que ce monsieur s’est lui-même adoubé chevalier : il n’en a pas l’étoffe et surtout il n’en respecte pas le code d’honneur. Depuis quand adoube-t-on les corbeaux et les délateurs anonymes ?


  • Michel DROUET Michel DROUET 10 mars 2010 11:04

    Finalement, on parle de tout et de n’importe quoi pendant cette campagne régionale, sauf des véritables compétences des régions (lycées, transports, formation et apprentissage,...) et on finit par écoeurer l’électeur qui a déjà entendu ces discours lors de précédentes élections et qui les entendra encore lors des prochaines.

    On parle surtout de petite politique politicienne, du mandat électoral qu’on voudrait bien piquer à son voisin et garder pendant toute une vie, et cela devient lassant. 

    Etonnez vous après cela du taux d’abstention...


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 11 mars 2010 09:37

      raison :

      1. la plupart des regions fonctionnent avec la gauche ET la droite, meme si les presidences sont toutes de gauche.
      On est en train de voter pour des gens deja en place

      2. Tous les partis ont les memes solutions parfois demago, toujours ultra étatiques

      3. Une majorité de candidats sont des professionnels de la politique, pas des gens connectés au réel
      http://leparisienliberal.blogspot.com/2010/03/pour-qui-voter-aux-regionales-en-ile-de.html

      A part Alain Dolium et la tete de liste FN, en Ile de France, aucune personnalité issue de la « société civile ».


    • Voris 11 mars 2010 09:55

      Les mêmes idées ? Pas tout-à-fait ! On sait par exemple que le MoDem défend l’idée de maîtrise de la dette et la réorganisation territoriale (afin de réduire les dépenses en postes d’élus et en fonctionnement des collectivités locales).

      On sait aussi quele MoDem défend une certaine qualité et une certaine identité régionale (Bayrou et Lassale, entre autres, sont des gens très attachés aux terroirs). Le MoDem défend la ruralité, le tissu social et les service de proximité, tout ce qui fait lien entre les gens et permet de lutter contre les folies et les déséquilibres engendrés par les concentrations urbaines et les systèmes à échelle inhumaine (ex : les mutinationales). Le MoDem préfère donner la priorité à l’aide aux PME et TPE.


    • Voris 11 mars 2010 10:02

      Pour votre seconde question : Il y a beaucoup de candidats issus de la société civile sur les listes MoDem, mais ils ne figurent pas en tête d’affiche parce que la médiatisation oblige les partis à présenter des élites connues ou des personnalités qui crèvent l’écran. Il faut bien voir que l’UMP a mobilisé sa troupe de ministres non dans l’espoir de les voir élus (les chances étant quasi inexistantes) mais pour attirer les suffrages sur les listes. Face à une telle concurrence déloyale (sans parler de Sarkozy qui mène lui-même campagne avec les moyens de sa fonction), les autres partis sont obligés de sortir leurs meilleures cartes sans quoi ils seront (encore plus...) invisibles.


  • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2010 11:18

    Et pourtant, Bayrou continue de prêcher dans le désert, ou plutôt au milieu du no mans’land pilonné, complètement ravagé, qui sépare les deux camps de ces irréductibles aveuglés de haine, de désir de revanche et de cupidité.

    c’est faux ! Bayrou n’est plus au milieu , il dit refuser de faire alliance avec UMP , mais au contraire avec le PS pour le deuxième tour , il a donc choisi un camp ( qui d’ailleurs ne veut pas de lui tant sa position est girouettesque ! )


    • Voris 10 mars 2010 11:30

      Il a raison, il ne faut pas s’allier avec l’UMP tant qu’elle est aveuglée par Sarkozy lequel a réalisé un hold up sur ce parti qui n’est pas le sien et où désomrais seule sa « pensée » a droit de cité. De plus, soutenir l’UMP, ce serait soutenir Sarkozy qui est le chef de la campagne UMP.

      Mais on a vu Bayrou soutenir Juppé lors de précédentes élections, ce qui prouve qu’il n’est pas fermé. Un contrat de mandature est possible entre démocrates capables de s’entendre sur un programme et des objectifs locaux. Mais pas avec les intégristes serviles du Prince.


    • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2010 11:45

      parce qu’au modem , une autre pensée que celle du grand troisième homme , celui qui parlait à l’oreille des tracteurs , le genie du Béarn , est autorisée ? mdr !!!!
      c’est bien lui qui impose toutes les têtes de liste au mépris des votes des militants !
      qui sur les conseils de De Sarnez , décide et impose la stratégie et fait exclure tous ceux qui ne sont pas d’accord !


    • Voris 10 mars 2010 11:49

      Tu peux constater par toi-même que je m’exprime librement sur mon blog démocrate alors que sur les blogs des militants UMP, c’est toujours la même soupe sarkoziste qu’on te sert.


    • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2010 11:59

      c’est sûr que sur ton blog , comme sur le blog d’imotèpe , on peut cracher impunément sur notre leader minimo Talonette 1er sans rien risquer !  smiley

      Voltaire est quand même un peu plus sceptique , il faudra le denoncer au politburo à De Sarnez ! smiley


  • le naif le naif 10 mars 2010 11:46

    @ Voris

    Bonjour,

    Otez moi un doute, quel était la position de François Bayrou vis à vis du TCE ???

    Le discours sur l’union sacrée, c’est bien beau, mais comment compte t-il s’y prendre dans le cadre d’une Europe libérale et sans souveraineté sur la monnaie ???

    Slts


    • le naif le naif 10 mars 2010 20:16

      Bon et bien je crois que mes questions resteront sans réponses.....


    • Voris 11 mars 2010 09:34

      Comment voulez-vous que je réponde à ce genre de questions ? Puisque vous partez du postulat qu’il faut remplacer l’Europe libérale (mais par quoi ? Par une Europe comuniste, une Europe nationaliste ?) et restaurer la souveraineté sur la monnaie (souveraineté nationale avec retour aux francs ?).

      L’union sacrée (enfin le terme est un peu trop pompeux en fait), est possible autour de questions vitales comme le recours à la dette (l’Etat va encore emprunter de milliards sur 50 ans ai-je lu ?), la jsutice fiscale, nos choix énergétiques, le développement durable, les choix alimentaires (OGM...), la politique extérieure (la France qui parle d’une seule voix), la séparation des pouvoirs, l’éducation, les libertés publiques, la non discrimination, l’égalité des chances, la politique de la ville, etc.

      Comme vous le voyez, il y a encore beaucoup de domaines et de leviers qui relèvent de la souveraineté nationale et il est dommage que le clivage droite-gauche empêche de progresser durablement dans ces domaines et dans l’intérêt supérieur du pays.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 11 mars 2010 09:40

      Le NON au TCE n’est pas du tout incompatible avec une Europe ultra corpocrate, comme le montre le soutien du milliardaire irlandais Declan Ganley au NON . http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/06/21/01006-20080621ARTFIG00489-le-mister-no-irlandais.php


    • Voris 11 mars 2010 09:47

      Pour le TCE, il est clair que Sarkozy s’est comporté comme un voyou en écartant le référendum, méprisant le Peuple et renonçant à le convaincre du bien-fondé de son choix. Mais que voulez-vous y faire ? C’est le chef de l’Etat, il décide mais maintenant que tout retour en arrière est impossible, il faut livrer d’autres combats. Des combats, il n’en manque pas...


  • L'enfoiré L’enfoiré 10 mars 2010 13:59

    Qui reçoit les pruneaux au milieu ?
    Les balles perdues vont-elles au Nord ou au Sud, à l’Est ou à l’Ouest ?
    Pauvre de nous, ptits belges, on va en lire de ces genres d’articles. Je les sens venir.
    Comme disait Audiard « Les Bastos, c’est toujours mieux d’en donner que d’en recevoir ».
     smiley


  • Voris 10 mars 2010 14:17

    Il est 14 : 18 !


  • ravachol 11 mars 2010 08:54

    Aujourd’hui c’est le monde ouvrier et l’economie reelle, contre les casinos engendrant une economie
    virtuelle et l’evasion fiscale.
    Que compte faire Bayrou depuis notre petit exagone ?


    • Voris 11 mars 2010 09:25

      Pour le moment, la question c’est : que peut faire le MoDem dans les régions ? Les conseils régionaux peuvent agir sur la formation professionnelle, l’apprentissage, le développement économique. Sur ces sujets, le MoDem a développé des idées et des programmes.


Réagir